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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Pour ceux qui réclament de l'action… Je le répète : ce n'est pas une fic d'action. Il n'y en aura pas avant un bon moment.
Chapitre 153
Le jour d'après
…
Le lundi matin, l'accident arrivé à Malefoy avait supplanté l'éventuelle fermeture de l'école dans les conversations du petit déjeuner. On ne parlait que de cela. De l'avis de chacun, Bulstrode avait perdu la tête. Ce n'était pas étonnant, elle n'en avait déjà pas beaucoup ; la mort de son chat et l'attaque des Détraqueurs l'avaient achevée. Pour en venir à frapper celui pour qui elle affichait une admiration sans borne et soupirait ouvertement depuis que Pansy Parkinson avait cédé –bien malgré elle- la place, il fallait qu'elle fût drôlement secouée. C'était ce qui se disait dans les cachots de Serpentard, où chacun restait effaré que la jeune fille eût pu en arriver à de telles extrémités.
Frapper Malefoy –et l'envoyer à l'infirmerie pour quelques jours- laissait tous les Serpentard pantois. Aussi bien ceux qui n'aimaient pas le préfet de Septième Année que ceux qui l'avaient jusque là suivi aveuglément. On n'osait pas encore parler ouvertement contre lui. Mais les questions soulevées par l'intrusion brutale des Détraqueurs circulaient d'autant plus. La scission entre les différentes tendances de la Maison vert et argent n'était que plus visible et la balance ne penchait guère en faveur des Salamandres.
Dans les autres Maisons, si la réaction brutale de Bulstrode aux péripéties du week-end avait tout de même semé un sentiment de trouble, le soulagement avait accueilli l'absence annoncée de Malefoy. Et Neville n'avait pas manqué de faire remarquer à Ron qu'il avait désormais à son actif six prédictions avérées.
Hermione avait levé les yeux au ciel, tandis que Ron marmonnait d'inaudibles paroles sur ce qu'il avait dit ou qu'il n'avait pas dit. Et Harry avait tourné la tête vers la table des Serpentard. Comment Malefoy réagirait-il à son retour ? Aurait-il à cœur de redorer son blason quelque peu terni par les récents évènements ? Ou bien chercherait-il à se faire oublier ? Cette histoire n'arrangeait pas vraiment les desseins d'Harry. Il faudrait se montrer encore plus rusé et machiavélique que Malefoy… et laisser faire Ellen.
La voûte de la Grande Salle se remplit du froissement des ailes des hiboux. Ils étaient moins nombreux que d'habitude. La Gazette du Sorcier ne tomba pas dans les assiettes ce matin-là. On l'attendit en vain. La rumeur de la destruction de l'immeuble qui abritait le journal n'avait pas encore fait le tour de l'école. Dans un soupir, Harry revint vers les conversations de la table des Gryffondor. Neville s'angoissait. Le professeur Flitwick enlèverait-il des points à ceux qui ne pourraient rendre leur devoir d'Enchantements ? Il serait indulgent, n'est-ce pas, vu les évènements. Hermione renifla. Le professeur Flitwick était bien capable de laisser un délai, prévint-elle, mais elle espérait que tous avaient terminé leur devoir de Métamorphose pour McGonagall. A la grimace de Ron, Harry et Seamus, elle prit un air sévère.
- On a quand même des excuses, tu trouves pas… grogna Finnigan.
- Aucune, Seamus, fit-elle. Ce devoir est prévu depuis lundi dernier. Vous n'aviez qu'à prendre vos dispositions. Je l'ai bien fait moi…
- Gnagnagna… grommela Seamus à voix basse tandis que la Préfète en Chef se levait.
- Où vas-tu ? s'inquiéta Ron. McGonagall ne t'a pas encore convoquée dans son bureau, n'est-ce pas…
- Non, répondit Hermione. Je dois voir le professeur Londubat. J'ai pensé, hier soir, alors que je n'arrivais pas à m'endormir, que Madame Pomfresh ne pourrait sans doute pas assurer les cours de potions cet après-midi puisqu'elle doit donner ses soins à Malefoy.
- Elle n'a pas besoin d'être là à chaque minute, fit Ron.
- Malefoy est un grand garçon, fit Ginny goguenarde, il peut rester seul quelques heures non ?
Hermione lui lança un long regard de reproche.
- S'il était seul, je ne m'inquièterais pas, Ginny, répondit- elle. Mais ce n'est pas pour Malefoy que je crains l'absence de Madame Pomfresh… Anthony Goldstein a besoin de soins et de surveillance constante.
- Ho ! fit soudain Neville.
- Tu ne vas proposer de remplacer Madame Pomfresh à l'infirmerie ! s'affola Ron.
- Bien sûr que non, mon cœur… Je ne suis pas assez compétente pour m'occuper d'un patient tel qu'Anthony… et puis, ajouta Hermione dans une grimace. La compagnie geignarde de Malefoy, très peu pour moi. Je vais simplement aller proposer au professeur Londubat de surveiller les Travaux Pratiques de Potions de l'après midi pendant qu'il donnera ses cours de Défense contre les Forces du mal…
- On n'a qu'à demander à Harry de le remplacer comme prof de DCFM… proposa Seamus.
Harry releva la tête vivement.
- Hé Seam… ! menaça-t-il avant de se rendre compte que son camarade se moquait de lui.
Hermione s'éloignait déjà, ses livres contre son cœur, vers la table des professeurs à demi vide. L'absence de Dumbledore était presque naturelle et celle de Rogue passait quasiment inaperçue. L'après-midi, Harry aurait un trou de deux heures dans son emploi du temps. De quatorze à seize heures. Il en profiterait pour terminer son devoir d'Enchantement à la bibliothèque. Et celui de Métamorphose également, ainsi que le travail supplémentaire dont il écoperait pour n'avoir pas rendu sa copie à temps.
Il sentit une présence à son côté au même moment où on se penchait sur lui pour lui souffler dans l'oreille. Il sursauta.
- Nell ! grommela-t-il.
- C'est pour t'apprendre à ne pas penser à moi… se mit à rire la jeune fille alors que Neville pouffait dans son bol et que Ron ricanait deux places plus loin.
Harry se poussa légèrement. Elle l'arrêta d'un geste.
- Je n'ai pas le temps, le remercia-t-elle. On se voit après le repas de midi ? J'ai la version de Nott…
Elle avait baissé la voix pour prononcer ces mots. Elle fit un clin d'œil à Ron :
- Et j'ai fait parler Crabbe…
- …qui n'avait rien à dire comme d'habitude, se gaussa Ron.
- Ça tu en jugeras quand tu sauras ce qu'il m'a dit…
Elle se pencha vers Harry pour lui réclamer un baiser, afin de lui donner le courage d'affronter deux heures de cours de divination avec Trelawney prétendit-elle. Ron prit un air compatissant. Harry s'arrêta soudain dans son geste pour la prendre par la taille.
- Hé ! fit-il légèrement pâli. Trelawney… Elle n'avait pas prédit la mort du chat de Bulstrode ?
- Ouais ! répondit Ron.
- Mais alors ça veut dire… commença Neville incertain.
- Qu'Harry va vivre au moins jusqu'à 150 ans et qu'il a intérêt à chercher une carrière très lucrative pour pouvoir nourrir ses douze enfants… termina Ron, goguenard.
Harry se leva de table.
- Tu as raison, Ron… c'est stupide.
- Qu'est-ce qui est stupide ? voulut savoir Ellen.
- Rien ! s'empressa d'interrompre Harry alors que Ron ouvrait la bouche. Tu m'accompagnes ? proposa-t-il à Ellen. On prend la même direction…
Il ramassa ses livres sur le bord de la table et les cala sous un bras pour poser l'autre sur les épaules de la jeune fille. Ils entendirent pouffer dans leur dos et la voix de Seamus qui disait :
- Ben… s'il veut douze enfants, il a peut-être intérêt à s'y mettre tout de suite…
Ellen demanda ce que c'était que cette histoire et Harry la pria gentiment de laisser tomber. Il tourna imperceptiblement la tête vers ses camarades restés à table. Ron cria : « Planquez-vous ! » dans un rire. Il eut tout juste le temps de mettre la main sur sa baguette pour lancer un « Protégo » tandis que le porridge et les céréales qui se trouvaient encore sur la table explosaient et retombaient en vrac sur Neville et Seamus.
Ellen et Harry passèrent la porte au moment où le professeur McGonagall se précipitait vers la table des Gryffondor en tonnant contre Ronald Weasley.
Harry se sentait un peu honteux ; non à cause de ses amis –il s'excuserait auprès de Ron et il irait trouver McGonagall le cas échéant- mais parce qu'une petite voix, qui ressemblait à celle de Rogue, lui disait qu'il utilisait ses dons à des fins peu reluisantes et totalement futiles… Le rire d'Ellen cependant chassa ses doutes.
Autour d'eux, les autres élèves se croisaient, s'interpellaient, alors qu'ils montaient lentement les marches de l'escalier. Des Première Année descendaient en courant, craignant d'être en retard. Dennis Crivey leur demanda s'ils avaient aperçu son frère. Ellen lui montra du pouce la direction de la Salle des Quatre Maison. Le garçon sauta d'un bond les quatre marches qui le séparaient du Grand Hall, juste sous les yeux de Rusard qui le laissa filer.
- Pas encore remis d'hier ! murmura Ellen. Il est encore complètement hagard, tu ne trouves pas…
- Oui, et c'est bien le seul… soupira Harry. On dirait que ce week-end n'a jamais eu lieu…
Elle ne répondit pas. Elle lui jeta un regard de côté tout en prenant sa main dans la sienne. Ils montèrent en silence jusqu'au palier du deuxième étage.
- A tout à l'heure ? fit Ellen avant de se séparer.
Harry hocha la tête. Il la retint un instant.
- Tu as toujours Peeves sur le dos ? demanda-t-il.
Elle sourit. Ce n'était manifestement pas la question qu'il voulait lui poser.
- Je me débrouille pour ne pas lui donner l'occasion d'avoir à m'escorter… Je me déplace en groupe, comme tu me l'as recommandé…
Elle voulut reprendre sa main qu'il serrait dans la sienne.
- Hé ! fit-elle. Rends-moi ma main, j'en ai besoin… On doit lire dans les lignes de la main aujourd'hui et Trelawney m'enlèvera des points si je n'ai pas mes affaires de cours sur moi…
Mais Harry ne lâchait pas ses doigts. L'ombre pour prix de son courage… L'oubli pour prix de son amour… Pourquoi ces mots lui revenaient-ils à la mémoire à ce moment ?
- C'est si facile, Ellen ? murmura-t-il. C'est si facile d'oublier ?
Elle se rapprocha de lui. Il y avait eu comme un nuage de panique dans le regard vert du jeune homme. Elle chercha avec insistance ses yeux qui se détournaient. Mais…
- Harry ?
Ils levèrent tous les deux les yeux vers Isadora Marchinson qui se tenait devant eux, légèrement gênée.
- Quoi ?
- Tu te souviens que nous devons travailler ensemble cet après midi… pour l'exposé de Chourave…
- Oui !
- Bien… Je voulais juste être sûre de ne pas attendre pour rien.
Isadora tourna les talons et s'éloigna.
- Tu n'es pas obligé d'être grossier avec elle, dit doucement Ellen.
Harry leva les yeux au ciel.
- Qu'est-ce qu'il y a, Harry ?...
Et comme il ne répondait pas, elle fronça les sourcils :
- C'est Dumbledore ? chuchota-t-elle. Tu ne l'as pas encore vu ? Tu t'inquiètes de l'accueil qu'il fera à notre proposition ? Il a refusé de nous aider ? On se passera de lui…
Harry ne put empêcher le coin de ses lèvres de se soulever légèrement. Il secoua la tête.
- Tu ne doutes jamais, Ellen ?
Elle releva la tête d'un air de défi :
- Pour quoi faire ?
Il sentit la pression de sa main sur ses doigts alors qu'elle prononçait ces mots. Il répondit à sa question :
- Dumbledore est d'accord.
Elle se détendit un peu.
- Alors… tout va bien, non ?
Il lui sourit et hocha la tête. Il desserra l'étreinte de ses doigts sur ceux de la jeune fille. Les voix, les appels, les pas pressés dans le couloir lui revinrent aux oreilles. Wilford passa près d'eux, seul. Le Serpentard lança à Ellie un regard sombre.
La jeune fille ne laissa pas à Harry l'occasion de lui recommander de se méfier de son camarade de Maison. Elle lui fit un signe de la main. « A tout à l'heure. » répéta-t-elle avant de disparaître dans un léger mouvement de robe. Harry la regarda s'éloigner vers le fond du couloir. Il entendit les voix de Neville et Seamus qui montaient des escaliers. Il se dépêcha de se hâter vers la salle d'Enchantements… Après tout, Ellen avait raison. Pourquoi douter encore ? Sa décision était prise : inutile de s'appesantir sur ce sujet.
Le professeur Flitwick, un peu plus nerveux que d'ordinaire, leur fit un cours magistral sur les Enchantements Multiples. Ils se retrouvèrent tous à répéter le mouvement du poignet et les diverses formules adéquates dans un silence étrange qui résonnait de la voix fluette du professeur, encore plus haut perchée que d'habitude. Flitwick oublia de leur réclamer leur devoir de la semaine précédente et ne leur demanda pour le cours suivant que d'apprendre par cœur les formules du premier chapitre de la partie sur les Enchantements Multiples. Ron, Seamus et Dean tournèrent vers Hermione le même regard d'avertissement, alors que cette dernière esquissait le geste de lever la main pour attirer l'attention du professeur. La jeune fille préféra renoncer à son projet, quel qu'il fût. Elle rangea ses affaires d'un air pincé et quitta sa place dès que le professeur leur donna congé.
- Bien joué, Ron ! le félicita Seamus. Je vois que tu t'es enfin décidé à montrer un peu d'autorité envers ta petite amie… C'est pas trop tôt, mon vieux… mais mieux vaut tard que jamais, et là c'est franchement bien tombé, parce que ta super préfète…
- Seam… l'interrompit Dean qui voyait l'ourlet des oreilles de Ron virer au rouge vif. Je crois que Lavande t'attend dans le couloir…
Harry échangea un regard reconnaissant avec le jeune Thomas qui entraînait Seamus. Ron rangeait son livre et ses parchemins avec irritation.
- Qu'est-ce qui se passe avec Hermione ? demanda Harry.
- Avec Hermione ? ragea Ron. Mais rien ! Il ne se passe absolument rien. On s'adore, tu l'as bien vu… et tu l'as entendu : elle ne m'a jamais autant appelé son cœur que depuis qu'on s'est retrouvés à la table du petit déjeuner.
- Et où est le problème ? demanda encore Harry bien qu'il savait qu'il allait regretter d'avoir posé la question.
Ron se mit à ricaner tout en rejetant son sac de classe sur son épaule.
- Tu l'ignores, Harry ? Hé bien tu ne vas tarder à le découvrir : plus elle t'appelle par ton petit nom plus elle s'éloigne de toi…
- C'est un adage de qui cette fois ? essaya de ne pas se moquer Harry.
- De moi ! Et c'est pas un adage, c'est mon expérience personnelle. La preuve : elle ne m'a pas attendu pour se rendre au prochain cours…
- Mais c'est sûrement parce que nous avons cours de Métamorphose, et qu'elle tient à s'assurer que McGonagall n'oubliera pas de nous submerger d'un maximum de devoirs supplémentaires pour compenser ceux que Flitwick ne nous a pas donnés…
Ron haussa les épaules.
- Tu veux rire ! McGo, oublier de nous donner du travail… Oh tu te moques de moi ! Ce n'est pas très gentil, Harry… Je t'ouvre mon cœur et tout ce que tu trouves à faire, c'est te ficher de moi… Tu verras, quand McGregor t'appellera… au fait… Elle t'appelle comment, McGregor ?
- Harry… répondit Harry, légèrement amusé.
- Tu plaisantes !
Harry se mordit les lèvres pour ne pas rire devant l'air éberlué de son ami.
- Harry ? répéta Ron comme s'il ne pouvait le croire. C'est tout ?
- C'est mon nom… rappela le jeune Potter.
- Et toi ? tu l'appelles comment ?
- Ellen, répondit Harry. Ou Nell parfois…
- C'est tout ?
Harry fit une grimace d'excuse.
- Sincèrement, Harry, pardonne ma franchise, mais vous avez une drôle de relation tous les deux…
Harry haussa une épaule.
- Pas tant que cela, Ron, essaya-t-il de dire.
Mais Ron ne l'écoutait pas. Il secouait la tête en regardant son ami d'un air désolé.
- Et… Ron toussota… Et quand…
Il fit un geste de la main à sa tête. Harry était perplexe. Il fronça les sourcils.
- Quand ?
- Tu sais bien… les bulles de bièraubeurre…
Harry se mordit l'intérieur des joues.
- Sincèrement, Ron… ça va si mal que cela avec Hermione ?
Une vague de panique passa dans les yeux de Ron.
- Pourquoi ? Elle t'a dit quelque chose ? s'affola-t-il.
Harry secoua la tête.
- Non, mais pour que tu t'intéresses d'aussi près à ma vie privée, il faut que la tienne soit vraiment au trente-sixième dessous…
Ron soupira comme ils arrivaient devant la classe de McGonagall.
- Oui… murmura-t-il. Je crois bien que c'est à peu près dans ces parages qu'elle a sombré corps et biens…
Ils entrèrent dans la salle. Hermione était déjà à sa place, ses livres ouverts devant elle. Elle leur fit signe de se dépêcher d'un froncement de sourcils.
Avec McGonagall, il ne fut pas question de parler d'autre chose que du cours. Il ne fut pas question de parler tout court, d'ailleurs, sauf quand le professeur interrogeait, et là, il valait mieux avoir quelque chose à dire, de sensé et de pertinent de plus !
Harry se demanda pourquoi la vieille dame s'acharnait sur lui ce jour-là. N'avait-il pas eu sa dose de réflexion pour le week-end ? Il dut reconnaître pour lui-même, à la fin du cours, que ce traitement lui avait permis de ne penser à rien d'autre qu'à ses exercices de métamorphose.
McGonagall quitta la classe très vite, toujours soucieuse et pressée. Un soupir de Neville à la table devant lui, attira l'attention d'Harry sur son ami. Il ouvrait et refermait sa main comme si elle fût ankylosée.
- Content que ce soit fini ! grommela le jeune Londubat. J'en avais marre d'essayer de transformer ma main en nageoire.
- Tu n'as pas transformé ta main en nageoire… rappela Parvati avec un sourire.
- Oui, c'est bien pour cela que j'ai dit « essayer », riposta Neville légèrement vexé. Par contre, toi, tu as très bien réussi à faire apparaître tes deux bras supplémentaires… même si ce n'était pas ce que McGo nous demandait…
Parvati se mit à rire.
- C'est parce que ça fait longtemps qu'on s'entraîne, Padma et moi !
La jeune fille se tourna vers Lavande, avec un regard admiratif.
- Très jolie ta transformation en Sirène…
- Oui mais pas très pratique, reconnut Lavande en se frottant les reins… C'est fou ce que ça peut glisser quand on n'a plus ses deux pieds pour se retenir au sol…
Ron haussa les épaules et émit un grognement dubitatif…
- C'est très drôle, c'est très joli, c'est tout ce que vous voulez, mais ce n'est pas très utile… Franchement, vous nous voyez nous transformer en fleur des champs pour échapper aux mangemorts…
- Un peu de patience, Ron… soupira Hermione. Ce ne sont que les prémisses des cours plus importants…
- Feraient mieux de nous apprendre à nous défendre efficacement… grommela le jeune homme, buté…
- Mais… commença Hermione.
Ron ne la laissa pas terminer :
- Par exemple, à quoi crois-tu que cela puisse servir à Harry de savoir se transformer en pot de fleurs, hein ?
Hermione resta bouche bée devant l'agressivité manifeste de son ami. Harry sentit qu'il devait intervenir. Seulement, il ignorait comment faire pour désamorcer la querelle. L'agitation de Ron, qu'il ressentait d'une manière presque dérangeante, ne l'aidait pas dans ses réflexions.
Ce fut Neville qui le tira d'affaire.
- Ben… Peut-être qu'en se transformant en Filet du Diable, il pourrait tenter d'étouffer Voldemort…
Lavande et Parvati trouvèrent l'idée intéressante. Hermione parut oublier l'agression verbale de Ron pour féliciter Neville : il venait de prononcer le nom de Voldemort sans hésiter. Ron tâchait de se faire tout petit, regrettant déjà ses paroles. Quant à Harry, il venait de se souvenir d'une conversation avec Algie Londubat quelques mois plus tôt, dans l'appartement de Rogue. Celle où le professeur de Défense contre les Forces du Mal lui avait appris que la maîtrise de l'auto-métamorphose alliée à la narcomancie conduisait à la maîtrise de la possession des corps sans avoir besoin de passer par la transe narcomancienne. Il frissonna. Il en revenait toujours à ce point. Il tournait toujours autour du même sujet. Et il n'avait pas plus envie de posséder le corps froid de Voldemort que de se balader dans son esprit malade… Plus il y songeait, plus cette idée lui faisait horreur. Et il savait qu'il lui faudrait très vite trouver une solution. Ou très vite devenir imbattable en cette matière… Le harcèlement de McGonagall durant le cours s'imposa à son esprit. Il en eut des sueurs froides. Et il sut que ce n'était pas de cette manière qu'il affronterait Voldemort. Parce qu'il n'en serait jamais capable. Il pourrait peut-être maîtriser à temps la métamorphose. Il pourrait peut-être s'entraîner assez pour posséder les corps et les esprits sans devoir exposer son propre corps laissé sans surveillance, mais ce n'était pas ainsi qu'il voulait procéder… Non, il ne le voulait pas, tout simplement. Ce n'était plus une question de répugnance, ou de doute. C'était une certitude. Il ne vaincrait pas Voldemort avec les armes de ce dernier. Cela il le savait depuis longtemps au fond de lui-même. Tout ce qu'il avait appris de Rogue l'avait amené exactement à ce point. Tout le chemin qu'il avait fait sur la route de la magie noire lui apparaissait clairement et celui qui lui restait à faire également. Et il savait qu'il ne voulait pas aller plus loin. Il avait atteint son propre seuil de tolérance, aurait dit Remus. On ne revient pas en arrière sur la voie de l'ombre, l'avait averti Severus Rogue. Mais on peut s'arrêter en chemin, Professeur, et bifurquer tandis qu'il est encore temps… N'est-ce pas ce que vous avez fait ? N'est-ce pas ce que vous n'avez cessé de me répéter ? N'est-ce pas ce que vous m'avez montré durant ces mois de leçons épuisantes ? Vous m'avez montré le chemin, c'est à moi de le suivre ou non… Et je ne veux pas m'engager sur cette voie, car personne ne me retiendra, à présent que vous n'êtes plus là. Non, personne ne viendra me chercher si je m'engage sur ce chemin. Du moins, personne ne pourra me sauver si je choisis les mêmes armes que Voldemort. Et je n'ai pas envie de me perdre. Mourir ne me fait pas peur. Ne me fait plus peur. Mais il est des choses pires que la mort… vous le savez comme moi, Professeur… Et je n'ai plus envie de survivre…
- Harry ?
La voix d'Hermione était inquiète. Harry se rendit compte qu'il était assis devant sa table de cours, Neville, Ron, Lavande et Parvati autour de lui. Hermione tenait son poignet droit d'une main et de l'autre touchait son front.
Il la repoussa doucement.
- Je vais bien, dit-il d'une voix ferme.
- Mais pourquoi as-tu dit que tu n'avais plus envie de survivre… balbutia Ron, très soucieux.
- Parce qu'être le Survivant, ce n'est pas une vie… répondit Harry calmement.
Il se leva lentement puis se tourna vers ses camarades et leur adressa un signe de tête impatient :
- Vous venez ? On va arriver en retard pour le repas sinon…
- Attends…
Hermione le retint par le bras.
- Tu as bien cinq minutes…
Ron se mit à ricaner, s'attirant un regard courroucé et de Hermione et de Harry.
- Tu n'y penses pas ! dit-il. C'est cinq minutes de moins avec Ellen…
Hermione fronça les sourcils tandis que Harry serrait les dents. Elle fit un joli sourire à Ron.
- Tu veux bien m'attendre dans le couloir, Ron… S'il te plait.
Neville poussa les filles devant lui, et Ron par la même occasion. Le garçon le laissa faire, un peu désorienté.
Harry lui vit se refermer la porte sur ses amis avec appréhension. Il décida d'ouvrir le feu le premier :
- Je ne sais pas ce qui se passe, ou ne se passe pas, plutôt, avec Ron… mais tu devrais…
- Laisse Ron tranquille, Harry ! trancha Hermione.
Elle lui montra une chaise d'un signe impératif. Harry s'assit. La Hermione qu'il connaissait bien était de retour, et il ne savait si c'était une bonne chose pour lui.
- Bon… qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle en prenant place à côté de lui.
Harry remonta ses lunettes sur son nez.
- Rien, répondit-il.
Hermione prit une profonde inspiration.
- Harry, cinq minutes ce n'est pas trop te demander ? Pourquoi l'évocation du Filet du Diable t'a-t-elle fait cet effet là ? Tu t'es décomposé, tu t'es mis à parler tout seul. Tu nous as fait peur, Harry, et ce n'est pas le moment, mon grand… Pas le moment du tout !
Harry tordit sa bouche ; frotta sa cicatrice, passa sa main dans ses cheveux indisciplinés, comme pour faire croire à un geste naturel.
- Hermione, je viens de décider quelque chose, souffla-t-il. Et je ne suis pas certain que tu comprennes.
- Dis toujours, proposa Hermione.
- Je n'utiliserai pas les armes de Voldemort contre lui-même… Je ne m'aventurerai pas plus loin sur le chemin de la possession de quelque sorte que ce soit…
- Tu as trouvé un autre moyen ? fit la jeune fille intéressée.
- Non, répondit Harry sincèrement. Mais je sais que je ne pourrais jamais rivaliser avec ses pouvoirs et je ne le veux pas. Depuis le début de cette année scolaire, il ne cesse de vouloir m'entraîner sur son terrain. Si je réponds à la magie noire par la magie noire, si je réponds à son désir de meurtre par le meurtre et le sang, il aura d'ores et déjà gagné. Parce je ne serai jamais aussi puissant que lui, même si mes pouvoirs sont plus grands que ceux des jeunes gens de mon âge. Il me faut trouver une autre voie. Me servir de mes pouvoirs différemment, le surprendre… J'ignore encore comment. J'ignore si je saurai le faire. Mais je préfère l'emmener avec moi dans la mort plutôt que de survivre encore une fois avec le désespoir au cœur et ce poison qu'il cherche à y verser chaque fois que ma cicatrice brûle.
- Je n'en ai jamais douté…
La voix d'Hermione troubla à peine le silence qui s'était imposé entre eux. Elle se pencha vers lui et le serra dans ses bras sans un mot. Il crut, quand elle se redressa, qu'il croiserait un regard embué de larmes. Mais les yeux d'Hermione étaient secs. Elle eut même un sourire, un peu gêné. Elle fit mine de recoiffer ses cheveux, dans un geste inutile de la main.
- Désolée, Harry… Tu dois me trouver bien sentimentale…
Harry se pencha légèrement en avant à son tour.
- J'avoue que j'aimerais que tu le sois davantage avec Ron… chuchota-t-il. Qu'est-ce qui vous arrive ? Tu devrais faire un petit effort…
- Je n'arrête pas de faire des efforts, Harry, soupira Hermione. Mais c'est comme s'il se méfiait de tout ce que je dis ou de tout ce que je fais… J'ai voulu lui parler dix fois depuis hier, mais il panique chaque fois que j'essaie d'aborder le sujet des souterrains… il s'éloigne de moi.
- Il est persuadé de l'inverse…
Hermione se mit à rire, un peu triste.
- Oui, je le sais bien…
Elle adressa un sourire à Harry.
- Mais ça va passer… Dans quelques jours, je suis sûre que nous pourrons à nouveau nous disputer sereinement…
Elle rit encore, un peu nerveuse, et se mordit les lèvres. Elle se leva brusquement, rangea la chaise sous la table et reprit ses livres sur le pupitre.
- Ah ! J'ai demandé à McGonagall ce qu'il en était de l'éventuelle fermeture de l'école, afin de rassurer nos camarades…
Harry interrompit le geste qu'il faisait pour ramasser sur la table ses parchemins. Il n'osa laisser la question franchir ses lèvres.
- Dumbledore devait voir le Ministre ce matin… continua Hermione. Je suppose que c'est la raison de sa hâte à quitter le cours : elle a du monter chez le Directeur pour avoir des nouvelles…
Harry haussa les épaules.
- Ne t'inquiète pas… Dumbledore saura rappeler au Ministre qu'il n'y a eu aucun mort à Poudlard lors de l'offensive de Voldemort contrairement à ce qui c'est passé ailleurs, y compris et surtout au Ministère…
Hermione leva la main pour l'interrompre.
- Je ne m'inquiète pas pour cela… je sais bien que Dumbledore fera tout pour garder l'école ouverte… Il ne t'a rien dit de ce qui c'est passé chez les Moldus ?
Harry secoua la tête.
- Tes parents sont à l'abri… voulut-il la rassurer.
- Oui, mais ceux de Dean, et Seamus, et Justin, et tous les autres ? La Gazette est hors course. Nous ne saurons rien par elle pendant un moment. Le Chicaneur ne parait qu'épisodiquement. Les journaux moldus sont difficiles à décrypter.
- Nous avons Fred et George… hasarda Harry tout en se dirigeant vers la porte.
Hermione soupira.
- Oui… Mais c'est insuffisant. Nous sommes toujours à la merci d'une interruption du réseau… Et si Perçy se faisait prendre ? Ou si on débranchait la connexion en son absence ? Et ce n'est pas très discret dans la grande salle. Hier soir encore, McGonagall a failli nous surprendre…
- Tu sais… je crois que Dumbledore est au courant…
Hermione secoua la tête :
- Ce que Dumbledore sait est une chose, Harry… Mais McGonagall c'est une autre affaire… Et je doute qu'elle approuverait la nouvelle milice des jumeaux et nos projets en général… Non, il faut trouver un moyen de communiquer avec les Défenseurs Anonymes… (elle leva les yeux au ciel en prononçant ces mots !)
- Le STG ? hésita Harry qui sortait dans le couloir.
Elle fit une moue à demi approbatrice.
- Le système pourrait participer à notre affaire, en effet… Il faudrait mettre cela au point…
Harry décela dans l'œil de la jeune fille une lueur familière. Il lui sourit.
- Tu as une idée ?
- Hé bien… Il faut que j'y réfléchisse encore, admit Hermione en lui rendant son sourire.
Son visage redevint sérieux toutefois quand elle constata que le couloir était vide. Ron ne les avait pas attendu. Harry lui fit une grimace d'excuse et elle haussa les épaules d'un air résigné. Ils se dépêchèrent de monter poser leurs affaires de classe dans leur dortoir et de rejoindre leurs camarades au réfectoire.
Hermione reprocha gentiment à Ron de ne pas l'avoir attendue, ainsi qu'elle le lui avait demandé. Et celui-ci lui répondit, sans lever la tête de son assiette, qu'il ignorait qu'elle pensait réellement ce qu'elle avait dit, et qu'il avait cru qu'elle voulait simplement l'éloigner de ses conciliabules avec Harry, ainsi que d'ordinaire. Seamus eut le bon goût de se taire. Harry préféra se concentrer sur son assiette.
- Le professeur Rogue n'avait pas cours le lundi après-midi… Le professeur Londubat n'aura pas besoin de mes services cet après midi, reprit Hermione après une hésitation.
Ron parut plus intéressé. Il daigna détourner le regard de son ragoût.
- Cela veut dire que tu n'auras plus de cours de… rattrapage non plus ? souffla-t-il soudain inspiré.
- Il y a des chances… grimaça Hermione.
Le sourire de Ron revint sur ses lèvres.
- Alors on peut passer l'après midi ensemble ?
- On se retrouve chez les préfets après mon cours d'Arithmancie, si tu veux…
Ron hocha la tête. Hermione termina son repas. Harry soupira de soulagement. Dean et Seamus purent respirer normalement et Neville, très circonspect, vit s'approcher son oncle. Algie lui tendit Trevor avec un sourire désabusé.
- C'est Pattenrond qui me l'a ramené cette fois, Neville… Ne vous inquiétez pas, Hermione… J'ai donné à votre chat un antidote. Il va baver encore une heure ou deux, mais ses babines ne portaient aucune trace d'attaque toxique. Quant à toi, Neville, veille sur tes affaires !
- Mais je veille sur mes affaires ! Je n'oublie presque plus rien ! grommela ce dernier. Ce n'est pas ma faute si Trevor est un crapaud aventureux ! Mon Minbulus, il reste sagement sur ma table de nuit, lui !
Et comme pour confirmer l'appréciation de Neville sur son animal familier, Trevor bondit dans l'assiette de Seamus.
- Neville ! s'exclama ce dernier en le chassant de la main.
Ron s'esclaffa.
- Bon appétit Seam !
Neville se pencha sur la table, mais Trevor venait de décider d'explorer la table des Gryffondor. Il renversa le verre de Ginny et sauta sur la manche de Lavande laissant derrière lui une trace peu ragoûtante de sauce brunâtre…
- Berk ! fit Parvati.
- Seamus ! gronda Lavande.
- C'est la bestiole de Neville, je te signale ! clama Finnigan tandis que le jeune Londubat courait le long de la tablée sous les rires et les exclamations d'écœurement.
Hermione se leva à son tour, sa baguette à la main. Elle s'avança jusqu'à l'autre bout de la table des Gryffondor et lança un Impedimenta ! magistral. Trevor, en plein bond, s'aplatit sur la table, en directement dans la coupe de gelée qui venait d'apparaître. Les filles de Première Année, éclaboussées, s'en plaignirent à grands cris. Un regard sévère de la Préfète en chef, et quelques sortilèges de nettoyage expéditifs, les firent taire. Elle récupéra le crapaud, le débarrassa de la gélatine et conseilla à Neville de revoir ses sortilèges d'entrave… Un peu honteux le jeune homme quitta le réfectoire sous les rires et quelques quolibets…
- Vous n'êtes pas charitable avec Neville, Professeur Londubat, reprocha Hermione au vieil oncle qui riait.
- Oui, renchérit Seamus. Quelle idée avez-vous eu de lui offrir un crapaud ? Vous vouliez couler sa vie sociale ou quoi ?
Dean donna un coup de coude à son camarade.
- Heu… Seam… Tu as terminé de manger ? Alors, tu viens avec moi avant d'aggraver ton cas…
Le professeur Londubat en effet fronçait les sourcils. Seamus attrapa quelques petits gâteaux sur la table avant de battre en retraite à son tour.
- Avez-vous des nouvelles du Ministère, Monsieur ? demanda Harry qui voyait bien que le professeur s'amusait de cette situation.
- Albus nous a fait savoir que l'école restait ouverte jusqu'à nouvel ordre…
- Nouvel ordre ? s'inquiéta Ron. Qu'est-ce que cela veut dire nouvel ordre ? Qu'elle peut fermer à tout moment ?
- Non, Ron, murmura Hermione. Cela veut dire que nous avons un sursis jusqu'à la prochaine attaque, n'est-ce pas…
Le professeur Londubat hocha la tête.
- Le Directeur nous en dira plus au repas de ce soir, jeunes gens… déclara-t-il. Mais vous pouvez d'ores et déjà être rassurés… Ce n'est pas demain que Dumbledore laissera fermer Poudlard… Vous pouvez me croire…
Il jeta un œil sur le côté et adressa un sourire à Harry.
- Mais je vois que ma présence vous empêche de recevoir vos amis à votre table… Permettez-moi de quitter votre compagnie… Vous ne perdrez pas au change…
Il fit un petit salut ironique tandis que Harry, Hermione et Ron suivaient son regard. A quelques pas, en effet, Ellen McGregor attendait visiblement que son Directeur de Maison quittât la place tout en discutant à la table des Poufsouffle.
En effet, dès que Algie Londubat se fut éloigné, elle se précipita vers les Gryffondor et saisit Harry par le bras pour le forcer à quitter la table.
- Dépêche-toi, je n'ai pas l'après-midi moi !
Elle l'entraîna jusque dans la salle des Quatre Maisons, près de la cheminée déjà allumée.
- Ta carte, là… elle est toujours juste ? demanda-t-elle à voix basse.
- Toujours… Elle ne se trompe jamais…
- Alors on a un problème…
- Qui a un problème ? insista Harry. Toi ou moi ?
Ellen fixa un instant les flammes rouges en silence.
- Moi… finit-elle par prononcer.
- J'ai repensé ce matin à ce que m'a dit Nott à propos de l'agression de Malefoy… Je savais bien que quelque chose me gênait dans sa version des faits…
Elle hésita.
- Il t'a menti ? insista Harry sur un ton qu'il voulait neutre. Qu'y a-t-il d'étonnant à cela ? Qu'est-ce qu'il t'a dit au juste ? Ça ne colle pas avec la version de Grayson ?
- Si… ! Mais d'après lui – je veux dire Nott – Malefoy n'a pas quitté la salle commune de Serpentard…
- Ce n'est pas vrai, nous l'avons vu sur la carte qui traînait du côté des étages… l'interrompit Harry.
- Crabbe m'a dit la même chose… - je veux dire : il m'a dit aussi que Malefoy n'avait pas quitté les quartiers de Serpentard…
- Et qu'est-ce que cela prouve ? A part que Crabbe et Nott couvrent des activités suspectes de Malefoy ?
Mais Ellen continuait ses réflexions à voix basse :
- Je n'ai pas pu voir Reggie seul à seul encore pour lui demander des précisions… J'ai cours cet après midi, mais pas avec lui… Tu pourrais voir des Septième année ? Morag McDougall peut-être saurait te dire s'il a vu Malefoy…
- McDougall était ici, dans la salle des Quatre Maisons, je l'y ai vu ! trancha Harry. Ecoute, Ellen, je comprends que tu sois déçue, mais je te l'ai dit plusieurs fois. Il faut te méfier de Nott ! Il n'est pas net !
- Je verrais donc Reggie en fin d'après midi, soupira Ellen.
Harry leva les yeux au ciel.
- De toutes façons, cela ne peut signifier qu'une chose : si Malefoy a pris la peine de se fabriquer des alibis, c'est qu'il prépare un mauvais coup ! Il faut savoir quoi ! Peut-être cela servira-t-il nos plans en fin de compte.
Ellen hocha la tête.
- Dommage que Pattenrond et Miss Teigne ne puissent parler… sourit-elle. Ils nous diraient jusqu'où ils l'ont suivi et ce qu'il y faisait…
- Penses-tu ! Ils étaient trop occupés à se chercher des noises !
- Je croyais qu'on ne pouvait pas savoir ce qu'on faisait sur la carte !
- C'est Dean qui me l'a dit ! Il les a croisé, avec Parvati, quand ils ont quitté la salle sur demande…
Ellen se tourna à nouveau vers l'âtre, le regard perdu dans les flammes dansantes. Harry se rapprocha. Elle paraissait si contrariée. Il mit sa main sur l'épaule de la jeune fille et elle posa sa joue dessus.
- Ça arrive à tout le monde de se tromper sur les gens, murmura-t-il dans ses cheveux.
Et comme elle se taisait toujours il ajouta :
- Et sinon ? Qu'est-ce qu'il a dit de plus ou de moins.
- Rien d'autre… C'était au mot près le même récit que Reggie. Il a été vraiment surpris par l'attitude de Bulstrode…
- Pourquoi ? se moqua légèrement Harry. Lui aussi la voyait plutôt employer ses poings de garçon-boucher ?
Ellen secoua la tête.
- Pas cette attitude-là, Harry… Celle qu'elle a eue ensuite… Il m'a dit qu'elle était totalement hagarde et qu'elle n'avait vraiment pas l'air de savoir ce qu'elle faisait dans la chambre de Malefoy, ni pourquoi il était blessé…
- Et alors ? demanda Harry prudemment.
Il resserra sa main sur l'épaule d'Ellen. Elle releva légèrement la tête vers lui et il comprit qu'ils pensaient tous les deux –tous les trois, en comptant Nott- à la même chose.
- Oui, mais on ne peut pas faire confiance à Nott… chuchota-t-il.
- Mais pourquoi mentirait-il là-dessus ?
- Il doit avoir ses raisons…
Le carillon de l'horloge du couloir résonna dans le couloir. Ellen sursauta.
- Je vais être en retard. Il faut que j'aille chercher mes affaires et mon manteau… Nous avons cours de Soins aux Créatures Magiques…
Harry se pencha vers le visage de la jeune fille.
- Je vais mettre Londubat sur l'histoire de Malefoy, déclara-t-il. Il arrivera sans doute à savoir ce qu'il a fait tout le temps où les autres prétendent qu'il n'a pas quitté la salle commune de Serpentard… Tu n'y penses plus, n'est-ce pas… Tu as fait du bon travail. On prend le relais, maintenant. Laisse tomber cette affaire.
Il l'embrassa doucement. Elle retrouva le sourire.
- Tu m'accompagnes ? demanda-t-elle. Les serres sont sur le chemin de la cabane d'Hagrid, si je ne m'abuse ?
- Les serres ? fit Harry sans comprendre.
Puis il frappa son front tandis qu'Ellie riait.
- J'ai failli oublier !
- Non, Harry ! corrigea Ellen. Tu avais oublié !
- On se retrouve dans le Hall ! lui cria-t-il depuis la porte de la salle commune.
Il courut jusqu'à la tour de Gryffondor, attrapa au vol ses affaires de botanique et son manteau dans son dortoir avant de redescendre aussi vite qu'il le put jusqu'au Hall. Ellen arrivait elle aussi, son manteau sur les épaules son sac à son bras.
Ils suivirent les élèves de Sixième Année qui se rendaient au cours de Soins aux Créatures Magiques, ainsi que les Deuxième Année qui se hâtaient vers les serres de Madame Chourave.
Devant la serre n°4, Isadora s'impatientait déjà. Harry et Ellen s'arrêtèrent à quelques pas.
- Inutile de te recommander d'éviter de conter fleurette à cette fille…
- Nell ! grogna Harry, un peu gêné car Ellen l'avait saisi par le revers de son manteau pour lui parler à l'oreille. Si tu crois que ça m'amuse…
- Oui… On dit ça… fit Ellen d'un air entendu. Mais le parfum des fleurs exotiques, la chaleur des serres, les souvenirs qui reviennent… et on se retrouve à parler du bon vieux temps avec son ex…
Elle tourna la tête vers Isadora qui faisait semblant de regarder ailleurs. Puis elle tira sur l'écharpe du jeune homme pour l'obliger à se pencher sur elle et l'embrassa sans se soucier que d'autres que la jeune fille de Poufsouffle les vissent. Harry sentit ses joues prendre feu tandis que des rires se faisaient entendre dans leur dos, du côté de la serre n°2. Ellen lâcha le cache-col d'Harry, jeta un dernier regard à Isadora et s'éloigna sur un « à tout à l'heure ! » accompagné d'un petit signe de la main. Harry se surprit à lui répondre de même. Il l'observa un instant, partagé entre l'irritation et l'admiration, alors qu'elle rejoignait en courant presque ses camarades de Maison. Un rire familier le sortit de sa contemplation. Il se dépêcha de quitter le chemin pour se rapprocher de la serre avant que Ginny n'eût le temps de l'apostropher.
- Tu as la clé ? demanda brutalement Isadora.
- Ce n'est pas toi qui devais la prendre ? s'étonna Harry.
- Si je l'avais, crois-tu que je serais restée dehors à… à… dans le courant d'air ?
Heureusement pour Harry, Madame Chourave arrivait et il se proposa aussitôt pour aller réclamer les clés de la serre n°4 à leur professeur de Botanique. Il traversa les allées boueuses et se retrouva au milieu des Deuxième Année qui le regardaient bizarrement. Il lança une œillade meurtrière à cette langue de vipère de Dawson et répondit d'un grognement à Jo Andrews qui le saluait d'un timide « bonjour, Capitaine ». Le baiser de McGregor allait faire le tour de l'école en moins de deux, c'était certain… songeait-il en ramenant la clé à sa camarade qui la lui prit des mains d'un air maussade. Elle ouvrit la porte. La chaleur de la serre chauffée mit d'emblée mal à l'aise le jeune homme. Isadora commençait à sortir ses parchemins et son plumier avec des gestes saccadés. Harry soupira. Charmante après-midi en perspective… Il se prit à regretter les cours du professeur Rogue… Et il aurait volontiers subi plusieurs moments aussi embarrassants que celui qu'il venait de vivre plutôt que de passer l'après-midi en face à face avec le visage renfrogné d'Isadora Marchinson.
RAR :
noumia Je suis absolument désolée ! Je lis ta fic depuis quelques semaines et c'est ma première rewiew ! Je suis IMPARDONNABLE ... Mais, j'ai une petite excuse, je suis tellement absorbé par la lecture, que je m'arrête que lorsque mes parents me crient dessus pour que je vienne manger... ( voui je n'ai que 13 et demi ) Hou là ! je sens que je vais finir par avoir quelques petits problèmes avec les parents de mes jeunes lecteurs si ça continue. maintenant, je trouve que les livres sont un peu vides et sans histoires par rapport à ta fic ! je crois que je ne vais même pas lire les nouveaux livres de peur d'en être déçue ... Tu perdrais quelque chose ! Je suis sûre que JKR s'est surpassée pour ces deux derniers tomes. ( désolé pour cette énorme rewiew je ferais plus court la prochaine fois ) MDR ! On voit bien que tu n'as pas lue les reviewes de Vert !
samikitty : Je trouve que ce manque d'action s'insére bien dans l'histoire, parce que tu donnes l'impression de ralentir le temps alors qu'en fait il fle toujous aussi vite, entraînant avce lui les personnages vers le dénouement final. Je suis sûre en effet que certains des personnages le trouveront trop court….
lyla dit moi, c'est quoi la RITM? La Radio par transmission magique… la radio des sorciers quoi… et pq ne pas cacher les plus jeunes dans la salle sur demande si les mangemorts attaquent? c'est pratique une porte sans poignée... il faudrait que tous y pensent en même temps…
Voldemort : je déplore juste qu'Elie McGregor n'intervienne plus tellement dans tes derniers chapitre : elle va revenir… de ce fait je trouve que ça manque un peu de romance : et dire que certains trouvent qu'il y en a trop et pas assez d'action… enfin, il en faut pour tous les gouts…
hadler : Toute l'europe est à feux et à sang actuellement, et je doute que ça disparaissent d'un coup après la disparition de voldie, même si ça sera plus facile. En fait, les idées véhiculées par Voldemort ne sont pas le fait de Voldemort. Elles existaient avant lui et existeront après lui… (s'il y a un après). Je me deamnde ce uqe donnera le conseil de guerre, je suppose que nous le verrons au prochain chapitre. Et non… Après 152 chapitres ton histoires est de plus en plus intéressantes, choses rares quand même J'espère qu'elle t'intéressera toujours dans quelques chapitres de plus…
joe : Sinon pense tu que harry mourra a la fin ou pas? Chez JKR ? Aucune idée ! J'espère que non ! Dans ma fic ? Faudra lire la suite pour le savoir
craup : J'aime beaucoup la réplique de DD : "Droite… ? fit Dumbledore sur le ton de la réflexion. Oh ! je suis sûr que nous trouverons encore le temps de nous offrir quelques détours". Elle nous promet qu'il y a encore bien des choses dans ton clavier. J'espère qu'elles ne vous lasseront pas.
ttazz : la rencontre harry / dumbledore ne nous apprend pas grand chose en fait sur la suite du plan : la suite du plan ne dépend pas d'eux…
Alixe La situation internationnale donne des frissons. Il y aura un roman à écrire sur l'évolution du monde sorcier après la guerre... Oui,mais pas par moi. PS j'ai mis des barres à chaque changement de ligne car je reçois mes reviews sans sauts de lignes ! Je les reçois avec sauts de ligne…
