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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 123

Dans la Cabane Hurlante

Harry jaillit de la cheminée. Deux baguettes se tendirent vers lui en même temps. Il retint l'Immobilis qu'il avait préparé contre un danger qu'il ne connaissait pas.

-Potter ! s'exclama Rogue, à la fois exaspéré et désabusé.

-Qu'est-ce que tu fais ici ! s'exclama Remus. Retourne au château.

Harry ne répondit pas. Il ne pouvait quitter les yeux du corps allongé sur le lit de Remus. Les vêtements étaient poussiéreux, défraîchis, usés. Les cheveux d'un gris sale s'étalaient sur l'oreiller. Mais ce visage aux angles nets, altier jusque dans l'inconscience…

-Malefoy ! souffla Harry.

Ce n'était pas une surprise pourtant. Il se doutait que Lucius Malefoy chercherait à se rapprocher de Poudlard. Il ne l'attendait simplement pas dans la Cabane Hurlante. Rogue était auprès du Mangemort proscrit. Il soulevait ses paupières et surveillait son pouls à sa jugulaire.

- Il n'est qu'assommé ! dit Remus. Je te l'ai dit, je n'ai pas eu le choix ! J'ai du le stupéfixer avant qu'il ne démonte la barricade de la porte ! Je n'avais pas prévu qu'il prendrait une planche sur la tête, cet imbécile ! Quand je l'ai reconnu, j'ai compris qu'il venait se cacher ici en attendant de te contacter. Tu avais raison… Il est venu te demander de l'aide…

-Ou des comptes… dit Harry.

Rogue releva vivement la tête vers lui.

-Potter, rentrez à Poudlard… conseilla-t-il sur un ton froid. Je ne pense pas que votre présence soit indispensable en ces lieux.

Un gémissement interrompit la conversation. Lucius Malefoy revenait à lui. Il porta la main à son crâne. Il se redressa lentement alors qu'il ouvrait les yeux. Il sursauta quand il sentit une présence près de lui. Rogue s'éloigna prudemment de lui sous le sourire goguenard d'Harry. Malefoy chercha de la main quelque chose qu'il ne trouvait pas.

-C'est cela que vous cherchez, Monsieur Malefoy… ?

Remus montrait la baguette du Mangemort qu'il tenait à la main.

-Vous concevrez que je ne puisse vous la remettre… Mais rassurez-vous, je la garde précieusement…

Le regard de Lucius Malefoy fit rapidement le tour de la pièce. La présence d'Harry sembla lui causer une vive surprise, en même temps qu'une fureur irréfutable. Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux de Severus Rogue, il eut un sourire discret. Une lueur brilla dans ce regard d'acier, qu'il éteignit aussitôt. Il secoua la tête pour rejeter ses longs cheveux en arrière. Il passa la main dans sa chevelure en un geste distingué.

- Severus, murmura-t-il sur un ton patelin. Mon cher ami Severus Rogue…

- Bonsoir, Lucius… répondit Rogue, impassible.

- Vraiment, Severus… reprit Malefoy comme s'ils se trouvaient dans le salon du manoir familial. Quel comité d'accueil ! Moi qui me faisais une joie de te revoir, pour parler ensemble du bon vieux temps… Demande donc à tes… amis de ranger leur baguette… Je ne suis pas armé…Il semblerait que le sens de l'hospitalité de Poudlard laisse à désirer…

Harry bouillonnait. Il serrait sa baguette de ses doigts crispés. Il contractait les mâchoires pour s'empêcher de lui lancer un sortilège qui le ferait souffrir autant qu'il avait fait souffrir… Il songea à Hermione, à McGregor qu'il était heureux d'avoir laissée à l'école… ainsi qu'à Nott qui, lui, n'aurait sans doute pas les mêmes scrupules que lui.

Remus souriait. Il braquait les deux baguettes, la sienne et celle de Lucius, sur ce dernier, d'un air nonchalant.

-Oui, vraiment, reprenait Lucius, tout en jaugeant Lupin, appuyé à l'armoire branlante. Je suis fort déçu, Severus…

Rogue n'avait pas ouvert la bouche encore, à part ce bonsoir forcé.

-Oui fort déçu… Oh ! Je ne veux pas dire que j'avais encore quelque illusion sur ta loyauté envers notre Maître, Severus… Mais j'espérai encore en ton amitié.

Son visage changea. Il se fit plus dur et le gris de ses yeux fonça brusquement.

-Tu me dois bien cela, n'est-ce pas, grinça-t-il entre ses dents. Si j'en suis là, c'est bien grâce à tes bons offices, Severus…

Rogue serra les dents. Il pâlit davantage et son visage prit un teint de cendres. Remus bougea contre la porte de l'armoire.

-Nous vous laisserions bien entre vous… pour parler du bon vieux temps… proposa-t-il sur un ton léger, mais je doute que notre cher Harry soit de cet avis.

Il interrogea Rogue du regard.

-Qu'est-ce qu'on fait de lui, Severus ? On appelle Dumbledore qui le livrera aux Aurors ? Ou bien tu acceptes de le prendre sous ta protection ? Par contre, je refuse absolument de partager cette charmante auberge… Le droit du premier occupant, vous comprenez, Lucius… Vous permettez que je vous appelle, Lucius… Je doute d'ailleurs que vous acceptiez de partager quoi que ce soit avec un Loup-Garou, si je ne m'abuse.

La mine dégoûtée de Malefoy fit rire Remus.Harry lui n'avait guère envie de rire. Il avait plutôt envie de sauter à la gorge de Malefoy. Il jetait des regards impatients sur Rogue. Qu'allait-il décider ?

-Monsieur, se décida-t-il à dire sourdement. Je ne lui ferai pas confiance si j'étais vous…

-Taisez-vous, Potter…

La voix de Rogue était basse. Lucius Malefoy leva les paupières vers Harry, légèrement. Il adressa un sourire venimeux au jeune homme.

-Potter… susurra-t-il sans se départir de sa superbe. Toujours là où on ne l'attend pas, n'est-ce pas…

-Severus, il faut te dépêcher de te décider, le pressa Remus, plus sérieux tout à coup. Tu ne peux le cacher à Poudlard. C'est trop dangereux. Pour toi, pour nous…

-Et pour lui aussi ! cracha Harry. Professeur, si vous voulez vous rendre service à tous les deux, remettez-le au Professeur Dumbledore… Si vous le laisser libre, il trouvera encore le moyen de vous nuire…

Malefoy souriait toujours l'œil posé sur la baguette du jeune homme.

-Severus, tu me déçois… Vas-tu te laisser dicter ta conduite par ce petit morveux sans cervelle…

Harry avança d'un pas. Rogue en fit autant.

-Je ne peux te cacher ici, Lucius, dit-il. La Forêt est trop dangereuse… La Cabane est déjà occupée, comme tu le vois, et je ne peux t'amener au Château. Ta présence y serait vite découverte.

-Severus, pria Remus avec insistance… Dépêche-toi…

-Il n'y a qu'une solution.

Rogue prit une grande inspiration, comme un effort quasi insurmontable.

- La maison de mon père est vide depuis de longues années, mais tu y seras en sécurité, Lucius… Personne ne viendra t'y chercher… Et même si quelqu'un en avait l'idée, il ne t'y trouverait pas…

Remus leva les yeux vers Rogue.

-Severus es-tu sûr de vouloir faire ça ?

Rogue rangea sa baguette dans sa poche et tendit la main vers Lucius pour l'aider à se lever. Malefoy la prit et la serra fortement. Il planta son regard implacable dans celui de Rogue, les yeux à demi fermés, un rictus à la bouche.

-Je savais que je pouvais compter sur toi, mon très vieil et très cher ami…

-C'est la moindre des choses en effet… murmura Rogue sur un ton désenchanté.

Brutalement, un tonnerre roula de la cheminée. Un long cri d'exultation. Maugrey brandissait sa baguette sur Rogue et Lucius. Il paraissait bondir à travers la pièce. Il repoussa Harry stupéfait derrière lui et lui enleva sa baguette des mains. Il la pointa sur Remus et dit : Expelliarmus. Remus poussa un cri de douleur quand son dos cogna contre l'armoire qui menaça de tomber sur lui. Sa baguette roula au milieu de la pièce, ainsi que celle de Lucius. Malefoy eut l'œil dessus.

-Accio baguettes ! cria Maugrey dans une joie sauvage.

Elles vinrent dans sa main. Harry se précipita vers Remus. Il le fit asseoir alors qu'il tenait ses côtes. Cela n'avait duré que quelques secondes. Les quatre baguettes à la main, Maugrey tenait en joue Malefoy et Rogue debout devant le lit.

-On le croyait fini, le vieux Fol-Œil, ricana l'ancien Auror. Mais il a encore de la ressource.

Il fit un signe de tête à Harry.

-Sors de là, mon garçon. Ecarte-toi de lui ! Va prévenir Dumbledore. Je veux qu'il voie cela. Son protégé pris en flagrant délit de trahison. Un Loup-garou spécialiste de la rétention d'information et un dangereux évadé d'Azkaban… Après cela, ton sort est scellé, Severus Rogue…

Maugrey éclata d'un rire aigre.

-Dépêche-toi, Harry…Sors de cet endroit. Ta place n'est pas ici ! C'est lui, une fois de plus qui t'a entraîné en cet endroit… pour te livrer peut-être à cette ordure…

-Maugrey, non… fit le jeune homme.

-Alastor, haleta Remus encore sous le choc de l'Expelliarmus. Vous ne comprenez pas…

-Oh mais oui ! Oui je comprends très bien… Ce n'est guère difficile d'ailleurs. Voici un terroriste recherché depuis près d'un an, un membre de notre organisation qui se refuse à obtempérer depuis plusieurs mois, et un traître…

La voix de Maugrey se fit plus amère. Son œil magique détailla Lucius longuement avant de venir se poser sur Rogue furtivement :

- Un traître ! Voilà ce que tu es Severus Rogue ! J'ai toujours dit à Dumbledore qu'il ne fallait pas te faire confiance…

Il avança d'un pas vers Rogue, tout en surveillant Lupin de son œil artificiel.

-Maugrey vous êtes ridicule… commença Rogue le regard fixé sur les quatre baguettes.

Il n'avait aucun besoin de ses dons de légilimancie pour savoir que le vieil Auror mourrait d'envie de le frapper mortellement, sur-le-champ.

-Ridicule ? se mit à rire à nouveau Maugrey Fol-Œil. Qui est ridicule ? Qui est parvenu à te surprendre, sale petit cafard des cachots… ? Je t'avais dit que je te surveillais de près. J'ai encore de fidèles collaborateurs au Ministère… Ta cheminée était sous surveillance, tu l'avais oublié ? Ou bien la joie de revoir un vieux compère l'a emporté sur le danger… J'ignore qui a fait connecter cette cabane au réseau, sans que j'en sache rien… mais les sortilèges étaient vraiment simples à déjouer…Je mettrais la main sur ce félon-là aussi !

La voix inquiète d'Harry interrompit le monologue du vieil homme.

-Professeur…

Rogue tourna la tête vers Harry penché auprès de Remus. Ce dernier avait presque perdu connaissance. Harry le soutenait pour qu'il ne glissât pas de son siège. Sa chemise était en sang. Avant que Rogue eût esquissé un geste, Maugrey avait levé sa baguette, son œil bleu électrique rivé sur Harry et Remus.

-Non ! Non ! Professeur Rogue… se moqua-t-il. Ça m'en fera un de moins à surveiller le temps que les Aurors arrivent. Laisse-le, je t'ai dis, Harry ! Il ne tombera pas plus bas que le sol ! Et va prévenir Dumbledore !

Harry se releva lentement. Il fallait faire quelque chose. Maugrey, il en était certain à présent avait complètement perdu le sens des réalités. Harry craignait, s'il partait, de ne retrouver que des cadavres lorsqu'il ramènerait Dumbledore. Maugrey avait quatre baguettes en main et pas mal de ressource encore… Il lui fallait réfléchir et vite. Et garder l'œil sur Malefoy toujours auprès de Rogue, presque à le toucher. Il n'aimait pas ce petit éclair au fond de ses yeux à demi fermés. On aurait cru du dédain encore, mais Harry sentait la malice en lui. L'homme était aux aguets.

-Non ! dit clairement Harry. Je ne vous laisserai pas faire de mal à quiconque dans cette pièce, Maugrey.

Maugrey fronça les sourcils.

-Non ? fit-il avec un étonnement feint.

Son œil valide ne quittait pas Rogue. L'autre était fixé sur Harry.

-Voici donc ce que tu enseignes à ce garçon, Professeur Rogue ? La sédition ? Cela ne m'étonne guère !

-Potter ! gronda sourdement Rogue. Allez chercher le Directeur… Lui seul pourra démêler cette situation…

-Il vous tuera tous dès qu'il n'aura plus de témoin…

- Potter ! insista Rogue avec colère.

-Mais non ! Mais non ! les interrompit Maugrey d'une voix doucereuse.

Son sourire dément fit peur à Harry. Rogue crispa les poings. Harry le regardait intensément. Il lâcha précautionneusement Remus qui glissa de son siège et s'affala au sol. C'était à lui de faire quelque chose. Il savait que Maugrey ne tenterait rien contre lui. Le jeune homme s'avança vers le milieu de la pièce, sous l'œil magique du vieil Auror.

-Ne t'approche pas davantage, mon garçon, le prévint Fol-Œil quand il eut dépassé l'armoire.

Harry s'arrêta. Maugrey ne lui ferait certainement pas de mal, mais il pouvait l'immobiliser un moment. Il ne quittait pas le regard de Rogue.

A tous les deux, avec l'ancienne magie, ils pourraient aisément désarmer ce vieux fou. Ensuite, ils pourraient apporter leurs soins à Remus. Restait le problème de Malefoy, mais Rogue trouverait bien un moyen… Et puis, ils auraient tout le temps de faire venir Dumbledore et de tout lui expliquer…

- Peut-être qu'un mauvais sort pourrait m'échapper par inadvertance dont celui-là pourrait être victime… continuait Maugrey sur ton sardonique.

Il désigna Lucius Malefoy d'un geste bref des baguettes. Celui-ci pâlit un peu.

-Mais ce n'est pas grave, poursuivait Maugrey. Mort ou vif ! Ahahahah ! Plus mort que vif, pas vrai, Lucius… L'odeur de la sueur, tu dois en avoir l'habitude depuis quelques mois que tu fuis et tu te caches de tes anciens amis… Tu sais que c'est grâce à cette odeur qu'ils te suivent à la trace ? Crois-moi, il vaut mieux mourir par mes mains que par celles de ton maître… Un seul sortilège et tes tourments seront terminés…

-Vous n'êtes qu'un vieux fou !

La voix de Malefoy était nette et coupante malgré la peur qui émanait de lui. Harry sentit qu'il allait faire quelque chose. Maintenant !

-Accio !

Lucius Malefoy tendit les doigts vers la baguette dans la poche de Rogue. Maugrey hurla un stupéfix qui frappa le lit. Rogue s'était jeté en arrière. Malefoy avait bondi sur Harry. Il le tenait aux cheveux et l'attirait vers lui comme pour s'en faire un bouclier, la baguette pointée sur le jeune homme.

-Mon Maître sera ravi de voir ce que je lui ramène… dit-il dans une joie mauvaise. Voilà de quoi payer toutes les fautes qu'il pourrait me reprocher…

Harry sentait la pointe de la baguette sur son cou. Il suffisait d'un seul sortilège pour lui faire perdre conscience et il se retrouverait devant Voldemort. Il ferma les yeux. Comment pourrait-il échapper à l'étreinte des doigts de Lucius sur ses cheveux ? Cependant, le rire de Malefoy se changeait en un cri de rage. Un autre rire lui répondit, qui se finit en une quinte douloureuse. Allongé au sol, Remus trouvait encore la force de rire.

-Me prends-tu pour un amateur, Malefoy… se moqua-t-il d'une voix éteinte. Les sortilèges anti-transplanage c'est pas fait pour les scroutts…

Malefoy resserra ses doigts dans les cheveux d'Harry et tira sur son cuir chevelu avec hargne. La douleur envahit la tête d'Harry. Sa cicatrice tiraillait. La pièce prit une teinte rouge et un silence bourdonnant emplit les oreilles du jeune homme. Il entendit un Expelliarmus féroce. Et un autre cri ou deux, peut-être. Quelqu'un hurlait le nom de Maugrey. Harry mit les mains en avant. Il vit les baguettes sauter des mains de Maugrey et tourner lentement dans la pièce. Un souffle passa près de sa joue dans un sifflement assourdi. La main de Malefoy se retint à ses cheveux. Il eut mal. Il ne vit plus que du rouge, comme un cri de douleur et de rage.

Il se sentit tomber en arrière. Le corps de Malefoy amortit sa chute. Le bruit revenait à ses oreilles. Un bruit de course et un drôle de gargouillis. Remus ! Remus était en train de s'étouffer ! Il se débattit pour sortir sa tête de l'étreinte de la main de Malefoy. Il roula sur le côté et faillit se cogner la tête contre le pied de l'armoire. Il se releva, prêt à courir vers son ami. Il tituba.

Dumbledore était là penché sur le corps de Maugrey. Harry ne voyait que les jambes tressautantes du vieil homme. Sa griffe en acier faisait un drôle de cliquetis sur le plancher. Les gargouillis venaient de cette direction, derrière le manteau bleu du Directeur. Rogue avait relevé Remus et le tenait debout devant les deux hommes à terre. Harry fit un pas vers eux et son pied rencontra un objet sur lequel il manqua glisser. Il se baissa pour le ramasser. C'était l'œil magique de Maugrey. Il avança encore. On n'entendait plus le cliquetis de la jambe postiche sur le plancher en bois. Dumbledore releva vers Harry un visage ému. Il lui tendit l'œil. Le vieil homme secoua la tête.

-Non, Harry ! fit Dumbledore.

Il voulut se relever pour empêcher le jeune homme de voir le corps de Maugrey. Mais Harry baissa les yeux comme Dumbledore fermait ceux d'Alastor Maugrey, dit Fol-Œil. Une terrible nausée lui vint et un violent tremblement le prit. Maugrey était étendu sur le sol, les bras en croix, une baguette fichée au travers de la gorge.

Severus Rogue approcha la chaise près de la cheminée et fit asseoir Remus dessus le temps qu'il s'occupait de Lucius Malefoy. Ce dernier était lui aussi étendu au sol, près du lit. Harry regarda le professeur s'agenouiller près de celui qui était venu chercher refuge auprès de lui. Il le voyait faire des gestes sans aucun sens. A ses côtés, Dumbledore faisait apparaître une couverture qu'il étendait sur le corps de Maugrey. Là-bas, Rogue soulevait la tête de Malefoy. Ses mains étaient en sang. Il eut conscience que Remus se tournait vers lui et lui parlait. Il ne savait pas ce qu'il lui disait. Il voulut se retenir à la table derrière lui. La voix qui appelait Severus Rogue était lointaine. Il lâcha l'œil de Maugrey. Le son mat des rebonds retentit dans la tête prête à éclater du jeune homme. Puis il n'y eut plus rien.

Harry ouvrit les yeux brusquement, comme au sortir d'un cauchemar. Sauf que ce n'était pas un cauchemar. C'était la réalité. Les murs décrépis de la chambre de Remus dans la Cabane Hurlante lui confirmaient qu'il n'avait pas rêvé. Il avait bien lancé ce sortilège qui avait tué deux hommes, guidé par la colère, la haine et la peur. Des chuchotements lui parvinrent de sa droite. Il voulut tourner la tête. Un vertige le prit bien qu'il fût allongé sur le lit. Une crampe violente lui tordit le ventre. Il se redressa vivement. Il se leva et courut jusqu'à la porte.

-Au fond du couloir à gauche ! lui cria Remus.

Il n'osait revenir dans la pièce où les trois hommes l'attendaient. Il avança dans le couloir lentement. Sa tête tournait encore un peu. Le malaise ne le quittait pas. Les voix parlaient bas dans la chambre. L'effort qu'il faisait pour entendre lui coûtait.

-Il l'a reconnu, disait la voix de Dumbledore. Pas immédiatement, il est vrai. Mais que voulez-vous, Abelforth est plutôt méfiant de nature… et un pauvre hère, sale et dépenaillé avec une bague de ce genre au doigt… Il a d'abord cru qu'il l'avait volée et il l'a tenu à l'œil… Un tel larron dans son établissement, ce n'était pas pour lui plaire. Et puis, les armes lui rappelaient vaguement quelque chose. Et cette manière de se déplacer et de regarder autour de lui. Un peu trop aristocratique pour un habitué des gargotes et des bars louches… Mais il m'a fallu du temps pour démêler tout cela… Abelforth n'est pas homme de détails. Il m'a juste fait dire qu'il avait repéré un suspect… et qu'il pourrait être Lucius Malefoy. J'ai du reconstituer mot à mot son histoire et en déduire que la Cabane Hurlante était sa destination.

-Mais, par Merlin ! qu'est-il allé faire à la Tête de Sanglier ! s'exclama Remus.

-Un repas chaud, un bon feu, des nouvelles… soupira Dumbledore. Quand on fuit depuis trop longtemps, c'est ce qui manque le plus… Les hommes sont ainsi fait : ils recherchent la compagnie de leurs semblables. Surtout quand ils savent qu'ils vont en être privé pour très longtemps.

Il soupira encore.

-Quand je vous ai fait appeler, Severus, et qu'on m'a dit que vous étiez enfermé dans votre bureau et que vous ne donniez aucune réponse… J'ai craint qu'il ne soit déjà trop tard. Hélas, j'ai trop tardé…

-C'est ce petit idiot de Potter qui a trop tardé ! ragea Rogue. Par deux fois, on lui demandé d'aller vous chercher…

-Ne sois pas injuste avec Harry, Severus, tenta de le calmer Remus. C'est justement parce que tu as demandé à Harry d'aller chercher Dumbledore que Malefoy a tenté sa chance. Il a compris à ce moment là qu'il était perdu : où il mourrait de la main de Maugrey avant la fin de l'heure, où il se retrouvait prisonnier de Dumbledore… J'ai vu son regard. J'ai maudit cette douleur qui me laissait dans cette semi-inconscience ! Mes forces m'abandonnaient… quand j'ai pu parler enfin, il était trop tard pour vous avertir.

Dans le couloir, Harry s'appuya au mur. Il l'avait vu ce regard lui aussi. Comment s'était-il laissé surprendre ainsi ?

-Je vais prévenir Arthur, reprenait la voix de Dumbledore. Nous enlèverons les corps dans la nuit. Mais vous ne pouvez rester ici, Remus… Non ! Il faut refermer cette plaie à défaut de la guérir.

-Où voulez-vous que j'aille ?

-Hagrid sera heureux de vous accueillir… au moins pour cette nuit. Demain, nous aviserons.

-Demain je reprends possession de ma demeure ! Je suis fort bien ici ! J'ai remis les planches de la porte à leur place. Cela reste un endroit sûr…

-Remus, cet endroit ne vous vaut rien…

-Il vaut assez pour ce que j'ai à faire ! Inutile de revenir là-dessus…

La voix de Lupin était ferme et sèche. Harry lui avait rarement entendu ce ton-là. Surtout avec Dumbledore. Dans le silence qui suivit, le jeune homme sentit que sa présence était découverte.

-Entre donc, Harry…

Harry obéit.

Remus était assis près de la cheminée, Dumbledore devant lui. Rogue leur tournait le dos, le regard perdu dans l'âtre vide. Les deux corps sans vie gisaient à la place où ils étaient tombés, recouvert chacun d'une couverture. Dumbledore appela de la main la seconde chaise de la pièce et la désigna à Harry. Celui-ci n'eut pas la force de refuser. Ses genoux le trahirent au moment où il s'asseyait.

-Professeur… balbutia-t-il. Je ne voulais tuer personne…

-Je le sais, Harry, murmura Dumbledore.

-Vous allez me livrer à la justice magique ? demanda le jeune homme.

Il songea qu'il était majeur et que c'était la prison qui l'attendait. Il eut un nouveau vertige. Comment allait-il pouvoir vaincre Voldemort s'il était à Azkaban ? Et ses amis qu'allaient-ils penser ? Et Ellen ? Il ne la reverrait plus jamais. Et non seulement, il ne la reverrait jamais, mais il l'abandonnait à son sort, face à Drago et à l'ordre nouveau que Voldemort ne manquerait pas d'instaurer quand lui-même se serait fait assassiner dans sa cellule par le Maître des Ténèbres, loin de toute protection, alors qu'il n'avait pas fini sa formation…

Il l'avait trahie, elle, et tous ceux qui comptaient sur lui… parce qu'il n'avait pas voulu obéir. Il voulait éviter les morts ! Rogue avait raison de le croire prétentieux et suffisant… Comment avait-il pu croire qu'il était capable d'éviter les morts ? C'était lui qui portait la mort dans son sillage.

Ses mains se mirent à trembler. Il croyait pourtant maîtriser la puissance de son bouclier. Il s'était entraîné avec Algie Londubat… Il avait travaillé dur pour ne plus laisser la magie agir pour lui. Il n'était même pas capable de dominer ses pouvoirs.

-Harry ? Tu m'écoutes ?

Le jeune homme leva des yeux remplis de panique vers Dumbledore. Le Directeur se tenait devant lui, grave et soucieux.

-Harry, ce n'est pas toi qui les as tués…

-Mais… Comment alors ?

Il tourna instinctivement la tête vers les deux couvertures.

-C'est moi, Professeur, c'est moi qui ai lancé le bouclier qui a frappé Maugrey… Je ne voulais pas le tuer. Ni lui ni… personne. Je voulais juste me protéger de l'Expelliarmus de Maugrey… Je n'ai même pas cherché à le lui renvoyer…

-Harry, répéta Dumbledore doucement. Ce n'est pas Maugrey qui a lancé l'Expelliarmus.

-Maugrey a jeté le Stupéfix, confirma Remus. Et avec les quatre baguettes, crois-moi, ça aurait fait mal, vu la puissance du sorcier qu'il était, et à cette distance… Cela ne m'étonne pas que vous soyez tombés tous les deux en arrière, toi et Malefoy. Ni qu'il se soit brisé la nuque et troué le crâne contre le sommier. Tu as eu de la chance, Harry de tomber sur lui. Ton bouclier a amorti la puissance des sortilèges, mais vous avez été frappés quand même.

-Le Bouclier lui a renvoyé ses Stupéfix… ? bredouilla Harry.

Dumbledore secoua la tête.

-Le bouclier a absorbé les sortilèges, mais il a renvoyé le souffle… C'étaient des sorts très puissants et la magie que tu pratiques est supérieure encore. Mais ce n'est pas ce qui l'a tué.

Harry prit sa tête à deux mains.

-Vous ne comprenez pas Professeur, c'est moi qui aie fait cela ! C'est comme avec le Professeur Londubat… Je lui ai fait changer ses sortilèges ! Il a peut-être crié un Stupéfix mais je l'ai obligé à lancer des Expelliarmus ! C'est ça qui a désarmé Malefoy et…

Dumbledore leva la main dans un geste apaisant.

-Harry, ce ne sont pas les sortilèges de Maugrey qui ont désarmé Lucius… Tu as levé ton bouclier quelques secondes plus tard, tu les a empêché de vous atteindre tous les deux, mais tu n'as pas agit sur eux… Du moins pas ainsi que tu le crois…

Le cœur d'Harry se serrait à lui faire mal dans sa poitrine qui lui semblait devenir trop étroite au fur et à mesure que Dumbledore parlait. Il comprenait les mots que le vieil homme prononçait mais ils n'avaient aucun sens.

- Je ne comprends pas Professeur… Comment la baguette de Malefoy s'est retrouvée dans la gorge de Maugrey ? Et qui a crié cet Expelliarmus dont j'ai voulu me protéger.

-Moi ! fit Rogue.

Il se tourna lentement vers les trois hommes qui lui faisaient face à présent.

-Et moi… ajouta Dumbledore doucement. Juste au moment où j'arrivais, j'ai vu Maugrey lever ses baguettes sur toi… et Lucius Malefoy lever la sienne sur Maugrey… Nous avons tous jeté un sort en même temps… et quelques dixièmes de secondes plus tard tu as lancé le tien.

Harry leva les yeux vers Rogue. Cet Expelliarmus qu'il avait entendu, c'était le sien. Qui avait-il voulu désarmer ? Maugrey ou Lucius ?

-Les deux ! répondit Rogue sur un ton tranchant.

Harry sentit la colère contre cet homme qui lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il n'avait aucune envie de fermer son esprit. Il ne voulait pas garder en lui ce trouble qui lui donnait encore la nausée. Rogue poursuivait, insidieux et vipérin.

-C'est la puissance de votre sortilège qui a propulsé la baguette que Lucius avait en main vers Maugrey… la transformant en un trait mortel. Un carreau de l'arbalète d'Hagrid n'aurait pas été plus efficace.

Au fur et à mesure que Rogue parlait un haut le cœur montait des entrailles d'Harry.

-Severus ! fit posément Dumbledore.

- Il faut mettre ce jeune écervelé face à ses responsabilités, Professeur… Vous le protégez depuis trop longtemps… Vous ne serez pas là quand il sera face à Celui-Qui-Veut-Sa-Mort… Vers qui se tournera-t-il pour remettre de l'ordre dans le chaos qu'il aura encore une fois engendré ? Sa stupide arrogance ne peut rester impunie !

Harry se leva d'un bond devant le professeur de potions.

-Vous voulez m'entendre dire que j'ai tué ces deux hommes ? lui cria-t-il au visage. Alors je le dis ! J'ai tué Maugrey Fol-Œil et Lucius Malefoy !

Les yeux de Rogue brillèrent d'un éclat farouche.

-Non Potter ! Je veux vous entendre dire que vous avez failli tout gâcher comme d'habitude ! Je vous avais pourtant prévenu que je ne tolèrerai plus aucune de vos pirouettes de haute voltige ! Et pas plus tard que le soir même vous recommencez ! Vous n'êtes qu'un sale gamin irresponsable !

-ASSEZ !

Dans un sursaut, Harry et Rogue se tournèrent vers Remus. Lupin était debout, blême et tremblant. Dumbledore voulu tendre la main vers lui. Il le repoussa d'un geste brusque.

-Severus ! Qu'essaies-tu de faire ? Crois-tu que faire partager ta culpabilité à cet enfant soulagera ta conscience ? Tu sais très bien que non ! Cherches-tu à lui mettre en tête qu'il lui est facile de donner la mort ? Il n'a pas besoin de cela ! Il ne pense qu'à la mort ! Celle de ceux qui l'entourent, la sienne aussi ! Et toi, Harry ! Que t'arrive-t-il ? Es-tu vraiment aussi fat et prétentieux que Severus le clame ? Apparemment oui ! puisque tu t'imagines avoir pu prendre à toi tout seul la vie de deux grands sorciers comme Alastor Maugrey et Lucius Malefoy !

-Oh mais Potter va encore nous dire qu'il ne l'a pas fait exprès ! cracha Rogue.

-Sans doute ! cria Harry. Mais ce n'est pas ma baguette qu'on a retrouvé dans le cou de Maugrey, c'est la vôtre ! Vous mourriez d'envie de le faire taire à jamais ! Cela vous arrange, n'est-ce pas, que Potter n'ait pas fait exprès de tuer ces deux-là !...Monsieur ?

Remus leva les bras au ciel comme pour le prendre à témoin.

-Et vous ne dites rien ! Reprocha-t-il à Dumbledore.

-Le feu s'éteint de lui-même quand il n'a plus rien à brûler, Remus, répondit calmement le vieil homme. Il ne faut pas le laisser couver. Nous sommes là pour disperser les braises, s'il le fallait vraiment… Mais nos deux amis sont tous deux assez raisonnables pour savoir jusqu'où il leur est possible d'aller sans mettre en danger, et eux-mêmes et la mission qu'ils ont en charge…

Rogue haussa les épaules et se détourna.

-Si vous le croyez, Professeur, moi j'en doute fort ! gronda Remus, le front contre le linteau de la cheminée.

La colère d'Harry retomba brusquement. Il se sentait épuisé. Il se laissa aller sur sa chaise. Lupin s'appuya au mur, soulagé et las.

-Vous savez, Professeur, dit-il avec un vague sourire, je connais un sortilège d'Extincto qui aurait marché tout aussi bien…

Dumbledore lui rendit son sourire.

-Sans doute, Remus, sans doute… Mais parfois, il vaut mieux laisser ceux qui se cherchent se trouver.

Harry et Rogue haussèrent chacun les épaules.

-Bien ! reprit Dumbledore. Asseyez-vous, Remus !

Il fit un geste impératif et Remus obéit.

-Severus ?

Rogue secoua la tête, d'un air ombrageux. Dumbledore sortit sa baguette et fit apparaître un pliant de chintz sur lequel il s'assit.

-A présent, il faut agir avec circonspection… Remus vous irez chez Hagrid pour la nuit, et peut-être même pour le week-end. Pas d'imprudence…

Dumbledore capta le geste de doute de Rogue.

-Hagrid est fort capable de tenir sa langue, assura le Directeur. Et il sera ravi d'avoir de la compagnie.

Cette fois, ce fut Remus qui fit une grimace. Il sourit à Dumbledore.

-Va pour la compagnie d'Hagrid. J'en ai connu de pire !dit-il. Mais qu'allez-vous faire des corps d'Alastor et de Malefoy ?

Dumbledore soupira.

-Arthur et moi les transporterons dans le Manoir des Malefoy. Tout le monde connaissait la fureur que ce vieux Maugrey mettait à poursuivre Lucius… Personne ne s'étonnera de savoir qu'ils se sont entretués…

Rogue et Harry levèrent les yeux vers lui :

-Ce qui n'est autre que la vérité, assura Albus Dumbledore. C'est la puissance des quatre Stupéfix de Maugrey qui a projeté Malefoy contre le lit. Il est malencontreusement très mal tombé. Quant à Alastor, c'est la baguette que tenait Lucius qui l'a tué. Nos interventions respectives n'ont fait que renforcer un processus déjà bien entamé… Il ne faut surtout pas qu'on apprenne que Lucius était si près de Poudlard. Ni qu'il venait chercher refuge près de vous, Severus. Le nom de Remus doit être tu, et celui d'Harry également. Je ne dis pas que je suis fier de la mise en scène macabre dans laquelle je vais entraîner Arthur Weasley. Mais il nous faut préserver la sécurité de l'Ordre. Je ne crois pas qu'il serait bon qu'on sût que des membres de celui-ci sont mêlés, si peu soit-il, à la mort de Maugrey. Nous perdons un élément de poids, j'ai le regret de le dire… Et je suis sûr que certains fêteront sa mort comme beaucoup ne la pleureront pas… même parmi les siens. Je suis même certain que Tom aura une pensée émue pour Lucius quand il apprendra leur fin à tous deux.

-Au moins aura-t-il droit à une oraison funèbre… murmura Rogue.

-Drago va pouvoir tirer gloire de la mort très utile de son père, fit Harry sur un ton amer.

Rogue releva la tête. Une moue d'appréhension naquit sur ses lèvres.

-Encore de mauvaises nouvelles à annoncer, Monsieur, dit Harry.

Remus fronça les sourcils avant de comprendre qu'Harry ne se moquait pas cette fois.

-Plus que vous ne croyez Potter… car je suppose que je vais devoir garder pour moi cette mauvaise nouvelle jusqu'à ce que la découverte des corps soit officielle. Il serait malvenu de laisser deviner à Malefoy junior que nous savions avant tous qu'il n'avait plus de père. N'est-ce pas, Potter… Vous saurez tenir votre langue jusqu'à…

Rogue jeta un coup d'œil à Dumbledore : demain ?

Le Directeur hocha la tête :

-Je pense que cela suffira. Arthur et moi ferons le nécessaire pour que les corps soient découverts le plus vite possible. Je vous ferai savoir, Severus, quand vous pourrez prévenir le jeune Drago.

Rogue refit une grimace. Harry se demanda comment le jeune Drago allait réagir à cette annonce. Il espérait que, cette fois, il n'aurait pas à en être le témoin involontaire.

-Voilà sans doute qui va l'inciter à vouloir en savoir davantage, reprit Harry. Les allers-retours vers la Forêt Interdite n'ont pas fini de tenir Ronan et Firenze sur le qui-vive…

Remus leva brusquement la tête vers Harry. La surprise s'étendit de son regard à tout son visage quand il constata que ni Dumbledore ni Rogue ne sursautaient à ses paroles.

-Tu as rencontré Ronan ? Tu es allé dans la Forêt Interdite ? souffla-t-il d'une voix blanche.

Rogue renifla :

-Potter a entraîné ce soir Ellie McGregor dans la Forêt sur les traces de cet imbécile de Goyle !

-Je n'ai pas entraîné McGregor ! se défendit Harry. Et je croyais que vous ne nous croyiez pas quand nous vous avons dit que nous avions vu Goyle aller chercher un message dans la Forêt !

-Vous n'avez pas à connaître ce genre de choses ! aboya Rogue. Ce ne sont pas vos affaires ! Et encore moins celles de Miss McGregor. Veuillez la tenir hors de ces histoires !

-Parce que vous croyez que c'est moi qui l'oblige à se coltiner avec Malefoy ! Je ne voulais même pas qu'elle vienne dans la Forêt ! Mais elle est plus têtue qu'une mule !

-Oui… fit Dumbledore sur un ton badin. Aussi tenace qu'un pied de bruyère, cette petite… C'est de famille… Je me souviens… Angus McGregor s'est battu un jour, alors qu'il était en Deuxième Année contre trois élèves de Septième parce qu'il refusait de leur céder le pas au seuil d'une classe. Ils ont fini tous les quatre à l'infirmerie. Il n'a jamais été Préfet, à cause de son fichu caractère. Je suis heureux toutefois de constater que son arrière petite-fille a plus de finesse que lui en cette matière…

Harry leva un sourcil. Rogue le devança :

-Vous trouvez, Monsieur ? renifla-t-il. Alors que fait-elle dans mon bureau pour effectuer une retenue tous les soirs depuis la rentrée ou presque ? Sauf quand elle se promène dans la Forêt Interdite avec Potter à la poursuite de comploteurs réels ou imaginaires ?

-C'est juste, approuva Dumbledore. C'est une activité fort curieuse en effet. De mon temps quand un jeune homme entraînait une jeune fille dans la Forêt Interdite, ce n'était certes pas pour prendre au piège un adversaire imprudent. Les préoccupations des jeunes gens de l'époque que nous vivons m'inquiètent, mes amis… Ce n'est pas la guerre qu'ils devraient avoir en tête…

La tête de Rogue dépeignait la plus profonde perplexité. Remus se tenait la bouche, un œil sur Severus, l'autre sur Harry. Le jeune homme également paraissait stupéfait. Il rougissait et pâlissait tour à tour, au fur et à mesure des paroles du Directeur.

C'était une situation surréaliste. Comment en étaient-ils arrivés à parler de McGregor, avec Rogue et Dumbledore, alors que deux corps gisaient tout près d'eux. Deux corps, l'un allié, l'autre ennemi, qu'il n'appréciait cependant pas plus l'un que l'autre. La disparition de l'un et de l'autre ne lui causait qu'un malaise du à la culpabilité qu'il ressentait malgré les explications de Dumbledore. Il ne se sentait pas affligé pour Maugrey, qu'il avait admiré pourtant ; ni satisfait de celle de Malefoy. Au contraire, il sentait confusément que cette mort, si elle était une conséquence quasi directe de l'attaque des Dursley, aurait elle-même toute une série de conséquences qu'il ne faisait qu'entrevoir. Il eut l'espoir qu'avec Lucius Malefoy la haine d'Ellen s'éteindrait-elle aussi. Quant à Nott, quelle serait sa réaction ? Et Drago ?

Les trois hommes parlaient encore. Harry surprit le nom de Firenze et de Pettigrew. Ils étaient déjà passés à autre chose.

-Drago sera-t-il autorisé à assister aux obsèques de son père ? demanda-t-il brusquement sans se soucier d'interrompre ses aînés.

-Bien sûr ! sursauta Rogue, outré.

-Au nom de quoi voudrions-nous l'en empêcher ? questionna Dumbledore sur un sourire apaisant.

-Ne craignez-vous pas qu'il ne reçoive des instructions pendant son séjour hors de l'école ?

-C'est possible, en effet, acquiesça le Directeur. Mais nous n'y pouvons rien. Nous redoublerons de vigilance, c'est tout.

A ces derniers mots, il y eut comme une gêne. Un écho retentit dans l'esprit d'Harry. Vigilance constante ! Malgré lui, il tourna la tête vers la couverture au milieu de la pièce.

-Une cérémonie sous surveillance également ? demanda Harry en désignant du menton le corps de Maugrey.

-Hélas… soupira Dumbledore. L'Ordre ne pourra rendre un hommage collectif à l'un de ses membres les plus importants, du moins l'un de ceux qui ont contribué à son organisation première. Ce serait trop facile pour Jedusor de nous envoyer ses Mangemorts pendant que nous serions en train de nous recueillir et d'honorer le souvenir de notre ami. Les mots de « plus stricte intimité » n'auront jamais plus de sens…

-Il n'avait plus de famille, je crois… dit Remus d'une voix lasse.

-Ni plus beaucoup d'amis… continua Rogue. Je veux dire, qu'il avait perdu beaucoup d'amis durant la première guerre…

-Trop, murmura Dumbledore.

Il semblait le plus ému des quatre hommes soudain silencieux. Ils tournèrent leurs regards vers le corps étendu à quelques pas.

-Allons, fit Remus en toussotant. Il faut partir. On va s'inquiéter de votre absence.

Il se leva et ouvrit l'armoire pour jeter dans un vieux sac quelques vêtements dont il aurait besoin. Il changea de chemise. La sienne était tachée de sang.

-Je ne veux pas effrayer Hagrid, dit-il en souriant tristement.

Il se rhabilla rapidement et accrocha son sac à son épaule. Dumbledore se leva lentement sur un dernier regard sur les deux corps sans vie.

-Vous avez compris, Potter, disait la voix de Rogue. Pas un mot sur la mort de Lucius Malefoy… Et ne prononcez pas le nom de Maugrey ! Je saurai d'où vient la fuite, de toutes façons…

-Oui, Monsieur, répondit de mauvaise grâce Harry.

-Alors cessez de faire cette tête maussade… Ne dirait-on pas que vous portez toute la misère du monde sur vos épaules, Potter… Non, Potter, nous reprenons le même chemin… d'ailleurs j'attends avec impatience que vous m'expliquiez comment vous avez réussi à arriver jusqu'ici, étant donné que seule la cheminée de mon bureau est connectée à la Cabane…

-Heu… tout de suite, Monsieur ?

Rogue et lui passèrent dans la cheminée. Le Professeur jeta une poignée de poudre et ils disparurent dans un éclair.

Remus se dirigea vers la porte et Dumbledore le suivit. D'un geste las de la main, le vieil homme éteignit une à une les lumières de la chambre. Il referma la porte derrière lui.

-Ainsi reconnaît-on le temps des troubles et du chaos, reprit-il au bout d'un moment. Quand les hommes ne prennent plus le temps de pleurer leurs morts…


RAR : Merci à tous ! Bienvenue aux nouveaux lecteursqui nous ont rattrapé !

cemeil : Quelque chose de louche se trame. Si Goyle est venu tous les soirs de la semaine pour prendre ce parchemin, c'est que celui qui l'y envoie était très impatient de recevoir ses instructions. Ou informations peut-être ? cà ne me dit rien qui vaille tout ceci… Forcément… Remus a une surprise… une surprise pour Rogue. Je doute que ce soit Pettigrow, il s'en serait occuper tout seul… alors quoi ? Une surprise… Et un Harry Potter en plus ! Un ! Il veut leur faire une surprise lui aussi ? A mon avis, il sera pas super bien accueilli. Mais qu'est-ce que c'est que cette surprise ? Je crois que la surprise a été pour plus de monde qu'on ne le croyait… A bah, pour une fois, je suis d'accord avec Ron ! « Il lui aurait fait sa fête tout seul ! » Ben il dit pas que des ronneries Ron… des fois…
Ellen McGregor ou comment mettre les deux pieds dans le plat… en même temps, évidemment. « Nous verrons ce qu'en dira Potter. » J'ai l'impression que çà va être vite vu. Tu crois que ça va être si simple que cela…

Pad : C'est toujours plus fort entre Ellie et Harry. C'est amusant de voir qu'il l'appelle d'abord McGregor, puis Ellen, puis Ellie Chaque fois un peu plus court, en effet…
Enfin, un mystère de plus : "le secret de la souche" lol. Hahahaha Un secret très éventé cependant… Ellie est vraiment un personnage incroyable. Une vraie Serpentard! J'adore son caractère, vraiment. J'espère qu'elle va continuer à te plaire…

Ayako : Roh la surprise se serait pas Lucius enrubanné dans du papier cadeau ? (enfin pê pas à ce point mais je garde l'hypothèses du blondinet, je doute en effet que la capture du Peter soit une surprise pour Sev, et si c'était une plante, il n'aurait pas besoin de rappliquer vite fait) Bingo ! Je vois mal Harry refuser l'acces de l'ordre à Ellie tout de mme, il pourraient ainsi combiner leur efforts et ne pas marché sur les plates bandes de l'autre (ça va être marrant à définir ces plates bandes ) Ho ! Plus que tu ne le crois… et de plus Ellie risque là de lui en vouloir à fond... ah à moins que ce soit Ze excuse pour ne pas être avec elle, mais le choix de celle-ci pourrait avoir de graves consequences... Des milliers de chemins… Pa de bol... Draco qui avait trouvé le moyen de pas se faire repérer bin il s'est fait reperer mwahahahahahaha... La théorie du grain de sable…

Kareja : Ouff! enfin j'ai réussi à tt lire avant que tu réecrive des chapitres! en fait g commencé ta fic y a qqes semaines et c t très long à lire! d'autant plus que tu écris à la vitese de la lumière ? Merci pour ton courage, et bienvenue à toi ! sinon...j'espère que Ellie sera bientôt avec Harry...il a besoin d'elle, tu ne crois pas? alors, please... Oui, mais c'est pas moi qu'il faut convaincre… A mon avis, rémus a trouvé le message...je verrai dans le prochain chapitre! C'était pas le message, mais ça le valait non ?

Lyane : Eh ben enfin! Il était temps qu'elle secoue le cocotier pour avoir les informations dont elle a besoin, Ellie. Et comme ça, elle comprendra peut-être les réticences de Harry dans sa relation avec elle. Et elle pourra essayer de le "convaincre" de passer outre. Disons qu'elle aura une gamme d'arguments un peu plus large…
Maintenant, je vais me demander pourquoi Remus a contacté Rogue comme ça. Ça doit être extrèmement important. Oui, c'est le moins qu'on puisse dire…
Mais Harry va se faire attraper, il avait pas plus discret comme moyen de les écouter? Je sais pas moi, une oreille à ralonge dans la cheminée? Oui, mais si Harry réfléchissait…
Juste une question: elle va être en retenue jusqu'à la fin de l'année maintenant, où Rigue lui laissera quelques soirées de libre? mdr, après un coup comme ça, ils va les bouffer, Harry et Ellie. Argh ! C'est le risque en effet !

Ayaminne : dis moi qu'il va dire oui! qu'il va lui avouer qu'il veut aussi faire partie de sa vie! qu'ils vont enfin y arriver! Hahahahahaha ! tant d'enthousiasme me confond…
car là Harry se trouve devant un superbe ultimatum! espérons que Ron ne gaffe rien, ni aucun autre! Ho heu ! pourquoi Ron encore ? Il n'a rien fait, Ron… !