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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Chapitre 137
Âpre retour
…
La silhouette légèrement phosphorescente de Sir Nicholas flottait au milieu du couloir. A ses pieds, Harry distingua une forme sombre tapie au sol. Il se précipita sans entendre les recommandations de Dumbledore.
C'était un loup d'une taille singulière, au pelage sombre et luisant, dont le flanc creusé se soulevait faiblement. Un grognement rauque sortit de sa gorge et ses yeux orangés suivirent Harry quand celui-ci s'approcha lentement de lui. Le jeune homme tomba à genoux devant l'animal efflanqué, à la fourrure tachée de rouge. Ron et Hermione s'arrêtèrent à quelques pas, bouleversés et Dumbledore s'avança également derrière Harry.
- Professeur, sa blessure ! s'exclama le jeune Potter.
Il retirait sa main ensanglantée du pelage du loup immobile.
- Elle s'est rouverte…
Dumbledore mit lui aussi genou à terre.
- Sir Nicholas, voulez vous monter la garde pour nous ? demanda-t-il. Afin que ni gerbilloises ni acromantules ne viennent troubler ces moments.
Sir Nicholas hocha la tête gravement et disparut. Dumbledore se pencha sur la tête de l'animal blessé.
- Remus ? appela-t-il doucement.
Le poitrail se souleva douloureusement. Les paupières se fermèrent lentement et se rouvrirent de la même manière. Dumbledore prit la cape de Rogue qu'Harry portait toujours à son bras. Il en couvrit le corps du loup comme ce dernier se tendait brusquement. Un nouveau grognement monta dans la gorge de l'animal, comme un hurlement sans voix. Un frisson violent secoua le corps sous la cape. Les yeux s'agrandirent et leur couleur changea. La pupille se rétrécit.
- Il se transforme ! voulut crier Harry en reculant malgré lui.
- La bête meurt, approuva Dumbledore à voix basse.
Hermione s'approcha enfin.
- Mais… professeur, dit-elle d'une voix tremblante. Cela veut dire que Remus…
Dumbledore ne répondit pas. Il ne leva pas la tête non plus vers la jeune fille. Il mit sa main sur le front du loup entre ses deux yeux.
Remus grondait toujours, sans force contre cette douleur dans tout son corps qui lui disait qu'il était encore vivant et le tuait en même temps.
Dans un râle, Remus se recroquevilla sous la cape qui le recouvrait. Ses forces s'en allaient. Il sentait leur présence à tous les quatre et autre chose aussi qu'il ne connaissait pas. C'était de la magie et elle coulait dans ses veines. Elle le brûlait autant que cette souffrance qui le faisait se tordre de douleur à chaque pleine lune. Mais elle lui rendait des forces.
- Harry ? souffla-t-il quand le mal fut moins fort. Harry ? Vous avez réussi ? J'ai senti la magie revenir…
- Oui… répondit Harry en se penchant à son tour vers le visage de Remus.
Il était incapable d'en dire plus.
Remus se tourna vers Dumbledore.
- Où est Severus ? dit-il. Je ne le vois pas avec vous… Dobby m'a dit qu'il était descendu avec les enfants…
- Il est resté là-bas, répondit simplement Dumbledore.
Il sembla que Remus voulait rire. Mais les soubresauts de sa poitrine réveillèrent la douleur de sa blessure.
- Ils ont donc voulu de toi, Severus… murmura-t-il comme un écho à ses pensées.
Dumbledore sourit faiblement. Il serra la main de Remus sur la couverture.
- Il a trouvé la place qu'il cherchait, souffla encore Remus.
Il voulut se redresser et la couverture glissa sur son torse nu bleui d'ecchymoses.
- Préservez vos forces, Remus, dit Dumbledore. Nous allons vous ramener…
- C'est trop tard, Albus… J'ai trop mal. La lune est à peine levée et j'ai repris ma forme humaine. J'ai vu mourir trop de mes semblables pour ignorer ce que cela veut dire.
Harry toucha le coude de Dumbledore. D'un simple coup d'œil il montra le sol sous la cape. Il se teintait de rouge sombre.
Il y eut un drôle de bruit et ils crurent que c'était Hermione qui étouffait un sanglot. Harry leva la tête vers son amie et il vit Ron qui essuyait ses yeux d'un revers de main.
- J'espère que Peter se prendra aux filets des acromantules cette fois, dit rageusement Harry.
Il regardait Dumbledore fixement. Le vieil homme hocha la tête. Harry sentit la main de Remus chercher la sienne. Il la lui tendit et serra ses doigts avec force. Il passa son bras sous sa nuque et le souleva à peine.
- Harry, souffla l'homme agonisant. Ne pense plus à Peter…
- C'est lui qui vous tue pourtant…
- Ne pense plus à lui… répéta Remus dans un souffle. Il a échoué, pour la dernière fois…
Harry sentit sa main se serrer violement sur la sienne. Tout son corps se raidit en même temps que celui de Remus. Les yeux du lycanthrope s'agrandirent démesurément et il tendit ses forces une dernière fois :
- Je l'ai mordu…
Puis la main de Remus lâcha celle d'Harry. Il y eut trois inspirations douloureuses qui emplirent le silence des souterrains. Harry serra contre lui le corps sans vie de Remus.
Le chagrin et la colère le submergèrent un instant. Il ne pouvait pleurer cependant, ni crier. Il reposa doucement sur le sol glacé la tête de leur ami. Dumbledore ferma les yeux de Remus qui restaient grands ouverts sur la boule de lumière blanche au-dessus d'eux. Il rabattit le capuchon de la cape sur le visage de Remus Lupin et se releva lentement. Il toucha l'épaule d'Harry et celui-ci fit de même sans même s'en rendre compte. Lui et ses deux amis restaient hébétés. Il regardèrent le Professeur Dumbledore lever sa baguette et l'écoutèrent prononcer le Mobilis Corpus, sans réaction. Ils l'entendirent appeler Sir Nicholas et lui demander de les conduire au plus vite vers le château, car l'odeur du sang ne tarderait pas à attirer les prédateurs. Ils le suivirent, la tête vide, évitant de penser à ce qu'il adviendrait lorsqu'il leur faudrait répondre aux questions de ceux qui étaient restés à la surface.
Ellie McGregor surveillait la salle commune de Serpentard. Le silence bruissait de murmures grinçants ou inquiets. Depuis le départ de McGonagall, elle avait compté une dizaine des partisans de Malefoy qui étaient revenus au bercail, un peu agités, débarrassés de leur cagoule ainsi que de toute marque qui les désignerait comme des membres de la petite expédition du début de soirée. Ils descendirent dans les dortoirs et Nott refit son apparition. Il découragea toute tentative d'approche aussi bien des uns que des autres, et surtout de McGregor.
Ellie cependant commençait à ressentir une vague appréhension. Malgré elle, ses yeux se portaient vers la pendule de la salle. L'heure du repas allait bientôt sonner. Ses camarades de Maison arrêtés n'étaient pas encore revenus de la Grande Salle. Où allaient-ils tous s'installer pour dîner ? Non qu'elle eût très faim. Elle n'avait aucun appétit, en fait. Elle s'inquiétait pour Ginny et les autres. Londubat avait dit qu'il y avait eu des blessés chez les Gryffondor, et que Madame Pomfresh ne savait où donner de la potion… Et qu'est-ce qu'il pouvait bien faire maintenant ce fichu Potter ? Il ne lui viendrait sûrement pas à l'idée de l'avertir de son retour… L'idée qu'il n'avait aucun moyen de le faire ne l'empêcha pas de pester contre lui. Il était capable de trouver les moyens de se mettre dans des situations impossibles, lui faire parvenir un message –un tout petit message de rien du tout- ne devrait pas être d'une difficulté insurmontable ! Pour un Gryffondor aussi… terriblement attachant que lui. Et avec un regard aussi naïf, qui en disait bien plus qu'il ne le croyait. Tout comme ses silences, d'ailleurs. Sauf celui dans lequel il la laissait… Elle commençait à le haïr quand le Professeur Vector se présenta à la porte de la salle commune pour annoncer qu'ils pouvaient commencer à descendre.
- Enfin, soupira Reggie Grayson. Le Professeur Rogue a dû réapparaître pour punir les imbéciles qui se sont laissés prendre avec une cagoule sur la tête !
Ellie haussa les épaules.
- Si le Professeur Rogue était revenu, crois-tu qu'il nous aurait envoyé Vector ? Il serait venu lui-même nous faire à tous un sermon bien senti sur la nécessité de faire honneur à la Maison de Serpentard…
Et elle commença à s'alarmer vraiment pour ceux qui étaient descendus dans les souterrains de Poudlard dans l'après-midi.
Ellie McGregor surveillait du coin de l'œil Malefoy qui marchait seul au milieu du couloir. A quelques pas derrière lui venaient ceux qui avaient réussi à passer entre les mailles du filet. Ils formaient deux ou trois petits groupes et tâchaient de se fondre dans la foule des élèves de Serpentard qui se dirigeaient vers le réfectoire. Ellen songea que ce devait être un soir de fête et qu'un festin les attendait sûrement sur les tables. Elle soupira malgré elle et se força à montrer son entrain coutumier. Elle verrait ainsi Ginny et Luna et demanderait des nouvelles de leurs camarades… C'était si insupportable de ne rien savoir de ce qui se passait. Elle réalisa soudain que cela bouchonnait devant elle. Elle se fraya un chemin, avec agacement. Que se passait-il donc encore ? Pourquoi ces imbéciles n'avançaient-ils donc plus qu'au compte goutte ? Elle avançait son badge de Préfète, mais cela ne la faisait pas aller plus vite. Elle bouscula quelques élèves et passa enfin la tête hors de la file.
Son cœur ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Devant elle marchait Dumbledore. Il s'arrêta sur un geste de la main devant le bureau du Professeur Rogue. Ses camarades soudain accélérèrent le pas comme le Directeur faisait mine de se tourner vers eux. Ellie McGregor resta au milieu du couloir. On la bouscula à son tour, mais elle ne le sentit pas. Granger et Weasley accompagnaient Dumbledore. Ils semblaient bouleversés. Granger avait pleuré et Weasley était plus pâle que s'il avait eu toute une meute de gerbilloises et d'acromantules à ses trousses. Et près du Directeur –Ellie sentit son cœur cesser de battre une seconde- un corps sous une cape noire. Sa tête bourdonnait du murmure de ses camarades, à moins que ce ne fût du battement de son sang dans ses tempes.
- Nous allons attendre chez le professeur Rogue, dit doucement Dumbledore à Hermione Granger et Ronald Weasley.
Il posa la main sur la porte du bureau du Directeur de la Maison des Serpentard. A ce moment, la cape bougea et une main inerte glissa de sous le tissu noir. Il y eu un frémissement chez les élèves, quelques petits cris d'angoisse retenus. Et un autre, du bout du couloir, de soulagement et d'incrédulité. Dumbledore cacha vivement la main apparue et se tourna vers le fond du corridor.
- Albus ? C'est bien vous Albus ?
McGonagall courait presque, le chapeau de travers et les bras tendus… et derrière elle, venait Harry Potter, le visage tout aussi défait que ses deux compagnons.
Ellen McGregor eut enfin conscience de respirer, de penser, de voir et d'entendre. Harry avait le visage grave et le sourire qu'il essaya de lui adresser était aussi triste que son regard. Elle lui rendit le même, sans savoir pourquoi elle se sentait si affectée.
- Albus ! Mais comment ?... murmurait McGonagall manifestement troublée.
Dumbledore avait ouvert la porte du bureau de Rogue et montrait l'intérieur à son adjointe. Celle-ci parut enfin remarquer le corps suspendu. Elle pâlit brusquement.
- Severus ! dit-elle d'une voix blanche.
Doucement, Dumbledore la poussa à l'intérieur et fit entrer les trois jeunes gens devant lui.
Avant de refermer la porte sur lui, il regarda Ellie McGregor toujours immobile dans le couloir des cachots et posa son index sur un sourire rassurant.
La Grande Salle était presque silencieuse. Les tables étaient encore vides, sauf celle des Serpentard où étaient déjà installés les élèves convaincus de sédition. Terriblement mal à l'aise, ils cherchaient un soutien discret vers Drago Malefoy assis en bout de table, à la place que Théodore Nott occupait d'ordinaire. Ce dernier n'était pas loin, d'ailleurs, juste à côté de Malefoy qui n'accordait pas un seul regard à ses compagnons malheureux.Le Préfet de Septième Année se gardait d'exprimer la moindre émotion, mais son indifférence apparente ne laissait pas d'inquiéter et de désappointer ceux qui l'avaient aveuglément suivis.
La présence des Professeurs, bien qu'ils parussent eux aussi étrangement troublés, empêchait l'échange d'informations de quelque sorte que ce fût… Personne ne savait quel sort était réservé à ceux qui s'était fait prendre en flagrant délit de mutinerie. Et eux-mêmes ignoraient si les projets de leur meneur avaient abouti ou non.
A voir la tête des coupables, cependant, Ellie McGregor ne doutait pas qu'une double condamnation pesait sur leurs épaules… et elle ne savait laquelle était la pire, celle que les professeurs leur réservait ou celle de Malefoy, empreinte de mépris, pour ceux qui s'étaient laissés prendre.
Seule la présence de Nott aux côtés de Drago laissait la jeune fille perplexe. Théodore Nott gardait les yeux baissés sur la table, mais lui seul paraissait serein à la table des Serpentard.
Ellen s'assit à sa place habituelle et Betsie Singleton l'appela discrètement.
- Est-ce que c'est vrai ?
- Quoi ?
- Que le Professeur Rogue est mort ?
Tous les yeux étaient fixés sur elle et ses camarades s'étaient imperceptiblement penchés vers sur la table. Même les partisans de Malefoy tendaient une oreille de leur côté. Elle jeta un coup d'œil sur les tables voisines. Il semblait qu'on ne parlait que de ça… Elle vit entrer Ginny, en compagnie de quelques Gryffondor qui sortaient manifestement de l'infirmerie. La Préfète rousse lui adressa un signe de la main et prit place à sa table. Ellen McGregor ramena son attention sur ses camarades de Serpentard. Elle revit Dumbledore dans le couloir, le corps sous la cape et l'émotion de McGonagall.
- Comment veux-tu que je le sache ? trancha-t-elle brutalement.
Elle releva la tête vers la salle et fit le compte des absents aux autres tables. Les Poufsouffle étaient presque au complet. L'absence de Malone cependant était remarquable. Et Finch-Fletchey n'était pas là non plus. Pas plus que Susan Bones. Les places vides chez les Serdaigle n'étaient pas si nombreuses que cela. D'ailleurs les jeunes gens de cette Maison continuaient à arriver, accompagnés des Gryffondor. Ces derniers paraissaient avoir beaucoup plus souffert que les autres et manifestaient une mauvaise humeur, en voyant leurs agresseurs assis à la table du festin d'Halloween, qu'Ellie comprenait parfaitement.
Puis elle vit entrer Harry, en même temps qu'Hermione et Ronald. Ils se fondirent parmi leurs condisciples. Ginny reprit des couleurs. Neville faillit se jeter au cou d'Harry. Il retint son geste, resta assis et préféra leur raconter ce qui était arrivé durant leur absence. A ses côtés, Dean Thomas et cet idiot de Finnigan –qui portait un bandage à la tête- ajoutaient leurs propres commentaires. Pourtant, bien qu'elle fût loin des trois complices, Ellie se rendait bien compte qu'ils étaient loin des évènements du Château, pour terribles qu'ils eussent été.
Elle eût voulu qu'Harry tournât la tête de son côté. Elle voulait lire dans son regard que tout allait bien, que cet intermède ridicule avait pris fin et que tout allait continuer comme avant. Harry tourna les yeux vers elle et son regard qui fuit n'apporta aucun secours à la jeune fille. Et Ellie McGregor sentit le nœud qui plombait son estomac depuis le début de l'après midi se dénouer brusquement et monter à sa gorge en un sanglot convulsif. L'absence de Rogue, cette main qu'un malencontreux hasard avait dévoilé, l'émotion de McGonagall, toutes ces têtes sombres –il lui avait semblé voir cette grande brute d'Hagrid essuyer discrètement ses yeux – et l'angoisse de la journée, cette nuit qui ne semblait jamais finir, lui semblaient autant de mauvais augures.Un frisson la parcourut et elle eut besoin de toutes ses forces pour garder son empire sur elle-même.
Le Professeur Dumbledore entra par la grande porte. La stupeur à la table des professeurs était presque tangible. Hagrid se leva brusquement, manquant renverser la table encore vide. Le Professeur Flitwick se mit debout sur l'échafaudage instable des coussins de sa chaise comme pour mieux voir arriver le Directeur. Algie Londubat s'avança vers Dumbledore et le vieux mage lui tendit les mains dans un sourire.
- Albus ! Mais comment ?... dit-il à voix basse.
Sa voix pourtant résonna sous la haute voûte dans le silence attentif des élèves aux aguets.
- Et où est Severus Rogue ? reprit le professeur de Défense contre les Forces du Mal comme Dumbledore se contentait de sourire doucement.
- Chaque chose en son temps, Algie… Venez à table. Minerva m'a raconté que vous aviez essuyé une perturbation. Reprenons des forces, nous parlerons ensuite.
Dumbledore prit le bras d'Algie Londubat et reprit lentement sa marche vers la table des Professeurs. Il regarda longuement la table des Serpentard quand il passa à sa hauteur. Toutes les têtes se baissèrent sous le regard insistant du Directeur. Sauf celle de Malefoy qui ne lui adressa pas un coup d'œil. Ni celle d'Ellie McGregor dont Dumbledore ne lâcha les yeux que lorsqu'il atteignit sa place.
Il ne s'assit pas tout de suite, faisant taire d'un geste les questions que ses subordonnés avaient sur les lèvres. McGonagall frappa dans ses mains pour réclamer un silence déjà attentif.
- Jeunes gens, commença le Directeur d'une voix profonde. Je ne vous ferai pas l'injure de vous faire croire que ce qui c'est passé ce soir n'était rien… Nous avons échappé à un drame cette nuit et je voudrais que vous ayez tous une pensée ce soir pour le Professeur Severus Rogue…
Dumbledore ne termina pas la phrase qu'il venait de commencer. Les professeurs le regardaient intensément et les élèves se penchaient les uns vers les autres sans oser prononcer un mot.
- Si nous sommes là ce soir, reprit le Directeur, c'est pour une très grande part grâce à son dévouement et à l'attachement qu'il a toujours éprouvé pour notre école. Pour l'autre part, c'est grâce à tous ceux qui se sont évertués à ce que Poudlard ne tombe pas entre des mains ennemies, qui se seraient empressées de la détruire, ainsi que tous ceux qui y vivent. Il n'est pas dans mon intention d'amoindrir la valeur des actes de chacun. Je sais bien quant à moi, qu'un seul ne peut rien s'il n'est entouré de la volonté de tous et de leur soutien. Vous avez tous montré votre fidélité, non pas à ma personne - car je ne suis qu'un homme dont les jours sont comptés et qui passera comme sont passés tous ceux qui m'ont précédés et passeront tous ceux qui me succèderont – mais à Poudlard même dont l'esprit vit en chacun de nous. Certains s'imaginent que notre école n'est qu'un amoncellement de pierres qu'il suffit de frapper pour le jeter à bas. Ils ignorent, ou ils veulent ignorer – peut-être veulent-ils l'oublier- qu'ici vit une volonté tenace et une détermination farouche, un amour de la vie par-delà les épreuves et un désir profond de lumière. Que ce soit une leçon pour nous tous ce soir. Ensemble nous avons fait reculer les ténèbres.
Dumbledore parcourut lentement la Grande Salle d'un regard pénétrant. Il y eut un frisson dans la salle. C'était une confirmation de ce que chacun savait au fond de lui. Les évènements du soir portaient la marque de Celui-Dont-On-ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Les regards se tournèrent vers la table des Gryffondor. Granger avait raison de croire que le Seigneur des Ténèbres ne manquerait pas de se manifester durant cette nuit d'Halloween. Il avait été tout proche d'eux et ils étaient passés à côté d'une catastrophe sans nom. Les têtes se tournèrent alors vers la table des Serpentard et les murmures reprirent plus insidieux et hargneux que jamais.
Dumbledore reprit son discours.
- Nous devrions ce soir fêter Samain… La nouvelle année des anciens commençait ainsi : par le mois des ombres et de la nuit. Ils savaient que le silence et l'assoupissement sont nécessaires à la renaissance de la vie pour une année entière. Nous ferons donc le deuil ce soir de ceux qui ne sont plus pour que viennent la fin de ces temps incertains. Sacrifions ce soir à la peine et au chagrin. Demain, il nous faudra relever la tête et poursuivre notre effort avec au cœur la certitude que nous sommes plus forts.
Le silence cette fois était complet. A la table des Serpentard, nul n'osait bouger un cil. Seuls quelques uns réalisaient les implications de la disparition subite du Professeur Rogue. Et elles leur faisaient peur. Certains pensaient qu'ils perdaient un protecteur face à l'antipathie que chacun éprouvait pour leur Maison. D'autres songeait avec effarement que Rogue disparu il serait quasiment impossible de continuer à faire régner un semblant d'ordre dans cette même Maison ; surtout depuis cette nuit de chaos. Comment Dumbledore pouvait-il parler de force ? La Maison de Serpentard allait éclater de l'intérieur sans Severus Rogue pour maintenir les morceaux en place de sa main de fer et de son implacable volonté. Ellie McGregor échangea un regard avec Reggie Grayson, vert de peur et de ressentiment. Puis elle glissa un œil sur le bout de la table et croisa celui que Nott posait sur elle. Curieusement, le petit sourire ironique du jeune homme ne l'inquiéta pas outre mesure. Elle se surprit à lui rendre son semblant de sourire. Oui, Dumbledore parlait bien. Et elle avait entendu son message. Elle savait aussi que Nott l'avait compris. Et Malefoy ? Qu'avait-il entendu de ce que le Directeur venait de dire ? Et surtout que s'était-il passé entre Nott et Drago Malefoy pour que ce dernier gardât un profil aussi bas et une apparence aussi indifférente ?
Dumbledore frappa dans ses mains et le festin d'Halloween apparut sur les tables. Bien qu'il fût aussi appétissant –si ce n'était plus- que les autres années, personne ne songeait à manger. Le Directeur les encouragea à se servir.
- Allons… ce repas a été préparé à votre intention par les Elfes de Poudlard avec toute leur reconnaissance… vous ne voudriez pas leur faire offense ? Mangez sans scrupules. Vous en avez besoin. Il faut reprendre des forces, jeunes gens…
Il y eut des bruits de couverts, un peu timides. Dumbledore sourit avec satisfaction et se tourna vers ses professeurs.
- Allons… répéta-t-il. Donnez l'exemple… Professeur Chourave, vous êtes toute pâle : prenez donc un peu de jus de citrouille, cela vous fera le plus grand bien…
- Ainsi c'est vrai… murmura le Professeur Flitwick. Severus…
Il regarda avec une émotion réelle la place vide en bout de table.
- Severus est avec nous, Filius… répondit doucement Dumbledore. Il l'est à tout jamais…
Il regarda le professeur de Sortilèges par-dessus ses demi lunettes et haussa les sourcils.
- Je dois me rendre à l'infirmerie pour voir Madame Pomfresh et prendre des nouvelles des blessés, reprit le Directeur. Je dois aussi prendre soin de notre ami qui repose à quelques pas d'ici. Je vous retrouve après le repas dans mon bureau… Minerva ? Oh ! Hagrid, il faudra que je vous voie également, en privé…
Dumbledore inclina la tête devant les professeurs et traversa la Grande Salle chuchotante, suivi de Minerva McGonagall.
Le départ de Dumbledore ne dérida pas les élèves pour autant. Ils mangeaient du bout des lèvres et les commentaires qu'ils avaient sur le cœur leur restaient en travers de la gorge. A la table des Gryffondor on n'osait questionner Hermione et ses deux amis sur leurs occupations de l'après-midi et du début de soirée. Leur air sombre décourageait les plus curieux. Ron, cependant, devant les regards insistants de Neville, Dean et Seamus, se décida à toussoter pour attirer l'attention d'Hermione et Harry.
- On ne va pas échapper à une réunion d'état-major, dit-il avec quelque hésitation.
Hermione soupira. Harry ne répondit pas.
- L'état-major ! L'état-major ! grommela Dean. On n'en fait pas partie de l'état-major, Seamus et moi, mais on voudrait bien savoir…
- Oui, renchérit le dit Seamus. On a payé pour ça, tout de même !
Et il montra son bandage sur son front.
A nouveau Hermione soupira.
- Vous avez raison, admit-elle. On se retrouve dans la salle des Quatre Maisons…
Aussitôt Seamus se tourna vers la table des Poufsouffle et appela Malone derrière lui. Dans la salle des Quatre Maisons, après le repas… chuchota-t-il tandis que Dean se chargeait de faire passer le mot chez les Gryffondor.
Harry était mal à l'aise. Il faudrait à nouveau affronter les questions et les regards, alors qu'il avait l'esprit empli des images de Remus gisant au sol, et celles de Rogue transformé en statue de pierre. Tout ce dont il avait envie en ce moment c'était de… il ne savait même pas ce dont il avait envie, mais ce n'était sûrement pas d'expliquer à une bande de jeunes gens survoltés qu'ils n'avaient rien fait là en bas que regarder Rogue s'étendre pour l'éternité et chercher à échapper à une horde de gerbilloises rendues folles de terreur à cause d'une meute d'araignées géantes… Il frissonna. Il entendait encore les cris perçants des créatures qui les entouraient. Les gerbilloises déroutées –Harry comprenait pourquoi à présent- et les acromantules qui outrepassaient les ordres de leur père. Il avait beau se répéter que tout était fini et qu'ils étaient tous en sécurité, il ne pouvait se défaire de ce sentiment indéfinissable d'expectative, comme s'il avait le pressentiment que quelque chose devait se passer et qui n'arrivait pas…
Hermione quitta la table la première. Elle n'avait pas touché à l'assiette que Ron lui avait pourtant servie avec sollicitude. Harry la suivit de peu. Ellie McGregor fut à côté de lui presque aussitôt. Elle l'interrogea du regard et ses doigts effleurèrent les siens alors qu'ils sortaient de la Grande Salle. Il prit sa main et la serra de toutes ses forces tandis qu'ils marchaient côte à côte vers la salle des Quatre Maisons. Ils croyaient y trouver Hermione, mais la salle était vide et plongée dans l'obscurité.
Ellen fit jaillir la lumière et ils entrèrent. Il ne lui laissa pas le temps de prononcer une parole. Il la serra dans ses bras, comme pour se persuader que tout n'avait été qu'un mauvais rêve. Puis il lui demanda si elle n'avait rien et ce qui s'était passé avec les Salamandres. Elle lui sourit, un peu moqueuse comme pour le remercier de s'en inquiéter enfin. Ils entendirent du bruit dans le couloir. Ils se séparèrent.
Peu après les Gryffondor pénétraient dans la pièce, suivis des autres Maisons.
Ginny se précipita vers Harry.
- Tu vas bien ? Qu'est-ce qui s'est passé au juste ? Où sont Ron et Hermione ?
- Tout doux, Ginny ! l'interrompit Ellie McGregor. Un peu de patience, ils vont nous expliquer. N'est-ce pas, Harry ?
Harry hocha la tête et essaya de sourire. Comment leur dire que Severus Rogue s'était endormi à tout jamais dans l'ombre d'une crypte secrète, afin de préserver l'existence même de l'école ? Il n'arrivait pas à le croire lui-même. Enfin, Hermione et Ron entrèrent dans la salle des Quatre Maisons. La jeune fille avait encore pleuré et Ron semblait un peu perdu. Ils traversèrent la salle pour rejoindre Harry. On ne les laissa pas se remettre. Les questions fusèrent sans même attendre les réponses. Hermione semblait dépassée. Elle ne fit rien pour calmer ses camarades. Ce fut Ellie McGregor qui prit la direction des évènements. Elle siffla entre ses doigts pour ramener le silence.
- Bien ! fit-elle. Si vous parlez tous en même temps nous n'entendrons pas les explications de Granger…
Elle se tourna vers Hermione.
- Allez, Granger, raconte. Raconte pourquoi le Professeur Rogue n'est pas remonté des souterrains avec vous…
Hermione lui jeta un regard pénétrant. Elle s'avança lentement vers ses camarades. Elle avait réfléchi à ce qu'il faudrait dire. Elle avait essayé du moins. C'était étrange. Elle n'arrivait plus à organiser ses pensées correctement.
- Ce soir Voldemort avait projeté d'affaiblir l'école une fois pour toute.
Un frisson parcourut la salle. Hermione reprit son souffle.
- La magie ancienne qui protège l'école était déjà bien entamée par ses soins. Il a fait lancer les gerbilloises dans les souterrains…
Il y eut un mouvement de panique parmi les jeunes gens.
- Mais le Professeur Rogue…
Sa voix trembla.
- Le Professeur Rogue a réussi à déjouer ses plans… reprit-elle un peu plus ferme. Malheureusement…
Hermione se tut et le silence inhabituel de la Préfète en Chef troubla davantage ses camarades que les paroles qu'elle venait de prononcer. Elle sembla se reprendre au bout de quelques minutes.
- Bien… qu'est-il arrivé pendant notre absence ?
- Non !
Hermione tourna la tête vers Jezebel Dawson. Elle fronça les sourcils.
- Non ! répéta la jeune fille. Dis-nous d'abord ce que toi, Ronald et Potter êtes allés faire dans les souterrains avec le Professeur Rogue…
Harry eut soudain des sueurs froides dans le dos. Hermione fit face au silence de la salle. Les Préfets lui jetèrent un regard inquiet. Ron tira sur sa manche.
- Fais-la taire, dit-il.
La faire taire ? songea Hermione. Comme si faire taire Jezebel Dawson était une mince affaire. Elle déglutit difficilement. La réponse qu'elle ferait intéressait manifestement une grande partie de l'assistance.
- Nous étions partis Harry, Ron et moi pour empêcher Pettigrew d'arriver à ses fins…
- Et comment ? insista Jezebel. Vous vous imaginiez vraiment pouvoir faire quelque chose contre lui et ces maudites bêtes ?
Quelques murmures approbateurs s'élevèrent. La colère envahit Harry soudain. Il vint près d'Hermione.
- Parfaitement ! scanda-t-il en regardant Jezebel Dawson dans les yeux. Et c'est exactement ce que nous avons fait… Les gerbilloises sont en déroute et Pettigrew…
Il s'interrompit dans un silence attentif.
- Pettigrew ne nous causera plus de soucis…
Il planta son regard dans celui de sa condisciple. Dawson se retira légèrement derrière Betsie Singleton et se tut.
- Grâce au professeur Rogue ? demanda quelqu'un dans l'assistance.
Harry allait répondre que non, sur un ton agacé, lorsque Ron le devança.
- Oui, dit-il. Dans un sens, on peut dire que le Professeur a aidé à faire que Pettigrew ne nous cause plus aucun soucis…
Il regarda Hermione et Harry et haussa les épaules.
- On peut dire ça, n'est-ce pas… leur demanda-t-il en confirmation.
Hermione lui sourit. Elle hocha la tête… Harry se calma.
- Bien… soupira Hermione. Quelqu'un a d'autres questions ?
Et comme personne ne semblait enclin à se mettre en avant, elle donna la parole à Ernie Mcmillan pour qu'il racontât le point de vue des Poufsouffle.
Puis se fut au tour des Serdaigle de donner leur version, par la bouche de Padma. Enfin, Hermione se tourna vers Ellie qui demanda à Debbie Grayson de se faire l'interprète des Serpentard. La Préfète de la Maison à la Guivre reprit la parole pour expliquer le rôle que ses camarades avaient joué dans le dénouement de l'attaque par les apprentis Mangemorts. Elle garda cependant pour elle l'intervention de Nott dans le couloir et ne dit rien contre ceux qui mêlaient le nom du jeune homme à ceux qu'ils voulaient voir sanctionner.
Reggie Grayson, qui était arrivé un peu plus tard à la petite réunion, leur apprit que Dumbledore avait demandé à ce que les « prisonniers » fussent gardés encore un moment dans la Grande Salle.
- Il va se charger lui-même de leur punition ! se délecta Seamus Finnigan. Qui parie qu'ils vont être renvoyés ?
Hermione lui jeta un regard qui n'était que mécontent, au lieu d'être furibond.
- Tu parles ! s'exclama Ellie McGregor. Avec Dumbledore aux commandes, c'est tout juste s'ils vont prendre une réprimande… Un long sermon ennuyeux qu'ils auront oublié dès la porte de la Grande Salle passée !
- Ah ! fit Seamus d'un air songeur. C'est possible aussi… Qu'est-ce que vous en pensez, vous autres ?
Chacun voulut alors donner son avis et la salle des Quatre Maisons retentit d'exclamations et de dénégations appuyées. Les groupes se formèrent, s'installèrent aux tables comme d'ordinaire. La stupeur semblait passée. Le soulagement d'avoir surmonté l'épreuve, d'avoir montré à chacun et à soi-même de quoi ils étaient capables, donnait aux jeunes gens une sorte d'euphorie qu'Harry était loin de partager.
Rogue et Remus n'étaient plus là. Malefoy avait montré ce dont il était capable. Il n'en était que plus dangereux. Et le fait que Nott l'eût rejoint, comme le laissaient entendre certains Serpentard, laissait le jeune Potter vaguement nauséeux. Le bruit lui faisait mal à la tête. Il frotta sa cicatrice et ne fit qu'accentuer la démangeaison familière. Ellie McGregor s'avança alors vers lui et il sentit son malaise s'accentuer. Sérieuse et ferme, elle demanda :
- Bien, et si maintenant vous nous disiez la vérité, au moins à nous ?
Elle désignait Ginny qui était restée auprès des trois amis. Ginny se tourna brusquement vers Harry. Ce dernier échangea un regard avec Ron et Hermione.
- Pas ici… murmura-t-il à regrets.
- Au labo, alors… dit Ellie.
Et elle sortit la première de la Salle des Quatre Maisons.
Ils eurent à peine le temps de refermer la porte du laboratoire sur eux, Ginny leur faisait déjà face.
- Quelle vérité ? cria-t-elle.
Harry, Ron et Hermione faisaient bloc en silence.
- Ce n'est pas le Professeur Rogue qu'ils ont ramené des souterrains…
La voix d'Ellie était implacable. Ginny sursauta dans un frisson violent.
- Il n'avait pas la marque à son poignet… reprit Ellie.
- Parce qu'il était mort… fit très vite Ginny le regard implorant ses amis.
- Le corps sous la cape était nu, j'en suis sûre, continuait la Serpentard. Or, j'en suis sûre aussi, le Professeur Rogue avait tous ses vêtements sur lui quand je l'ai vu partir derrière le Moine de Poufsouffle.
Ginny se boucha les oreilles.
- NON ! hurla-t-elle. NON ! NON ! NON ! NON !
Harry voulut avancer vers elle. Elle frappa sur la main qu'il tendait.
- Qu'est-il arrivé au Professeur Rogue ? insista Ellie McGregor.
- Il est resté là-bas, dit Hermione sur un ton grave.
Ginny haletait presque pour reprendre une respiration difficile. Ellie seule restait calme.
- Tu veux dire qu'il est mort et que vous avez laissé son corps seul dans les ténèbres ? précisa-t-elle.
- Non, répondit Harry à la place de son amie. Il a pris la place de la Vouivre quand elle est morte…
Ce fut un silence plus profond encore que celui d'un tombeau qui accueillit cette révélation.
- MAIS QU'EST-CE QUE VOUS ETES ALLES FAIRE LA-BAS SI VOUS N'AVEZ PAS ETE FICHUS D'EMPECHER TOUT ÇA D'ARRIVER ? POURQUOI AVEZ-VOUS LAISSE MOURIR PALATINE ? POURQUOI AVEZ-VOUS LAISSE REMUS MOURIR ? POURQUOI AVEZ-VOUS LAISSE ROGUE FAIRE COMME S'IL ETAIT MORT ?
se mit à hurler Ginny.
- VOUS AVEZ TOUT RATE ! VOUS AVEZ LAISSE PETTIGREW ARRACHER LA VICTOIRE !
- CE N'EST PAS VRAI ! hurla Ron à son tour. On n'a rien laissé du tout !
- Vous avez attiré le Professeur Rogue là-bas, dit Ellie McGregor.
- NON ! cria Hermione à son tour.
Puis elle cacha son visage dans ses mains et se détourna pour pleurer tout son saoul.
Harry passa la main dans ses cheveux. Son mal de tête empirait de minute en minute. Il s'avança vers la table et prit un siège. Il n'osait cependant pas regarder ses camarades en face.
- Dumbledore dit que Rogue n'attendait que ce prétexte pour redescendre dans les souterrains. Et que nul autre que lui n'avait sa place là-bas.
Il revoyait le visage de pierre de Severus Rogue, presque méconnaissable de sérénité et il lui semblait même qu'un sourire flottait sur les lèvres figées.
Un ricanement lui fit tourner la tête.
- Bien sûr, reprenait Ellie. Si Rogue ne s'était dévoué, Dumbledore n'aurait eu d'autre solution que de prendre lui-même la place de la Vouivre…
- C'était son intention en effet, répondit Harry sans relever le ton provocateur de la jeune fille.
Il y eut un nouveau silence, troublé par les sanglots d'Hermione.
- Et pour Remus ? Qu'est-ce qui est arrivé à Remus ? voulut savoir Ginny, un peu calmée.
- Il a rencontré Pettigrew une fois de trop, dit McGregor sur un ton acerbe.
Harry eut un petit rire.
- Non, c'est Pettigrew qui a croisé la route de Remus une fois de trop…
Il leva la tête vers Ginny.
- Il l'a mordu…
- Il va devenir loup-garou lui aussi ? demanda la jeune fille avec stupeur.
- S'il en a le temps… dit Harry. Je suppose qu'un loup-garou avec une main ou une patte en argent ne doit pas être en grande forme la pleine lune venue…
Il poussa un profond soupir et se tourna vers ses camarades.
- Et vous ? Comment ça c'est passé ? demanda-t-il.
Ginny haussa les épaules.
- Ils nous ont attaqué traîtreusement. Nous les avons repoussés courageusement. Et ils ont fini comme des rats dans la grande salle, fit-elle.
- La routine, renchérit McGregor.
- Et Malefoy ? demanda encore Harry. Pourquoi n'est-il pas avec eux, s'il menait l'attaque ?
- Oh Malefoy ! soupira Ellie. Il a encore réussi à passer entre les mailles du filet…
- La routine, Harry, la routine… murmura Ginny.
Harry n'insista pas. Ellie non plus. Plus tard, dans quelques jours, quand il serait prêt à écouter ce qu'elle pourrait lui apprendre, elle lui parlerait de ce qui était arrivé dans les cachots de Serpentard. Plus tard, quand elle aurait appris ce qui s'était passé entre Nott et Malefoy. Quand elle aurait compris où Nott voulait en venir…
Ginny annonça à Harry qu'elle prévenait les jumeaux et l'A.D. de l'évolution de la situation et du retour des trois jeunes gens, sains et saufs. Ron emmena Hermione jusque dans la salle commune des Gryffondor. Il referma la porte sur eux et Ellie s'approcha enfin d'Harry qui tenait sa tête entre ses mains, les coudes sur la table.
- Je suis désolée pour ton ami Remus, dit-elle doucement.
Elle posa sa main sur la tête du jeune homme et caressa ses cheveux.
- Si tu as du chagrin, je ne me moquerai pas de toi… murmura-t-elle.
Harry passa ses doigts sous ses lunettes et appuya sur ses yeux douloureux. Il avait mal à la tête ; il avait mal à la gorge ; il avait mal aux pieds ! Combien de kilomètres avaient-ils parcouru depuis le début d'après midi ? Il était épuisé. Et il savait que s'il se laissait aller à la fatigue, le désespoir l'envahirait aussitôt. Déjà une main de fer se resserrait sur sa gorge et l'oppressait. Il ferma les yeux pour empêcher les larmes de couler. Il sentit sur sa joue les lèvres d'Ellen. Il mit sa tête contre elle et ses bras autour de sa taille. Il pleura contre son cœur, laissant enfin la vague de lassitude et de désolation le submerger. Il étouffait ses sanglots dans sa chaleur parfumée et se serrait contre elle.
Plus rien. Il ne lui restait plus rien de ce passé dont il ignorait tout. Ni en bien ni en mal. Rogue l'avait abandonné à son sort. Il lui avait mis la magie entre les mains et montré les chemins sur lesquels il devrait se débrouiller seul à présent. C'était ce qu'il avait en tête tandis qu'il suivait Dumbledore dans la nuit des souterrains. Il était seul dans les ténèbres. Et il s'était senti encore plus seul quand Remus s'était éteint dans ses bras. Il avait ressenti un grand vide, plus grand encore que celui qu'il avait éprouvé quand Sirius avait passé le voile. Les dernières amarres venaient de rompre et elles l'avaient laissé désemparé.
Ellen le repoussa doucement pour regarder son visage. Elle lui sourit et essuya de sa main les larmes qui baignaient ses joues.
- Ellen, murmura-t-il avec effort.
- Ça va passer, assura-t-elle.
Elle enleva les lunettes d'Harry pour les redresser d'un coup de baguette et les posa sur la table à côté d'elle. Il voyait flou et il ne savait si c'était à cause des larmes dans ses yeux ou de sa myopie.
- Ça va passer, répétait-elle avec douceur.
Mais cela ne passait pas. C'était une douleur presque physique qui l'emplissait d'amertume.Il n'éprouvait ni colère ni désir de vengeance cette fois. Ce n'était que le début de l'absence, mais il avait bien conscience qu'aucun artifice ne pourrait lui faire croire que tout pouvait reprendre son cours normal.
- Plus rien ne sera comme avant, dit-il enfin.
- Je sais, répondit Ellen en embrassant ses lèvres.
Elle caressa son front de sa joue. Elle l'embrassa encore, le visage d'Harry dans ses mains. Il se laissait faire. Les lèvres d'Ellen effleuraient ses paupières salées et il lui semblait qu'il avait moins mal. Il se souvint de leur fuite en avant dans les souterrains, guidés par la silhouette phosphorescente de Sir Nicholas, l'esprit vide et le cœur meurtri. Il se souvint qu'une seule chose l'entraînait hors des ténèbres. L'idée qu'au bout de ce tunnel interminable peuplé de bruits inconnus et de peurs inexprimées, il y avait Ellen qui l'attendait dans la lumière, comme un phare au fond de sa nuit.
Elle passa sa main sur le front d'Harry et ses doigts dessinèrent les contours de son visage.
- Tu sais que j'ai failli devenir folle aujourd'hui ?
Harry renifla. Il se sentait glisser dans une douce torpeur. Lui aussi avait cru sombrer dans la folie, au moment même où il retrouvait le monde éclairé, les voix humaines et le bruit des centaines de vies qu'ils avaient réussi à préserver –mais avaient-ils vraiment eu un autre rôle à jouer dans cette journée étrange que celui de témoin. Des témoins qui ne pourraient témoigner de rien… - Il avait reçu de plein fouet toute l'agitation du château. Il n'avait pu se défendre contre toutes ces émotions qui l'agressaient soudain. Il ne l'avait pas voulu. Elles emplissaient le vide qu'il avait lui-même creusé au fond de lui pour se protéger de la souffrance. Il se protégeait à présent de cette absence qui touchait le plus profond de son être en se laissant envahir par toutes ces sensations violentes. Et lorsqu'il l'avait vue au milieu du couloir devant la porte du bureau de Rogue, il avait su que c'était elle qu'il cherchait parmi ces vies indifférentes.
- Tu vois, je t'avais dit que cela passerait…
Le sourire d'Ellen était tout ce qu'il vit lorsqu'elle remit ses lunettes sur son nez.
- C'était une dure journée, mais elle est presque finie, ajouta-t-elle. La nuit d'Halloween touchera bientôt à sa fin et Poudlard ne sombrera pas corps et bien dans la tempête que Voldemort espérait faire déferler sur nous…
- Mais cela ne veut pas dire que tout est fini pour autant… murmura Harry.
- J'en suis bien consciente, crois-moi…mais cette nuit était un écueil que nous avons passé, sinon avec succès du moins en limitant les dégâts…
- Tout dépendra de ce qu'il adviendra de ceux qui se sont fait prendre ce soir à jouer aux Mangemorts en herbe, soupira Harry.
Ellen fit une grimace.
- Tu crois qu'ils vont être renvoyés ?
- Pour qu'on en retrouve plus de la moitié chez les vrais mangemorts ? lui répondit de même Harry. Autant les garder à Poudlard, sous étroite surveillance…
Ellen le fixa étrangement soudain, puis elle hocha la tête.
- Oui, sans doute… Dumbledore est bien du genre à réagir de la sorte… Et puis, voici Malefoy coupé de sa base de cette manière. Il n'a pas trop intérêt à se montrer avec ceux qui sont tombés en disgrâce… Malheureusement, il a encore quelques sbires qui ont réussi à se trouver un alibi… Et non des moindres, car ce ne sont pas les plus bêtes pour avoir pensé à se cacher quand le vent a commencé à tourner…
- D'un autre côté, dit Harry, ce ne sont pas les plus courageux, ni les plus fidèles…
Ellen eut un sourire en coin.
- Parfois j'oublie que tu es un Gryffondor… et tu t'empresses de me le rappeler…
Elle jouait avec les mèches brunes d'Harry sur son front et découvrit la cicatrice. Dans une grimace, il retira sa main qui l'effleurait. Elle ne lui demanda pas s'il avait mal. Elle prit ses mains et le força à se lever de sa chaise.
- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Harry avec une lassitude amusée.
- Tu as déjà oublié ? se moqua-t-elle. Si tu veux me faire danser au bal de Noël…
- Si bal de Noël il y a…
- Si tu veux me faire danser au bal de Noël, commence à apprendre dès maintenant : un peu moins de deux mois, c'est tout juste jouable pour un maladroit comme toi, mais ce sera toujours mieux que rien.
Elle mit le bras droit d'Harry autour de sa taille et prit sa main gauche dans la sienne.
- La valse d'ouverture, pour commencer, annonça-t-elle. C'est moi qui conduis. Ne regarde pas tes pieds…
- Ellen, c'est ridicule…
- Non, non ! C'est toi qui es ridicule, mais ça aussi ça va passer… si tu y mets un minimum de bonne volonté. Un… deux… trois…
Un. Deux. Trois. Répétait Harry dans sa tête. Il ne pouvait s'empêcher de regarder ses pieds, bien qu'il eût préféré plonger ses yeux dans ceux d'Ellen. Un. Deux. Trois. Il n'allait pas tarder à avoir le tournis. Un. Deux. Trois. La pièce déjà commençait à s'effacer autour de lui et la voix d'Ellen s'éloignait. Il s'arrêta net et se retint à la taille de la jeune fille pour ne pas tomber.
- On s'en fiche que je ne danse pas au bal de Noël ! Il n'y aura pas de bal de Noël ! Et qui a envie de faire la fête ce soir ?
- Harry ? Qu'est-ce qui ne va pas ? S'inquiéta Ellen.
Harry prit sa tête entre ses mains. Il avait mal. Et il était si fatigué. La douleur à présent était dans sa tête. Il n'avait plus de forces. Il était incapable de fermer son esprit. Il s'était laissé distraire par la douceur d'Ellen. Et maintenant il était trop tard. Elle avança les mains vers lui. Il ne put la repousser. Il la prit dans ses bras.
- Aide-moi ! pria-t-il d'une voix rauque de douleur.
Il s'effondra entre ses bras.
Keana : jme suis trompé, je voulais dire godric. Je comprends mieux… il va revenir, mais pas sous sa forme habituelle donc Du moment qu'il fait désormais partie de la protection de Poudlard… tu ne serait pas par hazar une fille caché de JKR Miss Teigne? Hahhaha ! une fille, non, ce serait difficile, on a le même âge…
cemeil : Et qu'est-ce qui est arrivé à Remus? Sa rencontre avec peter s'est-elle si mal passée? On peut dire ça comme ça… Quant à prendre Peeves pour ramener l'ordre chez les Serpentard... je ne pensais pas que çà arriverait un jour. Comme quoi! Oui mais ça risque de se payer…
snapye : ouin ! t'as tué mon sévy ! sniff sniff ! même s'il est un héros, il est plus là et personne ne saura jamais qui il était en vrai ! nan ! méchante ! Mais il n'est pas mort !
hadler : la bataille fut rude dans pourdlar, dommage que malfoy s'en sorte encore sans dégâts. Que vont ils faire des autres, les renvoyer ? Vous le saurez bientôt. Je me demande aussi ce que veut dire Nott ? j'ai l'impression qu'en choiissant son camps, il n'est pas dans le même que malfoy ? Que chercher Monsieur Nott…
Alixe : "Je te le dis, Rogue finira sa vie à Poudlard et son esprit hantera les cachots jusqu'à la fin des temps", je suis allée fans le chapitre 96 chercher la citation. Cela veut-il dire qu'il va devenir fantôme ou juste qu'il restera pour l'éternité à protéger Poudlard dans les souterrains (à priori c'est la seconde puisqu'ilo n'est pas morts et que seuls les morts peuvent être des fantômes). Mais on peut prendre aussi le verbe hanter au sens figuré…Pour ce chapitre, je trouve les porfs quand même laxistes. Enfin, je en sais aps quelle punition ils prévoient, amis ce n'est pas juste une mauvaise farce. Ils auraient sans doute fait du mal à leur camarades si ces derniers n'avaient pas été capables de se défendre ! Certainement, mais c'est quelque chose qu'ils ont du mal à admettre. Pour l'instant, ils gèrent l'urgence et l'absence de Dumbledore et de Rogue…Et bien sur : qu'est ce que Nott a empêché : que Malefoy ouvre Poudlard à Voldemeort ? Qu'il donne le signal de l'attaque ? Finalement, Nott serait-il le cavalier que les blancs ont derrière les lignes noires (même s'il aspire à faire cavalier seul) ?Nott, toujours Nott…
Ayako : Toutes mes condoléances, les plus sincères…. Quant à Nott… on verra pour qui ce sera le plus drôle…
