Vous vous arrachez les cheveux lorsque vous voulez poster une review ? Vous ne savez pas comment rechercher une histoire que vous aimez ? Vous détestez l'anglais et ce n'est pas qui vous fera changer d'avis ? Bref, vous ave besoin d'aide pour vous retrouver sur le site ? Il existe un mode d'emploi ! Vous en rêviez, Alixe et Lisandra l'ont fait !

Pour le recevoir, il vous suffit d'écrire à Fanfiction-mode d'emploi (adresse /fanfictionmodedemploi ou /u/577456) et vous saurez tout tout tout sur comment poster, comment trouver, comment naviguer sur sans attraper une migraine carabinée !

§§§

Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris... Bonne lecture.


Chapitre 117

Une leçon d'Alchimie

Lorsque Harry ouvrit l'œil le samedi matin, sa première pensée fut qu'il allait voir Ellen dans quelques instants.Du moins, il l'espérait. Elle ne pouvait rester sans manger très longtemps encore, elle serait à la table du petit déjeuner. Il se leva, le cœur aussi léger que s'il n'avait jamais entendu parler de Voldemort de sa vie. Ses camarades dormaient encore. Il se dirigea vers la salle de bains et failli marcher sur Trevor au milieu de la chambre. Il ramassa le crapaud et eut envie de rire. Il venait de songer que c'était là l'ennemi mortel des salamandres. Il imagina Malefoy fuyant devant un Trevor bondissant. Il lâcha l'animal sur le lit de Neville. Pattenrond sortit des rideaux du lit de Ron. Le chat s'étira dans un ronronnement d'aise. Il vint se frotter aux jambes d'Harry qui lui ouvrit la porte du dortoir.

La salle de bains était froide mais Harry n'en avait cure. Il était pressé de terminer ses ablutions et de s'habiller pour descendre dans la Grande Salle. Il perdit un peu de temps à essayer de discipliner ses cheveux. Peut-être devrait-il demander conseil à Ginny. Elle avait sûrement en réserve un sortilège pour les empêcher de rebiquer en tous sens. Il passa les doigts sur sa joue pour effacer une coupure qu'il s'était faite en se rasant et jugea qu'il ne pouvait faire mieux pour paraître à son avantage. A part peut-être de nettoyer ses lunettes. Il fallait demander à Hermione de lui inventer un charme anti-salissure pour sorcier peu soigneux.

Il traversa la salle commune des Gryffondor sur un signe de la main à quelques camarades aussi matinaux que lui. Il faisait tourner sa baguette entre ses doigts et descendait d'un pas alerte les escaliers en se remémorant l'emploi du temps de la journée. Dans quelques heures, il avait rendez-vous avec l'état-major pour mettre en place le système de sécurité en cas d'attaque surprise. Entre le moment du petit déjeuner et celui du repas de midi, où il verrait Ellen.

Il arrivait sur les premières marches du Grand Escalier. C'était son jour de chance. Il n'aurait pas à attendre qu'elle vînt prendre sa place à la table des Serpentard pour la voir de loin. Elle était là, devant le panneau commun aux Quatre Maisons. Il se hâta de descendre pour la rejoindre. Elle portait à nouveau la robe noire au blason vert et argent, et elle avait sans doute accroché dessus son insigne de Préfète. Il s'avança, prêt à lui lancer un "Déjà au travail ?" sur un ton désinvolte. Son sourire se figea. Comme elle reculait d'un pas, il vit ce qu'elle était en train de faire.

-Mais… qu'est-ce que tu fais ? balbutia-t-il.

Elle désigna de la main l'avis de recherche de Lucius Malefoy.

-Rien d'autre que ce que je t'ai dit que je ferai, Potter : faire savoir à tous qui est Lucius Malefoy. Tu n'as donc pas d'yeux pour voir ?

Avant qu'Harry eût pu répondre, un pas sec dans leurs dos les fit se retourner. Pâle, le visage fermé, Théodore Nott avançait vers eux. Il ne leur jeta pas un regard. Il marcha sur le tableau et arracha d'un geste brusque l'avis de recherche. Dans un mouvement vif, McGregor bondit vers lui.

-Laisse ça ! gronda-t-elle d'une voix sourde, cherchant à atteindre le parchemin que Nott tenait hors de sa portée. C'est à moi !

Théodore Nott la repoussa fermement.

-Tu fais ce que tu veux avec qui tu veux, McGregor, dit-il d'une voix basse et rauque. Mais Lucius Malefoy, il est à moi !

Il froissa d'un geste sec le papier qu'il tenait dans son poing. La surprise laissa McGregor sans voix. Harry n'osait intervenir. Il posa juste sa main sur le bras de la jeune fille pour lui faire céder le passage. Le regard dur du Serpentard en face d'eux lui disait qu'il valait mieux briser là.

-Potter ?

La voix de McGonagall sembla dégriser McGregor de sa colère. Elle s'écarta. Nott enfonça son poing dans sa poche et reprit son chemin vers la porte du hall. Harry se tourna vers Minerva McGonagall qui le regardait d'un œil sévère.

-Potter, reprit-elle, le professeur Dumbledore vous attend dans son bureau après le petit-déjeuner. Ne traînez pas s'il vous plait.

Puis elle baissa les yeux sur la préfète de Serpentard qui rentra légèrement la tête dans les épaules.

-Miss McGregor, recommença McGonagall d'une voix un peu moins ferme. Je n'ai pas eu l'occasion de vous voir depuis… Je vous prie d'accepter mes sincères condoléances, Miss McGregor.

Le Professeur battit deux fois des paupières avant de tourner les talons, sur un "N'oubliez pas, Potter !" un peu incertain.

McGregor et Harry restèrent interdits quelques secondes. Le Hall s'animait soudain. Sur les dernières marches de l'escalier, Harry se rendit compte que Ron, Hermione et Ginny s'étaient arrêtés. Ginny fut la première à réagir. Elle courut vers Ellie.

-C'était quoi le papier que Nott a arraché ? demanda-t-elle.

-L'avis de recherche de Lucius Malefoy… dit très vite Harry.

-Au moins, maintenant, on sait enfin de quel côté il est ! grommela Ron.

Ni McGregor ni Harry ne répondirent. Hermione prit les mains d'Ellie et les serra entre les siennes. Ginny se décida à prendre son amie contre elle. Ron se pencha légèrement en avant. McGregor déplaça sa baguette entre elle et lui.

-N'y songe pas, Weasley…

Ron prit un air outré mais n'eut pas le temps de répondre. Neville repoussait déjà les filles pour serrer Ellen dans ses bras sans autre forme de procès.

-Ellie ! murmura-t-il. Je suis vraiment désolé ! Et Luna aussi, tu sais…

Il lui sourit et la serra encore une fois contre lui. Puis Ron dit :

-On va déjeuner ? Seamus et Dean doivent déjà être à table. Si on veut manger quelque chose mieux vaut y aller tout de suite…

Hermione et Ginny encadrèrent McGregor. Neville ouvrit le chemin. Ron et Harry fermèrent la marche. Ron grommelait toujours.

-Non ! Mais franchement ! s'exclama le jeune Weasley en entrant dans la grande salle. Qui est-ce qui aurait envie de serrer ce Graphorn des montagnes dans ses bras ! Hein ! A part Neville, mais lui il serre bien Luna contre lui… Non, j'allais simplement lui tapoter l'épaule ! Qu'est-ce que tu aurais fait toi ?

Harry préféra ne pas répondre. Sa bonne humeur du matin s'était presque envolée.

Une fois de plus, Malefoy s'était interposé entre lui et Ellen, puis Nott avait surgi, et Dumbledore à présent qui l'appelait… Que lui voulait-il ? Lui dire que sa tante ne voulait plus le voir ? Il le savait. Pas la peine de l'empêcher d'assister à la réunion prévue dans la matinée. D'ailleurs, il fallait qu'il sût si Ellen serait présente. Il la retint par le bras.

-Nous avons une réunion d'Etat-Major dans un moment, dit-il à voix basse. Je voudrais que tu y participes…

-J'espère bien ! fit McGregor. Je suis toujours l'officier de liaison des Serpentard, non ? A moins que tu n'aies trouvé à me remplacer pendant ma courte absence….

Il ne sut pourquoi, Harry se mit à rougir. Il lâcha le coude de McGregor. Elle lui sourit. Ses yeux s'enfonçaient dans ses orbites et l'irritation sur sa lèvre supérieure réapparaissait peu à peu. L'effet des sortilèges s'estompait. Il lutta contre l'envie de la prendre dans ses bras. Il eut soudain conscience de l'effort qu'elle faisait pour être là, droite et les yeux secs au milieu de ses camarades.

-Mais si tu as autre chose à faire, tu n'es pas obligée de venir non plus, murmura-t-il.

Elle hésita.

-Tu y seras ? demanda-t-elle.

-Tout dépendra de ce que Dumbledore a à me dire… soupira Harry.

Il se pencha vers l'oreille de la jeune fille :

-Et je ne peux pas lui dire : désolé, Professeur, ce que vous me racontez est très intéressant, mais j'ai un rendez-vous très important avec les officiers de liaison de mon Etat-Major, dans les toilettes de Mimi Grognon… chuchota-t-il.

Un sourire passa dans les yeux de la jeune fille.

-J'essaierai d'y être, promit-elle.

-Et moi je ferai mon possible, assura Harry.

Elle s'éloigna vers la table des Serpentard. L'accueil qui l'attendait fut chaleureux. Et même si les amis de Malefoy feignirent d'ignorer son retour, son arrivée ne passa inaperçue pour personne.

Harry fit durer son déjeuner autant qu'il le put. Le regard de McGonagall le décida cependant à l'abréger. Il prévint Hermione de son retard éventuel et lui transmit les pleins pouvoirs pour organiser la réunion. Il se hâta vers le bureau du Directeur, curieux de connaître les raisons de cette convocation.

Dumbledore était debout devant sa pensine derrière son bureau. Il paraissait soucieux. Il sourit malgré tout à Harry en lui montrant le fauteuil en face de lui. Il ne sut pourquoi, Harry fut sur le point de lui répondre qu'il préférait rester debout. Il se mordit les lèvres et s'assit sur le bord du siège. Tous les portraits étaient vides. Fumseck était absent. Harry tourna la tête vers le Choixpeau sur son étagère. Il savait qu'il l'observait à la dérobée. Dumbledore s'assit et croisa les mains sur son sous-main de cuir.

-Je suis désolé de bouleverser tes projets du week-end, Harry, dit-il, mais je ne peux faire autrement. J'ai besoin de ton aide.

Harry le fixa un moment avant de remonter ses lunettes sur son nez.

-Vous voulez dire que vous avez besoin de moi pour autre chose que combattre Voldemort ? demanda Harry avec une pointe d'amertume. En quoi puis-je vous être utile, Professeur ?

Dumbledore sourit tristement.

-Oh, Voldemort n'est pas tout à fait étranger à ce que je vais te demander, Harry…

Le vieil homme prit une grande inspiration.

-J'ai beaucoup réfléchi à ce que tu m'as dit des intentions de Tom concernant ta tante Pétunia…

-Je sais, l'interrompit Harry. Nous en avons parlé avec Hermione. Nous pensons qu'elle est encore en danger.

Dumbledore hocha la tête.

-Oui, approuva-t-il. Et l'hôpital n'est pas le lieu approprié pour elle et son fils…

Il soupira encore.

-Je suis allée la voir hier, pour lui apprendre que Marge Dursley renonçait aux poursuites. Les guérisseurs ont dû la mettre sous potions d'apaisement. Il semblerait qu'après la visite de Miss McGregor elle ait eu une crise de nerfs…

Harry leva un sourcil étonné.

-Tante Pétunia ?

Puis il se souvint que McGregor avait parlé d'elle comme d'une harpie hystérique.

-Trop d'émotions sans doute, en trop peu de temps, murmura Dumbledore. Toujours est-il que nous ne pouvons la garder à l'hôpital plus longtemps. Il lui faut un endroit moins imprégné de magie, et un entourage plus conforme à sa vision du monde…

-Si vous dites qu'elle est atteinte nerveusement, renchérit Harry, il lui faudra aussi des soins…

Dumbledore secoua la tête.

-Ce n'est pas de soins dont ta tante a besoin. C'est de calme et de repos… Mrs Figg est prête à lui tenir compagnie, ainsi qu'à la surveiller du coin de l'œil.

-Mrs Figg est une Cracmol, rappela Harry. Si Voldemort retrouve ma tante, elle ne lui sera d'aucun secours…

-C'est justement parce qu'Arabella est Cracmol qu'elle est idéale pour ce genre de mission, Harry, répondit le Directeur. Ta tante la connaît. Elle lui accorde un minimum de confiance. C'est tout ce dont nous avons besoin pour l'instant.

Il laissa passer un court moment de silence avant de reprendre avec lenteur.

-Quant au fait que Voldemort retrouve ou non ta tante, c'est à nous de veiller à ce que cela n'arrive pas…

-Et comment comptez-vous vous y prendre ? demanda Harry sceptique.

Dumbledore se contenta de fixer son regard sur le sien. Il hocha la tête plusieurs fois sans prononcer un mot. Et Harry comprit. Sa gorge et son cœur se serrèrent au même instant.

-Vous voulez que je sois leur gardien du secret ? murmura-t-il dans un souffle.

-Elle a accepté de te protéger, Harry, il y a seize ans… Elle a besoin que tu fasses de même aujourd'hui…

-Elle ne voudra jamais…

-Raison de plus pour le faire.

Le silence à nouveau emplit la pièce ronde et feutrée. Harry entendait son cœur battre dans ses tempes.

-Je te laisse réfléchir, Harry, jusqu'à midi. Je suis vraiment désolé de ne pas te laisser plus de temps, mais il nous faut agir vite… Si tu refuses, il me faudra chercher quelqu'un d'autre… Je ne te cache pas que je n'ai personne d'autre en tête que toi pour cette mission.

-Que faudra-t-il que je fasse, demanda encore Harry. Je veux dire : si j'accepte…

-M'accompagner cet après midi sur les nouveaux lieux de résidence de ta tante et de ton cousin. Répéter après moi certaines paroles… Et ce sera tout. Tu n'auras plus à revoir ta tante si tu ne le désires pas.

Harry baissa la tête.

-Et si elle refuse catégoriquement ?

-Je lui expliquerai la même chose, Harry. Elle n'est pas obtuse au point de risquer sa vie et celle de son fils… La mort de son mari lui aura sans doute servi de leçon.

Harry renifla, perplexe. Il se leva. Une partie de lui était prête à accepter ce nouveau pacte qui le lierait à Pétunia. Une autre, cependant, se révoltait douloureusement. Une voix lui disait qu'il serait doux de faire remarquer à sa tante qu'il tenait sa vie et celle de son cher Duddy entre ses mains. Une autre lui hurlait qu'il ne leur devait rien.

Dumbledore le laissa tourner autour de la pièce un moment. Puis Harry s'arrêta devant le perchoir vide de Fumseck. Il entendit le professeur quitter son fauteuil et s'approcher de lui.

- Fumseck a été vraiment flatté que tu aies choisi le phénix comme emblème de ton équipe de Quidditch, Harry…

Le jeune homme sourit tristement.

- Les Phénix de Potter… murmura-t-il. Vous savez que Malefoy a appelé la sienne les Salamandres, Professeur ?

Dumbledore hocha la tête.

- Et saviez-vous qu'il avait… reprit Harry.

Les mots refusaient de franchir ses lèvres. Dumbledore secoua tristement la tête.

- Nous l'avons perdu…

- Nous ne l'avons jamais eu avec nous, corrigea Harry avec hargne.

- Non, mais nous aurions pu éviter de l'avoir contre nous…

Harry secoua la tête avec entêtement.

- C'est impossible ! Il avait choisi son camp avant même de savoir qu'il aurait à le faire un jour. Ce n'est guère étonnant, d'ailleurs. Son père est un Mangemort, il a été élevé dans le but d'en faire un partisan de Voldemort. Voyez tous ceux qui le suivent. Tous les enfants de mangemorts sont avec lui…

- En es-tu sûr Harry ? demanda doucement Dumbledore. Crois-tu toi aussi que ceux qui ne sont pas contre le Seigneur des Ténèbres sont avec lui ?

- Eh bien… fit Harry un peu décontenancé par le semblant de reproche dans la voix de Dumbledore. Il faut bien choisir un camp… On ne peut éternellement rester à la croisée des chemins…

Les mots de Remus lui étaient venus naturellement à la bouche.

- En effet, approuva Dumbledore doucement. Mais quand plusieurs chemins s'offrent à toi, il n'est pas toujours facile de choisir. Il y a les choix volontaires, Harry, et ceux qu'on fait par défaut. Et puis, il y a ceux qui tiennent un peu des deux. Tu sais, quand on se dit que finalement on n'a pas tellement le choix que cela…

- Je sais, répondit Harry.

Il songea à Nott, à la conversation qu'il avait surprise la veille au soir, et à sa réaction du matin même.

-J'ai entendu Théodore Nott reprocher la mort de son père à Drago Malefoy, ne put-il s'empêcher de dire. Comment pourra-t-il ne pas être avec nous ni avec Malefoy ?

Dumbledore le regarda longuement avant de répondre :

-C'est son affaire, Harry. Le poids que Théodore Nott porte sur ses épaules n'est pas le tien. Tu as assez à faire avec ce qui t'incombe.

La vieille main ridée du Directeur se posa sur l'épaule d'Harry. Elle était lourde, comme jamais il ne l'avait sentie. Dumbledore plongea son regard dans celui du jeune homme.

- Est-ce que Tom te parle encore de votre prochain face à face, Harry ? demanda-t-il.

- Pas depuis que j'ai suicidé Nagini, Monsieur.

Dumbledore hocha la tête plusieurs fois de suite.

- Tu as fait des progrès, Harry… beaucoup de progrès. Tom sait à présent que tu es un adversaire de taille. Tu n'as pas fait que le priver d'un instrument de son pouvoir. Tu as mis le doute dans son esprit.

- Vous croyez, professeur ? demanda Harry amèrement. Voldemort ne connaît pas le doute. Il est sûr de lui, sûr de sa force. Et il sait que les pouvoirs que j'ai, ce sont les siens. Il n'a pas peur de moi.

-Oui, concéda Dumbledore. La certitude a toujours été la force de Tom. Il ne se remet jamais en question, n'est-ce pas… Il déteste changer un tant soit peu l'ordre de ce qu'il a établi. Il cherche à retrouver ses pouvoirs, à redevenir celui qu'il était avant cette nuit d'Halloween. Afin de figer le monde tel qu'il le désire. Il ne cherche pas à vivre éternellement. Il cherche seulement à ne pas mourir.

-Et ne pas mourir, ce n'est pas forcément vivre… rappela Harry, un peu amer.

Dumbledore agita l'index devant lui.

-Tu as parfaitement raison. Même si tu ne comprends pas ce que tu viens de dire… La Salamandre de Malefoy, immortelle, ne change pas. Elle reste la même. Elle sait, mais elle ne cherche pas à savoir encore et encore. Rien ne l'étonne. Fumseck, lui, accepte de s'affaiblir pour revenir plus fort chaque fois. Il garde en lui cette capacité d'apprendre, de s'émerveiller. Il sait qu'il n'est pas infaillible et le doute lui est familier. On n'est vulnérable que lorsqu'on ignore ses faiblesses. Il faut accepter de perdre un peu pour gagner davantage, en tout, Harry… en tout. La meilleure réponse que nous pouvons donner à Voldemort, à ce monde immobile qu'il veut nous imposer, c'est encore de vivre, de bouger, de douter… Un monde en mouvement, tel qu'il doit être, tel qu'il ne peut qu'être, c'est de cela dont Tom a peur. Un monde qui change n'est pas toujours facile à accepter, même pour ceux qui sont prêts à le faire bouger.

-Et vous croyez que je suis celui qui le fera bouger ? demanda Harry totalement effaré.

Dumbledore se mit à rire.

-Non, Harry ! Demain peut-être tu seras l'un de ceux-là… je l'espère, en tous cas. Aujourd'hui, tu es celui qui lézarde peu à peu l'assurance de Voldemort. Jour après jour, tu empiètes sur son territoire. Tu t'invites jusque dans ses rêves. Le pouvoir qu'il croyait avoir sur toi, il se retourne contre lui.

-Et s'il trouvait dans mon esprit la réponse à la question qu'il se pose au sujet de la prophétie, murmura Harry.

-Il ne trouve que ce qu'il cherche, Harry, répondit Dumbledore. Il croit la prophétie perdue. Il croit que toi aussi tu l'ignores…Et puis, cela n'a plus vraiment d'importance, n'est-ce pas ? Il sait que tu es celui qui pourrait le détruire… il le sait d'autant plus que tu as bien failli réussir une première fois… Il n'a pas d'autre intention que de te tuer de sa main, surtout à présent que tu lui as enlevé Nagini.

Harry ne put s'empêcher de baisser les yeux sur sa main.

-Oui, fit-il un peu amer. Et je ne risque pas de lui révéler ce pouvoir qu'il ignore. Je ne le connais pas moi-même.

-Tu veux l'ignorer, Harry, corrigea Dumbledore doucement. Et Tom lui ne veut pas en entendre parler. Le bonheur, l'espoir, l'amour sont des concepts qu'il rejette.

-Ce ne sont que des mots… dit Harry. Et lui, il salit tout ce qu'il touche.

-C'est vrai, Voldemort prend ce qui beau et clair pour en faire de la laideur et des ténèbres. Il pervertit tout ce qu'il peut y avoir de pur en ce monde. Pire, il s'en sert contre ceux veulent les lui opposer. Sais-tu ce que Nicolas Flamel disait de lui ? Il l'appelait l'Anti-Alchimiste.

Harry secoua la tête sans comprendre.

-Pourquoi ?

-Parce qu'un alchimiste prend le vulgaire et le commun pour en faire quelque chose de parfait et de pur. C'est son ambition, du moins… ajouta-t-il en souriant. Tout au contraire de Jedusor.

A nouveau Dumbledore fit peser sa main sur l'épaule du jeune homme. Il plongea son regard dans le sien.

-Et toi Harry ? Qu'as-tu fait de la haine qui t'habitait ? Qu'as-tu fait de cette part d'ombre qu'il a mise en toi ?

Harry baissa la tête. Son cœur était lourd.

- C'est que je ne suis pas sûr que ce soit Voldemort qui l'ait mise en moi… murmura Harry. Si vous vous trompiez, Professeur… Si tout le monde se trompait… Si cette part d'ombre c'est à moi et à moi seul qu'elle appartient ?

Le regard de Dumbledore se fit plus perçant.

- Mais elle t'appartient, Harry, répondit-il doucement.

Sa main était toujours sur l'épaule du jeune homme. Harry en sentait la pression puissante, presque étonnante dans une main de vieillard.

- Tu l'as faite tienne, d'où qu'elle te vienne…

Le vieil homme effleura du bout des doigts la cicatrice sur le front d'Harry.

- Ce que tu es… Qui tu es… Ce que tu vaux… Ce sont des questions que tous les jeunes gens de ton âge se posent. Les réponses viennent au jour le jour. A chaque combat gagné ou perdu sur la part d'obscur que nous portons tous en nous-mêmes.

- Professeur…

La voix d'Harry était un souffle angoissé.

-Et si je perdais le combat… Si je n'avais pas la force de vaincre les Ténèbres. La prochaine fois…

Harry secoua la tête. Il ne voulait pas penser à la prochaine fois. La main de Dumbledore sur son épaule pesait une tonne.

- Harry, il n'y a pas si longtemps Voldemort avait sur toi une emprise indéniable. Aujourd'hui, tu réussis à le tenir à distance. Demain… Nul ne sait ce que demain tu seras capable de faire.

-Mais si demain arrivait trop tôt, Professeur ?

Dumbledore se mit à rire à nouveau. Il retira sa main de l'épaule d'Harry et retourna vers son bureau, lentement.

-Crois-en mon expérience, Harry, demain arrive toujours trop tôt…

Le vieil homme se pencha sur sa pensine un moment. Son front portait encore un pli préoccupé. Il se tourna vers le jeune homme et lui adressa un sourire rassurant.

-Il se pourrait que Tom en fasse également l'apprentissage sous peu… Cette nuit de deuil n'a pas été un échec total, Harry, reprit-il après une légère hésitation. Nous n'avons pu arrêter Lucius Malefoy, mais Miles Goyle se montre vraiment très coopératif. Le véritaserum rendrait disert un muet, il est vrai… Nott n'est pas le seul à reprocher à Malefoy la mort de ses anciens amis… Goyle est furieux contre lui. Il prétend qu'il lui a lancé un sortilège afin de le convaincre que le Maître serait ravi de la disparition de la moldue de Potter. Et que cela renverrait Pettigrew à sa place de valet de pied grotesque et méprisable.

Harry sourit amèrement.

-Oui, Lucius Malefoy sait se montrer parfois très persuasif… J'ai l'impression que Drago a hérité de ses facilités à manœuvrer les gens.

-Sauf ceux qui ne sont pas dupes, Harry… corrigea Dumbledore en souriant. Et Lucius ne pourra plus rechercher du secours auprès de ses anciens compagnons d'armes. Pour lui, ce n'est plus qu'une question de temps. Il sait qu'il tombera tôt ou tard entre nos mains, ou pire entre celles de Tom. Cette fois, il n'y aura pas de quartier.

Harry baissa les yeux. Le souvenir du doloris que Voldemort avait infligé à son "cavalier" était encore si présent dans son esprit. Il ne put s'empêcher de penser à Rogue. Que ferait-il si son ami venait lui demander assistance ? Il devrait se méfier de lui. Lucius ne devait pas ignorer que c'était à cause de Severus qu'il s'était retrouvé au ban de la compagnie des Mangemorts, lui le fidèle qui travaillait toujours à la propagande de l'idéologie du Maître des ténèbres.

Dumbledore reprit sur un ton sérieux :

-Goyle a beau avoir été écarté, pour être un ami intime de Lucius Malefoy, il sait encore bien des choses sur les projets des Mangemorts, sur leur nombre, leurs noms et les lieux de réunions. Maugrey s'est dépêché de lancer quelques Aurors sur les pistes que Goyle nous a données avant qu'elles ne se transforment en impasses. Le temps, voilà ce avec quoi nous devrons compter à présent. Celui qui aura la capacité de réaction la plus vive marquera les points décisifs… la capacité de réaction et la possibilité de mettre le plus de bâtons dans les roues de l'autre.

Harry releva la tête vers Dumbledore. Un sourire brillait dans ses yeux.

-Et là, nous avons Maugrey en position de batteur, Harry… C'est un avantage quoi qu'on en dise…

-Sauf que des fois, il se trompe de cible ! grimaça Harry. Et il envoie des cognards dans la tête de ses coéquipiers… Il faudrait peut-être que le capitaine se charge de lui rappeler dans quelle équipe il joue, Professeur… Ca ne ferait de mal à personne.

Dumbledore se mit à rire.

-Mais je ne fais que cela, Harry… Je ne fais que cela…

Il se tut soudain et resta un moment silencieux. Puis il poussa un long soupir de lassitude.

-Harry, dans une équipe les joueurs doivent veiller les uns sur les autres, se soutenir et s'entraider. Je ne te l'apprends pas. Tu en as déjà fait l'expérience. Réfléchis. Tu as jusqu'à midi…

Harry s'avança vers la porte en traînant les pieds. Il se retourna avant de sortir.

-C'est inutile, Professeur… Dites-moi à quelle heure je dois vous rejoindre et je viendrai.

Dumbledore hocha simplement la tête. Harry referma la porte sur le sourire du vieil homme.

Harry poussa la porte des toilettes avec appréhension. Hermione lirait sur son visage le bouleversement que la demande de Dumbledore lui causait encore. Il vit à l'hésitation que la Préfète en Chef eut en l'accueillant que son sourire rassurant ne la tranquillisait nullement. Il fit signe à ses camarades de continuer leurs conciliabules sans prendre garde à lui. Il se tint un peu à l'écart pour ne pas troubler la discussion en cours. Il savait qu'Hermione lui ferait un compte rendu détaillé de la réunion. McGregor écoutait attentivement les propositions de Ron qui proposait un plan d'évacuation des parties communes vers les Salles Communes des Maisons. Elle l'interrompit.

-Ca c'est bien beau, s'ils attaquent par l'intérieur, Weasley, dit-elle. Tu as l'air de penser qu'ils ne pourraient venir que par les souterrains, mais s'ils investissent l'école par les airs ?

Ron leva un regard supérieur sur la jeune Serpentard.

-On ne peut pas transplaner à Poudlard, asséna-t-il avec suffisance.

-Et alors ? reprit McGregor, narquoise. Les balais, c'est pas fait pour les scroutts…

Harry se mordit les lèvres. Ron se tourna vers lui, comme pour le prendre à témoin. Justin et Ernie semblaient s'amuser beaucoup des échanges assez vifs entre les deux jeunes gens.

-Elle a raison, intervint Ginny. Il faut envisager toutes les possibilités…

-Oui, fit Neville d'un air songeur. Il faut aussi examiner l'éventualité d'un siège de Poudlard en prenant Pré-au-Lard comme base…

-Ca ne change pas grand-chose ! trancha Anthony Goldstein. Notre objectif est de mettre les plus jeunes et les plus inexpérimentés à l'abri le plus vite possible et dans le calme… Hermione a eu une excellente idée : les Maisons sont des endroits sûrs.

-Gardons également à l'esprit que nous ne pourrons sans doute pas compter sur la protection de Poudlard si Voldemort nous attaque… murmura Ginny. Les Salles Communes ne seront sans doute pas aussi sûres que nous en avons l'habitude.

-C'est pourquoi il faut que des élèves des années supérieures restent avec les plus jeunes pour les défendre, affirma Hermione. Des élèves plutôt doués en Défense contre les forces du mal, notamment…

-Ils nous feront défaut lors des combats ! grogna Ernie.

-Pas si on s'organise ! riposta Justin.

-Nous pouvons aussi compter sur du renfort, ajouta Ginny.

-Il faudrait trouver un moyen de contacter les jumeaux et de les faire venir rapidement, eux et leur Armée… réfléchit Ron.

Anthony leva les mains.

-On règle un seul problème à la fois ! pria-t-il. Pour l'instant c'est la mise à l'abri des Première et Deuxième Années…

-Et de la plupart des Troisième ! grommela Ginny.

Hermione soupira :

-Anthony et moi mettrons ça au point avec les préfets de Sixième Année….

-Quoi ! hurla Ginny. Tu entends ça, Ellie ? Elle veut nous mettre à l'écart…

-Il faut des élèves expérimentés dans la Défense contre les forces du Mal, Ginny, fit Ron sur le ton de l'évidence. Les Sixième Année sont très bien placées pour…

-La ferme, Ron ! aboya Ginny. Pas question de nous reléguer avec les mioches ! je veux me battre moi !

-Tu ne manqueras pas d'action, Ginny, intervint Harry. Goldstein et Hermione ont raison. Il faut des personnes sur qui nous puissions compter pour protéger les plus faibles. Dès qu'ils seront à l'abri, vous pourrez défendre vos positions comme vous le jugerez bon. Il faut que nous sachions qui fait quoi exactement. Et que chacun s'en tienne à son rôle. Nous devons pouvoir compter les uns sur les autres, c'est indispensable.

Il gardait un œil sur McGregor. Il ne comprenait pas pourquoi elle ne se rebellait pas en même temps que Ginny, elle qui affirmait dans ses lettres qu'elle attendait sa majorité proche pour s'engager dans la lutte contre Voldemort.

-Nous y travaillons, assura Hermione dans un sourire à son ami. J'ai noté les idées de chacun et j'en ferai une synthèse. Avec tout cela nous avons de quoi organiser une solide défense de Poudlard… que l'attaque vienne des sous-sols ou du ciel, ajouta-t-elle sur un regard sévère à Ron et McGregor. Par contre, il faudra songer également à une alarme… et à des exercices de sécurité. On pourrait les faire passer pour des alertes au feu… afin de ne pas mettre la puce à l'oreille de… hum… certaines personnes. D'ailleurs, je trouve vraiment la sécurité de cet établissement au-dessous de tout… Vous vous rendez compte qu'en presque sept ans, il n'y a jamais eu d'exercice de sécurité dans l'école ? Vous vous souvenez de la panique le jour où Quirrell est arrivé en hurlant qu'un Troll vaquait dans les cachots ?

-Comment tu peux le savoir ? grogna Ron. T'étais même pas là…

Hermione lui adressa son sourire le plus charmeur.

-Parce que si tout avait été organisé de la meilleure des manières, toi et Harry n'auriez pu échapper à la surveillance des préfets…

-Et tu ne serais pas là pour en parler ! acheva Ron.

Hermione leva les yeux au ciel.

-Je veux juste dire que je ne veux pas que ce genre de chose se reproduise, d'accord ?

-Tu as carte blanche ! se hâta d'approuver Harry.

Il leva la séance et remercia ses amis de leur présence. Ils quittèrent les toilettes les uns après les autres pour ne pas attirer l'attention sur eux. Il ne resta bientôt que Ron et Hermione, ainsi que Ginny et Ellie que la jeune Weasley retenait.

-Il faut qu'on parle, Hermione ! disait-elle alors que la Préfète en Chef rangeait lentement son calepin et son crayon. Pas question de nous traiter comme des gamines, pas vrai Ellie ?

McGregor secoua la tête.

-Je crois que chacun aura sa part de combats, Ginny, murmura-elle. Si jamais l'école est attaquée, il y en aura pour tout le monde…

Ellen se retira vers la porte tandis que Ginny s'en prenait à son frère. Harry la suivit discrètement.

-Tout va bien ? demanda-t-il, conscient de l'inutilité de sa question.

Elle paraissait un peu plus pâle que le matin. Et son sourire n'était que l'ombre de celui qu'elle arborait d'ordinaire.

-Tu veux rester avec nous ? demanda-t-il encore. Tu n'auras pas à faire semblant de ne plus être triste.

-J'ai du travail, s'excusa Ellie. A plus tard, Potter.

Elle sortit dans le couloir au moment où Ginny lui criait de l'attendre. La jeune Weasley lança un regard accusateur à Harry, qui se demanda ce qu'il avait encore fait pour mériter pareil traitement, et courut derrière McGregor.

-Qu'est-ce qui lui prend ? fit-il en se tournant vers Ron et Hermione.

-Elle t'en veut parce que tu n'as pas pris sa défense contre nous, se mit à rire Ron.

-Entre autre, murmura Hermione. Ron, mon cœur, je crois que j'ai oublié ma plume à papote dans mon bureau… Veux-tu aller me la chercher ? Elle est dans le deuxième tiroir à droite…

-Tout de suite ? demanda Ron. Tu n'as pas besoin de ta plume dans l'immédiat…

-S'il te plait, mon cœur…

Elle lui sourit, caressa la joue du jeune homme et susurra :

-Tu es un amour, merci…

Ron se mit à sourire bêtement. Il avala sa salive avec difficulté et marcha à reculons vers la porte.

-Je te rejoins dans notre salle commune. A tout de suite, mon cœur …

La porte se referma sur Ron, le visage aussi rouge que ses cheveux. Hermione baissa la main avec laquelle elle faisait un signe d'au revoir et se tourna résolument vers Harry.

-Qu'est-ce qu'il voulait Dumbledore ? demanda-t-elle avec anxiété.

-Me donner de nouvelles de ma tante, répondit Harry quelque peu interdit.

-Harry ! je t'en prie ! Ne me mens pas ! Tu sais que c'est inutile !

Harry se sentit rougir aussi vivement que Ron quelques instants plus tôt. Il baissa les yeux. Hermione soupira.

-Je m'en doutais ! s'écria-t-elle à voix basse. Il veut que tu sois son gardien du secret, n'est-ce pas… Alors ? Qu'est-ce que tu vas faire ?

Harry essaya de lui répondre de se mêler de ses affaires. Au lieu de cela, il baissa la tête et se détourna vers les lavabos. Il ouvrait et refermait les robinets. Hermione se tenait toujours derrière lui.

- Tu sais, Harry, reprit-elle doucement. En protégeant ta tante, c'est toi-même que tu protèges…

Harry referma le robinet qu'il tenait entre ses doigts. Il se retourna vers elle.

-Je sais ! dit-il. Ce n'est pas pour cela que je le fais.

Le visage d'Hermione se détendit légèrement. Elle lui sourit. Oui, il aurait accepté d'être le Gardien du Fidelitas de sa tante sans aucune contrepartie. De la même manière que Pétunia l'avait accepté sous son toit pour lui donner une chance de survivre.

Hermione s'approcha de lui lentement.

-Tu penses que c'est ton devoir ? insista-t-elle.

Il secoua la tête.

-Si je ne le fais pas, qui le fera ? fut sa seule réponse.

Hermione comprit qu'il ne parlait pas seulement de sa tante. Elle posa sa main sur sa joue avec douceur.

-Nous ne te laisserons pas tomber, murmura-t-elle.

Harry prit la main d'Hermione sur sa joue et la tint dans les siennes.

-Je sais, répondit-il.

Et pour la première fois depuis des années, il se sentit apaisé. Il rendit son sourire à Hermione.

Elle lui reprit sa main et prit à nouveau quelque distance.

-Tu veux me dire ce qui c'est passé avec Ellie McGregor ? demanda-t-elle alors.

L'air ahuri du jeune Potter faillit la faire rire.

-Ne me dis pas qu'il ne s'est rien passé, Harry, je ne te croirais pas !

-Mais… je t'assure…

-Pourquoi Ginny est-elle furieuse contre toi, alors ? Et pourquoi Mimi a-t-elle fait une scène à Ellie quand elle est arrivée ? Cela avait tout de la scène de jalousie, si tu veux mon avis…

-Je te le jure, Hermione… Il ne s'est rien passé du tout… Elle était triste et désespérée, et moi j'étais simplement là quand elle est revenue à Poudlard, c'est tout.

Hermione leva un sourcil.

-Tu l'as consolée ? se méfia-t-elle.

-J'ai essayé d'être gentil avec elle, avoua Harry, mais tu sais bien que je ne suis pas doué pour parler aux filles, Hermione… Tout ce que j'ai réussi à faire c'est de la faire pleurer…

-Ne me dis pas que tu lui as tapoté le dos ! s'exclama Hermione un peu désabusée.

-Non ! s'écria Harry en rougissant. Non ! bien sûr que non ! Je suis stupide mais pas amnésique, tout de même… J'ai préféré me taire plutôt que de dire des bêtises. Elle avait surtout besoin d'une oreille pour y déverser ses malheurs et d'une épaule pour pleurer dessus.

Hermione hocha la tête, comme si elle venait de comprendre quelque chose.

-Ginny sait tout cela ?

-Pas par moi, en tout cas…

-C'est pour cela qu'elle est furieuse, assura Hermione. Elle aurait aimé que l'un de vous deux lui parle de ce qui s'est passé !

-Mais puisqu'il ne s'est rien passé ! insista Harry.

-Ce n'est pas l'avis de Mimi… se mit à rire Hermione.

Elle leva la main pour faire taire les dénégations du jeune homme.

-Et ce n'est pas le mien non plus, ajouta-t-elle plus sérieuse… Mais puisque tu ne veux pas en parler, n'en parlons pas. Tu as vu Remus ? Comment va-t-il ?

-Aussi bien que possible, répondit Harry très vite.

Il n'avait pas non plus envie de parler de Remus. Hermione ne persévéra pas dans cette voie.

-Au fait, et votre soirée à tous les deux ? demanda-t-il comme la jeune fille s'apprêtait à quitter les toilettes. Elle a eu lieu où finalement, puisque tu ne voulais pas aller chez les Préfets ?

-Dans la Salle sur Demande, répondit Hermione.

-Dans le labo ?

-Non, Harry, je n'ai pas parlé du labo…

Elle sortit, laissant Harry songer que la surprise, finalement, avait peut-être été pour Ron.

Elle revint aussitôt :

-Tu ne m'as pas dit quand Dumbledore voulait que tu…

Elle fit une grimace pour éviter de parler du sortilège de Fidelitas. Harry haussa les épaules en signe d'ignorance. Hermione entra à nouveau dans les toilettes et s'avança vers lui.

-Ne t'inquiètes pas Harry… tu n'auras rien d'autre à faire qu'à accepter le secret du lieu de résidence de ta tante et à le taire…

Harry pâlit soudain. Il retint brusquement Hermione par le bras.

-Mais si Voldemort trouvait ce secret dans mes pensées ! haleta-t-il soudain.

Hermione secoua la tête.

-Tu penses bien que Dumbledore a pensé à cela… dit-elle. Seul le Gardien peut révéler le secret qu'il garde. Et de sa propre volonté… Si Voldemort fouillait dans ton esprit pour le trouver -et il faudrait déjà qu'il sache le trouver là !- il ne lui serait d'aucune utilité : il faudrait que tu le lui donnes de ton plein gré, même en esprit…

Harry ne répondit pas.

-Veux-tu que je reste avec toi jusqu'à ce que Dumbledore te fasse appeler ? demanda Hermione avec sollicitude.

-Retourne auprès de Ron, sourit Harry. Il doit trépigner d'impatience…

-Il comprendrait… Il comprend plus de choses qu'on ne le croit, tu sais, Harry.

Elle retourna vers la porte. Et avant de la refermer sur elle, elle dit : "Si tu as besoin de nous…"Harry hocha la tête. Plus tard peut-être, quand il aurait affronté l'aigreur et la peur de sa tante, peut-être, il chercherait près d'eux l'appui d'une présence réconfortante.


RAR du chapitre 116

Cornedrue : ah... encore un chapitre pleins de réponses qui ne font que provoquer encore plus de questions... mais au moins, on sait ce qu'harry a dans la tête et dans le coeur. Oui là c'est clair pour tout le monde, enfin… presque… reste plus qu'a espérer que dans le prochain chapitre, on saura ce que l'adorable peste, qui ira mieux je l'espère, a elle aussi dans la tete... et ca avancera... peut-etre... Ce qu'elle a dans la tête, c'est pas très réjouissant…

Vert : en ce moment même le chapitre le plus sinistre que tu puisses écrire, c'est que du bonheur, je me suis couchée hier (…enfin ce matin à minuit passé ;-) après avoir lu le chapitre 36, et c'est tout juste si j'avais pas le sourire aux lèvres…C'est perturbant pas vrai… Nan c'est bien écrit, y'a pas à dire… La seule qui me dérange parfois c'est des problèmes d'aération lol ! Tes paragraphes font un peu pavé, et c'est chiant à lire… Pourtant je fais attention…je relis et je saute des lignes… Pis bon je voudrais pas dire que des compliments ou tu pourras plus rentrer dans tes chaussettes ! ni dans mes chapeaux…lol !
Roudoudou : Snif ! Que d'émotion dans ces 2 derniers chapitres ! Entre le retour d'Ellie et la visite de Harry à Rémus... Heureusement que j'avais prévu les mouchoirs pour lire tout ça ! MDR ! Mais le pauvre Harry est tellement heureux du retour de sa dulcinée qu'il en oubli de l'informer de la réunion d'état-major du samedi matin. Il a peut-être tout zappé en fait ! C'est possible, il n'avait pas toute sa tête avec lui…
Je disais donc, le 37ème chapitre... enfin, plutôt le 116ème chapitre. Et pour commencer, la petite entrevue Malfoy JR et Nott Jr. Je crois que Malfoy tourne en rond en essayant de ralier Nott à sa cause. Même si Nott n'est pas pro-Harry, je le pense pas pro-Voldemort. Mais en attendant, j'ai pas l'impression qu'il cherche à se montrer et à crier sous tous les toits qu'il n'est pas comme son père, qu'il est plutôt tout le contraire et tout le tralala. Il n'a jamais aimé se faire remarquer. Il préfère rester dans l'ombre. Bon, je crois que je vais pas continuer sur Nott longtemps, sinon je risque de finir par faire son entière psychologie et je crois que j'y serais encore dans 3 mois. Surtout que si j'en crois mon expérience, monsieur Nott Jr ne va pas cesser de faire couler de l'encre…