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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Chapitre 149
La Diagonale du Fou
…
Harry entra dans le laboratoire d'Hermione, s'attendant à trouver ses amis en train de discuter. Il ne vit qu'Ellen, à demi couchée sur la table, les bras sous sa tête, qui tentait de repousser Pattenrond. Le chat d'Hermione jouait avec les boucles brunes étalées sur le bureau.
- Arrête ça immédiatement, espèce de caricature de chat, ou je te colle au plafond en moins de deux ! terminait-elle de dire avec agacement tandis qu'Harry refermait la porte sur lui.
- Et tu ne veux pas, avec de tels propos, que Bulstrode s'imagine que tu puisses nuire à son pauvre Asphodèle !
Ellen tourna la tête vers lui mais ne se releva pas. Harry s'approcha de la table et chassa Pattenrond qui venait lui réclamer des caresses. Le chat partit s'enrouler sous la paillasse où trônait l'alambic d'Hermione.
Harry s'assit auprès de la jeune fille. La tête sur ses mains, elle le regarda s'installer sur la banquette à ses côtés, un sourire aux lèvres.
- Tu ne les as pas trouvés ? demanda-t-elle.
Harry écarta les mèches de cheveux sur la joue d'Ellen.
- Tu as une petite mine, dit-il.
Il suivit du doigt les ecchymoses sur la joue. Puis il se décida.
- J'ai dit à Londubat que Wilford avait lancé le sortilège de Desquamation sur toi. Et que Malefoy t'avait agressée, prononça-t-il d'une traite.
Elle ne bougea pas, son sourire disparu, et son regard fixé sur Harry.
- C'est pour me punir de t'avoir rendu responsable de la disparition de Rogue ?
Harry sourit.
- Ho non… pour ça, je te réserve un sort bien plus terrible…
Elle se redressa lentement, ramena ses cheveux dans son cou et les recoiffa sommairement d'un geste de la main.
- Pire que d'avoir Peeves, le Baron Sanglant, et tous les hôtes des tableaux sur le dos ? demanda-t-elle.
Harry ne répondit pas.
- Qu'est-ce qu'il va faire ? questionna encore Ellen.
- Surveiller Wilford afin qu'il ne recommence pas… Et Malefoy aussi, un peu plus que d'ordinaire.
Elle haussa les épaules.
- Tous leurs beaux discours, ce n'est que du vent… Ils ne prendront jamais le risque de lâcher Malefoy dans la nature pour qu'il rejoigne les troupes des Mangemorts… Ils ont l'air de croire qu'il est moins dangereux ici qu'à l'extérieur.
- Ici, il est sous contrôle…
Ellen renifla avec dédain.
- Oui, comme ils disaient que tant que Malefoy serait à Poudlard, nous serions à l'abri… Ils n'ont aucun contrôle sur la situation. Personne n'a aucun contrôle sur la situation. Ni Malefoy, ni Londubat, ni Dumbledore, ni même Voldemort…
Elle s'interrompit, soudain soupçonneuse.
- Tu lui as dit quoi au juste à Londubat ?
Harry se mordit les lèvres.
- Tu ne lui as pas parlé de Bulstrode au moins ?
Et comme Harry se taisait elle s'avança vers lui :
- Tu lui as dit que c'était moi qui avais appris à Bulstrode que Wilford s'était entraîné sur son chat ?
- Bien sûr que non ! s'indigna Harry.
Ellen fit une grimace.
- De toutes façons, il n'y a aucune preuve formelle contre Wilford. Que des présomptions.
- Susan Bones l'a vu lancer le sortilège sur Justin.
- Elle a vu son visage ?
- Non, juste sa robe avec écrit B.J. Wilford dessus.
- Pfff ! fit Ellen. Et moi, ce sont Wilford, Malefoy et Nott qui se trouvaient ensemble lorsque j'ai été agressée… Rien ne prouve que ce soit Wilford qui a lancé le sortilège de Desquamation. Et Malefoy, ils ne le mettront jamais dehors… Quant à Wilford, il mérite plus qu'un simple renvoi… D'ailleurs, ça ne le dérangerait peut-être pas de se retrouver à l'extérieur pour aller courber l'échine devant le Maître… Avec ses dons en magie noire, il serait bien vite le favori de Voldemort.
Harry avança la main vers la joue d'Ellen.
- Tu sais, être le favori de Voldemort n'est pas forcement la meilleure des choses qui puisse arriver… Et rien ne dit qu'il ne serait pas envoyé à Azkaban…
- Pfff ! refit Ellen avec un geste de la main pour rejeter ses cheveux en arrière. De toutes façons, il n'est pas majeur. Et on lui trouverait encore des circonstances atténuantes. Tu aurais mieux fait de te taire, Harry. Wilford aurait pris la volée de sa vie et ça lui aurait remis les idées en place… Ou du moins il aurait compris que tout acte a des conséquences… A présent, il va continuer à croire qu'il peut semer sa pourriture dans l'école et rester impuni…
- Tu te trompes Ellen… Londubat ne le laissera pas faire. Il va être surveillé lui aussi…
Elle repoussa la main d'Harry qui cherchait ses cheveux.
- Il t'a dit s'il avait l'intention de faire quelque chose contre le groupe d'étude de Malefoy ? demanda-t-elle encore avec brusquerie.
- Il ne peut rien faire officiellement contre un groupe d'étude, commença prudemment Harry.
- Mais ce n'est pas un groupe d'étude ! grinça Ellen. C'est un atelier d'entraînement aux sorts offensifs et à la magie noire… Tout-le-monde-le-sait !
Son regard rétréci et ses mâchoires crispées accentuaient les traces de la fatigue sur son visage.
- Ecoute Ellen, tu es fatiguée. Tu vas t'étendre sur la banquette et dormir un peu. Je dirai à Hermione qu'on reporte le conseil de guerre en fin d'après midi. Il faut qu'on se repose et qu'on réfléchisse à tout ce qui vient d'arriver. De toutes façons, il se peut qu'on s'inquiète pour rien… parce que Poudlard sera fermée sous peu.
Ellen sursauta.
- Non ! s'écria-t-elle. Dumbledore ne laissera jamais faire ça. Et puis, on est en sécurité ici ! On l'a prouvé en repoussant les Détraqueurs. Tous seuls sans leurs fichus Aurors du Ministère !
Harry sourit à nouveau.
- Non, pas tous seuls, Ellen. Nous avions avec nous les Fondateurs…
- Et le Professeur Rogue… ! ajouta la jeune Serpentard avec fierté.
- Oui… murmura Harry. Il trouvera bien un moyen de sauver sa Maison, comme il a sauvé Poudlard…
Ellen secoua la tête.
- Non, murmura-t-elle. Serpentard ne sera que ce que nous en ferons…
- Qui nous ?
- Nous, les Serpentard !
Elle regardait Harry, avec défi.
- C'est pour cela que tu ne veux rien dire à Algie Londubat ? Parce que les Serpentard lavent leur linge sale en privé ?
Elle eut un sourire du coin des lèvres.
- Les Serpentard ne lavent pas leur linge sale. Ils ont des Elfes de maison pour cela…
Harry secoua la tête.
- Comme tu veux Ellen… soupira-t-il. Mais si tu devais appeler à l'aide, n'oublie pas que je suis là. Nous sommes tous là pour toi et ceux qui souhaitent que Poudlard sorte vainqueur de cette nouvelle épreuve.
- Mais m'entendra-t-on appeler depuis les cachots ? soupira la jeune fille à son tour.
Harry lui tendit les bras. Elle se réfugia contre son épaule. Ils restèrent un moment sans parler. La porte du laboratoire restait close. Leurs amis semblaient avoir oublié le rendez-vous d'Hermione. Y compris celle-ci.
Un soupir d'Ellen rompit le silence. Harry lui demanda ce qu'elle avait.
- Je devrais être là-bas, avec mes camarades à surveiller ce qui se passe… A essayer de savoir ce que l'attaque des Détraqueurs a apporté comme changements dans l'attitude des Salamandres… Ils se pavanaient déjà moins, juste avant la distribution de chocolat. Ils n'avaient pas encore eu l'occasion de s'interroger sur les implications de cette intrusion, mais je suis sûre que le petit discours de Londubat et de McGonagall a du faire son effet à présent. Oui, je devrais être là-bas pour étudier les réactions de chacun…
Elle leva la tête vers le visage d'Harry.
- Tu veux redescendre dans les cachots ? demanda-t-il.
- Non, répondit-elle. Tu me détournes de mes devoirs, Potter. Tu me retiens dans tes bras avec un sortilège d'attraction alors que je dois toute ma vigilance à la sauvegarde de ma Maison… Ce n'est pas très fair-play…
- C'est encore la faute à Potter ? se moqua Harry goguenard.
Elle se redressa et lui donna une tape sur l'épaule.
- Hé ! fit-elle. Ça non plus ce n'est pas fair-play !
- C'est pour avoir insinué que je pourrais me réjouir de la disparition de Rogue…
Elle rougit. Et Harry trouva que c'était un spectacle charmant que de la voir avec du rose au front. Elle releva le menton cependant.
- Je t'ai fait des excuses… Cela ne te suffit pas ? Tu veux que te supplie ?
Harry sembla réfléchir. La mine effrontée d'Ellen se changea en une expression dépitée. Pour une fois, c'était lui qui menait le jeu et il n'avait pas l'intention de lui céder l'avantage. Ce fut elle qui baissa les paupières la première. Il savait pourtant qu'elle le regardait au travers de ses longs cils bruns. Il ne put se retenir de sourire, puis de rire, comme elle-même tentait vainement d'empêcher le coin de ses lèvres de se relever. Elle tendit les bras vers son cou et il la laissa le serrer contre elle.
- Je ne veux pas que Poudlard ferme ! murmura-t-elle dans son cou.
- Alors essaie de coopérer avec Algie Londubat… Si Dumbledore réussit à maintenir l'école ouverte, en prétendant que nous y sommes en sécurité, il ne faudrait pas qu'il arrive quoi que ce soit à un seul élève, quel qu'il soit…
Ellen poussa un profond soupir. Elle ne reprit pas la parole et Harry resta silencieux. Au bout d'un moment, il sentit les bras de la jeune fille desserrer leur étreinte et commencer à glisser le long de ses épaules. Elle s'endormait.
Tout d'abord, il n'osa pas bouger de peur de la réveiller. Il attendit que sa respiration se fît plus profonde et son corps plus lourd contre le sien. Quand la main d'Ellen tomba sur ses genoux, il l'étendit doucement sur la banquette. Puis il chercha dans les placards une couverture ou quelque chose qui pût en faire office. Hermione la prévoyante devait avoir songé à cela. Après tout n'étaient-ils pas dans la salle sur demande qui fournissait tout ce dont on avait besoin. Et le labo de Rogue ne possédait-il pas un lit de camp et une couverture ? Il trouva enfin ce qu'il cherchait dans le dernier placard qu'il ouvrit. Un plaid écossais –ce qui le fit sourire- dont il recouvrit Ellen jusqu'aux épaules. Elle se recroquevilla sous la couverture et glissa ses mains sous sa joue. Elle présentait aux regards la partie de son visage qui n'était pas marquée. Seuls ses cils mettaient de l'ombre sur le cerne sombre sous ses yeux. Harry remonta encore un peu la couverture, enleva des mèches brunes du front d'Ellen et se redressa dans un soupir.
Dans quelques heures, peut-être moins, ils se retrouveraient tous autour de l'échiquier de Ron. Il lui faudrait désigner la place de chacun. Ellen voudrait prendre sa part de danger et d'action. Il savait quelle place elle avait dans sa vie. Il savait quelle place elle voulait. Il retourna au placard où il venait de voir l'échiquier de Ron en cherchant le plaid. Il sortit la boite et la posa sur la table. Il prit une grande inspiration avant de l'ouvrir. Les pièces manifestèrent un intérêt bruyant pour la partie qu'elles croyaient devoir jouer.
- Chuutttt ! leur fit Harry, un œil sur Ellen endormie. Taisez-vous ! On ne joue pas !
La Tour noire exprima d'un juron ce que tous les autres pensaient manifestement pas si bas que cela.
Il sortit le roi noir et les pièces maîtresses devant lui. Il hésita à coucher le Fou noir. Peter ! Etait-il mort ? Quel sort lui avait donc réservé Voldemort ? Lui avait-il ôté de sa main une vie qu'il ne pouvait plus mettre à son service ? Ou bien avait-il laissé ce soin à l'un de ses fidèles ? Les Lestrange peut-être ? Oui, peut-être le Maître avait-il laissé Rodolphus Lestrange tirer vengeance de la mort de sa femme ? Peut-être même avait-il regardé le veuf torturer l'assassin de Bellatrix ? Cela lui avait peut-être procuré plus de plaisir que de le voir se tordre de douleur à cause de la morsure de Remus…
Il finit par renverser la pièce brutalement. Il n'avait pu tuer Pettigrew, pas plus qu'il n'avait pu faire souffrir Bellatrix. Malgré sa propre douleur, sa propre colère, son propre désir d'effacer de sa mémoire leur nom même. Comment pourrait-il donner la mort à celui qu'il ne pouvait éviter de rencontrer ? Il la traînait dans son sillage depuis l'enfance, mais il était bien incapable de la donner lui-même. Il baissa le regard sur sa main. De la main de l'autre. Il n'avait su le faire alors que Voldemort tenait la baguette… comment le pourrait-il de sa propre main ? Il le faudrait bien pourtant. Si ce n'était pour lui, du moins pour tous ceux qui comptait sur lui. Il résista à l'envie de tourner la tête vers Ellen. Il pouvait se résoudre à ne jamais la revoir. Il ne pouvait se résigner à la savoir malheureuse, ou en danger. Ni elle, ni aucun de ceux qu'il aimait et à qui il tenait.
Il prit le Roi noir entre ses doigts et le serra si fort que la pièce lui demanda ce qui lui arrivait. Harry le reposa sur la table. Il disposa les autres pièces autour de lui. Le Cavalier, la Dame, et la Tour. Autant d'inconnues ou presque… Il y avait bien les Lestrange qui avaient remplacé Malefoy et ses acolytes habituels, mais les autres ? Ils n'avaient désormais aucune information sur ceux qui entouraient Voldemort. Ils ignoraient presque tout de leur adversaire et il n'était pas certain, cette fois, que les renseignements des jumeaux Weasley, pussent leur être d'une quelconque utilité.
Harry repoussa les pièces noires sur le côté. Il attira la boite à lui et les pièces blanches soupirèrent de satisfaction. Il ne les toucha pas cependant. Si Dumbledore était le Roi, Poudlard était toujours la Tour, et Rogue toujours le Fou… Oui, cette partie-là était gagnée ou presque et rien n'avait changé en somme.
Par contre, si le Roi blanc était Harry… alors il fallait tout revoir. A nouveau il s'empêcha de jeter un seul regard sur Ellen. Il se saisit enfin des pièces et les posa devant lui. Il faudrait remplacer le Fou. Neville bien sûr restait sa Tour ; plus que jamais il veillait sur lui. Ginny disputait la place de Cavalier à son frère… Et Ron… Ron, excellent en capitaine en second, mais qui se révélait être un conseiller tactique très intéressant. Il ferait une Dame appréciable, à présent qu'Hermione montrait quelques signes de faiblesse. Oui, à tous les deux, ils feraient une Dame exemplaire. Et le Fou, pour surveiller ses arrières et les arrières pensées de l'ennemi… Il fallait trouver un Fou. Un Fou qui jouât en solitaire. Infiltré dans les lignes adverses. Prêt à frapper d'aussi loin qu'il le pourrait, et de tous côtés…
Il se tourna enfin pour contempler Ellen assoupie. S'il s'écoutait, il lui refuserait l'accès à l'échiquier. Il lui dirait de rentrer chez son père et d'y attendre la fin de la guerre à l'abri des complots de Malefoy. Mais si elle s'éloignait, il ne savait s'il aurait la force de continuer sans elle. Comment faisaient Justin et Susan pour supporter cela ? Harry avait bien senti que son camarade avait peur pour sa fiancée. Cela se voyait dans ses paroles, dans ses gestes et dans les regards qu'il posait sur elle. Ils avaient pris la mesure, en ce soir d'Halloween, des risques qu'ils courraient l'un pour l'autre. Il se souvenait aussi des colères de Ron quand Hermione s'enfonçait dans la Forêt Interdite l'année précédente. Comment ses propres parents avaient-ils traversé cette épreuve, eux dont la vie était vouée à la lutte contre Voldemort ? Ils lui manquaient plus que jamais. Et il n'avait jamais songé à demander à Remus comment ils avaient vécu ces jours sombres. Sans doute parce qu'il ne voulait pas l'entendre dire, à l'instar de Dame Agnes que l'obscurité est moins profonde quand on marche la main dans la main et la peur se fait plus légère au cœur quand un autre cœur bat au même rythme que le sien.
Il se détourna de l'image paisible que lui offrait Ellen. Elle souriait presque et son visage était plus détendu. Il tendit la main vers le Cavalier noir pourtant et joua un moment à le faire rouler entre ses doigts malgré ses protestations grossières. Le Cavalier était toujours dans la place en ce qui concernait la partie qui se jouait à Poudlard. Coupé du reste de ses hommes, certes, mais toujours aussi dangereux. Il n'avait aucun moyen de prendre ses ordres. Il devrait improviser lui aussi… Prendre des risques… Et se fier à son Fou… Un Fou qui avait désormais les traits de Théodore Nott et dont Harry ne savait que penser. Il posa le Cavalier noir sur la table, redressa le Fou à côté. Et une poignée de pions. Harry posa face au Cavalier et au Fou noirs ses propres pièces. Son Cavalier, son Fou, sa Dame, sa Tour et tous les pions au devant du Roi blanc. Puis il croisa les bras sur la table et cala son menton dessus. Vu sous cet angle… les autres n'avaient aucune chance. Il était bien protégé. Mais quelque chose clochait et il avait beau réfléchir, il n'arrivait pas à savoir quoi. Il décida de tout laisser en l'état. Ron verrait tout de suite ce qui n'allait pas.
Harry s'affala sur sa chaise. Il sortit la Carte du Maraudeur et l'ouvrit sur la table. Les quartiers des Serpentard. Bulstrode dans le dortoir des filles. Tiens, Malefoy entrait dans la salle commune avec deux autres Serpentard. Il s'arrêtait devant la table de Nott et Wilford… Et ce dernier le suivait vers les dortoirs… Encore quelques manigances sans doute… Il était vraiment dommage que la carte ne permît pas d'entendre les conversations… Il ne restait plus qu'à espérer que les fantômes fussent vigilants… Nott, toujours dans la salle commune. Ah ! Bulstrode s'y rendait elle aussi à présent. Harry observa les noms d'un peu plus près. Les Salamandres étaient réunis dans leurs quartiers –cela se comprenait : la plupart étaient consignés- et les Serpentard s'étaient regroupés dans la salle des Quatre Maisons. C'était réconfortant et terrifiant à la fois. Réconfortant parce que cette salle jouait pleinement son rôle de rapprochement des Maisons et terrifiant parce que les Serpentard fidèles à l'école se trouvaient ainsi chassés de leurs foyers.
Harry reporta les yeux vers Ellen qui dormait profondément sur la banquette. Elle aussi devait quitter ses quartiers pour trouver un peu de paix et de repos. Il comprenait mieux cependant son obstination à se réclamer de sa Maison. Elle avait raison. Il fallait que quelqu'un affirmât haut et fort la légitimité de Serpentard, aussi bien pour ceux qui s'imaginaient représenter l'esprit de Salazar Serpentard, que pour ceux qui doutaient encore de la loyauté de cette Maison à l'égard de Poudlard. Il eût simplement préféré que ce rôle n'échût pas à Ellen.
Un coin du voile se levait sur les sombres cachots et leurs secrets. Et il n'était pas certain de vouloir en connaître plus.
Harry revint à la carte. Il chercha Ron et Hermione. Il les trouva dans la salle commune des Gryffondor, autour de Parvati et Dean, parmi la quasi-totalité de la Maison au Lion. Harry jeta un œil sur la tour du Directeur. Elle était vide. Il imagina le Choixpeau sur son étagère et il se demanda ce que ses quatre cerveaux pouvaient bien penser de tout ce qui était arrivé depuis la veille. Puis il referma la carte et la remit dans sa poche.
Les pièces de l'échiquier commençaient à s'impatienter. Harry ne trouvait toujours pas ce qui le gênait. Il avait beau regarder sous tous les angles… non, plus il observait les pièces qui se faisaient face, moins il voyait ce qui n'allait pas.
Il commençait à avoir faim. Il descendit au réfectoire, suivi de Pattenrond décidé à sortir de la pièce. Dans la Grande Salle, un buffet était dressé pour ceux qui n'auraient pas eu assez de la collation chocolatée. Il grignota un peu et remplit ses poches de sandwiches. Il prit quelques bouteilles de jus de citrouille. Et il remonta auprès d'Ellen. Elle dormait toujours et les pièces du jeu d'échecs se faisaient la conversation pour passer le temps. Il déposa sur des serviettes en papier les sandwiches qu'il avait rapportés et ouvrit une bouteille de jus de citrouille. Il eût préféré de la bièraubeurre. Il avait besoin que des petites bulles montassent à sa tête lentement pour chasser les doutes. L'heure tournait et il savait que Ron et Hermione n'allaient pas tarder à arriver. Et il devrait leur parler de ce qui lui avait brusquement sauté aux yeux quelques heures plus tôt.
Il reprit la carte et l'ouvrit sur les appartements de Dumbledore. Toujours aussi vide était la Tour. C'en était angoissant. Les combats à l'extérieur n'avaient donc pas cessé ? Ou bien Dumbledore était-il retourné au QG de l'Ordre pour une réunion d'Etat Major ? C'était insupportable de ne rien savoir.
C'était insupportable de sentir toutes ces pensées, ces questions, ces doutes et ces évidences soudaines se mêler sans pouvoir les trier ni les mettre en ordre. Il faillit réveiller Ellen. Il n'en pouvait plus d'écouter ce silence. Même les pièces du jeu d'échec s'étaient tues. Le Roi blanc s'était même endormi et ronflait dans sa barbe blanche. D'une chiquenaude, Harry le bouscula.
- Hé ! fit-il avec une colère futile. C'est pas le moment de dormir !
- Hein ? Hein ? fit la pièce ensorcelée. Mais je n'y peux rien moi ! C'est à vous de jouer, mon jeune ami !
Le Roi s'offusquait avec véhémence. Et Harry vit enfin ce qu'il refusait de comprendre depuis trop longtemps. Oui, le Roi Blanc avait raison. C'était à lui de jouer à présent. A lui de prendre l'initiative. Il n'était plus temps de rester caché derrière le manteau de quiconque. Il était temps de mériter les titres de commandant en chef ou de général qu'on lui attribuait généreusement. Ce n'était plus aux autres de le protéger, c'était à lui de passer devant. De se montrer. De prendre la tête des opérations afin de faire venir à lui l'ennemi et de prendre enfin l'avantage.
Il fouilla à nouveau dans les affaires d'Hermione. Fébrilement, il se saisit de la première plume qu'il trouva et s'assit devant un parchemin. Mais il s'aperçut qu'il tenait entre ses doigts la plume à Papote d'Hermione. Il l'activa alors et se mit à dicter, tout en faisant les cent pas devant la table.
- Premièrement : reprendre l'initiative ! C'est fait ! Je lui ai dit que nous devions nous retrouver face à face…Il a contre attaqué en me montrant les combats au Ministère, mais ne nous laissons pas avoir. Ces attaques, il les avait prévues avant de savoir qu'il doit m'affronter en combat singulier pour retrouver sa puissance. Il ne m'aura pas sur ce terrain-là.
Deuxièmement : anticiper les actions de l'ennemi. A présent que je sais comment ils comptent procéder… Il nous faudra prendre les mesures qui s'imposent. C'est tout ! Rien de plus simple. Ron et Hermione sont là pour ça.
Et troisièmement : Voldemort. Il n'a pas renoncé à détruire Poudlard. Je dois jouer là-dessus. Pour l'attirer à moi, et non aller à lui. Il faut que je le force à revenir à Poudlard… C'est ici que je suis le plus fort. C'est ici que lui est le plus vulnérable. Bien sûr…
Harry murmura un Finite pour arrêter la plume. Il s'appuya à la table et se mordit les lèvres.
- Bien sûr… cela signifie qu'il faudra attirer tous les mangemorts à Poudlard également et mettre l'école et ceux qui y demeurent en danger…
- Tu parles tout seul ?
Harry sursauta. La voix d'Ellen n'était pourtant qu'un chuchotement. Elle se relevait lentement, semblant prendre conscience du plaid qui la recouvrait.
- J'ai dormi longtemps ? demanda-t-elle dans un bâillement qu'elle cacha du dos de sa main bandée.
- Trois heures au moins…
Elle bailla encore.
- Tu aurais pu dormir plus encore, cela n'aurait pas été du luxe, estima-t-il.
Elle s'assit sur la banquette, recoiffa ses cheveux aplatis et replia la couverture avant de la poser à côté d'elle. Elle désigna les sandwiches sur la table.
- Je peux ?
Harry se hâta d'avancer la serviette en papier sur lesquels les toasts étaient posés. Il n'osait lui demander si elle avait entendu ses dernières paroles.
- J'ai raté le repas ? demanda-t-elle encore en mordant dans une tranche de pain de mie.
- Il n'y a pas eu de repas. On a eu un buffet, pour ceux qui avaient faim du moins…
Ellen prit un autre sandwich et se leva de table. Elle désigna du doigt les pièces du jeu d'échecs.
- Drôle de façon de jouer ! s'amusa-t-elle.
- Je ne vous le fais pas dire, jeune fille ! approuva vigoureusement le Fou noir.
Harry remonta ses lunettes sur son nez. Il était fort mal à l'aise. Ellen tourna autour de la table pour le rejoindre. Elle observait toujours les échecs, son toast à la main.
- On dirait des figurines prêtes pour la bataille… dit-elle enfin après un moment de réflexion qu'Harry n'osait troubler.
Elle leva les yeux vers le jeune homme, un sourire aux lèvres. Elle avança la main vers le Roi blanc.
- C'est toi ? ou Dumbledore ?
- C'est moi… répondit Harry la gorge sèche.
Le sourire d'Ellen s'élargit.
- C'est une idée de Weasley je présume…
Elle avait un petit air moqueur qui exaspéra Harry.
- Non, c'est l'une des miennes… répliqua-t-il. Et je l'ai eue avant que tu n'essaies d'impressionner Ron avec tes histoires de reconstitutions de batailles !
Ellen termina son sandwich, s'essuya le coin des lèvres avec une serviette en papier, ainsi que les doigts. Elle regardait toujours les pièces.
- Qui sont les deux rescapés du jeu noir ? demanda-t-elle.
- Malefoy et Nott… répondit Harry, d'une voix basse.
- Et les autres ? Le Cavalier Blanc ? C'est Weasley ?
- Oui… ou Ginny, plutôt… Ron… enfin, Ron et Hermione sont la Dame.
Ellie fronça les sourcils.
- La Tour ?
- Neville, dit très vite Harry.
Il sembla au jeune homme qu'une éternité s'écoulait avant qu'Ellen ne reprît la parole.
- Et le Fou ?
Harry eut l'impression que sa gorge brûlait soudain. Il murmura : toi… Ellen tendit l'oreille.
- Qui ? insista-t-elle.
Harry leva la tête. Il était certain qu'elle avait très bien entendu.
- Toi, répéta-t-il les yeux dans ses yeux cette fois.
Elle tordit sa bouche dans une moue perplexe.
- Le Fou ? fit-elle enfin. Mouais… pourquoi pas ? Mais j'aurais pu faire un excellent Cavalier aussi tu sais… Ou une Tour parfaite également… Et je peux être une Dame exemplaire.
Harry ne pu s'empêcher de sourire.
- Toi ? Une Dame ?... Une chiffonnière qui se bat avec les voyous veux-tu dire…
Ellen ne daigna pas répondre. Elle étudia la configuration qu'avait donnée Harry à ses pièces.
- C'est ainsi que tu vois la partie ? demanda-t-elle sérieusement.
Harry s'empressa de se saisir du Roi blanc et de le poser devant les autres pièces.
- Voilà comment doit se jouer la partie, assura-t-il.
Il prit le Roi noir et l'agita au-dessus des deux pièces de la même couleur.
- Et je dois amener celui-ci à moi… ajouta-t-il.
Ellen lui prit la pièce d'entre les mains et la reposa à sa place.
- Laisse ça tranquille pour l'instant, trancha-t-elle d'un air concentré.
Elle remit le Roi blanc derrière ses lignes.
- Ça, c'est la configuration actuelle n'est-ce pas… dit-elle comme pour réfléchir.
Harry happa la pièce d'un geste vif et la replaça face aux pièces noires.
- Mais ce temps est révolu, répliqua-t-il sur un ton qu'il voulait ferme. C'est à mon tour de vous protéger…
Le petit rire d'Ellen le fit rougir sans qu'il sût si c'était d'agacement ou de confusion.
- Nous protéger ? répéta-t-elle. Je suis désolée de briser tes illusions, Harry, mais tu es bien incapable de protéger quiconque… Tu es beaucoup trop impliqué dans cette histoire.
Harry serra les poings et les mâchoires.
- Tu veux dire qu'au contraire c'est moi qui vous mets tous en danger… C'est ce que tu penses aussi… comme les autres… ?
Ellen leva la tête vers lui, sérieuse.
- Je pense que la seule façon pour toi de nous protéger, c'est de détruire celui qui se fait appeler le maître des Ténèbres… Et si, effectivement, tu ne pourras rien en restant à l'arrière, tu ne feras rien de bon non plus en fonçant tête baissée !
Harry se mordit les lèvres. Il la regarda prendre le Roi blanc dans sa main et observer l'implantation des pièces.
- As-tu trouvé le moyen de le battre ? demanda-t-elle encore.
Harry prit une grande inspiration.
- Non.
Elle ne fit aucun commentaire.
- Tu as un plan ? continua-t-elle.
Il haussa les épaules. Il s'appuya à la table dans un soupir. Toutes ses résolutions s'effondraient. Elle avait raison. Il était prêt à foncer tête baissée droit sur le danger. Exactement ce à quoi s'attendait Voldemort.
- Tu as un plan ? insista Ellen.
- A part le faire venir à moi, ici, à Poudlard, sur mon terrain… murmura Harry. Tu te dis que je suis encore en train d'improviser, n'est-ce pas…
Elle lui jeta un coup d'œil ironique.
- Tu as les moyens d'en avoir la certitude, si je ne m'abuse…
Harry se redressa d'un bond, faisant trembler la table et les pièces qui protestèrent de ces manières brusques.
- Oh ! et puis à quoi bon ! s'écria-t-il avec humeur. Mes improvisations n'ont pas toujours été très heureuses je l'avoue, mais chaque fois que nous avons établi des plans, rien ne s'est passé non plus comme nous l'avions prévu !
- Parce qu'il vous manquait un spécialiste de la planification stratégique…
- Ron pourtant…
- Weasley est un Gryffondor, Harry… C'est un stratège, je le reconnais, mais il reste profondément Gryffondor… Vous avez la même manière d'appréhender les choses… Mais en face de vous, vous avez des Serpentard… Et c'est ce qui vous manque… Quelqu'un qui pense en Serpentard…
- Nous avions Rogue… sourit Harry pour lui-même.
- Non, Harry, c'est Dumbledore qui avait le Professeur Rogue avec lui… Et Dumbledore a beau sortir de Gryffondor, je le crois assez retors pour n'avoir besoin d'aucune aide pour penser en Serpentard… Il n'y a qu'à voir la manière avec laquelle il se sert de Vector et Londubat pour tenir ma Maison en son équilibre précaire. Non… la personne qui vous manque c'est moi, tout simplement... termina-t-elle avec une légère suffisance qui fit sourire Harry.
- Serpentard et spécialiste des tactiques militaires de chef de clan en chef de clan…
- Mais tu n'es pas chef de clan… se moqua Harry. Et tu ne le seras jamais…
Elle lui rendit un sourire un peu fier :
- Tu sais ce que disait mon grand-père paternel à ce sujet, Potter ? Il disait qu'il avait enfin compris pourquoi les femmes ne pouvaient être chefs de clan… parce que ceux qui avaient décrété cela ne me connaissaient pas…
Harry pinça ses lèvres pour ne pas lui donner la satisfaction de l'entendre rire. Elle eût pris cela pour une approbation. Elle se retourna vers les pièces du jeu d'échecs.
Elle écarta la Dame et le Cavalier pour faire une place entre les deux et y déposa le Roi.
- Voilà ce qui doit être Harry… Toi au centre et nous à tes côtés. Nous nous protégeons les uns les autres des coups bas. Et nous combattrons ensemble ton Voldemort…
Elle avait prononcé ce dernier nom sans hésiter pour la première fois.
- Ce n'est pas mon Voldemort… murmura Harry.
- Il est à toi. Personne d'autre que toi ne peux le battre… mais rien ne t'empêche de te faire aider…
Il releva la tête brusquement.
- Non !
- Pourquoi ? insista Ellen. Pourquoi ne veux-tu pas que nous soyons à tes côtés lorsque tu devras l'affronter ?
Elle se dressait devant lui, exaspérée et tremblante à la fois. Harry résista à l'envie de la toucher et de la serrer contre lui.
- Parce qu'il lui serait trop facile de se servir de vous…
- Crois-tu que nous ne saurions…
Il ne la laissa pas finir.
- Non… C'est moi qui ne suis pas certain de supporter de vous voir souffrir sous mes yeux… Et je n'aurais pas droit à l'erreur…
- Tu ne pourras le battre seul…
La voix d'Ellen était presque éteinte. Elle s'échappait de ses lèvres comme malgré elle.
- Je ne serai pas seul, lui répondit Harry en s'approchant.
Et il réalisa en parlant que c'était la vérité. Il mit les mains sur les épaules d'Ellen pour la forcer à relever la tête vers lui.
- Vous serez tous avec moi, continua-t-il.
Il prit la main bandée d'Ellen et la posa contre son cœur.
- Chacun d'entre vous. Même ceux qui ne sont plus là.
Les mots d'Hermione lui revinrent à la mémoire. Si Dumbledore a raison et que l'amour que tu portes en toi est l'arme qui vaincra Voldemort, alors nous te nourrirons de tout notre amour. Et cet amour prendra tant de place dans ton cœur qu'il fera exploser la pierre qu'il a la place du sien.
- Mission accomplie Hermione, murmura-t-il. Du moins en ce qui concerne la place dans mon cœur.
Ellen le regarda sans comprendre. Il secoua la tête en souriant. Il reprit la main de la jeune fille et posa sa paume contre sa paume. Il sentit à nouveau ce picotement étrange dans ses doigts. Cette fois, ce fut elle qui retira sa main. Elle se détourna lentement vers la table. Elle prit le Roi noir du bout des doigts et le contempla longuement.
- Si tu ne sais pas encore comment le vaincre, se décida-t-elle enfin sans le regarder, sais-tu au moins comment tu va t-y prendre pour l'amener à toi ?
Harry soupira.
- J'ai déjà commencé… l'informa-t-il. Mais là, j'en ai conscience, je ne pourrais m'en sortir seul… Je ne suis pas assez malin pour berner Voldemort, et j'aurais trop peur de commettre une bévue qui ferait tout sombrer…
Ellen allait parler. Elle hésita, il l'interrogea d'un regard qui croisa celui de la jeune fille.
- A quoi penses-tu ? demanda-t-il avec intérêt.
Il suivit son regard vers le Cavalier noir qui piaffait d'impatience.
- Ce que je ferais… commença-t-elle avec prudence. Ce que je ferais… Je commencerais à redonner confiance à Voldemort… Laisser à son cavalier la bride sur le cou… Lui laisser croire que nous nous endormons sur nos lauriers… le laisser reprendre contact avec son maître… et nous préparer à la guerre…
- Tu veux te servir de Malefoy… ? souffla Harry, intéresssé. Ce pourrait être dangereux… pour nombre d'entre vous…
Ellen prit une grande inspiration avant de répondre.
- Il faut savoir sacrifier des pièces pour remporter une victoire totale… murmura-t-elle.
- C'est ce que prétend Ron également…
- Alors ce doit être proche de la vérité si nos deux avis contraires se rejoignent sur ce point…
Ils parlaient à voix basse.
- Mais je ne suis pas certain d'être prêt à ces sacrifices… chuchota Harry.
Ellen renifla d'un air moqueur :
- Parce que tu crois avoir ton mot à dire là-dessus ? Tu peux nous demander de te laisser marcher seul au devant de Voldemort. Mais tu n'empêcheras aucun de nos amis de se battre de leur côté… Tu n'en as pas le droit, d'ailleurs. Ils sont tous aussi concernés que toi dans cette affaire. Nous sommes tous aussi concernés que toi.
Harry soupira.
- C'est dangereux, répéta-t-il. C'est dangereux de laisser Malefoy reprendre du poil de la bête… Je… j'ai peur qu'Hermione en soit la première victime…
- Granger sait ce qu'elle risque, non ? Elle plus que quiconque…
Elle eut un petit claquement de langue agacé.
- Nous savons tous ce que nous risquons… et si nous étions aveugle ou naïf au point de l'ignorer les évènements de ces derniers jours auront eu le mérite de remettre les pendules à l'heure ! Il faut te décider Harry ! C'est maintenant ou jamais ! Qu'est-ce qu'on fait ?
Harry ne répondit pas. Une sourde angoisse montait à sa gorge. Ellen avait confirmé son impression première. Il fallait passer à l'attaque. Le temps de l'attentisme était terminé. La décision lui appartenait. Et elle mettrait en jeu bien plus que sa propre vie.
- J'ai peur, Ellen, avoua-t-il.
Il sentit les doigts de la jeune fille enlacer les siens et les serrer très fort. Le contact du pansement dans sa paume lui était désagréable.
- J'ai peur aussi, Harry. Mais il n'y a aucun moyen de contourner l'obstacle cette fois…
C'était aussi la conclusion à laquelle il était arrivé.
- Je dois parler à Hermione, dit-il. Et à Dumbledore aussi…
- Il ne prendra pas de décision à ta place, Harry, et il ne répondra pas plus aux plus importantes des questions que tu te poses…
- Le temps des questions est révolu. Je vais aller le voir pour que nous travaillions ensemble à attirer Voldemort dans le piège. Je ne veux pas commettre d'erreur cette fois. Nous avons besoin du concours de l'école et de son directeur, si nous voulons nous servir de Malefoy. Et il nous faut aussi mettre en place un plan efficace de protection des élèves. Nous ne pourrons le faire sans la participation des professeurs. Oui, nous devons travailler ensemble…
- Tu ne crains pas qu'il veuille nous renvoyer dans nos foyers pour nous mettre à l'abri ?
- Et fermer Poudlard ? Non, il sait que cela me rendrait plus vulnérable qu'autre chose. Il sait que personne n'est à l'abri désormais.
Il se tut un instant, pour embrasser d'un regard la nouvelle configuration de la partie d'échecs.
- Nous reprendrons les entraînements de l'AD. Le Professeur Londubat nous montrera comment nous organiser pour répondre aux attaques groupées. Il faudra tout revoir. Je compte sur toi et Ron pour écouter les suggestions de chacun. Lorsque je serais face à Voldemort, je veux être certain que tout aura été mis en œuvre pour vous donner les moyens de vous défendre.
- Oui, chef ! se moqua gentiment Ellen.
Il sourit. Elle s'approcha et le prit dans ses bras.
- Hé ! fit-il. Si tu as l'intention de recommencer à m'apprendre à danser, je t'avertis tout de suite : renonce !
Elle se mit à rire.
- Tu plaisantes ! Je n'ai aucune envie de te voir t'évanouir encore ! Je te préfère tout à fait conscient entre mes bras ! Mais, je te le dis, Potter : tu finiras par danser avec moi, foi de McGregor !
Harry eut envie de rire.
- C'est promis, dit-il.
Ellen leva la tête.
- Une promesse ?
Elle le regarda fixement avant de baisser les yeux. Elle s'éloigna du jeune homme.
- Bien… Tu me dois une danse, ne l'oublie pas…
Elle entreprit d'essayer d'ouvrir une bouteille de jus de citrouille pour cacher le trouble qui l'avait saisi. Harry lui prit la bouteille des mains. Il dit :
- Aperio !
Et le bouchon sauta. Il rendit la bouteille à Ellen sans commentaire. Il en ouvrit une autre pour lui. Il la leva, comme pour un toast.
- Aux grandes décisions ! fit-il sur un ton enjoué.
Ellen choqua son goulot à celui de la bouteille du jeune homme.
- Comme tu dis, murmura-t-elle.
lolaboop : enfin, ENFIN, après trois semaines de lecture j'arrive à rattrapper le retard! Oui tu as bien lu 3 semaines pour 148 chapitres... 49 chapitres un tiers par semaine ! soit entre 7 et 10 chapitres par jour en moyenne selon que tu comptes ou non le week-end… Waaa ! Quel courage ! 2.: je ne comprend pas trop pourquoi dumbledore a demandé a draco de se battre a leur cotés contre les détraqueurs! Tu peux éclaircir ma lanterne... Pour plusieurs raisons en fait : Pour que chaque Maison soit représentée, d'une part… parce que Malefoy a quand même un potentiel magique non négligeable… Et aussi parce que Dumbledore dans sa vision du monde optimiste espérait sans doute faire réfléchir le jeune homme… et si ce n'est le ramener vers la cause de l'Ordre (faut pas pousser quand même…) au moins ne pas le trouver sur son chemin une prochaine fois… 3.: Ellen est le genre de fille que j'ai toujours voulu être mais dont j'étais incapable. A la fois insouciante et affirmé, douce et dangereuse, amoureuse et guerrière. Oui guerrière tout comme ginny a foncé dans le tas... Et pourtant, c'est pas une Mary-Sue ! Mais c'est peut-être simplement l'image qu'elle donne ou veut donner… 4.: Alors qu'elle est cette place pour Ellen sur l'échiquier de la guerre? Voilà, tu as ta réponse… Qu'en penses-tu ?
Alixe :
Hello ! C'est marrant, j'ai pas la même interprétation
que toi de la carte du maraudeur. pour moi, elle ne devine pas les
mots de passe, elle reflète seulement ceux que les maraudeurs
conaissaient. Enfin, il est difficile de savoir qui a raison, au vu
des éléments dont nous disposons. C'est tout
à fait juste. Mais je me suis dit que si elle était
capable d'indiquer les noms de personnes que les Maraudeurs ne
connaissaient pas à l'époque de la conception de la
carte, ainsi que de répondre avec autant d'esprit, et
nommément, à ceux qui essaieraient vainement de la lire
(Cornedrue, Patmol, Queudver et Lunard s'adressent au Professeur
Rogue et à son gros nez… et pas à Severus Rogue, ni
même à Servilus…) pourquoi ne serait-elle pas
capable de donner les mots de passe, même les nouveaux… ?
Et puis, ça m'arrangeait particulièrement…
Tu
ne connais pas Sorcier internationnal . LOL. C'est un magazine que
l'on trouve sous le profil d'Alana Chantelune qui est conçu
sur le modèle de
Courrier International. On y trouve une
sélection d'articles de différents journeaux sorciers.
Mes préférés sont ceux qui sont consacrés
aux cracmols. Je viens d'y jeter un œil. Je n'ai pas le
temps de tout lire, mais j'ai bien aimé la pub pour la
petite annonce sur le poste de prof de DFCM ! MDR ! Et j'ai
vu aussi l'article sur Salem et le Vaudou…
Tu me fais
peur avec ta réponse à review. Tu ne va pas les séparer
les tourtereaux, hein ? (Supplie : juste des petites disputes de
temps en temps, pas plus...) Il faut bien mettre du piquant
dans leur relation non ? Sinon ça tomberait vite dans le
pralinage sauvage… berk berk berk…
Ayako : ARGH mais qu'est que Harry a comris ? (Bien trop tard certes, mais je veux savouharreuh ;;) Pas mal de choses que tu retrouveras dans les différentes reviewes… Confirmation dans un chapitre, je crois… Sinon j'ai hate de voir ce que va faire Algie pour faire regner l'ordre dans la maison Slytherin... ha ! le pauvre Algie… quelle lourde tâche on lui a confié là… nous verrons comme il se débrouille… En tout cas Voldie ressemble à un gamin, il a pas eu ce qu'il voulait et donc il se venge bassement tss tss! Comme d'hab…Et euh j'ai pas compris pourquoi il disait tu triches Potter : Parce que Harry lui répétait que c'était entre eux deux seulement, et qu'il avait autour de lui tous ses amis, et Ellen notamment qui essayait de le ramener vers elle. Donc, il l'accuse de tricher car il est très bien entouré… C'est la mauvaise foi de Voldemort, il ne faut pas l'oublier…
Kareja : pettigrwe voulait la carte pour les mots de passe, non? et goldstein a été attaqué parce qu'étant préfet en chef, il les savait? mais pourquoi voldemort veut-il à ce point les mots de passe? pour envoyer malfoy et cie dans les autres maisons? C'est à peu près ça !
joe : bon, tj superbe, j'aimerai bien savoir sa ke va dire harry au directeur de serpentard. Désolée, vous le saurez plus tard…
Voldemort : J'ai comme l'impression qu'Harry va se faire taper sur les doights. Pas tant que cela, finalement…
Angel's Eyes Rho c'est chou de s'amuser comme ça devant une carte (certes magique). Ces jeunes, un rien les amuse, n'est-ce pas… On dirait qu'Harry résiste de mieux en mieux à Voldemort, à moins que celui-ci soit moins insistant qu'avant... peut-être les deux… Aille, Percy tu l'aimes pas ou quoi? A croire qu'il s'en prend toujours plein la tronche lol, déjà, la dernière fois... Mais si, je l'aime bien Percy… si si ! je t'assure ! Et quel gaffeur ce Ron! Oh là ! tu ne sais pas à quel point ! Mais il a deviné quoi à la fin, Harry? Lol! Toujours quelqu'un pour l'empêcher de parler on dirait! Oui, moi ! BEAUCOUP TROP de suspense là! Mdr! Non, je rigole, t'as trouvé le bon filon pour que tous tes fans soient scotchés à leur ordi 24/24h, attendant désespérément la suite de leur histoire favorite lol! Damned ! je suis découverte ! Va vraiment falloir que j'utilise un sortilège d'attraction même si c'est déontologiquement interdit par la charte des Auteurs Magiques…
achille : pas mal le coup de la carte. ca permet à Harry d'être un peu plus avec ellen ! Des avantages et des inconvénients de la Carte du Maraudeur… mais c'est vrai qu'un moment avec Ellen McGregor ça ne se refuse pas…
cemeil :Y a pas que Harry qui ait eu un déclic. Je crois que j'ai finalement réussi à remettre tout dans le bon ordre... et trouver le rapport entre Peter et Anthony. Hahahha ! oui quand on a plus d'éléments en main, c'est plus facile… Et quand est-ce que ce conseil de guerre va-t-il avoir lieu? Quoique, pour le moment, je préfèrerais avoir des nouvelles de l'extérieur: Percy face aux mangemorts, Fred et George qui ne répondent pas... au prochain chapitre, normalement…
Lyane : Alors c'était bien la carte que Peter voulait dans le dortoir de Harry. Non pas pour les passages, mais pour les mots de passe. Tous les mots de passe de Poudlard...Que Voldemort aurait pu avoir...Ca fait froid dans le dos. Oui, hein… Bon, on devrais pas tarder d'avoir le reécit des aventures de Parvati et Dean, d'avoir des nouvelles des batailes exterieurs, en espérant qu'il n'y ai pas trop de morts chez les gens qu(on connait, comme d'habitude. Même s'il serait étonnant que tout le monde en réchappe vivant. Dans un chapitre vous saurez tout ou presque…
Colombe : Si j'ai bien compris, Croutard aurait attaqué Golstein pk il est préfet et qu'il connait les mots de passe, mais comme celui-ci n'a pas parlé, il a cherché la carte pr les avoir, c'est bien ça ? Oui. Et si j'en crois les RAR que tu fais après ce qu'a dit Harry à monsieur Londubat, Ellen risque d'etre furieuse contre Harry de ce qu'il a dit… C'était un risque en effet… Dommage, je déteste de les disputes. Oui, mais tout ne peut aller dans le meilleur des mondes… surtout si ce n'est pas le meilleur des mondes… '( À propos d'ellen, j'adore cette manière qu'a Harry de toujours (ou souvent, en tous cas) de l'appeler Ellen alors que tous l'appelle Ellie Ben oui, c'est sa manière de se distinguer.
