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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Je sais : on avait dit vendredi… Mais on y est presque et puis je ne suis pas sûre de pouvoir poster demain dans la journée et encore moins le soir… alors place au chapitre suivant…
Chapitre 157
Des milliers de chemins
…
Le vent. Il y avait des siècles qu'il n'avait pas senti le vent sur son visage. Il était glacé mais ce n'était pas grave. Voler. Il n'y avait que cela de vrai. Sans contrainte.
Harry se pencha sur le manche de son balai. Il allait vite. Très vite. Ses mains étaient engourdies malgré les gants. Ses yeux pleuraient des larmes de glace. Mais il n'aurait pour rien au monde arrêté de voler.
Lorsque Joanna Andrews se présenta sur le terrain pour leur entraînement spécifique, Harry se sentait déjà mieux. La course après le vif, les feintes, les plongeons lui faisaient oublier les rumeurs et les bruits, ainsi que ses soucis quand à ses camarades. Il avait voulu se persuader que Ron et Hermione allaient bien. Il avait voulu se laisser prendre à l'apparente sérénité qu'affichait la Préfète en Chef. Il avait voulu se fermer les yeux également sur les rancoeurs et les commentaires que suscitaient sa relation avec Ellen McGregor. Elle avait beau prétendre qu'elle s'en moquait, il ne pouvait croire que cela ne la touchait pas un tout petit peu… Peut-être était-ce pour cela qu'elle s'obstinait à provoquer et se dresser en égérie serpentarde de la lutte contre les Ténèbres… Ou bien, elle était réellement la prétentieuse qu'on disait qu'elle était… et Harry n'était pas loin d'en être convaincu.
Ginny le rappela à la réalité. Il faisait nuit. Les joueurs étaient frigorifiés. Il n'y aurait pas de match avant un moment. Cela ne valait pas la peine d'envoyer la moitié de l'équipe à l'infirmerie pour cause de coup de froid.
Harry demanda à Ron s'il se sentait mieux. Après une douche chaude, ce dernier paraissait avoir retrouvé un semblant de moral. Il laissa Harry fermer les vestiaires au départ des joueurs. Il voulait retrouver Hermione au plus vite.
- Comme si elle risquait de l'oublier, grommela Ginny. Bon, je rentre aussi ! Je dois répondre à Gerry…
- Tu ne l'as pas déjà fait ce matin ? demanda Harry qui vérifiait que les vestiaires étaient vides avant de fermer.
- J'ai répondu à sa lettre d'hier. Il faut que je réponde à sa lettre de ce matin.
Harry se mit à rire.
- Mais qu'est-ce que vous avez tant à vous dire ?
Ginny ne répondit pas tout de suite.
- Au début je pensais comme toi, dit-elle doucement. Chaque fois que je recevais un courrier de lui, je me disais avec angoisse : Mais qu'est-ce que je vais pouvoir lui raconter… Surtout que lui, il semblait avoir toujours des mètres et des mètres de parchemin à m'adresser… Mais à présent, dès que j'ai cacheté ma lettre, je me rends compte que j'ai toujours oublié de lui dire une chose ou l'autre…
Elle se tut, un peu émue, comme ils approchaient des tribunes des professeurs pour sortir de l'enceinte du terrain de Quidditch.
- Tu crois qu'on nous laissera quitter Poudlard à Noël ? soupira la jeune fille.
Harry secoua la tête en signe d'ignorance.
- Et si on nous laisse sortir, tu crois que Maman me laisserait aller sur le Chemin de Traverse ?
Harry préféra ne pas répondre. Le regard de doute qu'il jeta à Ginny trouva un reflet dans les yeux de son amie. Elle grimaça :
- Il vaudrait mieux qu'on nous laisse à Poudlard, estima-t-elle. Tu me prêterais ta carte pour que je rejoigne Pré-au-Lard par les passages secrets ?
- Tu es prête à tant que cela pour lui ? demanda-t-il en fronçant les sourcils pour se donner un air sévère.
Ginny eut un geste d'impuissance.
- Je ne suis pas comme Ellie, moi. Je n'ai aucune patience… Et il faut bien que je sache si je suis amoureuse de lui ou des mots qu'il m'écrit… Tu ne crois…
D'un geste de la main, Harry fit taire Ginny brusquement. Il alluma une lueur plus vive au bout de sa baguette.
- Qui est là ? demanda-t-il. Je sais qu'il y a quelqu'un… Montrez-vous…
- Ce n'est que moi…
Ginny et Harry se tournèrent sur leur droite. De dessous les tribunes, Ellen McGregor sortit. Son écharpe assourdissait sa voix et un bonnet couvrait ses cheveux. Ginny se mit à rire, un peu nerveuse et la main sur son cœur.
- C'est digne d'une Serpentard, ça ! faire mourir les gens de peur…
- Tu as donc des choses à cacher, Ginny Weasley… insinua la préfète de Serpentard. Que complotiez-vous tous les deux…
- On ne complotait pas ! se mit à rire Harry. On disait du mal de toi…
Il mit son bras autour de sa taille et l'attira contre lui.
- Tu me surveilles ? questionna-t-il avec amusement.
- L'affaire Marchinson m'a servi de leçon, répondit Ellie sur le même ton mi-narquois mi-sérieux. Et j'étais aussi venue assister à ton entraînement…
- Tu étais là ? s'étonna Harry. Je ne t'ai pas vue…
- C'est que tu étais trop occupé à regarder évoluer Debby Grayson…
Ginny retint un rire.
- Je vous laisse régler vos comptes… dit-elle avant de filer sur un signe de la main.
Ellie entoura de ses bras les épaules d'Harry.
- Comment fais-tu cela ? demanda-t-elle ses yeux dans les siens.
- Quoi donc ? lui sourit le jeune homme croyant qu'elle parlait de Quidditch.
- Comment savais-tu que j'étais là ? Et ne me dis pas que tu as senti mon parfum… ce n'est pas vrai. Il fait trop froid pour sentir quoi que ce soit…
- Je ne sais pas, murmura Harry. Je savais qu'il y avait quelqu'un. Ça arrive souvent. C'est parce que je suis un bon légilimancien…
Il se pencha pour l'embrasser. Il fit glisser l'écharpe sur le menton d'Ellen. Son nez était gelé malgré le cache col qui protégeait le bas de son visage.
- Mais c'est vrai que tu es restée dans les tribunes par ce froid ! s'exclama Harry.
- Je me suis mise à l'abri du vent…
- Tu es folle !
Malgré tout il se sentait flatté. Il la serra contre lui tandis qu'ils prenaient le chemin du château.
- Je voulais passer quelques instants avec toi, puisqu'on ne se verra pas ce soir… Granger m'a collé dans le groupe du jeudi, au club de Duels…
Elle claquait des dents. Harry resserra l'étreinte de son bras sur ses épaules. Il lui sourit et elle cacha son visage dans le manteau du jeune homme.
Une bruine fine s'était mise à tomber. Ellen frissonna. Ses joues étaient rouges, et son nez tout blanc. Le château brillait de mille fenêtres allumées et réchauffait la nuit. La lueur de la baguette d'Harry mettait des éclats rouges dans la chevelure brune d'Ellen. Une résille d'embruns gelés couvrait ses cheveux. Le froid rendait inconfortable le moindre de leurs pas, impossible toute parole. L'ombre était tout autour d'eux. Et le danger pouvait surgir de toute part…
Et pourtant, il y avait dans le sourire d'Ellen et dans son regard levé vers lui quelque chose qui lui donnait envie d'oublier que ses pieds gelaient et que sa mâchoire était presque paralysée à force de serrer les dents pour éviter d'en claquer. Ce n'était que du froid qui venait de l'extérieur. A l'intérieur de lui la chaleur était vivante. L'ancienne magie était à l'œuvre. Elle réchauffait son cœur. Il était bien. Et le reste lui importait peu. Il ne se rendait pas compte qu'il ralentissait le pas. Comme pour retarder le moment où il lui faudrait se séparer d'Ellie. C'est normal d'être heureux, Remus ? C'est normal d'éprouver du bonheur quand tout va mal autour de vous ? et la voix de Remus… non le rire de Remus. Ce n'est pas d'être heureux qui fait de toi un égoïste. C'est de refuser ce bonheur à ceux qui t'aiment. Il frissonna à son tour. Comment aurait-il pu passer le cap de ce week-end tragique sans Ellen ? Il préférait ne pas l'imaginer.
Il s'arrêta sur la première marche du perron.
- Ellen…
Elle leva la tête vers lui. Le brouillard faisait un halo à la lumière des torches. La petite porte était entrouverte. On entendait des bruits, des voix, des rires à l'intérieur du Hall.
- Ellen…
Il essuya les gouttelettes de bruine à ses cils et caressa sa joue froide. Les mots ne suffisaient pas. Aucuns ne pouvaient dire ce qu'il éprouvait. Ils étaient si froids et si ridicules parfois. Ils n'avaient aucun sens. En tous cas pas celui qu'il aurait voulu qu'ils eussent. Il remonta le cache-nez sur le sourire de la jeune fille.
- Je suppose, dit-il à la place de ce qu'il avait dans le cœur, je suppose que tu sais déjà que j'ai passé l'après-midi avec Isadora Marchinson.
Ellen hocha la tête. Il faillit lui parler de Nott. Il se mordit les lèvres. Il ne fallait pas gâcher ces moments.
- Je sais même que vous vous êtes tenus par la main dans la salle commune, reprit Ellen comme Harry ne poursuivait pas.
Harry leva les sourcils.
- Et dois-je craindre pour ma vie ? Sans doute Isadora gît-elle sans connaissance sous les lavabos des toilettes des filles… et maintenant c'est mon tour… Où veux-tu procéder ? Dans les toilettes du rez-de-chaussée ? ou à l'étage peut-être ? Tiens, celles du deuxième seraient un décor idéal ! Mimi Geignarde serait ravie de me voir trépasser dans ses quartiers favoris… on ne sait jamais… si je me mettais à hanter le château avec elle…
Ellen se mit à rire.
- Mais pourquoi les toilettes ?
- Parce que c'est un lieu que les Serpentard affectionnent pour y perpétrer leurs forfaits, semble-t-il…
- Hé !
Elle voulut se dégager de son étreinte pour manifester geste à l'appui sa désapprobation la plus complète. Mais il la tenait serrée contre lui. Elle renonça à son courroux. De la buée s'échappaient de leur nez et de leur bouche. Il faisait de plus en plus froid. Et ils n'avaient toujours pas envie de rentrer.
- Et tu as appris comment qu'Isadora et moi nous tenions la main dans la salle commune ? reprit Harry.
- On s'est chargé de venir me l'apprendre…
- On a-t-il un nom ?
- Elle en a un… Mais je m'en voudrais de livrer cette pauvre fille à la vindicte du Survivant…
- Dawson ?
- Tu l'as lu dans mon esprit ?
- Pas besoin de légilimancie pour deviner que Jezebel Dawson est impliquée dans un coup de ce genre… Tu devrais mettre Grenouille en garde tu sais, elles traînent souvent ensemble et…Oh bon sang !
- Quoi ? s'alarma Ellen car Harry venait de frapper son front du plat de la main.
- Les rumeurs serpentardes ! Voilà comment elle les apprenait ! Je me demande même si elle ne les fabriquait pas elle-même d'après ce que Betsie pouvait lui raconter de ce qui se passe dans les cachots et de ce qu'elle pouvait récolter de-ci de-là… Ah ! Dawson ! Dawson ! je ne sais pas ce que je vais faire ! Est-ce que je la tue de mes propres mains ou est-ce que je laisse Ronald le faire après que je lui ai appris que c'était elle qui avait dénoncé à Hermione l'organisation de sa fête d'anniversaire ?
Ellen se mit à rire.
- C'est encore une gamine… laisse-là donc se faire les dents… Elle finira bien par tomber sur plus coriace qu'elle… Et j'ai déjà mis en garde Grenouille contre le tort que la fréquentation des Gryffondor peut causer à une réputation…
Il prit son visage entre ses mains et plongea ses yeux dans les siens. Son regard brillait de larmes de froid. Elle renifla. Une idée incongrue se glissa dans l'esprit d'Harry.
- Tu crois que s'il n'y avait pas cette guerre… nous nous serions rencontrés ? demanda-t-il regrettant déjà sa question.
- Certainement… répondit Ellie. Mais tu ne serais qu'un stupide Gryffondor de plus je présume… même avec ta superbe cicatrice de Celui-qui-a-survécu….
- Alors… je crois que j'aime cette cicatrice et je crois que j'aime tout ce qui nous a menés à cette guerre…
Elle le regardait en souriant. Ses yeux brillaient de plus belle.
- C'est stupide n'est-ce pas… murmura Harry.
Elle secoua la tête, lentement.
- Non, c'est juste que tu as une façon si déroutante de dire les choses…
Elle renifla encore, prit les mains du jeune homme sur ses joues et les serra entre les siennes contre son écharpe verte sur sa bouche. Puis elle se blottit à nouveau contre lui pour reprendre leur route vers la porte d'où s'échappait la lumière du Hall.
…
Tous les yeux étaient fixés sur Harry. Des Quatrième aux Septième Année, ils le regardaient tous dans un silence expectatif. Il y avait longtemps qu'il ne s'était pas ainsi senti l'objet de tant d'attention. Sauf lorsque Ellie et lui étaient revenus du stade de Quidditch le soir même… mais c'était totalement différent et nettement plus agréable… Enfin, c'était bien moins agréable de se sentir dévisager par une partie de l'école que par les doux yeux d'Ellen…
Il se força à se concentrer sur la Défense contre les Forces du Mal…
- On va faire des groupes ! dit-il précipitamment. Aujourd'hui, les Quatrième et les Cinquième Année contre les Sixième et les Septième… La prochaine fois, on fera un de chaque année, et la fois d'après Année contre Année, Maison contre Maison, et ensuite… on avisera… Vous avez dix minutes pour vous mettre d'accord… Justin ? Bien sûr que les sortilèges collectifs sont autorisés… A ce propos, je vous rappelle que le club serait purement et simplement annulé s'il arrivait quoi que ce soit à l'un d'entre nous… Donc les sortilèges interdits sont interdits ! On fait avec ce qu'on a… Le but est de se protéger en premier lieu, ensuite d'empêcher de nuire…
- On fait comment ? l'interrompit Malone.
- Petit un : on immobilise ! Petit deux : on désarme ! Petit trois : on tape dessus !
Toutes les têtes se tournèrent vers Bobbins, un garçon de Septième Année de Serpentard, qui se tenait au fond de la salle.
- Je ferais le contraire, moi… le contra Justin Finch-Fletchey. Petit un : on désarme ! Petit deux : on immobilise ! Petit trois : on tape dessus !
- On tape sur personne ! s'exclama Hermione outrée. Petit trois : on entrave et petit quatre : on plonge l'ennemi dans l'inconscience avec un sortilège d'évanouissement.
- A propos ! demanda Neville en levant le bras. On aura droit à la poudre d'Estourbinette cette année aussi ?
Harry jeta un œil sur Hermione. La Préfète en Chef haussa une épaule.
- Seulement les Septième et les Sixième Année ! Et à condition que vous nous fournissiez chacun une éprouvette !
Il y eut des remous de mécontentement chez les Cinquièmes et Quatrième Année. Hermione fit taire les protestations.
- C'est comme ça ! La poudre d'Estourbinette ne se manie pas comme ça !
Elle fit claquer ses doigts d'un geste brusque.
- C'est dangereux ! Pas question que toute l'école se balade avec de la poudre plein les poches ! Les dernières années seulement ! Et encore s'il ne tenait qu'à moi certaines personnes ne devraient jamais s'approcher de telles armes !
Neville rentra la tête dans les épaules, mais Hermione jetait des regards courroucés à Ernie Mcmillan et à un Serpentard à côté de Bobbins. Malone crut qu'il pouvait ricaner de ses camarades lorsque les yeux de la jeune fille se posèrent sur lui.
- Si jamais nous sommes attaqués, reprit-elle plus calmement, nous ferons une distribution…
- Et si on est attaqués par surprise comme pour Halloween ? demanda le Serpentard à coté de Bobbins.
- Ce qui est arrivé à Halloween ne se reproduira pas, Archer !
La voix d'Harry était ferme. Il s'adressait à son camarade, mais chacun sut qu'il parlait pour lui.
- Tu en es certain, Potter ? insista Archer.
- Pourquoi sommes-nous tous ici ce soir ? lui renvoya Harry. Pour que les évènements d'Halloween recommencent ? Non, pour les empêcher. Si nous sommes à nouveau attaqués, nous serons mieux préparés…
- Oui mais pour la poudre d'Estourbinette… fit une voix timide parmi les participants.
Hermione s'avança sur l'estrade à côté d'Harry, cherchant des yeux celui qui avait parlé.
- J'ai dit les Sixième et Septième ! Qu'est-ce que vous n'avez pas compris dans cette phrase ?
- Te fâche pas Granger… ironisa Archer. Si c'est si dangereux que ça, tu pourrais nous faire une démonstration afin qu'on sache manipuler une telle arme.
La Préfète en Chef fit un pas en avant :
- D'accord, Archer ! Tu fournis l'éprouvette, je fournis la poudre. Qui veut servir de cobaye ?
Bobbins donna un coup de coude à son camarade et lui fit signe de la mettre en veilleuse. On aurait entendu une mouche voler. Harry proposa de commencer la séance sans tarder. Hermione descendit de l'estrade pour former les groupes avec ses condisciples. Quelqu'un demanda quelle était finalement la marche à suivre que leur leader recommandait…
- On fait ce qu'on peut ! répliqua Neville. L'important c'est de les toucher avant qu'ils ne nous touchent parce que les autres, les interdits et les impardonnables, ça les gênera pas ! Allez ! Au travail !
Il se mit en garde, puis se ressaisit, rougit un peu :
- Heu… désolé Harry, fit-il alors que le jeune Potter riait franchement.
Et Dennis Crivey envoya un Maléfice du Saucisson à Neville. Colin répondit aussitôt à son frère par un expelliarmus indigné. Ron qui était plié en deux de rire devant Neville saucissonné avait du mal à lever sa baguette et à prononcer un sortilège quelconque face à la menace de Debbie Grayson. Il ne put que murmurer un Protego pour contrer le sort de la Gardienne des Phénix.
- Très bien ! fit Harry un peu goguenard. Voici une parfaite illustration de ce que nous disions précédemment : se protéger, désarmer, immobiliser… Dans le désordre le plus total, mais avec une efficacité prodigieuse.
- C'est ce qui importe, non, Capitaine ! Fit Debbie dépitée de l'échec de son attaque contre le Préfet de Septième Année et néanmoins coéquipier.
- On peut aussi essayer les silencio, dit une voix parmi les participants. Les sortilèges sont bien moins efficaces quand on ne peut prononcer la formule à voix haute ! et ça les oblige à s'approcher de l'adversaire…
- Ha ! ça ! s'exclama Malone. C'est bien une tactique tordue de Serpentard : museler l'opposition !
- Eh ho ! Malone ! Vous étiez tous bien contents de les voir rappliquer les Serpentard avec leurs tactiques tordues le soir d'Halloween pendant que vous cédiez tous à la panique dans le Grand Hall…
- Te fâche pas, Archer !
- Je me fâche pas ! riposta le jeune homme sur un ton qui faisait croire le contraire. N'empêche que vous devez tous une fière chandelle à McGregor sur ce coup-là. Si elle n'était pas allée jusqu'à la salle de Serpentard au péril de sa vie, vous seriez encore en train de vous demander comment vous en sortir !
- Heu… oui mais nous aussi, Andy… essaya de le calmer Bobbins… Et puis les silencios c'est la spécialité d'Ellie, pas des Serpentard…
Bobbins se tourna vers Harry et lui fit un sourire nigaud :
- Y a qu'à demander à Potter… Il le sait lui que pour fermer la bouche des gens, elle s'y entend, McGregor.
La moitié de la salle leva des yeux inquiets sur le Survivant. L'autre moitié les baissa pour ne pas laisser voir son hilarité. La première à ne pouvoir retenir son rire fut Isadora Marchinson. Les autres filles gloussèrent. Hermione leva les yeux au ciel. Harry leur jeta à tous et toutes un regard sardonique.
- Montrez-moi donc ce que vous valez dans la bataille avant de présumer de la valeur des autres…
Neville, que Ron venait de désensorceler, brandit sa baguette le premier cette fois. Les Quatrième et Cinquième Année qui lui faisaient face se hâtèrent de se mettre à l'abri derrière une table… Les éclairs rouges fusaient. Les exclamations de dépit ou de victoire également. Ainsi que quelques : « Hé ! Malone ! On est sensé être ensemble je te rappelle… ! » et la réponse qui allait avec : « Oups ! Désolé, Archer ! L'habitude tu comprends… »
A la fin de la séance, les duellistes virent saluer Harry avec enthousiasme. Il avait prodigué ses conseils et donné son avis sur les diverses techniques employées. Il avait encouragé tout le monde et félicité chacun. Bobbins lui serra la main avant de lui faire quelques excuses pour ses paroles irréfléchies et s'assurer qu'Harry ne répèterait pas ce qu'il avait dit à sa « douce amie »… quoi que douce n'était pas l'adjectif qui caractérisait particulièrement la dite amie, selon son camarade de Maison. Harry se contenta de sourire, et Bobbins resta sur ses gardes jusqu'au lendemain soir chaque fois que McGregor lui adressait la parole.
Les Septième Année de Serpentard rassemblèrent leurs camarades et rejoignirent ensemble leurs quartiers. Hermione soupira en les regardant partir en groupe. Ron hésita à poser son bras sur l'épaule de la jeune fille. Il déguisa son geste en un époussetage de sa robe lorsqu'elle tourna vers lui son attention.
- Tu avais de la poussière sur l'épaule, mentit-il… Franchement, elles sont vraiment sales ces salles de cours… heu… je veux dire… je ne veux pas dire que les Elfes ne font pas leur travail… je veux juste dire que je ne pensais pas qu'elles étaient aussi sales…
Hermione fronça les sourcils.
- Tu vas bien, Ron ?
- Heu… oui…
Hermione leva les sourcils.
- Alors arrête de me parler de la SALE… Et d'abord c'est pas la SALE, c'est la S.A.L.E. !
- Mais Hony… je te jure que c'était pas ce que je voulais dire…
Hermione soupira.
- Je sais, Ron… tu ne veux jamais dire ce que tu dis… Allez, viens, on doit aller dans la salle des Quatre Maisons, c'est l'heure du couvre-feu… Harry, on se retrouve chez les Gryffondor… Et je veux te voir plongé dans ton devoir de Métamorphoses quand nous remonterons…
Harry esquissa un semblant de salut vaguement militaire et se força à sourire. Les paroles de Ron de l'après midi lui revinrent à l'esprit. Il venait de comprendre ce qu'il voulait dire quand il prétendait que ce n'était pas l'Hermione qu'ils connaissaient qu'ils avaient devant eux depuis le week-end. Ils jouaient tous à faire semblant. Ils montraient à chacun un visage à peine chagrin. Ils assuraient qu'ils avaient la force d'être ce et ceux qu'on attendait d'eux. Lui, Harry, il avait Ellen pour se retrouver. Pour être lui-même, dépouillé de toutes les images et de tous les rôles qu'on lui attribuait. Elle ne lui demandait pas autre chose qu'être avec elle. Peut-être Ron et Hermione étaient-ils trop exigeants l'un envers l'autre ? A moins que ce fût envers eux-mêmes.
Il les observa s'éloigner vers le fond du couloir, un vague malaise au fond du cœur.
- Tu t'inquiètes pour eux, n'est-ce pas ?
Harry haussa une épaule. Il se tourna vers Neville qui l'attendait visiblement.
- Tu rentres directement chez nous ? demanda-t-il.
- Oui, Luna a son club de Sortilèges ce soir… C'est près de chez les Serdaigle.
Ils s'avancèrent du même pas dans le corridor.
- C'était une chouette séance, Harry… reprit Neville. Justin et moi, nous avons décidé de suivre la même voie, pour la semaine prochaine quand nous serons tous les deux avec nos camarades… On s'est vraiment bien amusés…
Harry soupira. Il échangea un regard avec Neville. Ce dernier sourit :
- Tu sais ce que dit Madame Chourave, Harry… On apprend mieux en s'amusant… Et ce n'est pas un mal que d'oublier un peu qu'on risquera peut-être nos vies… D'ailleurs ce n'est pas un mal non plus que les Salamandres s'imaginent que le club de duels est devenu un club comme tous les autres : une association de loisirs, où on s'amuse plutôt que de s'entraîner à la Défense contre les Forces du Mal… si j'ai bien compris tes desseins…
- C'est vrai, admit Harry.
Neville lui sourit avec assurance, heureux d'avoir pu rasséréner son ami.
- Pour Ron et Hermione… recommença-t-il. Je m'inquiète aussi.
- Oui, Hermione n'a pas l'air dans son assiette… murmura Harry.
Neville lui jeta un rapide coup d'œil.
- Ben… -il hésita puis reprit – Hermione, ça peut pas lui faire tant de mal que cela de s'apercevoir qu'elle peut pas tout gérer et maîtriser tout le temps… Il faut bien qu'elle se rende compte qu'elle a des limites comme tout le monde, non ?
Il leva à nouveau les yeux vers Harry, incertain de sa réaction. Harry fronçait les sourcils.
- C'est ce dont elle s'est rendu compte l'année dernière, tu ne crois pas ? Elle a réussi à remonter la pente toute seule…
- L'année dernière… reprit prudemment Neville… L'année dernière elle n'était pas toute seule. Nous étions tous autour d'elle… parce que sa détresse était visible de l'extérieur. Et le professeur Rogue était là aussi. Il n'a pas fait que la soigner, Harry. Il lui a donné beaucoup plus… Il lui a fait confiance. Il n'avait pas un seul apprenti… Il avait deux disciples. Dans des matières différentes, je le reconnais. Mais elle lui était dévouée, plus qu'elle ne le montrait…
- Oui… je sais… Ron est si jaloux…
- Ron ? oui, bien sûr… Mais elle ne voulait surtout pas que tu croies qu'elle voulait prendre ta place auprès du professeur Rogue.
Harry sursauta. Neville était-il en train de perdre la tête. Il se mordit les lèvres. Les mots exprimant la folie n'étaient pas à prononcer devant son ami.
- Je sais ce que je dis Harry…
- Alors je suis aussi passé à côté de cela… murmura Harry amèrement.
Neville secoua la tête.
- Elle l'a voulu ainsi, tu n'as aucun reproche à te faire. Elle le sait bien…. Elle le sait bien qu'elle avait tout misé sur le professeur Rogue et qu'elle a perdu tout ce à quoi elle tenait, du point de vue de ses projets et de ses ambitions, s'entend… Elle ne sait plus très bien où elle en est, c'est vrai. Elle a pris une claque parce que ce qu'elle avait prévu ne s'est pas déroulé comme elle le voulait… Mais elle est assez intelligente et fine pour assimiler que si Rogue est là où il est, c'est parce qu'il l'a voulu… Elle s'en sortira, j'en suis sûr, si nous restons auprès d'elle et si nous lui assurons que nous avons besoin d'elle…
Neville plongea son regard dans celui d'Harry qui baissa les yeux.
- Non, soupira Neville, je m'inquiète surtout pour Ron. Lui il a tout misé sur Hermione et si elle s'éloigne de lui, même si c'est pour le protéger comme elle le prétend, il va sombrer. Il fait n'importe quoi en ce moment… Je sais bien qu'il a toujours fait le contraire de ce qu'il pensait foncièrement. Mais là il est complètement déboussolé…
- Il a parfaitement compris qu'Hermione ne va pas bien… le défendit Harry.
Il avait l'impression qu'à travers son meilleur ami, c'était lui-même que Neville était en train de montrer du doigt.
- Je sais qu'il l'a compris, répondit doucement Neville alors qu'ils arrivaient devant le portrait de la Grosse Dame.
Il donna mot de passe pour entrer dans la salle commune de Gryffondor.
- Mais, reprit-il à voix basse tandis qu'ils traversaient la pièce vers les escaliers des dortoirs, c'est bien parce qu'il l'a compris qu'il ne va pas bien lui-même… Sans compter…
Neville s'arrêta sur la marche médiane de l'escalier.
- Harry ? Est-ce que tu te rends compte de ce que vit Ron en ce moment ? demanda-t-il d'une voix affligée.
- Il a vu mourir Remus… fit Harry.
Et il savait au moment même où il prononçait ses mots que ce n'était pas seulement de cela dont Neville voulait parler. Le jeune Londubat hocha la tête.
- Oui… c'était déjà assez éprouvant, juste après ce que vous veniez de vivre dans la crypte… ensuite quand il a compris ce qui était réellement arrivé et ce que cela impliquait… il a fallu qu'il revoie toute sa manière d'appréhender le professeur Rogue… ainsi que bien d'autres personnes et évènements… Et tout cela en si peu de temps… Lui aussi, il a pris quelques claques dans ses certitudes. Et tu sais aussi bien que moi que les certitudes de Ron sont difficiles à déboulonner ! Tu imagines la tempête que cela a du provoquer dans sa tête de Weasley borné et sectaire… ?
- Je n'avais pas pensé à cela non plus…
Harry avait la tête dans du coton et il se sentait légèrement nauséeux.
- Et chaque fois qu'il pense à Hermione… reprit-il.
- Il pense à Rogue et il se dit qu'elle avait raison… continua Neville.
- Et Hermione croit qu'il veut seulement lui faire plaisir, alors elle change de conversation pour ne pas le forcer à lui mentir… grimaça Harry.
- Et il croit qu'elle ne veut pas partager sa peine avec lui… admit Neville en hochant la tête d'un air désolé.
- C'est… terrible, laissa échapper Harry presque malgré lui. Il ne va jamais supporter autant d'émotions contradictoires…
Neville soupira.
- Oui, c'est bien ce qui m'inquiète… Car si c'est normal de ressentir ce genre de sentiments et même nécessaire pour pouvoir passer à autre chose… ce qui me tracasse, c'est que c'est de Ron dont nous parlons…
Harry prit une grande inspiration.
- Et qu'est-ce qu'on peut faire ? demanda-t-il.
- Nous ? pas grand-chose, je le crains… soupira Neville. A part veiller au grain et l'empêcher de craquer avant qu'Hermione ne reprenne la direction des opérations…
- Mais comment l'en empêcher ? s'alarma Harry soudain pris de panique.
Neville haussa les épaules.
- En détournant son attention, en l'occupant… Nous en avons parlé avec Ginny et elle est d'accord pour lui agiter sous le nez ses lettres à Dennis chaque fois que cela sera nécessaire – même si elle doit supporter ses remarques acerbes. Et surtout en aidant Hermione à se secouer…
- Mais comment ? répéta Harry.
S'il n'avait pas su voir l'étendu des dégâts malgré ses conversations avec la jeune fille, comment pourrait-il réussir à la remettre sur le droit chemin.
- J'avoue que je comptais sur toi… dit justement Neville. Moi je ne crois pas que je pourrais tirer d'elle plus que ce que j'ai appris… Elle me cache quelque chose dont elle ne veut absolument pas me parler. Peut-être qu'à toi…
- Mais si elle ne m'en a pas parlé jusqu'à présent, pourquoi le ferait-elle maintenant ?
- Peut-être…
Neville ouvrit la porte de la chambre. Il constata avec soulagement qu'elle était vide. Il fit entrer Harry et referma la porte derrière lui.
- Peut-être que tu n'as pas posé les bonnes questions…
- Je me suis contenté de ce qu'elle m'a raconté ! se mit en colère Harry.
Il se serait donné des claques.
- Tu sais Harry, je comprends que tu n'ais pas souhaité aller au-delà…
La compréhension de Neville parut soudain insupportable à Harry. Qu'est-ce qu'il pouvait savoir de ce qu'il souhaitait ? Etait-il le meilleur ami de Ron et Hermione ? Non, c'était lui, Harry, qui l'était ! Et lui il savait ce qu'ils ressentaient ! Pourquoi seraient-ils allés raconté à Neville des choses aussi intimes qu'ils ne lui auraient pas dites à lui ?
- oui je comprends… répétait Neville sans paraître s'apercevoir de l'exaspération d'Harry. Après tout, tu étais avec eux dans les souterrains… tu devais ressentir la même émotion, la même colère, la même culpabilité… Et même… plus… A cause de Voldemort, bien sûr… Et à cause d'Ellie… Enfin je veux dire…
- Je sais ce que tu veux dire ! grogna Harry.
Comment Neville pouvait-il en savoir autant, sur lui, sur eux, sur ce qu'ils ressentaient tous ? Il le regardait avec stupeur. La colère s'estompait. Et d'ailleurs, elle n'était pas dirigée contre le jeune homme. Elle se retournait contre lui-même, comme d'habitude. Et cette constatation suffit à calmer totalement Harry. Il poussa un long soupir d'expiration.
- Tu as parlé longuement avec Hermione.
Ce n'était pas une question, pourtant Neville répondit avec un sourire timide.
- Elle venait souvent se réfugier dans le labo, tu sais… Et Luna et moi, on surveillait les parfums qu'on a en commande… Enfin, il faut bien que la vie continue, n'est-ce pas…
- Oui tu en sais quelque chose…
- Nous en savons quelque chose, toi et moi Harry, corrigea Neville. Alors, reprit-il pour couper court, on lui disait qu'elle pouvait rester et parler avec nous, si cela lui faisait du bien… parce que c'est plus facile de parler à des moins proches qu'à des plus proches… Et Luna est douée pour remonter le moral, tu sais… On ne dirait pas comme ça, mais c'est vrai…
Cette fois, Harry sourit avec sincérité.
- C'est vrai, répéta-t-il. Et vous avez aussi parlé avec Ron ?
Neville pencha la tête sur le côté et fit une moue perplexe.
- Oui… enfin… tu sais avec Ron… disons que nous avons échangé quelques considérations… heu… quelques considérations…
Harry se mit à rire doucement.
- J'imagine parfaitement les conversations que tu as pu avoir avec Ron et Luna…
Neville se mit à rire également. Ils cherchèrent dans leurs affaires leurs livres de classe et leurs parchemins. Ce fut au tour d'Harry d'attendre Neville devant la porte.
- Je verrais Hermione dès que possible, assura-t-il.
Il se souvint de sa promesse à Ron l'après midi même.
- Je me fâcherais avec elle s'il le faut, mais je saurais ce qui la trouble à ce point…
Neville tourna vers lui un sourire confiant.
- Tu sais, Harry… je ne veux prendre la place de personne, mais si tu as quelque chose sur le cœur et que tu ne peux le dire à personne, je suis là…
- C'est vrai… murmura Harry.
Neville passa devant lui, près à descendre.
- Neville ?
Le jeune homme leva vers Harry son visage débonnaire.
- Je suis heureux d'être de tes amis…
Neville rougit légèrement.
- Et moi donc… murmura-t-il.
Puis il se retourna et descendit en chantonnant les marches de l'escalier jusqu'à la salle commune. Dean et Seamus l'appelèrent pour qu'il s'installât à la même table qu'eux. Ils ouvrirent leurs livres et commencèrent à travailler.
Harry terminait péniblement son devoir de Métamorphose –du moins le premier de ses devoirs de Métamorphoses- non parce qu'il avait des difficultés de compréhension ou parce qu'il ignorait les réponses à donner, mais parce qu'il songeait en même temps à Ron et Hermione.
Ces derniers arrivèrent justement et Hermione constata avec satisfaction que leur ami était au travail. Ron s'installa à côté d'Harry et lui prit son devoir des mains tandis qu'Hermione montait chercher ses livres dans son dortoir.
- Qu'est-ce que tu as mis à la question sur les sortilèges de métamorphose partielle ? demanda Ron en cherchant la dite question sur le devoir.
Harry voulut lui reprendre le parchemin pour finir la dernière phrase et pouvoir enfin passer à autre chose. Ron l'empêcha de l'atteindre de la main.
- Attends… je veux voir ce que tu as répondu à l'avant dernière question… Tu es sûr ? ça concerne pas plutôt les charmes d'auto métamorphose, ça ?
Un coup de baguette sur le haut du crâne lui fit relever la tête vivement. Hermione s'assit en face de lui.
- Si tu tiens absolument à copier, Ron, copie donc sur quelqu'un qui a les bonnes réponses !
- Hé ! firent les deux garçons en même temps.
- Mais je copiais pas, se vexa Ron. Je voulais juste vérifier si Harry n'avait pas fait de fautes grossières…
Hermione se mit à rire.
- Hé ! C'est mon travail ça ! se récria-t-elle. Va donc chercher ton propre devoir que j'y jette un œil !
- Je ne suis plus un petit garçon pour qu'on vérifie mes devoirs !
- Hé ! refit Harry sur le ton de la plaisanterie, car la conversation prenait un tour qui ne lui plaisait qu'à moitié. Ça veut dire que je le suis, moi ?
Ron s'arrêta net dans son élan.
- Heu… ce n'est pas ce que je veux dire…
Hermione leva les yeux au ciel mais ne fit aucun commentaire. Elle ouvrit son livre d'arithmancie et se plongea dedans. Harry récupéra son devoir et mit le point final à sa prose. Ron ne se décidait toujours pas à aller chercher ses affaires scolaires. Il se balançait sur sa chaise, d'un air qu'il voulait désinvolte et qui, Harry le savait, n'était que l'expression de la plus grande agitation.
Plusieurs fois, Hermione lui demanda de se tenir correctement. Plusieurs fois, il cessa de se balancer, pour recommencer quelques minutes plus tard. Harry sortit un second parchemin et commença à répondre au questionnaire que leur avait donné McGonagall. Il n'arrivait pas à se concentrer. Le trouble de Ron le gênait. Le jeune homme se pencha soudain sur la table. Il avança la main pour écarter les cheveux d'Hermione qui faisaient un rideau enchevêtré devant son visage. La jeune fille l'interrogea du regard.
- Est-ce que je t'ai déjà dit que je trouvai ton cerveau admirable ?
L'interrogation se changea en stupeur dans les yeux de la préfète en chef. Harry releva brutalement la tête vers son ami.
- Tu te moques de moi ? fit Hermione pincée.
- Non… répondit Ron, froissé. Pourquoi n'aurais-je pas le droit, moi aussi, de trouver tes capacités intellectuelles enthousiasmantes en plus du reste ?
- Tu en as parfaitement le droit ! s'exclama Hermione à voix basse. C'est juste que… ce n'est pas dans tes habitudes…
- Et pourquoi ne puis-je changer mes habitudes ?
- Je n'ai pas dit cela ! j'ai juste dit que c'était… un peu… déroutant…
Ron ne répondit pas. Hermione se remit à sa lecture. Elle lançait néanmoins par moments des regards inquiets à son ami. Harry fronça les sourcils à l'intention de ce dernier. Ron haussa les épaules. Il ne se remit pas à se balancer. Il resta longtemps les mains sur la table à fixer Hermione d'un air triste. Ni elle ni Harry ne travaillaient plus. Ils attendaient visiblement que le jeune homme leur dît ce qui lui arrivait.
Ron se pencha à nouveau sur la table. Le cœur d'Harry se mit à battre très fort. La conversation avec Neville tournait dans sa tête.
- Hermione ? souffla Ron.
Hermione leva un œil.
- Oui, Ron ?
- On… est toujours ensemble… toi et moi ?
Hermione battit des paupières. Deux fois.
- Oui… Pourquoi ?
- C'était juste pour savoir…
Ron se rejeta en arrière sur sa chaise et se remit à se balancer. Harry n'osait bouger un cil. Hermione reposa les yeux sur les pages de son livre. Pourtant Harry était certain qu'elle ne suivait plus les lignes noires où les chiffres se mêlaient aux lettres.
Il était temps d'amorcer une retraite discrète.
- Qu'est-ce que tu fais ? demandèrent Ron et Hermione du même ton paniqué.
- Je vais vous laisser seuls… c'est mieux pour…
- Non ! s'exclamèrent-ils.
Ron regarda Hermione. Hermione regarda Ron. Ils baissèrent la tête en même temps. Harry renonça à quitter la table. Il essaya de chercher un secours vers Neville, mais celui-ci était en discussion avec Seamus et Dean, que Lavande et Parvati venaient de rejoindre.
Harry retourna donc à son devoir de Sortilèges, avant de se souvenir que c'était un devoir de Métamorphose et que c'était pour cela qu'il ne comprenait pas la moitié des questions. Il n'arrivait plus à se concentrer de toutes façons… Et puis, il avait une furieuse envie de tout plaquer pour se retrouver entre les rideaux de son lit pour ouvrir la carte et regarder l'étiquette d'Ellie McGregor se promener dans les couloirs de Serpentard…
Ron ne travaillait pas, ne parlait pas, ne faisait rien que soupirer… Cela irritait Harry. Pourquoi Ron ne quittait-il pas la pièce qu'Hermione et lui pussent avoir cette conversation privée qu'il était urgent qu'ils eussent. Harry n'arrivait même pas à accrocher le regard de Ron pour lui signifier de le laisser seul avec leur amie. Il faillit aller demander de l'aide à Ginny, à quelques tables de là, mais il se dit que le remède pourrait alors se révéler pire que le mal.
Leurs camarades commençaient à déserter la salle commune. Dean, Neville et Seamus montèrent au dortoir. Parvati et Lavande entraînèrent les filles de leur chambrée à leur suite. Harry referma ses livres, bien décidé cette fois à laisser Ron et Hermione seuls, qu'ils le veuillent ou non !
- Tu vas chercher tes autres devoirs ? demanda Hermione avec espoir.
- Non, je vais me coucher… répondit Harry. Je suis fatigué. Le club, le Quidditch, et la bibliothèque avec Isadora, tout ça en un après-midi, c'est trop pour mon cerveau de Gryffondor… Je sens qu'il surchauffe… surtout s'il doit assurer l'arbitrage entre vous deux…
Hermione pinça les lèvres. Ron ouvrit de grands yeux effarouchés. Cette fois Harry ne se laissa pas démonter. Il évita soigneusement les regards de ses amis et, ses livres sous le bras et ses parchemins entre les mains, il remonta très vite dans son dortoir.
Neville essayait de récupérer Trevor sous le lit de Ron. Dean riait aux commentaires de Seamus.
- Franchement, Neville ! Je veux pas dire mais ton crapaud… là il abuse…
Neville se relevait, Trevor entre ses mains.
- Vous pouvez vous moquer… leur lança-t-il un rien vexé. N'empêche que c'est le seul à pouvoir tenir à distance une Salamandre… lequel d'entre vous peut-en dire autant ?
Dean éclata de rire :
- Harry ! Y a qu'à voir comment il en met plein la vue à Malefoy sur son balai !
- Tiens… à propos de Malefoy… Normalement, il revient demain… il parait qu'il a le bras en écharpe encore…
- D'où sors-tu ces ragots, Seamus ? se moqua Harry.
- C'est Lavande qui l'a entendu dire dans la salle des Quatre Maisons… Hé ! c'est pas le moment d'aller lui taper sur l'épaule pour lui souhaiter la bienvenue à Malefoy…
- Qui aurait envie d'aller lui souhaiter la bienvenue ! répliqua Neville d'un air sinistre.
Puis chacun se tut. Neville caressa son Mimbulus comme tous les soirs. Harry tira les rideaux de son lit, alluma la lumière de sa baguette et ouvrit la carte du Maraudeur. Il vit l'étiquette de Ron entrer dans le dortoir des Gryffondor au même moment où il entendit son ami pénétrer dans la chambre. Harry replia la carte pour voir les cachots des Serpentard. Malefoy de retour le lendemain dans les cachots… songea-il. Il était près de partager l'avis de son Ron sur l'éventuelle mise en sommeil du Serpentard jusqu'à la fin de l'année… Mais il avait besoin de lui… Ils avaient besoin de lui pour appâter Voldemort. Il fallait le laisser revenir faire planer la menace sur les cachots. Il fallait exposer Ellen à ses paroles empoisonnées et à ses complots vicieux.
Harry promena ses doigts sur le parchemin jauni. Il suivit les couloirs sinueux des quartiers de Serpentard jusqu'à la salle commune puis jusqu'aux dortoirs. Ellen était dans la chambre de Betsie Singleton. Elle y resta un moment, tout près de Grenouille.
Harry retourna dans la salle commune des Serpentard. Elle était déserte. Ha ! Non ! Théodore Nott était dans un coin de la pièce. Seul. Harry soupira. L'Insaisissable Monsieur Nott… Harry ne put s'empêcher de sourire. Cela ressemblait à un titre de ces feuilletons policiers dont sa tante Pétunia était friande. D'ailleurs… remarqua-t-il avec un pincement au cœur, son Hercule Poirot en jupon descendait des dortoirs des filles. Elle s'arrêtait au bas des escaliers. Puis se dirigeait directement vers Nott… L'une en face de l'autre, les deux étiquettes ne bougeaient plus. Le cœur d'Harry battait à un rythme lancinant. Il ne pouvait détourner les yeux de la carte. Si quelqu'un les surprenait ? Si quelqu'un les surveillait ? Ses yeux se portèrent vers les dortoirs des garçons… Ils étaient tous à leur place… Sauf Malefoy… qui était à l'infirmerie.
Harry se calma. Du moins, il essaya ; Ellen et Nott étaient toujours face à face. Que se disaient-ils ? Etait-il en train de lui en apprendre davantage sur ce qui s'était passé dans les cachots ? Ou bien tentait-il lui même de lui faire dire ce qu'elle savait ? Et pas un seul fantôme dans les parages ! Mais où étaient-ils donc… ?
Et son cœur cogna dans sa poitrine. Gregory Goyle. Il quittait son lit. Il s'approchait du lit vide de Nott… Harry faillit bondir hors du sien… Il fixait l'étiquette de Goyle comme s'il avait pu la figer sur place. Le Serpentard quitta le dortoir lentement. Harry en fit tomber sa baguette sur les couvertures. Elle s'éteignit. Fébrilement, il la chercha dans le noir. Il la sentit enfin sous ses doigts. Il fallait qu'il se calmât. Où donc pensait-il pouvoir aller ? Il n'arriverait jamais à temps d'ailleurs. Il ne pourrait traverser le château en quelques secondes ! Mais Dobby pouvait le faire… Non ! Non ! pas Dobby ! Le temps de l'appeler… de lui expliquer… Peeves ? Non ! Non ! Non ! Mauvaise idée ! Le professeur Londubat ? Il n'arriverait jamais jusqu'à ses appartements à temps… Et pour lui dire quoi ? Que Goyle allait surprendre Ellie McGregor et Théodore Nott en grande discussion ? C'était ridicule ! Que pourrait-il faire ? A part répéter à Malefoy que ces deux-là complotaient ensemble ? Une sueur froide glaça le dos d'Harry. Il fit le vide dans son esprit. Il avait la solution… Il l'avait déjà fait. Plusieurs fois même. Ce ne serait pas la première fois qu'il irait espionner les quartiers des Serpentard… Et si jamais Goyle tentait quoi que ce fût contre Ellen… il pourrait également l'en empêcher… Il ralluma sa baguette d'une faible lueur. Goyle était du côté des toilettes… Il revenait vers le dortoir… Il allait peut-être retourner se coucher… ? Non, il dépassa la porte de sa chambre et continua dans le couloir.
La lueur au bout de la baguette disparut. Harry cacha la carte sous son oreiller, puis s'allongea sous la couverture. Il ferma les yeux, vida son esprit et commença à perdre toute sensation de son corps alors que la transe narcomancienne le transportait brutalement hors des quartiers de Gryffondor.
RAR :
Ayako : ch 75 :Au fait simple curiosité de ma part, il fait quoi comme sort Hagrid? Des sorts mineurs et pas compliqués.
ch 76 : Bon Nott est moins foireux qu'il en a l'air. Il n'a VRAIMENT pas menti à Ellie... Mais donc Millie a réellement tenté de tuer kk1... pourquoi n'a t-elle pas réussi? Parce qu'elle est nulle…
Par contre je comprends pas pkoi Ronnie, s'il était aussi inquiet, n'est pas allé voir la carte des maraudeurs? Parce que c'est Harry qui l'avait…
ch 77 : Sinon ç avait l'air d'aller beaucoup mieux avec 'Miony... je nbe comprends pas ce qu'elle a, elle fait pourtant semblant d'aller pour le mieux dans le meilleur des mondes... est-ce par ce qu'elle n'a pas encore exterioirisée la peine de voir deux des hommes qu'elle estimait le plus mourir presque sous ses yeux? Ce que je comprendrais aisément vu que moi mêm si l'eau à couler sous les ponts, j'ai du mal à faire mon deuil... Ou est-ce la perspéctive peu réjouissante de l'avenir? Mystère.
Sinon rien à voir avec le chapitre...mais... j'ai une faveur à te demander, ne pourrais-tu pas harmoniser tes plubication ici par rapport à l'autre site? C'est ce que j'essaie de faire en postant deux fois par semaine ici. Mais je ne fais pas toujours comme je veux ; Car une certaine personne de ma conaissance qui lit sur l'autre a parfois des paroles malheureuses au sujet de ta fics alors que j'interdis expressement tout spoilage... Hahahahhaha ! c'est pas drôle je sais, mais j'imagine très bien les conversations…
Alixe : Euh, en fait, quand tu payes pour avoir les services spécifiques, tu peux voir le nombre de passages sur tes pages. Une amie m'a offert 6 mois d'abonnement, pour Noël, j'ai donc cette possibilité jusqu'à la fin du mois. Ensuite, je ne pense pas renouveler, d'autant que j'ai presque fini ma fic. C'est ce que je me disais aussi… Par contre, quelqu'un sait à quoi correspondent les « Hits » dans les stats ?
Amusant Harry qui découvre le pays des rumeurs (et qui contribue à en créer par con attitude avec Isadora). Va-t-il y avoir un retour de manivelle ? Certainement, mais peut-être pas de l manière qu'on pense… Après tout, il pourrait faire remarquer à Ellie, si elle lui fait une crise de jalousie, qu'elle aussi se compromet avec NOtt. Oui, mais elle est capable de se sentir flattée…
Curieuse discussion, d'ailleurs, entre Nott et harry. Rassemblés autour de Poudlard ? De ce qu'elle représente, peut-être… Avec Nott, allez savoir…
achille J'ai du sauter un ou deux chapitre, car je ne m'en souviens pas. C'est dans les chapitres du début de la seconde partie.
Yonara Isadora cherche a se mettre a bien avec le suirvivant? ou n'est-ce qu'un moyen de rendre jalouse Ellan ? Non, même pas…
Voldemort : J'ai eu la suite de ton message sur twwo… Il y avait longtemps qu'on ne m'avait fait de telles déclarations… On ne m'en avait jamais fait d'ailleurs, en y réfléchissant…
sheryne : je crois que mes parents te deteste! Oui, je crois que c'est le cas de pas mal de parents de lecteurs… Mais tu n'as qu'à leur dire que c'est une saine lecture : pas de violence gratuite, (enfin, je crois… ) pas de sexe, pas trop de fautes de français et surtout, l'argument qui devrait les convaincre si le reste n'y est pas parvenu : c'est une histoire écrite à l'imparfait du subjonctif… les parents adorent l'imparfait du subjonctif dans les histoires que lisent leurs enfants… Travail bien ca fait notre bonheur à nous et le tien aussi j'espere! Oui, le mien aussi… sinon, je n'écrirais pas… Maso, mais pas trop…
Angel's Eyes : halala, mais faut l'achever la Marchinson! Trop stupide celle là! MDR !
Bon bah je retire ce que j'ai dit finalement, elle semble se calmer un peu, pour peu qu'on lui accorde un peu d'attention lol... Par contre il y a une certaine Serpentard qui va finir par commettre un meurtre, maintenant que les relations d'Harry et son ex sont revenues au beau fixe lol! Mais non !
Kathy Magda : Harry récupère un atout de poid avec isadora mine de rien, elle est au courant de tout, et je sens qu'elle peut être une bonne base pour lancer de fausses rumeures très crédibles ! Hahahaha ! très serpentard comme attitude…
Ron et Hermione semble s'éloigrer l'un de l'autre de jour en jour et je ne suis pas sure que ce soit en rapport avec les arguments que tu nous avance, l'avenir me dira si j'ai raison ou non. Tu nous tiens au courant…
Et pourquoi est ce ue j'ai l'impression que c'est Helie qui va faire le plus gros sacrifice ? A quoi penses-tu ?
