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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Argh ! je n'ai pas le temps de répondre à toutes vos reviewes ! Mais je vous assure que je les ai lues avec beaucoup d'intérêt… et de plaisir. Bienvenue aux nouveaux lecteurs... Je vous promets de faire mon possible pour poster régulièrement, mais je ne peux présumer de mon emploi du temps… Hélas non je ne suis pas en vacances… Ça me ferait le plus grand bien pourtant… Mais ça devrait durer une semaine-10 jours, ensuite j'espère retrouver mon rythme de croisière… Ah ! si je pouvais partir vraiment en croisière….

Ah ! juste pour obtuse... oui je suis sûre de l'orthographe.


Chapitre 134

Compte à rebours

La semaine qui précéda le trente et un octobre fut à la fois la plus longue et la plus courte de la vie d'Harry Potter et ses amis.Les heures traînaient en longueur et s'accéléraient par moment, dans ces instants où Harry aurait voulu retenir le temps.

Il gardait de cette semaine étrange des souvenirs désordonnés, comme si tout n'avait été qu'un rêve. Il revoyait par flashes ses rendez-vous avec Ellen dans le jardin. Le tout premier en fait, celui du lundi, où il avait attendu qu'elle sortît de sa retenue solitaire avec Rogue. Elle s'était hâtée de le rejoindre, heureuse que ce fût le dernier jour qu'elle devait encore au Professeur.Il lui avait demandé pourquoi il l'avait laissée sortir plus tôt. Elle avait ri, prétextant qu'il avait sans doute été impressionné par sa prestation lors du repas du soir de l'avant-veille. Puis elle l'avait embrassé, promis de le retrouver dans la salle des Quatre Maisons un peu plus tard et disparu dans un tourbillon de tissu noir, car elle avait du travail en retard. Il se souvenait de chaque fois où il avait voulu savoir ce qui se passait exactement dans les cachots de Serpentard une fois le pan de mur refermé sur le simulacre d'impassibilité que ses camarades jouaient à tous. Elle posait alors son doigt sur ses lèvres, un baiser par-dessus et lui assurait qu'elle se chargeait de tout et du reste

Les partisans de Malefoy n'avaient pas renoncé à semer le trouble. Harry ne comptait pas les fois où les Préfets avaient désamorcé des conflits dans les couloirs de l'école – ni celles où ils n'avaient pas réussi à éviter les hostilités. Neville était devenu un spécialiste de la neutralisation des adversaires. Et quand Harry lui avait témoigné son admiration pour sa maîtrise des sorts d'attraction de baguettes et de désarmement, il s'était contenté de répondre: « je veille, Harry, je veille… » sur un ton modeste. Le regard à la fois amusé et rempli de fierté d'Algie Londubat n'avait pas échappé au jeune Potter. Le signe de tête que le professeur lui avait alors adressé, sur le seuil de la salle des Professeurs lui avait rappelé combien il comptait pour tous ceux qui le suivaient.

Il avait pu se rendre compte que ses paroles, qu'il croyait pourtant vaines, avaient eu plus d'impact qu'il ne l'imaginait. On se tournait vers lui, attendant des réponses qu'il était bien incapable de donner. Il sentit cette ferveur jusque dans les entraînements de Quidditch. Il était le capitaine et tous obéissaient.Et cela ne lui déplaisait pas. Même si le regard moqueur d'Ellen le faisait rougir un peu chaque fois qu'elle l'appelait Commandant en Chef, ou qu'elle faisait mine de mesurer son tour de tête après chacune de ses interventions auprès de l'état major. Ron la trouvait un peu… insolente, voire irrévérencieuse envers celui qui était somme toute leur chef désigné, non par lui-même mais par leur Ennemi en personne.

Il se souvenait aussi de la lecture que Ron leur avait faite de la lettre de Charlie. Elle avait mis un peu de baume au cœur des jeunes gens. Charlie certifiait qu'il allait bien. Il suivait à la lettre les prescriptions des guérisseurs et il avait fait de très gros progrès en français. Il espérait être de retour en Angleterre pour Noël, comme le lui avait fait promettre Nymphadora. Malgré les soins dont on l'entourait, et la gentillesse des Delacour, il s'ennuyait pourtant. Depuis que Viktor Krum avait dû se mettre à l'abri, à la suite de tentatives d'assassinat ou d'enlèvement, il se retrouvait seul.Il lui tardait vraiment de les revoir tous et il était heureux d'avoir eu des nouvelles, de savoir qu'on ne l'oubliait pas. Il terminait sa lettre par des mots d'espoir. Bien qu'il sût que la mission qu'on lui avait confiée avait échoué, il gardait confiance. Car il n'était pas possible que tant d'énergie dépensée à lutter ne portât pas ses fruits.

Harry pensa alors que deux jours après le retour d'Hedwige, ils avaient également eu des nouvelles des jumeaux. Ginny avait reçu une lettre cryptée de ses frères dans un colis de la boutique de Farces et Attrapes. Il ne pouvait s'empêcher de sourire à ce souvenir. Le parchemin portait l'inscription : « Bon de Commande. A manipuler avec précautions. » D'un coup de baguette, Ginny avait demandé à la missive de révéler ses secrets. « Et le mot magique ? » avait grogné le parchemin. Interloqué, Ron avait grommelé

- Ils ont codé leur lettre ! Ils sont dingues ! Comment on fait pour connaître le bon mot de passe ? Ça peut être n'importe quoi avec ces deux crétins !

Ginny avait reposé le bout de sa baguette sur le papier et prononcé :

- Révèle tes secrets, s'il te plait…

Le bon de commande s'était alors couvert de l'écriture désordonnée de Fred. La jeune fille avait commencé la lecture :

« Fred et George au rapport !

Vous ne vous imaginez pas comme cette mission a été difficile à mener à bien ! Maugrey n'est plus là, mais il a tellement verrouillé les différents niveaux d'informations que ce fut un véritable parcours du combattant que de réussir à obtenir la moindre bribe de renseignement. Mais, rien ne résiste à Fred et George Weasley ! –surtout à Fred, d'ailleurs ! et nous avons pu mener à bien cette mission délicate.

Grâce aux informations arrachées à ce gredin de Goyle, la liste des Mangemort s'est encore allongée de noms qui ne seraient même pas venus à l'esprit. Ils sont tous sous surveillance. Les arrêter priveraient les Aurors de renseignements sur les intentions de Celui-dont-On-N'écrit-Même-Pas-Le-Nom,d'après les instances suprêmes… Il parait que Maugrey n'était pas d'accord avec cette manière de faire… enfin, c'est du passé. Nous on l'aimait bien, Maugrey. Il était complètement déjanté, mais il avait des idées géniales, parfois.

Bref, il semblerait que tous les petits soldats du Maître soient sur le qui-vive, et pas seulement à cause de la vague d'arrestations chez les Mangemorts notoires. Ils attendraient tous l'appel suprême dans les jours qui viennent. Certains parlent d'Halloween, d'autres prétendent que ce sera avant pour surprendre tout le monde. D'autres encore disent que ce sera après, pour surprendre tout le monde aussi. Quoi qu'il en soit, c'est le branle-bas de combat…

Chez nous aussi, d'ailleurs. Pas question de livrer ce combat sans nous ! On est tous prêts ! Chacun sera à son poste la nuit d'Halloween. Nous aussi nous attendrons un appel. Nous vous envoyons un stock de poudre de Cheminette. Percy sera au service de Surveillance des Feux ce soir là.

A bientôt donc. Et prenez soin de vous.

Attention cette lettre s'autodétruira dans… »

Ginny avait alors vu apparaître un compte à rebours : 10 – 9 – 8 – 7…

Elle avait lâché la lettre sur la table du labo et attendu le zéro fatidique. Au lieu de cela, ils avaient tous entendu la voix de Fred éclater de rire : Je vous ai bien eu !

Ron avait alors saisi le parchemin pour constater de ses propres yeux les dires de sa sœur.

- Les imbéciles ! avait-il grognoné.

Et la lettre avait explosé entre ses mains dans une fumée bleu vif. Il avait gardé les doigts tâchés d'azur durant deux jours.

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.

Harry ne savait pourquoi il songeait à cela en ce moment où ils attendaient le début du concours de Sortilèges dans la salle des Quatre Maisons.Justin enregistrait les arrivées des concurrents. Il venait de récapituler avec Hermione, Neville, Ginny et Ellie les étapes d'une retraite dans les quatre salles communes au cas où... Tous étaient très calmes, en apparence. Mais Harry sentait une excitation chez chacun de ses camarades qu'il ne ressentait pas lui-même. Sans doute parce qu'il s'efforçait de fermer son esprit à toute sensation.

Dean et Seamus les rejoignirent. Seamus s'assit près de McGregor et lui adressa un sourire qu'il croyait irrésistible. Dean tapait ses doigts sur la table, dans un geste nerveux, qui agaça bientôt Ron.

- C'est pas ma faute, grimaça le jeune Thomas. J'arrête pas de penser à McGonagall et à ce qu'elle nous a dit ce matin.

Harry releva la tête.

- Qu'est-ce qu'elle a dit ?

Il avait beau tourner et retourner dans son esprit le cours du matin, il ne voyait pas ce que le Professeur avait dit de si extraordinaire pour troubler son camarade.

- Elle n'a rien dit de plus que d'habitude… trancha Hermione. Et elle a raison ! Il ne faut pas oublier que nous avons nos ASPIC à passer à la fin de l'année…

- Mais qu'est-ce qu'elle a dit ? insista Harry.

- Tu le saurais, si tu ne passais pas ton temps à penser à… autre chose ! répondit Ron de mauvais gré. Nos ASPIC ! Nos ASPIC ! reprit-il à l'attention d'Hermione. Qui se souciera de passer ses ASPIC à la fin de l'année ! Il faudrait d'abord qu'on y arrive à la fin de l'année !

- Bien sûr qu'on y arrivera ! s'insurgea Ginny. Et maman te tuera de ses mains si tu n'obtiens pas le maximum de notes optimales à tes examens !

- Je n'ai aucun souci à me faire, grogna Ron. Parce que si on y arrive, à la fin de l'année, ce sera quand même un peu grâce à nous…

- Surtout grâce à Harry, frissonna Neville.

- Oui, admit Ron avec évidence. Mais aussi grâce à nous quand même ! On sera des héros ! et qui s'aviserait de faire passer des examens à des héros, hein ? je vous le demande !

Dean et Seamus eurent un petit rire fébrile.

- Ron, reprit Hermione sur un ton compassé. Je ne voudrais surtout pas t'enlever tes illusions, mais je peux t'assurer que le seul moyen pour toi de ne pas passer tes examens serait de te retrouver six pieds sous terre…

- On croirait entendre maman, grogna Ron.

Un silence troublé suivit le commentaire d'Hermione. Seul, le regard de McGregor brilla d'une lueur malicieuse. Elle se mordit les lèvres cependant pour ne rien dire.

- Mais vous allez me dire ce qu'a raconté McGonagall ce matin ! s'emporta Harry.

- Rien qui ait de l'importance, lui répondit Hermione visiblement contrariée du tour que prenait la conversation. Il faut rester calme. Tout va bien se passer.

Elle prit une grande inspiration et se laissa aller contre le dossier de son siège. Ron lui fit un sourire contrit et serra sa main qu'il garda dans la sienne.

- Bien sûr que tout va bien se passer, dit-il. Pas vrai Harry… ?

Harry leva les yeux vers ses amis. Tous attendaient un mot de sa part.

- Bien sûr… Il n'y a pas de raisons…

Neville lui sourit faiblement. Ginny secoua la tête. Harry ne savait pas si c'était pour approuver ce qu'il venait de dire ou parce qu'elle le trouvait particulièrement stupide. Ellen fixait ses mains croisées sur la table et pourtant il sentait son regard sur lui, au travers de ses longs cils baissés. Il y avait quinze mille raisonspour que tout ne se passât pas si bien que cela et il savait que tous autour de la table étaient en train de les passer en revue. Ils se turent pourtant, chacun dans ses pensées.

Luna entra dans la salle commune en compagnie de Betsie Singleton et Jezebel Dawson. Elles leur firent signe mais ne s'approchèrent pas. Elles rejoignirent Padma Patil qui leur désigna une table où elles s'installèrent.

- Elles se sont inscrites ? s'étonna Ron.

- Oui, dit Neville. Elles forment une équipe avec une fille de Quatrième de Poufsouffle.

- Ha ! fit Ron. On a le droit de faire des équipes d'années différentes maintenant ?

- Oui, répondit Justin. Pourvu que les quatre Maisons soient représentées dans chaque équipe, les années importent peu… Les thèmes sont imposés cette fois et c'est plus équitable ainsi. Après tout, ce n'est pas l'âge qui fait le talent… Du moins c'est ce que Goldstein a prétendu à la Présidente du club de Sortilèges qui l'a aidé à mettre le concours au point…

Justin baissa la tête. Le nom du Préfet en Chef jeta un nouveau froid autour de la table. Son état ne s'était pas amélioré et Madame Pomfresh se montrait de moins en moins optimiste. Le Professeur Rogue avait pourtant essayé tous les contre-sorts qu'il connaissait, leur avait assuré Hermione. Et depuis l'avant-veille la guérisseuse avait réussi à faire avaler à son patient un remède reconstituant qu'avait préparé spécialement le Maître de Potion. Mais Anthony n'avait pas rouvert un œil.

En face de lui, Harry vit Hermione commencer à se ronger les ongles.

- Ce n'est pas l'heure ? demanda-t-il d'une voix sourde.

- Non, dit Ginny. Le concours n'a pas encore commencé. Et puis, il faut attendre que Rusard ne soit plus dans les couloirs…

Harry jeta un coup d'œil à la jeune fille.

- Peeves ? souffla-t-il.

Elle hocha la tête, un léger sourire aux lèvres.

- Je n'aurais jamais cru qu'il accepterait d'obéir à quiconque… murmura McGregor.

- Ginny n'est pas n'importe qui… assura Neville en se forçant à sourire.

- Non, c'est la sœur de Fred et George Weasley, rappela Seamus.

- Il avait surtout envie de faire une bonne farce… prétendit Ginny. Il trouve que l'ambiance est morose en ce moment…

Le silence qui suivit le fut également. L'ambiance était bien plus que morose, en réalité, songea Harry. Elle semblait figée dans une expectative tourmentée. A la provocation et aux insultes destinées à mettre le feu aux poudres, Malefoy, lorsqu'il eût compris qu'il se heurtait à la volonté de ses condisciples de refuser ce combat-là, avait substitué une autre technique de déstabilisation. Depuis l'avant-veille, il haussait la voix dès qu'il apercevait un Gryffondor ou tout autre des amis proches d'Harry, pour parler du jour d'Halloween. Et de rappeler que c'était cette nuit-là que James et Lily Potter – les merveilleux, grands, invincibles et géniaux Potter- avaient trouvé la mort seize ans plus tôt… Les partisans de Malefoy ricanaient de plus belle. Ils avaient improvisé un compte à rebours : plus que deux jours avant Halloween. Plus qu'un jour avant Halloween. Plus que quelques heures avant Halloween. Plus que du temps compté pour les sang-de-bourbe… Plus qu'un peu de sursis pour les sang-mêlés… Un répit éphémère pour les traîtres et les félons… Une trêve dont tous feraient bien de profiter avant que ne flottât sur le château la Marque des Ténèbres. Harry s'était bien gardé de répondre à Malefoy qu'il était bien trop sûr de lui. Lui-même n'était pas certain qu'il n'eût pas raison.

Il s'était passé une chose assez étrange lors du repas du soir du mercredi. Les bougies suspendues qui flottaient sous la haute voûte s'étaient éteintes en partie, comme soufflées par un courant d'air invisible.Le dôme s'était obscurci, les étoiles avaient disparu, laissant le haut plafond se teinter d'une nuit d'encre.Hermione avait frissonné et elle avait tourné les yeux vers la table des professeurs. Harry avait suivi son regard vers Dumbledore, figé dans un geste des deux mains pour interrompre le Professeur McGonagall. Puis il avait glissé les yeux vers le Professeur Rogue, plus livide que jamais. La lumière avait baissé dans toute l'école, jetant le trouble dans les cœurs. Quand ils étaient remontés dans leur Salle Commune, le murmure des tableaux les avaient suivi.Aucun n'était dans son cadre attribué. Certains étaient vides, dans d'autres les portraient s'entassaient et chuchotaient entre eux. Le Chevalier du Catogan brandissait son épée de cadre en cadre, clamant qu'il était prêt à pourfendre quiconque oserait profaner le sanctuaire de Poudlard. Harry avait retenu Hermione dans la salle.

- Tu l'as senti aussi, avait-il murmuré sombre et grave. Tu as senti ce trouble dans la magie.

- Tout le monde s'en est rendu compte, Harry, avait répondu Hermione, la voix tremblante.

Il serrait le poignet de la jeune fille sans même sans rendre compte. Elle respirait avec difficulté. Les yeux dans les yeux, ils n'avaient pas besoin de parler pour savoir ce que l'autre pensait.

- Et après Halloween, Hermione ? avait demandé Harry d'une voix sourde. Peux-tu me promettre que tout danger sera écarté ?

Elle avait baissé la tête et il l'avait laissée partir. Il l'avait regardée monter l'escalier vers le dortoir des filles.

Le lendemain matin, le ciel était gris sous la voûte de la grande salle pour le petit déjeuner et les bougies étaient rallumées. Elles étaient simplement un peu moins nombreuses. Et Malefoy avait commencé ses allusions à Halloween…

- C'est vrai que c'est morose comme ambiance ! estima Ellie McGregor. Pas de sortie à Pré-Au-Lard ! Une fête d'Halloween plus que compromise…

Seamus soupira en la regardant, la joue dans sa main et le coude sur la table.

- Tu as raison, McGregor ! approuva-t-il. Quand est-ce qu'on s'amuse un peu ?

Dean lui donna un coup de coude et lui fit les gros yeux.

- Tu ne penses qu'à t'amuser Seam ! Crois-tu que ce soit le moment ?

McGregor eut un sourire moqueur.

- Et c'est quand, Thomas, le moment de s'amuser ? Faut-il demander une autorisation spéciale ? Y a-t-il une date précise ? Une période de l'année…

- Ben… fit Dean un peu déconcerté. C'est quand même pas quand tout va mal…

Le petit sourire de McGregor ne dit rien de bon au jeune homme. Elle balança un moment avant de répondre :

- Oui, mais si on ne s'amusait que quand tout va bien, on ne s'amuserait pas souvent… Au fait…

Elle se tourna soudain vers Harry et le jeune homme eut des sueurs froides. Elle demanda de but en blanc :

- Tu me feras danser au bal de Noël ?

Harry sentit brusquement tout son sang refluer à son cœur. Il eut de grandes difficultés à avaler sa salive. A côté d'Ellen, Ginny lui faisait signe de répondre par l'affirmative.

- Je…Je sais pas danser… réussit-il à murmurer.

Ellen leva les sourcils.

- D'ici là, tu as le temps d'apprendre !

Elle se leva de sa chaise pour s'avancer vers les Serpentard qui participaient au concours de Sortilèges.

- Au moins, comme ça c'est clair ! fit Seamus sur un ton mi déçu mi amusé. Heu… Harry, si tu veux je peux t'apprendre à danser…

- Tu danses comme un pied, Seam ! dit Ginny.

Justin sourit :

- Susan m'a montré la robe qu'elle a commandée pour le bal de Noël. Elle sera magnifique dedans.

Ron s'éclaircit la gorge comme s'il allait parler. Neville avait un regard un peu perdu. Harry reçut un violent coup de pied dans le tibia.

- Aïe ! s'écria-t-il.

Il regarda Ginny d'un air ahuri.

- Ça va bien ? s'exclama-t-il.

Ce n'était tout de même pas parce qu'il n'avait pas répondu à McGregor d'une manière très satisfaisante –il le reconnaissait volontiers- qu'il méritait des claques !

Ginny fit une grimace contrite.

- Désolée, Harry. Le coup de pied ne t'était pas destiné. C'était Ron que je visais…

Le jeune homme leva vers sa sœur des yeux stupéfaits.

- Quelle heure est-il ? demanda Hermione pour couper court aux récriminations qui n'allaient pas tarder.

- Presque deux heures, déglutit Neville.

Il se leva sur un mot d'excuses, prétextant un mot à dire à Luna. Justin le suivit presque aussitôt. Le concours n'allait pas tarder à débuter. Ron se pencha vers Hermione. Il lui demanda à voix basse s'il n'était pas temps d'y aller. Dean tapa sur l'épaule de Seamus et le pria de le suivre. Il était temps pour lui d'aller encourager Lavande, s'il espérait avoir des chances de ne pas se retrouver seul à ce fameux bal de Noël. Il passa derrière Harry et le jeune Potter sentit la main de son camarade qui lui tapotait aussi l'épaule.

- A tout à l'heure, murmura Dean.

Personne ne lui répondit. Ron revint à la charge.

- Hony, insista-t-il. Nous n'arriverons jamais là-bas à temps si nous ne partons pas maintenant.

- Nous avons tout le temps, assura Hermione sans le regarder. Malheureusement…

Elle échangea un regard avec Harry qui fronça les sourcils.

- Que veux-tu dire ? demanda-t-il.

- Oui… reprit Ron à voix basse. Qu'est-ce que tu veux dire ? Nous avons mis des heures et des heures pour descendre dans les souterrains il y a deux ans. Ce n'est pas parce que cette fois nous aurons un guide que nous irons plus vite…

Hermione soupira.

- Ron, nous avons mis des heures et des heures pour trouver… cet endroit, parce que des sortilèges nous empêchaient d'y arriver directement…

- Des sortilèges de confusion ? demanda Harry vivement intéressé.

La préfète hocha la tête.

- J'avais la carte et j'ai pu à peu près me repérer, continua-t-elle. Mais les sortilèges étaient très forts, nous l'avons bien senti, n'est-ce pas, Ron ?

- Oui… fit ce dernier. Voilà pourquoi je me suis perdu en repartant ! Mais crois-tu que Sir Nicholas suffira à nous empêcher de tourner en rond ?

Hermione secoua la tête.

- Je crains que de toutes façons, les sortilèges de confusions qui interdisent l'entrée de la… les sortilèges ne soient plus opérationnels. Je crains que la magie qui protège Poudlard ne soit en train de se dissoudre… Ne l'avez-vous pas senti ? Malefoy lui a bien compris ce qui se passe. Il n'a cessé de répéter que l'ombre gagnait chaque jour en force…

Ron se racla la gorge.

- Mais tout de même, Hony, la nuit tombe vite et je pense que Peter lancera la chasse des Gerbilloise très tôt ce soir…

- Je sais, soupira Hermione, mais on ne peut pas partir maintenant. Rusard est déjà en train de patrouiller dans le couloir. S'il nous voit sortir, il va nous coller aux basques…

- Ou nous coller sa saleté de Miss Teigne aux fesses, grogna Ron.

Hermione se mit à rire pour elle-même.

- Ça risque pas… j'ai envoyé Pattenrond lui mettre des bâtons dans les roues pour l'après-midi.

- Tu aurais mieux fait de le lâcher dans les souterrains, grommela Ron. Il nous aurait peut-être débarrassé une bonne fois pour toute de ce sale rat de Croûtard !

- Ça te va bien de me dire ça ! répondit Hermione d'une voix morne. Quand il voulait le faire, c'est toi qui l'en a empêché…

- Hum ! fit Harry.

- Laisse tomber, Harry, murmura Ron. Elle a raison. Désolé, Hony.

- Vous êtes idiots ou quoi ? dit Ginny. Il est bien question de vous ! Vous ne voyez pas qu'Harry pense qu'il a empêché Sirius et Remus de tuer Pettigrew il y a trois ans…

- Merci, Ginny, de remuer le couteau dans la plaie !

Ginny baissa la tête. Ron baissa les yeux et Hermione les leva au ciel.

Justin frappa dans ses mains. Harry et ses amis se levèrent et ramenèrent leurs chaises vers le milieu de la salle. Les Professeurs Flitwick, McGonagall, Chourave et Rogue se présentèrent à l'entrée de la salle des Quatre Maisons. Les concurrents commencèrent à avoir des sueurs froides.

- Dans une heure environ… les avertit Hermione sans terminer sa phrase.

Ils s'installèrent au dernier rang, près de la porte. Ellen McGregor vint les rejoindre. Elle s'assit à côté d'Harry et quand les premiers candidats levèrent enfin leur baguette, elle glissa sa main dans celle du jeune homme.Il la serra sans rien dire entre les siennes, feignant d'ignorer le sourire de Ginny et la grimace de Ron.

Une heure plus tard, Ron ne cessait de se retourner vers la porte. Rusard croisait toujours devant l'entrée de la Salle des Quatre Maisons. Le jeune homme jetait de longs regards mécontents sur sa sœur. Enfin, on entendit le caquètement de Peeves, quelques imprécations du Concierge, un long hurlement de rire, un encore plus long cri de rage et la course de Rusard dans le couloir. La main d'Ellen se crispa sur les doigts d'Harry. Il sentit un frisson la parcourir, qu'elle parvint à maîtriser cependant. Son cœur se mit à battre un peu plus fort. McGonagall s'approcha de la porte, constata que Peeves avait encore fait tomber une bombe à eau sur quelqu'un, déclara que Mr Rusard s'occupait de cela et retourna à son concours. Chacun se rassit et reporta son attention sur les candidats. Justin adressa un signe de tête à Hermione et celle-ci se pencha vers Ron et Harry.

- Maintenant… dit-elle simplement.

Ron se leva lentement. La main d'Ellen glissa de celle d'Harry. Ginny prit la place du jeune homme à côté d'elle. Hermione se coula jusqu'à la porte, suivie des deux garçons. Le couloir était vide. Ils sortirent, évitèrent la flaque d'eau sur le sol et se dirigèrent vers les cachots.

- Pourvu qu'on ne rencontre pas Malefoy… murmura Ron tandis qu'ils entraient sur le territoire des Serpentard.

- Normalement, Peeves a déjà jeté une bombe à eau sur lui et Crabbe ou Goyle, chuchota Hermione.

- Normalement… releva Ron avec un peu d'inquiétude.

- Qu'est-ce que Ginny a promis à Peeves ? demanda Harry. Je suppose que le simple rappel de sa promesse n'aura pas suffi à le faire obtempérer sans discussion…

- Eh bien… admit Hermione. Il devait trois bombes à eau à Ginny, c'est vrai… et faire une farce à Rusard et Malefoy le remplissait de joie… mais disons que c'est quand même l'assurance de recevoir une bombabouse qualité Weasley qui a emporté son adhésion totale à notre projet…

Ron renifla d'un air désabusé.

- Enfin ! soupira-t-il. C'est pour la bonne cause… si on peut dire…

Ils quittèrent les quartiers de Serpentard et commencèrent à descendre vers les souterrains.

- Nick-Quasi-sans-Tête ne devait pas nous servir de guide ? hasarda Ron au bout d'un moment alors qu'Harry éclairait leur chemin de sa baguette.

Le fantôme se matérialisa à quelques pas de lui.

- Non, non, très cher, dit-il en lissant sa moustache. Ce n'est pas ce bon vieux Nick qui doit être votre guide. Mais Sir Nicholas de Mimsy-Porpington. Serviteur, Monsieur.

Il ôta son chapeau pour saluer les jeunes gens, se redressa, ramena sa tête sur ses épaules et leur montra le chemin :

- Si vous voulez me suivre, Madame, et vous aussi, Messires …

Il se recoiffa et flotta en avant, oubliant parfois qu'il était le seul à pouvoir traverser les murs.

Harry marchait devant la baguette illuminée d'une lueur vive. Il avait perdu la notion du temps. Il n'avait pas l'impression de descendre autant que lorsqu'il avait rejoint la Chambre des Secrets. L'endroit où se trouvait la Vouivre devait être moins profond que celui où Salazar Serpentard avait enfermé son basilic. Il n'avait aucune idée de la direction qu'ils avaient prise, mais ils se trouvaient encore sous le château. Cela il en était certain. Il n'aurait su dire d'où lui venait cette certitude, mais c'était dans son esprit comme un repère rassurant.Derrière lui, Hermione trottait comme tant de fois déjà elle l'avait fait. Il sentait sa foi inébranlable en ce qu'elle entreprenait, en sa volonté d'agir pour ce en quoi elle croyait. Et fermant la marche, il y avait Ron, qui les suivait aveuglément. Lui avait foi en eux. Il se posait mille questions, mais Harry ou Hermione lui aurait désigné le feu qu'il s'y serait jeté dedans sans s'interroger davantage. C'était étrange de ressentir tout cela alors que lui même ignorait où le menaient ses pas.

Plus ils avançaient plus leur progression se faisait aisée. Il aurait pensé le contraire. Hermione avait-elle vue juste ? Et lui avait-il raison de s'inquiéter pour la suite des évènements ?

Sir Nicholas avançait toujours. Il les pressait. Ron alluma soudain sa baguette également. Il était oppressé. Harry l'entendait respirer avec force. Des souvenirs éprouvants sans doute le mettaient mal à l'aise.

- J'aime pas ça ! murmurait le rouquin. J'aime pas ça du tout.

Les couloirs sombres se rapprochaient et fermaient le ténébreux horizon au bout de leur baguette. Harry avait l'impression de s'enfoncer non pas sous la terre, mais dans le néant.

- Ho non ! je n'aime vraiment pas ça ! répétait le jeune homme.

Il prit la main d'Hermione, comme pour se rassurer. Sir Nicholas leur faisait signe de se hâter.

- On se rapproche, mon cœur… dit Hermione.

- Je m'en doute, répondit Ron la voix sourde. Je me sens de plus en plus mal à l'aise. J'ai l'impression d'être dans un cimetière.

- C'est normal, Ron, on est dans un cimetière…

Harry tourna vivement la tête vers son amie. Malgré l'obscurité, il vit Ron pâlir.

- Tu plaisantes, marmonna le jeune homme.

- On ne plaisante pas dans un cimetière, Ronnie… chuchota Hermione.

Harry leva sa baguette et l'approcha du mur à sa droite. Le mur n'était pas plein. Il y avait des trous à l'intérieur, espacés d'un demi mètre chacun. Il rapprocha encore la lumière vers les pierres gravées. Des inscriptions grossières étaient tracées dans la roche. Des nombres et des noms, parfois juste des initiales.

- Ho mon Dieu ! murmura-t-il. On dirait des…

- Des catacombes, oui, termina Hermione à sa place. Des morts qui ont trouvé ici leur dernière demeure à la suite des nombreuses révoltes et guerres diverses…

- Et Nick nous conduit à travers ces catacombes vers la Vouivre de Poudlard ? chuchota encore Harry.

- On n'est pas passé par là, la première fois ! frissonna Ron.

Il marchait au milieu du couloir, comme s'il craignait de voir les morts qui dormaient depuis des siècles de leur dernier sommeil dans leur lit de pierre sortir de leur tombeau pour se jeter sur lui.

- Non, en effet, répondit Hermione. Sir Nicholas nous a fait prendre un raccourci.

- Tu parles d'un raccourci… grimaça le jeune Weasley.

- Les morts sont inoffensifs, le rabroua Hermione. Je crains davantage les vivants !

La forme brumeuse de Sir Nicholas apparut au croisement d'une galerie. Elle était légèrement luminescente à la clarté des baguettes.

- Hâtez vous ! Il se passe quelque chose dans la Crypte…

- La quoi ? bafouilla Ron.

- La Crypte où dort la Vouivre ! dit Harry en se frappant le front. Je suppose que nous sommes ici au niveau des fondations même de Poudlard.

Il se tourna vers Hermione qui ne répondit pas. Harry en conclut qu'il avait raison. Il comprenait à présent ce que voulait dire Hermione lorsqu'elle parlait de mettre en danger les fondations même de Poudlard si Voldemort parvenait à ses fins.

- Palatine a construit Poudlard, chuchota-t-il à la jeune fille. Et sa magie la fait tenir debout. Si elle meurt, cette magie meurt avec elle, n'est-ce pas, et c'est tout Poudlard qui risque de s'écrouler… C'est bien ce que tu voulais nous dire ?

- Tu vas bientôt comprendre, murmura Hermione. S'il n'est pas déjà trop tard.

Elle tira sur la main de Ron pour le faire avancer plus vite et passa devant Harry. Elle prononça Lumos à voix basse et sa baguette s'alluma d'une lueur qui éclairait à peine le bout de ses pieds.

- Crois-tu que Pettigrew est déjà sur place ? haleta Ron.

- Non, dit-elle avec assurance. Nous aurions rencontré les Gerbilloises si c'était le cas. Nous sommes dans les temps ne ce qui concerne Peter… C'est le reste qui m'inquiète…

Harry et Ron renoncèrent à lui demander ce qu'était ce reste. Sir Nicholas se retournait régulièrement vers eux pour leur faire signe de se dépêcher. Ils pressèrent le pas, presque malgré eux.

Ils arrivèrent dans une sorte de hall sur lequel s'ouvraient plusieurs cavités sombres. Le fantôme de Gryffondor se tenait au milieu de la salle. Ron leva sa baguette et regarda une à une les caves obscures.

- Je ne me souviens pas de cela, murmura-t-il en serrant plus fort la main d'Hermione dans la sienne.

- Nous ne sommes pas arrivés jusqu'ici… répondit de même la jeune fille. Le sortilège de protection nous a empêché d'y accéder.

Harry frissonna violemment.

- Mais alors, cela veut dire…

- Oui, Harry, cela veut dire que la protection de Poudlard n'est elle-même plus protégée. Et comme elle génère elle-même son propre champ d'énergie magique, cela signifie…

- On a compris ! l'interrompit Ron brutalement.

Sir Nicholas leur montra de la main le caveau noyé de ténèbres en face d'eux.

- C'est là, dit-il. Je vais aux nouvelles, si vous le permettez…

Il inclina la tête et s'éloigna. L'éclat argenté du spectre disparut dans la nuit du couloir. Harry, Hermione et Ron s'avancèrent vers la Crypte où dormait Palatine. Le bruit de leurs pas sur les pavés inégaux résonna sous la voûte.

Sur le seuil de la Chambre mortuaire, Ron se retourna. Il éclaira d'un geste circulaire les autres tombeaux.

- Vous croyez que les Fondateurs sont enterrés ici ?

Sa voix retentit en un écho profond.

- Chut ! fit Harry impressionné.

Hermione mit un pied dans la Crypte. Ron la retint.

- Je passe devant, décida-t-il.

Il brandit sa baguette, prit une profonde inspiration, serra la main d'Hermione encore une fois et… sa baguette s'éteignit d'elle-même. Harry et Hermione entrèrent à leur tour. Ils n'eurent pas le temps d'apercevoir quoi que ce fût. Ils furent plongés dans le noir complet et le silence des nécropoles les prit à la gorge.