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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Voldemort : P.S. Comme tu n'as pas répondu à ma dernière review je renouvèle ma question, est-ce que ta fiction s'arrêtera à la fin de l'année scolaire où est-ce qu'on peut s'attendre à un ou plusieurs volé supplémentaire( ce qui serait génial). Je suis bien en peine de répondre parce que je crains que, quelque soit ma manière de le faire, vous n'en tiriez toutes sortes de conclusions… Alors voilà ma réponse : quand ce sera fini, ce sera fini… oui je sais… mais c'est tout ce que je peux dire…

Je suis désolée d'avoir oublié des questions… mais là c'est : soit je réponds aux reviewes, soit je poste… Je ne serai pas au rendez-vous ce week-end... J'espère pouvoir poster lundi... Merci à tous...


Chapitre 143

Une Visite Instructive

Harry conduisit Ellie McGregor jusqu'à l'infirmerie. On les vit passer avec perplexité dans les couloirs de l'école. Il tenait dans sa main le poignet d'Ellen, comme si son regard fixé sur la blessure pouvait l'empêcher d'exister.

- Es-tu décidée à me dire qui a fait cela ? demanda-t-il tandis qu'il lui faisait prendre un raccourci vers les quartiers de Madame Pomfresh.

Le silence lui répondit. Il essayait de se souvenir des images qu'il avait surprises dans l'esprit d'Ellen. Mais le visage de Malefoy et son épaule masquaient celui qui se trouvait derrière lui. Celui qui, il n'en doutait pas, avait lancé le sortilège pour désarmer Ellen. Il avait effleuré son nom dans les pensées de son amie. Mais il n'arrivait pas à le retrouver avec certitude. Il était bien trop occupé de Malefoy… Il se détestait à ce moment-là. Il ne faisait jamais attention… Il n'avait pensé qu'à sa haine pour Drago Malefoy… Il n'avait pas songé aux dangers qu'Ellen courait réellement… du moins pas à tous…

- Et qu'est-ce que tu ferais ? demanda la voix d'Ellen, un peu altérée.

- Je ne sais pas, avoua-t-il.

Elle leva les yeux vers lui, devant la porte de l'infirmerie. Elle essaya un sourire.

- Allons, du courage, Potter… Le professeur Londubat va nous arranger ça en deux coups de baguette magique…

Elle ouvrit la porte et dégagea son poignet de l'étreinte fébrile de la main d'Harry.

Madame Pomfresh tourna la tête vers la porte. Elle regarda entrer McGregor et Potter avec circonspection. Puis elle finit de donner un remède qui avait l'air fort peu agréable à Malone avant de s'avancer vers les deux jeunes gens.

- Potter ? fit-elle sur un ton suspicieux. Je me demandais quand je vous verrai apparaître, vous et vos acolytes…

Elle fronça le sourcil sur McGregor et prit sa main que Potter lui tendait ostensiblement.

- C'est un sortilège de Desquamation, Madame, dit Harry.

Madame Pomfresh examina la blessure et son visage devint soucieux.

- Quand cela a-t-il eu lieu ? demanda-t-elle sévère soudain.

- Il y a deux heures, environ, répondit McGregor en tâchant de cacher son angoisse.

Le regard que la guérisseuse leva sur elle lui fit baisser le sien.

- Qui a fait cela ?

Ellen se tut.

- Bien… vous serez plus bavarde sans doute en présence du professeur Londubat…

Le visage d'Ellen se ferma totalement. Madame Pomfresh soupira avec impatience. Elle s'adressa à Harry.

- Vous êtes responsable de ceci ? questionna-t-elle.

- Non, madame…

- Etes-vous guérisseur ?

- Heu… non plus…

- Alors que faites-vous encore ici ? Allez chercher le professeur Londubat.

- Il arrive, Madame…

Harry répondait avec respect. Il voulait rester avec Ellen. Et il essayait de mettre toutes les chances de son côté face à la guérisseuse irascible.

- C'est une excellente chose ! déclara Madame Pomfresh. Allez, Potter, vous pouvez disposer…

Harry jeta un regard désespéré à Ellen.

- Mais… commença-t-il.

Ellen lui donna un coup d'épaule.

- Ça va Potter, je ne suis pas une poupée de verre. Je survivrai à ton absence…

Elle suivit la médicomage d'un pas qu'elle voulait assuré vers une table de soin. Harry la vit s'asseoir sur un petit lit blanc. Comme il ne bougeait pas, Madame Pomfresh tira le rideau sur elle et McGregor avec un soupir agacé.

Harry se rendit compte qu'il était le centre des regards de ceux de ces camarades dont les lits n'étaient pas cachés par des rideaux blancs. Il leur fit un signe de la main. Puis il s'approcha de chacun pour leur demander de leurs nouvelles.

Malone avait l'air mal en point. Il était adossé à ses oreillers et ne bougeait qu'avec difficulté.

- Qu'est-ce qui t'est arrivé ? s'inquiéta Harry.

- Sais pas vraiment… répondit le jeune homme avec effort. Ce que je sais c'est que c'est venu dans mon dos et que ça fait mal. Tu sais Harry… au club on s'entraîne au duel… Mais là, c'était pas vraiment ça. Ils lançaient des sorts même sur les petits qui ne les menaçaient pas. Ils ont pris les Gryffondor et les Serdaigle en tenaille par les passages secrets… et ils balançaient des tas de sortilèges sur tout ce qui bougeait. Nous, on a réussi à mettre les Première et les Deuxième Années à l'abri parce qu'on était plus près de chez nous… mais quand on est ressortis pour aller donner un coup de main aux autres…

Malone cessa de parler. Il grimaça en se tenant les côtes.

- Si je tenais celui qui m'a fait ça… grinça-t-il.J'ai hâte de me retrouver sur mon balai pour donner une sacrée leçon à ces…

Il baissa la voix pour prononcer une grossièreté loin des oreilles de Madame Pomfresh.

- … de Salamandres, termina-t-il.

Il crut qu'Harry allait partir. Il le retint par le bras.

- C'est vrai que Rogue est mort ? demanda-t-il brusquement.

Harry hocha la tête et baissa les yeux. Il entendit Malone prendre une inspiration douloureuse.

- C'est pas forcément une bonne chose, hein ?

Harry haussa une épaule. Le capitaine des Dragons Jaunes se tut. Il se laissa aller contre ses oreillers. D'un geste du menton, il désigna le rideau derrière lequel Madame Pomfresh prodiguait ses soins à Ellen.

- Qu'est-ce qu'elle a ? demanda-t-il. Une bagarre dans les cachots ?

Harry fut dispensé de répondre par l'arrivée du professeur Londubat. Il était seul et il fixa un moment Harry avant que Madame Pomfresh ne l'appelât. Elle referma le rideau et on entendit dans l'infirmerie la voix du nouveau directeur de Serpentard qui récitait une incantation étrange.

Malone tira sur la manche d'Harry.

- C'est la quatrième fois qu'il vient… murmura-t-il.

- Je sais, chuchota Harry qui ne pouvait quitter des yeux le rideau frissonnant.

Il tourna vers son camarade un sourire rassurant.

- J'espère que tu seras bientôt en forme, souhaita-t-il.

- Compte sur moi ! fit Malone.

Le jeune homme fit un effort pour se redresser.

- Hé Harry ? Elle t'a dit oui ? demanda-t-il d'un air malicieux.

Harry remonta ses lunettes sur son nez.

- Disons… que c'est moi qui n'ai pas dit non…

Malone se laissa retomber sur ses oreillers. Il grimaçait un rire silencieux.

- Tu vas faire des jaloux…

Harry lui sourit.

- Remets-toi vite…

Il quitta le box de Malone et se dirigea vers la chaise en face du rideau qui cachait Ellen. Il passa devant un lit où était étendu Justin Finch-Fletchey, un bandage sur la moitié du visage. Susan Bones arrangeait ses oreillers avec sollicitude. Harry s'arrêta au pied du lit sur un signe de Justin.

- Qu'est-ce que se passe avec McGregor ? demanda-t-il à voix basse. Du grabuge chez les Serpentard ?

- C'est Malefoy, n'est-ce pas… chuchota Susan. Je l'ai entendu dire à Wilford ce matin de la tenir à l'œil…

Wilford ! Wilford ! Ce nom disait vaguement quelque chose à Harry.

- Qui est Wilford ? fit-il.

- Un garçon de Sixième année, répondit Susan avec évidence. Tout blond, bouclé, avec des yeux bleus. Il porte des robes brodées à son nom. B. J. Wilford… juste au-dessus de son écusson de Serpentard. C'est étonnant qu'il ne se soit pas retrouvé dans la Grande Salle avec les autres idiots de Salamandres… Il était avec ceux qui portaient cagoule.

Justin leva un œil inquiet sur sa fiancée.

- Sue… commença-t-il.

- C'est la vérité, affirma Susan. Je l'ai vu moi-même de mes yeux ! Faut-il être stupide pour cacher son visage et se promener avec son nom écrit sur la poitrine !

- Il maîtrise cependant les sortilèges de magie noire… murmura Harry, d'une voix étrange.

Wilford. C'était le nom qu'avait prononcé Ellen un peu plus d'une heure plus tôt quand elle lui racontait comment Nott était venu à son secours alors que Malefoy la menaçait. Wilford… Un jeune garçon blond, tout bouclé en effet… Il était de ceux qui accompagnaient Drago le matin même dans la salle de classe de Firenze. Wilford…

- L'attrapeur remplaçant des Salamandres ? demanda Harry soudain inspiré.

- Voilà ! s'écria Susan à voix basse, heureuse de s'être fait comprendre.

- Sue… s'il te plait, pria Justin. Je t'ai déjà dit de ne pas crier sur les toits que tu avais reconnu quiconque qui ne s'était pas fait prendre… Ce n'est pas prudent. Nous avons peut-être gagné une bataille, mais la guerre n'est pas terminée… Et si ce Wilford a réussi à échapper à la punition et à blesser McGregor, c'est qu'il n'est pas si stupide que cela. Il ne faut pas relâcher notre attention… Le serpent est peut-être amoindri mais il lui reste encore du venin !

Et sur ces paroles lancées sur un ton résolu, il fit asseoir Susan près de lui. Harry songeait quant à lui qu'il arracherait volontiers lui-même ses crochets à ce fameux serpent et qu'on verrait alors s'il pourrait dispenser son venin à tout vent. Il se calma. Du menton, il désigna le bandage de Justin.

- Qu'est-ce que c'était ?

- Desquamation, murmura Susan.

Elle toucha du bout des doigts le pansement du jeune homme.

- C'est Wilford ? demanda Harry.

- Oui… fit Susan.

- On ne sait pas… l'interrompit Justin.

Susan leva les yeux au ciel.

- B.J. Wilford ! grimaça-t-elle en montrant du doigt sa robe au-dessus de son blason de Poufsouffle. Et c'était moi qu'il visait. Si Justin ne s'était pas interposé, c'est moi qui serais allongée ici.

Elle caressa la joue cachée par le bandage. Justin eut l'air un peu gêné.

- Il aurait pu perdre son œil s'il avait reçu le sortilège un peu plus haut sur le visage. Mais Madame Pomfresh a dit que dans quelques semaines, il n'y paraîtrait plus… Qu'il n'y aurait aucune marque…

Sa voix se faisait de plus en plus basse et de plus en plus tendue. Harry se tourna vers le rideau blanc derrière lequel Madame Pomfresh soignait Ellen. La voix de Susan s'était tue. Harry sentait sur lui les regards de deux Salamandres alitées. Il glissa un œil vers eux et ils regardèrent aussitôt ailleurs.

- J'ai entendu Madame Pomfresh dire au professeur Londubat qu'ils sortaient demain… chuchota Susan.

- Qu'est-ce qu'ils ont ? demanda Harry, plus pour parler que pour savoir vraiment.

Le sort des Salamandres lui était indifférent.

- Une jambe cassée pour Hill, et… un sortilège de magie noire pour Craigg.

- Hein ? fit Harry.

- Tu as bien entendu, lui sourit Justin. Très efficaces ces boucliers réflecteurs… Je peux te dire que certains de ces empoisonneurs de Salamandres n'ont pas encore compris ce qui leur arrivait !

Harry lui rendit son sourire.

- Tu sais, Harry, Hermione n'avait pas tort quand elle disait que hier soir devait être un exercice grandeur nature…Nous savons à présent ce qui ne va pas dans le plan que nous avions établi… Il faut absolument que nous ayons une réunion d'état-major quand nous serons sortis de cette infirmerie pour remédier à tout cela… J'ai eu plein d'idées pendant que j'étais coincé dans ce lit d'hôpital…

Harry n'écoutait Justin qu'à moitié. Il lui semblait que le rideau bougeait. On n'entendait plus la voix du professeur Londubat. Le silence à nouveau était insupportable.

- Et Goldstein ? Vous avez des nouvelles de Goldstein ?

Susan s'approcha de Harry. Elle désigna le box fermé à côté de celui de Justin.

- Il est là. Toutes les deux heures, Madame Pomfresh lui donne un remède et le remet sous sortilège de sommeil.

- Pourquoi ? s'inquiéta Harry.

- Parce que quand il est réveillé, il souffre trop, murmura Susan. Le pauvre ! Si tu l'entendais, Harry… on dirait qu'on le torture encore…

- Ils ont trouvé quel sortilège lui a fait cela ?

- Le doloris, frissonna Susan.

- Non, quel sortilège l'a plongé dans l'inconscience, précisa Harry.

- Un sortilège d'amnésie…

Harry se tourna vers Justin. Une sueur froide baigna son front. Il pensa à Lockhart à Ste Mangouste.

- Tu veux dire qu'il a perdu la raison ? demanda-t-il d'une voix blanche.

- Ça, on n'en sait rien encore !

Susan lui fit signe de se rapprocher du lit de Justin. Elle s'assit à côté de son fiancé et désigna le pied du lit à Harry.

- Le professeur Dumbledore est passé, juste après le repas de midi, chuchota-t-elle comme une conspiratrice. Il est venu voir tout le monde… Même eux…

Elle désigna les Salamandres avec une moue dédaigneuse. Justin tapota sa main.

- Ensuite, reprit-il à la place de la jeune fille, il est allé chez Anthony. Et nous l'avons entendu parler avec Madame Pomfresh. D'après lui, on a lancé à Goldstein un sortilège d'amnésie pour lui faire oublier ce qui était arrivé dans les toilettes. Mais peut-être que le doloris a influencé le nouveau sortilège… ou bien ont-ils voulu trop bien faire… Parce que lancer un sortilège d'amnésie c'est une chose, modifier la mémoire pour supprimer une partie seulement des souvenirs c'est un peu plus compliqué… Et c'est là que ça a loupé. Du moins d'après Dumbledore…

Harry fronça les sourcils. Pourquoi modifier la mémoire de Goldstein ? Que voulait-on lui faire dire ? Il n'écoutait plus du tout les deux Poufsouffle. Le sort d'Anthony Goldstein, passé à l'arrière plan des priorités, revenait sur la sellette brusquement ; Harry était cependant incapable de se concentrer dessus. Une partie de son esprit se tournait sans cesse vers le rideau qui bougeait chaque fois que Madame Pomfresh passait devant.

La guérisseuse l'ouvrit soudain. Harry sursauta. Ellen était toujours assise sur le lit, un peu plus pâle qu'à leur arrivée. Le professeur Londubat tenait sa main blessée et lui parlait doucement, légèrement penché vers elle. La jeune fille baissait les yeux et la tête.

Harry s'avança. Madame Pomfresh l'interpella avant de proposer au professeur Londubat :

- Voici Potter, Professeur. Peut-être acceptera-t-il de répondre à la place de cette entêtée…

Le vieil Algie Londubat esquissa un sourire devant Harry qui rougissait bien malgré lui.

- Croyez-vous, Valérie ? demanda-t-il doucement.

Il interrogea Harry du regard.

- Alors, Harry, mon garçon, pouvez-vous vraiment me dire qui est le responsable de cette horrible blessure ?

Ellen lança un regard fulgurant au jeune homme.

- Je… je ne sais pas, Monsieur, répondit-il comme il put. Je n'étais pas là quand c'est arrivé.

- Hé bien, il semblerait que ce soit le cas également pour Miss McGregor… Comment sa main s'est-elle trouvée dans la trajectoire d'un sortilège de desquamation, alors que le reste de son corps et de son esprit était manifestement ailleurs est un vrai mystère…

Ce fut au tour d'Ellie de rougir fortement. Harry baissa les yeux pour ne pas répondre au sourire du professeur Londubat. Le Professeur reprit :

- Vous me mettez dans l'embarras, Miss McGregor… Je pourrais, certes, vérifier toutes les baguettes de vos camarades de Serpentard, et demander qu'il en soit fait de même dans les autres maisons… mais je crains que cette initiative ne soit une entrée en matière un peu agressive. Vous me contraignez à laisser cet acte impuni.

- Du moment que c'est moi que cela regarde, Professeur… personne ne vous fera de reproche…

Madame Pomfresh posa un regard effaré sur Ellie. Le professeur Londubat retrouva son sérieux. Il rendit la main d'Ellen à la guérisseuse qui attendait pour appliquer une couche d'onguent sur la blessure.

- Miss McGregor, rappela Algie Londubat. Celui qui use de tels maléfices sur d'autres élèves n'a pas sa place dans cette école.

Il s'interrompit brusquement, comme devant une inspiration soudaine.

- Miss McGregor, vous savez que ni moi ni le professeur Dumbledore ne tolèrerons que d'autres troubles voient le jour dans la Maison de Serpentard. Cette Maison a assez souffert comme cela et je crains, hélas, qu'elle n'ait pas fini de panser ses blessures… Vous m'entendez, Miss McGregor ?

Le regard sombre du vieil homme s'était fait acéré mais Ellen McGregor ne cilla pas lorsqu'elle répondit :

- Je vous entends, Professeur. Rassurez-vous, les Serpentard ne souffriront pas de mes blessures…

Il ne sut pourquoi, Harry sentit son cœur se serrer à ces mots. Algie Londubat parut satisfait. Il retrouva le sourire tandis qu'Ellen reportait son regard vers Madame Pomfresh et le bandage dont elle entourait sa main et son poignet.

- Etait-ce bien utile, Madame, demanda la jeune fille, de faire un tel pansement pour une blessure si dérisoire ?

Madame Pomfresh appliqua un sort d'attache pour faire tenir la bande sur le poignet. C'était en effet un pansement assez conséquent qui immobilisait presque les doigts de la jeune fille. Elle renifla :

- Plus tard, McGregor, vous deviendrez – je vous le souhaite – fort vieille et fort sage – je vous le souhaite également – et alors, peut-être, serez-vous en mesure de dire ce qui est utile ou pas…

Ellie glissa au bas du lit. Harry priait pour qu'elle se tût.

- Et estimez-vous heureuse que je ne vous garde pas ici, McGregor, jusqu'à demain matin. Vous viendrez après le repas de ce soir, et demain à la première heure pour refaire votre pansement.

- Oui, Madame… fit Ellen qui ramassait son manteau laissé sur une chaise.

Elle jeta un coup d'œil à la salle. Elle salua d'un geste du menton ceux qui lui faisaient des signes discrets de la main. Elle eut une moue hautaine pour ses deux condisciples qui évitèrent son regard. Puis elle se tourna à nouveau vers Madame Pomfresh.

- Vous voudrez bien excuser ma curiosité, Madame, mais comment allez-vous faire pour assurer les cours de Potions et votre rôle de guérisseuse en même temps ? Surtout avec une infirmerie pleine à craquer comme en ce moment ?

Madame Pomfresh pinça sa bouche.

- Pour votre gouverne, Mademoiselle, sachez que je pourrais vous répondre que cela ne vous concerne absolument pas… Cependant, comme je sais que mes paroles seront répétées…

Elle éleva la voix sur ces derniers mots. Les patients de son hôpital firent tous semblant de regarder ailleurs.

- …je vous répondrai que dès dimanche soir –lundi matin au plus tard- je mets tout le monde dehors… Que cela soit bien clair pour tout le monde. Pas question de paresser à l'infirmerie !

Et comme Ellen tournait discrètement les yeux vers le rideau qui cachait le lit d'Anthony Goldstein, Madame Pomfresh continua sur un ton un peu acide :

- Le professeur Dumbledore fait son possible pour trouver une solution satisfaisante dans les plus brefs délais…

- Et puis un professeur de Potions, cela doit se trouver plus facilement qu'un professeur de Défense contre les Forces du Mal, murmura Harry.

Il rougit soudain en songeant qu'Algie Londubat n'était pas loin de lui. Le vieil homme avait souri.

- En effet, jeune homme, approuva-t-il. Cependant, il ne faut pas oublier que nous sommes en guerre… Madame Pomfresh et moi nous acquitterons de la tâche qui nous est dévolue avec application, vous pouvez le croire…

Ellie McGregor hocha la tête. Harry lui proposa de rejoindre leurs amis, qui devaient les attendre avec inquiétude, avant qu'elle n'ouvrît à nouveau la bouche. Ils entendirent Madame Pomfresh soupirer.

- Et quand je pense que dans une quinzaine d'années, c'est une nouvelle génération de Potter, Weasley, et Compagnie qui se déversera dans les couloirs de l'école… Ho ! vous pouvez rire, Algie ! Mais croyez-en mon expérience, ils sont pires à chaque fois !

Harry referma la porte sur lui, tandis qu'Ellie souriait tout en essayant de desserrer son bandage.

Elle montra sa main à Harry.

- C'est parfaitement ridicule ! J'ai vu le moment où elle allait me mettre le bras en écharpe ! Mais que fait-elle de ma crédibilité ?

- Qu'est-ce que tu as en tête ? l'interrompit le jeune homme.

Elle ouvrit de grands yeux innocents.

- Je t'en prie, Ellie. Arrête ça ! Ça ne prend pas avec moi ! Qu'est-ce que tu as en tête ? Tu veux faire payer Wilford ?

Elle ne put cacher un mouvement de surprise. Harry poussa son avantage.

- Tu auras ta vengeance, et quoi ? Tu précipiteras la Maison Serpentard dans le chaos et le sacrifice du professeur Rogue aura été vain !

Un éclair de colère passa dans les yeux d'Ellen. Elle dégagea son bras de la main d'Harry.

- J'ai dit que Serpentard serait épargné, et Serpentard sera épargné. Pour qui me prends-tu ? Pour une Gryffondor stupide qui n'a aucune conscience de la portée de ses actes ? Et n'essaie pas de me faire porter le chapeau en ce qui concerne les conséquences de la disparition du professeur Rogue. Tout le monde sait bien que tu le détestais et tu dois être le premier à te réjouir de son absence.

Ce fut comme si elle l'avait frappé. Le cœur d'Harry se glaça soudain. Elle vit qu'elle l'avait touché et elle le regretta aussitôt. Elle fit un pas vers lui et avança la main dans une hésitation maladroite. Il se déroba.

- Tu diras à Hermione que je suis allé à la volière voir Hedwige, prononça-t-il aussi froidement qu'il en était capable. Je vous verrai après le repas. Il faut que nous parlions de la bataille d'hier soir.

Ellen refit un pas en avant. Elle hésita puis reprit d'une voix moins assuré.

- Je peux venir avec toi… ?

- La volière est un endroit dégoûtant et…

Ellen le scrutait d'un regard suppliant.

- et malodorant… continua Harry sur un ton moins ferme. En plus, il y fait froid et… Tu devrais mettre ton manteau, alors…

Il évita de la regarder de peur de voir dans ses yeux un éclair de victoire. Il prit son manteau des mains de la jeune fille et le lui mit sur les épaules.

- Tu feras attention à ne pas glisser sur les fientes…

Ils descendirent en silence les marches qui devaient les conduire jusqu'au passage vers la tour de la volière. Toujours silencieux, ils entrèrent dans la tourelle sombre et glacée. Harry s'approcha d'Hedwige et lui donna un peu de Miam'hibou. Ellen se dirigea vers la fenêtre ouverte sur la nuit. De gros nuages s'avançaient, menaçants, et prenaient possession du ciel. Ils cachaient les étoiles. Elle s'appuya contre le mur et observa Harry qui tentait de persuader Hedwige de ne plus le bouder.

- Tu crois que quelques caresses et quelques gourmandises vont la convaincre que tu l'aimes toujours ? demanda-t-elle goguenarde.

Harry glissa un œil vers elle.

- Entre nous, c'est une longue histoire, dit-il. Et je sais qu'elle sait que je l'aime, même si je n'ai pas été très attentif ces derniers temps.

Comme pour confirmer ses dires, Hedwige piqua de son bec les doigts de son maître pour réclamer quelques graines de plus. Il lui donna volontiers ce qui restait du Miam'Hibou.

- Nous aurons besoin de toi, Hedwige… dit-il à la chouette. Je sens que sous peu tu ne sauras où donner de l'aile, ma vieille.

Ellen s'approcha d'eux et caressa du doigt les plumes blanches.

- C'est vraiment un bel oiseau, murmura-t-elle.

- Où est le tien ? demanda Harry.

- Je n'en ai pas.

Et comme Harry s'étonnait, elle ajouta.

- Je me sers des oiseaux de l'école quand j'ai un message à envoyer chez moi.

- Et ce grand-duc qui t'apporte parfois des paquets ? fit remarquer Harry.

- C'est Hook, celui de ma mère. Le Chat-Huant, Plume, c'est celui de ma grand-mère paternelle… Le hibou des Marais, c'est celui de mon père. Il s'appelle Hurlevent et il est toujours pressé. Harpie, l'Effraie…

Elle s'interrompit, reprit son souffle et la parole :

- C'était celui de Quentin… Robert a une chevêche, mais il n'écrit pas souvent. Il fait des efforts depuis que Quentin n'est plus là, mais ce n'est vraiment pas un écrivain. Quelques lignes seulement par semaine. Je ne lui en veux pas. Il n'a jamais été très bavard. Cela ne veut pas dire qu'il ne m'aime pas, ou qu'il n'a rien à me dire. C'est juste qu'il ne sait pas comment le dire. Il laisse ce soin à sa femme. Elle m'envoie des colis de chocolat. Je pourrais en faire de la contrebande, si un jour nous devions soutenir un siège…

- Et tu n'aimerais pas avoir ton propre hibou ? demanda Harry en souriant.

- J'ai déjà mes propres ailes… Mon Finbar vole bien, aussi haut et aussi vite, et en plus je peux monter sur son dos… Pour le reste, il y a les hiboux postaux. C'est largement suffisant.

- Oui, mais ton Finbar n'entrerait pas dans la volière…

Ellen se mit à rire. Elle eut une moue sarcastique.

- Qu'est-ce que tu as contre les chevaux volants, Potter ?

- Rien. C'est juste un peu encombrant, tu ne trouves pas.

Elle haussa une épaule et fit mine de réfléchir :

- Hé bien… L'est-ce autant qu'un balai, une cage, une Harfang des Neiges, qu'il faut transporter soi-même ? Mon Finbar se porte tout seul… Je n'ai qu'à l'appeler pour qu'il se précipite vers moi… Peux-tu en faire autant avec tes tonnes de bagages ?

Elle le regarda, amusée, qui cherchait une réponse intelligente à lui faire. Elle ne lui laissa pas l'avantage. Elle se pencha vers lui et lui murmura :

- Tu as peur, Potter ? C'est cela ? Ne t'inquiète pas, tu n'auras qu'à me serrer très fort contre toi si tu as peur de tomber… Tu verras, nous nous envolerons très haut tous les deux…

Elle embrassa sa joue. Il l'entendit murmurer « Pardonne-moi pour ce que j'ai dit… » Harry s'éloigna sans répondre. Il rendit Hedwige à son perchoir et frotta ses mains sur sa cape.

- Non, tu as raison, dit-il d'une voix sourde. Lorsque nous avons décidé de descendre dans les souterrains, nous n'avions pas pensé que Rogue pouvait nous y suivre. Hermione peut-être… mais elle a cru que ce serait Dumbledore qui… oui… elle y a peut-être pensé… C'est pour cela qu'elle avait tout organisé comme elle l'a fait.

- Mais ça n'a pas marché… constata Ellen.

Il leva les yeux vers elle avec un sourire triste.

- Non, dit-il simplement.

Il caressa le dos d'Hedwige lentement. La chouette roula des yeux et plongea sa tête sous son aile, s'apprêtant à dormir.

- Tu ne vas chasser pas ce soir ? demanda Harry pour rompre le silence.

- Les harfangs sont diurnes, dit Ellen.

Harry la contempla avec surprise.

- Tu l'ignores ? s'étonna la jeune fille.

- Et toi comment le sais-tu ?

Elle eut un sourire narquois.

- Hé bien… il faut croire que j'ai eu de meilleurs de professeurs de Soins des Créatures que toi… avant mon entrée à Poudlard.

Il lui jeta un regard assassin. Elle se mit à rire.

- Ou bien, il faut croire que tu ne prêtes guère d'attention à ceux qui vivent auprès de toi… Crois-tu qu'ils se contenteront toujours de savoir que tu sais qu'ils savent que tu les aimes ?

Harry s'échappa encore. Il se réfugia vers la fenêtre ouverte à tous les vents.

- Sais-tu ce qui est le plus difficile ? demanda-t-il sans se retourner vers Ellen.

Elle ne répondit pas, sachant bien qu'il n'attendait aucune réponse.

- C'est de n'avoir pas eu le temps ou l'occasion de leur dire adieu… Remus…

Sa voix se brisa.

- Remus Lupin t'avait fait ses adieux, Harry. Il nous a fait ses adieux dans la cabane d'Hagrid. Tu ne l'as pas compris. Ou bien tu n'as pas voulu le comprendre. Quant au Professeur Rogue, j'ignore exactement ce qui s'est passé là en bas, mais franchement… qu'aurais-tu pu lui dire qu'il aurait accepté d'entendre ? Et toi qu'étais-tu prêt à lui dire ?

- Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas nous abandonner ainsi… qu'il ne pouvait pas m'abandonner… de cette manière. Que j'avais besoin de lui…

Ellen s'approcha lentement.

- Tu lui as vraiment dit cela ?

Harry renifla.

- Oui, c'est incroyable, n'est-ce pas…

- Et qu'a-t-il répondu ?

Elle passa son bras autour de lui et appuya sa tête contre sa joue.

- Qu'il faudrait que je me débrouille seul avec ce qu'il m'avait appris et que je n'avais pas intérêt à lui avoir fait perdre son temps…

Ellen eut un petit rire.

- Alors tu sais ce qui te reste à faire… Le meilleur moyen de lui rendre hommage, si ce n'est justice, c'est d'obéir à sa dernière volonté… Et je sais ce que c'est que de rester avec le regret de l'adieu.

Harry baissa enfin les yeux sur elle. Les hiboux s'éveillaient derrière eux. Ils entendaient les bruits de leurs ailes qu'ils dépliaient. Quelques chuintements et hululements interrogatifs se firent entendre. Il essuya une larme qui perlait aux cils de la jeune fille et se pencha pour embrasser ses lèvres. Il la serra contre lui et ils restèrent devant la fenêtre, malgré le vent et le froid.

- Tu es sûre que tu ne veux pas passer la nuit à l'infirmerie ? demanda-t-il enfin. Tu y serais plus tranquille. Enfin… je serais plus tranquille…

Ellen parut apprécier l'aveu. Elle eut toutefois une lueur au fond de l'œil.

- Parce que je risquerais moins de recevoir un sortilège ? voulut-elle savoir. Ou parce que tu serais certain que je ne rencontrerais ainsi ni Wilford ni Malefoy ?

- Parce que tu serais loin de cette folle furieuse de Bulstrode, répliqua Harry, un peu vexé de s'être laissé percer à jour.

Elle serra ses deux bras autour de lui et enfonça son visage dans le cou d'Harry. Il y eut un premier tonnerre au loin et le vent leur porta un air chargé d'humidité. Elle frissonna. Il était temps de descendre pour se rendre dans la Grande Salle, mais aucun des deux jeunes gens n'avait envie de quitter cet endroit pourtant malodorant et remplit de courants d'air.

- A quoi penses-tu ? demanda Ellen tandis qu'Harry lui souriait sans paraître la voir.

Il secoua la tête sans répondre. Il l'embrassa doucement. Et il songea que personne cette fois ne viendrait violer le secret de ce baiser. Personne, sauf Voldemort peut-être. Et cette fois il laisserait toute la tiédeur et la tendresse de ce moment monter en lui et l'envahir. Il aurait mal sans doute, mais Voldemort aurait plus mal encore. Oui, il laisserait son ennemi plonger au plus profond de son âme. Il ne résisterait pas. Il lui montrerait son cœur mis à nu et tout l'amour qu'il renfermait. Pour Ellen. Pour ceux qui se battaient à ses côtés. Et pour ceux qui n'étaient plus. Et peut-être qu'il le laisserait enfin tranquille…

Ils descendirent jusqu'à la Grande Salle. On les attendait devant la porte. Ginny, Ron et Hermione s'avancèrent les premiers, aussitôt suivis de Betsie Singleton et de quelques filles de Première et Deuxième Année de Serpentard. Ellen rassura ses amis. Plus de peur que de mal et tout est bien qui finit bien… dit-elle en substance. Le professeur Londubat était un très grand conjureur de sorts et Madame Pomfresh la meilleure des guérisseuses.

- Bulstrode raconte partout que c'est toi qui as voulu assassiner son chat ! chuchota Betsie quand l'attroupement causé par la curiosité autour de la blessure de McGregor se fut dissipé.

Harry se mordit les lèvres. Ellie sourit.

- Et vous l'avez crue ?

- Bien sûr que non ! s'offusquèrent les filles.

- Alors tout va bien, répondit la jeune préfète sur un ton léger.

Elle se tourna vers Harry et lui demanda s'il voulait l'accompagner jusqu'à sa table, au cas où elle ferait de mauvaise rencontre. Harry lui montra le chemin d'un geste du bras. Ils partirent en avant, laissant les gamines glousser. Ginny donna une tape sur le crâne de Betsie qui pouffait dans ses mains.

- Pas de commentaires ! fit-elle faussement sévère.

Ron prit la main d'Hermione et lui proposa à son tour de l'accompagner jusqu'à leur table. Elle leva les yeux au ciel mais se laissa emmener sans rien dire.

Elle ne fit aucune remarque sur le retard que prenait inexorablement leur conseil de guerre. Et quand Neville lui demanda quand enfin il aurait lieu, elle haussa les épaules.

- Quand le moment sera propice… murmura-t-elle.

Et le moment propice ne vint pas ce soir-là. Ils se réunirent pourtant dans la salle des Quatre Maisons, mais personne n'avait envie de parler. C'était un silence lourd et dérangeant qui s'installa entre Neville, Ron, Hermione, Ginny, Harry et Ellie. Les mots ne venaient pas. La salle des Quatre Maisons se dépeupla très vite. Chacun se retranchait dans ses quartiers. L'euphorie de la victoire était déjà loin. Puis Ellen toucha du bout des doigts la main d'Harry. Elle lui fit un signe de tête.

- Je vais voir Madame Pomfresh…

Il se leva presque soulagé de quitter la table silencieuse. Ron lui lança un regard implorant, mais il fit celui qui ne le voyait pas. Il prit la main d'Ellie alors qu'ils sortaient dans le couloir. Ils montèrent à l'infirmerie sans prendre de raccourci ni de passages secrets. Madame Pomfresh refit le pansement, rappela qu'elle voulait revoir la jeune fille le lendemain matin et les mit dehors en même temps que les visites des autres patients. L'heure du couvre-feu n'allait pas tarder. Susan fit un bout de chemin avec Harry et Ellen, avant de s'éclipser discrètement.

- Je t'accompagne jusque devant ta Maison… décida Harry.

Ellie sourit.

- Et qui te raccompagnera toi ? demanda-t-elle doucement.

Il ne trouva pas la pointe d'ironie habituelle dans la voix de la jeune fille. Ils n'avaient que quelques pas à faire pour se retrouver dans le flot des élèves, sortir du corridor qui menait à l'aile de l'infirmerie, se séparer sur le palier pour remonter vers la tour de Gryffondor ou descendre vers les cachots de Serpentard.

Ellen tira sur la main d'Harry pour la lui faire lâcher.

- Je dois vraiment y aller… Il faut que je passe par la Salle des Quatre Maisons… Je dois ramener tout le monde…

- Grayson a dit qu'il s'en chargeait, répondit Harry en retenant sa main.

Elle sourit.

- Oui… Reggie se prend très au sérieux depuis hier soir…

- Il a raison…

Harry lâcha la main d'Ellie mais pour prendre son visage entre ses mains.

- Tu n'as pas montré tes ecchymoses à Madame Pomfresh, ni à Hermione… dit-il à voix basse.

Le sortilège de coquettes s'estompait.

- Ce n'est pas grave…

Elle voulut retirer les mains d'Harry de sa joue. Il lui faisait un peu mal.

- Et puis c'est trop tard maintenant… ajouta-t-elle. Il faudra attendre que cela passe tout seul… Vive les sortilèges de Coquettes… !

- Ellen… Je voudrais que tu fasses attention à toi…

Elle se mit à rire.

- Harry… tu es adorable… complètement à côté de la plaque mais adorable…

- Tu es en première ligne, Ellen…

- Il faut bien que quelqu'un le soit ; autant que ce soit quelqu'un qui a du répondant…

Elle essaya de retirer ses mains de ses joues. Il resserra son étreinte.

- Tu me fais mal… murmura-t-elle.

Il embrassa le coin de ses lèvres meurtries.

- Tu m'attendras pour aller voir Madame Pomfresh demain matin… ?

- Harry… Laisse-moi partir à présent. Ou tu auras des ennuis… Le professeur Rogue ne rôde plus dans les couloirs, mais Rusard est plus à l'affût que jamais… Depuis qu'il a la responsabilité de la punition des Salamandres, il a repris du poil de la bête.

Harry se penchait pour un dernier baiser quand ils entendirent un long ricanement derrière eux…

- Ha ! fit Ellen. Et il y a Peeves aussi…

Harry se retourna vers l'esprit qui les observait, négligemment appuyé au mur.

- Fiche le camp… dit-il d'un air maussade.

Peeves lui adressa un sourire égrillard.

- Peut pas, Potter. Je suis en mission spéciale…

Il se mit au garde à vous et scanda :

- Peeves au rapport, Messire Baron ! Ai retrouvé McGregor ! En train de batifoler dans les coins avec Potter !

- La ferme, Peeves ! grinça Harry.

Peeves lui fit un clin d'œil appuyé.

- Dis donc, McGregor, reprit-il de sa voix claironnante. C'est pourtant vrai que le Baron Sanglant est un ami de ta famille… Il m'a chargé de te ramener au bercail saine et sauve…

- Pourquoi ? fit Harry soupçonneux.

- Il a entendu parlé d'un petit différend qui aurait conduit sa protégée à l'infirmerie… L'aime pas qu'on touche à ses favoris, le Baron…

- Oui… grogna Harry. Ne l'oublie pas, Peeves…

L'esprit montrait du bras le chemin à Ellen.

- Après vous, gente dame, se moqua-t-il en saluant bien bas la jeune fille.

Ellen se mit à rire.

- A demain, Harry, dit-elle en l'embrassant rapidement.

- A demain, Ellen, eut tout juste le temps de répondre Harry. Et toi Peeves…

Il ne termina pas phrase. Peeves lui fit une grimace et un geste obscène avant de tourner le coin du couloir juste derrière Ellen. Harry gronda pour lui-même que le Baron avait eu une idée fort saugrenue d'envoyer Peeves pour escorter Ellie McGregor jusqu'à ses quartiers. Cependant, il était certain que personne ne s'aviserait de s'approcher de la jeune fille dotée d'un tel chien de garde… Le tout était de savoir dans quelle mesure Peeves prendrait ses ordres au sérieux.