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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Désolée pour le retard. Je n'ai pas pu poster hier...


Chapitre 135

La Crypte

- Lumos ! fit Harry en serrant sa baguette à s'en faire mal aux doigts.

- Lumos ! répondit Hermione.

Leurs voix retentirent dans la salle.

- On est mal ! geignit Ron comme les baguettes restaient éteintes. Tu n'avais pas prévu ça, n'est-ce pas Hony…

Harry pensait que son ami n'avait pas tort. Mais il était inutile d'accabler Hermione par des jérémiades. Il faudrait sortir de la pièce et défendre Palatine depuis le seuil de la chambre mortuaire, avant qu'elle ne devînt pour de bon son tombeau.

Il allait faire part de ses réflexions à ses amis lorsque la salle s'éclaira lentement d'une lumière rougeoyante, comme si des torches s'allumaient peu à peu. Ron leva le bras vers le mur en face d'eux.

Des flambeaux s'enflammaient faiblement. Leur flamme tremblante remplissait la pièce d'ombres vacillantes. C'était une chambre assez grande, bien qu'elle fût moitié moins haute et large que la Chambre des Secrets de Salazar, autant que les jeunes gens pussent en juger dans l'obscurité frémissante.

Le bras de Ron s'abaissa doucement vers le centre de la salle. A la lueur rougeâtre des torches, les jeunes gens distinguèrent bientôt quatre gisants de pierre, disposés en carré.

Hermione s'avança et la lumière s'accrut. Ron et Harry l'accompagnèrent. Chacun de leur pas, chacun de leur geste, chacune de leur respiration résonnaient dans le silence. Les ombres rouges les suivaient. Ils laissèrent la nuit sur le seuil. Tout autour d'eux s'éclairait sur leur passage. Ils marchèrent vers les tombeaux.

- Par Merlin ! murmura Ron – et sa voix fit frissonner toute la crypte – Je crois… que c'est Godric Gryffondor !

Il était penché sur le premier gisant, celui d'un homme étendu, les mains croisées sur sa poitrine.

Harry s'approcha. Il examina le visage sculpté du vieil homme. Il admira le travail du statuaire. Les détails de la barbe et de la chevelure, ainsi que les rides du visage ancien étaient saisissants de vérité. Il baissa les yeux sur les mains posées sur la robe et sur la bague à son doigt. C'était un sceau au lion gravé.

- Je crois que tu as raison, Ron, souffla-t-il saisi d'un profond respect et d'une émotion qui lui nouait la gorge.

Il leva la tête vers Hermione debout devant un autre sarcophage ; elle-même semblait une statue de pierre.

Ron faisait le tour des gisants, cherchant à reconnaître en les deux femmes représentées qui de l'une ou de l'autre était Serdaigle ou Poufsouffle. Hermione ne bougeait toujours pas. Harry s'avança, le cœur étrangement serré par la certitude que la jeune fille avait toujours su ce qu'ils allaient trouver dans la crypte.

- Ce sont eux n'est-ce pas, chuchota-t-il. Ce sont les fondateurs.

Hermione leva lentement la tête vers lui. Il vit une larme couler le long de la joue empourprée de son amie.

- Il est trop tard, murmura-t-elle. Il est beaucoup trop tard.

Harry suivit le regard d'Hermione sur ce qui ne pouvait être que Palatine.

Elle était représentée sous sa forme de Vouivre, pareille à une jeune fille, le visage lisse et sa chevelure, comme une toison, retombait sur sa poitrine. Sa queue serpentine s'enroulait sur le lit de pierre sur lequel elle reposait. Elle était belle et tellement…

- Vivante… murmura Harry.

La larme d'Hermione tomba sur la main aux doigts fins.

- Quelqu'un vient ! souffla Ron depuis l'entrée.

Il brandit sa baguette, l'œil et l'oreille aux aguets.

Sous les yeux effarés d'Harry, Palatine se réveillait. Son corps de pierre s'écaillait et son visage s'animait. Il sembla au jeune homme que les paupières bougeaient.

- Hermione ! s'affola-t-il. Qu'est-ce qui se passe ?

- Elle meurt…

- On vient, je vous dis… pressa Ron.

- Les Gerbilloises ?

- Heu… non, je ne crois pas… C'est… le Moine Gras… ?

La voix de Ron était stupéfaite. Le fantôme de Poufsouffle fondit sur lui. Le jeune homme leva les bras sur sa tête dans un geste inutile, et le spectre le traversa. Il y eut un bruit de course et un souffle rauque à l'entrée.

- Qu'avez-vous fait !

Ginny et Ellie McGregor n'écoutaient qu'à peine les explications de leurs camarades sur les sortilèges utilisés lors du concours. Elles applaudissaient parfois, distraitement, attentives pourtant mais pas à ce qui se passait dans la salle. Alors qu'Harry, Ron et Hermione étaient partis depuis une demi-heure environ, Ginny donna un coup de coude à Ellie. Le professeur Rogue avait le regard fixé sur elles. Il fronça les sourcils, ne prenant même pas la peine de faire semblant de s'intéresser aux candidats qui s'efforçaient de faire de leur mieux.

- Aïe ! fit Ginny. Je crois qu'il s'est aperçu de leur absence…

- Ne le regarde pas… chuchota Ellie en s'obligeant à ne pas lever les yeux vers le professeur.

Les deux jeunes filles se forcèrent à suivre les évolutions de leurs camarades sur l'estrade.

- Aïe ! refit Ginny, la bouche tordue vers son amie. Il vient vers nous…

Ellie McGregor n'eut pas le temps de répondre. Le Professeur Rogue s'avançait vers la porte à grands pas. Il jeta un regard courroucé sur les deux filles et sortit sur le seuil. D'un geste sec de la tête, il lança plusieurs coups d'œil acérés dans le couloir. Il revint vers Ginny et Ellie, le visage contrarié.

- Où sont-ils ? demanda-t-il à voix basse.

Ginny ouvrit de grands yeux innocents tandis qu'Ellie levait les siens vers son Directeur de Maison :

- Qui ? demanda-t-elle.

Rogue serra les dents. Il eut un air qui signifiait sans équivoque aucune : « vous ne perdez rien pour attendre, toutes les deux… » Il quitta la pièce d'un pas pressé et tourna en direction des cachots de Serpentard.

- Aïe ! Aïe ! Aïe ! S'il les rattrape…

McGregor fut sur ses pieds en un bond. Elle courut à la porte puis sur les pas de Rogue.

- Professeur ! l'appela-t-elle du plus loin qu'elle l'aperçut.

Rogue s'arrêta au milieu du couloir alors qu'il atteignait son bureau. Il ne se retourna pas tout de suite. Ellie McGregor sut qu'elle jouait là ses prochaines fins d'après-midi au quitte ou double.

- Professeur ? répéta-t-elle sans savoir vraiment quel prétexte allait lui servir de paravent.

- McGregor ? gronda Rogue. Qu'y a t-il encore ?

- Puis-je vous poser une question, Monsieur ? demanda-t-elle avec aplomb.

- Je vous écoute, McGregor, mais dépêchez-vous de…

L'arrivée silencieuse mais néanmoins fulgurante du Baron Sanglant et du Moine Gras l'interrompit. Les deux fantômes fondirent sur le Professeur.

- Severus Rogue ! dit le Baron Sanglant d'une voix qui fit grimacer McGregor. Frère Théobaldvient de m'apprendre que Sir Nicholas, sur l'instance de Dame Agnes, guide en ce moment même trois jeunes gens, dont Potter, dans les souterrains vers…

Il s'interrompit lui-même et tourna vers McGregor son regard terrible.

- J'en étais sûr ! murmura Rogue avec une colère retenue. Ces petits imbéciles n'ont pas pu se défendre de… mais que s'imaginent-ils ! s'exclama-t-il avec exaspération. Il faut les empêcher de commettre quelque acte irréparable.

- Le Professeur Dumbledore se charge de cela, dit le Moine Gras d'une voix douce.

- Le Professeur Dumbledore n'est pas encore revenu de… son rendez-vous, grommela Rogue. Messire Baron…, non pas vous, vous restez à Serpentard…

Il se tourna vers le fantôme de Poufsouffle.

- Frère Théobald, vous me conduirez, je n'ai pas de temps à perdre. A ce propos… -il revint vers Ellie. Miss McGregor, vous viendrez me poser votre question dans mon bureau dès mon retour avec vos camarades…

Ellie rentra légèrement la tête dans ses épaules.

- Oui, Monsieur…

Rogue s'éloigna avec le Moine Gras vers les souterrains. Le Baron Sanglant croisa les bras et baissa les yeux sur la Préfète de Serpentard.

- McGregor ? fit-il. Du clan McGregor ? Conrad McGregor ? Ça vous dit quelque chose ?

- C'est un nom fort porté dans la famille, acquiesça Ellie avec circonspection. Pourquoi ?

Il montra la déchirure de son costume au niveau du cœur.

- Celui-ci, il est signé Conrad McGregor. Ce fut le premier. Mortel, heureusement pour moi… enfin, c'est une manière de parler… On a la rancune tenace chez les McGregor et la tête dure…

Ellie s'apprêta à prendre congé. De tous les fantômes du château, c'était le Baron Sanglant qui la mettait le plus mal à l'aise, et il fallait que ce fût celui de sa Maison. Le Baron Sanglant, cependant, n'était pas prêt à la laisser lui fausser compagnie. Il flotta à la hauteur de la jeune fille alors qu'elle rebroussait chemin vers la Salle des Quatre Maisons.

- Vous ne devriez pas surveiller la Salle Commune de Serpentard ? demanda-t-elle avec audace et le regard en coin.

Le spectre se mit à rire, de son rire caverneux qui fit frissonner la jeune fille.Elle conserva malgré tout son petit sourire narquois. Le fantôme s'arrêta à quelques pas de la salle des Quatre Maisons. Il s'inclina devant elle.

- Vous avez raison, jeune damoiselle, de me rappeler à mes devoirs…

Il hocha la tête et la pencha sur légèrement sur le côté.

- J'aurais du m'en douter, murmura-t-il. Quand j'ai entendu Drago Malefoy parler d'une McGregor, j'aurais du me douter qu'il ne pouvait s'agir que d'une descendante de cette crapule de Conrad…

Il eut à nouveau un petit rire et secoua la tête.

- Nous étions des amis, vous savez…

Ellie hocha la tête à son tour.

- Curieux ami qui vous poignarde en plein cœur, dit-elle avec perplexité.

- Détrompez-vous, jeune dame… Il a frappé le premier, en plein cœur. Je n'ai pas senti les coups des autres.

Cette fois, Ellie fit une grimace dégoûtée.

- Parce qu'ils étaient plusieurs ? fit-elle ironique.

- Cinq ou six, je n'ai pas vraiment compté…

- Des amis à vous également ?

- Non, des amis de votre aïeul…

Il eut un sourire moqueur à son tour.

- Mais des amis bien moins fidèles qu'il ne l'était lui-même envers moi, malgré tout le ressentiment qu'il pouvait éprouver à mon égard.

A nouveau, il pencha la tête sur le côté.

- J'aurais du m'en douter… répéta-t-il à voix basse. Des yeux comme les vôtres, il y a bien longtemps que je n'en avais vu…

- Il y en a tout plein dans ma famille…

- Je le sais… Nelly Fletcher avait les mêmes, et un sourire semblable au vôtre. Une femme de caractère aussi… et une sorcière vraiment douée. Elle jonglait avec les poisons comme d'autres avec des balles… Brrr ! Elle était… merveilleuse ! Si votre ancêtre ne l'avait épousée, je l'aurais fait à sa place. Au moins n'aurais-je pas ces taches de sang qui déparent mon habit…

Il se mit à rire, de son rire sépulcral qui le suivit dans le couloir tandis qu'il s'éloignait.

Ginny rejoignit Ellie McGregor sur le pas de la porte des Quatre Maisons.

- Alors ? chuchota-t-elle. Que voulait le Baron Sanglant ?

- Me dire que mes aïeux étaient des assassins et des empoisonneuses…

- ! fit Ginny les yeux ronds.

- Et que j'avais les yeux de l'empoisonneuse en question…

- Et quel rapport avec Rogue et les trois autres ? fit Ginny incertaine.

McGregor haussa les épaules.

- Aucun, hélas… Je n'ai pas pu le retenir très longtemps. Il est parti sur les traces de Granger, ton frère et Harry, guidé par le Moine de Poufsouffle…

- Ils ont combien d'avance ? demanda Ginny avec inquiétude. Une demi-heure ?

- Je dirais plutôt trois quart d'heure… estima McGregor en affichant un sourire optimiste. S'ils ne traînent pas, le Professeur Rogue ne les rattrapera pas avant qu'ils soient arrivés où ils doivent arriver. Où que ce puisse être !

Ginny soupira et croisa les doigts. Elles s'assirent à nouveau à leur place et attendirent la fin du concours de Sortilège.

La remise des prix fut quelque peu perturbée. On attendait le Professeur Rogue pour qu'il donnât son avis, mais il ne revenait pas de sa brutale absence. McGonagall le fit chercher par Ellie McGregor qui fit semblant de se rendre à son bureau. Elle revint sans se presser annoncer qu'elle n'avait pas trouvé son directeur de Maison. McGonagall essaya de cacher son inquiétude. Elle expédia la remise des récompenses,félicita les vainqueurs –Grenouille en eut les larmes aux yeux, tandis que Jezebel Dawson exultait en montrant sa médaille- remercia chacun des participants et disparut rapidement à son tour.

Les Professeurs Flitwick et Chourave restèrent dans la Salle des Quatre Maisons pour donner quelques conseils aux perdants, et les encourager à persévérer.Neville paraissait plus fier de la médaille de Luna qu'elle même. Dean et Seamus proposèrent d'organiser une petite fête impromptue.Le professeur Flitwick applaudit des deux mains, le Professeur Chourave ne fut pas contre. Ginny et Ellie se rapprochèrent de la porte. Plus de deux heures déjà que leurs camarades avaient pris le chemin des souterrains. La nuit était déjà là. Le visage habituellement rieur de Ginny se faisait de plus en plus grave.

- Tu crois qu'ils ont réussi à atteindre leur but ? chuchota Ellie à l'oreille de Ginny qui semblait perdue dans de sombres pensées.

Seul un soupir de la jeune fille lui répondit. Et la lumière s'éteignit. Il y eut quelques secondes d'un silence angoissant et angoissé. Mais avant que la panique n'eût le temps de s'emparer des élèves, la lumière revint, un peu moins vive.

Le Professeur Flitwick se mit debout sur la table sur laquelle il était assis.

- Ce n'est rien, dit-il en étendant les bras dans un geste apaisant.

Il n'arriva pas à faire taire les murmures.

- Je vous en prie, jeunes gens… fit le Professeur Chourave d'une voix plus puissante que celle de son minuscule collègue.

- C'est comme l'autre soir ! dit une voix apeurée dans le silence.

- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Ellie à Ginny. On ramène tout le monde, ou on attend d'avoir un autre signe ?

Ginny hésitait. La sagesse voulait qu'elle suivît le premier avis d'Ellie.

- On ramène tout le monde avant qu'autre chose ne sème la panique… La nuit d'Halloween a déjà commencé. Si quelque chose doit arriver, cela ne tardera plus maintenant.

Elles se tournèrent vers la salle et firent un signe à Justin Finch-Fletchey. Le jeune homme prit une profonde inspiration.

- Professeurs, commença-t-il. Voulez-vous que nous conduisions les élèves dans les salles… ?

Il ne termina pas sa phrase. Un grondement sourd monta du sol. Les murs, les tables, le plafond, le château tout entier trembla sous leurs pieds comme si cela ne devait jamais s'arrêter. Ellie se rattrapa à Ginny.

- Est-ce que c'est ce que tu appelles autre chose ?cria-t-elle pour couvrir les cris de ses camarades.

Les lumières s'éteignirent à nouveau et ne se rallumèrent pas.

Harry leva la tête vers le seuil de la crypte. Rogue venait de repousser Ron contre le mur. Il était si pâle que l'éclat sanglant des torches n'arrivait pas à lui donner un soupçon de couleur. Il courut au gisant de Palatine. Ses yeux horrifiés la contemplèrent un instant. Il se précipita vers les tombes des trois autres.

- Qu'avez-vous fait ? répéta-t-il d'une voix blanche.

Hermione mit ses mains sur son visage.

- Nous sommes arrivés trop tard, Professeur… dit-elle dans un sanglot. Nous n'avons pas réussi à empêcher cela ! Pettigrew n'aura pas à faire grand effort pour que sombre notre espoir…

- Taisez-vous ! cria presque le Professeur.

Il tournait fébrilement d'un tombeau à l'autre.

- Il n'est pas trop tard encore… assura-t-il. Quand je vous ai vu sortir de la salle, cet après-midi, je me suis douté que vous mijotiez encore un tour de votre façon… Et quand le Baron Sanglant m'a annoncé que vous étiez descendus dans les souterrains avec le fantôme de Gryffondor… Qu'espériez-vous donc pouvoir faire ?

- Empêcher Pettigrew de lancer ses gerbilloises sur Palatine, répondit Harry, la gorge sèche.

- Etes-vous à ce point inconscients que vous ne pensiez pas que d'autres se chargeaient de cela ? gronda Rogue.Quand donc perdrez-vous cette sale habitude de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas…

Mais Harry ne l'écoutait pas. Il ne pouvait quitter des yeux le corps de la Vouivre qui se libérait de sa gangue de pierre. Elle ouvrit les yeux. Des mots sortirent de sa bouche. Sa voix était rauque. Lentement elle tourna la tête vers Harry et tendit les doigts vers le jeune homme tétanisé. A nouveau elle parla, mais personne ne comprit ce qu'elle dit. Puis la main retomba sur la poitrine et glissa le long de son corps. Sa respiration lourde remplissait le silence de la pièce. La lumière des flambeaux baissa brusquement avant de revenir un peu moins vive, un peu moins rouge. Personne n'osait bouger. Ils avaient tous les yeux fixés sur Palatine, sauf Ron toujours plaqué contre le mur, le cœur au bord des lèvres.

- Frère Théobald… souffla Rogue, la voix sourde.

Le Moine Gras n'attendit pas la fin de sa phrase. Il monta vers la voûte. Aussitôt, il y eut une lumière aveuglante et Dumbledore fut au milieu du carré des gisants, Fumseck au poignet. Il vint vers Palatine et se pencha sur elle.

- Déjà… murmura-t-il.

Il n'avait pas fini de parler que le beau visage de la Vouivre se flétrit brusquement. Hermione eut un hoquet angoissé.

- Professeur Dumbledore ! supplia-t-elle. Fumseck, il pourrait…

Dumbledore se pencha un peu plus sur la tête soudainement vieillie. Il prit la main inerte et fripée à présent. Elle se dissout et il n'y eut plus sur le froid gisant de pierre qu'un peu de poussière. L'air parut manquer dans la salle souterraine. Il y eut un tremblement qui secoua la crypte dans un grondement qui sembla venir de plus profond que les soubassements où ils se trouvaient. Harry songea immédiatement à ce jour d'été deux ans plus tôt où Ron et Hermione étaient descendus dans les souterrains de l'école. Il fit noir à nouveau, à la fois autour d'eux et dans leur cœur. La voix de Dumbledore les ramena à la terrible réalité.

- Fumseck, va trouver Minerva, dit-il. Elle comprendra…

Il y eut un éclair rapide et ils surent que le phénix était parti. Une lueur blanche naquit au creux de la main de Dumbledore. Quand il jugea qu'elle éclairait suffisamment la salle, il la fit flotter au-dessus d'eux.

- Elle a dit quelque chose, murmura Rogue, les yeux fixés sur Harry. Elle a dit quelque chose à Potter…

Dumbledore tourna vivement la tête vers le jeune homme livide.

- Harry ? demanda-t-il d'une voix douce.

Mais ce fut Rogue qui continua à parler.

- Elle lui a parlé fourchelangue…

Harry leva vers Rogue un regard presque effrayé.

- Que vous a-t-elle dit Potter ?

Harry secoua la tête. Pourtant il fallait qu'il s'ôtât ces mots de la tête.

- Elle a dit qu'ils allaient mourir aussi si personne ne faisait rien…

Sa voix n'était qu'un souffle et pourtant elle résonna sous la voûte du souterrain.

- Elle a dit…

Il s'interrompit. Il ne pouvait aller plus loin. Tous attendaient, les yeux fixés sur lui, depuis Ron sur le seuil, jusqu'à Rogue à côté de lui qui le transperçait de ses yeux d'oiseau de proie.

- Qu'il fallait que quelqu'un prenne sa place…

La voix tranquille de Dumbledore était presque incongrue. Il n'y eut que Ron pour sursauter.

- Prendre sa place ? répéta-t-il d'une voix blanche. Mais comment ?

- Le plus simplement du monde, Ronald, répondit Dumbledore dans un sourire.

Il montra le lit de pierre.

- Il suffit de s'étendre et de fermer les yeux. Les fondations mêmes de Poudlard sont empreintes de magie. N'oublions jamais que c'est Palatine, Princesse d'Alba par son père et Magicienne par sa mère qui les a creusées.

- Mais qui va prendre sa place ? demanda Ron.

Le silence lui répondit. Un étau resserrait la poitrine d'Harry. Hermione frissonnait à quelques pas de lui. Il sentait l'agitation chez Rogue. Dumbledore s'avança vers Harry, par delà la couche de pierre.

- Harry, dit-il, j'aurais aimé t'accompagner encore un peu… Mais je suis certain que tu trouveras toi-même le chemin.

L'étau se faisait plus pressant sur la gorge du jeune homme.

- Non, Professeur…

Rogue s'était approché lui aussi du gisant vide. Il passa la main sur la pierre lentement et leva les yeux vers Dumbledore.

- Non, Professeur, répéta-t-il plus posément.

- Il faut que quelqu'un le fasse, Severus…

- Ils ont encore besoin de vous…

- Je leur ai montré la voie, ils la suivront…

- Vous savez que personne ne peut prendre votre place… pas tant que Tom Jedusor vit encore. Vous êtes le seul être au monde qu'il ait jamais craint. Si vous n'êtes plus là, rien ne l'arrêtera…

Le Professeur Rogue tourna légèrement la tête vers Harry.

- Et lui a besoin de vous, plus que quiconque, et plus que jamais…

- Severus, murmura Dumbledore sérieux soudain.

Rogue lui tendit sa baguette. Le Professeur Dumbledore ne la prit pas. Rogue insista.

- Ne m'en croyez-vous pas digne, Professeur ?

- Severus, je ne peux vous demander cela…

Hermione étouffa un petit cri dans ses mains. Rogue se tourna vers elle, le sourcil levé.

- Vous prendrez soin de mes livres, Miss Granger, dit-il sur le même ton qu'il avait lorsqu'il leur demandait d'ouvrir leurs livres de classe. Vous veillerez à ce qu'ils ne prennent ni la poussière ni l'humidité. Le meilleur moyen pour cela, c'est encore de les ouvrir souvent et de s'en servir tout autant.

Il revint vers Dumbledore et lui tendit sa baguette avec insistance.

- Je n'en aurais plus besoin. La magie que je pratiquerai désormais n'a besoin d'aucun artefact pour se manifester. Vous pouvez la prendre sans crainte, Monsieur. C'était une bonne baguette quoi qu'on dise d'elle. Et la main qui l'a tenue n'est pas celle d'un parjure, quoi qu'on voudrait faire croire. Je n'ai jamais trahi une seule fois la parole que j'ai donnée. Non, pas même lorsque j'ai quitté le Maître des Ténèbres pour l'empêcher de détruire Poudlard. Le Seigneur des Ténèbres ne fait jurer aucun serment. Il ne demande pas. Il prend. Rien ne lui est du. Tout lui est acquis. Ma place n'était pas parmi ses serviteurs. Elle n'est pas non plus parmi vous.

Dumbledore paraissait figé. Il secoua la tête.

- Vous aviez raison, Monsieur, insista Rogue. Ce n'est pas la baguette qui fait le sorcier.

- Severus, votre route n'est pas finie encore…

- J'ai toujours su que ma route se terminerait ici. Le hasard m'a conduit jusqu'ici il y a très longtemps, aujourd'hui j'y reviens de mon plein gré. Vous savez que je n'aime guère les chansons, Professeur. Pourtant il y en a une que je chanterai volontiers, si je savais chanter. Car notre Poudlard est en grand péril devant des forces puissantes et hostiles et nous devons tous nous unir en elle pour échapper à la chute mortelle…

Il désigna les trois corps frémissants d'une vie qui les conduisait à une mort inéluctable.

- Il ne manque que la Maison de Serpentard. Laissez-moi être celui qui évitera la chute de Poudlard. Laissez-moi m'unir à la pierre pour assurer à notre école des fondations plus solides que jamais, et pour toujours…

Une dernière fois, Rogue présenta sa baguette. Dumbledore tendit enfin sa main ouverte. Rogue déposa le bout de bois sur la paume offerte. Il ôta sa cape noire, la tendit à Harry, et d'un geste de la main balaya la poussière fine qui avait été la Vouivre protectrice de Poudlard.

Depuis sa place près de l'entrée, Ron appela Dumbledore d'une voix rauque. D'un geste du menton, il désigna le corps de Godric Gryffondor qui reprenait les couleurs d'une vie qui ne tiendrait qu'à un fil.

Rogue s'appuya au lit de pierre pour s'asseoir. Hermione poussa un cri. Elle s'accrocha à la robe du professeur.

- NON !

Un instant surpris, Rogue la repoussa. Elle s'agrippa à sa main.

- Non ! Professeur ! Non !

- Allons, Granger, un peu de tenue, je vous prie ! On ne pleure que les morts, et personne ne va mourir…

Il fit un signe de tête à Harry pour qu'il retînt la jeune fille. Harry prit Hermione dans ses bras.

- Voici bien une réaction de Gryffondor, essaya de se moquer Rogue. Vous voudriez m'empêcher de rendre à Serpentard la place qui lui revient…

Un sanglot étouffait Hermione. Harry le ressentait profondément alors qu'il tenait son amie à bras le corps.

Rogue détacha la main d'Hermione de son poignet. Il tint un moment ses doigts entre les siens.

- Dommage que vous ne vouliez pas être guérisseuse, Miss Granger… murmura-t-il.

Il la lâcha et Harry l'éloigna du professeur.

- Professeur Dumbledore ! reprit Ron à la porte. J'entends du bruit !

Rogue échangea un regard avec Harry. Celui-ci ne pouvait parler. Rogue lui adressa un sourire étrange.

- Vous voyez Potter, encore une fois c'est moi qui oeuvrerai dans l'ombre pour que vous puissiez parader à la lumière.

Harry ne put répondre. L'étau qui avait enserré sa poitrine quand il avait compris que Dumbledore avait projeté de prendre sa place n'avait pas disparu. Bien au contraire il comprimait sa gorge avec plus de violence encore. Il ne pouvait détacher ses yeux du regard sombre du Professeur.

- Vous n'avez pas fini ! lâcha-t-il. Vous n'avez pas fini de m'enseigner la magie…

- Je laisse bien des choses inachevées, Potter, en effet, répondit Rogue d'une voix ferme. Je compte sur chacun d'entre vous pour les terminer…

Il fixa lui aussi son regard dans celui de son élève. Harry crut y lire une hésitation.

- … J'espère que vous ne m'aurez pas fait perdre mon temps…

Harry savait que ce n'était pas tout à fait ce que le professeur voulait dire réellement. Il fit encore reculer Hermione de quelques pas.

- Oui, Monsieur… répondit Harry.

Ce fut tout ce qu'il réussit à prononcer.

Rogue s'assit d'un mouvement vif sur la pierre. Il ordonna sa robe, ramena ses cheveux en arrière, et s'allongea. Il croisa les mains sur sa poitrine, de la même manière que Godric Gryffondor avait les siennes. La manche large retomba sur le coude et découvrit la marque noire sur le poignet gauche du professeur.

- Nous n'oublierons pas votre nom, Severus… murmura Dumbledore.

Rogue se mit à rire. C'était un rire sec et douloureux.

- Vous savez bien que oui, Professeur. Et c'est mieux ainsi.

- Professeur ! implora la voix de Ron. Le bruit se rapproche. Je crois… je crois que ce sont les Gerbilloises cette fois !

Dumbledore fit un signe à Harry qui emmena Hermione, hébétée, vers la porte. On entendait en effet mille grincements et couinements répercutés dans les galeries et sous les arches. Ils emplissaient soudain le silence du tombeau. Dumbledore rappela la boule de lumière dans sa main.

- Monsieur, interpella Rogue d'une voix claire, vous direz à Remus Lupin…

- Oui, Severus ? demanda Dumbledore comme Rogue ne poursuivait pas.

- Non, rien… Il sait déjà que toujours et jamais sont des mots dont il ne faut user qu'avec circonspection...

Et Severus Rogue ferma les yeux.

Dumbledore s'éloigna vers la porte. Il y eut un nouveau grondement de la terre, mais elle ne trembla pas. Les torches sur les murs se rallumèrent. Le visage de Godric Gryffondor reprit lentement son apparence de pierre et les corps de Rowena Serdaigle et Helga Poufsouffle firent de même. La robe noire du Professeur Rogue devint grise.

- Adieu, fit Dumbledore à voix basse.

Les mains croisées du Professeur de potions prirent la couleur du marbre et la Marque des Ténèbres disparut de son poignet.

Hermione cacha son visage dans ses mains et l'enfouit contre l'épaule d'Harry.

- Professeur… murmura Ron tourné vers le hall. Elles approchent… Elles sont là…

- Pas encore, Ronald… répondit Dumbledore. Avec un peu de chance, nous aurons le temps de rendre à Poudlard toute sa protection.

Il mit sa main sur l'épaule d'Hermione pour lui faire relever la tête et plongea son regard dans le sien.

- J'ai besoin de toi, Hermione, dit-il.

La jeune fille hocha la tête. Harry jeta un dernier regard sur la crypte. Ses yeux s'attardèrent sur le profil anguleux de Severus Rogue et les flambeaux s'éteignirent.


Ayako : Sinon dans les questions... la cryptre prendra -t-elle de l'importance dans la suite de l'histoire? En saurons -nous plus sur les fondateurs? La vouivre mangera-t-ele Peter, privant ainsi Rem de sa vengeance, celui-ci devant alors se rabattre sur un lestrange? Des réponses à tes questions… Et range ta petite cuillère, s'il te plait… par pitié…
Yonara : Mon dieu ! trop de suspence pour mon povre coeur ! Et là ça va mieux ? Heu mauvaise question je pense…

Pheniamon : NAN! POURQUOI CA S'ARRETE SUR CA? Je vais mourrir Pourquoi les auteurs de fanfiction termine t'il toujours sur quelque chose qui tient en haleine? Parce qu'ils adorent qu'on les maudissent ainsi… ils sont morts de rire derrière leur écran…

Kareja ha! que suspense! je suppose qu'on va bientôt savoir la fin du secret de Poudlard...et qu'ils vont réussir à sauver l'école! Je me réjoui du prochain chapitre! Heu… tu n'as pas changé d'avis ?

Keana : tu as coupé la suite au moment le plus important! ah ! j'aime pas vraiment ce racourcis...je préfère me battre contre quelques choses de vivant plutot que quelque chose de mort moi ...on sait au moins à quoi on a affaire. Poudlard n'est plus protégé ...oh je veux le prochain chapitre ! Tu es certaine de vouloir continuer ?

snapye Merci pour ta longue review. j'avoue aussi que j'adore la manière dont tu traites sév (mon p'tit chouchou), il est détestable et adorable à souhait ! Tu es toujours du même avis ? penses-tu faire continuer à vivre harry après la bataille finale parce que JKR semble souvent prétendre qu'il finirait peut-être par mourir. ron et herm arriveront-ils à surmonter toutes les épreuves par amour ? Des questions auxquelles je ne peux répondre… il faudra lire la suite…, et ginny dans tout ça ? c'est la seule qui ne montre pas de sentiments amoureux pour quelqu'un... peut-être à cause d'un certain serpentard... sûrement… malefoy et ses salamandres survivront-ils à la guerre ? question à suivre… comment le ministère va-t-il réagir face aux déttraqueurs si la guerre se finit pour le "bien" ? neville aura-t-il un rôle important face à voldemort, après tout voldy aurait pu le marquer quand il était dans le ventre de sa mère, et puis il a pris pas mal d'assurance (ce qui est bien, puisque tu l'as fait évoluer lentement donc de façon subtil et normal à cet âge)... idem… bref je me pose beaucoup de questions, Je vois ça…

Angel's Eyes : Ouille ouille ouille, c'est quoi ce bazar de bougie qui s'éteignent toutes seules et de magie qui baisse? La protection de Poudlard n'est quand même pas en train de s'affaiblir? Suspensse comme tu dis… Mais au fait, même s'ils arrivent à sauver la Vouivre et donc Poudlard de Pettigrew, Voldemort et autres, et que la vie reprend son cours "normal", la VOuivre, elle est quand même en fin de vie, donc elle va bientôt mourir et Poudlard s'éffondrera quand même? non? Non… Et heu sinon, après cette fic, t'as prévu d'en écrire d'autres? Lol! Je ne crois pas…

Alixe : Terriblement angoissant cette fin de chapitre. On attend la suite avec impatience. Je jure que je n'ai pas fait exprès de retarder le moment de poster. C'étaient vraiment des circonstances indépendantes de ma volonté… J'espère que tout se passe bien pour toi Ça va aller. Merci…

meredith : maintenant je suis morte de peur ...en fait ,je voudrais savoir ce que sont des nécropoles .. Nécropole : étymologiquement : la ville des morts Définition du dictionnaire de l'académie française : NÉCROPOLE. n. f. Chez certains peuples anciens, Partie d'une ville destinée aux sépultures. Toutes les villes d'Égypte avaient leur nécropole. Les nécropoles étaient quelquefois de vastes souterrains. Par extension, dans le style soutenu, il s'emploie comme synonyme de Cimetière. d'ou vient le surnom d'hermione " hony " ?quel est l'origine de ce surnom ? de la prononciation anglaise du nom : Her-my-onee… elle ne veut pas qu'on l'appelle hermy, donc il l'appelle onee… onee, hony, honey… ce n'est pas innocent non plus…

lalabelle c horrible!monstrueux! sadique ! de couper à ce moment la! je vais pas en dormir de la nuit moi! lol! pitié pitié! la suite! (et encore merci)! ) hahahha !que de sentiments contradictoires…. !

cemeil : Si Nick reprend son vrai nom, c'est pour faire écho au Sire Harry? Non, c'est parce qu'il n'aime pas qu'on l'appelle Nick-Quasi-Sans-Tête…

Lyane Leurs baguettes s'éteignent en entrant dans la salle parce que la magie ne fonctionne pas ou alors la trop forte ambiance magique les empêche de fonctionner convenablement? Non. « on » a éteint leurs baguettes.

hadlerTu as les réponses à tes questions…. Mais je ne sais pas si elles te plaisent…