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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 124

La Punition

Harry pénétra dans la Grande Salle sous les regards de nombreux de ses camarades qui se retournaient sur cette arrivée tardive. Il remarqua le Professeur McGonagall qui parut soulagée quand il entra. Il ne put s'empêcher de lancer un regard à la table des Serpentard. Malefoy lui adressa un sourire méprisant. Il se pencha vers ses camarades qui se mirent à rire. Harry eut un pincement au cœur. Il détourna les yeux. Ne surtout pas montrer qu'il savait… Il sourit furtivement à Ellen McGregor dont il sentait le regard fixé sur lui depuis son arrivée. Le sourire qui éclaira le visage de la jeune fille le réconforta plus qu'il ne s'y attendait. Elle se détourna de lui et allongea le bras pour donner une tape sur la tête d'un garçon de Sixième Année qui lançait des boulettes de pain sur Grenouille.

Harry s'assit à sa place, dans le silence. Dean et Seamus le contemplèrent étrangement. Neville faisait de même, sa cuillère à mi-chemin de sa bouche ouverte.

Ron et Hermione le regardaient avec une attention inquiète. Ils n'osaient cependant poser de questions alors qu'ils étaient encore à table. Ginny, un peu plus loin, essayait d'attirer son attention. Il lui fit un signe de la main pour la tranquilliser. Il essaya de manger un peu, mais son estomac noué et les regards insistants des garçons en face de lui le gênaient grandement. Enfin, Neville se décida. Il reposa sa cuillère à côté de son assiette.

- Tu t'es battu ? demanda-t-il avec autant d'appréhension que d'avidité.

-Avec qui ? voulut savoir Seamus.

-Je ne me suis pas battu, répondit Harry qui se demandait comment il allait faire pour s'en sortir sans dévoiler quoi que ce fût.

-Tu as des marques sur le visage et sur le front, fit remarquer Dean, effaré.

-J'ai traversé la haie pour aller chez Hagrid et je me suis griffé le visage, dit Harry, très vite.

Quel imbécile ! Pourquoi n'était-il pas allé vérifier son apparence avant de se montrer ? McGregor n'avait plus une trace sur son visage. Quelque sortilège de Coquette sans doute avait effacé les preuves de leur escapade dans la Forêt. Non, pas escapade ! Filature ! Oui, filature sonnait mieux ! Surtout pour un futur Auror.

Il maîtrisait pourtant les illusions, il aurait pu se rendre plus présentable… et éviter surtout les questions indiscrètes de ses camarades.

-Ce que tu es maladroit… fit Neville.

-Complètement empoté oui ! se mit à rire Seamus un peu hésitant toutefois.

-Je t'arrangerai ça tout à l'heure, dit Hermione pour couper court. Un peu de pommade pour la nuit et demain il n'y paraîtra plus…

-Merci Hermione, murmura Harry.

Il baissa la tête sur son assiette.

Dean continuait à le regarder ne pas toucher à son repas.

-C'est à cause de Rogue que tu es en colère ? demanda-t-il.

-Je ne suis pas en colère ! s'énerva Harry.

Ils ne pouvaient donc pas le laisser faire semblant de manger en paix ?

-Il t'a mis en retenue ? insista Dean.

-Mais pourquoi m'aurait-il mis en retenue !

-Je sais pas… répondit Dean. Mais Grayson cherchait McGregor partout et il disait que Rogue la cherchait parce qu'elle ne s'était pas présentée pour faire sa retenue… Il parait que Rogue était furieux.

Ron et Hermione échangèrent un regard inquiet.

-Et alors ? fit Neville. Quel rapport y a-t-il avec une éventuelle punition d'Harry ?

-Comme on les a vus passer ensemble dans le couloir il y a un petit moment, lui et McGregor… et qu'on a vu revenir McGregor mais pas Harry… On s'est dit que ce sale type en avait peut-être profité pour mettre tout sur le dos d'Harry… et que McGregor l'aurait laissée faire.

-Pourquoi aurait-elle fait une chose pareille ? demanda Neville, ébahi.

-Parce que… ça l'arrangerait sûrement de ne plus faire de retenue chez Rogue… Alors si Harry pouvait tout prendre à sa place, elle pourrait très bien laisser courir…

-McGregor ne ferait jamais une chose pareille, assura Neville. Elle n'est pas comme ça !

-Tu sais, Neville…c'est une Serpentard et elle est assez maline pour faire croire que tout est de la faute d'Harry…

-Tu la connais mal ! déclara sèchement Harry.

Il tourna volontairement la tête vers McGregor à la table vert et argent. S'il y avait bien une chose dont McGregor n'était pas capable c'était de laisser quelqu'un d'autre être rendu responsable de ses propres erreurs.

-Et nous n'avons pas été punis, ajouta-t-il sur un ton un peu rude. Nous ne le serons sûrement qu'après le repas, quand Rogue aura décidé de notre sort…

-Et vous serez punis pour quoi ?demanda avidement Seamus.

-Elle parce qu'elle a raté sa retenue… répondit Harry en se traitant d'âne bâté.

Il était tombé dans le piège la tête la première. Il se tut. Avec un peu de chance, Seamus penserait à autre chose dans trente seconde et il n'aurait pas à répondre. Personne n'avait donc envie de parler Quidditch ce soir ?

-Et toi ?

-Parce qu'il me trouve un peu trop arrogant ! répliqua Harry avec hauteur. Ça te va comme réponse, Seamus ?

-Te fâche pas, Harry ! Je voulais juste savoir… Mais si c'est indiscret… Tu crois que vous allez être mis en retenue ensemble, toi et la belle Ellen ?

Harry préféra ne pas répondre. Ses joues chauffaient déjà et il devait avouer qu'il avait pensé à cette éventualité à plusieurs reprises depuis que Rusard les avait accueillis dans le grand Hall.

-Parce que, continuait Seamus, une retenue avec McGregor, ça doit être plus agréable qu'une retenue avec Malefoy… ou avec Rogue tout seul. Elle n'est pas mal cette fille, pour une Serpentard. Elle est même plutôt mignonne. Vous croyez qu'un Gryffondor a ses chances avec elle ?

Hermione leva un œil sur Seamus. Elle lui fit un sourire engageant.

-Ce n'est pas tant les Gryffondor qui la dérangent, tu sais Seamus…

Celui-ci lui rendit son sourire, intéressé. Hermione reprit :

-Ce sont les mufles et les idiots. Quant aux rustres de ton espèce, elle les exècre !

- Sale teigne ! se vengea Seamus, vexé.

-Hé ! fit Ron. Tu ne parles pas comme ça à Hermione. C'est pas sa faute si t'es une bille avec les filles !

Dean et Neville éclatèrent de rire. Harry reposa ses couverts. Il ne se sentait décidemment pas très bien. Il avait beau faire des efforts pour tenir ces images éloignées de lui, il revoyait sans cesse les corps étendus de Malefoy et Maugrey. Une partie de son attention était toujours attirée par la table des Serpentard, où Drago trônait plus prétentieux que jamais, quelque pique acerbe à la bouche pour faire rire ses admirateurs.

Rogue avait ordonné à Harry de se taire. Mais il ne pouvait garder cela pour lui. Ou il allait devenir fou. Le silence de Ron et Hermione lui disait que McGregor leur avait appris les visites de Goyle dans la Forêt. Ils n'attendaient que le moment d'en savoir davantage. Ils s'inquiétaient aussi pour Remus, il le sentait bien, dans leurs regards, leurs gestes, les paroles même qu'ils ne prononçaient pas et qu'il savait pourtant au bord de leurs lèvres…

Il ne pourrait leur cacher que leur ami lycanthrope avait emménagé chez Hagrid pour quelques temps. Et il ne pourrait éviter de leur apprendre pourquoi. Ils voudraient en savoir plus sur la mort de Malefoy et de Maugrey. Il faudrait leur dire. Il faudrait leur dire combien il avait été stupide, et présomptueux, et qu'il n'avait échappé au pire que grâce à la présence d'esprit de Remus.

Une nausée plus violente que les autres le fit pâlir un peu plus. Il réalisait à peine que si Lupin n'avait pas pensé à ce sortilège anti-transplanage, il serait devant Voldemort à ce moment même… Non, il ne serait sans doute plus du tout… Il comprenait la colère de Rogue, à présent. Il comprenait ce qu'il voulait dire quand il l'avait accusé d'avoir failli tout gâcher. Il ne parlait ni de Maugrey ni de Malefoy. Il parlait de leur mission, comme l'appelait Dumbledore. Il ne méritait pas la confiance que le Directeur mettait en lui.

Il regarda un à un ses amis à sa table, puis il leva les yeux vers les tables voisines. Que diraient-ils s'ils savaient qu'il avait mis en danger, non seulement sa vie, mais aussi leurs chances, si infimes fussent-elles, de voir se lever enfin un jour où ils n'auraient plus peur ?

La main d'Hermione se posa sur la sienne.

-Harry ? Tu es sûr que tu vas bien ? Tu ne veux pas que je t'accompagne chez Madame Pomfresh ?

-T'as pas l'air dans ton assiette… commença Seamus. C'est pourtant pas ce que tu as mangé qui doit peser sur ton estomac…

Harry se leva d'un bond. Ron lui demanda s'il voulait qu'il l'accompagnât. Il ne put répondre. Il se retrouva dans les toilettes sans savoir comment. Il y était enfermé depuis un bon moment quand il entendit qu'on frappait discrètement à sa porte.

-Harry ? C'est Ron… Ça va ?

Harry sortit. La grimace que son ami lui servit quand il le vit n'était guère encourageante. Il passa ses mains sous l'eau froide et rafraîchit son visage.

-C'est… hum… C'est Rogue ? Il a été odieux ? Ou bien…il s'agit de….

Ron s'avança et murmura : Remus ? D'une voix angoissée.

-Pas maintenant, Ron, s'il te plait…

La porte s'ouvrit et Malefoy entra. Il eut un sourire mauvais en apercevant les deux Gryffondor près des robinets. Crabbe et Goyle suivirent leur chef de peu.

-Regardez, ricana Malefoy… Potter est malade. C'est ton cours de rattrapage qui t'est resté en travers de la gorge ? Le Professeur Rogue n'est pas satisfait de son élève ?

Harry retint Ron, qui s'emportait. Malefoy continua sur sa lancée.

-Ou bien tu as goûté toi aussi au tempérament agressif de McGregor… ? C'est elle qui t'a fait ces marques sur le visage, Potter ? C'est une vraie furie, cette fille… Tu devrais te méfier d'elle… c'est un conseil…d'ami !

Il éclata d'un rire dur, que reprirent vaguement Crabbe et Goyle.

-Ho ! le pauvre Petit Potter qui a des peines de cœur, chantonna encore Malefoy… Et son ami Weasel est venu lui tenir la main…

-Et alors ? gronda Ron sans qu'Harry pût rien faire pour l'empêcher de parler… T'emmènes bien tes deux gorilles dans les toilettes, toi, pour te tenir la… porte ?

Crabbe et Goyle avancèrent d'un pas, menaçants.

Dean et Seamus s'engouffrèrent à ce moment dans les toilettes. Ils se placèrent à côté de Ron sans dire un mot. Harry vit les baguettes dans les mains de ses amis et celles des Serpentard. Effaré, il allait s'interposer pour éviter l'affrontement, quand la porte s'ouvrit une troisième fois.

-Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Anthony Goldstein fronçait les sourcils sur les baguettes levées. Il toisa Malefoy et Ron, s'attardant sur leur badge de Préfets.

-Bel exemple, laissa-t-il tomber. Voulez-vous que je vous consigne tous les deux ?

Malefoy eut un reniflement de mépris.

-Essaie seulement, Goldstein…

-J'ai un dossier à ton nom sur mon bureau prêt à partir chez le Directeur, Malefoy, le prévint le Préfet en Chef… Tu sais qu'on peut retirer son insigne à un Préfet pour insubordination ?

Malefoy toisa Anthony à son tour, d'un air supérieur. Puis il se tourna vers ses deux camarades :

-Venez, vous deux… Allons dans nos quartiers faire ce que nous avons à faire, puisque les toilettes communes sont souillées d'immondices.

- Dans un instant, ça ira mieux :les poubelles s'en vont toutes seules ! gronda Ron malgré l'œil sévère d'Anthony Goldstein.

Malefoy jeta un long regard malveillant à Harry. Puis les Serpentard sortirent dans un silence lourd. Anthony se tourna vers Dean et Seamus :

-Vous deux, dépêchez-vous de faire ce que vous avez à faire ici… et sortez ! Toi, Weasley, n'oublie pas que tu portes un badge et que tu dois montrer l'exemple !

Dean et Seamus se hâtèrent de s'enfermer dans les toilettes. Ron grogna qu'il croyait entendre Hermione parler par la bouche de Goldstein et ce dernier fit la sourde oreille. Il examina Harry d'un œil soucieux :

-Tu n'as pas l'air d'aller, Potter. Tu devrais aller voir Mme Pomfresh…

Il lui tapa deux fois sur l'épaule et sortit à son tour. Harry passa une fois de plus un peu d'eau sur son visage et entraîna un Ron grognon dans le couloir.

-Pourquoi Malefoy a-t-il parlé ainsi de McGregor, demanda-t-il sérieusement à son ami.

-Ben… fit ce dernier un peu mal à l'aise. Tout le monde vous a vu…

-Tout le monde a vu quoi ? s'inquiéta Harry.

Si on les avait vu entrer dans la Forêt, il était à craindre les allusions de Drago eussent un tout autre sens que celui que tout le monde leur prêtait…

-Tout le monde vous a vu vous parler sur le chemin de la Cabane d'Hagrid… reprit Ron. Enfin, les Sixième Année qui avaient cours de Soins aux Créatures Magiques… Mais ça a suffit. Et tu sais ce que c'est, il suffit qu'on voie un garçon et une fille ensemble pour que les imaginations et les langues s'en donnent à cœur joie… D'autant plus que la disparition de McGregor n'est pas non plus passée inaperçue… Il n'est pas très discret Grayson, pour un Serpentard… Il était furieux parce que Rogue s'en est pris à lui quand il est revenu lui dire qu'il ne trouvait McGregor nulle part.

Et comme Harry semblait à nouveau plongé dans des pensées insondables, il toussota :

-Tu as eu des nouvelles de Remus ? McGregor nous a tout raconté. Tu as pu voir Remus ?

-Pas maintenant, Ron… répéta Harry, d'un air las.

Ils arrivaient devant la Salle des Quatre Maisons. Ginny ne leur laissa pas le temps d'entrer dans la pièce.

-Hermione veut qu'on la rejoigne dans le labo, chuchota-t-elle.

Par-dessus sa tête, Harry fixait la table où McGregor était assise au milieu de ses amies. Elle le regardait aussi, dans l'attente évidente d'un geste ou d'un mot de sa part.

-Non, dit Harry. Pas encore. Rogue va me faire appeler et…

- Ginny ? Appela McGregor. Tu viens travailler avec nous ? Ou c'est moi qui viens avec toi ?

Ginny leva un regard interrogateur vers Harry.

-Dis-lui que Rogue ne va pas tarder à la faire appeler aussi, et qu'il vaudrait mieux qu'on la trouve cette fois !

Il la poussa vers la salle et s'installa avec Ron à une table vide. Ils attendirent en silence, jusqu'à ce que Neville se présentât devant eux.

-Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il simplement à Harry.

Ron grogna :

-Pas maintenant, Neville…

-Rejoins-nous tout à l'heure, dit Harry. Chez Hermione…

Neville hocha la tête et s'assit en face de ses camarades. Il attendit avec eux quelques minutes puis un murmure s'éleva dans la salle. Ils levèrent les yeux vers la porte. Ron lâcha un juron. Malefoy se tenait sur le seuil, un pied à l'intérieur de la salle.

-Hé Malefoy ! le héla McGregor quand la surprise fut passée. N'as-tu pas juré que tu ne mettrais jamais les pieds dans notre Salle ?

Le sourire triomphant de Drago s'élargit.

-Il y a des causes pour lesquelles il vaut de rompre ses serments, McGregor ! Clama-t-il, très ironique. Et je n'aurais laissé à personne le soin de venir t'annoncer que le Professeur Rogue veut te voir dans son bureau ! Immédiatement !

McGregor releva le menton et se leva de sa chaise, droite et digne, sous les regards de ses camarades compatissants.

Malefoy, cependant, cherchait des yeux quelqu'un d'autre :

-L'ami Potter est ici également ! fit-il comme si c'était une surprise. Cela tombe très bien ! Le Professeur Rogue désire le voir aussi maintenant !

Harry était déjà debout. Il rejoignit McGregor au passage. Malefoy leur montra le couloir, faussement obligeant.

-Je ne vous accompagne pas, se moqua-t-il à voix haute. Vous connaissez le chemin, aussi bien l'un que l'autre…

Son rire les poursuivit longtemps dans le couloir. Harry en frissonnait. Lorsqu'ils se présentèrent devant la porte du cachot du professeur, McGregor soupira fortement.

-Potter, dit-elle le poing levé pour toquer, quoi qu'il arrive là-dedans, je veux que tu saches que je ne regrette rien…

Harry sourit à peine. Il aurait tellement aimé pouvoir en dire autant.

-J'espère que tu auras un jour l'occasion de m'expliquer comment tu t'es débrouillé pour que Goyle ne nous voie pas dans la clairière… ajouta-t-elle.

-Ce n'était qu'une illusion, McGregor, répondit Harry. Une toute petite illusion…

Il frappa lui-même à la porte et elle s'ouvrit toute seule.

Ils se tenaient tous deux devant lui. Elle droite et fière, avec cette façon arrogante de lever le menton pour afficher une assurance qu'elle était pourtant loin de ressentir. Lui, tout aussi droit mais pas tout aussi fier de lui que d'ordinaire.Le teint un peu blafard de Potter disait à Severus Rogue que les évènements du début de soirée avaient fait leur petit effet sur le jeune homme ; A moins que ce ne fût la conversation qu'ils avaient eu dans son bureau juste après leur retour qui n'eût porté le garçon à des réflexions plus profondes.

Ce diable de gamin avait réussi pourtant à le tenir en échec. Le professeur n'avait pu démêler le vrai du faux dans l'histoire abracadabrante qu'il lui avait servie pour expliquer son arrivée inopportune dans la Cabane Hurlante. La cheminée de la salle des Professeur ! Comme s'il pouvait croire que l'idée d'utiliser une cheminée du réseau interne lui était venu toute seule. Ecouter aux portes. Forcer les serrures magiques. Cela oui, il en était capable ! Penser qu'il pourrait écouter les conversations par cheminée interposée et rejoindre par ce moyen un bureau protégé par une ribambelle de sortilèges… non, Severus Rogue ne pouvait imaginer que Potter y avait songé tout seul. Par contre… Par contre, c'était bien une chose dont elle était capable.

Il interrogerait ses collègues pour savoir si la salle des professeurs était bien vide à l'heure où Remus l'avait contacté. Et il recommanderait d'enfermer le pot de poudre de cheminette. Si ces deux-là avaient eu cette idée, elle pouvait venir à l'esprit d'autres moins… bienveillants à l'égard des occupants du château. Et il vérifierait aussi le placard de sa salle de classe… par acquis de conscience, car, il était certain qu'on ne pouvait l'ouvrir sans en ressentir de cuisants effets…. Et aucun de ces deux… mutins ne semblait souffrir d'aucun autre désagrément que de se tenir devant lui, dans le silence et l'expectative.

Dumbledore, lorsqu'il était passé le voir à son retour de chez Hagrid, lui avait demandé de ne pas être trop dur avec ses deux élèves. Il prétendait que la leçon que Potter venait de prendre à ses dépens suffisait à son édification et quelle lui serait plus profitable que toutes les retenues qu'il pourrait effectuer… Quant à McGregor, il prétendait que les punitions ne la dissuaderaient jamais d'agir comme elle le jugeait bon.

Ensuite, il lui avait demandé comment il allait. Et il avait répondu le plus froidement qu'il l'avait pu qu'il était bien heureux que ce fut sa baguette qui eût mis fin à la tyrannie de ce vieux fou de Maugrey. Dumbledore avait sourit tristement, sur un regard à la dite baguette posée sur le bureau, au milieu des plumes et des encriers. Le Directeur l'avait touchée du doigt, sur la tache sombre qui s'élargissait sur le bois.

-Je connais un sortilège qui pourrait effacer le sang, Severus… avait-il murmuré.

-Pourrait-il effacer ce qui s'est passé ? avait demandé Rogue sur le même ton.

Dumbledore n'avait pas répondu, le regard triste.

-Vous voyez bien, Professeur, avait alors reprit le Maître de Potions. Chaque fois que je veux oublier ce que je suis, il s'en vient quelqu'un ou quelque chose pour me le rappeler… Il ne suffit pas de changer de baguette pour changer de vie… C'est ce que vous m'avez dit il y a seize ans et je n'ai pas voulu vous croire.

-Ce n'est pas ce que je vous ai dit, Severus, avait corrigé doucement le vieux Professeur. Lorsque vous avez rangé la baguette que vous aviez mise au service de Jedusor, je vous ai dit qu'il ne suffirait pas de changer de baguette pour retrouver la paix. Ce n'est pas à l'extérieur que vous trouverez l'apaisement, et la reconnaissance de vos sacrifices, mais au fond de vous-même. C'est toujours valable, Severus. Plus que jamais aujourd'hui.

Il avait fait léviter la baguette souillée entre eux.

-Si vous répugnez à vous servir de celle-ci, et que vous refusez de reprendre l'autre… qu'allez-vous faire ?

Rogue avait haussé les épaules.

-Je n'ai pas besoin de baguette pour enseigner la matière que vous m'avez attribuée, Monsieur, avait-il répondu, raide et maladroit. Et je suis fort capable de me passer ces bouts de bois pour pratiquer la magie.

Lentement, la baguette avait repris sa place sur le bureau et Dumbledore avait levé sur son professeur de potions un sourire satisfait. Rogue alors s'était senti vaguement mal à l'aise. Une fois de plus ce vieux roué l'avait mené où il voulait qu'il allât.

-Vous l'avez dit, Severus, ce ne sont que des bouts de bois, la magie que vous pratiquez est dans votre main qui elle-même est guidée par votre cœur. N'est-ce pas ce que vous apprenez depuis des semaines maintenant à Harry ?

Et Rogue avait été obligé de reconnaître qu'en effet c'était ce qu'il faisait.

La baguette était toujours devant lui sur le bureau, à l'endroit même où Dumbledore l'avait fait se reposer. Et les deux jeunes gens attendaient toujours. Harry n'arrivait pas à déterminer si Rogue, les mains croisées sur ses lèvres minces, prolongeait le silence dans le but de les mettre mal à l'aise ou parce qu'il ne savait vraiment que faire d'eux.

-Une semaine de retenue, se décida enfin le professeur, plus le jour que vous me devez toujours, McGregor. Quant à vous Potter, puisque vous avez tenu à partager la responsabilité du manquement au règlement de McGregor, vous partagerez son sort. Vous vous présenterez donc tous les deux lundi après les cours dans la classe de Potions. Au moins saurai-je où vous vous trouvez et ce que vous faites…

Il leur fit à chacun un sourire froid

-Je vous conseille vivement de garder le silence sur tout ceci, bien entendu. Je vous laisse le soin d'inventer une excuse pour ces retenues, Potter… ou de ne pas en inventer. Ma réputation auprès de vos camarades ne souffrira pas davantage de ce semblant d'injustice. Le Professeur Dumbledore fait preuve envers vous d'une indulgence coupable. Il est temps que quelqu'un vous apprenne le sens des responsabilités.

Il se tourna vers McGregor.

-En ce qui vous concerne, McGregor, il semble que le nom de votre père vous ait conféré jusqu'ici une certaine complaisance auprès des instances supérieures, mais je vous avertis que c'est la dernière fois que je tolère votre insubordination. Vous pouvez vous retirer. Tous les deux.

McGregor et Harry reculèrent jusqu'à la porte, sans un mot. Ils ne s'en sortaient pas si mal, autant ne pas indisposer davantage le Professeur. Harry tourna la poignée de la porte, heureux se s'en tirer à si bon compte avec lui –et qu'il ne cherchât pas à en savoir davantage sur la manière dont il avait surgi dans la Cabane Hurlante. McGregor cependant se tournait vers Rogue.

-Ai-je jamais invoqué le nom de mon père pour obtenir un quelconque passe-droit, Monsieur ? demanda-t-elle avec hauteur.

-Je n'ai pas dit cela… répondit Rogue avec un sourire en coin.

-J'espère que vous ne le pensez pas non plus, Monsieur, reprit-elle avec morgue. Car je me verrais alors obligée de montrer quelles différences existent encore entre Drago Malefoy et moi…

Le visage de Rogue se durcit imperceptiblement. Harry se hâta d'attraper le bras de McGregor et de l'attirer sans ménagement hors du cachot. Il referma la porte sur eux avant que Rogue eût pu réagir.

-Tu es complètement folle !

Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de sourire tandis que McGregor le dos appuyé contre la porte semblait elle aussi soupirer de soulagement.

-Bah… ! fit-elle. On s'en est bien sorti, non ? J'aurais cru qu'on en aurait davantage pris pour notre grade…

Harry grimaça. Lui n'avait pas fini d'en prendre pour son grade. Il l'avait senti à la manière dont Rogue lui avait rappelé qu'il se chargerait désormais de lui apprendre le sens des responsabilités.

-Viens, dit-il, ne restons pas là.

McGregor ne bougea pas tout de suite. Elle le fixa un instant dans les yeux, et il se troubla une fois de plus.

-Tu ne m'as pas dénoncée, pour la cheminée de la salle de cours, murmura-t-elle.

-Ç'aurait été une drôle de manière de te remercier de m'avoir aidé…

-Mais c'est pour cela qu'il t'a puni aussi…

Harry haussa une épaule.

-Peut-être aussi, admit-il. Mais crois-moi, Rogue n'a besoin d'aucune raison pour me mettre en retenue… Cela fait très longtemps qu'il en meurt d'envie.

Ils repartirent dans le couloir, côte à côte.

-Hé, Potter, reprit McGregor. Je te laisse les fonds de chaudrons et la crasse des tables. Moi je range le reste… Ça te va ?

-Ça me va, répondit Harry. Reste à savoir si ça ira à Rogue… ?

Elle s'arrêta devant la Salle des Quatre Maisons. Il hésita.

-Je dois voir Hermione et les autres pour parler de…

Il fit un geste évasif de la main : « tout ça… »

-Je sais… dit-elle simplement.

Il avait terriblement envie qu'elle l'accompagnât. Elle était concernée également, en quelque sorte. Elle était dans la Forêt cet après-midi même. Et elle l'avait aidée à rejoindre Rogue chez Remus. Sans poser de questions. Sans contrepartie.

Sans doute, ses amis grinceraient des dents lorsqu'ils la verraient entrer dans le cercle restreint des initiés.Mais ils avaient également besoin de savoir ce qui se passait vraiment chez les Serpentard. Seule McGregor pouvait leur donner ces renseignements-là et il savait qu'on n'avait rien sans rien.

Et puis, lui laisser entrevoir tous les enjeux de l'histoire n'était-ce pas le moyen de lui faire comprendre qu'elle s'engageait sur un chemin semé d'obstacles… ?

-Tu peux venir, si tu veux, dit-il enfin.

Elle ne le fit pas répéter. Elle fut dans le grand Hall avant lui.

Lorsqu'ils entrèrent dans le labo d'Hermione, la conversation paraissait animée entre Ron et sa sœur. Ils se turent cependant tous les deux quand McGregor entra. Elle leur adressa un regard qu'Harry eût bien qualifié de triomphal s'il y avait eu quelque raison à cela. Ellie se glissa jusqu'à la table et s'assit tout près de Ginny.

-Alors ? voulut savoir cette dernière. Qu'est-ce qu'il vous a dit ?

-Consignés pour une semaine, soupira Harry. Tous les deux.

-Tu vas rater l'entraînement, renâcla Ron.

-Oui, mais ce n'est pas très grave… du moins ça aurait pu être pire ! Tu me remplaceras à l'entraînement, Ron…

Ron releva la tête d'un air joyeux. Ginny haussa un sourcil.

-Je croyais que j'étais le capitaine en second…

-Tu l'es, concéda Harry, mais Ron a une plus grande expérience du poste d'entraîneur. Par contre j'aimerais que tu sois sur le terrain une demi-heure avant l'heure officielle pour entraîner Andrews…

-Ça marche ! fit Ginny avec empressement.

-Oui ! Ça marche ! répéta Ron radieux. J'ai le droit de virer les Crivey du terrain ?

-Ron ! firent ensemble Hermione et Harry.

La jeune fille se rapprocha d'Harry et lui sourit.

-Dis-nous ce qui se passe, Harry… Nous sommes très inquiets. Tu es revenu si pâle et si mal à l'aise… Comme si tu craignais de nous annoncer une mauvaise nouvelle. Il n'est rien arrivé à Remus, n'est-ce pas ?

Harry secoua la tête.

-Il s'en sort bien… Enfin, ce n'est pas si grave… Il est chez Hagrid.

Les quatre paires d'yeux braqués sur lui, lui confirmaient qu'il n'avait pas choisi les bons mots, une fois de plus.

-Il va bien ! insista-t-il. Il a juste été un peu secoué quand Maugrey a…

Un cri de Ginny l'interrompit.

-Maugrey ! Mais comment ? Qu'a-t-il fait ? Comment l'a-t-il retrouvé ?

-C'est ce sale type qui l'a vendu ! s'écria Ron dans une colère déjà noire.

-Sûrement pas ! fit Hermione.

-Il a remonté la piste de la cheminée de Rogue jusqu'à la Cabane Hurlante, expliqua Harry.

-Mais !... réfléchit Neville. Rogue devait se douter qu'il était surveillé.

-Il le savait et Remus aussi, mais… c'était un cas de force majeur…

Harry grimaça. Il ne pouvait plus reculer.

-Remus venait de faire prisonnier Lucius Malefoy, dit-il très vite.

Le silence fut si profond qu'il entendait les respirations presque haletantes de ses camarades. McGregor surtout paraissait touchée plus que les autres. Elle ne respirait plus les mains ouvertes sur la table et les yeux grands ouverts fixés sur Harry.

-Et ?... demanda-t-elle d'une voix blanche.

- Malefoy venait chercher refuge auprès de Rogue, continua Harry.

Les mots sortaient à présent de lui avec regrets.

-Il venait lui demander de payer, en le cachant, la dette qu'il avait contractée en se servant de lui, et en le désignant à la fureur du Maître… Il était son dernier recours.

-Mais pourquoi dans la Cabane Hurlante ? demanda Ron abasourdi.

-Où mieux se cacher que dans une maison réputée hantée ? murmura Hermione. Je suppose que Pettigrew aura raconté comment Remus s'y cachait les soirs de pleine lune durant leur scolarité… Sans doute Lucius Malefoy comptait-il rejoindre le bureau ou les appartements du Professeur Rogue à la nuit tombée ? Ou bien lui faire parvenir un message pour lui donner rendez-vous à la Cabane… ?

-Tu crois qu'il n'aurait pas cherché à contacter son fils ? demanda Neville.

Hermione haussa les épaules.

-Que pourrait Drago pour lui ? Où pourrait-il le cacher ? Et risquerait-il de mettre la vie de son fils en danger auprès du Maître ?

Elle secoua la tête.

-Non, c'était bien le Professeur Rogue qu'il venait trouver… Où est-il à présent ? demanda-t-elle à Harry, un peu inquiète. Qu'a décidé Rogue ? Et que vient faire Maugrey ? Les a-t-il tous surpris dans la cabane ?

Harry baissa la tête. Il hocha la tête.

-Il nous a tous surpris…

Dans un silence consterné, il fit à ses camarades un rapport de l'arrivée inopinée de Maugrey, et de la manière fulgurante dont il avait désarmé tout le monde. Il leur parla de la crainte qui l'avait saisi quand Maugrey d'abord, puis Rogue, lui avaient demandé d'aller chercher du renfort pour l'un, du secours pour l'autre, en la personne de Dumbledore. Il était encore malgré tout persuadé qu'il aurait ramené Dumbledore auprès de trois cadavres.

-Il était hors de lui… murmura-t-il. Comme le jour où il a défoncé la porte du bureau de Rogue cet été. Il les aurait tous tué de ses mains, au moindre prétexte.

-Il aurait pu te tuer toi aussi, estima McGregor.

Harry eut un sourire amer.

-S'il avait fait cela, Dumbledore aurait été très très mécontent… répliqua-t-il, ironique.

Ron sourit, goguenard, un regard provocateur envers la jeune fille, de l'air de celui qui sait et qui toise celui qui parle sans savoir.

-Et Dumbledore a fini par arriver ? insista Hermione qui subodorait quelque drame.

Harry passa sa main sur son visage et dans ses cheveux. Son cuir chevelu lui faisait encore mal. Il sentait toujours les doigts de Lucius s'agripper à ses cheveux pour se cacher derrière lui. Ils étaient encore crispés sur sa chevelure jusque dans la mort.

Harry frissonna. Son estomac se noua à nouveau. Il avait toujours autant de mal à comprendre exactement ce qui s'était passé.

-Je me suis laissé surprendre par Malefoy, dit-il enfin. Il s'est servi de moi comme d'un bouclier pour empêcher Maugrey de l'atteindre. Heureusement, Remus avait songé à lui lancer un sortilège anti-transplanage, car il avait l'intention de me mener à son Maître pour effacer ses fautes.

Il les vit tous pâlir. Il ne devait pas s'arrêter. Il n'aurait pas le courage de reprendre.

-Ensuite tout est allé très vite. Dumbledore est arrivé juste au moment où Maugrey jetait un sort sur Malefoy et moi. Rogue a crié aussi, et Lucius. Et moi, j'ai voulu me protéger. Il y a eu une explosion de magie. Malefoy et moi avons été projetés en arrière. La baguette qu'il tenait est partie en avant. Je suis tombé, un peu groggy. Quand je me suis relevé, Malefoy s'était brisé la nuque contre le sommier du lit, et Maugrey agonisait dans les bras de Dumbledore.

Les images revenaient, plus nettes, plus précises même que dans la Cabane. Il revoyait l'œil sur lequel il avait failli marcher. Les baguettes éparpillées au sol. La jambe griffue qui tressautait. Et le bruit sordide et ridicule de la vie de Maugrey qui s'échappait de lui.

Sa mémoire lui renvoyait mille détails inutiles dont il n'avait même pas eu conscience sur le moment. Le film de ce début de soirée repassait dans sa tête, parfois au ralenti, parfois en accéléré.

Il se rendit compte qu'il s'était tu depuis un moment. Les autres ne parlaient pas non plus. Ils étaient atterrés. McGregor réagit la première.

-Lucius Malefoy est mort ? demanda-t-elle comme en confirmation de cette nouvelle qu'elle se refusait à croire.

-Tout ce qu'il y a de plus mort, affirma Harry malgré l'envie de vomir qui le reprenait. Tout comme Maugrey.

-Et Remus ? Il a été touché ? demanda Hermione.

-Sa blessure s'est rouverte quand Fol-Œil l'a frappé pour le désarmer. Mais il allait mieux ensuite et Dumbledore l'a conduit chez Hagrid le temps qu'il fasse enlever les corps de la chambre. Demain, il fera en sorte qu'on les trouve. Aussi vous ignorez tout ce que je viens de vous dire. Ne me faites par regretter de vous avoir fait confiance. Non seulement Rogue me découpera en rondelles avec un couteau émoussé, mais Drago Malefoy voudra savoir comment j'ai été mêlé à cette histoire… Et le nom de Remus ne doit pas non plus être prononcé. Pas plus que vous ne devez parler de la visite de Goyle dans la Forêt. Tu m'entends, Neville ? A personne !

Neville se redressa avec fierté :

-Ai-je jamais parlé à quiconque de la…

Il jeta un œil sur McGregor, puis sur Harry :

-La chose que nous sommes allés faire au Département des Mystères il y a deux ans !

Harry reconnut que non. Il n'eut cependant pas le temps de s'excuser. Ginny se précipita dans ses bras et le serra contre elle à l'étouffer.

-Mais tu te rends compte qu'il aurait pu te tuer toi aussi ! s'écria-t-elle quand elle put enfin parler.

-Oui, dit simplement Harry.

Il referma ses bras sur Ginny et caressa ses cheveux roux.

-Mais tu sais bien que c'est le genre de choses qui m'arrivent tout le temps…

Par-dessus l'épaule de la jeune fille, il regardait McGregor toujours à sa place, immobile et silencieuse. Neville essaya de rire. Ron se leva pour aller serrer la main de son ami. Il ne pouvait prononcer aucune parole. Hermione était appuyée contre la paillasse où trônait son alambic, sans réaction.

-Tu te rends compte aussi que tu as eu beaucoup de chance… finit-elle par dire.

Harry haussa les épaules. Il allait parler quand McGregor le devança.

-Et moi je me rends compte que c'est ma faute…

-Comment ça ? fit Ron qui retrouvait soudain la parole en même temps que son air soupçonneux.

-Si je ne t'avais pas montré comment rejoindre le bureau de Rogue…

Harry l'arrêta d'un geste.

-… J'aurais trouvé un autre moyen ! affirma-t-il. Quoi qu'en disent certains je reste persuadé que si je n'avais pas été là, ce ne serait pas de deux cadavres dont Dumbledore devrait se charger.

McGregor eut un sourire sans joie.

-Tu dis cela pour me rassurer, demanda-t-elle.

Il secoua la tête et lui rendit son sourire.

-Non, pour me rassurer moi-même…

Ginny leva la tête vers Harry. Il essuya une larme au coin de l'œil de la jeune fille.

-Pas de larmes, rappela-t-il. Pas un mot. Pas une allusion. Je vous suggère d'éviter Malefoy le plus possible avant que la nouvelle soit officiellement connue. Et même alors, évitez d'en parler. La version officielle sera que les deux hommes se sont entretués.Alors pas de blague, hein… Vous lirez les détails dans la Gazette, comme tout le monde.

-C'est préférable, le coupa Hermione. Nous aurons moins de risques de commettre d'impairs si nous ne savons rien d'autre. Bien… Nous reparlerons de tout cela demain, si vous le voulez bien. Nous y verrons peut-être plus clair…

Elle fixait Harry avec inquiétude en prononçant ces mots. Elle n'était pas dupe de sa mine faussement apaisée, ni de ses sourires forcés. Depuis qu'il avait parlé de la mort des deux hommes dans la Cabane, surtout, elle avait remarqué une pâleur accentuée sur ses joues. Il serrait toujours Ginny contre lui, mais c'était plus pour se retenir lui-même que pour consoler la jeune fille.

-On peut lever la séance ? demanda Neville. Je dois voir Luna avant le couvre-feu.

-Hum ?

Ils se tournèrent tous vers McGregor.

-Qui a dit que la séance était terminée ?

Ron fronça les sourcils. Cette fille était d'une impertinence rare. On l'invitait par pure courtoisie à une séance de leur conseil secret et la voilà qui se permettait d'intervenir de cette manière si cavalière… Il allait lui renvoyer une réponse sèche et cassante lorsque Hermione le devança.

-Ellie ? fit-elle, avec un grondement dans la voix. Qu'as-tu fait encore ?

Elle venait de se souvenir d'un tout petit détail. Tout à leur inquiétude concernant Harry, ils n'avaient pas remarqué que McGregor n'était arrivée à la table du dîner que fort tard elle aussi. Pour toute réponse, McGregor sortit lentement de sa poche un objet qu'elle posa sur la table précautionneusement. Ils s'avancèrent tous, curieux et se penchèrent avec perplexité sur le morceau d'ils-ne-savaient-quoi noirci que la Serpentard venait de déposer.

-Qu'est-ce que c'est ? demanda Ron.

-Du parchemin… fit Ginny qui avait le nez quasiment dessus.

-Il y a quelque chose de marqué dessus, on dirait… chuchota Neville comme si le papier eût pu lui sauter au visage.

-Poussez-vous donc ! laissez-moi regarder ! s'exclama Hermione en repoussant les autres.

Seul Harry ne semblait pas s'intéresser au bout de papier. Il regardait McGregor qui paraissait s'amuser beaucoup de l'agitation de ses camarades.

-Tu es allée dans le dortoir de Malefoy ? demanda-t-il, bien que ce ne fut pas une question.

Elle ne répondit d'ailleurs que d'un haussement des sourcils et d'un sourire énigmatique.

-Tu es complètement folle ! s'exclama Ron effaré.

-Je vais finir par le croire, se moqua McGregor.

-C'est un morceau du parchemin de Goyle ? fit Hermione en s'emparant du papier.

Elle l'examina avec attention.

-Tu l'as sorti de la cheminée ? demanda-t-elle.

-Non, de la corbeille à papiers de Malefoy, répondit McGregor avec désinvolture. Pas fichu de brûler correctement des papiers compromettants, cet imbécile… Ceci dit, heureusement pour nous : en regardant bien on peut apercevoir quelques lettres. E, E, N, en majuscule et en grand.

-C'est juste ! dit Hermione. Elles sont un peu effacées mais on les voit.

-Ça ne nous mène pas loin, renifla Ron avec dédain.

-A la fin du mois, répondit Harry en fixant toujours McGregor du regard.

-Halloween, en effet, soupira Hermione. Il fallait s'y attendre.

-Pourquoi ? demanda Neville, un peu inquiet.

-Parce que Voldemort s'est souvent rappelé à notre bon souvenir pour Halloween, dit Hermione avec impatience. Il est logique qu'il tente quelque chose ce jour-là… Surtout que c'est aussi…

Elle jeta un œil sur Harry :

-Surtout que c'est aussi le jour où voici seize ans il a tenté d'assassiner Harry !

-Ça ne nous avance pas beaucoup quand même ! répéta Ron. On ne sait pas ce qu'il compte faire pour Halloween !

-Ron ! le calma Harry. D'après toi, qu'est-ce que Voldemort pourrait bien faire pour Halloween qui mérite un avertissement à Drago ?

-Tu penses à une mise en garde ? demanda Ginny.

-Ou bien il lui demande de se tenir prêt… murmura Ron, le front soucieux.

-Tu crois qu'il va attaquer l'école ce jour-là ? frissonna Neville.

-Cette nuit-là, plutôt, corrigea McGregor.

-Mais c'est dans guère moins de quinze jours ! balbutia Neville.

-Brillante déduction, Londubat ! fit McGregor.

-Mais on ne sera jamais au point ! s'affola Neville.

-Pas de panique ! tempéra Hermione. Pour que Voldemort puisse attaquer l'école, il faut d'abord que sa protection tombe. Et nous n'en sommes pas encore là.

-Demain, j'irai voir Remus, décida Harry. J'essaierai d'en savoir davantage sur les activités de Pettigrew. Il est dans la Forêt en ce moment. Remus et Ronan l'ont sous surveillance. S'il manigance quelque chose, Remus en aura eu vent.

-Mais il pourrait faire tomber la protection de l'école afin d'attaquer l'école juste après… le même soir, estima Ginny.

-Le Professeur Dumbledore a sans doute pris des précautions…

-Mais sait-il qu'il va se passer quelque chose pour Halloween ? paniqua Neville.

-Sans aucun doute ! affirma Hermione. Et à présent, nous, nous nous en avons la certitude… Nous allons pouvoir nous préparer aussi avec d'autant plus de détermination.

Elle se gratta la tête.

-Bon… ! décida-t-elle. Il faut voir cette histoire de défense passive au plus tôt. Pas le temps pour des exercices pratiques. Du moins, l'exercice pratique aura lieu le soir d'Halloween.

Neville cessa de respirer. Ron et Ginny eurent le même sourire de quasi-impatience. Harry pâlit. Il songeait que ce serait une nuit de pleine lune et la voix de Remus résonnait dans sa tête.

-Donc, vous croyez que Voldemort va s'en prendre à la protection de Poudlard le soir d'Halloween…

La voix de McGregor ramena chacun dans le laboratoire secret.

-Vous pourriez m'expliquer, demanda-t-elle sur un ton désinvolte, ce qu'est cette protection et comment Vol… demort va s'y prendre pour l'éliminer.

-Non ! dit Ron sur un ton satisfait.

-Je vous ai ramené, au péril de ma vie, ce bout de papier, rappela McGregor.

-Ce bout de papier, répéta Ron avec un brin de dédain, personne ne te l'a demandé.

-Ron ! s'écria Ginny. Ça suffit !

Elle se tourna vers Ellie.

-Je suis désolée, s'excusa-t-elle, mais il a pourtant raison. On ne peut rien te dire. Hermione parce qu'elle a juré le serment des sorciers, et nous parce que nous savons que moins de personnes en saurons sur le secret de Poudlard, moins il y aura de risques pour que l'école soit en danger.

Hermione hocha la tête.

- La protection de Poudlard s'affaiblit mais elle est encore opérationnelle. Pettigrew s'affaire avec ses Gerbilloises à réduire celle qui existe encore dans la Forêt Interdite. Il décime les licornes et toutes les créatures qui nous apportaient l'équilibre et la sérénité. La magie de la Forêt se désagrége. Peu à peu, le maléfice s'insinue jusqu'à l'école et … les pouvoirs qui nous protègent, nous et l'école, s'annihilent. Quand la…

Elle s'interrompit, regarda d'un œil inquiet ses camarades, puis reprit :

-Quand ce qui est en train de se produire arrivera à son terme, les fondations mêmes de Poudlard s'en trouveront ébranlées. Il nous faut nous préparer à empêcher que cela n'arrive.

-Mais comment veux-tu que nous empêchions Pettigrew de réveiller la… le… enfin de faire ce qu'il veut faire, bafouilla Ron, et que nous combattions l'armée de Voldemort.

-Notre priorité, c'est la protection de Poudlard, se buta Hermione.

-Il a raison, dit Ginny. Mettre les enfants à l'abri ne suffira pas contre les Mangemorts…

McGregor se pencha par-dessus la table, un sourire malicieux aux lèvres.

-Qu'est-ce que tu leur caches encore, Granger ?

Elle paraissait s'amuser de l'air hésitant d'Hermione et de ceux stupéfaits de ses amis.

-Mais tu nous avais dit… commença Ron.

-Elle n'a jamais dit que le secret de Poudlard se résumait à ce que nous savons, dit brusquement Harry. Elle a dit que nous pouvions en savoir autant qu'en savait Voldemort.

Ron et Ginny fixèrent longuement Hermione. Ron était décomposé et Ginny hocha la tête.

-Je me disais aussi… murmura-t-elle.

-Quoi donc ?souffla Ron.

Ginny haussa les épaules.

-Comment il se faisait que Rogue continuait à lui donner des cours d'occlumancie… puisqu'il ne peut que savoir que Voldemort a compris pour…

Ron se rapprocha d'Hermione et chercha son regard qui fuyait.

-C'est pourquoi tu penses que Voldemort ne pourra pas attaquer l'école ce soir-là ? parce qu'il ne suffira pas que meure…

-La Vouivre ? proposa tout naturellement McGregor.

Ron sursauta. Ginny se mordit les lèvres.

-Hein ? fit Neville.

Hermione lui lança un regard noir.

-Si vous ne vouliez pas me laisser deviner, il ne fallait pas me demander des renseignements sur Mélusine ! dit la jeune Serpentard avec évidence. Je ne suis pas tout à fait idiote, vous savez et je sais encore additionner deux et deux ! Il n'y a pas que Londubat qui sache compter sur ses doigts…

Elle fit un clin d'œil à Neville et un sourire à Hermione.

Celle-ci soupira.

-Je ne peux rien dire, Ellie, sauf que si Voldemort s'imagine pouvoir prendre l'école d'assaut le soir d'Halloween, il risque d'avoir une grosse surprise. Bien sûr, la protection ne sera plus que l'ombre d'elle-même… et il en faudra peu pour qu'elle s'effondre. Mais s'il lance ses hordes sur Poudlard, elles se casseront le nez sur la protection qui l'entourera encore.

-J'ai l'impression que tu veux t'en persuader, murmura Neville.

-Non, elle a raison… assura Ron, le front barré d'un pli soucieux. Voldemort a subi quelques revers ces derniers temps. Il n'agira qu'à coup sûr.

Il prit une fiole sur la paillasse et la posa sur la table.

-Voici son Fou qui sape les fondations de l'école.

Il saisit une boite d'éprouvettes qu'il dispersa devant lui.

-Ses pions, il attendra d'avoir le feu vert pour les lancer, en même temps que ses autres pièces maîtresses. Il faut qu'on l'empêche de le recevoir…

-Facile ! fit McGregor. On fait comment, Weasley ?

La main d'Harry s'abattit entre les éprouvettes et la fiole. Il tenait le pilon du mortier et frappa la table.

-Tu oublies le Cavalier, Ron ! Que voulait lui dire ce message ? De s'encagouler à Halloween pour ne pas se faire massacrer par ses pairs ? Ou de penser à leur ouvrir les portes de l'école…

Hermione s'assit devant l'hétéroclite disposition. Elle posa son menton sur ses mains croisées sur la table.

-Sans doute les deux, Harry… dit-elle.

McGregor l'imita. Elles étaient face à face, le visage à hauteur de table.

-Je n'ai pas tout compris de ce que vous avez dit… reprit la jeune Serpentard. Mais je ne poserai qu'une question. Qu'est-ce qu'on fait ?

Elle montra le mortier.

-Malefoy, je suppose… Je propose qu'une fois que nous aurons mis les enfants à l'abri dans nos salles communes, Ginny, Londubat et moi nous nous occupions de mettre hors de nuire ce sale type…

-Non, fit Ron avec un sourire carnassier. Harry et moi nous nous en chargerons…

Harry sourit lui aussi, un peu ironique.

-Ron, je crois qu'Hermione a d'autres projets pour nous…

Ron fronça les sourcils.

-Personne ne m'empêchera de clouer le bec une fois pour toutes à cette fouine de malheur !

-Tu ne préfères pas clouer le bec à Croûtard ? fit Hermione sarcastique.

Ron ouvrit de grands yeux à la fois effarés et pleins d'espoir. Il se reprit toutefois.

-On va s'y prendre comment ? Parce que si tu comptes descendre dans les souterrains pour lui interdire l'accès à la… ce que tu sais… je te rappelle quelques petites choses.

Il montra son pouce :

-Petit un, la dernière fois que nous y sommes descendus dans ces souterrains, nous avons mis presque toute une journée. Comment ferons-nous pour intervenir à temps lorsque nous sentirons que la protection faiblit ?

Il tendit l'index :

-Petit deux, que fais-tu des Gerbilloises que cette saleté de gros rat puant traîne partout avec lui ?

Il tapota son majeur droit de son index gauche, d'un air important.

-Petit trois, et ce n'est pas le moindre des obstacles, tu te souviens de ce qui est arrivé la dernière fois que nous nous sommes approchés d'un peu trop près de… ce que tu sais ?

Quatre paires d'yeux se posèrent sur Hermione. La jeune fille tordit sa bouche dans une grimace résignée.

-Petit trois, imita-t-elle en comptant sur ses doigts, et bien que ce soit une chose qui ne doive pas être criée sur les toits, je crains fort que les sortilèges qui protègent le secret de Poudlard perdent de leur efficacité en même temps que s'affaiblissent les pouvoirs de cette fameuse protection.

-Petit deux, reprit-elle dans un soupir, les gerbilloises sont évidemment le problème le plus important de cette histoire.

-Et petit un, c'est pourquoi nous commencerons à descendre dans les souterrains dès la fin d'après midi…

- Ça ne suffira pas ! estima Ginny.

-Oui, si nous avons un guide pour nous conduire droit vers là où nous voulons aller.

Tous la regardèrent comme si elle était subitement devenue folle.

-Dobby ne voudra jamais nous y mener ! s'exclama Harry.

-Je ne pensais pas à Dobby.

Un silence s'installa. C'était certain, elle avait perdu l'esprit.

-Je suis certaine que Sir Nicholas nous aiderait volontiers, si nous lui expliquons que nous ne voulons que la sûreté de l'école…

Neville toussota :

-Vous ne croyez pas que le Professeur Dumbledore serait plus à même de régler cette affaire, demanda-t-il timidement.

-Le professeur Dumbledore, reprit sévèrement Hermione, ne peut régler cette affaire tout seul.

McGregor ne put s'empêcher de sourire en coin :

-Tu dis cela à cause de ce que tu sais et que nous ignorons, Granger ? Ou bien parce tu as attrapé la grosse tête ?

-Je dis cela parce que le Professeur Dumbledore ne peut faire appel à personne pour régler cette affaire… A part, Remus Lupin et Severus Rogue… Car Minerva McGonagall, peut-être ne sait-elle pas tout du secret bien qu'elle soit Directrice Adjointe. Et il lui faudra rester à Poudlard pour prendre d'éventuelles décisions au cas où… Or Remus Lupin ne pourra accompagner Dumbledore dans les souterrains…

-La pleine lune, murmura Harry comme pour lui-même.

-Oui, la pleine lune ! asséna Hermione, péremptoire.

-Et le Professeur Rogue ? demanda McGregor sur la défensive. Pourquoi Dumbledore ferait-il ou ne ferait-il pas appel à lui ? Que sait-il du secret de Poudlard ?

-Tout, répondit Hermione d'un air supérieur. Il sait tout. Mais Dumbledore aura besoin de lui pour surveiller les quartiers des Serpentard ce soir-là. Et même s'il lui demandait de l'accompagner dans les souterrains, il ne ferait que ralentir le Directeur qui peut se déplacer d'une manière quasi instantanée, lui… Donc, Dumbledore aura besoin de nous dans les soubassements de l'école, même s'il ne nous demandera jamais de le suivre…

McGregor les observa tour à tour. Elle s'attarda sur Harry.

-Non, il ne vous le demandera sûrement pas, ironisa-t-elle. Parce qu'il sait que de toutes façons, il va vous voir apparaître au détour d'une galerie… Au mauvais endroit au mauvais moment, cita-t-elle. Je commence à comprendre pourquoi Rogue vous trouve aussi agaçants, vous les Gryffondor…

Harry rougit. C'était surtout lui que Rogue trouvait agaçant. Toujours sur son chemin, à déjouer ses plans et ses rêves de gloire. Il intervint avant que Ron n'eût le temps de trouver insultantes les paroles de McGregor.

-Il reste toujours les Gerbilloises, Hermione, dit-il doucement. Comment comptes-tu t'y prendre pour les éviter.

Hermione soupira.

-Si nous partons assez tôt, nous pourrions atteindre la partie des souterrains qui nous intéresse avant que Pettigrew ne lance la chasse… hésita-t-elle.

-C'est quand même aléatoire, jugea Neville, blafard.

Hermione soupira à nouveau encore plus fort.

-Je le sais… c'est pourquoi j'ai étudié la proposition de Justin avec attention.

-L'Immobilis ? demanda Harry.

-Oui, mais il faut que je voie Remus… J'ignore quel effet la magie a sur ces créatures. Il a déjà dû user de sortilèges sur elle. Il doit savoir ce qui fonctionne et dans quelle mesure. Si Immobilis ne marche pas, il nous restera Impedimenta et le temps de prendre nos jambes à nos cous…

McGregor fit une grimace. Ron fixait Hermione, avec une stupeur qu'il ne cachait pas.

-Mais… fit-il. Tu penses à cette nuit d'Halloween depuis quand ?

Hermione évita son regard.

-Depuis que nous avons su que Charlie avait été attaqué par Pettigrew. Je ne pensais pas spécialement à Halloween, je pensais seulement que cela pouvait arriver… Depuis la rentrée, c'est vrai, cette nuit d'Halloween me semblait une échéance probable…

-Mais pourquoi ne nous en as-tu pas parlé ? s'écria Ginny.

-Parce que je ne voulais pas vous inquiéter… Vous aviez tous d'autres soucis… Vous deux, avec Charlie. Et Harry avec ses cours avec Rogue… On s'inquiétait aussi tant pour Remus. Et puis, je n'avais pas vraiment de solution à apporter.

McGregor se mit à rire, un peu narquoise.

-Parce que tu crois que tu en as davantage à présent ?

-Non, admit Hermione. Mais, à présent, nous n'avons plus le temps de tergiverser.

-On a quinze jours… rappela Neville d'une voix blanche.

Hermione leva la tête vers lui et lui sourit.

-On va faire en sorte qu'on ait plus que cela, Neville. Si nous y mettons tous de la bonne volonté, nous ferons reculer les ténèbres.

Ils restèrent un long moment silencieux, chacun perdu dans ses pensées. Hermione croisait et décroisait ses doigts sur sa robe. Ron comptait et recomptait les éprouvettes éparpillées sur la table. Ginny contemplait le pied de la table. Neville suivait des yeux les circonvolutions du serpentin de l'alambic. McGregor fixait longuement la cicatrice sur le front d'Harry. Et ce dernier emplissait ses yeux du visage délicat de la jeune fille, pour chasser d'autres images, d'autres visages terribles de haine et de violence, figés dans la mort et la souffrance.

Enfin, Neville sembla se réveiller de cette longue torpeur. Personne n'entendit vraiment ce qu'il dit, sauf les mots de couvre-feu et de Rusard. Hermione se leva lentement. Elle rappela que le silence était de rigueur. Puis elle se tourna vers Ellie McGregor et dans un sourire un peu triste, elle lui souhaita la bienvenue dans leur cercle.

-J'obtiens toujours ce que je veux, lui murmura la jeune fille lorsqu'elle passa devant elle pour sortir. Mais là ce n'était pas amusant, je n'ai même pas eu à disputer pour enlever le droit de me trouver ici…

-Hé ! McGregor, grogna Ron. On n'aime pas beaucoup les cachotteries ici !

-T'occupe, Weasley, répondit Ellie en souriant à Hermione et Ginny. C'est des trucs de filles, tu comprendrais pas.

Elle sortit du laboratoire en même temps que Ginny. Neville se faufila pour aller très vite souhaiter le bonsoir à Luna dans la salle commune. Ron prit la main d'Hermione et, en compagnie d'Harry, ils se dirigèrent vers les escaliers. Ginny et McGregor commencèrent à descendre pour rejoindre la salle des Quatre Maisons afin de rappeler à tous l'heure du couvre-feu imminent. Ron et Hermione se dirigèrent vers les marches qui montaient vers le cinquième étage et le bureau des Préfets. Harry resta un moment sur le palier. Dans le flot des élèves qui remontaient vers les quartiers de Gryffondor, il vit la Préfète de Serpentard se retourner. Elle retint d'un geste gracieux le ruban noir de ses cheveux qui glissait le long de sa queue de cheval. Et son sourire obséda les rêves du jeune homme, pourtant hanté des ombres d'Alastor Maugrey et Lucius Malefoy.


RAR :

roberto : J'ai lu tes deux histoires et je dois dire que je suis vraiment impressionné. Tu écris vraiment bien sinon je voudrais savoir quand sauront nous la suite des secrets car c'est cool l'histoire de harry et ellen que tu fais trainer en longueur mais je voudrais bien comprendre le fin mot de l'histoire. Non non non ! je ne fais pas traîner en longueurs l'histoire de Harry et Ellen… L'histoire de Harry et Ellen c'est accessoire au reste de l'histoire. Tout arrive à point et a son importance… quand au fin mot de l'histoire il passe par tout plein d'histoires et c'est parce qu'il sera arrivé tout ce qui est arrivé et arrivera encore que la fin sera ce qu'elle sera… ça n'aurait aucun sens sinon… C'est comme un puzzle dont on n'aurait la révélation de ce qu'il représente que lorsque la dernière pièce sera posée. Cela peut paraître prétentieux ce que dis, mais je t'assure que ce n'est pas du tout mon état d'esprit. Je ne crois pas que les choses arrivent comme ça… ce sont l'aboutissement des milliers de chemins qui se croisent…

Ayako : J'ai vu ta review dans ma messagerie, mais je ne l'ai pas dans mes stats… Donc, Pour voir les réactions des uns et des autres, il faudra attendre un peu. Sauf pour ce qui concerne Harry et McGregor… Quant à la fin prématurée de Malefoy père et de Maugrey, je te répondrais que ce n'est du tout gratuit, et que je te renverrai à la fin de ma réponse à la revue de Roberto…

Maelys : Merci à toi pour tes commentaires. En ce qui concerne Scots, je crois que j'ai mis le lien vers le site du Glasgow Phoenix Choir… Tu devrais trouver les références du CD, et peut-être demander à ton disquaire de le leur commander…

Kika : Merci à toi aussi pour tes encouragements…

Alixe : Chap 123 : Beaucoup d'action dans ce chapitre, effectivement ! Pauvre Harry, tu lui rajoute une casserole supplémentaire. Bon, j'attends de voir copment il va gérer tout cela. Ni bien ni mal pour l'instant… On va voir ce que l'avenir réserve à ce pauvre petit…
Chap 122 : La conclusion de la dernière scène, pour moi, c'est que si harry a une petite chance d'échapper à Voldemort, il n'en a aucune d'échapper à Ellie ! Hahahahaha ! Cela semble évident pour tout le monde, sauf pour Harry… Hier, sous a douche (normalement je pense à ma fic, mais là c'est à la tienne que je pensais,), sous ma douche donc, je me disais que Pour Harry ce ne sera pas l'effet bièraubeurre mais plutôt l'effet Firewhisky, avec un tempérament comme Ellie. MDR ! Tu permets que je reprenne l'expression ? je constate également que le moment de la douche ou du bain est un moment de réflexion pour beaucoup de monde… (du moins quand on réussi à avoir un minimum d'intimité… )

Lyane : Pas de commentaire ce soir, il faut que j'arrive à assimiler toutes les implications de ce qui s'est passé. Oui… C'est assez dense là… Juste une remarque. J'ai bien compris, pour Remus, ce qui l'empêche de guérir, c'est la présence d'argent dans son organisme? Alors pourquoi ils n'utilisent pas les moyens moldus? Je veux dire une bonne dialyse pour purifier son sang des ions argent qu'il contient et le tour est joué...Sans compter les médicaments qui fixer les métaux et pour faciliter leur élimination par les reins. C'est ce qui est utilisé pour certain empoisonnement aux métaux lourd et autre. Hahahaha ! on sent la pro là ! Enfin, c'estjuste une idée comme ça. Mais je suppose que tu as besoin de lui dans cet état, et comme tu as déjà écris une bonne partie de la suite... Oui, non seulement la fic est déjà écrite, mais de plus, on peut considérer que la blessure de Remus est une blessure magique – Elle est surtout liée à son état de loup-garou et c'est pourquoi les effets se font sentir au fur et à mesure de la montée de la lune… Si elle ne lui a pas été fatale sur le moment, c'est grâce aux traitements qu'il prend depuis au moins trois ou quatre ans (la potion tue-loup). Donc, tout ça pour dire, que vu que c'est une blessure magique, je ne crois pas que les moyens moldus seraient efficaces… au vu de l'échec cuisant éprouvé par Arthur lors de sa propre blessure… Mais bien sûr, ce n'est qu'une théorie parce que non seulement je n'ai aucune notion de médecine, mais en plus je ne suis pas non plus spécialiste des loups-garous… Cependant, je trouve très touchant cette obstination à vouloir soigner Remus et lui éviter des souffrances inutiles… moi aussi je l'aime beaucoup, Remus…