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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Désolée pour le retard, était injoignable hier soir… pour le coup vous aurez deux chapitres aujourd'hui… un maintenant et un autre ce soir… si j'arrive à me connecter…
Chapitre 119
Réactions en Chaîne
…
Le temps reprit son cours inexorable dès le lundi matin. Les heures s'enchaînaient les unes aux autres sans laisser à quiconque l'occasion d'échapper à l'engrenage des cours et des devoirs, des entraînements et des séances du club de duel, des leçons de rattrapage et de Défense contre les Forces du Mal sans baguette…
Les priorités d'Harry étaient très simples : suivre ses cours, donner les siens, se concentrer sur ce qu'il était en train de faire sur le moment. Il n'avait que peu de temps à consacrer à Dame Agnes et ses comptes rendus du Conseil des Fantômes. Peu de temps aussi pour ses rêveries solitaires dans les jardins. D'ailleurs, ce n'était pas plus mal. Ses pensées se tournaient toutes vers Ellen dès qu'il les laissait lui échapper. Il la voyait de jour en jour reprendre son rôle de Préfète et sa place parmi ses camarades. Sa voix résonnait plus souvent dans les couloirs et dans la Salle des Quatre Maisons.
Il la croisait parfois sur le seuil de la salle commune, alors qu'elle la quittait pour aller effectuer sa retenue chez Rogue. Elle lui devait ses trois jours d'absence, et dès la semaine de son retour, elle fut à nouveau convoquée chez son directeur de Maison en compagnie de Malefoy. Ce dernier n'avait pas cessé les provocations, malgré les réticences de ses camarades depuis le dernier article de la Gazette sur son père.
Au contraire, il semblait que l'air abattu de Crabbe et Goyle, le mutisme de Nott, lui donnaient de nouvelles raisons de se montrer acerbe et méprisant envers leurs adversaires. Sous prétexte de les conforter, ce n'étaient qu'allusions à la grandeur du sacrifice de leurs pères, à la justesse de leur action.Plusieurs fois, McGregor avait été sur le point de lever sa baguette sur Drago, devant témoins. Chaque fois, Ginny, ou Bobbins, ou un autre de ses camarades Serpentard, l'en avait empêchée. Elle reprenait alors pour quelques heures son visage des mauvais jours et ses yeux l'éclat sombre du chagrin et de la colère.
Harry ne pouvait rien pour elle. Elle était toujours soit trop entourée, soit enfermée dans son dortoir, à ruminer son ressentiment. Il l'avait abordée, dans un couloir, une ou deux fois en une quinzaine de jours pour lui demander si elle allait bien. Elle lui avait répondu que oui, qu'elle allait le mieux du monde et qu'elle le remerciait de sa sollicitude. Il avait fait semblant de la croire. On l'avait appelée et lui avait dû rejoindre ses amis. Il la voyait chaque fois qu'il réunissait l'état-major dans les toilettes de Mimi Geignarde. Ron lui avait d'ailleurs fait remarquer qu'il le réunissait souvent, depuis quelques temps, l'état-major, et que cela allait finir par attirer l'attention.
Elle n'avait pas manqué une séance. Bien au contraire, elle était la première arrivée et la dernière partie, la plus vindicative aussi.La plus dure dans les sortilèges à employer. La plus pointilleuse dans l'élaboration des plans de surveillance et de défense. Harry avait même craint qu'elle ne se joignît à Ginny pour réclamer également le droit de monter à l'assaut. Il avait assisté au club de duel dont elles étaient les animatrices. Il n'y avait rien trouvé à redire et avait préféré soutenir Neville dont le cours avait lieu en même temps avec les Troisième Année. La priorité, dans ce cas, était la défense des plus vulnérables. Ellen n'était en rien vulnérable, sauf en ce qui concernait les attaques verbales de Malefoy.
Elle n'apostrophait plus Harry dans les couloirs. Ses moqueries sonnaient faux. Et quand son regard de bronze se posait sur lui, il n'y voyait plus cet éclat frondeur qui l'horripilait, mais un immense désarroi.Elle était gênée sans doute, de lui avoir laissé voir sa faiblesse, à présent que l'émotion des premiers jours s'estompait.Il craignait de raviver chez elle la douleur de ces moments. Et il savait que lui répéter de se tenir éloignée de Malefoy était inutile.
Il gardait cependant dans son cœur le souvenir de son retour, et de ces instants trop courts où il l'avait à peine tenue dans ses bras. Il avait beau se dire que c'était mieux ainsi, que le bonheur fondé sur le malheur des autres n'était guère durable, et qu'il valait mieux, pour elle comme pour lui, ne pas commencer une histoire qui n'avait guère de chances d'aller très loin.
Il avait toujours eu conscience qu'affronter Voldemort n'était ni de tout repos ni l'assurance d'une longue vie tranquille. Depuis qu'il avait voulu l'entendre de la bouche même de Dumbledore, cette certitude ne quittait plus son esprit. Il pensait souvent à Remus, et à la dernière conversation qu'ils avaient eue ensemble.
Il commençait à saisir la nuance subtile qui existait entre le fait de n'avoir rien à perdre et tout à gagner…
Et puis, Harry avait aussi d'autres préoccupations. Depuis qu'elle avait assisté à son retour de chez Mrs Figg, le Professeur McGonagall semblait s'être souvenue brutalement de sa promesse de l'aider à devenir Auror. Elle s'intéressait de très près à son travail scolaire, comme si Hermione ne le harcelait pas suffisamment. La jeune fille lui répétait que tout ce qu'il apprendrait jusqu'à son prochain face à face avec Voldemort était bon à prendre…et qu'on ne savait rien de ce qu'il aurait besoin de savoir.
Elle-même passait des heures à la bibliothèque plongée dans les livres d'Histoire de la Magie, afin d'étudier les différentes manières dont les sorciers avaient usé à travers les âges pour lutter contre les diverses forces maléfiques. Elle entraînait Ron avec elle afin qu'il s'inspirât également des stratégies diverses pour élaborer avec Anthony Goldstein, Ellie McGregor et Justin Finch-Fletchey un plan de défense de Poudlard sans aucune faille. Harry s'étonnait de l'énergie d'Hermione à mener son monde. Toujours en avance sur son travail, elle avait l'œil à tout et sur tous, aussi bien dans ses responsabilités officielles que clandestines.
Le jeune homme trouvait fort surprenant de n'entendre aucune récrimination à ce sujet de la part de Ron. A peine s'il marmonnait lorsque la jeune fille évoquait ses activités au sein de la SALE et faisait fleurir sur les panneaux communs des pancartes interpellant les élèves. "Vous êtes maladroit ? Soyez heureux de n'être pas un Elfe de Maison…" "Vous en avez assez qu'on vous dise ce que vous devez faire, quand vous devez le faire, où vous devez le faire à longueur de journée ? Soyez patients, dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois vous serez majeur… Quelques années encore à attendre ? Prenez donc votre mal en patience ! Heureusement que vous n'êtes pas un Elfe de Maison !" "Vous voulez tester la condition d'Elfe de Maison ? Engagez-vous dans les troupes de Voldemort… Vous devrez obéir jusqu'à la mort, comme un Elfe. Vous serez puni au moindre manquement, comme un Elfe. Vous marcherez le dos courbé devant votre maître, comme un Elfe. Vous ferez la sale besogne, à toute heure du jour et de la nuit, comme un Elfe. Vous n'aurez pas le droit de vous plaindre, ni de faire la moindre réserve, comme un Elfe. Vous ne pourrez plus quitter votre maître, comme un Elfe. Lui seul décidera de votre sort, lorsqu'il n'aura plus besoin de vous, comme pour un Elfe. Si la condition d'esclave vous tente, rejoignez les rangs des fidèles Mangemort de Voldemort ! Puisque vous n'avez pas les capacités nécessaires pour être un Elfe de Maison…"
Cette dernière affiche, Ellie McGregor l'avait littéralement arrachée des mains d'Hermione, dans une joie jubilatoire qui avait fait très peur à Harry. Ron lui aussi avait légèrement pâli lorsque son amie avait parlé de la placarder dans le Grand Hall. McGregor en avait commandé plusieurs pour la salle commune de Serpentard. Hermione s'apprêtait à lui en confier une dizaine déjà toutes prêtes, avec enthousiasme, lorsqu'elle s'interrompit.
Elle hésita. Elle doutait que la préfète de Serpentard se souciât beaucoup de la condition des Elfes. Elle ne voyait là qu'un moyen de provoquer un peu plus Malefoy et sa bande. Mais il était trop tard. McGregor s'était saisie des affiches. Harry lança un regard contrarié à Hermione, interdite. Il sortit sur les pas de McGregor, en compagnie de Ron.
-Qu'est-ce que tu vas en faire ? Lui demanda-t-il.
-D'après toi ?
-Ce n'est pas une très bonne idée de braver ainsi Malefoy…
Elle lui jeta un regard de défi qui le fit taire.
-Et alors, Potter ? fit-elle. Tu crois qu'il suffit de m'enlever ceux que j'aime pour me faire renoncer ? Tu ne penses pas plutôt que c'est une raison de plus de vouloir continuer la lutte et prendre les armes ? Il t'en faut peu pour te décourager…
Elle s'était éloignée, très digne et très droite –trop peut-être- tandis que Ron grondait entre ses dents, qu'elles étaient toutes devenues folles…
-Mais comment il fait Justin, s'était-il écrié avec une pointe d'envie dans la voix, pour garder sa Susan loin de tout ça ?
Harry n'avait pu s'empêcher de sourire devant l'air effondré de son ami.
-A mon avis, ça ne vient ni de Justin, ni de Susan, ni de… toi…
Il allait dire nous. Il se retint juste à temps.
-Ça vient d'elles, tout simplement, reprit-il doucement. Et avoue que si Hermione n'était pas comme elle est, tu ne l'aimerais pas autant… Quant à Ginny !
-Ne me parle pas de Ginny ! Trancha Ron, de mauvaise humeur.
Ils sortaient d'un entraînement de Quidditch et la jeune fille prenait son rôle de meneur de jeu très au sérieux. Harry se mit à rire.
-Ne dis pas de mal de Ginny, Ron ! Le prévint-il. Elle a quand même réussi un exploit ! Celui de vous mettre d'accord, toi et Montague…
-Mouais… grogna Ron. Contre elle ! Et toi qui la laisses jouer les petits chefs ! C'est pas sympa Harry…
-C'est pour cela que je l'ai nommée à ce poste, Ron, lui rappela Harry. Pour faire le sale boulot à ma place… Parce que je ne veux pas me fâcher avec toi, et que je crois que Montague est prêt à recevoir les pires insultes d'elle sans broncher.
Ron s'arrêta au milieu du couloir.
-Quoi ? fit-il.
-Mais rassure-toi, lui dit Harry qui continuait à avancer. Elle reste fidèle à Dennis…
-QUOI ? Hurla Ron.
Il se mit à courir derrière Harry.
-Alors toutes ces lettres, ce n'est pas seulement pour lui parler de l'AD… haleta-t-il en le rattrapant.
Harry secoua la tête d'un air navré.
-Ce que tu peux être naïf, mon pauvre Ron, répondit-il. Pour avoir des nouvelles de l'AD, nous avons Fred et George !
Les oreilles de Ron se colorèrent brusquement. Il ouvrit la bouche comme pour chercher de l'air. Il la referma pourtant aussitôt. Il haussa une épaule.
-De toutes façons, c'est que des lettres, pas vrai… il est dehors. Et elle est à Poudlard… D'ici qu'ils se revoient…
-Et puis comme ça, tu es tranquille, lui sourit Harry. Tu peux être sûr qu'elle ne se laissera courtiser par personne d'autre…
Ron parut respirer plus librement. Il rendit à Harry un large sourire et lui donna une tape sur l'épaule.
-Oui ! Approuva-t-il. Merci Harry, tu es un vrai ami ! Je m'inquiétais beaucoup pour elle, tu sais… Je suis rassuré, à présent.
Harry se retint de rire. Il n'avait plus qu'à apprendre à Ginny qu'il avait trouvé le moyen d'informer son frère de l'évolution de ses relations avec Gerald Dennis en lui garantissant de plus une paix royale pour le reste de l'année…si tant est qu'ils eussent toute l'année, bien entendu...
-Il y en a une autre pour laquelle je m'inquiète, reprit Ron, avec un certain embarras.
-Tu connais Hermione, fit Harry. Il faut toujours qu'elle s'occupe de trente-six choses à la fois…
Ron secoua la tête, de plus en plus gêné.
-Ce n'est pas d'elle dont je parle… Non, avec Hermione on a mis au clair certaines questions le soir de son anniversaire…
Harry le regarda du coin de l'œil.
-Tu lui as enfin dit que tu l'aimes… ?
Ron rougit un peu.
-Elle le sait bien… marmonna-t-il. Non, on a fait pleins de projets, pour après… Enfin, si on s'en sort vivants et tout quoi… Et en attendant, on a décidé que s'inquiéter l'un pour l'autre c'était du temps perdu et qu'il valait mieux se dire franchement ce qu'on pensait.
-Et tu lui as dit ce que tu pensais de la SALE ? Interrogea Harry, goguenard.
-Ça ne va pas non ? Se récria Ron comme ils arrivaient dans le Grand Hall. Bref, elle lâche un peu la pression sur toutes ces histoires de préfets… Tu vois, interdiction de l'embrasser, de lui tenir la main dans les couloirs, et tout ça… Et moi, je la laisse tranquille avec Rogue, et j'arrête de lui dire que ce qu'elle fait est dangereux…
Harry fit une grimace comique.
-C'est un gros effort, pour l'un comme pour l'autre, dit-il sans rire.
-Crois-moi, j'ai négocié chaque point avec fermeté, assura Ron. Mais elle est très forte. Et elle a des arguments très convaincants.
Harry se mordit les lèvres.
-J'imagine très bien lesquels, ne put-il s'empêcher de dire.
Ron fit non de l'index avant de regarder Harry du coin de l'œil.
-Comment ça ? fit-il un peu soupçonneux.
-Ce que tu es bête ! Se mit à rire Harry. Alors dis-moi plutôt pour qui tu t'inquiètes ? Luna ? Elle m'a l'air d'aller le mieux du monde… Lavande, peut-être ? Remarque, avec Seamus qui lui court après, elle a du souci à se faire ! Dawson ? Ne me dis pas que tu te préoccupes pour cette petite peste !
Il se mordit la langue pour s'empêcher de dire que c'était sûrement elle qui avait dénoncé à Hermione les préparatifs de la fête en son honneur. Ron le retint alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la salle des Quatre Maisons, après un rapide coup d'œil à l'intérieur. Il le poussa vers le couloir. Harry crut qu'il l'emmenait vers la Grande Salle.
-On a encore un peu de temps avant le repas, s'étonna-t-il.
-Alors on restera dehors, décida Ron. Je ne veux pas entrer là-bas… Elle y est.
Il rougit un peu, embarrassé.
-Qui ? demanda Harry.
-Ben… fit Ron de plus en plus gêné. McGregor…
Un moment, Harry resta sans voix.
-Tu t'inquiètes pour McGregor ? demanda le jeune Potter d'une voix aussi blanche que son visage, brusquement.
Ron haussa les épaules.
-Elle est bizarre depuis qu'elle est revenue de l'enterrement de son frère, tu ne trouves pas Hermione dit que c'est normal et que ça va lui passer, si on lui témoigne tous notre soutien…
-Tu as parlé de ton inquiétude pour McGregor à Hermione, balbutia Harry.
-Bien sur ! La spécialiste du comportement féminin, c'est elle non ? Mais ce qui me tracasse, justement, c'est qu'elle est toute seule. Toi, quand tu es revenu de… hum… chez ta tante, tu n'allais pas très bien non plus, mais on t'a entouré. On était tout le temps avec toi. Mais McGregor, elle, elle n'a pas d'amis… enfin de vrais amis. A part Ginny.Mais Ginny, elle n'est avec elle qu'à certains moments de la journée. La petite Grenouille, elle est gentille, mais pour remonter le moral, c'est quand même pas le top… pas vrai ! Et Merlin sait ce qui se passe dans la salle de Serpentard, avec ce….grummmph… de Malefoy et ses complices ! Qui répètent à longueur de temps que la mort pour leur maître est une mort glorieuse et que les autres n'ont que ce qu'ils méritent.
Les oreilles de Ron chauffèrent. Ses joues rosirent. Il ferma les poings et fit mine de boxer l'air devant lui. Harry ne savait que penser. Il se laissa aller contre le mur froid.
-Je ne savais pas que le sort de McGregor te préoccupait autant, dit-il d'une voix qu'il voulait neutre.
-Attention ! s'exclama Ron à voix basse. Je ne dirais pas que je l'aime bien, faut pas pousser… Mais quand Hermione et Ginny s'inquiètent, moi forcément je m'inquiète aussi. Et puisque tout le monde à l'air de l'apprécier, cette fille… Mais tu le répètes à personne !
Harry respira soudain un peu plus librement. Mais qu'est-ce qui lui avait pris ? Il était stupide ! Ron et Ellen ! C'était complètement surréaliste ! Cette fille le rendait fou ! Totalement idiot, plutôt. Comment avait-il pu se montrer jaloux de Ron, ne serait-ce qu'une seule seconde ?
-Ça te gêne qu'on puisse croire que tu es l'ami d'une Serpentard ? Essaya-t-il de plaisanter.
-C'est pas tant la Serpentard qui me gêne, répondit Ron en riant pour cacher son embarras. C'est que ce soit cette langue de vipère de McGregor… Comment tu fais pour supporter ses railleries ?
-Moi ? fit Harry décontenancé. J'en sais rien…
C'était à son tour de se sentir embarrassé. Il haussa les épaules.
-Je suppose qu'après les insultes de Vernon, les piques de McGregor me font l'effet de mots doux…
Ron se mit à rire, un peu gauche. Il se concentra sur la pointe de sa baguette avec laquelle il jouait nerveusement.
-Harry, commença-t-il sans le regarder. Je dois te dire quelque chose…
Harry leva les yeux vers son ami, une interrogation au fond du regard. Un mouvement dans le couloir interrompit Ron. Il se retourna pour laisser passer un groupe de Serpentard, mené par Ellie McGregor. Elle marchait devant, comme à son habitude, à la main le rouleau d'affiches qu'elle avait réclamées à Hermione. Elle passa devant les deux jeunes hommes, sans un mot, un sourire sans joie aux lèvres. Reggie Grayson fermait la marche, sa baguette à la main, l'air visiblement contrarié et soucieux.
Lorsqu'ils furent assez éloignés, Ron fit une grimace à Harry.
-Terrible, l'ambiance chez les Serpentard… dit-il. Je n'ai jamais été aussi heureux d'être un Gryffondor !
Puis il entraîna Harry vers la salle du repas. Rares étaient ceux qui avaient déjà pris leur place à table. Les fantômes firent leur apparition quand Ron et Harry s'assirent à la table des Gryffondor.
-Alors ? Questionna le jeune Potter. Qu'est-ce que tu dois me dire de si important ?
-Rien… dit précipitamment Ron. Enfin… Je voulais te dire que je ne veux pas que tu croies que je t'en veux, à cause du Quidditch, ou à cause de Ginny, ou des deux… ou bien parce que tu préfères te confier à Hermione plutôt qu'à moi… je le comprends. Je sais qu'elle est plus intelligente que moi et qu'elle sait mieux que moi dire les mots qu'il faut pour redonner courage et expliquer les choses… mais je suis ton ami aussi et je peux comprendre…
Harry se sentit mal à l'aise soudain. C'était vrai. Il avait délaissé son meilleur ami. Il l'avait fui pour toutes sortes de mauvaises raisons…
-Je suis désolé, Ron, murmura-t-il. Je t'assure que je ne voulais pas m'éloigner de toi. Tu restes mon meilleur ami et je sais que je peux compter sur toi dans les mauvais moments…
-Je peux être là pour le reste aussi, tu sais… répondit Ron.
Harry le regarda avec stupéfaction.
-Quel reste ? Les bons moments, tu es toujours là pour les partager avec moi… !
Ron fit une grimace. Il se gratta la tête.
-C'est pas de ça non plus dont je parle…
Harry essaya de faire le vide dans sa tête. Pourquoi était-ce toujours aussi difficile de parler sérieusement avec Ron ?
-Tu ne veux pas parler des mauvais moments, ni des bons moments… Franchement Ron, je ne vois pas…
-Je veux te dire que je t'ai assez embêté l'année dernière avec mes histoires avec Hermione, lâcha très vite Ron. Alors tu peux faire pareil… Mais je ne veux pas dire que tu m'embêterais… Je veux juste dire que si tu as du souci, je peux t'aider…
Harry comprit tout à coup où Ron voulait en venir. Il se retint de rire. Il se contenta de secouer la tête.
-Je n'ai rien à dire là-dessus, Ron, assura-t-il.
Ron baissa la tête.
-Tu crains que je te demande si ses baisers sont mieux que ceux d'Isadora, pas vrai ? Ou que je te pose des questions indiscrètes… C'est vrai que je n'ai pas été très malin. C'est pour ça que tu ne veux rien me dire… ?
Harry fut touché par l'air malheureux du jeune homme en face de lui.
-Bien sûr que non, Ron… dit-il mal assuré. C'est simplement parce que je n'ai vraiment rien à dire. Mais ne t'inquiète pas, le jour où les bulles de la bièraubeurre me monteront à la tête à moi aussi, tu seras le premier à le savoir…
Et il songea, pour lui-même, que ce jour-là n'était pas prêt de poindre. Il tourna machinalement la tête vers la table des Serpentard, bien qu'il sût qu'elle était vide. Seul Nott était déjà présent. Il était assis en bout de table, les deux poings de chaque côté de son assiette, le regard dans le vide.
Ron se pencha à l'oreille d'Harry.
-Ça fait presque trois semaines, et il n'a pas changé de tête, chuchota-t-il.
-Tu te trompes, répondit Harry sur le même ton. Il est de plus en plus sombre…
-Oui, approuva le jeune Weasley, tu as raison. Davantage chaque fois que Malefoy fait un petit discours à la gloire du Maître… Il me fait peur, tu sais…
-Malefoy ?
-Mais non, Nott… ! La semaine dernière, en cours avec Hagrid, j'ai croisé son regard, et il m'a fait froid dans le dos. Depuis qu'il est revenu de l'enterrement de son père, il suit Drago Malefoy comme son ombre. Tu as vu comme cette sale fouine s'adresse à lui… Il est ravi.
Harry fit une moue dubitative.
-Je ne suis pas certain que Drago devrait vraiment se réjouir de la présence de Nott à ses côtés, tu sais… murmura-t-il. Outre leur dispute le soir de l'anniversaire d'Hermione, McGregor et moi l'avons entendu prononcer des paroles très ambiguës, le lendemain même.
Ron se rapprocha encore.
-Tu veux dire, reprit Ron au bout d'un moment de silence, que Nott n'a pas rejoint Malefoy parce qu'il partage ses idées, mais parce qu'il espère se venger de son père ?
-Il partage peut-être ses idées, répondit Harry, le regard toujours fixé sur le Serpentard solitaire. Mais je ne crois pas qu'il reconnaisse Drago comme chef…
Ron baissa encore le ton :
-Tu penses que Lucius viendrait chercher refuge auprès de son fils ?
-Nott le croit en tous cas…
-La Forêt Interdite ? Chuchota Ron. Il pourrait se cacher dans la grotte où lui et Lestrange ont emmené Hermione quand ils l'ont enlevée…
-Et que fais-tu de Pettigrew ? Il serait trop heureux de le livrer lui-même à Voldemort, ou de lui apporter sa tête…
-Hagrid dit qu'il n'entend pas aussi souvent le cri des Gerbilloises à la tombée de la nuit… Si nous pouvions aller voir Remus…
Il leva les yeux vers Harry, une interrogation au fond du regard.
-Il n'aime pas qu'on le voie dans l'état où sa blessure le met à l'approche de la pleine lune, répondit Harry à sa question muette. Et elle est pour demain… La semaine prochaine, j'essaierai d'aller le voir…
-On pourrait demander à Rogue… hasarda Ron.
Harry haussa les épaules.
-Tu rigoles ? Lui aussi il est de plus en plus sombre depuis cette nuit-là… C'est à peine si on peut lui adresser la parole…
Ron soupira. Ce n'était que la vérité, hélas. Et les cours de Potion devenaient de plus en plus difficiles à supporter. Non plus à cause des sarcasmes du professeur mais à cause de ses silences.
-Au fait, comment se passent tes cours particuliers avec lui ? demanda le jeune Weasley avec inquiétude. Hermione dit qu'il est comme d'habitude avec elle, mais je ne lui fais qu'une confiance relative à ce sujet… Elle a toujours tendance à le plaindre et l'excuser. Elle n'est pas très objective quand il s'agit de lui.
-Tu ne l'es pas tellement non plus… reprocha Harry doucement.
-C'est pour ça que je veux ton avis, fit Ron les yeux au ciel.
Harry eut un rire un peu triste. Si on lui avait dit qu'on chercherait l'objectivité chez lui à propos de Rogue, il aurait bien ri, il n'y avait pas si longtemps. Il reprit :
-Il est pire que d'habitude, et en même temps non… Il est sur le qui-vive et il est fatigué… Cet affrontement implicite avec Drago l'épuise. Et cette nuit d'il y a trois semaines l'a anéanti. Si Lucius s'était tenu tranquille… s'il n'avait pas cherché à se faire remarquer par Voldemort… je suis certain que Rogue ne l'aurait jamais dénoncé…
Ron avala difficilement sa salive.
-Il te l'a dit ?
Harry sourit, un peu amer.
-Vous me coûtez cher, Potter… Terriblement cher… voilà ce qu'il m'a dit.
Ron fit une moue perplexe.
-Du moment qu'il n'est pas désagréable avec toi…
Harry eut un rire qui tenait du borborygme.
-Il n'a jamais été très agréable, non plus… Disons qu'il n'est pas plus désagréable avec moi que d'ordinaire… Et ne t'inquiète pas pour Hermione, je suis sûr qu'il ne l'est pas davantage avec elle…
Ron fit une grimace.
-Justement…
Harry leva les yeux au ciel.
-Ron ! Murmura-t-il. Je croyais que tu avais promis à Hermione d'arrêter ça…
-Non ! Non ! Se hâta de nier Ron. Ce n'est pas ça ! C'est juste que je me demandais…
-Quoi, Ron ? Se résigna à demander Harry.
-Ses leçons d'occlumancie… tu ne crois pas qu'elles sont devenues des leçons de… légilimancie ?
-Pourquoi ? Non ! Hermione n'est pas légilimancienne. Je m'en serais rendu compte !
Du moins, Harry le croyait.
-Qu'est-ce qui te fais croire cela ?
Ron lui sourit un peu gêné.
-A cause de la surprise de son anniversaire… qui n'en était pas une ! Alors je me dis que si elle lit dans les esprits… on est mal barré !
Harry éclata de rire.
-Tu veux dire que si elle lit dans ton esprit, tu es mal barré…
-Ce que tu peux avoir l'esprit mal tourné, grommela Ron.
Harry secoua la tête.
-Tu peux être tranquille, Ron. Hermione ne lit pas dans les esprits… Je ne crois pas que Rogue lui enseigne cela… Elle n'en a pas besoin d'ailleurs. Elle est capable de deviner les motivations des gens sans avoir besoin de fouiller leur inconscient. C'est encore plus fort, crois-moi ! Et puis, même si elle avait ce pouvoir, je ne suis pas certain qu'elle s'en servirait volontiers.
Ron se renfrogna un peu.
-Donc, c'est bien quelqu'un qui est allé lui répéter que nous avions préparé une fête pour elle ! Conclut-il, contrarié. Mais qui ? Et pourquoi ? Seamus a raison : ce n'est pas très sympathique de faire une chose pareille…
Il ne termina pas sa phrase. Il donna un coup de coude à Harry. Du menton, il désigna Malefoy qui entrait dans la Grande Salle, suivi de sa cour habituelle. Lorsque le groupe passa près de la table des Gryffondor, Ron murmura à son ami qu'il avait surpris Crabbe, dans les toilettes, la veille, à sangloter et à donner des coups de pieds dans la porte des cabinets. Il l'avait menacé, fort de son insigne de Préfet, d'une punition exemplaire s'il le prenait encore à essayer de dégrader les biens de l'école. Harry observa furtivement les petits yeux et le nez rouge du garde du corps de Drago Malefoy.
-Dans le fond, soupira Ron presque avec regrets, il me fait pitié…
Harry laissa son regard glisser vers Goyle. Il paraissait aussi bouleversé que son camarade. Il avait remarqué dans chacun de leurs cours communs avec les Serpentard, que le jeune homme tressaillait chaque fois que la porte de la classe s'ouvrait de manière impromptue, ou que le professeur s'adressait à lui à brûle-pourpoint. La Gazette n'avait plus donné de nouvelles du Mangemort prisonnier, sauf pour annoncer une vague d'arrestation dans la semaine qui avait suivi l'attaque contre les Dursley, ainsi que le transfert imminent de Miles Goyle à Azkaban. Annonce aussitôt démentie par le Chicaneur qui assurait qu'il était au secret dans un endroit protégé magiquement contre ses anciens compagnons d'armes.La cote de Gregory Goyle auprès de Malefoy avait considérablement baissé également pendant quelques temps, avant de remonter de façon spectaculaire… Harry fronça les sourcils. Cela le frappait soudain. Qu'avait donc pu faire Goyle pour racheter sa faute d'avoir un père qui, non seulement n'avait pas eu le bon goût de mourir pour leur cause, mais qui se permettait de plus de ne pas résister aux sortilèges dont les Aurors n'avaient pas manqué d'user pour le faire parler. Se charger de la sale besogne ? C'était ce qu'il faisait d'ordinaire. Alors, quelle tâche encore plus répugnante que de servir Drago Malefoy ce dernier avait-il attribuée à Goyle pour lui rendre son honneur de futur Mangemort ?
Harry fut tiré de ses pensées par l'arrivée peu discrète de ses camarades à leur table. Seamus et Dean houspillaient Neville. Une forte odeur de parfum emplit tout à coup ses narines. Il leva les yeux vers les jeunes gens. Neville paraissait embarrassé et le sourcil froncé de Ron l'angoissait davantage encore.
-Qu'est-ce que c'est que cette odeur ! Grimaça le Préfet.
-On dirait une cocotte ! Se mit à rire Dean.
-Une quoi ? fit Ron.
Il n'attendit pas la réponse et se tourna à nouveau vers Neville :
-On dirait le parfum que porte parfois Ginny…
Neville rougit.
-Pas tout à fait… bafouilla-t-il. Mais la base est la même… Je… j'ai tout renversé sur moi…
Harry se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire.
-Il y avait longtemps que ça ne m'était pas arrivé d'être aussi maladroit… J'ai réussi à nettoyer la tache sur ma robe, mais l'odeur… elle ne veut pas partir !
Il tirait sur sa robe devant lui pour prouver ses dires. Seamus était écroulé de rire sur la table. Ron essayait de comprendre comment Neville avait pu renverser sur lui une bouteille de parfum… qui appartenait à Ginny.
-Ce n'est pas le parfum de Ginny ! Répéta Neville agacé par les questions et les rires moqueurs. C'est le mien !
Cette fois ce fut Dean qui ne put retenir un éclat de rire. Neville se tourna vers Harry, implorant.
-Oui, dit celui-ci… c'est une expérience… pour le cours de botanique !
Le regard de Neville s'éclaira d'une reconnaissance sans borne.
-Botanique, répéta-t-il un peu hagard encore. Oui, botanique… pour mon exposé.
-Tu as déjà fait ton exposé, avec Hermione, rappela Ron, sceptique.
-Et alors ? fit Harry en souriant. S'il a envie d'en proposer un autre tout seul ? Tout le monde sait bien que la botanique c'est la matière préférée de Neville. S'il obtient une notre maximale, il pourra se permettre d'être moyen en métamorphose…
-Non ! Riposta Ron. Il faut une note optimale en Métamorphose, pour entrer chez les Aurors…
-Neville ne veut peut-être pas devenir Auror, répondit Harry.
-C'est Grand-Mère qui veut que je sois Auror, grimaça le jeune Londubat. Moi je veux vivre dans un Jardin Botanique… et mettre les parfums de mes plantes en bouteille.
Seamus pouffa. Dean cessa de rire. Ron plissa les paupières.
-Le parfum que tu as offert à Hermione pour son anniversaire… commença-t-il brutalement inspiré.
Neville baissa la tête et la rentra dans les épaules.
-Luna l'a offert avec moi, dit-il comme pour se défendre. Pourquoi, il ne lui plait pas ?
-Oh non !… fit Ron. Il nous plait beaucoup, au contraire…
Il hocha la tête plusieurs fois.
-Fallait le dire que c'était toi qui l'avais fabriqué, triple idiot ! s'exclama-t-il. Je comprends pourquoi tu le lui as offert maintenant ! Mais je peux te dire que tu as échappé de justesse à mon poing dans la figure ! Ça ce fait pas d'offrir à une fille un parfum comme ça ! Du moins quand elle n'est pas sa petite amie, et qu'en plus c'est celle d'un autre !
-Mais je ne comprends pas ! S'énerva Neville. Tu lui reproches quoi exactement à ce parfum ! Luna l'a testé et il n'y a eu aucun problème ! J'ai même crû que j'allais le garder pour elle ! Elle était vraiment irrésistible quand elle le portait !
-Irrésistible ! Répéta Ron. C'est bien le mot ! Tu lui as lancé un sortilège d'attraction ou quoi ?
-J'ai simplement dit à Ginny que je voulais vraiment que mon cadeau plaise à Hermione… et elle a ajouté un peu de poudre dedans…
-Mais tu es fou de te fier à ma sœur ! s'écria Ron. Je comprends pourquoi j'ai accepté toutes ses conditions à partir du moment où elle a essayé ton cadeau ! Qu'est-ce que c'était, cette poudre ? Des œufs d'Ashwinder ? De l'extrait de cheveux de Vélane ? De la poudre d'étoile filante !
Ron était au bord de la crise d'hystérie. Neville bredouillait devant tant d'emportement.
-Je ne sais pas…Quand je lui ai demandé ce que c'était elle m'a dit : T'occupe ! C'est juste ce qu'il faut à Hermione ! Tu vas voir qu'elle va adorer ton parfum… et Ron davantage encore !
Seamus se remit à rire. Dean cacha son visage dans ses mains.
-Je crois que Ginny n'a pas renoncé à fabriquer des philtres d'amour, murmura Harry, heureux que pour une fois l'intérêt de la jeune fille se fût tourné vers d'autres que lui.
-Ma sœur est un danger public ! Balbutia Ron, livide. Mais qu'est-ce qu'elle a bien pu mettre là-dedans ?
Harry réfléchit quelques secondes.
-Elle l'a prise d'où, cette poudre ? demanda-t-il à Neville.
-Du colis qu'elle venait de recevoir des jumeaux…
Harry se retint une fois de plus d'éclater de rire.
-A mon avis, c'est de la Poudre aux Yeux…
-…De l'Amour… termina Ron, blafard. Mais vous vous rendez compte que j'aurais pu me jeter de la plus haute tour du château sans broncher si elle me l'avait demandé ? Il faut absolument lui interdire de porter ce parfum !
Harry arrêta Ron qui se levait d'un bond.
-Il vaudrait peut-être mieux me laisser lui en parler à ta place, mon vieux… estima-t-il. Et puis ne t'affole pas ainsi ! Je n'ai remarqué aucune vague d'accidents tragiques parmi les garçons qui entourent Hermione…
-C'est parce qu'elle ne porte pas de parfum quand on a cours… Juste quand on doit se retrouver tous les deux…
-Ça limite les dégâts, arriva à dire Seamus entre deux sanglots de rire.
Ron pâlit. Il se pencha vers Harry et lui chuchota :
-Mais imagine ! Si jamais elle portait ce parfum quand…
Il baissa encore plus la voix :
-Quand elle doit aller voir Rogue…!
Harry n'y tint plus. Il éclata de rire. Les filles arrivaient justement. Hermione fronça le sourcil devant tant d'hilarité. Seamus essaya de retrouver un semblant de sérieux car Lavande et Parvati le regardaient sévèrement.
-Qu'est-ce qui se passe ? demanda Ginny prête à partager les rires des jeunes gens.
Neville lui lança un regard de reproche et Ron la foudroya d'un coup d'œil.
-Ron nous racontait la soirée d'anniversaire d'Hermione, répondit innocemment Dean.
La préfète haussa soudain le sourcil qu'elle fronçait un instant plus tôt.
-Oh ! dit-elle sur un ton pincé. Je constate que tu es encore en train de raconter notre vie privée à tout le monde…
-Mais pas du tout ! Bredouilla Ron, qui mourrait d'envie de sauter à la gorge de Dean. Je disais simplement à Neville combien il était doué pour créer des parfums originaux…
-Oh oui ! Renchérit Lavande. J'adore celui que Justin a acheté pour Susan. Cette délicate senteur de pivoine…
Harry leva les yeux vers Neville en souriant. Le jeune homme fit une grimace dans un haussement d'épaule.
-En fait, c'est moi qui ne supporte pas la pivoine… autant qu'un autre en profite…
Mais Ron avait tiqué.
-Acheté ? A qui ? Tu vends tes parfums en plus ?
Il s'adressait à Neville mais c'était Hermione qu'il fixait avec des yeux ronds.
-Et tu le laisses faire son petit commerce ? Et c'est ça qu'il fabrique dans… là-bas ? Et tu le laisses l'utiliser
Ginny passa derrière son frère. Elle décoiffa ses cheveux en riant.
-C'est pour la bonne cause, Ron… Pour une fois qu'Hermione ne joue pas les coincées, tu ne vas pas la remplacer quand même ?
-Toi, tu ne perds rien pour attendre… grinça Ron entre ses dents.
Hermione repoussa la jeune fille jusqu'à sa place pour s'asseoir à la sienne, entre Ron et Harry. Elle se demanda durant tout le repas pourquoi Dean et Seamus ne cessaient de pouffer de rire ; pourquoi Neville avait l'air si contrit ; pourquoi Ron grommelait sans cesse ; et pourquoi Harry voulait à tout prix avoir une conversation privée avec elle. Car elle n'eut pas le temps d'éclaircir ces questions avec les intéressés… Le repas commençait à peine qu'un des Serpentard de Malefoy arrivait essoufflé dans la salle. Sous les regards curieux des professeurs présents, et celui soupçonneux de Rogue, il se dirigea vers Drago et lui tendit une feuille en désignant McGregor du menton. Celle-ci se redressa légèrement, apparemment prête à l'affrontement.
-La réaction ne s'est pas fait attendre, souffla Ron à Harry par-dessus l'épaule d'Hermione.
-Tu n'aurais pas dû lui donner ces affiches, regretta Neville avec inquiétude.
-Mais je ne les lui ai pas données, elle les a prises… essaya de se défendre Hermione.
-Quelle idée aussi de comparer les Mangemorts aux Elfes ! Grommela Ron.
-Ça m'a semblé une bonne idée sur le moment… soupira Hermione d'une petite voix. Et puis à l'origine, ce n'était pas fait pour provoquer Malefoy… c'était juste pour attirer l'attention sur les Elfes…
Ron grognonna encore d'inintelligibles paroles qu'il se garda bien de répéter à haute voix.
-Tu aurais pu éviter de l'agiter sous le nez d'Ellen… Mc Gregor ! dit Harry un peu durement.
Son regard ne quittait la table des Serpentard. Malefoy avait arraché l'affiche des mains de son camarade un seul coup d'œil lui avait permis de comprendre. Il froissa le papier dans son poing. McGregor le défiait du regard, un sourire froid sur ses lèvres un peu pâles. Malefoy bouillonnait de rage. Harry surveillait Rogue, lui aussi aux aguets. D'un coup de baguette Drago mit le feu à l'affiche dans son assiette. Puis il fit signe à ses camarades que tout allait bien.
Neville poussa un long soupir de soulagement. Hermione se mordit le coin de la lèvre inférieure, tout en levant un regard désolé sur Harry.
-Je n'ai pas pensé qu'elle pourrait en faire un tel usage, murmura-t-elle.
Harry haussa les épaules.
-De toutes façons, je suppose qu'elle aurait trouvé un autre prétexte pour mettre le feu aux poudres… Elle n'y a pas réussi avec l'avis de recherche de Lucius Malefoy, à cause de Nott… Ça fait presque trois semaines qu'elle cherche à provoquer publiquement Drago…
Il tourna une dernière fois la tête vers la table vert et argent. Il n'ignorait pas que seule la présence de Rogue avait empêché Malefoy d'affronter McGregor sur-le-champ. Il le regrettait presque. Lorsqu'ils seraient retranchés dans la salle commune de Serpentard, il ne pourrait rien pour la protéger.
…
Le repas se poursuivit en silence, ou presque. La première à quitter la table des Serpentard fut McGregor. Ginny la rejoignit lorsqu'elle passa devant la table des Gryffondor. Elles se dirigèrent vers la sortie, sans prendre garde que Malefoy et sa suite marchaient sur leurs pas.
Neville, Ron et Harry échangèrent un regard inquiet.
-Ça va chauffer ! fit Seamus à voix basse.
Hermione fut sur ses pieds dans la seconde. Harry était déjà debout. Ron lâcha sa fourchette et attrapa Neville par l'épaule alors qu'il suivait ses camarades vers la porte.
-Je m'occupe de Malefoy ! Décida Hermione qui trottait derrière Harry.
-Et moi de Ginny ! fit Ron. Neville tu tiens les chiens de Malefoy à distance.
-Moi ? S'étouffa le jeune homme, autant de surprise que parce qu'il avait du mal à suivre le rythme imposé par Harry.
Ils sortirent dans le couloir pour entendre la voix de Malefoy s'élever, haute et claire :
- Un peu de cran, Crabbe… Ton père est mort au service du Seigneur des Ténèbres, tu peux être fier de lui… En revanche, ceux qui se lèvent contre Lui n'ont que ce qu'ils méritent. Et la mort est encore trop douce pour les traîtres à leur sang.
Ginny et Ellen, au milieu du corridor, se retournèrent vivement. Ron n'eut que le temps de crier un Expelliarmus qui désarma Ginny. McGregor bondit vers Malefoy qui affichait un sourire de satisfaction. Il avait déjà sa baguette à la main. Harry se faufila entre les Serpentard et les curieux qui s'étaient arrêtés pour profiter du spectacle. Il ceintura McGregor au moment où elle se jetait en avant toute prête à cracher sa douleur. La colère couvait dans le regard sombre de la jeune fille.
- Te mêle pas de ça Potter ! Hurla-t-elle tandis qu'Hermione se postait entre la rage de McGregor et le sourire narquois de Malefoy.
Harry entraîna la jeune fille dans une classe voisine malgré les coups de pieds qu'il recevait dans les tibias. Il la poussa à l'intérieur et la lâcha enfin pour refermer la porte. Elle revint à la charge, hors d'elle.
- Laisse moi sortir pour lui régler son compte une fois pour toutes…!
Harry s'interposa entre la porte et elle.
- Laisse moi sortir ! Ça ne te regarde pas ! Tu n'as pas à me dicter ma conduite !
Elle s'avança vers lui, éperdue de colère, le poing levé et la baguette menaçante.
- D'accord ! dit Harry froidement.
Il fit un pas sur le côté et lui montra la porte :
- Va frapper Malefoy ! reprit-il durement. Va lui faire ravaler ses paroles blessantes ! Réduis-le en bouillie si tu y tiens ! Et quand tu te seras bien défoulée et que tu te seras fait renvoyer, peut-être que ça ramènera ton frère…
Il eût frappé la jeune fille qu'elle n'eût pas été aussi interloquée. Un silence qui sembla durer une éternité s'installa entre eux. Puis McGregor se mit à hurler :
- CE NE SONT PAS TES AFFAIRES ! TU N'AS PAS À ME PARLER AINSI !
Harry se retint pour ne pas hurler lui aussi. Il tourna les talons, ouvrit la porte et sortit dans le couloir.
Harry vit que Malefoy s'éloignait vers les cachots, sans hâte et l'air satisfait. Ginny était livide. Neville tenait son poing contre lui, comme s'il avait très mal. Le Professeur Londubat, le visage soucieux, discutait avec Hermione. Harry vit Théodore Nott passer devant lui, sans lui accorder un regard, les yeux fixés sur le dos de Malefoy loin devant lui. Harry le suivit un instant du regard, frappé de sa pâleur. Il s'avança vers Ron qui l'interrogeait du regard. Il haussa les épaules et secoua la tête. Ils prirent tous deux le chemin de la salle Commune des Gryffondor.
RAR du chapitre 118 : merci à tous pour vos commentaires...
Ayako : Je trouve que la rencontre entre Petunia, Dudlychéri, et Ryry s'est très bien passée...ils avaient été préalablement conditionné par Dumby? Elle aurait eu mauvaise grâce à faire la fine bouche la tantine, quand même… Même si elle n'aime pas Harry, elle sait fort bien qu'elle n'a pas été très juste avec lui, et elle a très bien compris ce qu'elle risque et qu'il est sa seule chance de rester en vie… En tout cas je souhaitte bien du courrage à Mrs Figg et à ses chats! Il lui en faudra… !
Et il a mal interpreter les propos de Dumby Dumby dis qu'il y a de l'espoir... qu'il a plus de chances de le vaincre qu'avant...et donc qu'il n'aille pas devant Voldy defaitiste ou alors, c'est sûr, il perd! Oui, mais Harry c'est une tête de lard. Il n'entend que ce qu'il veut entendre… Enfin il l'a trouvé son excuse pour Ellie! Mais je sais pas si je dois l'aplaudir ou être desepérée pour son cas! Hahahaha… mais non ! c'est Seamus le cas désespéré ! Harry lui il est juste… heu… juste Harry…
hadler : L'explication avec Dumby semble avoir un peu éclairci harry dans les événements futurs, et le rôle qu'il va devoir tenir dedans. Si il savait déjà ce que Dumbledore lui a dit, ça ne fait que le confirmer dans ce qui va arriver. Disons qu'il ne peut plus l'ignorer…
Je pense (j'espère en tout cas) qu'il va continuer à se rapprocher d'Ellen, pour leur bien à tout les deux. Avoir qqcn sur qui on peut compter à tout moment ne peut que leur enlever un poids des épaules, même si d'un autre côté, il y a du danger à ce rapprocher. Heu oui mais là… c'est un peu mal parti..
C'est bizare, on n'entend plus parler du tout du secret de Poudlard, ni des soeurs serpents, bizare bizare. Vous avez dit bizarre… mais bon, ils savent le secret de Poudlard mais cela n'avance pas vraiment leurs affaires… Entre le secret, l'armée cachée de malfoy, le quidditch, l'état major et son histoire avec Ellie, harry ne vas pas avoir bcp de repos dans les semaine et les mois à venir… C'est certain même…
Alixe : Je te ferai plus tard une review par chapitre manqué car je n'ai pas le temps ces jours ci. Mais je les ai bien lus dans les temps, tes chapitres, un à un (enfin par deux parfois), le soir, car je les avais enregistrés sur Word, à partir de la Pensine. Prévoyante ! Pour ce chapitre, c'est bien d'avoir cedé à la tentation de la Grande Scène entre Harry et sa tante. De la retenue, c'est mieux. D'autant que ce qu'ils ont à se dire chacun d'eux le sait bien. Tintagel, c'est pas là où vivait la mère d'Arthur (celui de la table ronde) ? Oui…T'es dure avec ta dernière phrase. Le Harry, il lui vient pas à l'idée qu'Ellen peut mourir aussi et qu'elle meriterait d'être un peu heureuse avant ? Nan ? Ben non, il est légèrement égocentrique, ce garçon… Coment elle va le décider, dis ? (oui, je sais, les hypogriffes volent bas ! Hahahahahhaha !Ainsi tu penses que c'est elle qui va prendre la direction des opérations…
Lyane : Pour une fois, je ne suis pas d'accord avec l'interprétation qu'Harry fait des paroles de Dumbledore. Je crois sincèrement qu'Albus ne sait pas du tout ce qui risque de se passer pendant l'affrontement final. Je le crois également. S'il le savait, il aurait été beaucoup plus directif dans ses choix… Moi je vois bien Harry finir ce qui avant été commencé quand il était bébé. Piqué tous les pouvoirs de Voldi, qui se retrouvera avec autant de magie qu'un moldu. Et ensuite, le livré dans un hopital psy: (… MDR la saynète avec l'infirmier(e) psy…) Je sais c'est débile, mais je crois que ça serais la pire des punitions pour lui: finir comme un moldu, et fou en plus! Niark! Niark! Niark! (rire sadique).Comme quoi ,Dumbledore a raison… il y a des choses pires que la mort…
Et Harry fait toujours sa tête de mule avec Ellie? C'est bien gentil de vouloir lui épargner la douleur de le perdre, mais s'il pense qu'elle aura moins mal parce qu'ils ne sont pas officielement ensemble. Elle risque même d'avoir d'affreux regrets en se disant qu'elle aurait pu lui apporter du bonheur et tout. Voir ma réponse à Alixe… Pour lui faire entendre raison, faut se lever de bonne heure. Ou avoir de sacrés arguments…
Alors on va enfin avoir des nouvelles du conseil des fantomes? C'est pas pour cette fois encore… S'ils surveillent Drago en plus de Nott et de Peeves, le pauvre, c'est plus des casseroles qu'il va se traîner, c'est les meubles de cuisines! Plus Miss Teigne (celle de Rusard) et quelques autres… Je le plaindrais presque...Hein! J'ai dis que je plaignais Malfoy!. Oulah! Ça doit être la fatigue... mais non relis le chapitre cet accès de pitié va te passer immédiatement…
Angel's Eyes : Encore un super chapitre, même si y a un point que je n'ai pas trop suivi Quand Harry va voir sa tante pour devenir Gardien du Secret, il se rend chez Arabella Figgs, non? Et ensuite il monte à l'étage avec Dumbledore pour aller rencontrer sa tante. Et là Dumbledore déclare qu'ils sont au St. Nectan's Glen, à Tintagel; mais c'est chez Mme Figgs qu'ils vont habiter Duddley et sa mamounette? (pas de raison pour qu'elle n'ait pas de surnom!) Oui ils sont chez Mrs Figg et oui tu as lu trop vite ! car elle explique que c'est son « vrai » chez elle… sa demeure familiale…
