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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 159

Maladresse et Conséquences

Le lendemain, Hermione avait meilleure mine. Et même si elle avait usé ce matin-là encore de quelques illusions, son sourire et l'éclat de son regard avaient rassuré Harry et Neville. Ron avait également retrouvé un visage plus serein. L'assurance, sans doute, qu'il n'était réellement pour rien dans la tristesse de son amie lui avait redonné son entrain habituel.

Les voir échanger des sourires complices ou des coups d'œil amoureux avait failli faire oublier à Harry que Malefoy devait redescendre de l'infirmerie le jour même. Il mettait sur le compte de cette triste nouvelle le trouble qu'il ressentait depuis la veille. Son malaise cependant ne fit qu'augmenter quand Ellie McGregor s'approcha de la table des Gryffondor. Elle se pencha vers Harry pour lui souhaiter le bonjour. Il embrassa rapidement la joue qu'elle lui tendait tout en rendant son salut à Neville.

- Nos tourtereaux sont déjà partis ? demanda-t-elle.

Elle désignait du menton les places de Ron et Hermione qui avaient déjà quitté la table.

- Tant pis pour eux, dit-elle en riant.

Elle repoussa Harry sur le banc pour se faire une place en face de Neville.

- J'ai du nouveau, confia-t-elle à l'oreille d'Harry. On se voit après midi ? Dans la salle des Quatre Maisons ? J'ai plein de choses à raconter…

Elle souriait d'un air mystérieux, un éclair de triomphe au fond des yeux. Elle se rapprocha d'Harry.

- Tu pourras rester dans la salle commune ce soir ? Ou ta préceptrice personnelle se chargera-t-elle de veiller à ta conduite cette fois encore ?

Et comme Harry ne répondait pas, elle fit semblant de s'alarmer.

- Tu boudes encore ? Il s'est passé quelque chose cette nuit ? demanda-t-elle à voix basse.

Elle fixait la cicatrice avec anxiété. Harry secoua la tête.

- Non. Dit-il.

- Non quoi ? Non, il ne s'est rien passé ? Ou non, tu ne boudes plus ?

- Les deux, répondit Harry en souriant enfin.

Il se leva de table. Il lui tendit la main :

- On fait le chemin ensemble jusqu'au grand hall ? proposa-t-il.

Elle accepta d'un sourire. Quand ils furent dans le couloir, il posa son bras autour des épaules d'Ellen.

- Ce soir, il y a encore un club de duel… lui rappela-t-il. Et j'aimerais m'avancer dans mon travail pour être libre ce week-end. Pour le passer avec toi. Enfin, si tu veux…

Les yeux d'Ellen brillèrent. Ils montèrent les marches du grand escalier sans rien dire de plus. Au deuxième étage, ils s'apprêtèrent à se séparer.

- Je vais dans la tour d'Astronomie, dit Ellen.

- Et moi chez McGonagall…

Il la retint par la main.

- Tu veux nous parler de… Malefoy et de Wilford ? chuchota-t-il vivement.

- Plus tard ! répondit-elle de même.

Elle s'amusait de ce qu'elle prenait pour de la curiosité. Et comme pour le consoler d'avoir à attendre, elle lui murmura :

- Tu m'as manqué hier soir… Et moi ? Je t'ai manqué ?

- Je n'ai pas cessé de penser à toi…

Elle rit puis elle s'échappa, dans un froissement d'étoffe, dans le passage secret qui menait à la tour du professeur Sinistra.

- Pot-pot-pot-pot potter !...

Harry se retourna vers Peeves qui battait des bras comme une paire d'ailes.

- Elle te rend fou pas vrai, Potter ?

Harry préféra ignorer l'esprit frappeur. Il continua vers la salle de Métamorphose sans un regard pour ce pauvre clown de Peeves qui le suivait avec force Pot-pot-pot-potter… !

- Tu n'as rien de mieux à faire ? grogna-t-il tout de même au bout d'un moment. Qu'est-ce que tu me veux ? je croyais que c'était Malefoy que tu suivais comme son ombre…

Peeves fit une grimace de dégoût.

- M'ennuie à mourir Malefoy… préfèrerais suivre la petite McGregor, mais le Baron a dit : Pas toucher à un cheveu de McGregor !

Ils croisèrent une Première Année de Serdaigle qui courait droit devant elle, un peu hagarde, son sac sur l'épaule. Peeves quitta brusquement le côté d'Harry pour la poursuivre en criant « A droite ! A droite ! Vite ! Vite ! » La petite prit le couloir de droite en courant de plus belle. Peeves se mit à hurler de rire avant de revenir vers Harry.

- Ces Premières Années ! C'est trop facile !

Harry haussa les épaules. Il glissa un œil de côté vers l'esprit, un demi sourire aux lèvres.

- A propos de facilité, Peeves… revenons-en à Malefoy…

Peeves lança un regard mauvais au jeune homme.

- Tu crois pouvoir me faire tourner en bourrique avec ça, hein Potter… ? Pot-pot-pot-potter… ! Mais Peeves est malin… ! Plus qu'on ne le croit… ! Il a plus d'un tour dans son sac ce bon vieux Peeves…

Harry soupira.

- Ecoute Peeves, si tu n'a rien d'autre à chanter que tes propres louanges…

Peeves vint flotter à hauteur d'oreille d'Harry.

- Tu veux savoir ce que Malefoy a fait dans l'infirmerie quand il est resté tout seul hier après midi ?

Harry s'efforça au calme. Il se mordit les lèvres pour retenir les mots qui se pressaient à sa bouche.

- Que peut-il avoir bien fait d'intéressant ? Puisqu'il était seul ?

Le ricanement de Peeves lui répondit alors qu'il arrivait devant la classe de métamorphose. L'esprit s'estompa lentement avant de disparaître complètement quand McGonagall se présenta au bout du couloir.

Harry entra dans la salle où ses camarades étaient déjà installés. Il entendit derrière sa nuque la voix aigrelette de Peeves qui chuchotait. « Si tu veux savoir ce que Malefoy a fait à l'infirmerie quand il était seul… va rendre une petite visite à Mimi Geignarde après le cours de la vieille chouette ! » Un bruit grossier ponctua sa phrase et Lavande et Parvati jetèrent un regard de travers à leur camarade quand il passa devant leur table pour rejoindre sa place.

McGonagall ne laissa aucun répit à ses élèves durant son cours, ainsi que d'ordinaire. Il ne fut pas question pour Harry d'échanger un seul mot avec Hermione ou Ron de ce que Peeves venait de lui apprendre. Ou plutôt de ce que l'esprit se proposait de lui apprendre.

D'ailleurs, tandis qu'il mettait brièvement Ron et Hermione au courant, il se demandait sérieusement si Peeves ne voulait pas tout simplement s'amuser à ses dépens. Après tout, qu'est-ce que Malefoy avait-il bien pu faire qui mérita qu'on manquât un cours pour l'apprendre ?

- Il a peut-être volé une potion quelconque… proposa Ron que l'idée de rater un cours de Binns ne dérangeait absolument pas.

- Les armoires sont fermées par magie… répliqua Hermione.

- Vous croyez qu'il pourrait déjà avoir reçu le retour de son courrier ? demanda Harry.

Hermione secoua la tête.

- Il n'aurait pas pris le risque de le faire envoyer à son nom, voyons… Et puis il ignorait qu'il serait à l'infirmerie et seul de surcroît…

- Oui, mais il faut bien qu'il ait des nouvelles… réfléchit Ron. Il n'a pas fait tout ce cirque juste pour dire à Jedusor qu'il n'était pas content qu'il lui ait envoyé les Détraqueurs…

Hermione adressa un sourire à Ron :

- Non, Ronnie, tu ne manqueras pas le cours du Professeur Binns…

- Il ne s'apercevra même pas qu'on manque à l'appel ! Voulut protester Ron.

- La moitié de la classe manquerait qu'il ne s'en apercevrait pas… grogna Harry.

Il hésita à tourner ses pas vers l'escalier.

- Harry, si tu manques le cours d'Histoire de la Magie, je te le ferais copier jusqu'à ce que tu le saches par cœur…

Harry grommela une réponse inaudible.

- Harry…

Harry s'engagea vers le chemin des toilettes.

- Harry ! Tâche au moins de ne pas te faire prendre par Rusard… soupira Hermione en le regardant partir vers les quartiers de Mimi Geignarde.

- Si un préfet l'accompagnait, il ne risquerait rien…

- Ron ! Passe devant !

- Oui, Hony…

- Et tu t'assiéras à côté de moi en cours…

- A la place d'Harry ?

- Oui, à la place d'Harry.

- Ah…

Harry songea en souriant que la consolation valait bien les manières un peu autoritaires d'Hermione, même s'il était certain que Ron, en l'occurrence, ne tirerait pas plus profit du cours de Binns que s'il était resté avec lui. Lui-même n'était pas convaincu qu'il avait tiré le gros lot en troquant un spectre contre un esprit frappeur…

Il poussa la porte des toilettes des filles du deuxième étage en même temps qu'un soupir désenchanté.

Peeves était là, négligemment appuyé aux lavabos. Harry jeta un coup d'œil dans la pièce.

- Tu cherches ton admiratrice, Potter ? Ses longs ululements enamourés te manquent ?

- Elle n'est pas là ? demanda Harry avec appréhension.

- Elle a fichu le camp quand elle a su que tu allais venir…

Peeves se rapprocha d'Harry comme pour une confidence.

- Je crois qu'elle est partie noyer sa déception dans les cabinets… tu sais à cause de cette rumeur…

Harry crut que s'il n'insistait pas, Peeves abandonnerait le sujet. Mais Peeves s'avança davantage, ses lèvres tendues en une simagrée de baiser. Il ferma les yeux et imita un bruit de succion fort peu distingué.

- Mais c'est vrai que ce n'était pas une rumeur… reprit-il. Ça ne te suffit pas de t'afficher avec une Serpentard, petit Potter, il faut que tu te donnes en spectacle et que tu brises le cœur de cette pauvre folle de Mimi… Pauvre Mimi ! Elle n'a même pas eu la force d'inonder ses toilettes…

Il se mit à pleurer bruyamment et fit semblant de se moucher dans l'écharpe d'Harry.

Harry souffla tout aussi exagérément et repoussa le bouffon.

- Si c'est tout ce pour quoi tu m'as fait venir…

Peeves fit mine d'essuyer la robe du jeune homme.

- Non ! Non ! fit-il comme s'il s'excusait, une lueur sournoise au fond de ses yeux chafouins… Je me disais juste qu'il fallait que je te prévienne, à propos de Mimi… Un chagrin d'amour… ça peut aller loin…

- Tu sais… je doute qu'elle aille jusqu'au suicide… s'agaça Harry.

Il marcha jusque vers les lavabos et s'y appuya fermement.

- Bon… Peeves…Je sais que tu as l'éternité devant toi… mais pas moi…

Peeves éclata de rire.

- C'est le moins qu'on puisse dire, Potter…

Il flotta jusqu'à Harry, un sourire cruel sur les lèvres. Puis il s'installa à côté du jeune Potter, dans la même position que lui, les bras croisés sur la poitrine.

- Tu sais que quand il dort, il a l'air d'un petit ange totalement inoffensif, Drago Malefoy.

Harry ne put s'empêcher de sourire. L'image de Drago endormi ne parvenait même pas à lui effleurer l'esprit.

- Je ne sais pas ce que lui a donné l'empoisonneuse, mais c'était efficace. J'ai tiré les cheveux, les oreilles, tapé sur les barreaux du lit avec le haricot… pas bougé un cil… Même quand j'ai chanté mon répertoire de chansons à réveiller les morts… Et puis j'ai chatouillé ses pieds avec les plumes de mon chapeau… Hé bien, tu sais Potter : Draco Durmiens Nuquam titillandis… C'est même pas vrai !

Peeves éclata de son rire strident. Harry se boucha simplement l'oreille gauche, feignant le désintérêt le plus total. Peeves continua.

- Ça a duré jusqu'au milieu de l'après-midi. Pomfresh est venue porter un plateau. Elle a vérifié qu'il dormait toujours et elle est repartie.

- Oui, elle avait cours, confirma Harry.

Peeves crut voir dans cette interruption une marque d'intérêt évidente. Il reprit son air gourmand pour raconter comment Malefoy avait commencé à s'éveiller… Il avoua tout de même qu'il l'avait aidé un tout petit peu, en versant sous ses couvertures le contenu du verre d'eau que la guérisseuse avait apporté…

- Peeves ! fit Harry pour cacher son envie de rire.

- C'est que je commençais à m'ennuyer moi !

- Personne ne t'avais demandé de veiller sur le sommeil de Malefoy ! s'écria Harry en riant.

- Non… admit Peeves… Mais personne n'avait pensé à le surveiller non plus… Et je me suis dit que ce serait le moyen de le prendre en flagrant délit de quelque chose de pas net que de le cueillir au saut du lit…

Harry prit un air désolé.

- Mais ce n'a pas été le cas… Mon pauvre Peeves… Tu l'auras un jour, va…

Et il fit mine de vouloir partir.

- Hé ! Hé ! Hé ! J'ai pas fini ! s'écria le poltergeist en se mettant dans le passage. D'abord, il était bien embêté de se retrouver tout mouillé dans son lit… mais il a pris sa baguette et il a tout séché en quelques minutes… En fait, il s'y est pris à deux fois, parce qu'au début il avait l'air d'avoir mal au bras, celui qui était bandé. Il a séché sa chemise de nuit aussi.

Peeves un soupir de profond regret.

- Enfin… bref, quand il a été debout, et qu'il a compris que la vieille n'était pas là… Que crois-tu qu'il a fait ?

- Il s'est jeté sur le plateau ? demanda innocemment Harry. En tous cas c'est ce que j'aurais fait, si j'avais sauté le repas de midi… il ne s'est pas demandé pourquoi Madame Pomfresh lui avait monté un verre vide ? Ni pourquoi tu jouais au garde malade ?

Peeves ricana.

- Tu n'y es pas du tout, Potter… Dis-donc… C'est vrai que tu n'as que la moitié d'un cerveau et que McGregor t'a stupéfixé le quart de celui qui te restait ?

Harry fronça les sourcils.

- Ce doit être vrai, admit-il cependant, puisque je suis là à écouter tes sornettes…

- C'est pas des sornettes, Potter… Et moi je suis pas aussi bête que toi… Je me suis caché derrière un rideau de lit quand il a commencé à bouger… pour pouvoir le surprendre… Et tu sais ce qu'il a fait… ?

Peeves rapprocha son visage de clown absurde de celui d'Harry. Il chuchota :

- Quand il a terminé d'effacer les traces de son incontinence, ce sagouin de Malefoy s'est avancé, la baguette à la main, vers le box fermé qu'occupait un de tes copains malchanceux, Pot-Pot-Pot-Potter…

Harry pâlit : Anthony ! murmura-t-il avant de se souvenir que Goldstein avait été mis à l'abri le matin précédent.

- Oui… susurra Peeves. Mais au lieu d'Anthony Goldstein… Qui est-ce qu'il a vu entre les paravents ? Un de ces stupides Elfes qui était en train de refaire le lit… je ne te dis pas lequel a eu le plus peur des deux quand Malefoy a ouvert le rideau ! il était aussi pâle qu'un mort ! Ensuite, il a craché quelques ordures à la face de l'Elfe qui n'en demandait pas tant et il a refermé le rideau… Il avait l'air très en colère soudain… il est allé à la fenêtre, il a regardé le ciel. Puis il a touché son épaule à nouveau en faisant d'horribles grimaces de douleur – et je m'y connais en grimaces ! pas vrai Potter ? – Puis il est revenu vers le rideau, a menacé l'Elfe de sa baguette et lui a demandé l'heure qu'il était. Il est retourné à son lit, a vu le verre vide, l'a reniflé… puis il a ouvert la bouteille de potion qui se trouvait sur sa table de chevet, y a mis le nez dedans également, a mesuré ce qui restait à l'intérieur… Et enfin, je crois qu'il a compris qu'il s'était fait voler une pleine journée… Il n'était pas très content… Il a crié à l'Elfe : où est Goldstein ? Mais l'autre avait déjà filé… Ils n'ont pas une bonne réputation, les Serpentard, chez ces gens-là… Et Malefoy en particulier.

Cette constatation paraissait mettre l'esprit frappeur en joie. Harry reprenait des couleurs. Goldstein l'avait échappée belle, apparemment. Et Malefoy avait l'air vraiment déterminé… Et il faudrait mettre Hermione en garde une fois de plus… Et cela ne tombait pas vraiment au bon moment, alors qu'elle et Ron semblaient prêts à faire des efforts… Mais Hermione lui dirait sans doute qu'il n'y avait pas là de quoi s'étonner ni s'inquiéter. La réaction de Malefoy était somme toute normale pour quelqu'un qui avait tout un tas de choses à cacher… Il ignorait à ce moment que Goldstein avait été emmené dans un autre hôpital et il craignait sans doute que le Préfet en Chef n'eût reprit ses esprits et sa place dans l'école…

Harry releva vivement la tête vers Peeves.

- Sait-il où est Goldstein à présent ? demanda-t-il avec une hâte qu'il regretta aussitôt d'avoir montrée.

Peeves hocha la tête plusieurs fois, un sourire narquois sur sa face de clown obscène.

- C'est la première des choses qu'il a demandées quand double pat et patachon sont allés le voir ?

- Qui ? fit Harry.

- Ted-le-taciturne et BJ-le-sautillant…

Et comme Harry levait les yeux au ciel, Peeves fit comme si celui-ci n'avait pas compris de qui il parlait.

- Les Nouveaux Trolls ! Les nouveaux bras droits de Malefoy… En fait je devrais dire : le bras droit et le bras gauche… parce que si avec les deux Trolls –les Anciens – il avait plutôt deux bras gauches, avec le Grand Nott et le Petit Wilford il n'est pas mal entouré le Drago… ! Plus méchants, plus intelligents, plus puissants… plus dangereux en somme… Ça va pas être une partie de plaisir que de se battre contre ces deux là, hein Potter… Je comprends pourquoi le Baron m'a mis sur les pas de sa protégée… Surtout….

Peeves approcha sa bouche de l'oreille d'Harry.

- Surtout qu'on dit que Nott lui tourne pas mal autour, de la petite McGregor… presque autant que Malefoy… mais Malefoy on sait qu'il ne lui veut que du mal… alors que Nott, il serait pas contre lui faire un peu de bien… Enfin… moi ce que j'en dis… ce n'est que ce que j'ai entendu… qu'est-ce que tu en penses Potter… ?

Harry se força à se taire. Il essuya la paume de ses mains sur sa robe et calma les battements de son cœur. Personne ne voulait donc le laisser tranquille avec ce fichu Nott ? Pourquoi tout le monde lui mettait-il sous le nez les dangers que courrait Ellen ? Il n'avait pas besoin qu'on les lui rappelât à tout bout de champ ! Il avait bien conscience de ce qu'elle risquait. Il avait accepté de la laisser faire. Il fallait qu'il se tînt à cette décision, sous peine de la voir s'éloigner de lui à tout jamais.

Le rire corrosif de Peeves le ramena dans les toilettes.

- Tu n'en penses pas moins, pas vrai Potter… C'est pas beau d'être jaloux… Ça aigrit et ça fait des rides sur le front… Berk ! Berk ! Berk !

- Ça va, Peeves ! grogna Harry.

Il quitta les lavabos parce qu'il commençait à avoir mal dans le bas du dos à force de s'appuyer contre la porcelaine froide. Et parce que le cours du professeur Binns n'allait pas tarder à se terminer et qu'il lui fallait rejoindre ses camarades pour le cours avec Hagrid. Il remit son sac sur son épaule et commença à faire un signe d'au revoir à Peeves.

- Tu t'en vas déjà ? fit mine de regretter ce dernier.

- Ta compagnie est un enchantement, mais toutes les bonnes choses ont une fin…

- Tu ne veux pas savoir ce qu'il me reste à te dire ?

Harry s'arrêta devant la porte. Il soupira et ses épaules s'affaissèrent. Quelle autre révélation fumeuse allait-il encore lui faire.

- Si c'est pour me dire que Malefoy n'a pas marché dans une de tes farces idiotes, ce n'est pas la peine d'insister…

- Ah bon… tant pis alors… fit Peeves en sifflotant. Moi qui croyais que ça t'intéresserait de savoir qu'il a forcé la pharmacie de Pomfresh pour piquer quelques pots d'onguents…

Harry leva un sourcil :

- Quels onguents… ? Et il en a fait quoi ?

- Sais pas… j'espérais que tu me le dirais…

Harry eut un sourire narquois…

- Si c'est comme ça que tu t'imagines pouvoir le piéger…

Peeves lui fit une immonde grimace.

Harry restait sur le pas de la porte. Un doute lui vint.

- Pourquoi tenais-tu tellement à me raconter tout ça ? demanda-t-il.

Peeves flotta jusqu'à lui.

- Je te l'ai dit, Potter… Je veux attraper Malefoy la main dans le sac… mais pas pour une bagatelle comme un simple vol de pommades… Non, je veux que ce soit pour quelque chose qui lui coûte plus qu'une retenue… Même le renvoi serait trop doux pour lui… Je veux surpasser les Weasley… Tous les Weasley ! Tous les Weasley réunis même !

- Et tu comptes sur moi pour t'aider ? se moqua Harry.

Peeves se mit à tourner autour d'Harry. Un sourire mauvais tordait sa bouche.

- Ça t'arrangerait plutôt que j'arrive à faire plonger ce sale type, pas vrai Potter… Je fais le sale travail en somme…

- On ne peut pas dire que tu aies été très efficace, pour l'instant…

Peeves saisit Harry par les revers de sa robe.

- Répète ça, Potter… et je te jure qu'après Malefoy, c'est à toi que je m'intéresserais pour de bon…

- Justement… pourquoi tu t'intéresses tant à lui ? Tu trouvais très drôle il n'y a pas si longtemps de le voir me provoquer et tenter de me ridiculiser…

- Mais je trouve toujours ça très drôle, petit Potter à la manque… rassure-toi… C'est juste que te ridiculiser ne lui suffit plus à cet imbécile… Il veut aussi détruire mon école… ma réserve de petits Première Année à terroriser et de bonnes blagues à faire… La Super Préfète a encore eu raison, Potter… Quand ce château sera aux mains de Jedusor, il n'y aura plus de place pour moi ici… Sais-tu ce que c'est qu'une éternité d'errance solitaire ?

- Pourquoi te chasserait-on ? Je n'ai pas entendu dire que Voldemort en avait particulièrement après les esprits frappeurs…

Peeves sera davantage le col de la robe de Potter.

- Cela t'amuse, hein ? petit inconscient ! de prononcer son nom sous mon nez…

L'énorme fraise de l'esprit chatouilla celui de Harry et celui-ci se demanda pourquoi Peeves avait si peur de Voldemort.

- Si Jedusor remet les pieds à Poudlard, ce sera pour en disperser les cendres… Continua l'esprit. Et si l'école tient toujours debout après sa victoire, qui restera-t-il pour venir vivre ici ? Les enfants de ses mangemorts ? Aucun de ceux qui se seront levé contre lui en tous cas ne sera autorisé à revenir y étudier la magie… Une école fantôme… Voilà ce que deviendra Poudlard. Et encore, même les fantômes l'auront désertées à ce moment là… Tu sais Potter, je n'ai peut-être pas accès au Conseil des Fantômes, mais cela ne m'empêche pas de savoir ce qui s'y dit ! Alors voilà le marché Potter…

Peeves lâcha enfin Harry qui en fut fort aise. Le fantôme avait beau prétendre qu'il n'en avait qu'après la tête de Malefoy, Harry n'était pas certain qu'il épargnerait la sienne s'il pouvait en avoir deux pour le prix d'une.

- Je veux empêcher Malefoy de jouer les troubles fêtes dans mon école ! Et toi tu me dis ce que je dois faire pour… C'est compris… Sinon…

- Sinon ? fit Harry visiblement contrarié.

- Sinon, il pourrait arriver des bricoles à ton Ellie, Potter…

Harry serra les poings. Fichu Peeves qui allait risquer de tout faire rater…

- Et que dirait le Baron ? demanda-t-il d'un air féroce.

La lèvre de Peeves se souleva. Il gronda sourdement.

- Réfléchis bien, Potter… Je veux Malefoy, et personne ne m'empêchera de l'avoir… Tu entends ? Personne !

Il ferma à demi ses petits yeux chafouins tandis qu'il le laissait atteindre la sortie.

- Et qu'est-ce que je dis à Mimi quand elle aura fini de bouder ? cria Peeves comme Harry ouvrait la porte sur le couloir.

- Va au diable !

Et Harry claqua la porte au moment où passaient deux de ses camarades de Poufsouffle. Ils le regardèrent d'un œil inquiet.

- C'est Peeves ! fit Harry. Toujours avec une bonne blague, ce Peeves…

Puis il tourna les talons, très digne, comme s'il n'avait jamais crié des injures en sortant des toilettes des filles.

Harry arriva en courant devant l'enclos d'Hagrid. Tous ses camarades étaient déjà regroupés devant le professeur. Il y eut quelques ricanements quand le jeune homme s'excusa pour son retard. Hagrid lui fit signe que ce n'était rien, ce qui valut à Harry un long regard goguenard de la part de Malefoy.

Ce dernier portait son bras droit en écharpe et prétextait son invalidité pour ne participer que de loin aux travaux pratiques. Harry comprit les raisons de ce retrait volontaire lorsqu'il s'aperçut que Titan, à nouveau était le sujet du cours. Du moins, les chizpurfles de Titan étaient-elles le sujet du cours de Soins aux Créatures Magiques… Pour l'instant, c'était Hermione qui aspergeait le chien de la lotion antiparasites maison. Elle grimaçait, et malgré son écharpe qui cachait le bas de son visage et son nez, son dégoût était plus que visible. Ron n'en menait pas plus large que la jeune fille. Accroupi devant Titan, il était chargé de le maintenir durant l'opération. Ce n'était pas une mince affaire, comme Harry s'en rendit compte lorsque vint son tour de tenir le chiot. Hagrid montrait comment imposer à un Crup une position immobile.

- Il suffit de saisir sa peau à la base du cou et de lui parler doucement… Voilà…. Comme pour la pratique du sortilège de Découpe dont nous vous avons fait la démonstration Hermione et moi la dernière fois… C'est très simple…

C'était très simple en effet, quand on avait des mains de demi géant… Et si Ron ne s'en était pas sorti trop mal, Harry lui n'appréciait que peu les grognements de Titan, agacé par la frénésie des chizpurfles rendues folles par la lotion. Il montrait les dents, tordait son cou et Harry avait énormément de mal à tenir ses doigts éloignés des crocs, très impressionnants pour la taille du chien. Il passa volontiers le relais à Neville qui était chargé de peigner les poils ras afin de débarrasser la pauvre bête de ces embarrassants parasites.

- Il faut recommencer toutes les deux semaines environ, expliquait Hagrid à ses élèves effarés qui se voyaient déjà recommencer la séance quinze jours plus tard. Doucement, Neville. La main droite tient le peigne, la gauche le chien…

Harry lâcha Titan, croyant que Neville le tenait déjà. Neville hésita une seconde. Titan en profita. Il s'échappa au milieu des élèves, dans un concert de jappements énervés. Ses dents claquaient alors qu'il tournait sur lui-même, tâchant d'atteindre sans succès sa croupe où s'agitaient dans un dernier sursaut les puces moribondes.

- Ha c'est malin ! grommela Hagrid.

Titan courrait dans tous les sens. Personne ne voulait se risquer à le retenir. Malefoy ricanait de plus belle. Neville ne savait comment s'excuser.

Harry en profita pour mettre Hermione et Ron au courant de ce que Peeves lui avait appris.

- Et cela valait le coup de rater un cours d'Histoire de la Magie ? renifla Hermione.

Harry lui jeta un regard noir.

- Oui, grinça-t-il entre ses dents, alors que Théodore Nott sifflait Titan qui se précipita vers lui.

- Londubat ! le peigne ! dit le Serpentard sur un ton sans réplique.

Il maintenait le chien ainsi que Hagrid l'avait montré, avec une facilité déconcertante. En trois coups de peigne fin, il avait débarrassé Titan de ses chizpurfles folles. Hagrid lui porta le seau d'eau glacée dans lequel il fit tomber les parasites.

- Il faut faire très vite ! commentait le professeur. Les piqûres de Chizpurfles sont très douloureuses pour les humains. Pas dangereuses, mais douloureuses.

- Et c'est maintenant qu'il le dit, grommela Neville, heureux de n'avoir pas eu à épouiller le chien.

Nott rendit le peigne à Hagrid. Il caressa Titan qui lui manifestait une reconnaissance sans borne. Harry vit un rare sourire sur le visage du garçon.

- C'est bien ! fit Hagrid. Dix points pour Serpentard, mon garçon… tu les as mérités…

Nott se releva. Son sourire, un peu plus amer, se figea légèrement quand il entendit Malefoy railler à voix basse, mais intelligible cependant :

- C'est vraiment trop drôle, cet imbécile qui donne des points à Serpentard pour avoir débarrassé son chien de ses puces… Qu'est-ce que ce sera quand nous aurons débarrassé l'école de tous ses parasites…

Quelques uns de ses camarades pouffèrent avec discrétion. Ron leur lança un regard furieux. Hermione fit mine de n'avoir rien entendu. Et tandis que le professeur rappelait Titan pour une autre expérience de déparasitage, elle recula de quelques pas avec Harry et Ron.

- Je ne vois pas en quoi la colère de Malefoy et ses larcins constituent des informations d'une importance extrême… chuchota-t-elle aux garçons.

Harry haussa les épaules.

- Ce n'est pas cela, admit-il avec agacement. C'est ce qu'il m'a dit après qui est important…

Il se tut, observa un instant Malefoy qui regardait avec hauteur la suite du cours. C'était au tour des deux Trolls de faire les frais des humeurs des chizpurfles. A quelques pas derrière tout le monde, Nott suivait de loin le déroulement de la leçon.

- Quoi ? souffla Ron, un peu inquiet.

Harry soupira.

- Je crois que nous allons avoir des problèmes avec Peeves…

- A quel propos ? demanda Hermione.

- Il veut Malefoy… et il ne se contentera pas de le surveiller.

- Et alors ?

- Alors, Ron ? Alors comment veux-tu que Malefoy ait les mains libres si Peeves le serre de trop près… ?

- Mais s'il cesse de lui coller aux basques il va se poser des questions tu ne crois pas ? demanda Ron avec bon sens…

Hermione se mit devant ses deux amis.

- Cessez de le regarder comme ça ! fit-elle. Vous allez finir par attirer son attention ! Harry a raison, Ron… Il ne faut pas que Peeves fasse du zèle… Mais Ron n'a pas tort non plus, Harry… Si plus personne ne lui tourne autour, Malefoy va commencer à trouver ça louche…

- Qu'est-ce qu'on fait ? questionna Ron.

Il interrogeait Harry du regard. Ce dernier poussa un soupir à fendre l'âme. Comme s'il n'avait pas assez de problèmes comme ça avec l'obstination d'Ellen. Il fallait maintenant compter avec la tête de mule de Peeves.

- Il faudrait peut-être demander à Ellie de voir si le Baron Sanglant ne pourrait pas raisonner Peeves…

Harry leva vivement les yeux vers Hermione.

- On laisse Ellen hors de cette histoire, d'accord ?

Hermione et Ron échangèrent un regard du coin de l'œil. Cela agaça Harry. Il fronça les sourcils.

- J'irai trouver Nick et je lui expliquerai la situation… Il pourrait en parler au Conseil des Fantômes…

- Oui, c'est peut-être mieux… concéda Hermione vivement. Si je le vois, je lui dirais que tu veux lui parler…

Elle se tourna à nouveau vers le cours pour ne pas attirer l'attention sur eux. Harry était un peu mal à l'aise. Il n'était pas dans ses intentions de heurter ses amis, encore moins de se disputer avec eux, et surtout pas à cause de ces deux idiots de Peeves et Malefoy… Il toussota dans son poing.

- Tu remplaces Londubat ou Pomfresh cette après midi ? demanda-t-il à Hermione.

- A trois heures, acquiesça-t-elle avec un sourire.

Harry se tourna vers Ron.

- Et moi je dois terminer mon exposé de sortilèges… devança ce dernier. Je comptais aller à la bibliothèque pour faire mes recherches, mais si tu as besoin de moi…

Harry secoua la tête.

- Je viendrais avec toi… dit-il. J'ai aussi du travail à terminer.

Hermione leva un sourcil, d'un air satisfait. Ron fit une grimace à Harry puis ils se concentrèrent sur la fin du cours de Soins aux Créatures Magiques.

Lorsque les trois Gryffondor redescendirent de leurs quartiers où ils avaient posé leurs affaires, la grande salle était déjà attablée. Les plats apparurent lorsqu'ils prenaient leur place à leur table.

Harry tourna la tête vers la table des Serpentard. Malefoy n'avait pas retiré son bras de son écharpe et se servait de sa main gauche.

- Il fait porter ses affaires de cours par ses camarades, renifla Neville. C'est vraiment un profiteur ce type… Mais il n'a plus grand monde pour le plaindre à présent…

Il avait prononcé ces mots avec une satisfaction qui fit sourire Harry. Le jeune Potter acheva de répondre au signe que venait de lui adresser Ellie McGregor. Elle souriait et Harry ne doutait pas que fût à cause des révélations qu'elle pensait lui faire un peu plus tard… Il se sentit un peu coupable de lui voler ces moments de gloire et il allait se pencher vers Hermione pour lui recommander de ne pas laisser paraître qu'elle savait quoi que ce fût au sujet de l'affaire du couteau de Bulstrode quand Sir Nicholas se présenta à leur table. Harry profita de l'occasion pour lui demander une audience après le repas. Et quand il eut terminé son repas, il quitta la table l'un des premiers.

Sir Nicholas l'attendait dans le couloir. Il lui fit un signe, passa à travers la porte de la salle de classe à côté de la salle des professeurs et attendit qu'Harry le rejoignît.

En quelques mots, le jeune homme parla des intentions de Peeves concernant Malefoy. Nick hocha sa vieille tête branlante.

- Et que voulez-vous que je fasse, jeune homme ? Je n'ai aucune influence sur Peeves, vous le savez…

- Mais le Conseil des Fantômes pourrait peut-être intervenir… hésita Harry. Je suis sûr que vous savez quelle importance Dumbledore accorde à Malefoy dans notre lutte contre Voldemort…

Nick fit une grimace qui fit taire le jeune homme. Harry n'était pas certain qu'il manifestât uniquement par là sa répulsion à l'énoncé de ce nom.

- C'est un rôle difficile que vous voudriez faire jouer à ce jeune homme… dit enfin le fantôme. Et je ne suis pas certain qu'il acceptera de répéter son texte sans y ajouter sa touche personnelle…

- Je le sais… soupira Harry. Mais, nous n'avons pas le choix…

Il haussa les épaules.

- C'est justement pourquoi il ne faut pas que Peeves vienne semer la pagaille dans notre plan déjà hasardeux… Le Baron Sanglant pourrait peut-être lui faire la leçon…

Sir Nicholas croisa les bras sur sa poitrine.

- Ce serait en effet une précaution nécessaire… Mais…

Nick lissa sa moustache un instant.

- Pourquoi ne vous adressez-vous pas directement à lui ?

Harry haussa un sourcil.

- Le Baron Sanglant n'est pas un interlocuteur facile, vous savez, Sir Nicholas…

Sir Nicholas esquissa un sourire.

- Vous craignez qu'il ne vous fasse la morale à vous aussi, Harry ? Au sujet de sa protégée… ?

Harry sentit monter à ses joues une chaleur inopportune.

- Auriez-vous l'intention de faire du mal à cette jeune fille ? se mit à rire le fantôme devant la rougeur subite d'Harry.

- Non ! s'offusqua Harry. Bien sûr que non !

- Alors… vous ne risquez rien de la part du Baron… le rassura Nick. Mais je lui parlerai pour vous, accepta-t-il sur un sourire complice.

Lorsque Sir Nicholas traversa la porte, Harry soupira. Une chose de réglée. A présent, il lui faudrait aller écouter Ellen lui raconter ce qu'il savait déjà, sans laisser paraître qu'il avait connaissance du moindre des mots qu'elle avait échangé avec Nott. Et cela, il n'était pas certain de savoir le faire.

Quand Harry sortit dans le couloir, il aperçut ses amis regroupés devant la salle des Quatre Maisons… Il s'avança vers la salle commune, le cœur battant la chamade sans savoir pourquoi.

Et plus il s'approchait, plus son cœur se serrait. Ron, Hermione, Ginny et Neville faisaient face à Ellie, qui elle-même lui tournait le dos. Et quelque chose clochait… Il n'aurait su dire quoi, mais manifestement quelque chose clochait…

Ginny le vit arriver la première. Elle donna un coup de coude à Ellie. Ron devint livide. Ellen se tourna lentement vers Harry. Elle ne souriait plus du tout. Pas même d'un sourire narquois.

La tête rousse de Ron dépassait toutes celles de ses camarades. Il dit :

- Désolé Harry… Je n'ai pas fait exprès…

Harry déglutit. Sous le regard inquisiteur d'Ellen, il avait chaud et froid, et encore chaud. Il frissonna.

- Tu m'espionnes ? demanda Ellie brusquement alors qu'il arrivait à sa hauteur.

- Non ! se récria Harry en rougissant.

Le regard de la jeune fille se rétrécit encore un peu.

- Il faut qu'on parle. Tout de suite.

Son visage décidé et son ton arrêté incitèrent Harry à la suivre sans discuter.

Elle monta directement dans le laboratoire d'Hermione et lui tint la porte pendant qu'il entrait. Elle referma la pièce sur eux et s'avança vers le jeune homme qui s'apprêtait à un affrontement.

- Tu m'espionnes !

Et cette fois, ce n'était pas une question.

- Non ! répondit pourtant Harry.

- Alors comment Weasley et Granger savaient-ils de ta bouche ce que je ne t'ai pas encore raconté ?

- Je… j'ai regardé sur la Carte… commença Harry.

- Tu m'espionnes ! répéta Ellie.

Il sentait la colère monter en elle. Une colère froide et douloureuse. Elle perçait dans sa voix, dans ses yeux, et dans tout son être.

- Non ! C'est juste que… j'aime bien regarder sur la carte où tu es… Si tu es en sécurité…

- Et tu passes ta nuit à cela…

Il haussa les épaules.

- Bien sûr que non… !

- Alors à quoi cela sert-il ? Si je n'étais pas en sécurité… Si quelqu'un s'apprêtait à me faire du mal… que pourrais-tu pour moi ?

Harry baissa la tête et soupira. Il l'entendait maîtriser sa respiration.

- C'est comme ça que tu as su que j'étais avec Nott hier soir…

- Oui…

- Et comment as-tu su ce que nous nous étions dit ? Ta carte a-t-elle d'autres vertus dont tu ne m'aurais pas parlé ?

Harry baissa la tête encore un peu plus. Il bredouilla un « non » presque inaudible. Ellen tendit l'oreille.

- Quoi ?

- Non !

Elle croisa les bras, fixa son front baissé jusqu'à ce qu'il relevât la tête. Elle planta son regard dans le sien.

- Je veux comprendre ce mystère… Tu as lu dans les pensées de Nott ? Pas dans les miennes, je m'en serais aperçue !

Harry soupira une fois encore.

- J'étais dans la salle commune de Serpentard.

Il ne poursuivit pas immédiatement. Dans les yeux sombres de la jeune fille passaient mille interrogations, mille hypothèses toutes plus abracadabrantes les unes que les autres.

- Comment ? finit-elle par questionner.

Harry prit une grande inspiration.

- En fait, c'était mon esprit qui était là-bas…

Elle fronça les sourcils. Puis ses yeux s'agrandirent. Elle resta silencieuse un moment. Enfin, elle reprit :

- Et tu fais cela souvent ? demanda-t-elle froidement.

Harry était un peu désarçonné. Il ne comptait pas lui avouer si tôt qu'il était narcomancien… et surtout pas de cette façon.

- Non… répondit-il à sa question. Enfin…

Il fit une grimace.

- Je veux dire que ce n'est pas souvent que je vais intentionnellement chez les Serpentard…

- Pourquoi l'as-tu fait hier soir alors ?

- Parce que j'ai eu peur !

Ellen eut un rire moqueur.

- Tu sais Harry, que tu t'intéresses à ce que je peux faire le soir, c'est flatteur. Que tu cherches à me protéger, c'est touchant. Mais là… là…

La colère grondait à présent dans sa voix. Et ses yeux étaient noirs.

- Là, c'est insultant ! Je vais finir par croire que tu es réellement jaloux de Nott si tu continues sur cette voie !

- JE-NE-SUIS-PAS-JALOUX-DE-NOTT ! hurla Harry.

- Alors pourquoi m'espionnes-tu quand je suis avec lui !

- C'ETAIT PAS A CAUSE DE NOTT ! C'ETAIT A CAUSE DE GOYLE !

- Goyle ?

- GOYLE ! JE L'AI VU QUI VENAIT VERS LA SALLE COMMUNE ET J'AI EU PEUR QU'IL VOUS SURPRENNE ! ET QU'IL TE FASSE DU MAL…

- Mais quel mal voulais-tu qu'il me fasse. Il n'a même pas de baguette ! Et puis dis-moi donc ce que tu comptais faire s'il m'avait attaquée… Ou plutôt ce que ton esprit comptait faire contre Goyle ?

Harry ouvrit la bouche pour crier encore. Mais la justesse de ce qu'elle venait de dire le frappa de plein fouet.

- Il… Il aurait pu vous surprendre et dire à Malefoy qu'il vous avait vu ensemble… murmura-t-il d'une voix plus calme.

Ellie haussa les épaules.

- Pff ! Un troupeau de chevaux sauvages au galop fait moins de bruit que ce pachyderme en marchant… On l'a entendu arriver plusieurs minutes avant qu'il n'arrive en haut des escaliers ! Mais tu n'as pas répondu à ma question ! Comment comptais-tu empêcher Goyle de me faire un quelconque mal ?

Harry se mordit les lèvres…

- Je pouvais le faire… Un jour j'ai empêché Maugrey Fol Œil de frapper le professeur Rogue d'un sortilège… et j'ai obligé Nagini, le serpent monstrueux de Voldemort, à se mordre lui-même… empêcher cette cervelle vide de Goyle de mettre ses sales pattes sur toi aurait été un jeu d'enfant.

Il sourit d'un air de défi, attendant la réplique tranchante ou le sarcasme acerbe. Mais rien ne vint. Ellen le dévisageait.

- C'est ce que le professeur Rogue t'enseignait durant ses cours de… rattrapage ?

Pour toute réponse, Harry releva le menton.

- Hé bien… On peut dire que son enseignement a été profitable…

Ils croisèrent leur regard encore une fois. Harry baissa les yeux le premier. Il voulut faire un pas, un geste vers elle. Elle recula vers la porte. La main sur la poignée, elle se retourna vers lui.

- Weasley a dit que tu avais trouvé le moyen de… surveiller Malefoy… C'est ainsi que tu comptes t'y prendre ?

Harry ne répondait toujours pas.

- Tu sais où mène la narcomancie… reprit Ellen.

- Sur la voie de la magie noire, acquiesça Harry sur un ton morne.

- … Ou à Ste Mangouste, Harry.

Elle le regarda encore un instant sans rien dire puis tourna la poignée au moment où il avançait vers elle.

- Ellen…

Lentement, elle referma la porte sur elle.

Un long moment, Harry resta debout au milieu de la pièce, les bras ballants et l'esprit vide ; ou plutôt l'esprit traversé de toutes sortes de pensées peu aimables pour lui-même. Et l'idée qu'Ellen pouvait vouloir le quitter lui était plus insupportable que toutes les vengeances qu'elle ne manquerait pas d'ourdir à son égard.

La porte se rouvrit doucement ; il releva la tête, dans un pincement d'espoir au cœur. Mais ce n'étaient que ses amis qui arrivaient. Hermione, Ron, Ginny et Neville entrèrent en silence.

- On est venus pour être plus tranquilles pour parler, dit Hermione, avec une maladresse qui ne lui était pas coutumière.

- Je suis désolé, Harry… souffla Ron, désespéré.

Harry ne répondit pas.

- Je t'avais dit qu'elle n'apprécierait pas ce genre de choses… risqua Hermione devant la mine sombre de leur ami.

- Elle aurait certainement voulu l'apprendre autrement… dit timidement Neville.

- Je ne sais pas lequel est le plus stupide de Ron ou de toi… grinça Ginny.

Harry remonta ses lunettes sur son nez. Les regards sur lui le gênaient plus qu'il ne voulait le montrer. Et il avait une furieuse envie d'ouvrir la carte du Maraudeur pour savoir auprès de qui Ellen était allée déverser sa colère et son ressentiment.


RAR :

SemineBienvenue parmi nous ! En tou cas, je trouve ton hist super, et j'adore Ellen McGregor! Hahahahaha ! Tout le monde aime Ellen… enfin presque…

Bienvenue parmi nous ! En Hahahahaha ! Tout le monde aime Ellen… enfin presque…

chrys63 sinon je ne sais que pensait du NOtt… c'est fait exprès…. et je suis un peu comme ron je n'offusque pas que harry se serve de ses pouvoirs pour savoir si mc gregor est en danger et pour pouvoir maitriser ses ennemis. Tu as raison, ça ce n'est pas condamnable… bon j'espere qu'on voit apercevoir les dessins de drago et qu'on aura un peu d'action car ca commence à manquer. Je l'ai déjà dit : ce n'est pas une fic d'action…

Angel's Eyes : Très bon chapitre, je suis contente que tu confirmes ce que je pensais pour l'Affaire du coup de couteau, lol (même si je ne suis pas sûre d'en avoir fait part dans mes reviews lol)! mdr !Comme ça on ne risque pas de te démentir ! Je me demande toujours quel genre de relation entretiennent Ellen et Nott, elle est vraiment bizarre... Oui, hein ? Et je vois pas Nott avoir craqué pour une fille, même Ellen McGregor, alors pourquoi il l'aide? Par désintéressement ? Heu… c'est pas trop crédible n'est-ce pas…
Sinon c'est vrai que c'est mal d'utiliser ses super pouvoirs pour espionner sa chérie, nan mais! Mdr! Mais puisqu'il vous dit qu'il ne l'espionnait pas ! Et contente aussi qu'Harry soit "autorisé" à pratiquer ses transes narcomanciennes... par contre quelque chose me dit qu'une certaine Ellen McGregor ne va pas tellement digérer le fait qu'Harry lui ait caché ce... petit détail! Hum… effectivement.

achille : J'ai trouvé une faute : dernière ligne, sixième mot : tu a mis se au lieu de ce. Oui, c'est chronique chez moi… Je vais corriger merci…
J'aimerais pas ètre Harry au moment d'annonçer à Ellen qu'il la surveille. Je suppose que tu n'es pas revenu sur ton impression première ! lol !

Voldemort : A propos de la relation entre Harry et Ellie je parlais pas de leur enlever leurs intimité, justement j'adore ça mais avec un peu plus d'action je pense que ça serais pas mal mais bon ca c'est que mon avis, je ne suis qu'un homme après tout et tout le monde à ses faiblesses. MDR ! J'ai très bien compris ce que tu voulais dire, rassure-toi…
un truc que j'ai dans la tête depuis un moment, voilà si jamais un de ses quatre on pouvais se rencontrer ça serait cool, je suis sur qu'on s'entendrait bien enfin c'est comme tu le sent, Je suis sûre que tu serais déçu… bon allez je vais te laisser alors bon chance pour tes prochain chapitre et continu d'écrire des choses merveilleuse qui me font rêver. Continue de rêver, c'est la meilleure des choses qu'il ait été donnée aux êtres humains…

Kareja : Enfin la résolution du mystère! Non, je ne suis pas décue, on a la confirmation, cest chouette...ca risque d'être joyeux qd malfoy sortira de l'infirmerie...je me réjouis de voir ca! Le retour de Malefoy en perspective… hum… que nous mijote-t-il ? Heureuse de voir enfin ron et hermy unis, ca faisait longtemps! Oui, profitons-en…

Maugreyfiliae : Est-ce que Nott ne serait pas en train d'essayer de protéger Harry en avertissant Ellen? En fait, Nott, il n'en a rien à faire d'Harry. Y aurait-il une chance de voir Goyle tourner casaque (à supposer qu'il en ait le courage et le temps)? C'est bien la question… Je crois que tu n'as bien compris ce que j'avais dit dans ma précédente review (ou peut-être me suis-je maj exprimée). Je voulais parler de Rogue mentor et protecteur (voir ami) d'Hermione. Mais peut être que ta réponse s'appliquait aux deux... Effectivement, je n'avais qu'un souvenir inexact de ta question. Mais en effet, la réponse s'applique également à Hermione.

Alixe : Pour l'histoire des hits, il faut savoir qu'ils ne commencent à être comptabilisé que lorsqu'ils ont été initialisés, bref, tes 8 passages c'est depuis le 20 juin. Oui, je n'avais pas pensé à cela. De même, les passages sur le premier chapitres vont te sembler astronomiques, parce que lorqu'on va sur ta fic à partir de ton profil ou de la page principale de ffnet, on est obligés de passer par la première page de la fic. Oui, ça j'y avait pensé. pour connaitre le nombre de lecteurs, seul le nb de passages sur le dernier chapitre, entre sa mise à jour et le moment où le chapitre suivant est posté reste significatif. (par curiosité, ça fait combien ? - t'es pas obligée de me répondre) Pour le chapitre 78 j'en étais à 250 quand j'ai posté le 79 et là j'en suis à 189 au moment de poster le 80…. Je te réponds d'autant plus franchement que je n'ai aucune idée de ce que cela signifie. Et j'avoue que je ne me suis jamais posée la question sur le forum initial…
Pour ce chapitre, il semble que Harry ait finalement aidé ses deux amis (même s'il n'a pas tout à fait fait exprès). Comme d'habitude… lol ! Effectivement, Ellie risque de ne pas apprécier l'idée que Harry peut l'espionner quand il veut. Enfin qu'il soit Gryffondor et emprunt de noblesse est quand même une garantie qu'il n'en abusera pas (mais Ellie en sera-t-elle consciente ?). En fait… je ne pense pas que ce soit à ce niveau que cela se joue réellement…