Disclaimer : Je ne suis pas une femme, je ne suis pas riche ni n'ai jamais publié de livres. Suis-je J. K. Rowling? Même si l'avis de Schrödinger sur la question serait intéressant, la réponse est non. Cette fanfiction n'est pas non plus mon idée mais une traduction de 'Amalgum – Lockhart's Folly' (/11913447/) de tkepner. Merci à lui de me permettre de traduire ses textes!

T/N: Ça m'a demandé un moment, mais voici un nouveau chapitre ! Difficile de trouver du temps, mais je continue à traduire, paragraphe par paragraphe, quand j'ai quelques minutes. J'ai décidé de reprendre ma petite rubrique en fin de chapitre mais plutôt que les "expressions désuètes" (qui ne l'était pas tant que ça pour certaines, je le reconnais) il s'agira d'un "coin des mots et expressions". Parce qu'il ne se passe jamais une semaine sans que je ne découvre un mot ou une expression que je ne connaissais pas !


Gilderoy marcha jusqu'à la porte d'entrée des Dursley et sonna. C'était un samedi et il était positivement sublime dans ses robes kaki. Il gardait généralement cette tenue pour ses voyages dans des contrées plus difficiles la veste possédait quelques poches supplémentaires, tout comme son pantalon. Aujourd'hui, il se sentait tout bonnement d'humeur aventureuse. Il avait soigneusement dissimulé ses baguettes, bien entendu. Il ignora la trivialité du fait qu'il fut bien trop bien habillé pour le quartier. Il savait que tous les yeux des voisins fouineurs étaient sur lui.

Il était sur le point de sonner une deuxième fois lorsqu'Harry ouvrit la porte.

"Harry, mon garçon ! Il est si bon de te voir," dit Gilderoy jovialement. "Ta peine de deux semaines est finie. J'espère que tout c'est bien passé ?"

Harry resta là, à le fixer, pendant un moment avant de dire : "Oui, très bien. Je vous en prie, entrez le temps que j'attrape me affaires."

Pétunia se tenait à l'entrée de la cuisine, observant son arrivée.

"Ah, Pétunia ! J'espère que tout va bien pour vous en ce jour ? Je suppose que Dudley est parti faire ribote avec ses amis et que votre cher époux est… au golf ?" Ce qu'Harry/Gilderoy savait être le cas. C'était pour cette raison qu'il était arrivé à ce moment-là.

Elle acquiesça, une expression aigre sur son visage.

"Harry ?" appela Gilderoy lorsque le garçon atteignit le haut des marches. "Ne laisse rien derrière, d'accord ?"

Harry hocha la tête et disparut plus loin dans le couloir, vers sa chambre.

Il eut un large sourire, découvrant sa dentition parfaite. "Réjouissez-vous, Pétunia ! Je pense pouvoir dire sans me tromper que c'est la dernière fois que vous verrez M. Potter, nonobstant des circonstances inopinées, ma foi, désastreuses pour toutes personnes concernées," dit-il lorsqu'Harry redescendit les escaliers. Gilderoy assuma qu'il avait tout mis dans sa malle, la rapetissa et la mit dans sa poche.

"Sur ce," dit Gilderoy tandis qu'Harry ouvrait la porte d'entrée et sortait. Gilderoy lança rapidement un sortilège de Désillusion sur lui-même avant de sortir. Harry eut un sourire en coin à cela. Pétunia approuvait sûrement le fait qu'il se soit caché de la vue de tous. Si seulement elle savait.

Ils se dirigèrent vers un parc proche. Quelques instants plus tard et ils étaient sur la terrasse en bois dans la cour arrière du Square Grimmaurd, le point de transplanage normal pour ceux acceptés par les enchantements protecteurs – seul Gilderoy pouvait transplaner dans la maison même. Harry, les deux d'entre eux, sourirent joyeusement, bien que pour des raisons très différentes. Harry Potter parce qu'il était débarrassé des Dursley, et Harry/Gilderoy parce que ces voisins fouineurs feraient leurs choux gras de cet homme bien habillé qui était entré chez les Dursley et, pour autant qu'ils aient pu en juger, avait passé la journée avec Pétunia, sans personne d'autre présent ! Après tout, ils avaient vu Harry sortir de la maison tout seul. Ha ! Les rumeurs qu'elle trompait Vernon se répandraient comme une trainée de poudre, il le savait. Et elle ne serait pas capable d'expliquer comment il avait réussi à partir sans être vu. Les commères s'en donneraient à cœur joie ! Tout le monde la verrait pour une gourgandine d'ici la fin de la semaine. Elle ne s'en remettrait jamais.

"Bon débarras," dit Gilderoy en guidant le garçon dans le fumoir et puis le long du couloir vers l'avant de la maison. "Harry, je suis heureux de te dire que je ne pense pas que tu aies à t'inquiéter de jamais revoir ces obscènes imitations d'êtres humains. Tu te trouves ici chez toi, avec l'approbation du Magennigaud, jusqu'à ta majorité."

"Sérieusement ?"

"Non, c'est lui Sirius," dit Gilderoy lorsqu'ils entrèrent dans le salon, avant de pointer du doigt l'homme maigre qui prétendait lire le Daily Prophet. Ledit homme eut un large sourire : "Est-ce que quelqu'un vient de faire une blague avec mon prénom ?"

"Sérieusement, Sirius, ne peux-tu pas pour une fois sérieusement… attend, tu es toujours Sirius, pas vrai ? [quelques jeux de mots Serious/Sirius] Au passage, voici ton filleul, Harry James Potter." Il poussa le garçon en avant. "Et Harry, cet impénitent réprouvé est ton parrain, Sirius Orion Black. Il était le meilleur ami de ton père et l'un de ses camarades Maraudeur à Poudlard. Tu te souviens peut-être de quelqu'un du nom de Patmol, c'est son nom d'animagus. C'est un Sinistros."

Harry fixa l'homme, les yeux écarquillés. "Vous connaissiez mon père ?"

Sirius fut partagé entre l'envie de rire à la façon dont Gilderoy avait joué sur son prénom, d'être choqué qu'il connaisse non seulement le fait qu'il soit un animagus, mais également précisément ce qu'il était et quel était son surnom, ou de s'imprégner de la vue de son filleul et de répondre à ses questions.

Avec un coup d'œil prudent en direction d'un Gilderoy au sourire malicieux, il tourna son attention vers le garçon et commença à lui raconter comment il avait rencontré son père.

A un moment de l'après-midi, Remus arriva et contribua à sa part d'histoires.

Au diner ce soir-là, Harry fut des plus surpris d'apprendre qu'en plus de vivre avec Sirius et Gilderoy, il partageait la maison avec Remus Lupin, une petite fille de Bell et la famille Tonks ! Et tous, à l'exception de Remus, avaient un lien de parenté avec lui ! Il avait hérité, semblait-il, d'une famille toute entière de sorciers et sorcières.

Après le dessert, ils passèrent au salon pour une soirée à apprendre à se connaître, ce qui fut rempli de surprises pour tous sauf Gilderoy. Il appréciait particulièrement faire des commentaires soudains et observer les autres se creuser la tête pour essayer de comprendre comment il pouvait être au courant de ces choses-là. Remus se retira tôt pour la nuit. Il se dirigea vers les cachots à 21:00. La Lune s'était levée à 19:50 mais le Soleil se couchait à 21:15, il se transformerait donc dès que la lumière du Soleil cesserait d'interférer avec l'influence de la Lune.

C'est à ce moment-là qu'Harry reçut une visite de la maison et découvrit qu'Andromeda et Ted avait la chambre du Maître tandis que Sirius se trouvait dans celle de l'Héritier, toutes deux au dernier étage. Harry avait la chambre à l'avant du deuxième, avec vu sur le parc du Square Grimmaurd, tandis que Bell avait pris celle à l'arrière, surplombant le jardin de la cour arrière, et Tonks avait l'une des chambres magiquement agrandies au centre du deuxième étage. Chacune des sept chambres avait une salle de bain privée.

En tant que visiteur ne faisant pas partie de la famille, Remus avait l'une des sept chambres du premier étage, utilisées pour les invités restant pour la nuit. Gilderoy s'attendait à ce que les Granger utilisent surtout ces chambres. Il occupait quant à lui le bureau du premier étage. Sa malle, posée dans un coin de la pièce, contenait une chambre parmi cinq pièces au total et lui convenait parfaitement pour dormir.

Andromeda et Narcissa avaient descendu en flammes son plan d'origine, où Sirius servait de "parent" à la petite fille. A la place, elles avaient insisté que la fillette avait besoin de la présence d'une sorcière adulte pour être convenablement élevée. D'où leur prise de possession de la chambre du Maître, à l'insistance de Gilderoy, après qu'elles l'aient forcé à concéder le fait que Sirius n'était pas un parent adéquat pour le moment.

Tandis que les autres se préparaient à aller dormir, Gilderoy se dirigea vers le sous-sol avec Sirius. Ils avaient transformé la salle de duel qui s'y trouvait en une cage géante à l'épreuve des loups-garous pour Remus. Gilderoy avait insisté pour que Sirius et Remus reste au Square Grimmaurd plutôt que de partir dans un coin reculé.

"Que diable as-tu encore fait, Gil ?" s'écria Remus. "Ouais, même question," ajouta Sirius après s'être métamorphosé en humain. Remus s'était transformé en loup-garou un moment plus tôt. Il avait pris sa potion Tue-loup toute la semaine et s'attendait donc à garder le contrôle de son esprit tout en ayant l'apparence du loup. Au lieu de ça, pas plus d'une minute ne s'était écoulée après la fin de sa transformation quand Gilderoy, depuis l'extérieur de la cage, l'avait frappé d'un sort inconnu. Et maintenant, il était redevenu humain. La fourrure avait disparu, les crocs et le museau s'étaient rétractés et il semblait normal. Fâché, mais normal.

Harry/Gilderoy éclata de rire. "Ceci, mes amis, est un petit sort que j'ai découvert. Je l'ai décrit dans le détail dans mon livre Louvoyer avec les Loups-garous. Ne l'avez-vous pas lu ?" Il rit encore face à leurs expressions stupéfaites. "Je vous y prends encore, à sous-estimer le grand Gilderoy Lockhart, Ordre de Merlin, Troisième Classe, …"

"… Membre Honoraire de la Ligue de Défense Contre les Forces du Mal, cinq fois lauréat du prix du Sourire le plus Charmeur de Sorcière Hebdo, Professeur de Défense Contre les Forces du Mal adoré de Poudlard et Pourfendeur de Basilic," finirent les deux autres en chœur, exaspérés.

Il continua à rire. "Gentlemen, je vous présente le Sortilège Homorphus Reparifarge de Gilderoy Lockhart." Il s'inclina. "Grâce à moi, Gilderoy Lockhart, plus jamais n'auras-tu besoin de cette vile concoction connue sous le nom de Tue-loup ! Mon nouveau sort peut faire revenir n'importe quel loup-garou à sa forme humaine. Il est un tantinet difficile et nécessite une puissante essence magique, mais le sorcier moyen devrait être en mesure de le lancer sans s'épuiser complètement." Il rit de plus belle à leur air estomaqué. "Tenez, laissez-moi vous l'apprendre." Ils passèrent le reste de la soirée à pratiquer ce sort. Remus décida de rester dans la cage jusqu'au matin, au cas où le loup-garou réussirait pour une raison ou une autre de refaire une apparition. C'était, après tout, la première fois qu'il faisait l'expérience de ce sort.

Juste avant de remonter se coucher, Gilderoy déclara : "Au fait, j'ai ouvert un nouveau coffre récemment, le Fonds d'Investissement Gilderoy Lockhart, en voici la clé," il la montra. Avec tous ces gallions volés dans son coffre, il ne pouvait pas juste les laisser prendre la poussière. Pas quand il pouvait les mettre à contribution et stimuler l'économie des sorciers. Il était bien plus difficile de trouver du mécontentement dans une économie en plein essor avec de nombreuses opportunités d'emploi pour garder les citoyens heureux. "Je veux que vous fassiez passer le mot que ce fonds a été établi et qu'il est disposé à prêter de l'argent à quiconque souhaite lancer un nouveau commerce, qu'il soit Moldu ou Sorcier. Ils leur faudra un solide plan de développement, bien sûr." Il lança la clé à un Remus surpris. "Tiens, vous en êtes responsables." Il sourit à leur air choqué. "Gringotts a le détail de vos salaires. Essayez de ne pas perdre trop d'argent." Il laissa Sirius bredouiller qu'il n'y connaissait rien en affaires. Gilderoy lui lança depuis les escaliers : "Dans ce cas engagez quelqu'un puisse le faire à votre place, c'est ce que je viens de faire !"

A la pleine lune suivante, le deux août, Harry/Gilderoy comptait bien avoir Rita présente et lui faire lancer le sort elle-même. Cela ferait un gros titre des plus intéressant, pas vrai ? Et une note de plus à son carnet d'exploits. Cela garderait l'attention de son fervent public.

Le jour suivant, Gilderoy donna à Hermione un frisbee qu'il avait enchanté en un portoloin bidirectionnel réutilisable – avec la permission du Ministre Bones, naturellement. Gilderoy avait eu l'impression que la femme avait paru quelque peu déçue lorsqu'il était reparti sans lui laisser un chaudron sur le point d'exploser cette fois-ci. Une simple farce par psychologie inversée, mais amusante – il ne voulait pas devenir trop prévisible après tout.

Le portoloin laisserait Hermione venir au Square Grimmaurd et retourner chez elle quand elle le souhaitait. Il se "verrouillerait" le deux septembre et deviendrait inutilisable jusqu'aux vacances de Noël. Puis se verrouillerait encore jusqu'à l'été suivant.

Hermione avait passé la majeure partie de la journée à bombarder Sirius de question sur comment il était devenu un animagus. Sirius avait passé la majeure partie de la journée à fusiller Gilderoy des yeux pour lui avoir révélé son secret, encore une fois. A l'insu de Sirius, Gilderoy s'était arrangé avec le Ministre Bones pour garder secrète la seconde forme du sorcier, en signe de bonne volonté de la part du Ministère pour se racheter de son incarcération illégale. Le voir se démener pour garder son "secret" alors que cela n'était pas nécessaire allait être hautement amusant, en particulier puisque Gilderoy le révélait à tous ceux que Sirius connaissait. Et l'expression de Sirius lorsqu'il découvrirait enfin qu'il n'avait pas de dissimuler sa forme d'animagus serait juste inestimable.

La semaine suivante, les Granger restèrent pour quelques jours. Ils étaient adéquatement impressionnés par le Manoir. Hermione avait presque passé le weekend entier à leur montrer les sorts qu'elle connaissait. Sirius n'avait pas arrêté de se transformer en Sinistros et se détransformer après que Gilderoy ait joyeusement révélé son "expertise" en Métamorphose, laissant les Granger surpris et sans voix.

Ils n'avaient toujours pas décidé s'ils allaient déménager au Manoir Dagworth-Granger, surtout à cause du reste de leur famille. Essayer de cacher la magie y serait extrêmement difficile. Sans parler de la difficulté supplémentaire que serait le fait d'expliquer comment ils avaient eu les moyens d'acheter ce qui était clairement une propriété très onéreuse, bien au-delà des revenus de dentistes. Hermione l'utiliserait probablement après avoir été diplômée.

Ils furent tout aussi abasourdis lorsqu'il donna à Hermione la véritable fortune qu'étaient les cent mille gallions de sa part des ingrédients récoltés sur le Basilic.

Les Weasleys n'étaient pas encore au courant, mais Ginny allait recevoir un coffre contenant deux cents milles gallions. Ginny était à présent dans le top 100 des sorcières les plus riches du pays. Hermione était dans le top 500. Gilderoy trouvait absolument hilarant que le patrimoine net d'Hermione soit à présent presque le double de celui de ses parents, comme il prit plaisir à leur faire remarquer. Et elle n'avait que treize ans !


Les jours passèrent rapidement pour Harry/Gilderoy. Il partageait son temps entre son atelier de potions et ses livres. Bien qu'Harry savait qu'il gagnerait une grande satisfaction de ce qu'il avait prévu de faire cet été, Gilderoy s'ennuyait ferme en sachant que les gros titres ne serait pas si grandioses. Donc, Gilderoy était gardé occupé par son écriture et ses révisions – il devait s'assurer que ces histoires étaient absolument captivantes tout en montrant toujours Gilderoy et ses talents sous le meilleur angle possible, sans parler de son sens parfait de la mode. L'occasionnel évènement de signature de livres l'aider à contrôler son impatience.

Depuis la fin de l'année à Poudlard, Harry/Gilderoy avait passé le plus clair de son temps à travailler sur un remède à la lycanthropie. L'anneau des Reliques de la Mort s'était révélé inestimable à cet égard. Il avait maintenant ce qu'il espérait être un remède fonctionnel. Malheureusement, la prochaine occasion de le tester serait le deux août. Mais cette date était déjà réservée pour Rita et un gros titre décrivant le sortilège Homorphus Reparifarge de Gilderoy Lockhart – et Harry savait qu'il ne serait pas capable de convaincre le sorcier d'abandonner cette publicité. Dans tous les cas, elle utilisait des larmes de Phénix, du venin de Basilic, de l'aconit et plusieurs autres ingrédients rares. Cela la rendait extrêmement coûteuse, bien plus que sept jours de potion Tue-loup.

Il lui faudrait reporter les tests du remède jusqu'au vingt-trois août. Si cela fonctionnait, il établirait une liste de priorité commençant par les plus jeunes jusqu'au plus vieux. Entre les fortunes de la Maison Potter et de la Maison Black, il devrait être en mesure d'établir un fonds pour financer la potion et éliminer la lycanthropie au cours des dix prochaines années. Plus tôt s'il pouvait obtenir des subventions du Ministère.


Lockhart passa devant la réceptionniste de Ste Mangouste et se dirigea vers les ascenseurs. Il était vêtu de robes grises conservatrices quelconques et utilisait un sort Cacher-en-Pleine-Vue pour éviter d'attirer l'attention – les gens pouvaient le voir mais seraient enclins à l'ignorer. Gilderoy détestait être invisible, mais pour que les recherches et le travail d'Harry servent à quelque chose, il ne pouvait pas se permettre d'être vu sur place. Il n'avait aucune raison légitime pour se trouver dans l'aile du Service de Lésions des Sorts. Et bien qu'il aurait pu en obtenir la permission, c'était une situation où il serait de demander pardon plutôt que la permission.

C'était pendant qu'il travaillait sur Bipsy et Belladonna que l'idée lui était venue. Avec Bell, il avait remarqué que plus il remontait dans ses souvenir, plus sa personnalité changeait. C'était, bien sûr, ce qu'il avait voulu. Il avait alors était frappé, tandis qu'il travaillait sur ses années d'adolescence, par combien certains évènements avaient façonné sa vision de la vie. Il s'était donc demandé s'il pourrait appliquer ce qu'il faisait aux Londubat.

Les parents de Neville Londubat avaient été torturés à en perdre la raison via le Maléfice du Cruciatus. En fait, ils n'étaient pas fous mais plutôt à la limite du comateux. Pour échapper à la douleur, leurs esprits s'étaient brisés et maintenant rien n'en restait. Ou leurs consciences avaient-elles battu en retraite si loin de leurs corps qu'ils n'avaient jamais réalisé que la douleur s'était arrêtée ? Dans les deux cas, alors même que les soigneurs de l'hôpital avaient guéri les dégâts physiques subis par leurs nerfs et leurs corps depuis longtemps, leurs capacités cognitives et mentales avaient disparu. S'il Oubliettait leurs souvenirs de l'attaque, pourrait-il restaurer leurs esprits à un état fonctionnel ?

Et puis, s'il avait tort cela n'aurait pas vraiment d'importance. Personne ne saurait jamais que ces deux patients avaient perdu presque douze ans de leurs vies. Personne ne saurait jamais qu'il avait été ici. Personne ne serait jamais déçu de son échec. Non, il ne voulait décidément pas que son fervent public découvre qu'il avait échoué dans l'une de ses entreprises !

Clairement, les risques étaient bas et il n'avait rien à perdre à essayer. Et les gains s'il réussissait ? Pour Harry, cela valait plus que toute somme de gallions. Pour Gilderoy, meh. Mais Harry avait tenu parole sur ses promesses de célébrité et de fortune, donc Gilderoy était disposé à coopérer. Et si cela fonctionnait, peut-être pourrait-il trouver quelques pauvres hères quelque part dans le monde souffrant de la même affection que les Londubat et les guérir eux pour des gros titres internationaux !

Il décida de commencer par le père de Neville. Il était 22h et tout le monde dormait dans l'aile, bien sûr. Un bref Confundo et l'infirmière de garde serait trop occupée pour remarquer quoi qu'il fasse au cours de la nuit. Il suivit cela d'un puissant Cacher-en-Pleine-Vue et d'un sort de Silence. A moins d'un désastre à cet étage du service, l'infirmière ne penserait pas à passer voir les Londubat jusqu'à la fin de ses heures, à huit heures du matin.

Il transforma la petite chaise spartiate près du lit en un fauteuil ergonomique très confortable qui le maintenait à la bonne hauteur à côté du lit pour travailler. Puis il déplaça Frank en une position assise devant lui, leurs yeux au même niveau, et lança un Charme d'Immobilisation pour maintenir l'homme immobile pendant que Gilderoy s'occuperait de ses souvenirs.

Un esprit endormi est difficile à naviguer pour la majorité des Légilimanciens, mais Gilderoy Lockhart n'était la majorité de ces experts. Les Arts de l'Esprit étaient sa spécialité. Il maîtrisa rapidement le rêve/cauchemar informe qui était en cours et commença à retirer les souvenirs. Cela allait assez vite puisque toutes associations d'idées entre souvenirs d'un jour à l'autre étaient presque inexistantes. Beaucoup plus rapidement qu'il ne s'y attendait, il atteignit le moment où Frank s'était trouvé sous le Cruciatus. Même la douleur indirecte était d'une intensité remarquable. Quelques minutes plus tard et la dernière chose dont se souvenait Frank était deux sorciers et une sorcière faisant irruption dans son salon et les attaquant. Le combat avait duré plusieurs minutes, et puis… plus rien. Bella avait lancé le Cruciatus sans un mot, il n'y avait donc pas eu d'avertissement. Quelque chose avait brisé don bouclier érigé hâtivement et puis il n'y avait plus rien. Les heures de torture et d'interrogatoire n'existait désormais plus dans son esprit.

Gilderoy s'appuya contre le dossier de son fauteuil. Il sortit une potion de Pimentine d'une de ses poches et la but, puis se leva et fit quelques étirements. Il avait mis deux heures pour faire ça, remarqua-t-il. Rester assis, absolument immobile, pendant tant de temps causait un certain nombre de raideurs et de douleurs dans ses muscles. C'état aussi une des raisons qui l'avaient poussé à se limiter à retirer deux ans de souvenirs à la fois pour Bellatrix – ses souvenirs avaient été bien plus complexes.

Une potion antidouleur régla le problème des raideurs. Il replaça le sorcier endormi dans son lit et lança un Stupefy afin que l'homme ne se réveille pas au beau milieu du traitement de sa femme, Alice, et commence à crier. Il devrait facilement dormir jusqu'au matin.

Après avoir déplacé et immobilisé Alice, Gilderoy se mit à nouveau au travail.

Alice, semblait-il, était plus résistante que son époux et avait une plus haute résistance à la douleur. Ça ou les trois Mangemorts avaient perdu patience et s'étaient arrêtés plus tôt. Peut-être qu'ils l'avaient cru quand elle avait dit ne pas savoir où le Seigneur des Ténèbres avait disparu.

Dans tous les cas, cela était plus… pas difficile… juste… plus fastidieux. Les associations liant les évènements quotidiens étaient plus nombreuses, en particulier son désir de conserver les emballages de bonbons de son fils Neville. Cependant, Gilderoy s'enorgueillissait de sa ténacité et travailler comme un tâcheron pour une bonne raison ne l'avait jamais fait rechigner. Après presque le double d'heures qu'il avait passé sur Frank, il en arriva enfin à la session de torture. Comme son époux, tout ce dont elle se souviendrait serait les assaillants et ses vaillants efforts pour empêcher les trois Mangemorts de réaliser que son bébé, Neville, était endormi et dissimulé derrière un glamour qu'elle avait à peine eut le temps d'ériger.

Après quoi, elle s'était battue telle une démone aux côtés de son mari jusqu'au moment où elle avait vu son bouclier se briser et son corps tomber au sol. Ce moment de distraction avait causé sa perte puisque presque immédiatement elle avait subi la même chose.

Gilderoy transpirait à grosses gouttes lorsqu'il finit. Il replaça rapidement la sorcière dans la position où elle s'était trouvée avant qu'il ne commence. Il prit à nouveau une Pimentine et une potion antidouleur avant d'effacer toutes traces de sa présence cette nuit. Il lança un Finite sur l'infirmière lorsqu'il franchit les portes de l'aile. Elle ne réaliserait jamais que qui que ce soit ait pu être dans cette aile ni qu'elle avait oublié les Londubat lors de ses rondes.

Si cela ne marchait pas, il avait quelques idées pour une potion qui pourrait fonctionner, mais cela serait bien plus risqué. Il ne saurait pas s'il s'agissait d'un succès ou d'un échec avant le Daily Prophet du soir, qui proclamerait un miracle ou ne mentionnerait que les nouvelles et potins habituels.

Le soleil pointait tout juste à l'horizon lorsqu'Harry/Gilderoy transplana au Square Grimmaurd. Il suspendit une pancarte sur la porte de son bureau – Le Grand Gilderoy Lockhart Accomplit Des Prouesses ! Ne Pas Déranger ! – et s'enferma dans la chambre de sa malle.

Ce soir-là, juste avant que les elfes ne servent le souper, le Daily Prophet du soir arriva avec en manchette "Miracle à Ste Mangouste !" En-dessous de ça, on pouvait lire "Éveil de Célèbres Aurors au Service de Lésions des Sorts !" Il y avait plusieurs articles sur les Londubat, ce qui leur était arrivé, la guerre en général et Harry Potter (bien sûr). Personne à l'hôpital ne pouvait expliquer pourquoi ils s'étaient soudain réveillés, mais personne n'allait s'en plaindre, cela était sûr.

Le jeune Harry avait été heureux lorsque Remus avait expliqué que Neville Londubat avait vu ses parents revenir de leur état de mort vivante. C'était, sans aucun doute, le plus beau cadeau d'anniversaire que Neville ait jamais eu, ou aurait, même si son anniversaire n'était pas avant la semaine suivante.


La fête d'anniversaire d'Harry fut tout ce qu'Harry/Gilderoy aurait pu espérer. Tous les invités avaient été présents. Les Sang-Purs avaient été absolument estomaqués par le parc d'attractions, avec ses nombreux manèges et attractions, même les adultes – bien que Sirius et Remus en aient entendu parler lorsqu'ils étaient à Poudlard, ils n'y avaient jamais été. Harry était tout aussi excité d'être là, après avoir entendu Dudley se vanter longuement, et de nombreuses fois, de combien on s'y amusait.

Les pizzas un peu plus tard furent un tout aussi grand succès, seule Hermione en ayant déjà mangé avant ça. Tous les enfants jurèrent qu'ils soudoieraient les elfes de Poudlard pour qu'ils ajoutent ce plat incroyable au menu. Hermione, naturellement, leur avait dit les trois règles de ce qui n'est pas mangeable : ne jamais manger quelque chose de plus gros que sa tête ne jamais manger quelque chose couvert de rouge et surtout, ne jamais manger quelque chose donnant l'impression qu'un chien l'aurait régurgité. Et la pizza brisait les trois !

Le film, Jurassic Park, sorti seulement le mois précédent, avait également été un succès. Les Sang-Purs étaient ébahis par la qualité de la production, et stupéfaits d'entendre qu'une industrie toute entière se consacrait uniquement à créer des films – une industrie qui employait plus de gens qu'il n'en vivait chez les sorciers ! Un autre succès du cinéma avait aussi été le popcorn et les sodas. Ceux-ci avaient provoqué une nouvelle vague de "indispensables" pour les elfes de Poudlard. Lorsque Hermione avait laissé échappé qu'Hermione avait un "home cinéma" où elle pouvait regarder des films, et qu'elle avait des dizaines et des dizaines de films, les autres demandèrent à voir ce dont elle parlait.

Gilderoy était sûr qu'ils s'imaginaient une version plus petite des cinémas commerciaux dans sa maison, avec cette sorte de "télé" pour écran. Ils n'étaient pas très loin, comme ils le virent lorsqu'ils visitèrent le foyer des Granger le matin suivant après le petit-déjeuner, en utilisant le portoloin d'Hermione. M. Granger avait aménagé une pièce de la maison pour son home cinéma avec des chaises et canapés confortables et une machine à popcorn semblable à celles des cinémas dans un coin. L'écran était un monstre titanesque de 80 pouces [~2m] de long qui occupait la majeure partie d'un mur, avec des étagères de chaque côté pleine à craquer de cassettes vidéo. Ils avaient de tout, du film à faire pleurer dans les chaumières aux comédies en passant par des thrillers bourrés d'action. Les enfants observèrent Indiana Jones sauver le monde des terribles Nazis, assis sur le bord de leurs sièges tout du long.

Les enfants déjeunèrent chez les Granger, la préparation du repas prit d'ailleurs bien plus de temps que nécessaire puisque la plupart d'entre eux s'attroupèrent dans la cuisine-salle à manger pour observer comment un Moldu préparé un repas. D'un accord général, ils décidèrent que le mercredi aurait maintenant une Matinée Film. Après tout, ils avaient tous ces films qui ne demandaient qu'à être regardés…

Plus tard, tandis que les autres enfants utilisaient la Cheminette pour rentrer chez eux, Gilderoy prit les jumeaux Weasley à part.

"Fred, George, vous imaginez le jackpot que ce serait de vendre des films et des télés aux sorciers ? Si seulement on pouvait arriver à les faire fonctionner dans un environnement magique !"

Il eut un sourire en coin à leurs hochements de tête frénétique et exclamation d'accord.

Il leur tendit un grand sac de course plein de sortes de boîtes – il était allé faire des emplettes ce matin-là pendant qu'ils étaient chez les Granger. "Voici trois radiocassettes, des piles et des cassettes. Ce sont exactement les mêmes que le magnétoscope que vous avez vu aujourd'hui, juste plus petits et uniquement pour le son. Et si vous essayiez d'emmener Harry et Hermione avec vous au Terrier et expérimentiez avec au bord de votre terrain ? Peut-être qu'à vous quatre vous pourriez développer une façon de protéger l'électronique de la magie ? Ou, peut-être, de rendre l'électronique résistante afin qu'elle fonctionner dans un environnement magique ?"

Leurs yeux s'illuminèrent presque de plaisir à l'idée et ils échangèrent un regard tout en faisant leur communication gémellaire silencieuse.

"Bien que tout le monde dit que les choses électriques ne fonctionnent pas dans un environnement magique, ce n'est pas nécessairement vrai. Après tout, vos corps eux-mêmes utilisent de l'électricité dans vos nerfs pour faire fonctionner vos muscles. Si la magie ruinait toute chose électrique, nous mourrions tous la première fois que nous utiliserions la magie ! Dites à Hermione d'apporter un livre sur le fonctionnement du système nerveux au niveau cellulaire.

"Au passage, si vous enlevez les piles, je pense qu'un Reparo peut réparer les parties électroniques. Après tout, sans les piles installées il n'y a pas d'électricité et les radiocassettes deviennent alors similaires à n'importe quel objet cassé.

"Oh, j'allais oublier, j'ai aussi inclus quelques livres sur les runes.

"Et si jamais vous réussissez ? Je pense que cela vous vaudrait un ASPIC en Sortilèges, au minimum. Peut-être même en Runes."

Le Square Grimmaurd ne vit ni Harry ni Hermione jusque tard ce soir-là.

Et, encore mieux de l'avis d'Harry/Gilderoy, Ron était vert de jalousie, écumant presque de rage à combien Harry était à présent riche, et que même sa sœur avait bien plus d'argent qu'il aurait pu en imaginer. Il commença à les éviter quand ils se rendaient au Terrier. Ginny, d'un autre côté, ne quittait presque plus leurs côtés et les laissait rarement quitter son champ de vision.

Deux jours après l'anniversaire d'Harry, Gilderoy rencontra Rita Skeeter et Bozo au Chaudron Baveur, une heure avant le coucher de soleil. Ils prirent la Cheminette pour se rendre à l'une des cinq propriétés Black.

"Et ici se trouve," commença Gilderoy en leur faisant passer le salon et entrer dans ce qui avait un jour été la salle à manger du petit manoir, "notre cage à loup-garou pour notre loup-garou local. Rita Skeeter, puis-je vous présenter Remus Lupin. Remus ? Rita." La sorcière observa son vis-à-vis d'un œil prudent tandis que Bozo prenait quelques photos. "Comme vous pouvez le voir, il est vêtu d'habits plutôt amples. Pour respecter sa pudeur, nous avons délibérément donné du mou aux coutures de ses robes afin qu'elles ne se déchirent pas lorsque Remus se transforme – normalement, il se contente de se dévêtir avant sa transformation pour protéger ses vêtements. Juste pour en faire l'exemple du pire scénario, M. Lupin n'a pas pris de potion Tue-loup. Lorsqu'il se transformera, le loup aura un contrôle total."

Remus prit la parole : "Et, comme vous le savez, si j'étais un animagus mes vêtements se transformeraient avec moi. Le f ait que ce ne soit pas le cas est preuve supplémentaire que je suis réellement un loup-garou." Il rit à l'ironie de devoir prouver qu'il fut bien un loup-garou. Généralement, il ne fallait qu'une rumeur pour que les gens le chassent. Remus fit quelques pas et s'assit dans le fauteuil confortable que contenait la cage. Il avait un livre posé sur une petite table près du fauteuil, avec un service à thé.

"Bien, maintenant," déclara Gilderoy, "commençons par nous entraîner à dire les mots du sort." Il la fit répéter inlassablement les vingt minutes suivantes jusqu'à ce qu'elle puisse dire le sort à la perfection et rapidement. Puis il passa la demi-heure suivante à lui faire pratiquer les mouvements de baguette. Bozo prit des photos, bien entendu. Ils prévoyaient de documenter chaque étape du processus d'incantation pour en faire un tutoriel. Ainsi, chaque sorcier et sorcière du pays pourrait apprendre le sort juste en achetant cette édition précise du Daily Prophet – garantissant que ce numéro serait rapidement épuisé et devrait être réédité pendant plusieurs années pour répondre à la demande.

Gilderoy était sûr que le DJM conduirait ses propres tests ce soir-là, et Rita leur poserait à coup sûr des questions sur leur expérience avec ce sort.

Finalement, l'heure vint. "Souvenez-vous, Rita, vous devez mettre tout ce que vous avez dans ce sort avec l'intention que Remus redevienne humain lorsque vous l'incantez," dit Gilderoy tandis que Remus commençait sa douloureuse transformation en loup-garou.

Remus était à quatre pattes, haletant à cause de la transformation, et des lambeaux de vêtements étaient éparpillés autour de lui. Il se redressa lentement sur ses pieds et observa ses alentours, montrant les dents et ses mains griffues levées tandis que Bozo le mitraillait de photos. Il n'y aurait aucun doute pour personne que Remus s'était bel et bien transformé en un loup-garou incontrôlable.

"Okay Rita, lancez-le maintenant !"

Rita prit une profonde inspiration et incanta d'une voix ferme le sort, Homorphus Reparifarge, en faisant le mouvement de baguette requis. Le sort frappa Remus en plein dans le ventre. Remus tressaillit et s'effondra. Il commença à gémir. Sa fourrure disparut, le museau et les crocs acérés se rétractèrent, il perdit la masse musculaire que le loup-garou ajoutait.

Gilderoy conjura une grande serviette autour de la taille du loup-garou pour protéger sa modestie puis guida magiquement un peignoir jusqu'au sorcier tremblant.

Remus se releva, le souffle court. Il passa une main dans ses cheveux, puis pencha la tête sur le côté, étirant les muscles de son cou. "Par Merlin, qu'est-ce que ça fait mal," commenta-t-il. Il retourna d'un pas mal assuré jusqu'à son fauteuil et s'y laissa tomber. Il se versa une généreuse quantité de thé et prit une longue gorgée.

"Alors, Rita ?" demanda Gilderoy. "Comment vous sentez-vous ? Qu'en pensez-vous ?"

Fixant toujours Remus, elle dit lentement : "C'était… assez fatigant, mais pas vraiment difficile." Elle se tourna vers Gilderoy. "Ça, ça va tout changer. Cela change tout à leur sujet." Elle regarda à nouveau vers Remus. "Si cela dure vraiment toute la nuit, cela causera un basculement massif de l'opinion publique. Il n'y a plus de raisons d'avoir peur des loups-garous, pas plus qu'on ne devrait avoir peur d'un autre sorcier. Tant que quelqu'un a sa baguette à portée de main, il est en sécurité." Ce serait encore une édition phénoménale du Prophet pour elle. Gilderoy s'était révélé être une vraie mine d'or pour elle. Chaque histoire qu'il lui avait fournie s'était arrachée. Elle n'avait même plus besoin de recourir aux calomnies pour vendre : la vérité l'avait bien mieux servi. Elle n'avait plus besoin de se creuser la tête pour trouver des idées et des pistes : les gens, pas juste Lockhart en plus, venait à elle pour lui donner des gros titres.

Elle s'assit dans l'un des trois fauteuils à l'extérieur de la cage. "M. Lupin, Remus, si cela ne vous dérange pas de le raconter, pourriez-vous me dire comment vous êtes devenu un loup-garou ?"

Gilderoy sourit. Ce serait une longue nuit, mais elle en vaudrait tellement la peine. Une fois de plus, son nom serait sur toutes les lèvres.


Le mois d'août passa rapidement. Le livre de Gilderoy, Braver le Basilic, était maintenant chez l'éditeur, soumis à une dernière relecture avant qu'ils ne fixent une date pour son impression. Le but était d'avoir le livre dans les magasins la dernière semaine de novembre, juste à temps pour la saison des achats de Noël. La publicité préliminaire dans les librairies était déjà à l'œuvre, créant de l'excitation pour sa sortie. Contrairement à ses précédents livres, il y aurait de nombreuses photos de Poudlard, de l'entrée dans les toilettes de Myrtle, de la Chambre et du Basilic. – des preuves photographiques de sa grandeur. Harry, Hermione et Ginny recevrait une partie des bénéfices pour leur contribution à cette aventure.

En attendant les dernières vérifications de son éditeur, Harry/Gilderoy travaillait sur son second livre sur Poudlard, Restreindre un Rat. C'était un peu plus difficile puisque de nombreux évènements concomitants avec ceux du précédent livre et il avait dû être un peu créatif dans son écriture pour que tout s'imbrique parfaitement. Il avait pu intégrer son attaque sur la colonie d'Acromantules comme étant un sauvetage d'un groupe d'enfants téméraires partis dans la Forêt Interdite pour un défi. Les photos de ses souvenirs étaient plus qu'adéquates pour illustrer le livre.

Malheureusement, il avait dû passer sous silence les loups-garous puisque cette histoire avait déjà été publiée dans le Daily Prophet juste après l'histoire de sa découverte de Peter. Heureusement, il avait été en mesure d'utiliser ses souvenirs et ceux de Sirius sur les évènements ayant précédé et étant survenus le jour d'Halloween 1981. Il en avait fait une pièce maîtresse du livre comme étant la véritable histoire de ce qu'il s'était produit cette nuit-là et de la trahison de Peter. Les questionnements détaillés de Lockhart, précédant son démasquage, rendait l'histoire d'autant plus réaliste – il avait créé de toute pièce un chapitre où Peter s'introduisait dans Azkaban pour aller narguer Sirius quant à son emprisonnement et ce qu'il avait fait.

Lorsque Gilderoy ruminait ce qu'il pourrait dire et comment, Harry utilisait les connections que Gilderoy avait pour ses évènements de dédicace à l'étranger afin de préciser la zone qu'il devrait fouiller en Albanie pour trouver le spectre de Voldepute. Même si l'Albanie ne représentait qu'un dixième de la superficie du Royaume-Uni, cela restait 11 000 miles carrés [presque 18 000 kmcarrés] à chercher. La Forêt de Dean était minuscule en comparaison, et elle avait paru gigantesque quand Hermione et lui s'y étaient cachés des escouades de Rafleurs. Pour l'instant, il l'avait réduite aux Monts Maudits au nord du pays. C'était déjà mieux, mais il s'agissait néanmoins d'une vaste région de montagnes extrêmement accidentées. Il essaierait encore de réduire sa zone de recherche avant que l'hiver ait une chance de s'installer, puis il reviendrait continuer au printemps, en avril peut-être. Si tout se déroulait selon son plan, il découvrirait si le Philtre de Mort Vivante pouvait être administré à un esprit ! Si ce n'était pas le cas, il prévoyait de forcer le spectre à posséder une couleuvre qu'il enfermerait ensuite dans un bocal incassable. Dans tous les cas, il aurait une nouvelle décoration dans son bureau.

En attenant, il passait de très bons moments avec Sirius et Harry. Bell était un plaisir. Très timide au début, après quelques semaines d'exposition à Sirius et Remus et leurs histoires sur Poudlard, elle était devenue une vraie petite terreur. Les farces, semblait-il, étaient dans le sang des descendants de la Maison Black. C'était juste une question de savoir si ce talent avait été cultivé ou foulé aux pieds. Sirius s'était épanoui à Poudlard avec James, Remus et Peter à ses côtés pour faire ses farces. Bellatrix avait fini par utiliser ses talents réprimés pour blesser les autres.

Maintenant que Bell n'était plus soumises aux rudes restreintes de son père et de sa mère, la forçant sans cesse à se comporter comme une dame, come une parfaite Sang-Pure supérieure à tout autre et donc s'abstenant de toute chose impulsive, elle aussi commençait à s'épanouir. La première fois qu'elle avait jeté un sceau d'eau depuis le deuxième étage, avec un peu d'aide dans l'exécution de la part de Gilderoy, sur un Sirius peu méfiant qui se trouvait plus bas dans les escaliers, au rez-de-chaussée, il avait cru que le vieux cabot allait mourir d'avoir trop ri. Naturellement, Harry et Hermione, et les Tonks, avaient été entraînés dans cette guerre de farces et il n'était pas rare pour Gilderoy de voir l'un des résidents de la maisonnée, à l'exception de Nymphadora, vaquer à ses occupations tout en étant coloré de diverses nuances de couleurs qui ne pouvait pas être naturelles. Nymie utilisait ses capacités de métamorphe pour masquer toutes farces qui parvenaient à la toucher – quelle rabat-joie ! Même Hannah et Susan s'étaient prises un peu au jeu.

En bref, l'été avait été tout ce qu'Harry – les deux d'entre eux – avait jamais pu imaginer comme une vie de famille.


C'était le 31 août et Rita, Bozo, Gilderoy, Sirius et Remus étaient de retour à la propriété Black qu'ils avaient visité le mois précédent. Remus était, naturellement, dans la cage à loup-garou que Sirius et Harry/Gilderoy avait une nouvelle fois conjurée.

"Comme je vous disais, Rita, cela sera soit mon plus grand triomphe, soit mon échec le plus embarrassant." Il lui montra sa potion. "Ceci devrait être un remède pour la lycanthropie." Il tendit la potion à Remus. "Bois-la, Remus. Essayons-la."

Il se retourna vers Rita, dont le stylo enchanté notait tout. "Comme la dernière fois, Remus n'a pris aucune potion Tue-loup, nous avons donc une expérience non-contaminée. Si mes recherches sont correctes, cette potion guérira Remus et lorsque la lune se lèvera dans une demi-heure, rien n'arriva à M. Lupin. Il restera aussi humain que toi et moi." Il grimaça. "Il y a aussi une faible chance que cela puisse juste le tuer."

Remus, qui venait tout juste de finir d'avaler la potion, s'étrangla soudain et parvint à émettre un faible : "Me tuer ?"

Gilderoy lança un coup d'œil taquin au futur ex-loup-garou. "Hé, je risque toute ma réputation moi ! dit-il vivement. "Je prends un énorme risque. Si cela échoue, il me faudra des années pour réparer les dégâts faits à ma réputation." Il arqua un sourcil. "Tout ce que tu risques, c'est ta vie."

Sirius éclata de rire. "Il t'a eu sur ce coup-là, Lunard !"

D'un air renfrogné, Remus s'avança vers son fauteuil et s'y assit. Un moment plus tard, il commença à suer abondamment. "J'ai un peu mal partout, mais ce n'est rien comparé à la transformation." Il resta assis là, grimaçant occasionnellement, et ils pouvaient voir ses bras et ses jambes être pris de spasmes par moments.

Une heure plus tard, il souriait comme un enfant le soir de Noël.

"Voulez-vous aller dehors ?" suggéra Gilderoy en ouvrant la porte de la cage. "Sirius, juste pour la tranquillité d'esprit de nos invités, voudrais-tu bien garder ta baguette pointée sur M. Lupin ?"

Ils se rendirent tous dans le jardin de la cour arrière. Pour la première fois depuis son enfance, Remus put observer la pleine lune en tant qu'homme plutôt que loup. Il se tourna vers eux d'un air émerveillé. "Je n'arrive plus à sentir sa présence. Le loup a disparu. Il a disparu !" Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Sirius rangea sa baguette et prit son meilleur ami sans ses bras. Tous deux ignoraient complètement les photos prises par Bozo.

Gilderoy se tourna vers Rita et lui tendit un parchemin. "Voici la totalité des étapes à suivre pour préparer la potion. Je vous prierai de l'inclure dans un de vos articles… peut-être après un ou deux jours, après avoir fait monter la curiosité ?

"Je suis sûr que le Ministère testera et vérifiera cette potion dès que possible. Comme vous pouvez voir d'après les ingrédients, elle est assez onéreuse. La Maison Black a instauré un fonds pour fournir la potion gratuitement à tous les loups-garous. Il y a une limite à la quantité qui peut être préparée à la fois, cependant, à cause de l'extrême rareté de certains de ces ingrédients. En conséquence, nous donnerons la potion en priorité à ceux mordus depuis moins d'un an et aux enfants en-dessous de 11 ans, en ordre croissant selon leur âge. Selon mes estimations, il faudra environ dix ans pour guérir tout le monde dans les Îles Britanniques, à moins que le Ministère ne nous supporte pleinement.

"Naturellement, il y aura toujours un besoin que tout le monde apprenne Homorphus Reparifarge, puisqu'il y aura toujours la possibilité de croiser la route d'un loup-garou sauvage ou non-anglais pour de nombreuses années." Rita hocha la tête tandis que sa plume volait pratiquement d'un bord à l'autre de son parchemin en prenant des notes.

C'était une façon des plus satisfaisantes de terminer l'été, se dit Gilderoy.


Le coin des mots et expressions :

« Un travail de tâcheron »

Un "tâcheron" était littéralement quelqu'un engageait et payait à la tâche qu'il effectuait. Lesdites tâches étaient généralement considérées comme étant sans prestige, exigeant de la régularité et de l'application. Un tâcheron est donc quelqu'un qui fait un travail conséquent et très répétitif. Cela désignait aussi parfois les apprentis ou les nouveaux venus dans un milieu professionnel (comme le « mousse » chez les marins ou le « gâte-sauce » chez les cuisiniers).