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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Une précision avant de commencer ce chapitre : Je sais que les Phénix vivent très vieux et qu'ils ne se régénèrent que tous les 100 ou 200 ans au bas mot… Je sais aussi que Fumseck s'est désintégré dans le T2 et que c'est un peu tôt… Mais j'ai pas pu résisté et c'est tellement bien comme effet dramatique et symbolique… enfin à mon sens… mais vous êtes tout à fait en droit de penser le contraire… de toutes façons, ça n'est pas d'une importance extrême pour l'intrigue elle-même, c'est juste un effet…heu… « littéraire »… on va dire ça comme ça…

Chapitre 111

Les Morts tombent des Deux Côtés

Encore troublé par ce qu'il venait d'apprendre, Harry frappa à la porte du cachot. Non seulement il ne savait dans quel état d'esprit Rogue serait à son égard, mais il était aussi conscient que son retard ne serait pas du goût du professeur.

- Veuillez m'excuser, Monsieur, commença-t-il en entrant avant que Rogue n'eût le temps de manifester sa mauvaise humeur. J'ai vu McGregor sortir de chez vous, bouleversée et…

- Potter ?

- Oui, Monsieur… je suis désolé. Je…

Il réalisa soudain l'étonnement du professeur.

- Nous avions un cours…

- Vous n'avez pas vu le Professeur McGonagall ?

Harry s'avança. Rogue paraissait éprouvé. Plus blafard que le matin même, il semblait plus que las, presque abattu. Harry n'aurait jamais cru qu'annoncer la mort d'un proche à l'un de ses élèves l'affecterait autant.

- Le Professeur McGonagall voulait me voir, Monsieur ? s'inquiéta Harry.

Rogue lui fit un geste de la main pour lui signifier son congé.

- Je ne peux vous donner votre leçon aujourd'hui, Potter. Nous verrons demain si les circonstances…

On frappa à la porte. Rogue fit signe à Harry de se taire. Il lui montra le laboratoire.

- Prenez garde qu'on ne vous voit ni vous entende ! intima-t-il à voix basse.

Harry se cacha dans la pièce attenante, en prenant soin toutefois de laisser la porte légèrement entrouverte. Par l'espacement qu'il s'était ménagé, il risqua un œil. Sa curiosité fut piquée au vif lorsqu'il crut reconnaître la silhouette longiligne de Théodore Nott.

- Asseyez-vous, Nott !

La voix de Rogue était tout aussi sèche que lasse.

- Je préfère rester debout, Monsieur, répondit Nott.

- Asseyez-vous ! vous dis-je !

La voix de Rogue claqua dans le silence du cachot. Cela ne troubla pas le jeune Serpentard.

- C'est inutile, Monsieur, reprit-il. Je me doute de ce que vous allez m'apprendre. Je suppose qu'il s'agit de mon père. Il a été à nouveau arrêté ? Non, vous me l'auriez laissé apprendre par la Gazette… Il… a été tué ?

Rogue acquiesça d'un signe de tête. Il y eut un silence. Puis la voix de Rogue étrangement basse :

- Je suis désolé, Nott…

Harry vit les épaules de Nott qui s'étaient affaissées un instant se redresser.

- Mon père était un Mangemort, Monsieur, répondit-il aux condoléances du professeur. Il fallait bien qu'un jour il la rencontre lui-même, de la main d'un Auror, de son Maître, ou bien de celle même de ses camarades de tueries. Puis-je savoir comment il a trouvé la mort ?

- Je… Je l'ignore.

Harry frémit. Même Nott avait dû deviner que Rogue mentait. Qu'advenait-il de son impassibilité et de son flegme ? Théodore Nott demanda la permission de se retirer.

- Vous serez conduit demain après midi à la gare de Pré-Au-Lard. Votre oncle, je crois, viendra vous y chercher.

Nott s'éloigna vers la porte et Harry le perdit de vue. Il entendit à nouveau la voix de son camarade.

- Vous avez connu ma mère, Monsieur ?

- Je l'ai rencontré une fois, répondit Rogue.

- Je ne croyais pas pouvoir dire cela, Monsieur… mais aujourd'hui je suis heureux qu'elle ne soit pas là pour voir ce jour…

Harry entendit la porte s'ouvrir mais pas se refermer. Il restait immobile contre le mur, dans l'attente de l'appel du professeur. Au lieu de son nom, ce fut celui de Crabbe qu'il entendit.

- Entrez donc ! s'impatientait Rogue. Ne restez pas sur le pas de la porte ! et refermez la porte derrière vous !

La masse lourdaude de Vincent Crabbe s'avança à regrets vers le bureau.

- Asseyez-vous ! A moins que vous ne vouliez rester debout vous aussi.

Crabbe s'assit en tremblant, offrant à Harry la vue de ses épaules larges ratatinées sur le siège.

- Je crains de devoir vous faire part d'une mauvaise nouvelle, Crabbe… Votre père est décédé ce matin.

Il y eut un long couinement de cochon qu'on égorge et la carcasse de Crabbe tomba d'un bloc sur le côté. Le bruit qu'elle fit en rencontrant le sol fit sursauter et Harry et Rogue.

- Allons bon ! souffla celui-ci, contrarié.

Il se leva de derrière son bureau et vint se pencher sur le jeune homme évanoui. Il lui claqua une gifle magistrale sur la joue qu'il lui présentait. Un faible gémissement lui répondit. Harry était très mal à l'aise. Une sensation d'écoeurement le saisit tout à coup. Nott, Crabbe, Quentin McGregor…

- Relevez-vous !

Harry n'osa pas regarder la scène. Il était gêné pour Crabbe, il était gêné pour Rogue. Il sentait confusément que ce n'était pas fini.

- Mais comment est-ce possible ! geignit Crabbe. Il n'était pas malade…

Cette fois, Harry ne put s'empêcher de lever les yeux vers le Professeur. La consternation la plus totale se peignit sur son visage déjà irrité.

- Il s'est fait tuer, alors qu'il s'apprêtait à massacrer une famille de moldus ! précisa Rogue en grinçant des dents.

- Mais comment est-ce possible ! répéta Crabbe en pleurs cette fois. Ce n'étaient que des moldus !

Harry vit Rogue se mordre violemment les lèvres. Le professeur tourna le dos au garçon qui sanglotait, pour lui donner le temps de se remettre. Mais Crabbe ne se calmait pas, au contraire. Il balbutiait d'incohérentes paroles et des torrents de larmes s'échappaient de ses petits yeux éteints. Rogue, visiblement, ne goûtait guère le chagrin bruyant du jeune homme. Il se jeta dans son fauteuil et lança un regard féroce à Crabbe.

- Un peu de tenue, je vous prie ! grinça-t-il. Je sais que le courage n'est certes pas votre vertu première, mais montrez-vous digne. Si ce n'est pour vous, que ce soit pour vos camarades qui ne sont pas obligés de supporter la vue de votre déplorable affliction. Ou pour votre mère, qui viendra vous chercher demain après midi à la gare de Pré-au-Lard… Cette pauvre femme vous a enfanté, ne rajoutez pas à sa pénitence ! Vous pouvez sortir.

Il prit une plume sur son bureau et se mit à écrire fébrilement. Crabbe ne bougeait toujours pas, comme s'il n'avait pas compris qu'on lui eût signifié de se retirer. Rogue frappa deux fois du poing sur son bureau, sous le nez de l'affligé pour attirer son attention. Crabbe releva un visage bouffi de pleurs.

- Vous-pou-vez-vous-re-ti-rez ! articula le directeur de la Maison de Serpentard. Vo-tre--re-vien-dra-vous-cher-cher-de-main-a-près-mi-di ! A-llez !

Il agita la main pour lui montrer la porte. Lentement, Crabbe redressa sa charpente massive et traîna les pieds jusqu'au seuil du cachot. Harry se tenait la bouche à deux mains pour ne laisser échapper aucun gloussement intempestif. C'était extrêmement dérangeant. Il souhaitait être ailleurs et regrettait qu'on ne pût transplaner à Poudlard… même sans permis.

- Potter !

Harry sortit aussitôt.

- Je crois que vous devriez aller trouver le professeur McGonagall sans tarder.

Rogue baissait la tête sur un monceau de copies. Il biffait à grands traits des pages entières d'un geste sec et nerveux.

- Que s'est-il passé professeur ? demanda Harry, prêt à tout. Ma tante a été tuée elle aussi ?

Rogue s'interrompit dans la destruction systématique des illusions de ses élèves de Deuxième Année. Il ne tourna pas la tête vers le jeune homme cependant.

- Vous ne faites pas partie de ma Maison, Potter. Laissez-moi, j'ai eu mon compte de mauvaises nouvelles à annoncer.

Harry recula vers la sortie.

- Bonsoir, Monsieur, dit-il.

Lorsqu'il se tourna pour refermer la porte sur lui, il vit Rogue se rejeter dans son fauteuil, lâchant d'un geste brusque sa plume sur les copies éparpillées.

Une angoisse sourde tenaillait son cœur. Il s'avança dans couloirs, ignorant les saluts de ses amis. Il jeta un rapide coup d'œil dans la salle des Quatre Maisons. Il ne comptait pas y trouver McGregor, mais à tout hasard… Hermione l'alpaga dès qu'elle l'aperçut.

- Je n'ai pas le temps, Hermione… commença-t-il.

- Je le sais, dit-elle simplement. McGonagall t'attend devant la gargouille de Dumbledore.

Elle le dévisageait avec inquiétude et il comprit qu'il devait offrir un visage quelque peu bouleversé.

- Je te raconterai… murmura-t-il.

Elle lui fit un sourire empreint de douceur triste et le poussa d'un geste de la main vers le couloir.

Harry se hâtait. Peu à peu, ses pas s'allongeaient et il se surprit à courir.

- ON NE COURT PAS DANS….

- Je sais !

Il passa devant Rusard médusé.

- LE DIRECTEUR LE SAURA, POTTER !

- Je vais chez lui de ce pas ! Je peux lui faire la commission !

Harry piqua un sprint jusqu'à la gargouille. Il n'y avait aucune trace de McGonagall dans les parages.

- Heu !… Tarte aux pommes ? fit-il à la gargouille qui resta de marbre.

Une vapeur brumeuse se matérialisa devant lui et le sourire de Dame Agnes le rassura.

- Essayez "Marmelade à l'orange"… conseilla-t-elle. Minerva vous attend chez le Directeur, Sire Harry. Tristes nouvelles, n'est-ce pas…

Harry se dépêcha de donner le mot de passe tandis que la Dame Grise s'éloignait en flottant. La montée de l'escalier lui parut interminable. McGonagall lui ouvrit rapidement.

- Entrez, Potter, dit-elle d'une voix émue. Je suis vraiment désolée…

- Merci Minerva, fit la voix de Dumbledore. Entre vite Harry.

Debout devant son bureau, Dumbledore lui faisait signe. Il lui désigna le fauteuil et lui-même se laissa tomber avec lassitude dans le sien.

- Professeur ? demanda Harry. Ma tante a été tuée, elle aussi ?

- Ta tante est en vie, Harry, répondit Dumbledore un peu déconcerté par la formulation de la question.

- Est-ce que Voldemort…

- Non… Ce n'est pas Voldemort, l'interrompit le directeur.

Harry prit le temps de calmer les battements de son cœur. Les anciens directeurs dans leurs tableaux le regardaient avec compassion. Phinéas Nigellus était absent du sien et Harry en fut soulagé. Fumseck sur son perchoir avait le plumage triste et Harry sut qu'il était sur le déclin. Il revit McGregor dans la salle de classe, accrochée à ses mains pour ne pas sombrer dans le désespoir. Les mots qu'elle avait prononcés, ceux de Rogue devant Nott et Crabbe, lui revinrent à la mémoire. Il comprit le malaise de Rogue.

- C'est Malefoy…

Dumbledore hocha la tête, bien qu'il eut conscience qu'Harry ne posait pas une question.

- Il était avec Nott et Crabbe, n'est-ce pas… et peut-être aussi Goyle. Ils s'en sont tirés ? Je veux dire Malefoy et Goyle, ils s'en sont tirés ?

- Goyle a été arrêté. Lucius Malefoy a réussi à échapper à ses poursuivants.

Harry eut un sourire amer.

- Je suppose que Maugrey va encore en tirer des conclusions hâtives…

Dumbledore ne dit rien. Harry n'osait reprendre. Le directeur avait dit que sa tante était en vie. Il n'avait pas dit qu'elle était sauve.

- Ma tante a été blessée ? se décida-t-il à demander, le cœur étrangement serré.

- Elle n'a rien. Elle est un peu choquée, mais elle n'est pas blessée. Ton cousin Duddley, lui par contre, a reçu les soins de nos guérisseurs.

Dumbledore baissa la tête quelques secondes.

- Et mon oncle ? demanda encore Harry.

C'était une sensation étrange que de se demander si Vernon était encore vivant. Surtout qu'il savait qu'on allait lui répondre que non. Il garda son regard fixé sur celui de Dumbledore.

- Il est décédé sur le coup, d'une commotion cérébrale, à ce qu'il semble… Je suis désolé, Harry.

Harry était un peu gêné. Dumbledore paraissait triste pour lui et lui ne l'était pas. Il n'arrivait pas à croire que Vernon était mort. Cela n'avait aucun sens. Cela ne lui renvoyait aucun écho. Ni de satisfaction ni de bouleversement. Il frissonna et lâcha le regard de Dumbledore.

- Duddley… ? Il est gravement blessé ? se crut-il obligé de questionner.

- Non. Le bras et la jambe cassés. Il s'en sort bien. Il a fait une chute qui aurait pu lui être fatale si…

- Une chute ? s'étonna Harry.

Il s'était imaginé qu'il avait reçu un sortilège.

- Il est tombé dans l'escalier.

Il y eut un silence. Puis Dumbledore hocha à nouveau la tête. Il croisa les mains sur le sous-main en cuir de son bureau.

- Je te dois une explication, Harry, admit-il dans un soupir.

Il fixa son regard dans celui du jeune homme et commença son récit :

-Tu sais que j'ai demandé à Severus Rogue de nous donner des informations sur Lucius Malefoy. Il a obéi. Severus nous a averti qu'il préparait l'attaque de ta famille, afin de rentrer dans les bonnes grâces de son Maître. Bien sûr, il ignore le rôle exact de ta tante. Ce qu'il sait, c'est que Tom ne pouvait t'atteindre lorsque tu étais chez elle et qu'il souhaitait sa disparition. Bien entendu, c'était avant que nous ne décidions de te garder à Poudlard, pour ta sécurité et pour celle de la sœur de ta mère… Depuis, il a été mis en retrait et il ignore que bien des choses ont changé. Toujours est-il qu'il avait décidé de supprimer lui-même cet obstacle. Il croyait sans doute que ramener la tête de Pétunia à Voldemort ferait oublier ses fautes

Il a entraîné Crabbe, Goyle et Nott cette nuit chez les Dursley. Nous avions des agents à nous en faction chez Arabella Figg.

- Quentin McGregor ? se permit d'interrompre Harry, la voix étranglée.

Dumbledore hocha la tête.

-Nymphadora Tonks et Bill Weasley, ainsi qu'Alastor Maugrey lui-même…

-Bien sûr… murmura Harry. Est-ce que…

- Non. Le jeune McGregor a été l'unique victime que nous ayons à déplorer. Tonks a été légèrement blessée, mais ce n'était rien de grave. Quant à Bill, quelques contusions très vite soignées…

- Des contusions ? répéta Harry.

Il avait encore du mal à imaginer ce qui avait pu arriver.

- Il semblerait que Pétunia n'ait pas saisi vraiment l'ampleur de la situation et qu'elle ait confondu sauveteur et agresseur…

- Vous savez, murmura Harry, pour elle, un sorcier est forcément un ennemi…

Dumbledore sourit.

-C'est compréhensible quand on cherche à te tuer, non, Harry ? C'était assez confus, d'après ce que Bill et Tonks ont raconté. J'ai essayé d'interroger Pétunia, mais elle était encore en état de choc. Ses paroles étaient quelque peu incohérentes. D'après ce que j'ai pu comprendre, elle et sa famille étaient couchés quand ils ont entendu du bruit au rez-de-chaussée. Vernon a cru qu'il s'agissait de cambrioleurs et il est descendu avec une arme. Il a crié du haut des escaliers. Il y a eu un éclair vert qui l'a raté et là tout est allé très vite. Les membres de l'Ordre sont intervenus. Tout le monde criait. Ton oncle a eu une crise d'apoplexie. Il est tombé dans les escaliers. Duddley qui se cramponnait à lui est tombé aussi, le coup de feu est parti. C'est Crabbe qui l'a reçu. Il est mort dans la matinée, à Ste Mangouste. Nous n'avons pas de guérisseurs spécialistes des blessures par armes moldues. Pétunia est restée seule en haut des escaliers, parfaite cible pour Malefoy et ses complices. Bill Weasley et Quentin McGregor ont voulu la mettre à l'abri. Elle s'est débattue. Maugrey se battait contre Goyle et Malefoy. Tonks était aux prises avec Nott. Les voisins ont appelé la police. Arabella a fait ce qu'elle a pu pour semer la panique à l'extérieur le temps que la situation soit réglée. Et quand enfin les policiers sont entrés dans la maison, Malefoy avait disparu, Goyle était assommé, Nott était mort, tout comme McGregor. Je n'ai pas encore le rapport de Tonks. Je n'en sais pas plus. Nous avons eu du mal à régler la situation. Il y avait beaucoup trop de témoins. Nous avons laissé Dursley aux mains des policiers. Mrs Figg a emmené Pétunia et nous avons transporté Duddley aussi discrètement que nous le pouvions malgré ses hurlements hystériques, ainsi que Goyle. Tout le monde est persuadé que les Dursley ont cru avoir affaire à des cambrioleurs. Vernon est mort d'une attaque causée par la frayeur. Pétunia et Duddley ont été emmenés par des parents pour se reposer à la campagne. C'est ce qu'Arabella Figg raconte à tous ceux qui posent trop de questions.

- Je suppose que c'est Marge qui s'occupera des obsèques de Vernon… fit Harry.

- Elle a été prévenue par les autorités moldues en effet… J'espère qu'elle ne fera pas trop de bruit autour de cette histoire…

Harry et lui échangèrent un regard dubitatif.

- Il faudra s'occuper de cela aussi… murmura Dumbledore avec lassitude.

Dans le silence ouaté, Fumseck prit feu soudain. Il se consuma dans un tourbillon de flammes rougeoyantes. Puis, des cendres, émergea un oisillon gris qui tendit lentement le cou hors des scories sombres.

- Où sont ma tante et mon cousin à présent, demanda Harry sur un ton ferme.

- Ils sont à Oaks Mansion, répondit Dumbledore. Ils ont besoin de soins pour le moment et de repos. Nous leur avons réservé une chambre très agréable. Ils ne sont pas en contact avec les patients de notre hôpital. Pétunia fait preuve d'une grande force de caractère. La mort de son époux, et les circonstances de cette dernière, l'ont fortement affectée cependant…

Harry eut un petit rire tristement sarcastique :

- Vous voulez dire qu'elle me considère comme responsable, n'est-ce pas professeur…

Dire que la veille il voulait tout faire pour ne plus être celui par qui le malheur arrive.

- Elle ne le pense pas vraiment… elle est encore sous le choc…

Le regard d'Harry interrompit Dumbledore.

- L'important, c'est que tu saches qu'elle a tort, reprit-il avec sérieux. Ni toi, ni personne d'autre que Lucius Malefoy n'est responsable de la mort de ces quatre personnes…

Harry hocha la tête.

- Quel gâchis, n'est-ce pas… murmura le jeune homme.

Les yeux de Dumbledore brillèrent d'un sourire sincère.

- C'est exactement ce qu'à dit Severus… lui répondit le vieux directeur. Et lui aussi est persuadé d'en être responsable…

- Pourquoi ? demanda brutalement Harry. Parce qu'il a cédé à vos instances ? Qu'il vous a livré Lucius Malefoy, et trois autres de ses complices ? C'est le prix de sa tranquillité ? Même pas, n'est-ce pas, puisque Malefoy court toujours. Un échec sur toute la ligne… pour vous, pour Malefoy, pour Rogue… le professeur Rogue, corrigea Harry de lui-même.

Un instant, les larmes de McGregor lui revirent à la mémoire, mêlées à celle de Crabbe et à la dignité froide de Nott… Les morts tombent des deux côtés

- Quand cela s'est-il passé ? demanda encore Harry.

- Ils ont transplané au 4 Privet Drive juste après minuit…

- Je suppose que le Professeur Rogue y était aussi… fit Harry d'un ton détaché.

- Il a rompu la transe pour nous avertir que l'attaque était imminente… Il n'a pu hélas empêcher les morts…

Harry eut un moment d'angoisse.

- Professeur ? Je ne serai pas obligé d'aller… Je veux dire que… l'enterrement de Vernon… Je n'y tiens pas…

- Ce serait inconséquent Harry, tu le penses bien, de te faire sortir de Poudlard… Nous allons déjà mettre les obsèques de Quentin McGregor sous haute surveillance…

Le cœur d'Harry se mit à battre si violemment qu'il lui fit mal.

- Vous croyez que…

Il manqua d'air.

- Voldemort ne respecte pas grand-chose, Harry. Mais je suppose que la plupart de ses serviteurs seront eux-mêmes aux enterrements de Nott et Crabbe. Du moins, j'espère qu'ils prennent encore le temps d'honorer leurs morts…

Harry prit sa tête entre ses mains.

- Ma tante, elle voudra aller à celui de son mari…

- Il est hors de question qu'elle y aille. Sa belle-sœur lui a d'ailleurs fait parvenir un courrier qui lui enjoint de se tenir désormais éloignée d'elle-même sous peine de se voir lâcher dessus tous les chiens de son chenil… Ni Pétunia, ni Duddley ne font plus partie de sa famille.

Harry songea à l'entreprise de son oncle. Elle allait être mise en liquidation. Duddley n'était pas capable de prendre la suite de son père. Et ils allaient être tous les deux, lui et sa mère, tenus au secret pendant quelques temps. Peut-être Marge se chargerait-elle de tout en attendant. Il faudrait faire un procès pour récupérer l'affaire, mais Pétunia, dès qu'elle aurait récupéré de son mordant, ne lâcherait pas le morceau… Harry se mit à rire pour lui-même. C'était d'étranges pensées pour un tel moment.

- Harry ? Tu vas bien ?

La voix de Dumbledore était douce et calme.

- Oui, moi, ça va, murmura Harry.

Il se leva pour prendre congé.

- Harry, le rappela Dumbledore, il se pourrait que ta tante ait besoin de toi…

Le jeune homme fit une grimace.

- Je doute qu'elle ait recours à moi, Professeur. Même si j'étais la dernière personne sur terre sur qui elle puisse compter…

Il s'approcha lentement du perchoir de Fumseck. L'oisillon grisâtre tendit son cou vers ses doigts. Il le caressa doucement. Dans quelques jours, il serait à nouveau le flamboyant oiseau de feu aux pouvoirs indicibles. Harry se rendit compte que Dumbledore l'avait rejoint devant le perchoir.

Les yeux clairs du directeur étaient pleins de tristesse. Harry à nouveau se sentit coupable. De ne pas être triste comme tous pensaient qu'il devait l'être. Il eut peur. Etait-il devenu insensible ? Avait-il perdu une part de son humanité lui aussi, s'il n'était plus capable d'éprouver la moindre compassion Une vague de désespoir envahit son cœur et son âme. Semblable à celle qui avait saisi McGregor une heure plus tôt. Sa cicatrice se mit à brûler. Il ne vit plus rien que le noir. Par flash, il apercevait le visage estropié de Pettigrew, une lueur friande au fond de ses yeux chafouins. Il n'entendait pas ce qu'il disait. La colère et le dépit. Le doute enfin. Un doute immense et un cri : POTTER !

Harry sentit les mains de Dumbledore sur ses épaules. Il le repoussa brutalement. Il voulait fermer son esprit. Il se tint la tête à deux mains. Il avait mal au plus profond de lui. Dumbledore s'éloigna de quelques pas. Il laissa le jeune homme revenir à lui. Harry reprit son souffle. Fumseck tendit vers lui sa petite tête inquiète. La main tremblante, Harry le caressa doucement.

- C'était Tom, n'est-ce pas… soupira Dumbledore. Il a appris la mort de deux de ses mangemorts de la première heure, et l'arrestation d'un troisième.

Harry ne répondit pas. Il avait du mal à faire la part des choses entre les sentiments qui étaient les siens et ceux que venait de lui envoyer Voldemort.

- Je crains que les heures de Lucius Malefoy ne soient comptées à présent… reprit sombrement le Directeur.

- J'ai comme l'impression que Voldemort avait d'autres projets pour ma tante, acquiesça Harry d'une voix sourde… mais qu'il a retardé leur exécution et qu'il le regrette à présent. Non seulement Malefoy a échoué dans son entreprise mais il lui a fait rater la sienne…

Dumbledore releva la tête vivement.

-Voilà qui change beaucoup de choses, Harry… dit-il sur un ton grave. Oui, beaucoup de choses…

Harry remonta ses lunettes sur son nez.

- Et c'est bon pour nous, Professeur ? demanda-t-il

- Cela, c'est une question à laquelle je ne peux encore répondre… répondit le Directeur. Je crois que la loyauté de beaucoup va une fois de plus être mise à rude épreuve, Harry.

Il hocha la tête, le regard fixé sur le jeune homme.

- Oui, nous n'avons pas fini de compter les conséquences de cette nuit.

Une sueur froide baigna le front du jeune Potter. Si McGregor apprenait que Malefoy père était pour quelque chose dans la mort de son frère, que ne ferait-elle pas ? Etait-ce à cela que Dumbledore pensait quand il parlait des conséquences de la nuit précédente ? Etait-ce à Rogue qu'il pensait lorsqu'il évoquait la mise à l'épreuve de la loyauté ? Et Crabbe et Goyle, et Nott… Comment allaient-ils réagir ? Et Voldemort ? Quelles conséquences ces derniers évènements pourraient-ils avoir sur ses desseins, et sur lui, Harry Potter… celui qui avait le pouvoir de le vaincre. Un vertige le prit soudain. Et si McGregor apprenait que c'était en protégeant les Dursley que son frère avait trouvé la mort ? Il ne le supporterait pas. Il ne supporterait pas de voir le reproche dans son regard.

- Harry, tu devrais aller retrouver tes amis…

Harry hocha la tête.

- Harry, je suis désolé…

- Vous n'y êtes pour rien, Professeur…

Il donna une dernière caresse sur le cou de Fumseck et ressortit du bureau.

L'escalier lui donna la nausée. Dans le couloir, Ron faisait les cent pas. Hermione était appuyée contre le mur et répétait pour la trentième fois un "Calme-toi, Ron. Tout va bien." aussi peu convaincant que convaincu. Ils firent tous deux un effort visible pour ne pas se précipiter vers leur ami.

Ron se contenta d'un : "Alors ?" angoissé. Harry leur fit signe de le suivre. Il marcha devant, vers le laboratoire d'Hermione, sans prononcer un mot.

Il entra le premier, un peu fébrile. Neville penché sous son alambic resta quelques secondes un œil sur la goutte d'élixir qui se formait et l'autre sur la porte.

- Je dois partir ? demanda-t-il devant les airs sombres de ses camarades.

- Non, tu peux rester… répondit Harry.

Il s'assit à la table et Hermione lui porta un verre d'eau. Ron loucha sur l'alambic de Neville.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il soupçonneux.

- On s'en fiche, répliqua Hermione en prenant place à côté d'Harry. Assieds-toi Ron, s'il te plait…

Neville s'approcha également. Harry lisait l'attente, l'angoisse et l'inquiétude dans leurs regards. Hermione mit sa main sur la sienne.

-Est-il arrivé un malheur à ta tante ? demanda-t-elle d'une voix anxieuse.

- Vernon est mort, dit très vite Harry.

-Il a été tué ? s'enquit Ron.

Harry haussa les épaules. Il ne pouvait répondre que c'était ce qui était arrivé. Et pourtant il comprenait le sens de la question de son ami. Il raconta alors ce qu'il avait lui-même appris de Dumbledore. Ron s'inquiéta pour Bill et Hermione pour Tonks. Harry les rassura comme il put.

Il allait leur parler de la mort de Quentin McGregor quand Ginny fit irruption dans la salle avec Luna, plus flegmatique.

- Ah ! fit-elle Vous êtes là ! Il s'est passé quelque chose ! Rogue a envoyé chercher Ellie en plein cours de Soins aux Créatures Magiques… et elle n'est pas réapparue. Qu'est-ce qu'il lui voulait ?

Elle fixait Harry de toutes ses forces, comme s'il était responsable de tous les maux qui arrivaient dans l'école. Hermione, Ron et Neville tournèrent également leurs regards vers lui, vaguement nauséeux.

- Oh mon Dieu ! fit Hermione. Tu as dit que son frère était avec Bill et Tonks quand…

Ron ouvrit de grands yeux effarés. Neville se concentra soudain sur la goutte qui tombait enfin du bec de l'alambic. Harry baissa la tête tandis qu'Hermione se chargeait de répéter pour Ginny et Luna les nouvelles de l'après-midi. Ils restèrent un long moment dans le silence, à peine troublé par les "ploc" réguliers de la distillation de Neville.

- Elle doit être bouleversée, murmura Ginny elle-même au bord des larmes.

- Oui, répondit Harry sur le même ton.

Il frissonna violemment. Il passa ses doigts sur le dos de sa main, sur les traces des ongles de McGregor. Elles s'estompaient. Il avait déjà oublié qu'il avait eu mal. Mais elle, en ce moment même elle souffrait encore. Il le savait. Il le sentait à travers même les murailles épaisses et les mille consciences qui palpitaient dans l'école. La voix flûtée de Luna le ramena dans la salle sur demande.

- Nous avons croisé Malefoy et il n'avait pas l'air d'être troublé, lui par contre…

- Il ignore sans doute que son père est mêlé à cette histoire, murmura Hermione qui réfléchissait. A moins qu'on ne l'ait appris à Nott et Crabbe…

- Rogue ne leur a rien dit, répondit Harry d'une voix rauque. J'étais caché dans son laboratoire quand il leur a annoncé la mort de leur père.

Un nouveau frisson le saisit. Il ne savait ce qui le dérangeait le plus, de la froide dignité de Nott ou des ridicules larmes de Crabbe. Non, ce qui le troublait le plus, c'était l'insupportable douleur de McGregor. Il ne pouvait s'empêcher de penser à son visage ravagé de chagrin, à sa colère impuissante, à la pâleur de ses joues et à ses mains brûlantes de fièvre sur les siennes. Quand elle saurait, elle ne voudrait sans doute plus jamais lui adresser la parole. Pas même pour lui dire qu'elle ne voulait plus jamais le voir.

- Dumbledore prétend que cette nuit va sans doute avoir des conséquences dont nous n'avons aucune idée encore, dit Harry.

Il ajouta avec effort : "Voldemort avait des intentions concernant ma tante, apparemment. Et Malefoy a tout remis en question. Il est particulièrement furieux contre lui."

Ses amis levèrent en même temps les yeux vers sa cicatrice. Il la cacha sous ses cheveux, un peu gêné.

- Crabbe et Nott sont morts, rappela Ron. Goyle est prisonnier. Tous ses anciens complices se garderont bien de lui tendre la main à présent. Il ne reste personne à Malefoy chez qui se réfugier.

Harry leva les yeux vers son camarade.

- Il lui reste quelqu'un… affirma-t-il.

Hermione tourna la tête vers lui, les sourcils froncés. Elle secoua discrètement la tête.

-Mais Drago ne peut rien pour lui… souffla Neville depuis son alambic. Et puis il ne viendrait pas à Poudlard…

Il regardait Harry comme pour lui demander de confirmer ce qu'il venait de dire. Le jeune Potter croisa le regard d'Hermione et baissa les yeux. Il prit une grande inspiration. La loyauté de chacun serait mise à rude épreuve en effet.

- Non, il ne peut pas venir à Poudlard, répondit-il à Neville pour le rassurer. Et il ne se risquerait pas dans la Forêt Interdite. Il sait que Pettigrew y fait des incursions régulières et qu'il se ferait un plaisir de ramener sa tête à leur maître…

Neville souffla de soulagement.

- Oui, et puis il y a les gerbilloises…

- Oui, il y a les gerbilloises, lui sourit Harry.

Ginny sortit de ses affaires de classe un parchemin et une plume. Son frère s'enquit de ce qu'elle faisait.

- Une lettre pour Ellie. Je ne veux pas qu'elle croie que nous la laissons seule dans ces moments difficiles.

- Oui, fit Luna. Ecris donc, Ginny. Nous signerons tous, si tu le permets.

- Dis-lui que nous sommes désolés, dit Ron. Moi, je vais écrire à Bill pour lui demander ce qui est arrivé exactement et lui demander des nouvelles de Tonks.

- Très chère Ellie, nous pensons à toi, dit Ginny tout en écrivant. Nous sommes de tout cœur avec toi et nous t'embrassons très fort.

Elle signa, imitée par Luna, Hermione et Neville. Ron refusa de mettre son nom au bas d'une telle déclaration. Il griffonna "sincèrement désolé" au-dessus de sa signature. Harry hésita à prendre la plume que son ami lui tendait. Il lui avait déjà dit ce qu'il avait à lui dire. Et il avait du mal à formuler quelques mots de réconfort, à présent qu'il se savait impliqué dans les tristes évènements de la nuit. Il reposa la plume sans avoir le courage d'écrire son nom. Ginny planta son regard dans le sien.

- Tu n'as aucun cœur, Harry, ragea-t-elle.

- Je lui ai déjà dit que j'étais désolé, répondit Harry. Je l'ai vue quand elle sortait de chez Rogue.

Ginny ricana.

- Et qu'est-ce que tu lui as dit ? Tu lui as tapoté l'épaule en lui disant : désolé, c'est pas drôle pour toi, McGregor, mais faut que j'y aille parce que sinon je vais me faire consigner par Rogue ?

Harry la fixa longuement.

- Quelque chose dans le genre, dit-il entre ses dents.

Il se leva sans quitter son regard. Devant la porte, il se tourna vers ses camarades encore bouleversés.

- Au fait, tant qu'on en est aux mauvaises nouvelles, je suis pratiquement certain que Drago Malefoy s'est fait tatouer la marque des Ténèbres.

Neville devint livide. Les taches de rousseur de Ginny s'empourprèrent. Ron déglutit difficilement. Luna se gratta la tête avec sa baguette. Hermione lui tendit la lettre de Ginny qu'elle terminait de plier tranquillement.

- Trouve quelqu'un dans salle des Quatre Maisons pour porter ceci à Ellie, dit-elle.

Harry fit venir la lettre à lui d'un geste de la main. Il la mit dans la poche de sa robe et sortit sans un mot de plus.

Il descendit au rez-de-chaussée jusqu'à la salle commune. Debbie Grayson se précipita à l'appel de son capitaine. Il lui donna le courrier à remettre en mains propres à Ellie McGregor de la part de ses amis et de lui-même. Elle demanda s'il fallait attendre une réponse. Harry ouvrit de grands yeux derrière ses lunettes.

- Heu… non. Je ne crois pas… répondit-il avec hésitation.

- Je demanderai, capitaine, le salua Grayson en se sauvant, la lettre à la main.

Harry lui fit signe de la mettre dans sa poche. Et la jeune fille obéit tandis qu'elle franchissait le seuil de la porte. Harry resta au milieu de la salle. Ses camarades discutaient, ou travaillaient. On l'interpella. On lui demanda ce qu'il pensait du nom de l'équipe de Malefoy. Harry songea qu'il fallait vraiment qu'il allât à la bibliothèque. Mais une autre fois, quand il aurait l'esprit à cela. Il attendit Grayson qui revint au bout de vingt minutes rejoindre ses amies.

- Elle a dit merci, chuchota-t-elle à Harry. Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Elle faisait ses bagages et elle avait l'air d'avoir pleuré.

Et comme Harry ne répondait pas, elle demanda avec inquiétude :

- Elle n'a pas été renvoyée au moins ?

Harry secoua la tête. Il hésitait. Il allait répondre qu'il préférait qu'on sût ce qui c'était passé par un autre que lui lorsque Montague entra dans la salle des Quatre Maisons complètement stupéfait.

- Hé ! Vous savez la dernière ? s'écria-t-il du pas de la porte. Le père de Crabbe est mort aujourd'hui… et celui de Nott aussi.

Le silence se fit comme par enchantement. Puis quelques exclamations fusèrent. Debbie Grayson retint Harry qui cherchait à quitter la salle.

- Celui de McGregor ? demanda-t-elle.

- Son frère, répondit comme à regrets Harry.

- Il n'était pas Mangemort…

- Bien sûr que non ! s'indigna Harry. Ne m'en demande pas plus. Je ne sais rien d'autre…

Il laissa ses camarades encore interdits qui commentaient la nouvelle et monta dans la salle de Gryffondor. Il se dit que finalement, il aurait peut-être du la signer cette fichue lettre. Il grimpa quatre à quatre l'escalier qui menait à son dortoir. Il jeta sa baguette sur son lit et frappa du poing la porte de son armoire qui s'ouvrit sous le choc. Il entendit du bruit à la porte de la chambre.

Ron n'osait entrer.

- Ça va ? dit-il visiblement gêné.

Harry referma la porte de l'armoire, embarrassé lui aussi.

- Ça va, murmura-t-il comme pour lui-même.

Il leva des yeux désemparés vers son ami.

- Ron, demanda-t-il, pourquoi moi ?

Ron haussa une épaule.

-Parce qu'une demi-folle a décrété un jour que tu vaincrais un vieux paranoïaque maléfique ?

-Ça, d'accord ! insista Harry, mais pour-quoi-moi ?

- Sais pas… répondit Ron.

Il avança lentement vers le lit d'Harry.

- Je suppose que ce n'est pas le bon moment pour une partie d'échec, dit-il en hésitant.

- Je n'ai pas les idées très claires, en effet, murmura le jeune Potter. J'ai besoin de réfléchir un peu.

Ron s'assit sur le lit, intimidé.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Harry abasourdi.

- Hermione a dit qu'il ne fallait pas te laisser seul… s'excusa Ron en rougissant. Alors je reste avec toi…

Une insolite envie de rire vint à Harry. Pauvre Ron qui se croyait obligé de lui servir de garde-fou…

- Je ne savais pas que la mort de ton oncle te secouerait autant, reprit Ron un peu maladroitement.

Harry vint s'asseoir près de lui. Il lui donna un coup de coude.

- C'est pas tant la mort de Vernon qui me touche, dit-il pour le réconforter. C'est surtout la manière dont il est mort…

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Pour un moldu colérique et sanguin comme lui, mourir d'une attaque cérébrale, ce n'est somme toute pas si étrange… Et pourtant cette mort, tu peux être certain qu'on va me la reprocher.

Ron hocha la tête.

- C'est ce qu'a dit Hermione, murmura-t-il avec inquiétude. Tu ne vas pas…

Il toussota.

- Tu ne crois quand même pas que tu es responsable de la mort de tout le monde, n'est-ce pas…?

- De qui ? questionna Harry.

- Mais… de ton oncle, du frère McGregor, de Crabbe et de Nott… quand même…

- Mais… non, bien sûr…

Harry se leva brusquement. Il se réfugia près de la fenêtre. Il ne s'était jamais posé la question sous cet angle. Il ne se sentait absolument pas responsable de la mort des deux Mangemorts. Celle de Vernon, peut-être un peu, il devait l'avouer. Quant à celle de Quentin McGregor… Bien sûr il savait qu'il était ridicule de croire qu'il était pour quelque chose dans le fait que l'un des complices de Malefoy, si ce n'était lui-même, avait ôté la vie au frère d'Ellie. Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'une telle idée pouvait effleurer l'esprit de la jeune fille. Il sentait alors son cœur se serrer.

Il aurait dû être satisfait. N'était-ce pas ce qu'il cherchait ? le moyen de l'éloigner de lui à jamais. Pourtant, il n'avait jamais été aussi heureux de souffrir autant que cet après-midi dans le cachot tandis qu'elle trouvait un peu de réconfort à pleurer devant lui. Oui, mais si elle avait su que c'était en protégeant sa tante…

Il faisait presque nuit déjà. Le saule cogneur s'agitait, solitaire, au milieu du parc. S'il pouvait seulement aller voir Remus. Et que lui dirait-il ? S'il n'était pas responsable de la mort de Crabbe et Goyle –et bien sûr qu'il ne l'était pas !- pourquoi le serait-il de celle de Quentin McGregor ? Remus le traiterait d'idiot et il aurait raison. Quant à la mort de Vernon, il avait lui-même écrit quelques mois plus tôt à sa famille pour les avertir du danger et que quoi qu'il leur arrivât il n'en porterait pas la faute. Inutile donc d'ennuyer Remus avec ces futilités. Une idée curieuse lui vint. Il s'aperçut que Ron l'avait rejoint près de la fenêtre et qu'il regardait dans la même direction que lui.

- Qu'est-ce que tu crois que Rogue est allé faire chez Remus, cette nuit ? demanda le dernier des garçons Weasley.

Harry constata qu'il pensait aussi à la même chose que lui.

- Je ne crois pas qu'il y soit allé exercer ses talents de guérisseurs, répondit Harry. J'ai l'impression que cela a un rapport avec ce qui est arrivé cette nuit…

- Mais quoi ? insista Ron.

Visiblement, Ron avait du mal à imaginer Rogue épanchant son cœur meurtri auprès de quiconque en général et Remus en particulier.

Harry hésita.

- Peut-être lui prouver que tout ce qu'il faisait tournait de travers et que cela ne changerait jamais… dit-il à voix basse. Peut-être avait-il envie d'entendre le contraire. Peut-être ne voulait-il simplement pas rester seul…

- Mais c'est de Rogue dont on parle là !

- Oui, je le sais…

Harry reporta son regard vers la Cabane Hurlante. Il avait tellement besoin de la présence rassurante de Remus. D'entendre ses paroles bienfaisantes et sa voix calme. Il avait envie surtout de ne plus penser à rien de ce qui étreignait son cœur et faisait trembler ses mains par moment. Il avait besoin de parler d'autre chose.

- On redescend ? demanda-t-il à Ron.

- Si tu redescends Hermione va t'obliger à travailler…le prévint Ron dans une grimace.

Harry hocha la tête. Il prit ses affaires de classe au passage.

- C'est exactement ce dont j'ai besoin…

Ron prit une mine compassée.

- Mon pauvre Harry, murmura-t-il en lui tapotant l'épaule tandis qu'il passait devant lui.

Et pour ajouter à son trouble, Harry se mit à rire, d'un rire qui leur fit mal à tous les deux.


RAR du chap 110

Roudoudou Bienvenue Roudoudou. Tu ne sais pas quel miracle tu as réussi à accomplir. Moi, Roudoudou, pour la 1ère fois de ma vie, j'ai apprécié Rogue. J'en reviens toujours pas. Hahahaha ! C'est l'effet que cela fait à bcp de monde ! Même si y'a juste un tout ti défaut, mais sans importance... Regulus Black, c'était le petit frère de Sirius il me semble... alors je comprends pas trop pourquoi il pourrait avoir té tué avant même que Sirius ne termine sa scolarité... Oui, je me suis expliquée là-dessus dans une review précédente, mais bon je comprends que tu n'aies pas lu une centaine de RAR ! En fait, c'est vrai que Regulus est le frère cadet de Sirius, mais on ne sait pas de combien… Et rien ne dit que Voldemort ne recrutait pas à l'époque chez les jeunes gens. Je veux dire que la première guerre avait commencé avant la fin de la scolarité des maraudeurs. Donc si les Potter et Compagnie ont rejoint les troupes de l'Ordre du Phénix dès la fin de leur scolarité, c'est qu'ils étaient déjà sensibilisés au problème. Pourquoi pas la même chose de l'autre côté ? Donc mettons que Regulus n'ait eu qu'un an de moins que Sirius, et que celui-ci ait envoyé Rogue à Lupin en fin de Septième Année, Regulus aurait eu 17 ans environ… ce ne serait pas si étonnant que cela… Regulus aurait pu prendre la marque aux vacances d'été, il « pratique » durant ces vacances… aux vacances de Noël… A Poudlard il a tout le temps de réfléchir à chacun de ses actes et aux vacances de Pâques… il tente de retirer ses billes… peut-être refuse-t-il d'obéir au maître… et là on le supprime… Avant la fin de l'année, Sirius, averti par Bellatrix qui n'aime aucun des deux jeunes hommes, envoie Rogue à Lupin un soir de pleine lune… Voilà… c'est un scénario possible. Après tout, les nazis ont bien créé les jeunesses hitlériennes et on y trouvait des jeunes garçons de 13 à 17-18 ans… C'est un postulat de départ… mais c'est une intrigue secondaire…

Bienvenue Roudoudou. Hahahaha ! C'est l'effet que cela fait à bcp de monde ! Oui, je me suis expliquée là-dessus dans une review précédente, mais bon je comprends que tu n'aies pas lu une centaine de RAR ! En fait, c'est vrai que Regulus est le frère cadet de Sirius, mais on ne sait pas de combien… Et rien ne dit que Voldemort ne recrutait pas à l'époque chez les jeunes gens. Je veux dire que la première guerre avait commencé avant la fin de la scolarité des maraudeurs. Donc si les Potter et Compagnie ont rejoint les troupes de l'Ordre du Phénix dès la fin de leur scolarité, c'est qu'ils étaient déjà sensibilisés au problème. Pourquoi pas la même chose de l'autre côté ? Donc mettons que Regulus n'ait eu qu'un an de moins que Sirius, et que celui-ci ait envoyé Rogue à Lupin en fin de Septième Année, Regulus aurait eu 17 ans environ… ce ne serait pas si étonnant que cela… Regulus aurait pu prendre la marque aux vacances d'été, il « pratique » durant ces vacances… aux vacances de Noël… A Poudlard il a tout le temps de réfléchir à chacun de ses actes et aux vacances de Pâques… il tente de retirer ses billes… peut-être refuse-t-il d'obéir au maître… et là on le supprime… Avant la fin de l'année, Sirius, averti par Bellatrix qui n'aime aucun des deux jeunes hommes, envoie Rogue à Lupin un soir de pleine lune… Voilà… c'est un scénario possible. Après tout, les nazis ont bien créé les jeunesses hitlériennes et on y trouvait des jeunes garçons de 13 à 17-18 ans… C'est un postulat de départ… mais c'est une intrigue secondaire…

cemeil : Pauvre Ellie! Et pauvre Harry! Cette famille de moldus m'apparaît comme avoir un lien avec Harry. Comme le disait Dumbledore il y a quelques chapitres, Les Dursleys sont sous étroite surveillance.. je serais pas très surprise de savoir que Quentin assurait cette surveillance... bon alors c'était pas une surprise ! Lol ! Encore un coup dur qui vient frapper notre Harry national! Lui qui ne voulait pas approcher Ellie de peur de lui faire du mal... C'est raté! Ben oui… mais bon c'est pas le genre de choses qui se maîtrisent aussi… et ça il va bien finir par comprendre… enfin peut-être…

popov : mais ce n'est pas possible, ces deux la ils n'avance pas, il recule , Deux pas en avant et un en arrière ! gr et puis ron ... ron (se tappe la tête contre les mus) toujours un train de retard celui la ! lol Un seul tu crois ? Pauvre Ron…

samikitty :c'es pas gentil de tuer le frère d'Ellie, la pauvre ! Mais j'ai jamais dit que j'étais gentille ! Je suis sadique, d'ailleurs ! Déjà qu'elle a du mal avec Harry (enfin, non plutôt le contraire), si en plus, tu lui enléves son frère. Ha la la ! Oui, ça va pas être facile maintenant… Bon, en même temps, c'est pas comme si c'était un perso principal, donc pas trop grave quand même, lol. Et c'est moi qui suis méchante ! Je voulais dire aussi que tes chapitres sont tellement bien que quand j'arrive à la fin, je me dis que c'est déjà fini, et pourtant, ils sont super longs ces chapitres ! Merci… je suis toute rouge de confusion

craup : Quentin mort en protégeant des moldus... Non, tu ne lui as pas fait un coup pareil... Les Dursley? Histoire que Harry soit encore plus mal ? Ben oui, je vais pas lui rendre la vie facile parce que c'est le héros de l'histoire non ? Ce serait plutôt une circonstance agravante à mon avis…

meredith : Harry est de plus en plus amer ,et la conversation avec Rogue est cassante . C'est plutôt Rogue qui est amer… Je suis contente que Harry ai eu le courage de courir après Mc Grégor pour lui demander ce qui n'allait pas ...c'est vraiment triste pour son frère ! au moins , j'ai l'impression qu'ils se sont un peu rapproché. Oui, c'est vrai ils se sont rapprochés, mais jusqu'à quand ? ahh j'espère qu'il n'ai rien arrivé de grave a rémus ...pitié qu'il meurt pas maintenant. harry ne sen remttrait pas et moi non plus... Mais pourquoi Remus ? Vous non plus vous ne croyez pas que Severus Rogue ait pu aller chercher auprès de lui la même chose qu'Harry y trouve ?

Lyane : Dis moi, le frère de Ellie, c'est pas en protégeant les Dursley qu'il est mort? ( Je me rappelle plus vraiment de ce qui leur est arrivé, à ceux là) Gagné ! C'est difficile pour elle, mais au moins, Harry lui a dis pourquoi il ne voulais pas être vu avec elle. Même de façon détournée. En effet, c'est une manière heu… déroutante de dire les choses… le tout c'est qu'Ellie sache lire entre les lignes… entre les mots…Enfin, j'espère que Harry se sera rendu compte qu'il en devait pas se couper du monde. Je veux dire, Ellie est aussi en danger en provoquant Malfoy que si elle était avec Harry. Il veut déjà la tuer, sa famille lutte contre Voldemort, à mon avis elle risque pas grand chose de plus. Mais il ne le verra jamais comme ça, Harry. Non, il est trop égocentrique… Au fait, J'ai bien compris, il a senti les émotions de Ellie? Oui c'est tout à fait ça…Bien trouvé le coup du nom de l'équipe de Quidditch des Serpentards. Ca résume bien la situation. Il a juste oublié un détail, le Malfoy. Les salamandres ne craignent pas le feu, mais elles meurent sans lui. Donc, symboliquement, l'existence même de son équipe dépend de celle des autres équipes, symboles de feu! (oui, c'est un peu tiré par les cheveux, mais ça lui casserais le moral, enfin un peu, si on lui disait.) Non non, ce n'est pas du tout idiot ce que tu dis… les quatre maisons de poudlard n'existent pas l'une sans les autres, c'est tout à fait cela… Dans les traditions populaires « moldues » (hum) la salamandre a le pouvoir d'éteindre le feu… dans le monde de JKR, elle meurt quand « son » feu s'éteint (celui d'où elle est issue)… c'est donc dans la parfaite lignée de ce que tu dis : C'est vrai qu'ils ont le pouvoir d'éteindre le feu de chacune des autres maisons, si le feu d'où les Salamandres sont issues (c'est-à-dire Poudlard) meurt ou s'affaiblit, elles meurent ou s'affaiblissent aussi… En fait, c'est comme pour tout : le bien n'existe pas sans le mal, la nuit sans le jour, l'ombre sans la lumière… etc… mais on reviendra sur la salamandre un peu plus tard… Attention, le retour de la Folle Atteinte de Remus Lupinite Aiguë Incurable. Qu'est ce qu'il a mon loup? Il va mal? Il a encore été blessé? Tu sais que tu es vraiment sadique! Tu as fait en sorte qu'il soit blessé gravement, condamné à moins d'un miracle, et tu remet sans arrêts sur le tapis le fait qu'il pourrait être au plus mal. Mon pauvre petit coeur ne supporte pas cette angoisse. C'est ce qu'on appelle une diversion… Tout le monde focalise sur Remus et on oublie le reste !

Kika : Je crois que je suis tombé amoureuse de ta fic. Merci Kika pour tes appréciations. J'espère que cela va continuer à te plaire…

Namyothis : Ouin. C'est trop triste pauvre Ellie, j'en avait encore presque les larmes aux yeux, vraiment tu n'as pas ton pareil pour m'inpliquer dans tes histoires. Rassur moi Rogue n'est allé voir Lupin que parce que ce que lui à dis Harry l'a fait réfléchir. S'il te plait ! Ah enfin quelqu'un qui ne pense pas au pire ! Et qui crois que Remus peut aussi être une oreille attentive pour Severus ! (Pourquoi tu répond plus à mes Reviews?) Je réponds à celles qui me parviennent et qui paraissent quand je poste… mais je trouve que ça marche pas terrible en ce moment… faut des heures avant que les alertes me parviennent et davantage encore pour que les reviewes apparaissent sur le site…

Ayako : Ah pas gai cui là... quand je pense que les prochains c'est pareils... Ouaip… Donc on peut en conclure que l'anniv de Mione va être comment dire dérangé? Ya des chances !
Que dire... Quentin est mort ;;, il avait pourtant un bon potentiel ;; il etait si jeune si plein de vie et puis pouf...plus rien Ha bravo ! on essaie de faire du sentiment et voilà ce que ça donne ! Tu flanques tous mes effets par terre ! lol ! (par contre bravo...tu a réussi à me faire ressentir les émotions de Macgregor... il manque plus qu'un élément, mais je dirais pas quoi, pour que je fonde en larmes, je suis quelqu'un de sensible) tu peux pas dire quoi ? ou tu veux pas dire quoi ? C'est pas grave… peut-être la prochaine fois… Gr et ce qui m'enerve c'est que Malfoy s'il l'apprends il va en profiter à fond... Haha ! Malefoy ! Comment ça va tourner pour lui ? Au fait la famille de moldu ct celle de ryry? Re gagné !
Si c'est ça c'est pas stratégique pour lui de lui avouer ses sentiments... ben non….Mais je ne suis pas certaine que ça va tant le déranger... au contraire il a une excuse... oui, il va peut-être voir les choses comme ça à présent ;.. C'est pas gagné, hein ?
Sinon je ne suis pas sûr que Harry se soit vraiment planT sur Sev...
S'il s'était planté, tu crois que Rogue l'aurait pris aussi mal ? il se sent seul.. iil lui mank kk1 pour égayer sa vie va falloir la trouver la perle rare... Je dis pas que c'est une obligation dans la fic, ni mme que c'est fortement conseillé, juste qu'il serait bien qu'il s'ouvre je suis sûr qu'il a un très grand coeur (ai-je déjà mentionné que ma vision de Sev était particulière?) heu non, mais j'avais cru comprendre…