Note : Coucou tout le monde ! Après une petite pause, me revoici avec le début du quatrième chapitre. Oui, il est super long, et oui, je me suis encore retrouvée à devoir le découper en plusieurs parties pour que ça reste lisible. Bref, j'espère que tout le monde a passé une bonne semaine et je vous fais des bisous !

Disclaimer : C'est encore un chapitre qui mérite bien son rating M. Pareil que pour la dernière fois, si c'est pas votre tasse de thé, vous pouvez passer le passage concerné ou juste fuir ailleurs ! Oui, je sais que y'a beaucoup de sexe, mais je vous jure que ça a son intérêt dans l'histoire !


CHAPITRE 4A

Tony n'avait pas pu se résoudre à remettre les menottes à son tout nouvel amant. C'était une erreur, et une erreur qui allait certainement lui coûter cher avec ça, mais il avait certains standards moraux à préserver.

Il n'allait pas coucher avec un gars menotté, enfin, pas sans fantasme derrière, ce qui impliquait qu'il devait laisser Loki libre pendant leurs petites affaires. Mais après quoi ? Il faudrait le renchaîner à la seconde où tout serait fini ? Merci pour le sexe, mais donne-moi tes poignets, tu vas passer le reste de ta journée enfermé ? Non, Tony n'avait pas la fermeté nécessaire pour ce genre de trucs, et d'ailleurs, il n'aurait pas voulu l'avoir.

Quoique, cela lui aurait épargné bien des relents de culpabilité.

Le salon avait été impeccablement remis en ordre par l'équipe que JARVIS avait envoyée. Disparus les trous dans le mur, les carreaux brisés et les bouts de ciments qui polluaient la pièce. Tony, qui se tenait à son entrée, contemplait le résultat avec satisfaction. Même le tapis avait retrouvé son éclat d'autant.

Cette vision lui apportait un étrange sentiment de calme intérieur. Sans s'expliquer ce phénomène, puisqu'il avait toujours été du genre génie torturé, Tony avait décidé que, pour une fois, il pouvait bien s'accorder un peu de détente et de zen dans sa vie somme toute chaotique. Il en avait bien besoin.

Enfin, zen était un mot tout relatif.

Loki traversa la pièce en furie. Il ne portait qu'une chemise en lin, ouverte et qui flottait avec colère autour de son torse nu et des sous-vêtements. Tony reporta son attention sur lui en connaisseur, et apprécia les cuisses blanches et tendues qui s'activaient dans la pièce, et la peau blanche et lisse de son torse, à présent entièrement guéri.

« Quelque chose ne va pas, Don Juan ? demanda-t-il charitablement, parce qu'il aurait pu rester là, à le regarder quelques minutes de plus.

Le dieu lui jeta un regard courroucé en réponse.

- Premièrement, j'ai un prénom, Stark. Et ensuite, non, ça ne va pas. J'ai perdu mon pantalon préféré par ta faute, l'accusa-t-il d'une voix venimeuse.

Tony retint un ricanement. Ils avaient effectivement tendance à semer leurs vêtements un peu partout ces derniers temps. Lui-même ne parvenait plus à retrouver une de ses chemises fétiches depuis quelques jours.

- Je crois me souvenir que tu étais très enthousiaste dans l'affaire, Loki Doki, se moqua-t-il, fort peu charitablement.

- Juste Loki, le corrigea le dieu.

- Okay, okay, juste Loki, ronronna-t-il, parce qu'un Loki à moitié à poil pouvait lui ordonner de chanter l'alphabet à l'envers ou l'hymne nationale si l'envie lui en prenait. Qu'est-ce que tu dirais de perdre cette chemise aussi ? Je suis sûr que tu n'y tiens pas tant que ça.

- Tu es impossible, Stark, protesta-t-il, mais Tony pouvait dire qu'il masquait un sourire derrière son air renfrogné. Et si, je tiens beaucoup à cette chemise.

Tony huma distraitement et se rapprocha de son but d'un pas qui se voulait nonchalant.

- Je vais faire très attention alors… »

Il ne l'admettrait jamais, même sous la torture, mais il adorait à quel point le dieu était juste un peu trop grand pour lui. Cela donnait un angle tout particulier à leurs baisers, une situation où Loki avait pile ce qu'il fallait pour le dominer lorsque l'envie lui en prenait. Tony pouvait poser ses mains sur ses épaules comme si elles avaient été calculées pour elles, et embrasser le cou qui se trouvait toujours exactement face à ses lèvres.

« Tu es distrait, lui fit remarquer Loki qui, comme à son habitude, devinait presque magiquement ses humeurs. C'était agaçant.

- Oui, par toi. » Sourit Tony.

Loki en fut visiblement flatté. Il passa ses bras autour du cou de Tony, colla son corps souple et à moitié dénudé contre lui. Tony avait déjà un début d'érection. Il leva légèrement le menton pour quémander un baiser qui ne lui fut donné qu'avec espièglerie. Le dieu ne lui offrit d'abord qu'une brève pression des lèvres, un bécot frustrant, mais Tony connaissait un truc ou deux à ce petit jeu. Il glissa lentement ses doigts derrière la fameuse chemise, d'abord dans le haut du dos nu, puis les fit descendre tout au long de la colonne vertébrale jusqu'au creux des reins, qu'il caressa sans se presser. De si près, il pouvait sentir le frisson qui parcourut la peau du dieu.

Tony sourit, très heureux de son petit effet. Loki se pencha pour l'embrasser plus profondément, il émit un bruit d'approbation et descendit ses mains plus volontairement pour agripper les fesses de son amant et attirer son bassin contre le sien.

« Ma chambre ? proposa-t-il candidement, une fois que sa bouche fut de nouveau libre. Il se sentait un peu fébrile, comme à chaque fois qu'ils s'embrassaient. Ses pensées perdaient toute cohérence, son corps prenait genre dix degrés, et il se faisait l'effet d'être redevenu adolescent, quoiqu'il ait bien gagné en expérience depuis.

- Pourquoi ? Tu as peur que l'on désorganise à nouveau ton précieux salon ? sourit Loki, sa voix plus basse qu'à l'ordinaire.

Tony rit doucement et posa à un baiser chaste sur la bouche moqueuse.

- Tu lis dans mes pensées Rudolphe.

- Loki, le corrigea-t-il automatiquement.

- Loki. »


Contrairement à son habitude, Tony avait un plan précis lorsqu'il entraîna Loki dans sa chambre. Il avait un problème, un problème d'ego, pour ne pas changer, qui était le suivant : son amant ne passait jamais la nuit avec lui.

Oh, il se laissait bien entraîner dans toutes les péripéties sexuelles que Tony avait à lui proposer. Le dieu n'avait jamais rechigné à essayer de nouvelles choses, jamais il ne s'était plaint de l'inconfort de tel ou tel coin de table, ou des envies impulsives qui prenaient Tony à des heures indécentes de la journée ou de la nuit. Au début, Tony n'avait même pas relevé le problème, mais une fois qu'il s'en était rendu compte, cela l'avait obsédé.

Un beau matin, donc (ou début d'après-midi, mais le temps était une notion toute relative à la tour Stark), Tony s'était retourné dans ses draps, encore drapé du brouillard du sommeil, et avait cherché du plat de la main l'amant qui s'était trouvé là la veille. Cela ne lui arrivait pas souvent, mais quand un bon coup était un bon coup, eh bien, il aimait remettre le couvert à son réveil.

Il n'avait trouvé que des draps froids ce matin-là. La première fois, il s'était simplement dit que le dieu s'était levé plus tôt que lui, et il avait quitté ses couvertures pour partir à sa recherche dans la tour. Après quoi, il n'y avait plus repensé, jusqu'à la deuxième fois où il s'était dit que, tout de même, son lit n'était pas si inconfortable que cela.

Après vérification auprès d'un JARVIS plus que mécontent de voir ses capacités ainsi exploitées, Tony s'était rendu compte que Loki attendait tout bonnement qu'il s'endorme avant de prendre la poudre d'escampette. Que ce soit dans son lit, sur le canapé, ou, une fois très mémorable, dans l'atelier, où Tony s'était réveillé dans une des postures les plus inconfortables de sa vie, il fuyait toujours sans demander son reste.

En réalité, Tony n'aurait pas eu de problème si Loki n'avait été qu'un coup d'un soir médiocre. Il adorait les coups d'un soir médiocres qui disparaissaient magiquement après le sexe. Mais le dieu était en passe de devenir le meilleur amant de sa vie, excusez du peu, ce connard devrait s'en sentir flatté. Et ils se voyaient quotidiennement.

Vraiment, ses fuites systématiques étaient plus que vexantes. Il était Tony Stark putain de merde, le gars devrait juste le supplier pour passer la nuit avec lui. Mais non, monsieur était trop bien pour ça, il préférait sa propre chambre avec son petit lit, ses petites étagères, et son petit confort. Une chambre sans Tony Stark, devait-il le rappeler ? Il puait de la gueule ou quoi ?

En bref, Tony était vexé parce qu'il avait la maturité émotionnelle d'un ado de seize ans, et avait composé un plan très simple mais non moins machiavélique pour garder le dieu sous le coude durant la nuit : il allait tellement l'épuiser, lui et sa putain d'endurance divine, que Loki s'endormirait dans ses bras avant même d'avoir pu songer à se barrer.

Seul problème de son plan génial, le premier round avait été un peu plus intense que prévu. Les yeux fixés sur le plafond, Tony essayait de récupérer une respiration normale pendant que son cœur rugissait à ses oreilles. Loki s'étalait sur lui, le nez dans son cou, la peau moite de son torse contre la sienne. Tony sentait son sexe pulser entre ses fesses.

Il poussa un grognement de protestation lorsque le dieu se retira. Il détestait la sensation de vide que cela laissait en lui. De plus, c'était bien trop tôt, et il n'allait pas le laisser s'en tirer à si bon compte. Il avait une réputation à tenir, après tout.

« Minute papillon, se ressaisit-il en se redressant. J'en ai pas fini avec toi.

Le dieu lui fit face, ouvertement amusé.

- Vraiment Stark ? Loin de moi l'idée de mettre en doute tes performances, mais tu m'as l'air hors service pour un petit moment, le taquina-t-il de sa voix grave et un peu éraillée.

- Tourne-toi, lui intima-t-il, irrité de ses airs suffisants.

Ils restèrent face-à-face quelques secondes, complètement nus et encore essoufflés. Il y avait comme une lueur de défi dans les yeux de Loki et Tony crut un instant qu'il allait l'envoyer chier, mais le dieu finit par capituler, sûrement trop curieux pour penser à sa fierté.

Tony embrassa la nuque blanche qui lui faisait à présent face. Loki lui tournait le dos, assis sagement sur ses talons. Il passa ses mains le long de ses flancs, puis le poussa gentiment pour l'inciter à descendre. Loki se coula avec grâce, torse et visage contre les draps, et les fesses en l'air. Tony profita distraitement de la vue en caressant l'intérieur de ses cuisses. Vraiment, il n'y avait pas à dire, le gars était terrifiant tant il était sensuel.

Il se pencha pour aller attraper le lubrifiant qui avait roulé quelque part au sol. De sa position, Loki lui jeta un regard entre paresse et curiosité. Il y avait quelque chose de lourd dans la manière dont sa bouche restait entrouverte, une fente rose au sein de laquelle se trouvaient les perles de ses dents. Tony avait bien envie de trouver une autre utilisation à cette bouche, mais il y reviendrait une autre fois.

Loki émit un petit grognement appréciateur lorsqu'il fit entrer son majeur en lui. Tony prit son temps et enfonça son doigt aussi loin qu'il le put.

« Tu sais, que je suis un homme curieux, informa-t-il son amant. Tu penses que je peux te faire plaisir comme ça ?

Il sentit le dieu se tortiller un peu sous lui, et attrapa ses hanches de sa main libre pour l'immobiliser.

- Tu peux toujours essayer, mais je ne garantis pas le résultat, lui répondit Loki avec un petit sourire.

- Sois gentil et laisse-moi m'inquiéter du résultat, tu veux ? J'ai mes petites techniques. »

Loki huma son assentiment, un son long et grave qui venait de sa gorge, tandis que Tony reprenait ses mouvements derrière lui. Il s'appliqua à faire aller et venir son doigt en lui, appréciant les petits bruits humides qu'il en retirait, et frottant la base du sexe du dieu ainsi exposée de son pouce. Loki s'agita, mais il resta implacable et poursuivit la manœuvre au même rythme.

Lorsqu'il sentit le dieu se tendre un peu, il se pressa contre son dos et embrassa à nouveau sa nuque chastement. De si près, il entendait sa respiration alourdie et excitée. Tony accéléra un peu, juste pour le sentir courber son dos et remonter ses fesses contre sa main avec un petit grognement. Il sourit contre sa peau.

« Dis-moi ce que ça fait, lui demanda-t-il, et peut-être que je serais plus agréable avec toi.

Loki tourna son visage vers lui. La frustration fronçait ses sourcils et plissait son front. Tony plia son doigt, juste un peu plus, pour le taquiner.

- Ah, grogna le dieu, un peu surpris, et Tony nota avec un certain plaisir que son poing s'était crispé dans les draps. Tu veux savoir ce que ça fait ? C'est vraiment pas assez.

Tony eut un petit rire et se pencha pour embrasser sa bouche ouverte. Il adorait la manière dont son amant bougeait sous lui, son corps qui vibrait de désir, ses mains frustrées.

- J'en suis sûr, mais est-ce que tu n'aimes pas ça ? Même pas un peu ?

Loki essaya de se replacer sous lui, mais Tony le maintint fermement en place de sa main libre sur laquelle il s'appuya pour se redresser. Il ôta son doigt et remit un peu de lubrifiant, juste par acquit de conscience, passa sa main sur les cuisses ouvertes du dieu, par-dessus et entre ses fesses.

- Stark, se plaignit-il de sa voix grave.

- Je sais, lui répondit Tony avec amusement. Juste pour que tu saches, tu as l'air absolument incroyable comme ça. Crois-moi, j'ai envie de tout arrêter pour te prendre et te donner ce que tu veux.

- Je ne vois pas ce qui t'en empêche, lui opposa le dieu.

Tony replaça son doigt et ferma les yeux lorsque Loki poussa un petit gémissement incroyablement excitant. Oh, c'était bien mieux que ses airs suffisants du début.

- Je t'ai dit que j'allais te faire jouir avec mes doigts, et c'est exactement ce que je vais faire Loki. »

Il sentit la peau du dieu se couvrir de frissons. Lui-même commençait à retrouver son enthousiasme du début. Il réagissait presque malgré lui face à la vision qu'offrait son amant. Il déglutit et revint à sa lente torture. Loki ne faisait plus mine d'indifférence, il avait enfoncé son visage dans ses avant-bras et geignait à chaque fois que le doigt de Tony s'enfonçait en lui.

L'ingénieur retint un soupir tremblant. Il resserra sa prise sur son amant et se pencha juste un peu plus vers lui, changeant son rythme. Ses mouvements se firent plus courts, mais aussi plus rapides. Sa main lui faisait presque mal, mais il était incapable de s'arrêter, hypnotisé par la vision de son doigt qui entrait en Loki, et par les bruits que faisait ce dernier.

« Stark, Stark, soupira-t-il sous lui. Encore, juste comme ça, recommence, oui.

Un grognement presque animal échappa à Tony. Il ajouta son index qui glissa tout seul entre les fesses du dieu, ce dernier se cambra face à la sensation.

- Oh oui, plus Stark, plus.

Si son honneur n'avait pas été en jeu, Tony aurait tout envoyé valser à cet instant précis.

- Voilà ce qu'on va faire, lui annonça-t-il. Tu vas jouir comme ça, et après, je vais te baiser assez fort pour que tu n'aies même pas le temps de respirer. Ça te va ?

Il n'eut pas de réponse, mais les cuisses de Loki avaient commencé à trembler, ce qu'il prit pour un signe encourageant. Tony enfonça ses doigts plus en lui, sans douceur et rapidement, martelant l'intérieur, il les fit aller et venir en imaginant son propre sexe à sa place, en imaginant qu'il allait bientôt pouvoir jouir en lui. Il ne fit plus aucun geste pour tenter d'arrêter le dieu lorsque celui-ci se remit à bouger ses hanches, ajoutant son mouvement aux gestes de Tony.

- Oh oui, geignit-il contre les draps. Ses phalanges blanchissaient à vue d'œil. Oh oui Stark, continue comme ça, oh oui, oh oui, Stark. »

Tony sentit le dieu se tendre et soudainement, ses reins tressaillirent en avant alors qu'il venait. Sa bouche forma un cercle parfait sur son visage aux yeux fermés et Tony prit quelques secondes pour savourer la sensation de ses muscles qui se contractaient autour de ses doigts.

Puis, il attrapa le dieu par les épaules et le releva de manière à ce que son dos s'appuie sur son torse. Loki posa ses mains derrière lui, sur les flancs de Tony qui en profita. Il glissa son sexe entre les fesses ouvertes et tremblantes de son amant en un mouvement fluide, le monde se rétracta autour de lui alors que Loki poussait un long gémissement, entre douleur et appréciation.

« Putain de merde, grogna-t-il au même moment où Loki dit :

- Par les Normes, Stark.

Tony était prêt à admettre qu'il se sentait flatté. Il inspira longuement l'odeur qui se dégageait du cou de son amant, et glissa une main pour se saisir de son sexe à moitié dur.

Loki poussa un sifflement, Tony le sentit reculer involontairement contre lui pour échapper à sa poigne, mais il ne parvint qu'à s'enfoncer un peu plus sur son érection. Il embrassa doucement son cou pour le calmer, prenant son propre mal en patience.

- Est-ce que tu veux me rendre fou Stark ? se plaignit le dieu.

- Ça se pourrait oui, rit-il en poursuivant ses baisers. »

Il sentit Loki s'avachir contre lui dans un grognement essoufflé. Tony garda ses hanches tranquilles, conscient que le dieu devait être encore un peu trop stimulé, mais reprit ses mouvements de main. Loki ferma les yeux, Ses doigts frais s'enfoncèrent sans merci dans la peau de ses hanches et Tony le mordit en guise de vengeance.

Tony sentit le sexe du dieu s'alourdir dans sa main. Loki haletait, la tête renversée, une goutte de sueur coulait jusqu'au bord de sa mâchoire parfaitement dessinée. Tony la cueillit du bout de la langue.

Il lâcha un soupir de plaisir lorsque Loki, visiblement frustré du rythme lent avec lequel il le touchait, recommença à s'agiter. Le dieu avança d'abord ses hanches, expérimentalement contre la main de Tony puis, après un gémissement satisfait, entreprit de les faire revenir dans le sens inverse. Tony vit son sexe aller et venir entre les fesses du dieu comme dans un rêve.

Prit d'une inspiration subite, il força alors sa propre main à l'immobilité. Loki ne cessa pas de bouger, au contraire, il accéléra, cherchant à la fois la main de Tony et son sexe. Il s'empalait sur lui par de longs mouvements de bassin, plein d'ondulations et de sensualité.

« Oh mon Dieu. » Grogna Tony qui se sentait comme happé par son amant.

Loki émit un son étranglé en réponse, et Tony, qui perdait son esprit, enfouit son nez dans son cou et ferma les yeux. Il entendait le son humide que faisait son sexe lorsqu'il s'enfonçait au fond de son amant, le moindre bruit qui s'échappait de sa bouche parfaite.

Tony avait honte de se l'avouer, mais il n'allait pas tenir très longtemps. Avec un grognement frustré, il retira sa main et son sexe du dieu. Celui-ci se retourna vers lui, bouche ouverte de surprise et l'air passablement énervé, mais Tony ne lui laissa pas le temps de l'insulter.

Il le poussa sur les draps et le regarda tomber sur le dos, jambes ouvertes, ses cheveux noirs comme des décorations pour son visage blanc.

« Stark ? croassa le dieu, visiblement déboussolé.

- Cinq minutes Loki. J'ai une autre idée. »

Avant qu'il ne puisse comprendre ce qu'il se passait, Tony se pencha sur lui. Il l'embrassa longuement, proprement avec ce qu'il fallait de langue et juste assez pour que ni l'un ni l'autre ne puisse respirer, et en profita pour glisser ses doigts entre les jambes de Loki qui les leva pour lui donner meilleur accès.

Tony enfonça trois doigts entre les fesses de son amant qui rompit de le baiser pour gémir. Il les fit aller et venir sans pitié, savourant la manière dont les jambes de Loki s'étaient remises à trembler juste un peu, puis il se baissa, embrassa sa clavicule, goûtant la sueur qui salait sa peau, puis son torse, son nombril, le bas de son ventre qui frémissait.

Enfin, tout en continuant de le doigter à un rythme soutenu, Tony posa ses lèvres sur le gland du dieu, passa la langue pour le goûter avec application puis avala autant de son érection qu'il le pouvait. Les jambes de Loki se replièrent derrière sa nuque et il jura.

« Putain Stark. »

Ce fut la première insulte que Tony l'entendit prononcer, et elle allait pour toujours rester collée à son nom de la plus délicieuse des manières. Il se promit intérieurement de lui en tirer plus dans le futur proche.

Tony le sentit soulever ses hanches et le laissa faire. Il s'appliqua à synchroniser les rythmes de ses doigts et de sa bouche, ce qui semblait rendre le dieu absolument fou.

« Stark, Stark, l'appela-t-il difficilement. Stark putain, c'est trop, c'est trop...

Tony retira sa bouche avec un bruit humide et ralentit les mouvements de ses doigts, sans complètement les arrêter. Les hanches de Loki allaient et venaient toujours contre eux, et son érection frôlait son visage. Il leva les yeux vers lui.

- Qu'est-ce que tu attends ? s'agaça le dieu essoufflé. Dépêche-toi. »

Il ne se le fit pas répéter. Tony retira ses doigts, aligna ses hanches avec celles de Loki et s'enfonça en lui d'un coup souple. Il embrassa le cri de plaisir qui échappa au dieu, rapidement, leurs respirations se mêlèrent. Il garda sa bouche tout contre celle de Loki alors qu'il le baisait de toutes ses forces et que leurs lèvres se frôlaient, se heurtaient ou se quittaient.

Loki glissa sa main entre eux, Tony l'entendit plus qu'il ne le vit se toucher. Il avait très chaud, et sentait son orgasme se rapprocher à toute vitesse. Le lit grinçait sous eux, la main de Loki frôlait leurs torses, leurs lèvres se mêlaient, ils reposaient leurs fronts l'un contre l'autre, de manière incroyablement intime.

Lorsque Tony sentit Loki se figer autour de lui, que ses lèvres mordirent les siennes, et que ses doigts s'enfoncèrent loin dans sa peau, il lâcha le peu de contrôle qu'il lui restait et s'abandonna au plaisir qui le submergeait, s'effondrant contre Loki dans un grognement qui lui était comme arraché du plus profond de lui-même.

Le retour sur terre fut lent et difficile. Il s'était écroulé comme une étoile de mer sur Loki, sa tête lui tournait, il ne respirait plus qu'à moitié, il y avait du sperme sur son ventre, partout en fait, ses muscles étaient crispés et son corps lui faisait mal là où les doigts de Loki s'étaient plantés.

Et pourtant, il se sentait terriblement bien.

Avec un grognement d'effort, il se dégagea et alla s'effondrer à côte du dieu qui reprenait lui aussi lentement sa respiration. Il lui jeta un regard qui se voulait discret. Ouais, il était aussi défoncé que lui.

Loki surprit son regard et le lui rendit, l'air intrigué. Il commença à se relever, et alors l'esprit de Tony, bien contre sa volonté, lâcha un concert de oh putain non, et jeta son bras en avant dans un mouvement involontaire pour le retenir.

Son bras resta suspendu entre eux, dans le vide, pendant de très longues secondes. Il le rabaissa, penaud. Loki avait les yeux plissés de suspicion.

« Un problème, Stark ? demanda-t-il.

Tony, qui voyait tout son plan machiavélique s'effondrer devant ses yeux, céda à sa première impulsion qui était toujours la même et toujours aussi mauvaise. Il mentit.

- De quoi ? Non, non, vas-y, tu peux y aller, aucun problème.

Loki se redressa, l'air soudainement furieux. Malheureusement pour Tony, ni le fait qu'il soit complètement à poil, ni ses cheveux emmêlés et dressés autour de son visage ne le rendait moins intimidant. C'était peut-être même l'inverse.

- Je ne resterai pas dans ton lit Stark, ni maintenant, ni jamais, lui dit âprement le dieu. Tu penses que je ne vois pas clair, dans tes minables petites magouilles et dans ton plan trivial ? Je suis le dieu de tous les mensonges, de toutes les ruses et toutes les manipulations. Tu ne peux pas me tromper.

Il leva son menton pour ponctuer sa tirade. Tony roula jusqu'à lui pour embrasser sa tempe, parce que non, ça n'allait pas le faire, il ne voulait pas avoir cette discussion comme ça. Loki recula vivement, comme s'il l'avait brûlé.

- Laisse-moi, cracha-t-il, et il commença à fuir le lit. Tony se saisit de son poignet pour le retenir.

- Reste juste un peu, lui murmura-t-il doucement. Il avait l'impression de parler à un mur, et à un mur particulièrement énervé avec ça. J'avoue, c'était pas très malin de ma part, mais reste juste un peu. Je veux en parler.

Loki fit une moue dégoûtée. Il resta assis, bien droit, calculant Tony d'un œil méfiant et curieux. Tony se réinstalla plus confortablement.

- En parler, répéta-t-il avec tout le scepticisme qu'il pouvait mettre derrière. Qu'est-ce que tu es exactement ? Une jouvencelle ?

Tony rit un peu parce qu'il n'était pas si loin de la vérité. Loki le rendait nerveux, avec ses humeurs instables et imprévisibles. Et il avait ce charme terriblement nouveau qui lui collait à la peau, et rappelait à Tony ses premiers amours.

- Je pense juste que c'est mieux si on sait à quoi s'en tenir, expliqua-t-il. Par exemple, je pars du principe que quand on passe un bon moment avec quelqu'un, on reste avec lui pour passer la nuit. C'est considéré plus poli sur Terre, ajouta-t-il avec une once de sarcasme. Mais je ne sais pas comment ça se passe pour vous, les extraterrestres.

Loki plissa la bouche, et fronça le nez, l'air d'avoir avalé un citron entier.

- C'est assez similaire, oui.

- C'est bien ce qui me semblait, lui répondit plaisamment Tony. Ou tu n'attendrais pas que je m'endorme pour te barrer comme un petit vicieux.

Le dieu jeta un regard lourd de reproches au plafond, comme s'il insultait JARVIS mentalement.

- Je suis un petit vicieux Stark, dit-il et Tony lui accorda mentalement le point parce que c'était vrai. Et pour répondre à ta question, j'ai simplement pour principe de ne dormir qu'avec mes partenaires officiels.

Tony haussa les sourcils.

- Tu veux dire tes petits copains ?

Le nez de son amant se plissa de dégoût, certainement à cause du terme que Tony venait d'employer.

- Et mes petites copines, oui. Comme tu peux donc l'imaginer, cela arrive rarement. »

Tony s'enfonça plus profondément dans son oreiller et croisa les bras sur son torse, méditant l'explication. Avec un peu de recul, il la trouva plutôt logique. Loki les prévenait tous les deux d'une relation ambiguë, entre romance et sexe, d'une manière certes peu orthodoxe mais efficace.

« Je suppose que ça veut dire que je viens de me prendre un râteau, n'est-ce pas ?

Le dos de Loki se détendit un peu, et une once d'amusement passa comme un rayon de soleil sur ses traits sévères.

- Exact. Il n'est pas question de romantisme entre nous, Stark. Non pas que tu sois particulièrement révulsant, mais je pense que nous pouvons tous les deux nous accorder à dire que ce serait une mauvaise idée.

Tony grogna un peu. Évidemment que ce serait une mauvaise idée.

- Très bien parce que sortir avec le maniaque qui a tué la moitié de la population de New York n'était pas dans mes plans, de toutes façons.

- Mais coucher avec ne te poses pas de problèmes ? se moqua le dieu. Il quitta souplement le lit et se baissa à la recherche de sa chemise.

- Laisse ma conscience en-dehors de ça, tu veux ? »

Loki haussa les épaules. Il renfila sa chemise et ses sous-vêtements, encore un peu ralenti par leurs ébats, et quitta la chambre avec un dernier sourire en sa direction.

« Ce n'est pas ta conscience qui m'intéresse Stark, c'est ce qu'il y a entre tes jambes. »

Tony rit bien après qu'il soit parti. Ensuite, il pensa à ce dont ils venaient de discuter, et la sensation chaude qui fleurissait dans sa poitrine fondit comme neige au soleil.

Il espérait vraiment que cela ne voulait rien dire de particulier.


Loki avait complètement disparu de sa tour depuis presque trois jours. Tony l'avait vu venir à des kilomètres, et, à défaut de s'être résigné à ce sujet, du moins n'en était-il plus surpris. JARVIS l'avait cherché partout, et le dieu ne se trouvait plus sur Terre, ou s'il l'était, il avait trouvé une excellente cachette.

Comme toujours, sa disparition le rendait nerveux. Il craignait par-dessus tout que le dieu retombe dans ses travers de psychopathe, parce qu'il savait que sa conscience n'était pas prête à gérer la responsabilité d'un nouveau drame. Il allait vraiment devoir se montrer plus ferme avec Loki, ou tout risquait de très mal finir.

Il avait plus de mal à l'admettre, mais une part de lui s'inquiétait pour Loki. Le dieu comptait revenir, Tony en était certain, mais il ne comprenait pas ce qui lui prenait si longtemps. Ses petites escapades n'avaient jamais duré plus d'une journée. Il avait peur qu'il se soit fourré dans une situation dangereuse, violente et qu'il n'en revienne pas. Il savait pourtant que Loki avait pour lui sa force surhumaine et sa magie, et il l'avait vu de ses propres yeux survivre au Hulk, mais le dieu n'était pas immortel, loin de là. Sa petite aventure avec son tapis le prouvait assez.

« Ici la Lune ! Tu m'écoutes Stark ? »

Tony sortit de sa rêverie diurne pour se recentrer sur le super-héros qui lui faisait face. Le grand Capitaine America en personne, bras croisé et l'expression d'un prof de maternelle qui venait de coincer le clown de la classe en train de préparer sa prochaine bêtise, le toisait du haut de sa posture toute patriotique.

Tony pensa distraitement que, un de ces jours, il allait finir par rester coincé avec cet air réprobateur au visage à vie. Et celle-ci promettait d'être longue. Ça lui apprendrait, tiens, pensa-t-il avec fort peu de maturité.

« Toujours, lui répondit-il de son air le plus innocent. Il adressa une rapide prière intérieure à un dieu obscure en espérant que personne dans la pièce ne puisse dire à quoi, ou plutôt à qui il était en train de songer avec tant d'assiduité.

- Tu peux me dire de quoi on parlait ? lui demanda le capitaine.

Que disait-il déjà ? Ah oui, un vrai prof.

- De moi ? Quoi d'autre ? blagua-t-il pour faire distraction.

Bruce, à l'autre bout de la table, le prit en pitié.

- On parlait des coms qui ont sauté lors de la dernière opération Tony, l'informa-t-il gentiment.

Clint et Natasha, assis l'un à côté de l'autre avait l'air à peu près aussi intéressés par la conversation qu'un lion par une salade. Vraiment, Tony ne comprenait pas pourquoi le bon capitaine insistait sur des réunions mensuelles aussi chiantes. C'étaient toujours les mêmes chansons : on revoyait ce qui avait mal tourné en détails, on planifiait des entraînements en équipe auxquels personne ne se pointait, on parlait presse et, une fois de temps en temps, on se tournait vers Tony pour des détails techniques qu'un étudiant de n'importe quel collège de bouseux aurait pu régler.

Deux ou trois mails auraient été tout aussi efficace, mais non, il fallait qu'ils s'enferment dans une des salles de conférences impeccables et truffées de micros du SHIELD pour se faire chier tous ensemble. Tony soupira à voix haute.

Il n'aurait jamais choisi ces gens comme collègues, encore moins comme amis, du moins pas dans des circonstances normales. Exception faite de Bruce, évidemment. Merveilleux Bruce avec son cœur bon comme le pain, et son esprit vif et agile. Dommage pour Tony, il était bien trop hétérosexuel à son goût. Oh, ça et sa tendance à tourner vert.

Mais les autres, le capitaine, les deux espions et le dieu des marteaux un peu stupide, non, Tony n'aurait jamais pensé s'en faire des amis. Pourtant, lorsqu'il les voyait à présent, tout le sarcasme du monde n'aurait pas suffi à le protéger d'une réalité très simple : ce n'était pas l'amitié qui les liait mais autre chose, une expérience commune, une volonté sincère d'aider, et par-dessus tout une forme de fraternité qu'il n'avait jamais connue ailleurs.

Il repensa à Loki, et une nouvelle pointe de culpabilité le traversa. Il serra les dents et ignora le problème. Il était dans la merde, et bien trop profondément pour s'en sortir avec une jolie pirouette. Se torturer l'esprit à ce sujet ne lui servirait à rien.

« Ouais, les coms, s'ébroua-t-il. Ouais, c'est parce qu'on utilise votre matos pourri là, dit-il en désignant les deux assassins occupés à glousser. Ils utilisent la bande UHF, pratique, mais pas infaillible. Et leur technologie est nulle, elle a encore des tas de problèmes d'interférences. Facteurs environnementaux, probablement.

Seul Bruce avait l'air de le suivre. Il soupira et avança à la seule chose qu'ils voulaient très probablement entendre.

- Stark Industries est plus à jour dans le domaine. Tant que vous ne vous mettez pas en tête dans disséquer mes petits bijoux pour votre compte, le problème sera fixé pour la prochaine mission.

Natasha leva les yeux au ciel.

- On laissera tes oreillettes en paix, Stark. Le monde ne tourne pas autour de tes géniales inventions, tu sais. »

Tony allait rétorquer que si justement, c'est bien pour ça que je suis un génie, lorsqu'il fut interrompu par un son suspect en provenance de son téléphone.

« La pénétration anale, ça ne me tente pas plus que ça.

- Pour le fisting, d'accord, on laisse tomber. En revanche, j'aimerais t'enculer, Anastasia. »*

La pièce tout entière se figea. Tony inspira, expira, et seule la très longue expérience d'une vie sexuelle plus que rocambolesque empêcha ses joues de tourner au rouge. Il mit quelques secondes de trop à reconstituer le crime : Loki, une haine de Cinquante Nuances de Grey, des envies de vengeances pas tout à fait assouvies, et une sonnerie de téléphone mise à jour. Il s'éclaircit la gorge. Clint, fort peu charitable éclata de rire alors que Natasha lui donnait des grands coups dans les côtes.

Le bon capitaine, évidemment, était écarlate.

« JARVIS s'essaie à l'humour, offrit-il en guise d'excuse. C'est pas encore très au point.

Il jeta un œil à l'appel manqué. Celui-ci provenait d'un numéro qui avait été enregistré sous le contact peu original de Dieu. Depuis quand cet enfoiré avait un téléphone portable ? Il attendit une seconde de plus que Loki le rappelle, histoire de rentabiliser sa petite blague puérile, mais l'appareil resta sinistrement muet. Quelque chose n'allait pas, décida-t-il. C'était trop peu, trop calme pour l'une des blagues de son locataire préféré.

- Vous savez quoi les gars ? Je ferais mieux d'aller regarder tout ça de plus près, hein.

- Effectivement, lui répondit poliment Natasha qui, Tony pouvait le dire, riait aussi fort que Clint quelque part en son for intérieur. Tu risquerais de créer une crise diplomatique avec une sonnerie pareille.

- Je ne te savais pas si fan de littérature. » Se moqua Clint.

Tony grogna, ramassa son téléphone et quitta la pièce le plus rapidement possible. Il espérait vraiment se tromper, mais il avait comme l'intuition que la situation puait la merde.

« JARVIS, on a un visuel ? demanda-t-il en quittant le bâtiment des super espions au pas de course.

- Négatif, monsieur, lui répondit l'intelligence artificielle. Tous les capteurs sont hors service.

Tony manqua d'en faire tomber son téléphone. Il avait les meilleurs équipements du marché, non pas du marché, parce que ses bébés n'étaient pas en vente après tout, mais…

- Comment est-ce possible ?

- Eh bien, il semblerait que des interférences aient parasité nos ondes, monsieur.

- Qu'est-ce que ? Nos réglages…

- J'hésite à employer le terme, mais il semblerait qu'il s'agisse de fréquences extérieures à notre univers, Monsieur. Du moins, mon système n'a jamais rien catalogué de semblable, lui expliqua JARVIS.

- Tu veux dire qu'il a ramené des machines extraterrestres ?! s'exclama Tony, soudainement beaucoup moins anxieux quant à son futur immédiat. Je retire tout ce que j'ai dit, c'est génial. Brillant. Okay, essaie de garder la situation encore un peu sous contrôle, papa arrive. »

La réponse de JARVIS fut noyée dans le bruit de l'infâme circulation new-yorkaise. Tony raccrocha.


*Évidemment, c'est un extrait de Cinquante Nuances de Grey de E.L. James.