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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 154

Conseil de guerre

La porte s'ouvrit sur un murmure.

- Je t'assure, Ellen ! Ça a été la pire des après-midi de ma vie ! Je n'avais qu'une hâte : quitter cette serre étouffante…

- HUM !

Harry se tut. Ellen adressa un sourire charmeur à Hermione.

- L'étude est terminée depuis une demi-heure ! fit remarquer Ron.

Il essayait un air sévère, malgré un fou rire qui menaçait de le saisir d'une seconde à l'autre.

- J'ai dû attendre pour voir Algie Londubat… s'excusa Harry en prenant place à côté de Ron autour de la table du labo d'Hermione.

Cette dernière lui jeta un œil soupçonneux.

- A quel propos ?

Harry lui fit signe de continuer.

- Je te le dirai tout à l'heure. Je suis sûr que ton ordre du jour sera concerné par ce que j'ai dit à Londubat.

Ellie McGregor s'assit sur la banquette entre Ginny et Neville, juste face à Harry qu'elle ne quittait pas de ses yeux rieurs.

- Lovegood n'est pas avec nous ?

- Les Sixième Année de Poufsouffle et Serdaigle ont été convoqués par le professeur Sinistra pour un cours d'Astronomie impromptu. Elle veut profiter de l'éclaircie de ce soir pour étudier le lever des étoiles… expliqua Neville.

- Flûte ! grogna Ellie. On va y avoir droit un de ces soirs nous aussi alors…

- HUM ! On n'a pas toute la soirée, je vous le rappelle et nous avons de nombreuses choses à voir…

Harry sourit malgré lui. D'une part parce qu'Ellie grimaçait à l'intention d'Hermione. De l'autre parce qu'il était heureux de voir sa meilleure amie revenue à ses habitudes.

Hermione ouvrit son calepin, donna trois petits coups de baguette sur la page qu'elle souhaitait voir apparaître, jeta un regard sévère sur ses camarades et annonça la séance de ce conseil de guerre ouverte.

Elle rappela tout d'abord pour Ellie les nouvelles que les jumeaux leur avait apprise la veille au soir et que Dumbledore avaient confirmées. Elle assura que l'école resterait ouverte jusqu'à nouvel ordre… Quel serait ce nouvel ordre, nul ne le savait… et tout le monde préférait l'ignorer, se contentant d'espérer que ce ne fût pas trop tôt…

- Ouais ! fit Ellie, avec un sourire aigre-doux cette fois. Un nouveau sursis pour Dumbledore…

- Non, Ellie, corrigea Hermione. C'est un sursis pour nous tous… il faut veiller au grain. Au fait… Comment ça se passe à Serpentard ?

Ellie s'adossa au mur et fit mine de réfléchir.

- Tu veux parler de quoi, Granger ? De la guérilla chronique qui sévit dans les cachots ou de ce qui arrive à Malefoy depuis que la Salamandre a perdu les trois-quarts de ses membres ?

Hermione se contenta de lui lancer un regard entendu.

Ellie leva les yeux au ciel, soupira comme si elle se faisait une violence inouïe et consentit enfin à entrouvrir les portes des cachots de Serpentard pour ses camarades.

Dans les quartiers de la Maison à la Guivre, la scission entre les différentes factions, évidente à la table du réfectoire, ne se reconsolidait pas pour autant dans le secret des niveaux inférieurs. Bien au contraire, la rupture était largement consommée, surtout depuis ce terrifiant week-end d'Halloween.

Ellen avoua qu'elle se demandait comment sa Maison pouvait encore tenir debout après ces trois jours de folie furieuse. Son directeur disparu, ses élèves scindés à présent en trois groupes distincts qui murmuraient les uns contre les autres, et qui faisaient même plus ! Puisqu'ils s'attaquaient les uns les autres à coups de sortilèges et d'armes blanches ! Qui passaient leur temps à s'espionner et chercher à se nuire mutuellement. Du moins, encore plus que d'ordinaire, ajouta-t-elle avec un sourire en coin à l'intention de Ron qui ricanait déjà.

Hermione voulut savoir comment réagissaient les Salamandres à l'attaque des Détraqueurs.

- Mal, répondit Ellen.

- Dans quel sens ? demanda Hermione.

Ellie fit une grimace. Elle se rapprocha de la table et posa ses coudes dessus.

- Comment dire… commença-t-elle. En fait, on dirait que cette attaque de Détraqueurs leur a stupéfixé le cerveau déjà ratatiné par l'attitude de leur chef lors de l'attaque ratée de vendredi soir. Certains commencent à réagir. A se poser des questions. Mais ce n'est qu'un frémissement. Ils ont très peur de Malefoy et, surtout, ceux à qui on a pris leur baguette se demandent ce qu'ils pourraient bien faire de constructif.

Elle se tut un instant puis reprit comme pour elle-même :

- J'en arrive à les plaindre… Ils se détachent de ce à quoi ils ont toujours cru… ils entrevoient que le monde qu'on leur a présenté comme l'idéal des sang-pur se construit sur des cadavres et que ces cadavres pourraient bien être les leurs… Leur justice se nourrit d'injustice et ils pourraient eux-mêmes faire les frais de cette iniquité, et pas seulement les sang-de-bourbe, les sang-mêlés et les moldus… Et de l'autre côté, il y a tout ce qu'ils détestent… Et tous ceux qui les détestent…

- C'est pourquoi nous avons besoin de toi, Ellie ! dit très vite Hermione en se penchant par-dessus la table. Si un seul d'entre eux voulait faire marche arrière… tu pourrais lui offrir cette chance. Il ne viendra parler à aucun d'entre nous, mais à toi il pourrait accorder sinon sa confiance, du moins un peu moins de méfiance… Toi seule es capable de savoir qui pourrait se détourner de Malefoy…

- Tu veux dire le trahir… la coupa Ellie avec une moue dubitative ; Aucun ne sera assez fou pour cela.

- Pas si on le laisse seul… mais si quelqu'un lui tend la main. Quelqu'un qui parle le même langage…

- Tu crois que Crabbe et Goyle ?... interrompit à son tour Ron. Je veux dire qu'ils ont beau être stupides, ils ont longtemps été les âmes damnées de Malefoy. Ils doivent savoir des choses tout de même. Et ils partagent encore le même dortoir… Ils ont des yeux et des oreilles, même si le cerveau n'a pas été livré avec le reste de la machine… Et les Détraqueurs n'ont guère pu leur stupéfixer la cervelle…

- Puisqu'ils n'en n'ont pas ! renchérit Ginny. Tout de même ! Cela ne leur a pas ouvert les yeux ?

- Voyons, Ginny, intervint Neville. Bien sûr que cela leur a ouvert les yeux… Bien sûr qu'ils se posent des questions… Mais d'ici à franchir le pas et changer totalement de camp, il y a une marge qu'il est difficile de franchir…

- Rogue l'a bien fait lui ! défendit Ginny avec défi.

- Oui… concéda Hermione. Mais les circonstances ne sont sans doute pas les mêmes… Et puis, n'oublie pas la peur… La peur est l'arme favorite de Voldemort… Et les Malefoy l'ont faite leur… Nous ne pourrons leur garantir la même protection que Dumbledore a promise au Professeur Rogue. C'est pourquoi il faudra agir prudemment… Es-tu d'accord Ellie pour approcher quelques uns des Salamandres auprès desquels tu penses avoir des chances ?

- Non !

C'était Harry qui venait de parler.

- C'est trop dangereux ! asséna-t-il avec fermeté.

Il fixa Hermione avec colère.

- La moindre erreur pourrait être fatale à Ellen…

- Je ne suis pas stupide ! voulut s'interposer la jeune fille.

Harry se tourna vers elle.

- NON ! Je ne veux pas que tu fasses ce genre de choses !

- Et si je le veux moi ?

- Je t'interdis de t'approcher des Salamandres !

- Tu m'interdis ?

- Il est hors de question que tu serves d'appât…

- Tu m'interdis ? répéta Ellen un ton au dessus.

Le silence qui suivit fit prendre conscience à Harry qu'il venait de prononcer les seules paroles qui n'auraient jamais du franchir ses lèvres. Ellie se tourna résolument vers Hermione.

- Tu peux compter sur moi, Hermione, affirma-t-elle. Et je t'assure que je prendrai toutes les précautions nécessaires à la bonne fin de ma mission.

Elle revint vers Harry, décomposé, plus furieux contre lui-même que contre la jeune fille.

- N'est-ce pas le rôle que tu m'as attribué, Harry ? Le Fou qui surveille les arrières et pose des pièges où l'ennemi viendra se prendre ? Le Fou aux stratégies tordues pour contrer plus tordu et plus fou que lui ? Ou bien voyais-tu plutôt un Fou du Roi sagement assis aux pieds de son maître, qui se contenterait d'amuser la galerie dans l'espoir de voir naître un sourire sur les lèvres de son Seigneur ? Crois-tu que je me contenterais d'un os à ronger ? Parce que si c'est le cas, Harry, je n'ai rien à faire ici…

Elle commença à se lever, lentement, les yeux fixés dans ceux du jeune homme.

- Non… finit par répondre Harry, juste avant qu'elle ne se fût totalement redressée.

- Non quoi ? insista-t-elle.

Harry prit une grande inspiration :

- Non, je ne crois pas que tu te contenteras de quoi que se soit qu'on te laisserait… Je crois que tu préfères prendre toi-même ce que tu estimes te revenir.

Il sentit le regard d'Hermione sur lui s'agrandir de stupeur et d'inquiétude. Ellie termina de se relever et croisa les bras. Elle avait ce petit air goguenard du temps où elle prenait plaisir à se moquer publiquement de lui.

- Assieds-toi ! fit Harry sans rien perdre de son sérieux. S'il te plait, ajouta-t-il sur un ton agacé.

Tout aussi lentement qu'elle s'était levée, Ellen se rassit. Et sans quitter encore le regard d'Harry, elle donna un coup de coude à Neville à sa gauche.

- Respire, Londubat, l'orage est passé.

Neville souffla longuement. Ellen détourna les yeux du regard vert foncé d'Harry pour les fixer sur Ron avec défi. Mais celui-ci ne songeait guère à ricaner. Il regardait, un peu troublé, Harry qui s'excusait auprès d'Hermione.

- Nous en étions où ? lui demanda-t-il pour reprendre le cours du conseil de guerre.

- Dans les cachots des Serpentard, rappela obligeamment Ellen.

- Non ! s'exclama enfin Ginny. On en était à un Fou, si j'ai bien compris… Et le Fou jusqu'à présent c'était Rogue ! Cela veut-il dire que tu as remanié la partie d'échec sans rien nous dire, Harry ?

Elle jeta en même temps un regard furieux à son frère comme s'il fût responsable de cette initiative douteuse.

- Mais je n'y suis pour rien ! grommela ce dernier. Pourquoi faut-il toujours qu'on se tourne vers moi quand il y a une bêtise de faite !

- Eh ! fit Harry.

Le rire d'Hermione interrompit sa colère naissante.

- Mais parce que tu es le Chancelier de l'Echiquier, mon Cœur… Du moins l'étais-tu avant qu'Ellie ne te souffle la place… Si j'ai bien compris…

Les oreilles de Ron chauffèrent. Harry fronça les sourcils.

- Non ! Tu n'as rien compris pour cette fois ! gronda-t-il à son tour, partagé entre l'envie de rire à cause de la comparaison d'Hermione et l'agacement à cause de l'incapacité de ses amis à lui prêter un quelconque jugement personnel.

Hermione rit de plus belle et retourna son calepin sur la table.

- Je crois que je peux dire adieu à mon bel ordre du jour ! s'exclama-t-elle. Bon… tant pis ! Explique-nous donc la nouvelle donne… Ellie est le nouveau Fou… La Tour ? qui est-ce ?

- Toujours Neville, sourit Harry à ce dernier.

- Et moi ? s'empressa Ginny, curieuse.

- Le Cavalier… répondit Harry avec un regard à Ron.

Ginny se méprit :

- Toujours avec Ronnie ?

Harry haussa une épaule dans une grimace.

- Ron, je l'aimerai mieux en Dame, avec Hermione… pour nous établir des stratégies d'ensemble… Mais je ne pourrai l'empêcher de se porter au devant du danger…

- Je peux très bien mener les troupes une fois que les tactiques auront été établies… fit Ron en bombant le torse…

- Et moi alors ? réclama Ginny.

Hermione leva les mains pour faire taire tout le monde.

- Vous voulez mon avis ? Je crois que nous aurons besoin de tout le monde autour de cette table et même plus… Justin est déjà venu me trouver pour me soumettre ses idées sur de nouvelles stratégies de défense des Maisons en cas d'attaque de Mangemorts…

Il y eut un silence autour de la table. Neville se mordit les lèvres. Il regardait tour à tour chacun de ses amis.

- Faut pas stresser comme ça, Neville… essaya de se moquer Ellen. Quand on a été aussi brillant que toi devant ces saletés de Détraqueurs, on ne tremble pas devant une poignée d'assassins sanguinaires…

- Hum… refit Hermione, comme pour gagner du temps. Je crois que Harry a quelque chose à nous dire…

Celui-ci leva vivement les yeux vers elle. Son cœur se mit à battre un peu plus vite. Quatre paires d'yeux étaient fixées sur lui. Le regard d'Hermione, lui, était posé sur Ron.

- A quel propos ? demanda Ellen.

- Je sais pourquoi Pettigrew s'est introduit dans notre dortoir il y a quinze jours de cela. Et aussi pourquoi Goldstein s'est fait agresser…

Il entendit Neville respirer très fort. Et Ginny souffler :

- C'est lié ?

Ron pâlit.

- La carte… murmura-t-il. Il cherchait la carte quand Harry l'a interrompu… Et comme il n'a pas pu l'emmener… ils se sont attaqués à Goldstein… parce qu'il est préfet en chef…

Il leva les yeux vers Hermione, déglutit difficilement et continua :

- Parce qu'il connaît les mots de passe de toutes les Maisons et de tous les bureaux… Et ils ont voulu effacer sa mémoire pour qu'on ne sache pas ce qui était arrivé et qu'on ne change pas les mots de passe… Seulement ça a mal tourné… Peut-être même qu'il n'a pas parlé…

- Non, il n'a pas parlé, murmura Ellie. Malefoy n'aurait pas envoyé ses mangemorts en puissance avant que tous soient entrés dans leur salle commune s'il avait eu le moyen d'y pénétrer sans prendre de risques… Il aurait attendu que tout le monde se croie en sécurité pour faire venir les vrais mangemorts et leur donner les mots de passe de Serdaigle, Poufsouffle et surtout Gryffondor…

C'était sur elle à présent que les regards se concentraient.

- Ça colle… fit Ron d'une voix blanche. Quinze jours avant Halloween, Peter essaie de voler la Carte du Maraudeur… Harry le surprend… la chambre est piégée, il ne peut plus voler la carte… Halloween approche… Malefoy veut se faire bien voir du Maître… Il décide d'attaquer les Préfets en Chef… Hermione est trop méfiante et elle est toujours entourée… Elle est toujours fourrée chez Rogue, elle n'aurait jamais cru à une convocation arrivée sur son bureau alors qu'elle vient de quitter le professeur… Il ne reste que Goldstein… Mais il est un sorcier puissant, et il s'entraîne avec l'AD… Malefoy le sait. Green a eu le temps de faire des tas de rapports sur chacun d'entre nous l'année dernière… il faut se mettre à plusieurs pour le maîtriser… Et c'est là que ça dérape : Des sortilèges trop nombreux ? Il perd connaissance avant de parler. Malefoy et/ou ses sbires s'affolent. Ils lancent un charme de modification de la mémoire, mais… est-ce parce qu'Anthony est déjà blessé… est-ce parce qu'il a subi trop de décharges magiques… est-ce parce que ses imbéciles ont mal dosé l'envoûtement ou parce qu'ils se sont montrés trop présomptueux de leurs forces ? Toujours est-il que le Préfet en chef sombre dans le coma… On est à une semaine d'Halloween et plus d'espoir de connaître les mots de passe… Voilà Malefoy obligé d'envoyer ses petits soldats nous empêcher de fermer les portes des salles communes avant l'arrivée du gros de la troupe… qui n'est pas venu…

Il releva les yeux vers ses camarades qui l'écoutaient religieusement :

- Pourquoi ? demanda-t-il. Pourquoi les Mangemorts n'ont-ils pas attaqué Poudlard le soir d'Halloween ?

Harry et Ellen échangèrent un regard. Elle baissa les yeux.

- Parce que Nott a empêché Malefoy de lancer le signal convenu avec l'armée de Voldemort… laissa tomber Harry dans le silence expectatif.

- Nott ? fit Neville, presque haletant.

- Nott ! répéta Ginny, interdite.

- Comment tu le sais ? demanda Hermione.

- Pourquoi ? demanda Ron sur sa voix.

- Ça n'a pas d'importance comment on le sait ! s'agita un peu Ellen. Quant à savoir pourquoi, c'est bien la question ! Il prétend que c'est pour mieux aider Malefoy à se faire une place au soleil… mais moi j'ai des doutes…

Elle regarda fixement Harry et répéta :

- J'ai des doutes…

- Pourtant il a menti… affirma le jeune Potter.

Elle détourna les yeux et se mit à frotter nerveusement le dos de sa main blessée.

- Vous pouvez nous expliquer ? proposa Hermione.

De mauvaise grâce Harry entreprit de lui raconter qu'ils avaient, la veille, suivi Malefoy dans ses pérégrinations le long des couloirs de l'école grâce à la Carte du Maraudeur, et que Nott prétendait que son camarade et complice avait passé l'après-midi dans la salle commune… Harry en avait immédiatement averti le professeur Londubat, car ce mensonge couvrait certainement une manigance dont il serait bon de tout savoir afin de s'en servir pour…

- …laisser Malefoy redonner confiance à Voldemort et l'attirer ici, à Poudlard, afin que je puisse l'affronter… et en finir une bonne fois pour toute. Mettre en place le piège dont Ron nous avait parlé cet été…

Il sembla à Harry que le silence durait une éternité. Ellen grattait les peaux mortes sur le dos de sa main. Neville raclait sa gorge comme s'il allait parler sans jamais se décider à prendre la parole. Ron regardait Hermione qui regardait Harry avec compassion. Ginny… Ginny retira brutalement les doigts d'Ellen de sa plaie à peine cicatrisée.

- Arrête ça ! fit-elle avec brusquerie.

Elle releva la tête vers Harry, d'un air farouche.

- Et tu comptes faire ça comment ? demanda-t-elle. Faire venir Voldemort à Poudlard ? Crois-tu qu'il se contentera de savoir que seul un combat singulier mettra fin à cette situation ? il va te torturer jusqu'à ce que tu ne puisses faire autrement que d'aller à lui.

- Pas cette fois…

- Comment peux-tu en être sûr ?

- Parce que je suis allé trouver Dumbledore et qu'il est d'accord pour mettre le piège en place…

Ellen s'agita sur sa banquette. Il ne lui laissa pas le temps d'intervenir.

- Nous allons faire à Malefoy le plus grand numéro d'illusionniste jamais donné au monde… Il va nous voir fêter la victoire, et baisser notre garde… Il va croire notre vigilance endormie…

Ellen s'agita une nouvelle fois sur son siège.

- Qu'est-ce qu'il y a Ellen ? s'interrompit Harry.

- Rien, répondit celle-ci sans le regarder.

- En même temps, nous organiserons la défense de Poudlard, reprit Harry. Dans la discrétion bien sûr… Il faudra chapitrer tout le monde… Hermione je compte sur toi !

Ginny ne put s'empêcher de sourire. Hermione leva un sourcil à l'intention d'Harry, puis prit le parti de sourire également. Un peu nerveux, Neville se mit à rire. Il jeta un coup d'œil discret à Ron qui le fit redevenir sérieux. Le jeune rouquin ne pouvait détacher ses yeux de celle qui faisait battre son cœur.

- Il faudra protéger Hermione… laissa échapper Ron soudain.

- Je vous prête Peeves et le Baron Sanglant ! offrit Ellen très obligeamment.

Elle s'attira un regard courroucé de Ron et une œillade furieuse d'Harry. Ginny pouffa…

- Oh mais je suis sûre que le Chevalier du Catogan se fera un devoir de protéger notre Hermione…

- Je suis sûr qu'elle ne manquera pas de chevaliers servants parmi nos amis, répondit Neville pour calmer les filles.

- Je n'en ai pas besoin, les tempéra Hermione.

Elle tourna un sourire rassurant vers Ron.

- J'ai déjà un chevalier servant qui me convient tout à fait…

Le rouge monta aux joues de Ron qui prit une profonde inspiration pour répondre :

- Mais quand je serai à l'entraînement de Quidditch… ou quand toi tu seras à un de tes stupides cours optionnels…

- Et quand vous serez tous les deux aux toilettes ! renchérit Ginny en pouffant.

- Ginny ! firent Ron et Hermione en même temps.

- Il faudra une protection discrète, ajouta Ellie plus sérieuse. Sinon cela pourra mettre la puce à l'oreille de Malefoy…

- Il ne faudra rien changer aux habitudes ! s'agaça un peu Hermione.

- Le mieux, continua Ellie, se serait que des Serpentard se chargent de la surveillance…

- Non, le mieux, ce serait une surveillance tournante, jamais les mêmes… pour ne pas attirer l'attention, ajouta Ginny.

- Mais je ne suis pas en danger ! s'énerva Hermione. Les mots de passe seront changés régulièrement. Et dès que les professeurs auront des doutes, ils changeront encore plus souvent… Malefoy le saura puisqu'il est préfet… Et si jamais… si jamais je disparaissais brutalement… les mots de passe changeraient dès que mon absence serait signalée…

Neville fit une grimace. On l'entendit murmurer quelque chose à propos d'un rappeltout…

- T'as pas intérêt à les noter ! grogna Ron, contrarié de voir Hermione résister ainsi à ses tentatives sécuritaires. Et toi, Hermione tu as intérêt à t'entraîner sérieusement !

La préfète en chef leva un sourcil d'un air narquois.

- N'est-ce pas ce que je fais depuis des années déjà ?

Ginny baissa la tête pour cacher un sourire. Harry toussota dans son poing.

- Voyons, Ron, murmura-t-il.

Il n'osa insister. Le regard goguenard d'Ellen sur lui le persuada de se taire.

- Bien… fit-il en se tournant vers Hermione. Tu vois avec Justin et les autres pour organiser la défense de l'école ? On en reparle dans la semaine ? Ellie ? Ron ? Vous pourrez donner votre avis ?... Bien…

Il toussota encore, comme Ellen continuait à le fixer avec un sourire railleur.

- On se retrouve à l'AD ce soir ? Je sais que Malone a quelques idées à nous proposer également concernant les duels… ou plutôt les techniques de défense à mettre en place… Vous pourrez venir aussi les filles ? Je crois qu'on ne va pas s'entraîner beaucoup ce soir. On va plutôt parler de ce qui s'est passé vendredi soir dans les couloirs de Poudlard…

Ginny répondit présente sans même réfléchir. Les garçons se tournèrent vers Ellie. Elle haussa une épaule.

- Je verrai… si je n'ai pas autre chose à faire… répondit-elle.

Un éclair, très vite réprimé, brilla dans les yeux d'Harry.

- Très bien… dit-il enfin. Hermione ? Peut-on lever la séance ? As-tu quelque chose à ajouter ?

Hermione secoua la tête.

- On a le temps de passer au bureau des Préfets, Ron… annonça-t-elle en se levant. Tu viens avec moi ?

- Je descends dans la salle des Quatre Maisons, s'exclama Neville. Je vais voir si Luna est revenue de son cours.

Harry était déjà à la porte.

- Et moi je vais voir Hagrid, il n'allait pas très bien avant-hier et je ne suis pas allé le voir depuis.

Il se tourna légèrement vers Ellen.

- Il avait l'air d'aller bien, cet après midi… dit-elle. Du moins pas plus siphonné que d'ordinaire…

Harry savait pertinemment qu'elle le défiait encore. Elle avait un don pour réveiller en lui tout un tas de sentiments contradictoires. Depuis l'après-midi, il était très en colère contre elle et pourtant, il n'avait cessé de songer à elle. Il lui en voulait encore pour l'avoir embarrassé devant une partie de l'école, et pourtant, il n'arrêtait pas de penser à ce baiser. Il retrouvait la McGregor qui l'exaspérait tant l'année précédente. Et pourtant quand ils étaient seuls… Elle était différente. Il ne savait laquelle des deux il préférait.

- Sans doute, répondit-il à sa remarque caustique. Mais je suis sûr qu'il apprécierait une visite. Après tout, les amis, c'est fait pour ça non ? Pour être auprès de ceux qui ont besoin d'être soutenus…

Il s'adressa à Ginny :

- Tu viens avec moi ?

Ginny hésita. Elle lança un œil indécis à Ellie, chercha un secours vers Neville qui secoua la tête discrètement.

- Heu… fit-elle. Non… J'ai assez vu Hagrid comme ça aujourd'hui… Je… Je serais dans la salle des Gryffondor… Au cas où Fred et George appelleraient ! ajouta-t-elle en se sauvant par la porte entrouverte, sous un regard désapprobateur de son frère.

Hermione fit signe à Ron de la suivre et conseilla à Ellie de monter voir Madame Pomfresh avant que le dos de sa main ne se retrouvât à vif. Neville se glissa vivement entre Harry et Ellen. La jeune fille se mit à rire.

- C'est une impression ou aucun d'entre eux n'a envie de se retrouver seul avec nous ?

Harry réprima un sourire. Il doutait cependant que ce fût pour les laisser en un tendre tête à tête.

- Mais on dirait que Granger a repris ses esprits… Weasley n'a pas fini de lui tourner autour ! Comment peut-elle le supporter !

- Peut-être parce qu'elle l'aime et qu'elle sait qu'il n'agit que pour son bien… répliqua Harry sur un ton un peu aigre.

Il désigna la main d'Ellen.

- Elle a raison, tu sais. Tu devrais montrer cela à Madame Pomfresh avant que cela n'empire.

Elle cacha sa main dans son dos puis s'approcha de lui vivement.

- Harry, commença-t-elle brutalement. Je crois que nous faisons une erreur…

Une seconde, interminable, Harry sentit un froid de Détraqueur s'emparer de son cœur et de son esprit. Des mots lui vinrent à la tête. Il fut heureux de n'avoir pu ouvrir la bouche quand elle continua :

- je crois que nous nous méprenons sur Nott et que nous devrions…

Le regard du jeune homme lui fit ravaler les paroles qu'elle avait sur les lèvres.

- De toutes façons, tu n'en feras qu'à ta tête, laissa-t-il tomber froidement.

Il referma la porte sur lui et appuya son dos contre elle, comme pour reprendre son souffle. C'était aussi difficile d'être fâché contre Ellen que de la savoir en première ligne. Mais il n'était pas Ron. Et elle n'était pas Hermione, qui levait les yeux au ciel mais qui en fait adorait qu'on prît tant de peine pour elle. Non, il n'était pas Ron. Il ne ridiculiserait pas à la supplier pour qu'elle renonçât à ses projets. Ils connaissaient les risques, aussi bien l'un que l'autre. Il les avait acceptés. Il les avait accepté la veille, au moment même où il l'avait désignée comme Fou dans cette partie de cinglés. Il les avait acceptés le jour où il l'avait embrassée pour la première fois sur le banc des jardins de Dame Agnès.

Il quitta la place quand il sentit tourner la poignée dans sa main. Il réalisa qu'il ne l'avait lâchée encore. Il résista à l'élan impérieux qui le portait à rentrer dans le laboratoire pour tenter d'effacer ses paroles acerbes et ses mouvements d'humeur. Il s'éloigna rapidement tandis qu'il sentait dans son dos le regard d'Ellen qui l'observait.

Dans la salle commune de Gryffondor, il fut assailli par une délégation du Club de duel menée par Colin Crivey. Il n'avait pas l'esprit à écouter des doléances. Il crut comprendre qu'eux aussi avaient leur mot à dire concernant les méthodes à appliquer. Il leva les mains pour faire taire Colin, ce qui n'était pas une mince affaire.

- Colin ! finit-il par crier. Ça va ! J'ai compris ! Réunion de tous les groupes – Oui ! Dawson ! Les Deuxième Année sont comprises dans TOUS les groupes !- ce soir…

- Dans la salle habituelle ? demanda Colin, un large sourire aux lèvres.

- Oui… grogna Harry. Heu… Non ! corrigea-t-il aussitôt. Il n'y aura pas assez de place pour tout le monde… Dans la salle des Quatre Maisons ! Fais passer le mot, Colin s'il te plait… Ha ! et puisque que la séance va tourner à la conférence de presse… Fais donc un tour des questions, veux-tu… Tu les soumettras à Hermione… Tu connais Justin Finch-Fletchey ? Préviens-le des changements en premier lieu.

Ce fut un Colin bondissant de bonheur qui sortit un calepin et un crayon pour prendre en notes toutes les questions qui fusaient déjà.

Harry courut jusqu'à sa chambre. Il se précipita vers le lit de Ron sous le regard éberlué de Dean qui dessinait, assis en tailleur sur le sien.

Le jeune Potter ouvrit la table de chevet de son ami et renversa le tiroir sur la couverture sans trouver ce qu'il cherchait. Il rangea tout aussi fébrilement les objets épars et remit le tiroir à sa place. Il se dirigea à grands pas vers son armoire, en sortit sa trousse de toilette, se saisit du miroir qu'il essuya sur sa robe de sorcier, jeta un coup d'œil à Dean qui l'observait avec la plus grande des perplexités.

- T'as pas intérêt à parler de ça, Dean… Ou je serais obligé de te lancer un sortilège d'oubliettes !

- Tu veux que je sorte ? proposa son camarade.

- Non, finit par répondre Harry. Ce n'est pas un secret d'Etat.

Il plongea son regard dans celui de son reflet et dit clairement :

- Ronald Weasley…

Il y eu quelques longues secondes inquiètes puis le visage stupéfait de Ron apparut dans le petit miroir.

- Harry ? Mais… qu'est-ce qui se passe ?

- Rien de grave, s'empressa de répondre Harry. Une chance que tu aies ton miroir sur toi…

Ron rougit un peu.

- En fait, depuis que Pettigrew a failli te dévaliser… je l'ai toujours sur moi… Tu voulais quoi ?

- Hermione est avec toi ?

- Nous sommes dans son bureau. Pourquoi ?

- Changement de programme. La séance du club de Duels aura lieu ce soir dans la salle des Quatre Maisons. Colin va venir trouver Hermione avec une liste de questions longues comme le bras. Il faudra qu'elle les trie. Que Justin y jette un coup d'œil aussi… D'accord ?

- D'accord, fit Ron en soupirant. C'est tout ?

Harry retint un sourire :

- Oui. Heu… Ron ? J'espère que je n'ai rien interrompu…

Ron haussa les épaules et l'eau du miroir se troubla.

- Pratique ! fit Dean sur un ton désinvolte.

- Ouais… fit Harry sur un soupir amer.

Il prit un mouchoir dans un tiroir et en entoura le miroir avant de le mettre dans la poche de sa robe de sorcier. Puisque Ron avait le sien sur lui, autant en faire autant.

Harry s'approcha de Dean :

- Tu as entendu ? Ce soir pas d'entraînement, on va parler de ce qui a manqué à chacun d'entre nous pour faire face aux Salamandres efficacement… Dans la salle du rez-de-chaussée. Tu viendras ?

- Bien sûr, fit Dean. Si je suis encore vivant, c'est grâce à l'AD, tu sais… Je ne vais pas l'abandonner ainsi… Tu peux compter sur moi…

Il reprit lentement le dessin qu'il avait posé près de lui. Harry laissa tomber les yeux dessus. Il sourit.

- C'est Parvati ? demanda-t-il.

Dessinée au fusain, la scène représentait une jeune fille assise devant l'âtre d'une cheminée allumée.

Timidement, Dean tendit l'esquisse à Harry.

- Elle faisait fondre du chocolat, dit-il doucement.

Il frotta ses yeux de la paume de ses mains et soupira.

- Il fallait que je dessine quelque chose, Harry. J'ai cru que je ne pourrais jamais m'y remettre. J'ai les mains qui tremblent depuis hier. C'est à peine si j'ai pu prendre les cours aujourd'hui. J'arrête pas de penser à ce couloir glacé… C'est pire qu'un Epouvantard… J'ai l'esprit vide et je n'arrive plus à dessiner…

Harry lui rendit son dessin en souriant :

- Sauf Parvati… fit-il remarquer.

- Sauf ce qui concerne la salle sur demande où nous nous sommes réfugiés. Elle aussi elle ne pense qu'aux Détraqueurs ; elle me l'a dit. Elle a fait des rêves terribles cette nuit.

- Ça va passer… murmura Harry qui ne savait que dire.

Il n'osait quitter la chambre ainsi, de peur d'avoir l'air de prendre la fuite.

- Tu vas lui donner le portrait ? se décida-t-il à demander pour briser le silence.

- Oh non ! Je n'oserai pas… Et puis, elle trouverait ridicule un dessin moldu non ? Et je ne maîtrise pas encore le sortilège d'animation des images qu'Hermione m'a dégoté à la bibliothèque… Et puis, il n'est pas terrible ce dessin… Il est raté, j'ai la main qui tremble…

Harry ne put s'empêcher de rire. Il aimerait rater ses dessins ainsi que Dean le faisait… Le jeune Thomas rougit un peu. Il reprit son crayon et en deux traits termina le portrait de Parvati.

- Hé Harry ! fit-il comme son ami s'avançait vers la porte. Si jamais on devait nous renvoyer chez nous… je veux dire : si on nous chassait du monde des sorciers…

Harry perçut le frisson qui fit trembler Dean.

- Qu'est-ce qu'on deviendrait ?

Un long moment s'écoula dans le silence. Retourner vivre chez les moldus ? C'était une option à laquelle Harry n'avait jamais pensé encore. Mais il savait bien que Dean ne faisait pas référence à un choix librement consenti. Et dans ce cas là… la question ne se posait pas vraiment pour Harry Potter…

- Je n'y ai jamais vraiment réfléchi… murmura le jeune homme.

Il se força à sourire.

- Mais toi et Seam vous pourrez toujours monter un numéro de magiciens comiques...

Un instant surpris, Dean se mit à rire.

- Dean l'Enchanteur et Seamus le Merveilleux ! s'exclama-t-il. On ferait un malheur, tu as raison !

Il sourit à Harry avec une confiance qui émut le jeune homme.

- Je vais voir Hagrid… dit ce dernier alors que son camarade ne lui demandait rien.

Harry saisit son manteau et quitta très vite la chambre. Il traversa la salle commune à grands pas. S'il marchait vite, peut-être que les questions que venait de faire naître Dean s'effacerait de son esprit. Mais ces mots ne lâchaient pas ses pensées : Et après ? Après, il verrait… Et partout dans les couloirs, sur les paliers, dans le Hall les voix de ses camarades d'école reprenaient : et après ? Toutes les voix , tous les tons : et après… le repas ? et après-demain ? Et après tout pourquoi pas ? et après le match ? après… après… après…

Harry se retrouva sur le parvis du château, dans le vent glacé. Les étoiles étaient des pointes vives qui scintillaient dans le ciel. Les Centaures devaient être à la fête ce soir ! Il faisait déjà sombre. La nuit tombait de plus en plus tôt. Jusqu'à Noël… où les jours lentement s'allongeraient imperceptiblement… Hagrid. Il était sorti pour aller voir Hagrid. Oui, il devait aller voir Hagrid. Lui demander comment il allait. Lui parler de sa baguette aussi. Et lui reprocher de lui avoir fait des cachotteries… ha oui… ne pas oublier de demander des nouvelles de Graup, non plus…

Il parvenait à la haie qui bordait le jardin du garde-chasse. Il entendit du bruit derrière lui. Des pas rapides qui venaient vers lui. Il brandit sa baguette.

- Ellen ? soupira-t-il avec soulagement. Tu m'as fait une de ces peurs…

- Harry ? Mais… tu arrives ou tu repars ?

- J'allai chez Hagrid… Tu le sais bien d'ailleurs…

- Je croyais que tu y serais déjà depuis un moment…

- Tu voulais me voir ?

- Non ! Je vais voir le professeur Hagrid…

Elle fit un geste et Harry s'aperçut qu'elle tenait un livre contre sa poitrine. Il ne sut s'il devait se sentir déçu ou au contraire ne rien croire de ce qu'elle venait de dire. Et il ne se décidait pas à avancer. Le silence dura une longue minute. Ellen le rompit d'un soupir.

- C'était exactement au même endroit.

Un silence étonné.

- C'est exactement à cet endroit précis que tu m'as donné un brin de bruyère il y a une quinzaine de jours…

- Oui, le soir où nous avons suivi Goyle dans la Forêt Interdite…et où j'ai suivi Rogue dans la Cabane Interdite…

- Et où on a récolté notre retenue !

Ils se mirent à rire ensemble. Harry remarqua qu'elle semblait aussi gênée que lui. C'était une sensation bizarre. Le rappel de ces évènements faisait battre son cœur d'une manière étrange. Quinze jours seulement s'étaient écoulés… il lui semblait que c'était dans une autre vie.

- Tu sais… reprit Ellen la voix tremblante de froid. J'ai cru que tu allais te décider, à ce moment là… Et Goyle a surgi de la nuit…

- Oui…

Harry regardait les mains d'Ellen sur le livre qu'elle serait contre elle. Il se sentait aussi embarrassé que ce jour-là. Ensuite, il y avait eu la mort de Maugrey et Malefoy, l'intrusion de Pettigrew dans son dortoir, la prophétie dans la Gazette… et le baiser sur le banc de Dame Agnes. Celui de l'après-midi devant les serres s'imposa alors à son esprit. Un reste de colère s'agita en lui. Elle avait grandi en lui tout au long de cette après midi, chaque fois qu'Isadora s'adressait à lui sur un ton sec et affecté ; chaque fois qu'il croisait les sourires entendus de ses camarades. Et Dawson était allée clamer, juste au milieu du couloir du rez-de-chaussée, entre le pas de la porte de la salle des Quatre Maisons et le seuil de la salle des professeurs, que Harry Potter embrassait des Serpentard devant les serres de Madame Chourave ! Il l'aurait étranglée sur place cette petite… cette petite… peste de Dawson. Surtout quand McGonagall avait froncé les sourcils d'un air sévère alors qu'elle le croisait tandis qu'il attendait Ellen dans le corridor. Et il savait pertinemment que se défendre en prétendant que c'était McGregor qui l'avait embrassé et non le contraire ne serait guère une circonstance atténuante pour l'intraitable directrice des Gryffondor.

Mais cette colère n'avait pas tenu devant le sourire et les yeux pétillants de malice de la jeune fille. Du moins s'était-elle effacée, pour mieux revenir lors du conseil de guerre. Il devait avouer que les manières cavalières d'Ellie n'étaient pas les seules raisons de son ressentiment. L'obstination d'Ellen à jouer les Mata Hari le contrariait fortement. Et son insistance à vouloir pousser Nott à dévoiler son jeu le dérangeait au plus haut point…

Il s'aperçut qu'elle s'était rapprochée de lui.

- Je vois bien que tu es fâché… et je ne sais pas si c'est à cause de cet après midi ou parce que je me suis opposée à toi devant tes amis. Et tu es différent depuis ce matin… Je veux dire que lorsque nous avons quitté la salle du petit déjeuner, tu étais plein d'entrain… Nous avons monté quelques marches du grand escalier et… plouf… te revoilà plongé dans de sombres pensées… préoccupé et à nouveau réfractaire à me voir entrer dans votre partie d'échec… C'est pourtant toi qui m'as proposé d'y avoir une place, et c'est toi qui as prétendu avoir pris des décisions importantes. Serais-tu en train de faire marche arrière ? Regrettes-tu les choix que tu as faits ?

Il sembla à Harry qu'elle prenait une inspiration difficile.

- Regrettes-tu… ces quinze jours de notre vie ?

Et comme pour l'empêcher de répondre à cette question, elle reprit très vite :

- Je sais que je ne suis pas toujours facile et que je n'aurais pas dû nous donner en spectacle ainsi devant tout le monde… Je ne voulais pas t'embarrasser. Je voulais… Je voulais… Cette fille a le don de me mettre hors de moi…

- C'est stupide, murmura Harry.

- Je sais, je n'y peux rien. Rien que l'idée que tu étais à côté d'elle durant deux heures… je la déteste !

Harry se mit à rire doucement, son front contre celui d'Ellen.

- Hé bien, je crois que c'est réciproque… chuchota-t-il.

Il voulut l'embrasser, mais elle le retint de ses doigts sur ses lèvres, sans lever la tête vers lui.

- Avant que tu me dises que tu me pardonnes… -Elle sentit le sourire du jeune homme sous ses doigts- Je n'ai pas terminé…

Elle soupira profondément et s'éloigna un peu.

- Je voudrais n'avoir à parler avec toi que de ton dernier match de Quidditch et du moyen que nous aurions trouvé pour avoir un peu d'intimité dans ce fichus château pourvu d'yeux et d'oreilles à chaque pan de murs ! je voudrais que la guerre ne soit qu'une idée floue et lointaine, mais ce n'est pas le cas… Je n'aime pas être fâchée avec toi. Mais je n'ai pas l'intention de laisser tomber avec Nott…

- Il ne marchera jamais avec nous, trancha Harry très sec.

- Je le sais.

- Et il est trop malin pour ne pas savoir que tu veux te servir de lui…continua Harry avec un sourire ironique.

- Je le sais aussi… Mais nous, nous serons plus malin encore en lui laissant croire qu'il peut se servir de moi…

Harry secoua la tête. Elle revint vers ses bras. Il sentait le Bestiaire Fantastique de Sixième Année s'appuyer sur son estomac.

- Que tu sois d'accord ou pas je mènerai mon enquête, reprit Ellen. Je saurai ce qu'il nous cache. Je n'ai pas l'intention de me disputer encore avec toi à ce sujet. Alors, il faut que tu me dises : veux-tu revenir sur tes décisions ? Veux-tu effacer ces quinze jours ? Faire comme s'ils n'avaient jamais existé ?

- On ne revient pas en arrière, soupira Harry à son tour.

Il entoura la jeune fille de ses bras.

- Non, je ne reviens pas sur mes décisions et je ne veux pas renoncer à toi.

- Alors dis-le moi, pour la dernière fois.

- Quoi ?

- Ce que tu as à me dire à propos de Nott et de ma mission dans les cachots…

Elle leva la tête vers Harry. La lumière de la lune se reflétait dans ses yeux.

- Je n'ai aucune confiance en Nott, dit Harry presque malgré lui. Je veux que tu me promettes d'être prudente et d'aller trouver Algie Londubat au moindre doute…

Elle lui sourit. Manifestement, c'était ce qu'elle s'attendait à entendre de sa part.

- Je m'entourerai de toutes les précautions possibles et imaginables… affirma-t-elle solennellement. Je n'ai aucune intention de laisser ma peau dans cette aventure. Enfin… pas plus que je n'en ai déjà donné ! Et je vais essayer de me raisonner la prochaine fois que je verrai Isadora Marchinson se ruer sur toi…

- C'est quand même toi qui m'as demandé de me montrer aimable avec elle, je te rappelle ! se moqua Harry, flatté malgré tout de cette jalousie intempestive et totalement déplacée. Et pas plus tard que ce matin même.

- Je t'ai seulement dit de ne pas te montrer grossier avec elle… Ce serait dommage que tu perdes ton auréole, Saint Potter…

- C'est pour cela que tu acceptes de sacrifier la tienne… railla le jeune homme.

Le sourire d'Ellen lui fit craindre d'avoir laissé échapper une bêtise.

- Moi ? Mais je n'ai jamais eu d'auréole… Tu oublies que je suis une Serpentard dans l'âme...

- Aucun risque… répondit Harry dans un nouveau soupir.

Il passa son bras autour des épaules de la jeune fille et la ramena sur le chemin des jardins.

- Tu devrais rentrer, conseilla-t-il. Tu es gelée, tu vas attraper mal.

- Je t'ai dit que je devais voir le Professeur Hagrid.

Harry se mit à rire.

- Voyons Ellen…

- Tu ne me crois pas ? Tu t'imagines que je suis venue t'attendre ici pour te faire des excuses parce que je me sens coupable de t'avoir embarrassé cet après midi ? Ce que tu peux être suffisant, Potter !

Elle dégagea son épaule de l'étreinte du bras d'Harry et lui fit face.

- Tout d'abord, ce n'étaient pas des excuses, c'était une mise au point ! Ensuite, j'ai adoré t'embarrasser ainsi, et je sais que tu as aimé aussi être embarrassé de cette manière ! Et pour finir, je ne t'attendais pas impatiemment ! J'ai juste choisi le moment où je savais que tu serais chez Hagrid pour aller lui demander des explications sur le cours de cet après midi…

Harry se mordit l'intérieur de la joue. Ce qu'elle pouvait être agaçante… Il la rattrapa sur le sentier qui menait vers la cabane.

- Des explications sur le cours de cet après-midi… répéta-t-il dubitatif.

- Parfaitement ! asséna Ellie. Je n'ai pas été très attentive à ce qu'il racontait… Je l'avoue, j'étais plus intéressée par ce qui pouvait bien se passer dans la serre n°4 que par les blessures d'un Sombral… Il a fallu que le professeur Hagrid se souvienne justement à la fin de ce cours qu'il devait avoir des notes pour la fin du trimestre et qu'il nous donne un devoir à faire sur le cours d'aujourd'hui… Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche que les Sombrals soient immunisés contre les blessures de Gerbilloises ? La moitié de la classe ne les voit pas et l'autre est terrorisée !

Elle se tourna vers Harry qui s'était arrêté sur le chemin.

- Tu vois les Sombrals ? demanda-t-il atterré.

- Et alors ?

- Mais depuis quand ?

- Qu'est-ce que ça peut faire ?

- Tu ne me l'avais jamais dit… Je t'en ai parlé plusieurs fois et tu n'as rien dit…ni laissé croire…

- Tu avais l'air si heureux de savoir quelque chose que je paraissais ignorer… ironisa Ellie.

Il avança rapidement vers elle et marcha à sa hauteur.

- Depuis quand les vois-tu ? demanda-t-il à voix basse.

Elle ne répondit pas immédiatement. Ils arrivaient près de la maisonnette. La lumière filtrait par la fenêtre sale. Harry s'arrêta sur la marche de la porte. La voix tremblante d'Ellen retint sa main qui s'avançait pour toquer.

- Depuis le soir du trente et un décembre dernier…

Harry se mordit les lèvres. Il avait oublié. Il avait oublié que les McGregor avaient été attaqués chez eux durant le réveillon de la nouvelle année.

- Ils sont arrivés alors que nous allions nous mettre à table, continua Ellen. J'ai sorti ma baguette mais Quentin m'a fait plonger sous la table… Comme si j'étais incapable de me défendre… Ensuite il y a eu d'autres personnes qui ont transplané… du moins je crois, je ne voyais rien que des pieds et des bas de robes noires… Je n'arrivais pas à reconnaître les voix… Et il est tombé au sol, presque sous la table où je me trouvais. C'était un homme noir, chauve, avec une boucle d'oreille. Il m'a regardée et il m'a sourit. Il a dit : N'aie pas peur… et il est mort.

- Kingsley… murmura Harry, la gorge serrée.

- Comment ?

- C'était Kingsley Shacklebolt, répéta Harry dans un souffle. Un auror du Ministère et un membre de l'Ordre…

- Je ne sais pas…

Dans un geste doux, Harry prit la main d'Ellen qui tremblait. Elle était glacée. Ellie reprit dans un murmure :

- Je ne sais pas qui il était… Ce que je sais, c'est que son visage m'a longtemps hanté. Il était en train de mourir et ses derniers mots ont été pour moi…

- Tu devais être très effrayée… voulut lui sourire Harry.

- Je n'étais pas effrayée ! répondit Ellen d'une voix ferme. J'étais… terrorisée. J'avais ma baguette à la main, mais je ne pouvais rien faire. Et je me suis jurée que jamais plus cela n'arriverait…

Harry serra un peu plus les doigts de la jeune fille entre les siens.

- C'est la raison pour laquelle tu es venue au club de Duels ? demanda-t-il. Pour ne plus avoir à te cacher pendant que les autres se battent ?

Elle hocha la tête.

- C'est l'une des raisons en effet…

Harry se rapprocha un peu plus près d'elle. Après tout, elle ne demandait rien de plus que ce qu'il demandait pour lui-même.

Elle n'était pas de ceux qu'on contraignait. Elle n'était pas de ceux qui reniaient leurs convictions, fût-ce par opportunisme, ou par amour. Et il comprit, tout au fond de lui, qu'elle n'était pas différente de lui sur ce point-là. La détermination de la jeune fille conforta la sienne. Les derniers doutes qui s'agitaient encore en lui s'effacèrent lorsqu'elle leva son visage vers le sien.

- L'une des raisons… répéta-t-il sur un ton léger qui le surprit lui-même. Et qu'elles sont les autres ?

Ellie plongea son regard dans le sien. Il sourit déjà, anticipant sa réponse.

- Tu as vraiment de très beaux yeux, Potter…

Elle se haussa légèrement sur la pointe des pieds et embrassa les lèvres d'Harry.

- Et je voudrais que tu ne les poses sur aucune autre que moi, ajouta-t-elle dans un chuchotement.

Puis elle cacha son visage contre le manteau du jeune homme. Un jappement à la porte de la cabane du Gardien des Lieux et des Clefs empêcha Harry de faire un quelconque commentaire… Il en fut heureux d'ailleurs, car il était incapable de parler. Il frappa à la porte, pour se donner le temps de se remettre et appela d'une voix forte qui masquait son trouble.

- Hagrid ? Pouvons-nous entrer ?

Le visage hirsute du demi géant apparut à la fenêtre, le nez écrasé sur la vitre crasseuse. Il fit un signe aux jeunes gens et Harry tourna la poignée de la porte. Ils entrèrent dans la chaleur de la chaumière avec satisfaction. Crockdur leva à peine la tête et remua la queue, par politesse, sans même daigner quitter sa place près du feu. Le chien jeta un regard fatigué à Titan qui faisait la fête à Harry et Ellie, avant de se désintéresser totalement des arrivants. Hagrid quitta la fenêtre pour accueillir ses hôtes.

- Hahem ! fit-il. C'est gentil de venir me voir à cette heure… Ça va Harry ? Tu… hum… tu te remets de cette attaque des Détraqueurs ?

Harry poussa Ellie en avant.

- Nous en parlerons dans un instant, Hagrid, dit-il en souriant. McGregor a d'abord quelques questions à vous poser sur votre cours de cet après-midi… Vous savez ce que Dumbledore a dit le jour de la rentrée : les études avant tout, n'est-ce pas…

Hagrid se mit à rire :

- C'est surtout le professeur McGonagall qui a prétendu cela… Ha ! Minerva ! Toujours le nez dans un bouquin ! Enfin… sauf quand elle était sur son balai… Alors ? Qu'est-ce que tu n'as pas compris ?

Il sourit à Ellen d'un air qu'il voulait professoral mais qui n'était que béat. Il était ravi qu'on vînt lui demander des précisions sur ses cours.

Ellen ouvrit calmement son Bestiaire à la page sur les Sombrals, un œil sombre sur Hagrid.

- J'ai parfaitement compris votre cours, Professeur, corrigea-t-elle. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi dans ce livre il est écrit qu'on ne pouvait domestiquer les Sombrals alors que vous les attelez régulièrement aux diligences pour conduire les élèves à Pré-au-Lard ?

- Tu n'as donc pas écouté ce que j'ai dit ? s'étonna Hagrid.

Harry se détourna pour éviter le regard furibond de la jeune fille.

- J'ai dit que les Sombrals, effectivement n'étaient pas des animaux faciles à domestiquer… Mais que lorsqu'on arrivait à établir une relation de confiance avec eux, on pouvait leur demander de nous servir de guide. Ils ne s'attaquent jamais aux vivants et se cachent la plupart du temps… C'est pour cela qu'il est difficile de les approcher… Et c'est une chance d'en apercevoir un…

- Vous trouvez ? ne put s'empêcher d'ironiser la préfète de Serpentard. Certaines personnes au contraire pensent que ce sont des animaux de très mauvais augure…

Hagrid leva les épaules avec mépris.

- Ceux-là n'y connaissent pas grand-chose ! Ce sont des créatures très douces et magnifiques. Ce n'est pas leur faute s'ils flairent le sang et la mort… Ils sont faits comme ça, c'est tout…

Le demi géant pencha la tête sur le côté.

- Tu n'as vraiment rien écouté de ce que j'ai dit ! C'est exactement la conversation que j'ai eue avec Ginny Weasley… Elle fait partie des gens qui prétendent que les Sombrals portent malheur…

Harry se retourna, très surpris.

- Mais Ginny n'est pas superstitieuse ! s'exclama-t-il.!

- Du moins pas tant que cela, tempéra Ellie McGregor.

- Elle dit que les Sombrals sont des créatures maudites qui portent la mort avec elles, affirma Hagrid, fort chagriné. Car c'est sur le dos d'un Sombral que vous êtes allés au Ministère, il y a deux ans, et que sans eux… rien ne serait arrivé… enfin… Sirius et tout…

Hagrid se mit à toussoter. Harry pâlit un peu. Hagrid revint vers la cheminée. Il jeta dans le feu une brassée d'herbe.

- Je les brûle ! fit Hagrid. Parce que j'en avais ramassé pour le Professeur Rogue, mais maintenant… il n'en a plus besoin, le pauvre. Et puisque que Remus…

Il s'interrompit une fois de plus, livide… et jeta le reste des herbes en une seule fois. Le feu crépita, l'âtre s'embrasa dans une gerbe d'étincelles grésillantes… Titan ramena une balle en cuir grossièrement cousue aux pieds d'Harry. Un peu éperdu, celui-ci demanda, en désespoir de cause :

- Je croyais que vous deviez amener Titan à Graup… Il ne lui est rien arrivé…

- Non… non… les détraqueurs ne l'ont pas inquiété… Ahem… mais j'ai… hum… eu peur que Titan s'ennuie… Il a l'habitude avec Crockdur, tu comprends… alors j'ai préféré le ramener avec moi…

Ellie McGregor leva la tête vers le professeur de Soins aux Créatures Magiques. Harry regardait Hagrid d'un air de doute. Le géant se tourna vers le feu.

- Hum ! Hum ! fit-il comme s'il était incommodé par la fumée qui se dégageait de la cheminée.

- Vous avez eu peur que Graup ne l'écrase par mégarde plutôt, Hagrid ! fit Harry sévèrement, mais soulagé pour le pauvre chiot.

- Ho non ! fit Hagrid… En fait… Hum… en fait…

- Ne me dites pas que c'est votre… frère qui a eu peur de lui, railla Ellie McGregor en refermant son livre.

Hagrid jeta une nouvelle poignée d'herbes séchées et l'odeur un peu âcre qu'elles dégageaient emplit la pièce. Il ne répondit pas. Harry secoua la tête, désabusé. Ellie était prête à laisser échapper quelque remarque caustique. Il lui fit signe de ne rien dire. Hagrid quittait déjà la cheminée pour revenir vers la table. Il posa ses grandes mains sur le livre de cours d'Ellen.

- Alors comme ça… toussota-t-il. Alors comme ça tu veux te consacrer à l'étude des Créatures Magiques ?

Il fit un sourire engageant à la jeune fille.

- Moi ? Qui vous a raconté cela ? demanda Ellen, goguenarde. Est-ce toi, Harry… ?

- Non ! Non ! s'empressa de répondre Hagrid. C'est parce que je me demandais pourquoi tu avais pris les Soins aux Créatures Magiques… Parce qu'en général les Serpentard, c'est pas la matière qu'ils choisissent…

- Hagrid… commença Harry.

Le professeur leva vers le jeune homme un regard paniqué.

- Je crois que je devrais me taire pour ce soir, hein ? Les enfants ?

- Mais non… mais non ! reprit Ellie sur un ton qui signifiait tout le contraire. Harry voulait simplement vous rappeler que mon père possède le plus grand et le plus réputé des Haras de Grande Bretagne… et que c'est moi qui vais en hériter… Je crois que la moindre des choses est que je suive quelques cours de panseuse afin de savoir de quoi il retourne… bien que les soins des chevaux ailés ne me soient pas inconnus…

- Ho ! c'est juste ! soupira Hagrid avec soulagement.

Il leur montra les chaises.

- Asseyez-vous donc… On a le temps encore avant le repas… Dumbledore veut que tout le monde assiste au repas ce soir… Il a une annonce à faire. Vous saviez qu'il avait été question de fermer Poudlard et de renvoyer tout le monde dans ses foyers… ? Mais le Professeur Dumbledore ne s'est pas laissé faire, pas vrai…

Il se racla la gorge, très gêné. Harry eut pitié de lui. Il sentait confusément qu'Hagrid n'avait pas envie de se retrouver seul. Pourtant il craignait de laisser échapper encore quelque parole malheureuse. Hagrid avait un air de chien battu et il tapotait sur le livre d'Ellen avec nervosité. Harry tendit la main vers le grimoire alors que son amie s'installait à la table.

- Alors ? fit le garçon… Vous nous aviez caché que vous aviez une nouvelle baguette, Hagrid…

Il profita que le demi géant lâcha le livre pour le ramener vers lui. Hagrid venait de sortir de sa poche la dite baguette qu'il brandissait fièrement.

- Bois de Tilleul et crin de Licorne ! annonça-t-il, radieux. Quand j'ai reçu ma lettre j'en ai presque pleuré ! Cela fait si longtemps que j'attends ce moment… Bien sûr, cela ne change pas grand-chose… hein… mais quand même… je ne serais plus obligé de trimballer mon parapluie par tous les temps…

Il fit un clin d'œil entendu à Harry qui se mordit les lèvres pour ne pas rire. Et tandis que le brave garde forestier faisait l'article de sa baguette à Ellie, il se plongea dans la contemplation attentive de la couverture de cuir de l'édition de luxe du Bestiaire Magique, Connaissance des Créatures et des Soins qu'elles nécessitent, volume Deuxième, de Norbert Dragonneau et Elsa Vahallé.

Hagrid racontait à Ellen comment sa première baguette avait été brisée, et comment Harry, grâce à ses exploits dans la Chambre des Secrets, avait enfin fait éclater la vérité. Comment il avait été innocenté de toutes les accusations qui salissaient sa réputation et réhabilité par Dumbledore d'abord qui lui avait offert ce poste de professeur et par le Ministère à présent. Il regardait sa baguette avec tendresse, et prenait Ellen à témoin. Grâce à Harry, à Dumbledore et au Ministre de la Magie, il était le plus heureux des hommes, affirmait-il des larmes pleins les yeux.

Ellen l'écoutait poliment, tout en jetant des regards désespérés vers Harry, qui évitait de la regarder. Il feuilletait le livre, les joues rouges à force de retenir un sourire qu'il avait du mal à empêcher de s'afficher sur son visage. Il éprouvait pour le vieil homme beaucoup d'affection. Et sa joie enfantine lui faisait chaud au cœur. Il se serait volontiers mis à rire avec lui, alors que le professeur de Soins aux Créatures Magiques montrait à Ellen les sortilèges qu'il avait répétés et répétés encore durant ces semaines trop courtes.

- Remus disait que je faisais des progrès ! affirma-t-il avec une pointe de nostalgie. Mais je sais bien qu'il voulait simplement ne pas me faire de peine…

Le silence retomba sur la pièce brutalement, juste au moment où Harry ouvrait la page des Chevaux Ailés. Mais Ellen déjà refermait le livre sur les doigts du jeune homme. Il était temps de rejoindre le château. Le repas n'allait pas tarder à être servi et elle ne tenait pas à arriver en retard, même accompagnée d'un professeur. Elle ramena le livre vers elle.

Harry cependant avait eu le temps d'apercevoir, écrasé entre les pages, un brin de bruyère séchée.

Hagrid était déjà à la porte, enveloppé dans sa pelisse, et nouait un cache-nez de laine grossière sur sa bouche. Il fit sortir les jeunes gens, tout en assurant à ses chiens qu'il revenait bientôt. Le vent s'était levé, glacial, et sifflait entre les arbres de l'orée de la Forêt Interdite. Ellen resserra ses bras contre elle, sur son livre, pour avoir moins froid. Harry retira son écharpe de ses épaules et la passa autour du cou de la jeune fille. Il releva son propre col sans rien dire.

- Oui… fit Hagrid en enfonçant ses larges mains dans les non moins larges poches de son manteau. Le vent tourne. Demain il fera froid mais il fera beau…

Il fixait Ellen et l'écharpe d'Harry autour de son cou. Puis il ajouta.

- Faut toujours avoir son écharpe avec soi par le temps qu'il fait…

Il prit le chemin du château et les jeunes gens le suivirent en silence.


RAR : chapitre 152 et 153

Kathy Magda : J'suis dégoutée, je t'avais écrit une big review pour le dernier chapitre et je la retrouve pas , je comprend rien, j'espères que tu auras celle-ci. Je me disais aussi… il me semblait bien avoir vu passer dans mes alertes une question sur la manière de laisser le champ libre à Malefoy et je ne l'ai pas retrouvée dans les reviewes postées… En fait, ils ne sont apparus que ce soir… Bizarre… vous avez dit bizarre…
Le moins qu'on puisse dire c'est que l'appat est en place mais Drago ne va-t-il pas trouver ça louche d'avoir tout d'un coup la liberté (presque) totale d'agir ? Il ne s'agit pas de lui laisser une liberté totale, mais de ne pas empêcher ses initiatives… de lui laisser croire qu'il a réussi à tromper l'adversaire… Sinon, bien sûr qu'il trouverait cela suspect. Il n'est pas totalement stupide, tout de même.
Et pour la préparation de l'école cela veut dire que toute l'école sauf les salamandres vont être mis au courant: pas forcément. C'est une chose que les professeurs mettront en place. Les grandes lignes seront confiées aux préfets, les détails à la préfète en chef et aux professeurs responsables des maisons… mais les salamandres sont ils vraiment tous découvert A priori oui… Malefoy ne leur a pas laissé le choix le soir d'Halloween… et quel jeu joue Nott puisqu'il n'est ni d'un côté ni de l'autre, c'est bien le problème… je suppose qu'il s'arangera pour être du côté des gagnants qui qu'ils soient mais en même temsp il ne semble pas tenir à la violence, alors aurait il vraiment une place chez les mangemorts ? Nott est-il une salamandre ? grande question…
Je vois que Ron et Hermione n'ont pas fini de se disputer, on les reconnais bien là! pouratant Ron a réussi à faire un super compliment, il a "presque" dit qu'il était complètement amoureux, et après avoir discuté avec sa dulciné il rentre de mauvais poils, ils sont vraiment pas croyable ces deux là ! Je ne te le fais pas dire…
" ce n'était pas ainsi qu'il voulait procéder " au moins, il commence à faire le tris des armes à sa disposition, c'est pour bientôt la "rencontre" entre Harry et Voldemort ? Si je te le dis, je manque à ma réputation de maître du suspens… mais non j'ai pas la grosse tête…
" Tu as trouvé un autre moyen ? " et destituer un sorcier de ses pouvoirs, ça doit être possible ? Voldemort sans pouvoir ne serait plus que Tom Jedusor... oui mais Tom Jedusor est déjà un puissant sorcier… Tu parles de son immortalité peut-être…

Mikelkel même si certains chapitres me décoivent, ils ont leurs places Désolée de t'avoir déçue… encore un merci pour tout le tps que tu met a ecrire, en esperant que tu ai toujours le mme plaisir a ecrire, pour notre plus grande joie, J'essaie. Et ce n'est pas toujours facile en ce moment.
achille : La force (d'écrire un peu d'action) tu trouveras, jeune padawan (traduction : je veux plus d'action ! lol). Hum… j'ai déjà répondu…

lolaboop Je me demande quel tournure pourrait prendre la discussion entre Ron et hermione si celle-ci confiait sa tristesse au jeune homme? entre eux, je verrais plutôt un long silence…

Angel's Eyes : Je crois que je suis vraiment à l'ouest avec l'actualité littéraire : LE TOME 6 SORT LE 16? mais pourquoi on ne me dit jamais rien à moi ,(! Et comme par hasard je serai en vacances... Et en plus je parie que ton histoire à toi va se terminer dans le courant du mois de juillet, et je ne serai même pas là pour le dénouement, c'est nul! Tu voudras pas attendre le mois d'aout pour poster le dernier chapitre, une fois que j'aurai lu en bloc tous les chapitres du mois de juillet? COMMENT CA C'EST PAS POSSIBLE? Je n'ai absolument aucune idée de la tournure que prendrons les évènements. Oui le T6 sort en juillet, mais en anglais. Il faudra attendre novembre ou décembre (au moins )pour avoir la version française…
Ha, bah du coup j'ai tout lu d'un seul coup! Quelle conversation étrange! Avec Dumbledore à quoi s'attendre d'autre ?

vestrit : Bon, je voulais te faire un remarque, au niveau des personnes sur qui c'est centrée, par ce que les secrets d'hermione d'abord centrés sur Ron puis maintenant sur HArry... :D Je n'ai jamais dit que c'était une fic centrée sur un seul personnage. C'est une histoire qui se raconte du point de vue de plusieurs personnages. m'enfin bon, ca n'eleve rien en qualité a cette fic qui regorge d'idées, ou tout finit toujours par se rejoindre c'est exactement ce que je voulais dire.

Ayako : Han il a fait tomber la toile d'un venerable ancien directeur d'Hogwart... ça va chercher loin tout ça! Très loin… !
N'empeche que ce chap est stressant ! autant on a envie de voir un peu plus d'action autant on stresse car il risque d'avoir des pertes affectives importantes (pâs les jumeaux ni la ajeur partie des weasley et tonks et Denis et et...) Nan pasqu'on est jamais rodé à ce genre de pertes douloureuses ! (et on ne se remet pas de certaines pertes...) Excuse-moi… j'ai envie de rire là… Au fait tu comptes t'arrêter où dans l'année ? car certaines sources m'ont déclarée que tui n'étais pas encore à une certaine periode de l'année au dernier resecement... (moi j'évite tout spoiler ) Hahahhahha ! je sais de qui vient la fuite !

Kareja : Pas mal la discussion...mais je me demande vraiment de quel coté est nott...selon moi, de celui de harry, il joue les espions, non? Et son père était avec volemort parce qu'il n'avait pas le choix? Non, son père était avec Voldemort parce qu'il partageait ses idées… Cela ne veut pas dire que Nott les partage aussi, mais cela ne signifie pas qu'il ne les partage pas. super l'idée d'utiliser ce pauvre draco à ses dépens...quoique il est souvent plus malin qu'on ne l'imagine! Certainement. Je me réjouis du prochain, juste une chose : tous les chapitres font bien avancer l'histoire, mais je trouve que ca manque un peu d'action...ou de révélation tonitruante...mais je suis sure que tout viendra en tps voulu! Pour l'action, je ne me répèterais pas… pour les révélations tonitruantes… vous n'avez pas eu votre compte ?

Kika : Je sais que ça fait longtemps que j'ai pas envoyer de review et je m'en excuse mais en ce moment je sais plutot occupée avec les exams et tous. Je comprends ça… Enfin je voulais te dire que je suis toujours avec toi et que je te soutien meme si je ne suis plus trés présente. Tu continues à lire, c'est le principal…

noumia : mon dieu tu maltraites Ron ! Il ta rien fait ! lol Qui aime bien châtie bien… Esque bulstrode a été soumis à l'impérium ? Non. peut être que le fait de découvrir que c'était malfoy qu'elle visait l'a sorti du charme.. Pas tout à fait…

samikitty : Le pauvre Neville ! Lui et son crapaud, on sait pas si c'est une histoire d'amour ou autre, lol. Il y avait trop longtemps que Trevor n'avait pas fait des siennes… Et pauvre Harry, quelle charmante après midi il va passer ! Une après midi adorable…

Alixe : Décidément, ce pauvre Harry ne souffle jamais : il angoisse pour la suite de son combat et quand il est aves McGregor, elle le met dans ses situations embarrassantes. C'est la loi des séries. Etonnant ta théorie sur la multiplication des mots d'amour quand on n'est plus très sur de tes sentiments (c'est bience que Ron a voulu dire ?) Oui, c'est bien ce que Ron a voulu dire… C'est ce qu'il ressent en tous cas. Tu réponds à une autre review que tu ne peut pas mettre à la fois plus d'action et de romance. Pourtant il y en a qui mettent beaucoup d'action dans les scènes d'amour, mais là, c'est pas le genre de la maison, lol... hahahahahaha ! Non effectivement…

choucroute! Bienvenue Choucroute ! Ce ne serait point du polynectar que Malefoy aurait utilisé? Du polynectar a été utilisé en effet…

Ayaminne : Isadora espérait reconquérir Harry pour être dans cet étét après un baiser? Non, mais la situation devait être tout aussi embarrassante pour elle…

Sheryne : Bienvenue à toi aussi ! Je vais vraiment regretter mc gregor chez JKR! C'est un personnage tres interessant! Hahahahahaha ! oui, quand je pense qu'à l'origine elle n'était là que pour ramasser Hermione dans les escaliers ! Quand je pense qu'on est tout juste apres hallowin! Tu sais combien de chapitre il reste! Non, pas vraiment, mais moi je m'approche de la fin…
Sheryne : et bien, un chapitre parait atrocement court quand on en a deja avalé une centaine d'affilé avant en tout cas, celui la le paraissait peut etre parce qu'il est un peu plat, mais ca doit venir du fait de sa fonction de transition : c'est sûrement ça…

mate : après la discussion avec dumbi qui laissait entrevoir une dynamique nouvelle, le soufflet est bien vite retombé. cependant, je ne dénigre pas la qualité intrasèque de ce chapitre, et espère en revoir un bientot. C'est la précipitation qui fait rater les soufflés…

lolaboop : J'ai trouvé une nouvelle façon de reviewer qu'est-ce que tu en penses? MDR ! Bon répondons aux question de Lola,sinon elle va faire une crise d'hystérie à Boop : Quelle est cette idée que harry, ellen et nott ont eu à propos de Malfoy? Ils pensent que Bulstrode a reçu un sortilège… raison pour laquelle elle était hagarde et ne savait plus ce qu'elle faisait chez Malefoy…Et quand est-ce que Seamus va enfin devenir un grand garçon? Ca c'est une grande question… Au tour des questions de Boop maintenant : est-ce que le combat entre harry et voldemort ne sera pas au final une quête de la magie noire pour harry? Je sais qu'il ne veut pas entrer en possession de son corps ni de son âme. Mais est-il possible de le battre autrement. Ca aussi c'est une grande question… Je suis désolée que tu es du subir les idioties de ma jumelle. Pas grave, c'est toi qui es à plaindre… J'espère vous retrouver toutes les deux bientôt….

Voldemort : Je suis vraiment très touchée par tes compliments… et franchement, je dois dire qu'avoir rendu le cœur de Lord Voldemort sensible à la romance ne me rend pas peu fière…

Lyane : On va bientôt avoir droit au conseil de guerre? Oui voilà… le reste arrivera en son temps…