Vous vous arrachez les cheveux lorsque vous voulez poster une review ? Vous ne savez pas comment rechercher une histoire que vous aimez ? Vous détestez l'anglais et ce n'est pas qui vous fera changer d'avis ? Bref, vous ave besoin d'aide pour vous retrouver sur le site ? Il existe un mode d'emploi ! Vous en rêviez, Alixe et Lisandra l'ont fait !

Rendez-vous sur le profil de Fanfiction-mode d'emploi (adresse /fanfictionmodedemploi ou /u/577456) et vous saurez tout tout tout sur comment poster, comment trouver, comment naviguer sur sans attraper une migraine carabinée !

§§§

Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 155

Rendez-Vous

Dans le Grand Hall, les derniers retardataires se pressaient vers le réfectoire. L'annonce que le Directeur devait faire déliait les langues et le Hall bruissait de rumeurs. Hagrid referma la lourde porte derrière lui et les deux jeunes gens. Ellen retirait l'écharpe de devant sa bouche pour la rendre à Harry.

- Je ne crois pas qu'il serait de bon goût de la porter à la table de Serpentard, dit-elle en souriant. Je passe devant… On se retrouve pour la réunion du Club…

Elle fit un signe de la main à Harry, salua Hagrid et s'éloigna à grands pas, son livre toujours serré contre sa poitrine. Le jeune Potter enfonça son écharpe dans la poche de son manteau tout en marchant vers le couloir du rez-de-chaussée. Ils entrèrent dans la grande salle avec les derniers élèves. Hagrid fit un clin d'œil à Harry avant de rejoindre à grands pas sonores la table des professeurs.

Harry se hâta de prendre sa place à côté d'Hermione qui lui demanda des nouvelles de Graup.

- Et… ça va toi ? questionna-t-elle encore avec inquiétude quand il eut terminé de la rassurer sur le Géant de la Forêt Interdite.

Interloqué, Harry resta un instant silencieux. Neville et Ron également le fixaient avec anxiété.

- Mais… oui… fit-il. Je vais très bien.

- Si tu as un souci quelconque, tu peux nous en parler… reprenait Hermione. Neville, Ron et moi, et Ginny aussi, nous sommes là pour toi.

- Oui, comme tu l'es pour nous, renchérit Neville.

- Parfaitement ! assura Ron. On peut te donner des conseils pour régler tes problèmes avec McGregor si tu veux…

Harry faillit éclater de rire. Il se mordit les lèvres pour ne pas lui répliquer de régler d'abord les siens avant de s'attaquer aux problèmes des autres. Par égard pour Hermione, il se tut. Cependant, la jeune fille avait levé les yeux au ciel et il comprit que ses deux amis n'étaient pas au bout de leurs peines.

- Je n'ai aucun problème avec Ellen, répondit Harry. Et je vais très bien. Je vous assure.

Ron, Hermione et Neville le regardaient avec insistance. Il leva les yeux au ciel à son tour.

- Ne vous inquiétez pas pour moi !

Il ne savait s'il devait rire ou bien se fâcher. Ils n'allaient tout de même pas surveiller ses moindres états d'âmes, de crainte qu'il ne fût pas capable de résister aux agressions de Voldemort.

- On voulait juste s'assurer que tout va comme tu veux… chuchota Neville.

Harry retint un éclat de rire.

- Si tout allait comme je le veux, Neville… Tu ne serais pas en train de me poser la question pour savoir si tout va comme je le veux !

Neville baissa la tête. Ron rougit des oreilles et Hermione pinça les lèvres. Heureusement pour les quatre amis, la porte du fond de la salle s'ouvrit et le Professeur Dumbledore fit son apparition, suivit des professeurs McGonagall, Londubat, Flitwick et Chourave.

Le silence se fit instantanément. Toutes les têtes étaient tournées vers le Directeur. Ce dernier se dirigea sans se hâter à sa place. McGonagall avait son air revêche coutumier. Flitwick paraissait soulagé et Chourave était grave. Le professeur Londubat semblait soucieux et ne quittait pas la table des Serpentard des yeux.

Ils prirent place. Dumbledore resta debout. McGonagall n'eut pas besoin de réclamer l'attention de quiconque.

- Jeunes gens… commença le professeur Dumbledore sur un ton ferme, mais néanmoins anormalement austère, la rumeur a couru que Poudlard pourrait bien fermer ses portes au vu des circonstances actuelles. Cependant, il semblerait que le Ministre de la Magie ainsi que l'Adjointe en charge de l'Education, aient reconnu –ils ne pouvaient faire autrement d'ailleurs- que Poudlard était le lieu le mieux protégé d'Angleterre. Malgré les craintes et les affirmations de certains membres du Conseil d'Administration, la sécurité des élèves est bel et bien la priorité de l'équipe dirigeante. Nous avons obtenu du Ministère l'autorisation de poursuivre les cours.

Il y eut un soupir parmi l'assemblée des élèves. Dumbledore leva la main pour interrompre l'enthousiasme naissant.

- Toutefois –le silence revint tout aussitôt- je vous recommande la plus grande vigilance afin de pouvoir terminer sereinement cette année scolaire. Il y va de votre avenir, je ne vous le rappelle pas… je vous l'affirme.

Il laissa le temps aux jeunes gens d'assimiler ce qu'il venait de dire. Puis il reprit :

- A ce propos… je ne peux passer sous silence les évènements graves qui ont eu lieu hier dans les quartiers de la Maison Serpentard. Je veux parler de l'agression de votre camarade Drago Malefoy…

Il suspendit sa phrase pour laisser son regard courir sur la salle. Chez les Serpentard, le sarcasme le disputait à la peur que les paroles du Directeur venaient de réveiller chez une partie de la Maison à la Guivre. Aux autres tables, l'indifférence était de rigueur, personne n'osant montrer devant le chef d'Etablissement une satisfaction politiquement incorrecte.

- Ce règlement de compte entre camarades de Maison m'inquiète… je sais bien que les circonstances sont propices à de tels actes. Je sais bien que les esprits troublés peuvent se voir conduits à de telles extrémités. Mais… je n'ai pu m'empêcher de songer à la contrariété qu'en aurait conçu le professeur Rogue et j'en ai été peiné.

La table des Serpentard baissa la tête comme un seul homme, toutes tendances confondues.

Harry eut un sourire un peu amer. Même absent, Rogue restait le maître des cachots. Algie Londubat semblait penser la même chose, alors qu'il observait sa tablée d'un air un peu moins anxieux qu'à son arrivée. La satisfaction détendit un peu les traits sévères de Dumbledore. Il retrouva son visage bienveillant pour ajouter que Drago n'avait pas été grièvement blessé et qu'il serait de retour dans le milieu de la semaine… Quant à la jeune personne qui avait commis cet acte qu'elle ne pouvait expliquer elle-même, elle avait été admise l'après midi même à l'Hôpital Ste Mangouste. Elle devait y rester pour se reposer, au moins jusqu'aux prochaines vacances. Sa réintégration dans l'école n'était pas encore à l'ordre du jour. Deux éléments jouaient en sa défaveur : la préméditation de son acte, tout d'abord, qui même s'il était dicté par la confusion des derniers évènements n'en restait pas moins gravissime. Les membres du Conseil d'Administration, d'autre part, ne pourraient que relever le fait qu'elle participait également à la sédition qui avait soulevé le château à Halloween. Ils s'étaient montrés très sévères dans leurs intentions à ce propos, et ils n'avaient souscrit au projet du Professeur Londubat qu'avec circonspection. Miss Bulstrode était considérée comme une récidiviste et ils seraient désormais peu enclins à lui accorder une autre chance…

Dumbledore promena son regard perçant sur la table des Serpentard d'abord, puis sur celles des autres Maisons.

Dans le silence qui s'éternisait, il continua, sur un ton un peu plus léger :

- Ainsi que certains d'entre vous ont pu le constater, la classe de divination du Professeur Firenze est à nouveau opérationnelle. Les cours reprendront dès demain matin. Remercions-en les Elfes qui ont travaillé d'arrache-pied afin de rendre à cette salle son aspect habituel.

Cette nouvelle ne souleva pas une ferveur exceptionnelle. Il y eut quelques applaudissements imités du Directeur. Les plus chaleureux furent prodigués par la Préfète en Chef qui incitait ses amis à montrer leur admiration pour ces êtres fabuleux qui n'hésitaient pas à s'épuiser au travail pour que les élèves de l'école pussent continuer à étudier dans des conditions décentes…

Tout le monde crut que Dumbledore en avait terminé avec son discours, lorsque celui-ci réclama à nouveau le silence.

- En ce qui concerne les cours de Potions… Les élèves de Troisième Année ont pu constater que Madame Pomfresh, pour des raisons indépendantes de sa volonté, n'avait pu honorer sa promesse de remplacer le Professeur Rogue alors que le Professeur Londubat avait déjà un cours de prévu… Nous avons d'ores et déjà veillé à ce que cela ne se reproduise pas… Je ne vous cacherais pas que les circonstances actuelles se prêtent fort peu à la recherche d'un nouveau professeur de Potions… Certains d'entre vous ont reçu des nouvelles de l'extérieur et je suis sûr que ce qui est arrivé ce week-end est parvenu jusqu'à vous. Le Ministère hélas a d'autres préoccupations que le recrutement d'un nouveau professeur à cette époque de l'année. Quant à moi, je n'ai pu me consacrer à cette tâche et je doute pouvoir m'y employer encore dans les jours qui viennent… Du moins pas avec le zèle dont j'aimerais pouvoir faire preuve… Je sollicite donc votre patience une fois de plus et je suis certain qu'avec l'aide de tous nous surmonterons cette crise.

Dumbledore sourit à l'assemblée. Il désigna des deux mains les tables qui se chargeaient comme chaque soir du repas préparé par les Elfes de Maison.

- Mangez pendant que c'est chaud et de bon appétit. Il ne servirait à rien de nous laisser dépérir…

Il s'assit et entreprit lui-même de se servir, pour donner l'exemple.

A la table des Gryffondor, Harry rompit brusquement le silence qui y régnait, comme partout dans la salle. Il se saisit de la louche et se versa un bol de soupe chaude.

- Il a raison ! fit-il fermement. On aura l'air intelligent devant les Mangemorts de Voldemort quand nous serons aussi squelettiques que des Morts-vivants… ils n'auront même pas besoin de leur baguette !

Il tendit la louche à Neville, qui n'en menait pas large.

- De la soupe à la citrouille ! fit-il en se forçant à sourire à Harry.

- Encore ! fit Seamus. Ça doit bien faire quinze jours qu'ils nous en servent !

- Normal ! s'exclama Hermione, comme si cette conversation était de la plus haute importance. Hagrid et Madame Chourave ont trouvé un engrais particulièrement efficace pour toutes les cucurbitacées qu'ils ont plantées. Le jardin d'Hagrid en est plein et ceux de Poudlard en regorgent…

- Ouais ! grogna Ron. Avec tout ce qu'ils ont planté comme citrouilles on pourrait soutenir un siège !

Aussitôt six paires d'yeux se posèrent sur lui.

- Ron ! grogna à son tour Ginny. Tais-toi, veux-tu !

Ron rougit, baissa le nez dans son assiette et tourna les yeux vers Hermione dans un appel au secours muet. La jeune fille fixait son propre plat, tournant sa cuiller dans la soupe. Elle semblait ailleurs, perdue dans ses pensées. Un long soupir s'échappa de ses lèvres gercées à force d'être mordues.

- Ginny… reprocha-t-elle doucement. Ce ne serait pas la faute de Ron si nous devions soutenir un siège… Je suis sûre qu'il est bien le dernier qui voudrait que ce genre de choses arrive…

Ginny grimaça. Puis elle haussa les épaules.

- On ne peut pas parler d'autre chose pour une fois ? demanda-t-elle.

A la table des Poufsouffle, Ernie se retourna vers Dean pour se faire confirmer le rendez-vous dans la salle des Quatre Maison. Harry en profita pour essayer changer de conversation.

- Tu as pu voir de quoi nous allons parler exactement ? demanda-t-il sur un ton sérieux qui ne trompa personne.

- De l'organisation des prochains combats, répondit Hermione. Heu… je veux dire de la manière dont nous pourrions organiser la défense de chacun si des combats devaient à nouveau avoir lieu dans l'école…

Elle se mordit les lèvres, inquiète quant à la réaction de ses camarades. Harry s'en voulut d'avoir posé la question. Mais Ginny haussait les épaules une fois de plus.

- On sait bien que telles choses risquent d'arriver à nouveau, tu sais… murmura la jeune fille. Ce n'est pas la peine de ménager nos susceptibilités…

- On ne pourrait pas… intervint Dean mal à l'aise. On ne pourrait pas essayer de terminer le repas sans parler de la guerre, s'il vous plait ?

Et ils terminèrent leur repas sans parler du tout. Car ils se rendaient compte, chaque fois qu'ils voulaient ouvrir la bouche, que pour une fois Seamus n'avait pas tort et que tout ce dont ils avaient envie de parler avait un rapport avec la guerre, quoi qu'ils fissent pour l'éviter…

La salle des Quatre Maisons se remplissait de duellistes impatients de découvrir les nouveaux sortilèges qu'on allait leur proposer, tandis qu'Harry écoutait la Préfète en Chef lui faire une rapide synthèse de ses entrevues avec l'état major. Le bruit devint bientôt intenable. Hermione renonça à parler davantage. Elle se pencha à l'oreille d'Harry pour lui conseiller de se contenter de répondre aux questions qui n'allaient pas manquer d'être posées.

- On fait comme d'habitude, lui confia-t-elle. Sauf qu'on s'entraînera à un contre trois… D'accord ?

Harry acquiesça de la tête. Il jeta un coup d'œil autour de lui. Ils étaient déjà presque au complet… Il ne manquait que les Serpentard. Non. Ils étaient là – Harry rendit un sourire au signe de la main que lui fit Betsie Singleton… C'était Ellen qui manquait à l'appel. Elle n'allait pas tarder. Elle était sans doute à la recherche de quelque inévitable retardataire. A moins qu'une petite querelle avec quelques Salamandres ne la retint dans les cachots ? ou un complot de dernière minute à parachever ? Ou bien voulait-elle simplement le rendre fou ?

Harry prit une inspiration soudaine qui fit froncer les sourcils à Ron, et avant que ce dernier n'eût pu s'inquiéter de ce qui arrivait à son ami, il s'alla poster sur le pas de la porte.

Les derniers duellistes le saluèrent en entrant. Ils étaient pressés de commencer. Ginny vint chercher Harry une première fois.

- On a encore cinq minutes, dit-il simplement, les yeux fixés vers les cachots.

Ginny revint cinq minutes plus tard.

- On s'impatiente, le prévint-elle Tout le monde est là.

- On attend Ellen, répondit Harry de plus en plus soucieux.

Ginny s'appuya au chambranle de la porte, face à lui.

- Envoie Reggie Grayson la chercher… proposa-t-elle au bout d'un moment.

Il secoua la tête. Après leur conversation de l'après-midi, il ne voulait rien faire qui pût laisser croire qu'il s'inquiétait excessivement pour elle.

Soudain son cœur fit un bond et il se retint de courir à la rencontre de la préfète de Serpentard. Ginny lui sourit, soulagée elle aussi.

- Je préviens Hermione qu'on va pouvoir commencer.

Elle s'éloigna et Harry s'avança dans le couloir au devant du sourire d'Ellen.

- Dépêche-toi, commanda-t-il sur un ton qu'il voulait sévère. On n'attend que toi !

- Moi qui espérais faire une entrée discrète… se moqua la jeune fille.

Elle laissa glisser son regard sur la pâleur du jeune homme.

- Et ce n'est pas ma faute… hésita-t-elle légèrement. C'est celle de Nott… Il m'a retenue…

Harry essayait de ne rien laisser paraître de son trouble.

- Et ? fit-il comme si cela n'avait pas d'importance.

Il s'était arrêté pourtant à quelques pas de l'entrée de la salle des Quatre Maisons et fixait Ellen avec anxiété.

- Et rien… enfin… Il faudrait qu'on en parle, Harry. Mais je crois que ce n'est pas le moment.

Elle désigna la tête de Ron apparue à la porte, qui leur faisait de gros yeux furibonds.

- J'arrive ! affirma Harry. Dis à Hermione de commencer. Nous en avons pour trente secondes.

Ron fit une grimace dubitative mais retira sa tête du couloir.

- Trente secondes ? releva Ellen. C'est un peu court pour ce que j'ai à dire.

- Après le club ? proposa Harry.

- Après le club, l'heure du couvre-feu ne sera pas loin. Et je dois passer impérativement chez les Préfets puisque tu m'as tenue éloignée de mes devoirs ce soir.

- Demain ? fit Harry sur un ton qui signifiait qu'il préférerait qu'elle répondit par la négative.

- J'aimerai te parler seul à seul avant qu'on en discute avec tes acolytes. Juste au cas où nous ne serions pas d'accord…

Harry fit une grimace. On l'attendait à l'intérieur et il avait terriblement envie de savoir ce que Ellen avait à lui apprendre.

- Après le couvre-feu… chuchota-t-il. On pourrait se retrouver quelque part…

Elle sourit.

- Chez Granger ?

- J'aurai ma cape d'invisibilité pour toi… pour rentrer à Serpentard…

- Et toi ?

- T'inquiète pas, j'ai de quoi fermer la bouche à Rusard si jamais je le rencontre.

- D'accord… Mais je dois rentrer dans ma salle commune avant… et il faut que je signale ma présence là-bas sous peine de voir le Baron Sanglant retourner le château pour me retrouver…

- Je t'attendrai dans le labo avec la cape avant que tu ne retournes à Serpentard. Tu pourras ressortir discrètement ainsi. Et moi, je m'éclipserai avant que Ron et Hermione ne rentrent à Gryffondor. Ils voudraient savoir pourquoi je sors et Ron est capable de croire que je me rends à…

Il se tut, un peu embarrassé.

- A un rendez-vous galant ? proposa Ellen, un sourire moqueur aux coins des lèvres.

- Par exemple, avoua Harry de plus en plus confus.

Ellen se mit à rire.

- Moi, je suis d'accord pour un rendez-vous, chuchota-t-elle.

Elle l'embrassa furtivement et ce fut elle qui l'entraîna vers la salle des Quatre Maisons.…

Ellen prit place parmi les Serpentard et Harry traversa la salle dans un silence à peine troublé par des chuchotements et quelques rires étouffés. Nul doute que ce qui s'était passé devant les serres dans l'après midi étaient sinon sur toutes les lèvres, du moins dans la plupart des esprits. Il évita de tourner la tête vers les filles de Septième Année parmi lesquelles la seule à ne pas glousser était Isadora Marchinson.

Il se concentra sur Malone qui se levait. Il lui donna la parole d'un geste du menton.

- Ce que nous a dit Hermione est bien joli… commença-t-il alors que Harry se demandait ce que la jeune fille pouvait bien avoir raconté. Sur les duels à plusieurs et tout… mais il faudra aussi continuer à s'entraîner individuellement si on veut progresser… Et c'est surtout valable pour les premières années… Qu'est-ce que tu en penses ?

Harry frotta sa cicatrice.

- On pourrait peut-être s'entraîner une fois sur deux aux duels à plusieurs, ou la moitié de la séance… De toutes façons…

Il s'aperçut qu'on l'écoutait avec attention. Son cœur battit un peu plus vite.

- De toutes façons, il n'est plus temps d'apprendre des sorts que nous ne pourrons maîtriser parfaitement. Il nous faudra faire avec ce que nous avons déjà et ce que nous apprendrons au fur et à mesure de l'année en cours de DCFM, de sortilèges ou même de métamorphose. L'entraînement individuel nous l'aurons en même temps que l'entraînement au combat à plusieurs… nous testerons les différentes combinaisons, et le maximum de cas de figure.

Le silence accueillit ses paroles. Il se sentit plus sûr de lui. Il reprit.

- Nous allons changer l'organisation des groupes. Les Première et Deuxième Année travailleront toujours ensemble mais nous privilégierons les sorts de protection et de défense proprement dite.

Il y eut quelques remous parmi les intéressés. Harry les fit taire d'un geste de la main.

- Je sais que vous voudriez participer à la bataille, mais croyez-moi, vous serez mieux à l'abri des Maisons… et je vous conseille fortement de vous conformer aux instructions que nous donnerons les professeurs à ce sujet.

Personne n'osa s'opposer à son ton ferme, sauf Ellen McGregor qui agita la main pour attirer l'attention du jeune homme.

- Justement ! dit-elle sans attendre qu'il l'interrogeât. A propos de l'abri des Maisons…

Hermione fit un pas en avant :

- J'ai parlé au Professeur McGonagall du problème des Serpentard en cas d'attaque de Poudlard, dit-elle précipitamment. Elle étudie la question avec le professeur Londubat…

- J'aimerai mieux que nous l'étudiions nous-mêmes… répliqua Ellie. Après tout, c'est nous qui sommes les premiers impliqués et c'est nous qui avons l'expérience de ce qui est arrivé.

Hermione allait répondre lorsque Harry lui coupa la parole.

- Très bien, puisque tu as l'air intéressée, tu t'en occupes, Ellen. Tu feras tes propositions aux professeurs Londubat et McGonagall. A présent revenons à l'objet de cette réunion. Donc les Première et Deuxième Année, c'est réglé…

Il jeta un regard sans réplique au coin de la salle concerné avant de poursuivre.

- Quant aux autres années je voudrais que nous fassions des groupes hétérogènes. Après tout si nous avions à nous battre, nous ne serions pas divisés en années…

- Et comment comptes-tu faire ces groupes, Potter ? demanda Grayson.

Harry leva les mains, un sourire aux lèvres.

- Doucement, Reggie ! La spécialiste des plannings, c'est Hermione.

Celle-ci leva les yeux au ciel en soupirant. Cependant Harry savait qu'elle était ravie de la tournure que prenaient les évènements.

- Très bien ! fit-elle. On garde les mêmes jours. Approchez-vous pour vous inscrire. Je veux des groupes équitables… Je me fiche des « Je veux être dans le même groupe que ma copine… » Quand vous serez face aux mangemorts de Voldemort vous n'aurez pas votre copine à côté ! Ginny ? Ellie ? Toujours d'accord pour animer le groupe des Première Année ? Parfait ! Ron, s'il te plait ? Veux-tu mettre un peu d'ordre autour de cette table que je puisse travailler correctement ?

Hermione fit apparaître plusieurs feuilles de parchemin et sortit son crayon de sa poche. Ron s'empressa de lui faire de la place et elle s'installa pendant que Neville faisait mettre une sourdine aux conversations animées.

Enfin, Hermione poussa un soupir de soulagement. Elle déclara qu'elle allait mettre ses notes au propre et avertit tout le monde qu'elle afficherait les nouveaux emplois du temps le lendemain. Harry s'assura qu'elle et Ron se rendaient chez les Préfets et se hâta de monter à la tour de Gryffondor pour prendre sa cape d'invisibilité à l'insu de ses compagnons de chambrée. Il ressortit tout aussitôt, avant le retour de ses camarades, et se dépêcha de s'esquiver dans le laboratoire.

Ellen fut là peu après, elle tendit la main vers la cape. Harry lui indiqua la manière de s'en servir, bien qu'elle lui rappelât qu'elle avait eu l'occasion l'année précédente de vérifier les avantages d'un tel artefact. Il n'osa lui recommander de se montrer néanmoins prudente. Elle plia la cape sur son bras et embrassa Harry tendrement.

- Je reviens… murmura-t-elle.

Pendant de longues minutes, Harry attendit son retour. Il essayait de se raisonner. Il n'avait aucune raison de s'inquiéter. Malefoy était à l'infirmerie. Nott ne lui avait fait aucun mal, visiblement. Quant à Wilford… il ne savait ce qu'il devait penser de Wilford, ni à quoi s'attendre avec lui… ou du moins, il ne voyait qu'une seule chose à penser et à quoi s'attendre de la part d'un tel personnage… et ce n'était pas fait pour le rassurer.

Au bout de trois quarts d'heure, il commença à trouver le temps long. Et les questions revenaient au galop. Enfin, la porte s'ouvrit et se referma sans que personne n'entrât.

- C'est toi, Ellen ?

Il sentit sa présence et son parfum en même temps, tout prêt de lui. La cape glissa sur les épaules de la jeune fille quand elle voulut le prendre entre ses bras. Elle se mit à rire.

- Ce n'est pas drôle ! fit mine de bouder Harry.

Il la serra contre lui, soulagé. Il était certain à présent qu'elle voulait vraiment le rendre fou.

- Bien ! fit-il quand il fut remis de ses craintes –vaines et inutiles, il devait le reconnaître. Raconte-moi donc ce qu'a dit ou fait Nott qui mérite que nous risquions de nous faire renvoyer pour n'avoir pas respecté le règlement…

Ellen quitta ses bras et s'éloigna un peu.

- Quand je revenais des cachots de Serpentard, en passant par les endroits éclairés et fréquentés… précisa-t-elle d'un air entendu, je me suis soudain sentie attrapée par le bras et attirée dans un passage secret…

Harry réussit à ne pas tressaillir. Elle jouait avec ses nerfs, il en était convaincu. Il l'encouragea à poursuivre d'un sourire.

- C'était Nott, je présume… dit-il sur un ton neutre.

Elle lui répondit d'une grimace :

- Et moi qui voulais faire durer le suspens… En effet c'était Théodore Nott. Il n'avait pas l'air dans son assiette, je dois dire. Avant le repas, Londubat l'a convoqué dans son bureau pour l'interroger au sujet de l'affaire Bulstrode… et cela l'a mis dans une rage folle. Il a eu la nette impression que notre brave Directeur de Maison doutait de sa bonne foi lorsqu'il affirmait que Malefoy n'avait pas quitté les quartiers de Serpentard… Et comme j'avais moi-même eu l'air de le prendre pour un menteur… il voulait savoir ce qui me rendait si sûre de moi… en gros ce que je savais et qu'il ignorait…

Elle se mit à rire.

- Il était furieux… C'était étrange. Je ne l'avais jamais vu dans cet état… Et pourtant quelle maîtrise de lui-même lorsqu'il a compris que je n'avais pas l'intention de lui en dire plus.

- Il a surtout compris que tu n'en savais pas plus… grommela Harry.

Elle acquiesça de la tête avec un sourire amusé.

- Mais je ne lui ai pas laissé le temps d'user de cet avantage, reprit-elle. Je lui ai demandé ce qui le chagrinait : que j'en sache un tout petit peu plus que lui, ou que Malefoy n'ait pas jugé bon de le mettre dans le secret de ses manigances… A moins que ce ne soit parce qu'il avait choisi cet imbécile de Wilford comme nouveau confident…

- Wilford ! l'interrompit Harry brusquement. Est-ce que le professeur Londubat a interrogé Wilford aussi ?

Un éclair de malice passa dans le regard doré d'Ellen.

- Je l'ignore… il a interrogé beaucoup de mes camarades de Maison…

Elle souriait, de son sourire moqueur.

- Où était Wilford durant cette après midi ? demanda Harry.

- Pour le savoir, il faudrait interroger Nott… répondit doucement Ellie. Je crois qu'il se pose quelques questions lui aussi au sujet de ce cher B.J. Willford… et j'ai la nette impression qu'il va mener sa petite enquête de son côté…

Harry retint son souffle. Il prit sa tête à deux mains et s'assit à la table.

- Reprenons ! dit-il dans un murmure. Ce que nous savons : Malefoy a quitté les quartiers des Serpentard au moins une partie de l'après midi et tout le monde jure ses grands dieux qu'il était bien là, puisqu'on l'a vu monter et redescendre des dortoirs tout au long de cet après-midi… C'est bien cela ?

Ellen hocha la tête, elle vint s'asseoir près de lui.

- C'est ce qu'ont dit Nott et Crabbe, et Reggie dans une moindre mesure, puisqu'il n'était présent qu'en milieu d'après-midi, lorsque Bulstrode a… enfin qu'elle a perdu la tête…

- Mais nous, nous avons vu Malefoy sur la carte en tout début d'après midi, reprit Harry. Tu te souviens tu as même fait remarquer que Pattenrond et Miss Teigne lui collaient aux fesses… Et moi, je l'ai vu rentrer dans la salle commune de Serpentard à peine avant que tu ne te réveilles… Qu'est-ce qu'il a fait tout ce temps ? Et pourquoi les tableaux ou les fantômes qui le surveillent n'ont pas signalé au vieil Algie sa présence hors de ses quartiers ? Et comment a-t-il pu être en deux endroits à la fois ?

- Parce qu'il n'était pas à deux endroits à la fois, c'est impossible ! trancha Ellen. C'est une question de logique : ta Carte dit qu'il était dans les couloirs de l'école, et au moins trois personnes prétendent l'avoir vu dans la salle commune de Serpentard. A qui fais-tu confiance ?

- A la Carte ! répondit Harry sans hésiter. Mais pas parce que se sont des Serpentard qui prétendent avoir vu Malefoy dans leur salle commune… se hâta-t-il d'ajouter en rougissant. C'est juste que la Carte ne se trompe jamais…

- Alors faisons confiance à la Carte, continua Ellen qui s'amusait visiblement de l'embarras du jeune homme. Puisqu'elle ne peut se faire abuser par des artifices et des illusions…

Harry releva la tête vers elle.

- Est-ce que tu penses à ce que je pense ? demanda-t-il un peu pâle.

- Ça m'étonnerait… répliqua Ellen. Parce que ce à quoi je pense est particulièrement tordu… poursuivit-elle en souriant de l'air soudain incertain d'Harry… Et que je doute que la petite tête de Malefoy ait pu engendrer un plan aussi complexe… et la tienne encore moins…

Elle se leva et vint derrière Harry. Elle posa ses bras autour de ses épaules et sa joue contre la sienne.

- Mais je crois cependant qu'en mélangeant dans le bon ordre les mots de polynectar, Wilford, Malefoy, et tentative de correspondance avec l'extérieur, nous pourrions nous approcher d'une vérité probable…

- Tu crois que Wilford et Malefoy ont échangé leur apparence ? demanda Harry. Et que c'est pour ça que Bulstrode a frappé Malefoy ? En croyant frapper Wilford ?

Ellen repoussa un peu la table pour se faire de la place et s'asseoir sur les genoux d'Harry.

- C'est ce qui vient à l'esprit en premier lieu… admit-elle. Mais il y a des petits détails qui ne collent pas. Non, je crois que c'est à la fois plus simple et plus subtil que cela. Enfin, quand je dis subtil, ç'aurait pu l'être s'ils avaient pensé à tous les imprévus… Cela ressemble à un plan établi à la hâte… quelque chose de déjà prévu, mais adapté dans l'urgence…

Elle glissa son bras autour du cou d'Harry, tout en continuant à réfléchir tout haut.

- Il a sans doute voulu profiter de la panique provoquée par l'attaque des Détraqueurs…

- Mais pourquoi faire ? demanda Harry, qui était brusquement incapable de se concentrer sur autre chose que le profil de la jeune fille.

- Je dirais… pour prendre contact avec l'extérieur sans risque de voir son courrier intercepté…

Elle tourna la tête vers Harry en même temps qu'elle entourait son cou de son autre bras.

- Qu'est-ce que tu en penses ?

Harry remonta ses lunettes sur son nez pour se donner le temps de reprendre contenance.

- Qu'il nous manque pas mal de détails justement pour nous faire une idée précise… mais que le fait que Nott soit furieux de cette affaire est une bonne chose pour nous. Cela signifie que Malefoy est bien isolé parmi les siens, s'il ne fait confiance qu'à moitié à ses amis.

- Cela veut dire que j'avais raison pour Nott… releva Ellen en souriant.

- Non ! répliqua Harry aussi sec.

Il mit ses bras autour de la taille d'Ellen.

- Cela veut simplement dire que Malefoy ne lui fait pas confiance…

Ellen se mit à rire. Elle posa son front sur le front d'Harry.

- Tu sais… je vais commencer à croire que tu es vraiment jaloux de Théodore Nott…

- Et quand bien même je le serais ? répondit Harry avec humeur. Je pourrais prendre ombrage des attentions qu'il semble avoir pour toi, non ? Et surtout du fait que tu acceptes sa protection alors que tu ne veux même pas entendre parler de la mienne…

Ellen resserra l'étreinte de ses bras autour du cou d'Harry et plongea son regard dans le sien.

- Parce que je ne veux pas que tu te soucies plus de moi que de toi, Harry. Je ne veux pas non plus que ton esprit soit tourné vers moi quand il te faudra te battre. Et je ne veux pas renoncer non plus ni à me battre ni à faire ce que je dois faire pour t'aider à vaincre ceux qui voudraient nous imposer leurs lois barbares.

- Ça veut dire que tu vas chercher à savoir ce que Nott aura découvert… murmura Harry.

- J'aimerais mieux pouvoir travailler directement avec lui…

Elle interrompit d'un baiser le soupir agacé d'Harry.

- Mais sur ce point là je le crois aussi borné que toi, Harry Potter… continua-t-elle.

Elle se pressa contre lui, l'embrassa encore et chuchota :

- Est-ce qu'on pourrait enfin passer à la partie rendez-vous de notre rendez-vous ?

Harry marchait vite dans les couloirs sombres de l'école. Il tenait à la main le laissez-passer que Dumbledore lui avait remis la veille au soir. Il l'avait vérifié, il n'y avait aucune date compromettante. Il pourrait donc s'en servir autant qu'il le souhaitait, à présent qu'il avait prêté sa cape à Ellen.

Il n'avait osé lui faire les mille recommandations qu'il avait à l'esprit et il lui tardait de se retrouver entre les baldaquins de son lit pour ouvrir sa carte et vérifier qu'elle était bien rentrée sans encombres. A cette heure de la nuit, normalement, son retour devait passer inaperçu et Harry comptait également que la salle commune de Gryffondor fût vide. Son laissez-passer convaincrait sans doute Rusard qu'il avait de bonnes raisons de rentrer si tard, mais si Ron ou Hermione le questionnait sur son entrevue supposée avec le Directeur, il serait bien en peine de lui répondre.

Bien sûr, il avait toujours l'excuse des cachotteries de Nott pour expliquer son rendez-vous avec Ellen, mais dans ce cas son soupçonneux ami aux cheveux roux ne manquerait pas de s'offusquer de cette mise à l'écart d'une partie de l'équipe. Et Harry n'avait aucune envie d'expliquer pourquoi il refusait de laisser à Nott le bénéfice du doute. Ce n'était pas une question de jalousie. Il savait pertinemment qu'il était celui qu'aimait Ellen. Il songea brièvement, mais avec un pincement au cœur, au brin de bruyère séchée entre les pages de son livre de Soins aux Créatures magiques… Mais il ne pouvait s'empêcher de penser également à cette étrange complicité qui paraissait lier les deux Serpentard. Nott… Il n'était pas de leur côté. Harry en était persuadé et rien ne lui ferait changer d'avis. Mais peut-être… oui si les choses tournaient mal pour eux… peut-être Nott pourrait-il sauver Ellen du désastre.

Imogen faisait semblant de dormir sur sa chaise tandis qu'Harry toussotait dans son poing pour signaler sa présence. Il venait de prononcer par trois fois le mot de passe et cela ne semblait pas faire réagir la Grosse Dame.

- Savez-vous l'heure qu'il est ? demanda-t-elle sans bouger de son siège.

- A peu près… répondit Harry.

- Je suppose que vous avez de bonnes raisons pour vous trouver hors de vos quartiers après le couvre-feu.

- Bien entendu ! fit mine de s'offusquer le jeune homme.

- Vous avez de la chance que je me sois souvenue que vous étiez sorti et pas encore rentré ! Qu'auriez-vous fait si je n'avais pas attendu votre retour ?

- J'aurais appelé mon ami Ronald Weasley, répliqua Harry tout en songeant que c'était bien là la dernière des choses qu'il aurait faite.

Imogen renifla d'un air dubitatif et consentit à se lever pour faire pivoter le tableau.

Harry pénétra dans la pénombre de la salle commune.

- C'est à cette heure-ci que tu rentres ! aboya la voix furieuse de Ron.

Harry tourna la tête vers la fenêtre où naissait un halo de lumière aux chandeliers posés tout près. Ron et Hermione, en robe de chambre, étaient debout près de la banquette de la fenêtre.

- Tu veux nous dire où tu étais passé ? cria encore le jeune homme.

- Chut… tenta de le calmer Hermione. Calme-toi, mon cœur… Je suis sûre qu'Harry a une très bonne raison de se trouver dehors à cette heure-ci…

- Tu étais chez Dumbledore ? Ou chez McGonagall ? Tu es allé voir Pomfresh ? continuait Ron très en colère.

- Heu… non, répondit Harry.

- Alors tu n'avais aucune bonne raison d'être dehors ! Parce que si tu avais eu une bonne raison, on serait dehors avec toi !

Hermione fit un pas en avant pour prendre la main de Ron et le retenir en arrière.

- Ça suffit, Ron ! Je suis désolée, Harry… J'ai fait ce que j'ai pu détourner son attention, mais il s'inquiétait vraiment pour toi.

Ron sursauta.

- Pour détourner mon attention ? Alors… c'était juste pour détourner mon attention !

- Vous vous sentez bien tous les deux ? demanda Harry, interloqué.

Ron manqua s'étouffer de rage.

- Il demande si on se sent bien… ! C'est lui qui disparaît durant des heures et il nous demande si on se sent bien ! Il mériterait que nous lui donnions quelques heures de retenues pour lui apprendre à respecter le couvre-feu !

- Allons, Ron… fit Harry qui ne savait s'il devait se mettre en colère ou à rire. Ce n'est pas la première fois…

Ron émit un bruit de baudruche qui se dégonfle.

- Et d'ailleurs, continua Harry décidé à pousser son avantage puisqu'il avait réussi à fermer la bouche de son ami. Qu'est-ce que vous faites encore ici vous aussi ?

- Ce qu'on… ce qu'on faisait ? Mais on t'attendait ! Voilà ce qu'on faisait !

- Je n'arrivais pas à dormir, expliqua Hermione plus calmement. Alors je suis descendue pour travailler un peu, pour ne pas perdre mon temps…

Harry soupira de soulagement. Enfin quelque chose de normal dans cette situation bizarre.

- J'étais en train mettre au point le nouveau programme du club de duels, pour pouvoir l'afficher demain à la première heure, quand Ron est descendu de son dortoir parce qu'il venait de s'apercevoir que tu n'étais pas dans ton lit. Il voulait savoir si tu avais été appelé par Dumbledore et quand je lui ai répondu que je l'ignorais, il a décidé de t'attendre avec moi. Mais plus le temps passait, plus il s'inquiétait…

- Ouais ! la coupa Ron. Et ta cape d'invisibilité n'était pas dans ton armoire ! D'ailleurs tu ne l'as pas avec toi non plus ! je voulais t'appeler avec le miroir, mais Hermione m'en a dissuadé, au cas où tu serais avec Dumbledore ou l'un des professeurs…

Hermione toussota dans son poing. Harry eut la conviction qu'elle savait qu'il avait rendez-vous avec Ellen. Il répondit à Ron, légèrement agacé.

- Ma cape, c'est Ellen qui l'a. Elle en a besoin pour rentrer à Serpentard.

Ron ouvrit la bouche sans qu'aucun son en sortît. Il était rouge vif, puis il devint livide. Enfin, il reprit son souffle.

- Tu as laissé… Tu l'as laissée à McGregor ! Mais… c'est totalement irresponsable !

Hermione eut un soupir las.

- Ron, il faut vraiment que tu te calmes…

- Mais je suis très calme ! essaya de ne pas hurler le jeune homme. Je suis très calme parce que ce n'est pas grave si on se faisait un sang d'encre pendant que Monsieur passait du bon temps avec…

- Ron ! l'interrompit Hermione fermement. Je t'ai dit je ne sais combien de fois que s'il était arrivé quelque chose d'important nous aurions été les premiers avertis par Harry…

Ron réfléchit quelques secondes et il en arriva à la même conclusion qu'Harry quelques secondes plutôt.

- Tu savais où il était, n'est-ce pas. Et avec qui…

Il eut un sourire amer et retira brusquement son poignet de la main d'Hermione.

- Je vois…

Harry ferma les yeux. Ron et ses conclusions hâtives. Et lui qui n'avait qu'une envie, monter dans son dortoir pour ouvrir la carte et vérifier qu'Ellen était en sécurité dans son dortoir… Hermione devança son intention de s'expliquer.

- Tu ne vois rien du tout, Ronald Weasley ! s'écria-t-elle presque avec colère. Harry ne m'a fait aucune confidence. C'est uniquement parce qu'Ellen m'a demandé si j'avais l'intention de passer au laboratoire avant de rentrer dans ma salle commune que j'ai compris, lorsque tu m'as appris que Harry n'était pas là…

- Et pourquoi ne me l'as-tu pas dit à ce moment là ? s'énerva Ron.

- Parce que ça ne te regarde pas ! Tout le monde a droit à une vie privée !

Les deux jeunes gens se faisaient face et Harry avait l'impression que la tempête qui se levait n'avait pas grand-chose à voir avec lui. Il amorça une retraite prudente en murmurant :

- Je crois que je vais vous laisser…

- NON !

Ses deux amis s'étaient tournés vers lui vivement. Harry s'immobilisa aussitôt. Leur cri tenait à la fois de la prière et de la colère retenue. Il y eut un silence gêné.

Puis Ron reprit, maladroit :

- Je suppose que tu vas nous dire que vous n'avez fait que parler de la guerre…

Hermione prit sa tête à deux mains. Harry ne put s'empêcher de sourire.

- Pour être tout à fait honnête… non. Mais, à l'origine ce rendez-vous était en effet destiné à parler sinon de la guerre du moins des évènements récents…

- La partie d'échecs ? demanda Hermione.

Harry remonta ses lunettes sur son nez avec une grimace.

- Je dirais plutôt une partie de cache-cache… hésita-t-il.

Il savait que s'il commençait à parler, il se retrouverait bientôt en train de parler de Nott à ses amis.

- Tu veux parler de celle qui a eu lieu dans les cachots de Serpentard dans la journée d'hier ? insista Hermione.

- Celle pour laquelle Nott aurait menti ? renchérit Ron, à mi chemin entre l'intérêt et le sarcasme.

Harry soupira. De toutes façons, il n'avait jamais réussi à leur cacher quoi que ce fût. Il s'en alla s'asseoir sur la banquette de la fenêtre. Ron et Hermione prirent place chacun d'un côté de leur ami.

Quelques minutes plus tard, il avait raconté ce qu'Ellen lui avait rapporté à propos de la colère de Nott. Ron fronçait les sourcils, signe d'une grande concentration. Hermione mordait nerveusement ses ongles.

- Et si… se décida-t-elle soudain… Et si ce n'était pas parce qu'il ne fait pas confiance à ses amis que Malefoy ne les a pas mis dans la confidence… mais par précaution ?

Ron fronça un peu plus les sourcils et Harry l'imita.

- Imaginons que quelque chose tourne mal dans le plan…

- Quelque chose a mal tourné ! rappela Ron.

- Laisse-moi finir ! Si quelque chose tourne mal, il suffira au directeur de la Maison de Serpentard de jouer d'un peu d'occlumancie, ou même de Véritasérum s'il se passe quelque chose de vraiment grave, pour interroger tous ceux qui pourraient être impliqués… La meilleure manière de se protéger, c'est de les tenir dans l'ignorance…

- Oui mais… fit Harry. Il a bien fallu mettre au moins une personne dans la confidence : celui qui a pris la place de Malefoy.

- C'est curieux tout de même que personne n'a fait allusion à Wilford… réfléchit Ron. Si Malefoy traînait dans les escaliers, comme tu le dis Harry…

- C'est pas moi qui le dis, c'est la carte, corrigea Harry. Elle dit que Malefoy était dans les escaliers et Wilford dans la salle de Serpentard. Or, tout le monde a vu Malefoy dans la salle commune, donc, ce ne pouvait être que l'apparence de Wilford dans les escaliers… C'est logique…

- Pas forcément…

Ron et Harry se tournèrent d'un même mouvement vers Hermione.

- Tu nous as dit avoir vu sur la carte Malefoy entrer dans la salle commune et Wilford le suivre un instant après… Mais apparemment personne n'a parlé de ce détail. Ni les Salamandres, ni les Serpentard… Ils n'ont vu que le pseudo-Malefoy quitter la salle pour les dortoirs… Pas de pseudo-Willford entraîner un pseudo-Malefoy à sa suite…

Hermione attendit qu'un éclair de compréhension passât dans le regard de ses deux amis.

- Tu crois qu'il a une cape d'invisibilité lui aussi ? demanda Ron à voix basse.

- Ou bien qu'il maîtrise les sortilèges de Désillusion… murmura Harry en frissonnant.

Son esprit était brusquement ramené auprès d'Ellen et il avait une furieuse envie de sortir la Carte du Maraudeur pour vérifier où elle était.

- Mais les sortilèges de Désillusion ne sont pas au programme… balbutia Ron soudain mal à l'aise.

- Au nôtre non, c'est vrai… concéda Hermione. Mais sûrement à celui de l'entraînement que Drago a reçu durant l'été…

- C'est très possible… dit Harry d'une voix blanche. C'est très possible que Malefoy se soit rendu invisible pour monter à la volière… Ellen pense qu'il voulait ainsi envoyer un message à l'extérieur… communiquer avec son maître sans se faire remarquer…

Il frappa son front soudain.

- Bien sûr ! s'exclama-t-il. Mais qu'est-ce que je suis bête !

Il s'animait soudain et Ron et Hermione penchèrent leur tête vers lui pour mieux entendre.

- Il y a quelques temps de cela, Rusard m'a dit qu'il avait collé sa Miss Teigne aux basques de Malefoy… Et Pattenrond a du sentir qu'il y avait quelque chose qui clochait pour le suivre ainsi qu'il le faisait hier. Tous les deux le filaient à la trace car ils avaient compris qu'il manigançait quelque chose !

- Il manigance toujours quelque chose… geignit Ron avec angoisse.

Harry fit mine de s'arracher les cheveux :

- Mais pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt ! Quand Dean m'a raconté comment lui et Parvati avaient échappé aux Détraqueurs, il m'a dit qu'en sortant ils avaient entendu des bruits de pas dans le couloir, mais qu'ils n'avaient vu personne… sauf Pattenrond et Miss Teigne qui semblaient s'affronter violemment !

- Ils sont passé à côté de lui sans s'en rendre compte ! murmura Hermione. Et les chats se sont manifestés pour leur faire comprendre qu'il se passait quelque chose d'anormal…

- Donc, il allait ou il revenait de la volière… reprit Ron en inspirant fortement.

- Ça ne colle pas ! fit Hermione avec agacement. C'est trop tôt dans l'après midi. S'il avait envoyé son message à ce moment-là il serait revenu bien plus tôt à Serpentard et Bulstrode n'aurait pas pu le blesser…

- Je me demande comment cela a pu arriver d'ailleurs… marmonna Harry, un peu songeur.

- On s'en fiche ! dit Ron. Hermione a raison. Il ne faut pas tant de temps que cela pour envoyer un message et redescendre aux cachots…

Hermione se leva d'un bond. Elle tendit le doigt vers les garçons, un sourire de victoire aux lèvres :

- Mais la volière était vide ! Les hiboux se sont tous sauvés quand ils ont senti les Détraqueurs arriver ! ils ne sont revenus que bien plus tard… Malefoy a du attendre caché derrière les tapisseries le retour du premier hibou pour lui sauter dessus avant tout le monde… et redescendre avant la cohue… juste à temps pour recevoir le coup de couteau que Bulstrode destinait à Wilford !

- Tu oublies que l'effet du Polynectar ne dure qu'une heure, Hermione, rappela Ron. Et l'échange a duré plus de deux heures…

- Reggie a dit à Ellen que Malefoy avait l'air très nerveux… Ce qui ne lui ressemble guère… intervint Harry. Et il n'a pas passé l'après midi entier dans la salle commune. Il est resté seul dans son dortoir de longs moments…

- Oui… murmura Hermione. Le vrai Malefoy a du laisser à sa doublure de quoi conserver son apparence pendant un moment… Cependant, Wilford qui voyait l'heure tourner devait se sentir de plus en plus angoissé à l'idée de ne plus avoir de polynectar pour tenir son rôle…

- Mais comment tu expliques que Bulstrode ait pu le confondre avec Wilford s'il était invisible et non sous polynectar ? demanda Ron.

- Je n'explique pas… répondit Hermione sentencieuse. Nous n'avons aucun indice pour résoudre ce mystère-là… mais je suis sûre qu'Ellie va se débrouiller pour en savoir plus…

Elle se tut brusquement et tourna la tête vers Harry. Elle se mordit les lèvres :

- Bien joué, Hermione, ricana Ron.

- Ho ! Ça va ! Ron ! grinça celle-ci. Si tu n'avais pas voulu jouer les mères poules on n'en serait pas là !

- Parce que c'est ma faute à présent si tu ne sais pas tenir ta langue !

- Ha ça ! c'est la meilleure ! C'est moi peut-être qui aie obligé Harry à nous raconter cette histoire !

Harry se mit à rire, discrètement d'abord, puis plus ouvertement lorsque ses amis tournèrent vers lui le même regard de reproche. Il entoura de ses bras leurs épaules, de chaque côté.

- J'adore vous voir vous disputer ! s'exclama-t-il.

- Et pourquoi ? demanda sèchement Hermione.

- Parce que cela veut dire que tout est rentré dans l'ordre non ? demanda Harry d'un air innocent.

Il interrogea Ron du regard, qui rougit des oreilles. Puis il embrassa la joue d'Hermione qui baissait les yeux. Il les quitta, pas mécontent finalement de leur avoir parlé à cette heure tardive. Dès le lendemain, il irait trouver Algie Londubat pour lui faire part de leurs réflexions au sujet de Malefoy et lui suggérer de surveiller le courrier des Salamandres…

Il montait les premières marches de l'escalier lorsqu'il entendit Hermione demander à Ron s'il ne souhaitait pas rester avec elle jusqu'à ce qu'elle eût terminé de travailler. Harry s'apprêtait à sourire quand Ron répondit qu'elle avait assez détourné son attention pour la soirée et qu'il s'en voudrait de détourner son attention à elle de son devoir d'il ne savait plus quoi…

Harry n'osa bouger un cil, ni faire le moindre geste. Il resta la main sur la rambarde, le pied en suspens au-dessus de la marche.

- Tu n'avais pas l'air de t'en plaindre… reprit enfin la voix un peu tremblante d'Hermione.

- C'était avant de savoir que tu ne faisais que détourner mon attention

Un nouveau silence.

- Ron, s'il te plait…

Lentement Harry tourna la tête vers la table où Hermione avait laissé ses livres. Elle y était déjà assise devant un parchemin déroulé. Ron était à mi chemin de l'escalier. Il paraissait hésiter, puis il fit marche arrière et s'approcha de la jeune fille. Il se pencha vers elle pour l'embrasser.

- Désolé, Hony… l'entendit murmurer Harry. Je suis un peu à cran en ce moment… Je crois que je ferais mieux d'aller dormir.

Harry ne vit ni le sourire d'Hermione ni n'entendit ce qu'elle murmura à l'oreille de Ron. Celui-ci hocha la tête, l'embrassa une dernière fois et en quelques enjambées rejoignit son ami sur les marches.

- Heu… Harry ? fit-il un peu embarrassé. Je ne voulais pas être indiscret, tu sais… je voulais juste… savoir où tu étais…

Ses oreilles s'ourlèrent de vermillon.

- Je veux dire… enfin… non… mais… tu comprends… Je me fiche de savoir ce que tu fais ou pas… et je me fiche encore plus de McGregor… heu… non… c'est pas ça… Ça m'est égal que McGregor et toi… s'il te plait Harry… dis quelque chose, je t'en supplie… ou Hermione va encore penser que je ne suis qu'un mufle avec la capacité émotionnelle d'une cuillère à thé !

- J'ai entendu ! fit la préfète depuis sa table, sans relever la tête toutefois de son parchemin.

Harry hocha la tête vivement devant la mine décomposée de son ami.

- Tout va bien, Ron… assura-t-il en essayant de ne pas sourire trop ouvertement. Je sais bien que tu ne t'inquiètes que de ma sécurité… Et tu n'as pas la capacité émotionnelle d'une cuillère à thé ! ajouta-t-il à voix basse.

- J'ai entendu aussi !

Harry fit une grimace qui fit sourire Ron.

- Bonne nuit, Hermione ! répondit-il sur un ton aimable.

- Bonne nuit, Harry.

- Bonne nuit, Hony. Ne te couche pas trop tard quand même… dit Ron sur le même ton.

- Bonne nuit, mon Cœur. Je termine ce planning et je monte dans mon dortoir, c'est promis…

Hermione écrivait tout en parlant et le crissement rapide de la plume emplit la salle tout entière quand elle se tut. Les garçons terminèrent de gravir les dernières marches qui menaient aux chambrées dans le silence.

Malgré les interrogations angoissantes qu'avait soulevées Ron avant d'aller se coucher, Harry passa une excellente nuit. L'assurance de voir l'étiquette d'Ellen immobile à l'endroit où elle devait être –c'est-à-dire dans son dortoir et dans son lit – n'y était sans doute pas pour rien. Et le rêve qui avait bercé son sommeil était la meilleure assurance que Voldemort n'envahît pas son esprit sans défense.

Il se leva d'excellente humeur, après avoir jeté un œil sur la carte pour lire le nom d'Ellen McGregor. Elle faisait déjà le tour des dortoirs pour réveiller ses camarades. Il l'imaginait tapant aux portes avec un enthousiasme que nombre des filles de Serpentard ne devaient pas partager. Il referma la carte, un sourire aux lèvres. Ses craintes de la veille avaient disparu, comme par magie.

Dans la salle commune, Hermione sermonnait Dean et Seamus qui prenaient les paris sur le nom du professeur de potions qui officierait ce matin-là. Ils harcelaient Neville pour obtenir un indice sur l'emploi du temps de son grand-oncle et ce dernier bougonnait qu'il préfèrerait avoir Madame Pomfresh comme professeur, car, son oncle Algie, il le voyait déjà assez en Défense contre les Forces du Mal.

Ron se mit à rire, serrant Hermione contre lui. Il ne voulait surtout pas penser que ce serait le premier cours de Potions sans le professeur Rogue. Et il ne voulait surtout pas penser que c'était ce à quoi songeait certainement Hermione à ce moment même. Elle sourit pourtant.

- Allons, Neville… Vois le bon côté des choses, dit-elle doucement. Ni Malefoy ni Bulstrode ne seront là aujourd'hui…

Le visage de Neville s'éclaira d'un large sourire.

- Ha ! Oui ! s'exclama-t-il. Tu es douée pour remonter le moral des gens, toi au moins !

Un petit rire sceptique leur parvint depuis les escaliers du dortoir des filles. Ginny arrivait, accompagnée de ses compagnes de dortoir. Ron remarqua une lettre dans la main de sa sœur qui s'apprêtait à quitter déjà la salle commune.

- Tu vas à la volière ? A qui as-tu écris ? Si c'est à Bill ou aux jumeaux tu aurais pu me le dire, j'ai des choses à leur dire moi aussi !

- Tu prends un parchemin, une plume et tu te mets au boulot ! Non mais ! fit Ginny en se dirigeant vers la porte.

- Tu m'as pas répondu ! l'interpella Ron.

Ginny ne se donna pas la peine de se retourner. Elle fit pivoter la porte et un geste d'au revoir à son frère… Du moins, ce dernier voulut-il le prendre comme un geste d'au revoir. Et comme il se tournait vers Harry pour le prendre à témoin de l'insolence de sa sœur, celui-ci se souvint fort à propos qu'il devait impérativement voir Hedwige, qui avait fort mal pris l'attaque des Détraqueurs de l'avant-veille.

Ginny attendit Harry dans le couloir.

- Alors ? fit-elle en riant.

- Alors quoi ? demanda Harry qui commença à croire qu'il était tombé de Charybde en Scylla.

- Ça c'est arrangé avec Ellie ?

- Mais tout va bien avec Ellie ! soupira Harry. Et toi avec Dennis ? questionna-t-il perfidement.

Ginny lui fit une grimace en lui montrant la lettre qu'elle tenait à la main.

- Tout va bien avec Dennis, imita-t-elle. Il faut juste se faire à l'esprit Serpentard…

- Mouais… fit Harry. Tous des têtes de mules !

Ginny retint un rire. Ils échangèrent un regard du coin de l'œil et éclatèrent de rire en même temps.

Ils poursuivirent leur chemin en riant jusqu'aux escaliers de la volière. Ils croisèrent Padma Patil, accompagnée de Sanders. Harry serra la main du capitaine des Sphinx. Il sourit à Padma pour répondre à son salut.

- C'est ton tour de donner des nouvelles à tes parents ? s'enquit-il aimablement.

La jeune fille leva les yeux au ciel.

- C'est tous les jours mon tour ! soupira-t-elle. Parvati refuse de monter à la volière depuis… enfin depuis, quoi.

Ginny se mordit les lèvres.

- Oui, je sais… Dean a même proposé de l'accompagner, mais elle est vraiment terrorisée…

- Quelle idiote ! fit Padma dans une moue dédaigneuse. Il est gentil Thomas… Lui au moins ce n'est pas un abruti comme ce crétin de Finnigan ! Et il est vraiment très courageux. On se demande comment ces deux-là peuvent être amis…

- C'est sûrement parce que les extrêmes s'attirent, répondit sentencieusement Sanders.

- Seamus est un chouette garçon aussi, dit Ginny. Je suis sûre que si quelqu'un voulait lui donner une chance, il le prouverait aux yeux du monde.

- Je n'en doute pas… répliqua Sanders. Mais encore faut-il qu'il donne envie à quiconque de lui laisser une chance…

Et il prit la main de Padma dans la sienne en souriant à Ginny. La petite rousse se mordit les lèvres d'autant plus fort. Les deux Serdaigle s'éloignèrent sur un dernier salut. Ginny et Harry se retinrent de rire.

- Il lui reste toujours Lavande… estima Harry en pouffant.

- Oh oui ! Seamus s'est montré si noble et si attentionné durant ces heures terribles où elle n'avait pas de nouvelles de sa meilleure amie… singea Ginny en battant des cils.

Un nouvel éclat de rire monta dans l'escalier à vis de la volière, qui réveilla les hiboux.

Et alors qu'ils redescendaient vers l'animation du château, Ginny jeta un regard presque timide à son ami.

- Dis… Harry ? commença-t-elle avec une hésitation. Si Gerry arrive à se procurer un miroir et l'enchanter… tu me prêterais le tien ? Et tu crois qu'Hermione voudrait l'enchanter pour moi ?

- Pourquoi ne demandes-tu pas le sien à Ron ? la taquina Harry.

Elle lui répondit d'une grimace.

- Si tu ne veux pas, tu n'as qu'à le dire… je ne me vexerai pas… fit-elle sur un ton qui prouvait le contraire.

Elle soupira.

- Ce ne serait pas très pratique, n'est-ce pas…

- Pas si j'ai le miroir sur moi, en effet… et je ne me vois pas plus ameuter les quartiers de Gryffondor pour t'appeler chaque fois que tu auras un appel, que monter te porter le miroir dans ton dortoir…

Ginny fit une moue désabusée.

- D'autre part, imagine la tête de ton frère s'il devait me joindre et que tu lui répondes… sans compter qu'il voudrait savoir pourquoi tu as mon miroir…

- Ho ça va Harry ! Laisse donc mon frère où il est ! C'est assez pénible de l'avoir sur le dos toute la journée, sept jours sur sept… et quand il n'est pas là, c'est Hermione qui me parle tout le temps de lui…

- ha ! fit Harry intéressé. Moi c'est Ron qui me parle tout le temps d'Hermione.

Ginny soupira, lasse, avec un geste des épaules.

- Mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de ces deux-là, hein, Harry ? demanda-t-elle.

- Je ne sais pas, répondit Harry sérieusement. Faudrait d'abord qu'ils sachent ce qu'ils vont faire d'eux mêmes… Mais je crois que c'est en train de s'arranger pour eux aussi… Après tout, ils ont d'autres moyens que Dennis et toi pour communiquer …

Ginny leva les yeux au ciel.

- Oui, il nous faudrait trouver un moyen de correspondre plus pratique que des lettres… J'aime beaucoup recevoir son courrier ! se hâta-t-elle d'ajouter. Mais j'aimerai lui parler plus souvent…

Elle soupira.

- C'est idiot n'est-ce pas d'être tombée amoureuse de quelqu'un à travers les mots qu'il écrit…

Harry secoua la tête.

- Et moi je suis bien tombé amoureux d'Ellen à travers ses insultes…

Ils se mirent à rire tous les deux, un peu embarrassés. Ginny soupira.

- Bon… C'est pas possible pour le miroir, hein… ?

Elle hésita encore. Elle cessa d'avancer et Harry s'arrêta lui aussi.

- Harry ? Je peux t'ennuyer encore un peu avec mes histoires ? J'ai besoin d'un avis…

Harry remonta ses lunettes sur son nez pour se donner un air sérieux.

- Je t'écoute…

- Tu sais que Gerry travaille au Ministère… au Département des Mystères… Section Recherches… Mais pour l'instant, il n'est qu'apprenti… ajouta-t-elle très vite. Il assiste l'assistant de l'assistant… enfin bref, rien de très important… Mais il commence à connaître du monde depuis cet été… et il pourrait nous procurer un prototype… Il appelle ça un Gri-Moi-Re ?

- un grimoire ?

- Non , un Gri-Moi-Re… GRImoire à méMOIre RE-utilisable… enfin je crois… C'est… un livre…

La voix de Ginny se fit plus basse et plus rapide au fur et à mesure qu'elle parlait.

- Un livre dans lequel tu écris et ce que tu écris apparaît instantanément dans un autre livre auquel il est relié grâce à un sortilège de duplication... et tu peux ainsi discuter en direct avec ton correspondant…

Harry réfléchit quelques secondes.

- Ginny… commença-t-il.

- Je sais ! murmura la jeune fille d'une voix blanche. C'est pour ça que j'ai dit non…

Elle frissonna.

- Sans compter que c'est dangereux… insista Harry. Tu ne sais pas s'il y a un cerveau au bout du livre… Comment être certain que c'est bien la personne à qui tu veux parler ?

- Je ne sais pas… une histoire de mot de passe… mais ce n'est qu'un prototype…

- Un essai, tu veux dire, et donc instable sûrement…

- Oui… admit Ginny avec regrets.

- Et c'est de la magie noire, martela Harry.

Ginny sursauta.

- Tu te moques de moi ! et la carte c'en n'est pas peut-être de la magie noire !

- Ce n'est pas pareil ! affirma Harry avec une mauvaise foi évidente.

Ginny haussa les épaules.

- C'est aussi l'avis d'Hermione, murmura-t-elle.

Harry eut un pincement au cœur.

- Tu en as parlé à Hermione ?

Elle hocha la tête.

- Mais elle est si sérieuse… soupira-t-elle une nouvelle fois. Je me suis dit que si toi tu avais un avis différent…

- Et comment voudrais-tu que j'aie un avis différent ? se mit presque en colère Harry. Toi et moi, nous savons bien ce qu'il en est de ce genre de livre…

Ginny rentra la tête dans les épaules. Elle n'ouvrit plus la bouche jusqu'au réfectoire, tant qu'Harry garda au front le pli soucieux qu'elle avait mis.

Mais Harry oublia vite ses craintes au sujet de Ginny quand il vit s'avancer vers lui le magnifique sourire que lui offrait Ellen. Et juste derrière, comme une cerise sur le gâteau qu'était cette journée qui s'annonçait, le visage sombre de Nott lui procura une satisfaction totalement gratuite. Le Serpentard avait un air maussade qui ne lui était pas coutumier. Une sorte d'exaspération qu'il n'arrivait pas à cacher.

Harry répondit au bonjour d'Ellen sans la gêne qu'il éprouvait d'ordinaire en public. Il posa même son bras sur ses épaules pour parcourir les quelques pas qui les séparaient du seuil de la Grande Salle. Il s'arrêta obligeamment sur le pas de la porte, pour laisser passer Nott. Le Serpentard lui fit un signe de tête ironique pour lui céder le passage à son tour.

- Je t'en prie, Potter, dit-il sur un ton narquois. C'est à moi de m'effacer devant le Survivant…

Harry soutint son regard presque noir. Il lui rendit son signe le tête, sans toutefois pouvoir imiter le sourire goguenard de Théodore Nott. Et tandis qu'il entrait dans la salle avec Ellen, il entendit la jeune fille murmurer sur un ton désabusé : « Les garçons… franchement ». Il se pencha légèrement à son oreille et lui chuchota :

- J'ai cours avec Isadora Marchinson ce matin.

Il n'évita que de justesse le coup de coude dans les côtes qu'elle lui destinait. Il la laissa partir vers sa table et se dirigea vers la sienne où il se servit un petit déjeuner copieux. Seamus et Dean prenaient toujours les paris pour savoir qui serait leur professeur de potions ce matin-là. Le professeur Londubat emportait presque tous les suffrages, lorsque Hermione mit fin au suspens d'un air sévère.

- Madame Pomfresh ! affirma-t-elle en s'asseyant à sa place entre Ron et Harry.

Seamus grommela quelque chose contre les Préfètes en Chef qui se prenaient trop au sérieux. Dean fit passer l'information. Neville se mit à manger de meilleur appétit.

- Et Goldstein ? Interrogea Harry soucieux. Qui va surveiller l'infirmerie ?

Hermione déplia d'abord sa serviette et l'étala consciencieusement sur ses genoux, insensible en apparence aux soupirs agacés de Ron et à l'anxiété d'Harry.

- Malefoy restera seul à l'infirmerie aujourd'hui… annonça-t-elle, tout à fait consciente qu'elle n'apportait là aucune réponse à ses amis.

- Et Goldstein ? répéta Harry un peu moins patiemment cette fois.

- Il va être transporté dans un endroit où il recevra les soins appropriés à son état…

- Il s'est aggravé ? Son état ? Il s'est aggravé ? s'inquiéta Neville.

- Non, bien au contraire. Répondit Hermione sur un sourire. Il s'est réveillé.


Petite plume : C'est ma première review. Bienvenue. Tous les matins en arrivant au travail avant 9h je saute sur mon PC pour voir si t'as posté la veille au soir un nouveaux chapitre. Ca me prend la matinée pour le lire, car il faut bien que je ravaille un peu entre deux phrases. Oui quand même… C'est la moindre des choses… Cela tient peut être au fait que tu es plus mature que certains écrivains qui ne sont encore qu'au collège. Ho qu'elle est gentille… elle aurait pu dire vieille…mais non elle a dit mature… je note l'attention… Tu alternes l'action et la réflexion et nos jeunes héros ont bien besoin de tous leurs efforts intellectuels conjugés pour conjurer les forces obscures, ca fait un peu Star War ma phrase là, désolée. Oui, mais ça me gêne pas… et puis avec Ayako, on est blindé maintenant…
Et j'espère que je ne t'ai pas trop saouler avec ma review. Non pas du tout ! Merci à toi pour ce commentaire…

vestrit : et bien ,quelle tension. et puis, qu'est ce qu'il a HAgrid, il est louche (quoique je suis peut etre un peu parano :D). Oui, on dirait Maugrey… En tout cas, ca à l'air d'aller mieux pour hermione et ron. Oui, ça a l'air…

Ataensic : J'adore ton Ellie mc gregor, elle est vraiment intéressante et c'est exactement le genre de fille qu'il fallait pour Harry à mon avis, elle va me manquer dans la saga de jk rowling! Peut-être y en aura-t-il une ? j'attend maintenant la suite avec impatience et je suis assez curieuse de savoir de quelle facon harry va s'y prendre pour mettre voldi au tapis. Qui te dis qu'il va le mettre au tapis ?

lolaboop : lola : il m'impressionne le ronnie. Il a trouvé tout seul? Oui, il a du y réfléchir très souvent… ça le tracasse qu'on s'en soit pris au préfet en chef…lola : il va te servir longtemps ton chevalier hermione ou il t'a déjà servi. Tu vois de quoi je veux parler Miss teigne? Non, pas du tout…lola : Ellen a raison de ne pas se laisser marcher sur les pieds mais elle pourrait faire un effort en public Oui, elle devrait… boop : et si c'est sa nature d'être ainsi. En effet, c'est un caractère…lola : je crois plutot qu'elle se protège. C'est fort possible aussi… Hagrid n'est vraiment pas doué pour les relations sociales! Hahahah ! on le sait depuis longtemps déjà non ?

Voldemort : d'ailleurs je sais pas si tu le sais mais ta fic est très populaire sur le net, Je l'ignorais. Enfin, j'ai bien les stats de la fic, mais je n'ai aucune idée de ce que cela peut bien signifier au niveau du nombre de lectures… je fais tout ce que je peut pour inciter mes potes et les autres internaute à se lancer sur ta fic mais franchement même si elle est très longue (heureusement pour ma part) ça vaut le coup, Je sais que ça peut rebuter… mais aussi atttirer d'autres lecteurs en peine de lectures… et merci pour la pub !

Lyane : Il est bon qu'ils reprennent l'offensive contre Voldemort en tout cas, plutôt que de rester en mode 'défensif'. Tout le monde sait que la meilleure défense, c'est l'attaque…

Benji : Petit froid dans la relation Harry/Elen .. Tout ne peut pas être rose non plus… Chapitre un peu trop...lent ; Par contre il est super parfait comme taille(nbrs de mots C'est pas vraiment un truc que je calcule à vrai dire…

noumia : c'est très risqué de se servir de Nott... Extrêmement risqué en effet… Le calme avant la tempête, c'est ce que ce chapitre m'inspire, j'ai l'impression qu'il va se passer quelque chose... Mais quoi ? just un petit indice, allez ... Je sais pas moi… des nouvelles de Voldemort ? Une nouvelle dispute de Ron et Hermione ? Ellen qui va faire des siennes ?

Craup : Tu n'aurais pas l'intention de jetter McGregor dans les bras de Nott? PArcequ'en lisant ce chapitre, je pensais que le couple HP-McGregor était mal barré et ce n'est pas la fin qui m'a rassuré. Des hauts, des bas, c'est le lot de tous les couples… faut pas dramatiser… ce n'est rien de grave cette fois…

samikitty : Ce chapitre est tout mimi, je trouve. Il est à la fois reposant et nécessaire pour la suite de l'histoire. Comme quoi, les avis sont très partagés…

Alixe : Je voulais te dire que moi, cela ne me dérange pas les chapitres sans action. Je trouve qu'ils font avancer l'idée que l'on se fait des personnages et c'est ce qui m'intéresse le plus. C'est ce qui m'intéresse également…
Tu fais bien de rappeller que cela ne fait que 15 jours que harry a donné la bruyère à Ellie, car on a l'impression que cela fait beaucoup plus, du fait du nombre de chapitre consacrés à seulement 4 jours (je vinent de vérifier : 20 chapitres depuis Halloween !). Oui, je me suis dis que c'était nécessaire… Mais vu tout ce qui s'est passé , on comprend que Harry ait l'impression que les évènemants antérieurs se soient passés dans une autre vie. C'est un peu le cas… il y aura un avant Halloween et un après…
PS : si c'était possible, ce serait bien que l'on sache les jours de publication. C'est agréable de savoir à l'avance quel jour on va avoir le plaisir de te retrouver. Je propose deux date par semaine jusqu'à ce qu'on rattrappe La pensine, puis 1 fois par semaine ensuite (c'est bien ce délai sur l'autre site ?) C'est ce que je me disais… Mais au début de la semaine : bug du site, impossible de publier et là, dure fin de semaine… mais je propose le vendredi et le mardi… avant le week end et juste après… ça équilibre ; ça laisse le temps de lire et de reviewer à tous le monde… et moi de m'organiser pour les réponses… ensuite je publie le jeudi pour l'instant sur la pensine. Nous verrons où j'en serais au moment voulu… Cela vous convient-il ?