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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc... je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Bien, on rattrape le retard sur la Pensine… Donc mardi prochain je poste ici le chapitre 166 que j'ai mis en ligne sur la Pensine hier (c'est-à-dire jeudi 21) et jeudi prochain je posterai en même temps le chapitre 167 sur les deux sites… ce qui fait qu'à partir de la semaine prochaine tout le monde en sera au même point… Et je posterai désormais une fois par semaine, le jeudi … Est-ce que c'est clair ? de toutes façons je ferai un rappel mardi… Ce sera plus simple... surtout pour moi...
Chapitre 165
Fièvre et Impatience
…
La deuxième semaine après Halloween commença sur les chapeaux de roues. Les professeurs parurent se secouer de la torpeur qui les avait saisi après ce week-end tragique. Ils entraînèrent avec eux le reste de l'école sur le chemin des Buse et des Aspic. Ils assénèrent quelques devoirs surprise, multiplièrent les interrogations orales, surchargèrent toutes les classes de travail supplémentaire.
…
Harry s'entraînait régulièrement avec Hermione à la magie ancienne, et Ron, parfois venait assister leurs duels sans baguette. Hermione n'insistait pas pour le faire participer ; et Harry l'imitait. Il avait compris qu'avec Ron, le temps était un facteur de mûrissement très important. « Le temps que ça monte jusqu'au cerveau », s'était moqué Ginny. « Le temps qu'il fasse sienne l'idée qu'on lui propose », avait corrigé Hermione.
- Faut pas être pressé, alors ! s'était exclamée Ellie en riant.
- J'ai tout mon temps, avait répondu Hermione.
…
Le temps ! avait alors songé Harry. C'était tout ce qui lui manquait. A nouveau, son emploi du temps débordait. Entre le Quidditch, l'entraînement avec Hermione, les cours, son travail scolaire pour rester au niveau de ses camarades et loin du collimateur des professeurs, les réunions stratégiques régulières et quelques détours dans les jardins avec Ellen – pas assez nombreux au gré des deux jeunes gens- il en venait presque à redouter le moment où il lui faudrait mettre en pratique ses résolutions de coller à l'esprit de Malefoy.
Et pourtant l'attente le rongeait. Et les doutes revenaient. Avaient-ils raison de se fier à Nott ? Malefoy était tombé dans le piège, mais Voldemort serait-il aussi facile à berner ? Et lui ? Pourrait-il mettre efficacement ses potentiels au service de leur cause ? Ses potentiels… ! Et Remus qui n'était plus là pour lui donner des coups de pieds aux fesses et lui dire que tout allait bien se passer. Et Rogue qui devait être en train de rire de lui au fond de sa crypte obscure – non… Rogue ne rirait pas… Il ricanerait tout au plus. Vous vous croyez très fort, Potter… montrez-nous donc que vous valez le temps et les efforts que vous nous avez coûté… Et Sirius… Que dirait Sirius… ? Fais-les tous taire ! Ce rabat-joie de Remus et ce vautour de Rogue… Fais ce que tu dois faire, comme ton cœur te dit de le faire… Voilà ce que dirait Sirius. Tu t'en es sorti à chaque fois… pourquoi cela changerait-il aujourd'hui ? Parce qu'on sait ce qui arrive à ceux qui laissent leur cœur mener leur vie, Black !… Parce qu'un peu de mesure ne fait jamais de mal, Sirius…
…
- Potter ? Potter !
Harry leva la tête de son chaudron, qu'il ne voyait pas, vers le visage sévère de Madame Pomfresh.
- Vous savez, Potter, que cette potion Pimentine c'est vous qui l'expérimenterez en premier…
- Oui, Madame…
- Bien, Potter. Je voulais juste m'assurer que vous en aviez conscience…
Le professeur se détourna vers le chaudron de Neville et adressa au jeune Londubat un sourire d'encouragement.
…
Les premiers rhumes et autres refroidissements avaient, dès le début de la semaine, rempli l'école de quintes de toux, d'éternuements et de reniflements. Les premiers élèves fiévreux avaient fait leur apparition à l'infirmerie et la médicomage avait prescrit à tous, y compris aux professeurs, une cure de potion Pimentine, par précaution, et parce qu'elle aurait du mal à se trouver à la fois auprès de ses éventuels patients et des élèves en Potions. Elle avait d'ailleurs à ce sujet prié Dumbledore de se hâter de trouver un remplaçant définitif au professeur Rogue, car elle ne tiendrait pas longtemps à ce rythme, même en consommant des tonnes de Pimentine, ni en usant d'un retourneur de temps, ce qu'elle se refusait à faire, déclara-t-elle avec véhémence à Algie Londubat, au vu des effets secondaires d'un tel artefact…
L'humeur survoltée de la guérisseuse avait déjà fait le tour du château. Harry se garda de la contrarier davantage. Il s'appliqua à surveiller son chaudron sans plus laisser son esprit divaguer. Il évita de tourner la tête vers Malefoy qui arborait en public un sourire outrecuidant. Il se força à ne pas regarder vers Nott qui lui l'ignorait parfaitement. Il ne leva même pas les yeux vers Ron, ni Hermione, ni aucun de ses amis.
Ils étaient tous sur les nerfs également. Ron parce que l'ex-Gazette avait décidé de faire une enquête pour découvrir l'identité des membres de la Brigade Volante et qu'il craignait pour la vie de ses frères. Hermione parce que le planning surchargé de Madame Pomfresh bouleversait le sien régulièrement et qu'elle avait horreur de ce qui n'était pas programmé largement à l'avance. Ils rongeaient tous leur frein, même Ellie qui commençait en son for intérieur à douter de Nott, bien qu'elle affichât à son égard une confiance d'autant plus appuyée que le temps passait sans nouvelle…
…
Ils sortirent du cours de Potions, tous fumant furieusement des oreilles, et si les Première Année qui attendaient derrière la porte eurent envie d'en rire, Ron les calma d'un « A votre tour ! » presque féroce.
…
…
En fin de semaine, cependant, tout avait pris sa place dans l'organisation.
Le club de duel prit son rythme de croisière. Justin et Neville se chargèrent d'un groupe. Ron et Hermione d'un autre, Harry du troisième. Ginny et Ellie réveillèrent les débutants en leur promettant que ceux qui feraient des efforts seraient affectés à un autre groupe dès qu'ils seraient en mesure d'intégrer une équipe sans être un poids pour leurs camarades.
Grâce au procédé de communication choisi par Hermione, les réunions d'état-major se faisaient moins nombreuses. Les informations et les ordres s'échangeaient en toute discrétion et bien plus régulièrement. Chaque après midi dans la salle des Quatre Maisons, Harry recueillait les dernières rumeurs récoltées par Isadora et dirigeait les nouvelles à propager. Jezebel Dawson se montrait un outil efficace, au-delà même de toute espérance…
…
Et le vendredi soir, dans la salle des Quatre Maisons, Ellen McGregor reçut le message tant attendu. Sur son parchemin qu'elle sortit avec précipitation, ces mots apparurent : M a reçu des nouvelles. Réunion dans un instant. Réserve ta soirée. Elle risque d'être intéressante…
…
Mais Harry était absent. C'était le jour où il présidait le club de duel. Et lorsque à nouveau le badge d'Ellie se mit à vibrer, l'heure du couvre-feu n'était pas loin. Le visage de Ginny s'allongea. Elle voulait avoir des nouvelles en direct, et pas par parchemin interposé, ni le lendemain matin sous peine de ne pouvoir dormir. Ellie réfléchit quelques secondes. Elle écrivit : Je te contacte dans un instant, puis roula son parchemin en se levant.
- Le couvre-feu ne va pas tarder. Je rentre. Toi, retrouve Hermione et réclame lui sa plume à Papote. Amène-la moi au labo en même temps que Harry. Et dis-lui de tenir prêt son parchemin et d'attendre que je la contacte. On va essayer quelque chose. Si ça ne marche pas, Harry vous racontera quand il rentrera…
Ginny renifla avec malice.
- A condition que tu ne le retiennes pas trop longtemps après vos conciliabules avec Larry…
Ellie se pencha vers son amie :
- Et qui te dit que ce n'est pas Harry qui me retiendra moi ?
Elle rassembla les Serpentard qui grognèrent qu'il n'était pas encore l'heure du couvre-feu. Elle montra la porte de la salle commune d'un geste autoritaire.
- Si vous discutez, vous rentrez tous seuls…
- T'inquiète pas, McGregor… On s'en occupe.
Ellie leva un œil incertain sur Archer au fond de salle.
- Mais oui… renchérit Bobbins sur un ton nonchalant. On s'occupe de tout.
Et Ellie se dit que plus vite elle serait partie, plus vite elle serait de retour dans le laboratoire d'Hermione.
…
Peeves l'attendait au fond du couloir pour l'escorter. Elle ne répondit à aucune de ses provocations malveillantes. Elle calculait comment elle allait s'y prendre pour quitter son dortoir alors que la plupart de ses camarades seraient encore dans la salle commune. Même avec sa cape d'invisibilité sur le dos, il lui faudrait être plus prudente que d'ordinaire.
…
Elle entra dans la salle de Serpentard en même temps que ceux de ses condisciples qui revenaient du club de duels. Ils paraissaient enchantés de leurs prestations. Une fois de plus, ils s'étaient bien amusés et ne se privaient pas de le faire savoir. Elle ne s'attarda pas à écouter les réactions sarcastiques des Salamandres.
Elle provoqua une discussion avec Reggie Grayson sur un sujet futile et lui coupa la parole d'un très sec : « Oh ! Ne dis rien de plus, Reggie ! je préfère aller me coucher plutôt que d'entendre tes excuses ridicules ! » Et elle descendit l'escalier vers les dortoirs des filles très digne et très pressée, jetant des regards irrités sur ses camarades de chambrée pour décourager toute tentative d'approche. Dans sa chambre vide, elle déposa les affaires de classe qu'elle ramenait de la salle commune sur son bureau et se dépêcha de rouler le parchemin en relation avec Hermione dans la poche de sa robe. Elle ferma les rideaux de son lit, amorça les pièges qui l'entouraient, s'enveloppa dans la cape d'Harry et sortit dans le couloir.
Elle s'avança jusqu'à la porte dans le mur et attendit qu'elle s'ouvrît, appuyée contre le mur. Elle laissa passer le flot des élèves qui rentraient, et se glissa prestement hors de la salle alors que la porte se refermait. Elle évita les passages étroits, rasant les murs de pierre froide. Elle fut enfin dans le laboratoire. Harry était déjà là. Il paraissait furieux… non… contrarié. Extrêmement contrarié.
…
- Je sais que tu es là, Ellie ! C'est inutile de te cacher !
Il parlait sur un ton mordant. Elle retira la cape de ses épaules.
- C'est inutile de t'en prendre à moi, Harry, dit-elle doucement. Ce n'est pas ma faute si Malefoy a décidé d'ouvrir son courrier alors que tu n'étais pas disponible pour le surprendre en pleine lecture…
…
Harry serra les poings et ses joues rosirent légèrement. Il balbutia quelques mots d'excuses presque inaudibles et s'approcha d'Ellen qui disposait sur la table les deux parchemins, sa baguette et une plume. Il lui tendit la plume à papote d'Hermione.
- Qu'est-ce que tu veux en faire ? demanda-t-il très gentiment pour faire oublier sa mauvaise humeur précédente.
Elle ne répondit qu'en appelant Hermione par le biais du badge. Quelques minutes plus tard, l'un des parchemins se couvrit de l'écriture régulière de la Préfète en chef.
- Nous sommes prêts, lut Harry. Prêts à quoi ? demanda-t-il avec inquiétude.
- Ne sois pas si énervé. Si ça se trouve, c'était une fausse alerte. Tu auras d'autres occasions d'aller espionner Malefoy… Et arrête de t'agiter ainsi ! Assieds-toi ! commanda Ellie. Et maintenant silence, Harry… Les choses sérieuses commencent !
…
Elle posa la plume à papote sur le parchemin d'Hermione, prononça la formule pour la mettre en route et rappela Nott. Harry se pencha par-dessus son épaule. L'écriture détachée de Théodore Nott apparut sur la page blanche.
- M. a reçu des nouvelles aujourd'hui. Il a réuni ses fidèles pour leur annoncer que le maître avait repris contact.
Ellen lut la phrase à haute voix et la plume à papote se mit en marche. Elle écrivit tout en parlant :
- C'est pour cela que tu m'as contacté toi-même. Est-ce tout ce que tu as à dire ?
Ils attendirent un moment, de longues minutes éprouvantes pour les nerfs d'Harry.
- Il leur a fait un discours pour leur démontrer qu'il avait encore toute la confiance du Maître et qu'il continuait à mener la lutte contre ceux qui refusaient aux vrais sorciers la place qui leur revenait. La routine, en somme…
Ellen lut la réponse de Nott et ajouta :
- Et ? A part la routine ? Continue-t-il à te laisser hors du coup ?
Harry compris qu'elle avait vexé leur contact à la rapidité avec laquelle Nott répondit. Son écriture était plus pressée et penchée, comme hâtive.
- Non ! Il a renvoyé Crabbe et Goyle du dortoir. Il nous a gardé, Wilford et moi. Il nous a montré la lettre qu'il a reçue ce matin même. Ce n'est qu'un message pour vérifier que sa première missive n'était pas un piège. Il doit dès demain renvoyer un courrier à sa mère en précisant une phrase codée pour signaler qu'il est bien celui qu'il prétend être. Dès réception, on lui renverra des instructions.
Harry se pencha à l'oreille d'Ellie :
- Sait-il qui est ce « on » ? chuchota-t-il.
Ellen transmit la question. La plume à papote crissait sur le parchemin d'Hermione.
- J'ignore qui il a contacté réellement. Il prétend que le maître en personne lui a répondu, mais je n'en ai aucune preuve. Pas plus que du contraire.
- Sait-il par qui Malefoy échange ses courriers ? demanda-t-il encore.
Nott l'ignorait. Peu de leurs camarades avaient reçu du courrier le matin, à part Willford. Mais le jeune homme n'avait pas l'impression que ce fût par lui que Drago communiquait avec Voldemort. En effet, le Sixième Année se montrait aussi avide de savoir le fin mot de l'histoire que lui-même. Drago, toutefois, n'avait rien voulu laisser filtrer de l'identité de son correspondant. Il se montrait d'ailleurs très fier de ce mystère et avait rapidement changé de sujet de conversation.
Une question le tracassait visiblement : Où était passé Goldstein ? Et pourquoi, s'il avait repris ses esprits, personne n'avait inquiété ceux qui avaient participé à son agression… Du moins, ceux qui n'étaient déjà pas punis par Dumbledore…
- Il sait que Goldstein n'est pas à Ste Mangouste, lut Ellen.
- Comment ? voulut-elle savoir.
- fut la seule réponse de Nott.
Harry fronça les sourcils.
- Qu'il cherche le nom du correspondant de Malefoy… il faut le faire surveiller.
Ellen transmit la demande, de manière plus formelle.
- Et qu'il suggère à Malefoy que Goldstein est peut-être entre les mains de l'Ordre du Phénix… qu'ils cherchent encore le pourquoi de cette agression… et que si les coupables ne sont pas inquiétés, c'est qu'Anthony n'a pas encore tout à fait retrouvé la mémoire… Ils sont sans doute encore en train de fouiller son esprit, mais ce n'est pas facile, parce que les sortilèges ont abîmé son cerveau…
Ellen écrivait, presque sous la dictée, sérieuse, le front à peine plissé dans son effort de concentration.
- Pauvre garçon… Un esprit si brillant… ! lut Harry en réponse à la proposition.
Puis une croix griffonnée apparut et le parchemin redevint vierge.
- Il a rompu le contact… conclut Ellie.
- Un problème ? s'inquiéta Harry.
Ellie haussa les épaules en signe d'ignorance. Harry sortit la carte du Maraudeur. Il l'ouvrit sur les quartiers de Serpentard. Lui et Ellie repérèrent Théodore Nott dans la salle commune, près de Gregory Goyle.
- Ah ! fit Ellen. En voici un autre qui vient aux nouvelles…
- Sans doute, murmura Harry soucieux. Il n'a rien dit à leur sujet… Je veux dire au sujet de ceux qui n'espèrent plus en Malefoy mais qui le craignent encore ?
Ellie secoua la tête. Elle éteignit la plume à papote, roula le parchemin de Nott, et attira à elle celui d'Hermione.
- C'est qu'il n'a encore rien à dire dessus, assura-t-elle.
Et comme Harry grimaçait une moue dubitative, elle ajouta :
- Il ne parlera que lorsqu'il sera sûr de lui. C'est-à-dire, quand il aura la main mise sur eux, ou quand ils seront retournés auprès de Malefoy…
- Ni l'une ni l'autre des alternatives ne me plait vraiment… grommela Harry.
- Je sais, soupira Ellie. Mais entre deux maux il faut choisir le moindre, et le moindre, en l'occurrence, serait de voir Crabbe, Goyle et compagnie s'assembler autour de Nott plutôt que de revenir grossir les troupes de Malefoy…
Harry l'admit dans un soupir. Il se rapprocha d'elle et l'enlaça tandis qu'elle reprenait sa plume pour s'adresser à Hermione :
- Toujours là ? écrivit-elle.
- Toujours ! répondit l'écriture d'Hermione. Conversation très intéressante.
- Nous n'avons pas appris grand-chose ! reprit Ellie sous la dictée d'Harry.
- Plus que tu ne le crois ! répliqua Hermione. Premièrement : le piège fonctionne, et Malefoy ne se doute de rien. Deuxièmement, Malefoy a plus de contact sur l'extérieur que nous ne le croyions. Troisièmement, ce mystérieux contact n'est pas l'un de ses proches… ce dont il fallait se douter tout de même.
- J'aurais juré qu'il s'agissait de la famille de Wilford…
- Il ne pouvait s'agir de Wilford… Tout d'abord parce que nous savons par le professeur Londubat que les Wilford ne comptent aucun Mangemort parmi les leurs, du moins jusqu'à présent. Or, il faut un contact étroit avec Voldemort pour lui transmettre un message de cette importance. Ensuite, parce que Malefoy se doutait bien que ses fidèles seraient surveillés en tout premier lieu… Il faut chercher parmi ceux qui se sont montrés discrets…
- Ça va être facile ! grogna Ellie.
- Non, mais c'est pour cela que Larry est fait non ?
- Je transmettrai, promit Ellie. A propos… Et si ce contact était tout simplement la mère de Drago ?
Le parchemin resta muet quelques minutes puis l'écriture d'Hermione réapparut :
- J'ai du mal à imaginer Narcissa Malefoy avec une cagoule sur la tête… mais rien ne dit qu'elle ne collabore pas à sa manière avec les forces de Voldemort… Si c'est le cas je ne doute pas que les membres de l'Ordre la surveillent de près…
- Mais dans ce cas, Jedusor doit bien se douter que la veuve de Lucius Malefoy doit être sous surveillance…surtout avec un fils qui clame partout la gloire du « maître »… Pourquoi lui demander alors de faire passer un message codé…
- Parce qu'il est codé ? fit l'écriture incertaine d'Hermione. Ou bien parce qu'elle transmettra ce message à son insu… ? Je l'ignore. Une chose est certaine, Dumbledore doit en être averti. Malefoy n'est pas bête. Il sait qu'il est surveillé. Il a du s'assurer que personne ne pouvait assister en clandestin à sa petite réunion… Et même si ce n'est pas le cas, deux précautions valent mieux qu'une. Harry devrait aller le trouver dès ce soir. Nous l'attendrons, Ron et moi, pour avoir des nouvelles…
…
Ellie leva la tête vers Harry, un regard interrogateur au fond des yeux. Harry tourna la carte du Maraudeur vers la tour du directeur. Dumbledore était dans son bureau, immobile. Il fit un signe d'assentiment à Ellie qui écrivit :
- C'est d'accord.
Puis elle coupa la communication en silence. Elle se rejeta sur le dossier de sa chaise, comme épuisée. Harry paraissait absorbé dans la contemplation de la carte. Ellen se rapprocha de lui et découvrit son front des mèches noires qui tombaient sur sa cicatrice.
- Tu vois, dit-elle avec douceur. Ce n'était pas la peine de te mettre en transe pour si peu…
Harry lui jeta un coup d'œil ironique.
- Très drôle, Nell… Mais tu as raison. Il ne faut pas céder à la panique. La précipitation n'est jamais bonne conseillère…
- Je vois que mes conseils commencent à faire leur chemin dans cette petite tête… murmura-t-elle en embrassant sa tempe doucement. Tu auras tout le temps de jouer aux héros… pour l'instant, tu as bien quelques minutes à m'accorder… ? Je dois attendre que la salle commune de Serpentard soit vide pour rentrer sans attirer l'attention… Tu veux bien patienter avec moi ?
- Et Dumbledore ? demanda Harry en souriant.
- Il ne t'attend pas… Tu ne seras pas en retard…
…
Si Dumbledore n'attendait pas Harry, en effet, il ne fut néanmoins pas surpris de le voir se présenter à la porte de son bureau. Il le pria d'entrer, d'un sourire las, et lui montra le fauteuil devant son bureau.
- Je t'écoute, Harry…
Harry rangea dans sa poche la carte du Maraudeur, qui lui avait permis de vérifier que le mot de passe qu'avait donné McGonagall quelques jours plus tôt était toujours en vigueur. Il glissa un œil sur les tableaux. Les portraits avaient discrètement rejoint leur place dans les cadres à son arrivée et semblaient tout aussi attentifs que le directeur. Harry répéta la « conversation » qui avait eu lieu entre Ellen et Nott, ainsi que celle qui avait suivi avec Hermione.
Dumbledore croisa les doigts sur sa barbe et sourit.
- Hé bien ! fit-il dans un soupir. Tom sort enfin de sa réserve… Je suppose que ses recherches infructueuses le portent à se tourner vers d'autres moyens de t'atteindre…
- Vous croyez qu'il a renoncé à retrouver ma tante ? espéra Harry.
- Renoncé ? répéta Dumbledore… Je ne crois pas que ce mot figure dans le vocabulaire de Tom Jedusor et encore moins dans celui de Voldemort. Disons qu'il a changé de priorité, jusqu'à ce qu'une occasion se présente… Pour l'instant, il est persuadé qu'il sait où se trouve ta tante. Il doit penser qu'elle est protégée et par l'Ordre et par un sortilège de Fidelitas… tant qu'il le croira, il ne cherchera pas ailleurs… et il sait qu'il ne peut l'atteindre sans une trahison
- Est-ce que Tonks va bien ? s'inquiéta Harry devant l'air soucieux du vieil homme.
- Le mieux du monde, soupira Dumbledore avec un sourire toutefois. Surtout pour une vieille dame un peu folle… Les hommes que Voldemort a envoyé pour se saisir de Madame Figg en ont fait l'amère constatation… Il faut dire qu'ils pensaient venir à bout facilement d'une vieille cracmol.
- Et ils sont tombés sur Tonks, sourit Harry à son tour…
- Et sur une bonne demi douzaine de chats furibonds… ajouta Dumbledore. Je me demande ce qui a fait le plus de dégâts. Les sortilèges de Nymphadora ou les griffes de Pompon… Rien n'est pire qu'un Kneazle en colère… Les membres de l'Ordre placés en couverture n'ont eu qu'à cueillir les mangemorts…
- Vous les avez interrogés ? demanda avidement Harry. Ils ont dit quelque chose ?
Dumbledore secoua la tête.
- Rien que nous ne savions déjà… Ils ont donné des noms… Quelques uns dont nous avions connaissance, d'autres que nous soupçonnions… et certains qui nous ont surpris, je l'avoue… Nous faisons les vérifications de routine… Et nous aussi nous nous interrogeons sur le correspondant de Drago Malefoy. Depuis que nous savons qu'il a voulu prendre contact, nous faisons surveiller les anciens amis de son père. Ceux qui restent parmi les fidèles de Voldemort, et les autres également… Mais nous n'avons pu obtenir encore aucune certitude… Peut-être est-il parmi les noms que nos prisonniers ont laissé échapper…
- Vous avez pensé aux parents des élèves qui gravitent autour de Drago Malefoy ? demanda Harry tout en sachant quelle serait la réponse.
Dumbledore hocha la tête :
- Aucun signe suspect de ce côté non plus… Mais sans doute ont-ils d'autres moyens de communiquer que de simples hiboux, ou le réseau de cheminée… Des moyens sur lesquels nous n'avons aucune maîtrise…
Harry en convint.
- Malefoy a aussi appris que Anthony Goldstein n'avait pas été admis à Ste Mangouste… reprit-il.
- C'est juste… Nous pourrions peut-être chercher de ce côté.
Dumbledore se tourna légèrement vers le portrait de Dilys.
- S'il vous plait, Dilys… Vous pourriez vous occuper de savoir si des étrangers ont demandé des nouvelles de notre Préfet en Chef à l'Hôpital ?
L'ancienne directrice opina :
- Dès demain je ferai mon enquête… assura-t-elle.
Harry toussota :
- A ce propos, Monsieur, comment va Anthony ?
Dumbledore lui sourit franchement :
- Mieux ! Bien mieux même ! s'exclama-t-il avec enthousiasme.
- Il a pu dire ce qui lui était arrivé ?
- Dans l'ensemble, oui… Il a encore quelques trous de mémoire, notamment en ce qui concerne ce qu'on lui a fait subir… Mais il se souvient parfaitement des visages et des noms de ceux qui l'ont poussé dans les toilettes pour l'interroger brutalement.
- C'étaient bien les mots de passe qu'ils voulaient ?
- Tous ceux dont Anthony Goldstein pouvait avoir connaissance, acquiesça Dumbledore.
- Et il a donné les noms de ceux qui l'ont agressé ?
A nouveau Dumbledore hocha la tête.
- Vous n'allez rien faire contre eux ?
- Tu veux que Malefoy se sente en confiance, Harry…
Harry serra les dents.
- D'ailleurs, poursuivit le directeur, la plupart sont déjà punis pour leur participation à la soirée d'Halloween… Quant aux autres, il vaut mieux les laisser auprès de Malefoy pour qu'il ne cherche pas ailleurs d'autres hommes de main…
- Ce n'est pas très juste… murmura Harry.
…
Dumbledore s'avança sur le bureau et croisa ses mains dessus, redevenu sérieux.
- Non, cela ne l'est pas, admit-il. Anthony est dans un hôpital, à subir des interrogatoires qui ne lui sont guère agréables, à souffrir encore par moments des séquelles de son agression. Lui qui était l'un de nos plus brillants éléments est en train de perdre des mois d'étude… Et il lui faudra sans doute recommencer une année pour obtenir ses diplômes… tandis que ses assaillants ont échappé à Azkaban, ou au renvoi, qu'ils conservent encore une chance, si infime soit-elle, de terminer leur apprentissage… C'est ce que tu penses, n'est-ce pas, mon garçon…
Harry leva un regard furtif sur Dumbledore. Il n'osa répondre. Il savait qu'il avait lui-même demandé au Directeur de faire en sorte que Malefoy eût les mains libres. Il ne pouvait en vouloir à Dumbledore de laisser courir les coupables. Conforter Malefoy dans ses positions, c'était plus que nécessaire, c'était indispensable… Et pourtant…
- C'est ce que beaucoup penseraient, Monsieur, s'ils savaient que Goldstein a parlé et que rien n'est venu…
- Oui, reconnut Dumbledore. Et c'est pourquoi je lui ai fait quitter Poudlard. Autant pour sa sécurité que pour conserver les doutes sur ce qu'il pouvait bien révéler… Mais rassure-toi, Harry. Quand tout ceci arrivera à son terme…
Il hésita, plongea son regard dans celui du jeune homme.
- Quand l'heure des comptes arrivera, il se pourrait que certains paient leur dû, capital et intérêts sans aucun délai… et ceux qui ont blessé Anthony Goldstein devront honorer leur dette. Il ne leur sera fait aucun crédit…
Harry ne baissa pas les yeux. Il retint le frisson qui le parcourait.
- Une raison de plus pour me battre jusqu'au bout, n'est-ce pas, Professeur… Afin que justice soit rendue…
Il vit Dumbledore lui sourire avec sincérité.
- Avais-tu réellement besoin d'une raison de plus, Harry ?
Cette fois, Harry baissa la tête et ne répondit pas.
- Harry ? reprit doucement Dumbledore. Il est temps de rejoindre ton dortoir. Il est tard. Tu dois veiller au surmenage… Ah ! J'allais oublier… j'ai étudié avec Algie Londubat le plan d'évacuation des élèves que nous a transmis Hermione Granger… Excellent travail de groupe, tu la féliciteras ainsi que tous ceux qui y ont participé. Nous avons bien noté les différentes propositions, ainsi que les difficultés rencontrées lors de la nuit d'Halloween. Nous améliorerons les consignes en conséquences. Algie se mettra en contact avec elle pour en discuter.
Harry se leva de son fauteuil. Il s'adressa au portrait de Nigellus qui faisait semblant de regarder ailleurs…
- S'il vous plait, Monsieur ? l'interpella-t-il.
- Pardon ? C'est à moi que vous parlez, jeune homme ? fit mine de s'étonner Nigellus.
- Vous le savez fort bien, ne put s'empêcher de répondre Harry les yeux au ciel. Je voulais vous demander comment cela se passait… dans ma maison ?
- Aussi bien que possible, répondit Nigellus sur un ton détaché. Au fait, dites-moi… Votre cousin… est-il réellement stupide ou bien joue-t-il à se moquer du monde ?
- Pourquoi ? hésita à demander Harry.
- Je n'ai jamais vu garçon aussi borné… C'en est presque de la grossièreté… Remarquez, ce doit être un trait de famille. Bref, il a l'esprit fermé à toute forme de magie…
- C'est un moldu, monsieur… rappela avec une légère pointe d'ironie Harry. De plus, la magie est une chose qui ne lui a guère apporté que des déboires. Et il en a peur…
Nigellus renifla d'un air hautain.
- Oh ça…. C'est le moins qu'on puisse dire ! Savez-vous qu'il laisse une bougie allumée dans sa chambre pour s'endormir, et qu'il sanglote sous ses couvertures toutes les nuits… et qu'il sursaute au moindre bruit, même en pleine journée.
- J'aurais préféré l'ignorer, Monsieur, répondit Harry. Si vous avez l'occasion de lui parler, dites-lui que nous faisons notre possible pour que la situation ne s'éternise pas…
- Vous plaisantez, jeune homme ! s'offusqua le portrait. Moi adresser la parole à un moldu, autrement que contraint par la force des choses, mais vous n'y pensez pas !
Harry sourit, un peu ironique.
- Oh ! Voyez-vous, c'est exactement ce qu'il se dit aussi à votre égard… Et ma tante et Mrs Figg ? Comment vont-t-elles ?
Nigellus haussa les épaules.
- Aussi bien que possible également. Au moins, elles, font-elles un effort pour cohabiter pacifiquement et faire contre mauvaise fortune bon cœur… Mais le plus heureux dans cette maison, c'est encore l'elfe Dobby…
Le portrait leva les yeux au ciel.
- Un comble ! murmura-t-il avant de reprendre. Toute la journée, il chante les louanges d'Harry Potter à qui veut l'entendre… Et même à qui ne veut pas…
Dumbledore se mit à rire.
- Hé bien ! fit-il. Cette situation aura au moins rendu quelqu'un heureux…Elle n'est donc pas si vaine après tout…
Il se leva pour accompagner Harry jusqu'à la porte après avoir apposé son paraphe sur un laissez-passer. Il le lui tendit en souriant.
- Nous nous reverrons bientôt, Harry… Merci de m'avoir averti sans tarder… Il semble que Malefoy se doute qu'il est surveillé par les fantômes, le Baron Sanglant n'a eu vent de la petite réunion dont tu viens de me rendre compte qu'après qu'elle ait eu lieu… Il en était fort contrarié d'ailleurs… Il sera ravi de constater que le monde peut tourner sans lui…
Harry ne fit aucun commentaire. Il referma la porte sur lui et se hâta de rentrer chez les Gryffondor faire son rapport à ses amis.
…
- Je suis heureuse qu'Anthony aille mieux ! soupira Ginny quand Harry eût résumé sa conversation avec le Directeur. Mais cela ne nous avance guère sur le reste…
- Un peu de patience, Ginny… murmura Hermione.
- De la patience ! ragea Ron. Y en a marre de patienter !
- Voyons, Trésor, répondit doucement la jeune fille. Tu sais bien que toute précipitation nuirait à nos plans…Malefoy lui aussi est impatient, et cela le porte à faire des erreurs…
- Ha oui ? Et lesquelles ? fit Ron avec humeur. Il a réussi à prendre contact avec Jedusor. Il tient des conseils de guerre à la barbe de tout le monde… et même à ses complices, il ne dit rien que le strict nécessaire… Comment voulez-vous que nous avancions… ?
- Nous avançons, Ron, insista Hermione. A petits pas, mais nous avançons… Tu sais ce que je crois, à propos de cette réunion que Malefoy a ordonnée ?
Ron haussa les épaules, de mauvaise grâce. Harry interrogea Hermione du regard. La jeune fille reprit sur le même ton chuchotant dont ils usaient depuis le retour d'Harry.
- Je crois qu'il est aussi impatient que nous… Je crois qu'il était tellement soulagé de recevoir des nouvelles qu'il n'a pu s'empêcher de pavoiser auprès de ses amis…
- Oui… approuva Ginny. Ne serait-ce que pour leur montrer qu'il avait toujours l'oreille du maître…
- Justement… lui sourit Hermione. S'il a tant besoin de les impressionner, c'est qu'il les sent lui échapper… Nous devons profiter de la situation…
- Et comment ? l'interrompit Ron, un peu moins maussade.
- Il faut tendre des perches à ceux qui hésitent, dès à présent.
- C'est risqué, non ? se hasarda à dire Ginny, un regard inquiet sur Harry.
Ce dernier songeait aux paroles qu'il avait surprise lors de son incursion dans les cachots, entre Nott et Goyle… Ellen prétendait qu'il était possible de ramener à eux une bonne frange de repentis…
- On pourrait charger notre ami Larry de tâter le terrain… grimaça-t-il.
Ron ricana.
- Parce que tu crois que notre ami Larry va s'empresser de prêcher pour ta paroisse, Harry… M'est avis qu'il prêcherait d'abord pour la sienne, et je ne suis pas certain d'aimer davantage ses sermons que ceux de Malefoy…
Hermione fronça son nez.
- Il me semble que Ron n'a pas tout à fait tort… Je veux dire que ce n'est pas que je n'ai pas confiance en N… Larry… Mais…
- On ne peut pas demander aux autres de tendre la main à ceux qui les ont affrontés ! déclara toutefois Ginny. Même aux Serpentard…
- Surtout aux Serpentard, veux-tu dire ! renchérit Ron. Il y a des choses qu'on ne peut oublier et encore moins pardonner… Et franchement, cela me déplairait fortement de me battre aux côtés d'un des deux Trolls…
- A moi aussi… intervint Ginny. Mais je dois dire que la force de frappe de Crabbe et Goyle ne serait pas de trop dans nos rangs…
- Peuh ! fit Ron. Ils n'ont même pas de baguette !
- C'est vrai… disons alors leur force de dissuasion…
- Quoiqu'il en soit… soupira Hermione. Si nous ne pouvons les avoir avec nous… ce serait bien d'en avoir le moins possible contre nous…
- Que veux-tu qu'ils fassent, ils n'ont pas de baguettes… insista Ron.
- Des baguettes ça se trouve… lui renvoya Ginny. Et pas plus loin que dans le bureau du professeur Londubat… Crois-moi, c'est la première des choses que Malefoy leur promettra pour être sûr de ne pas manquer de soldats lors de l'assaut des mangemorts contre Poudlard : leur rendre leur baguette et leur statut de sorcier que Dumbledore leur a ôté…
- Sans doute, consentit Hermione. Mais j'espère que certains se souviendront qu'on leur a rendu leur baguette lorsque les Détraqueurs nous ont attaqués… qu'on ne les a pas laissé sans défense contre les créatures envoyées par celui que Drago appelle son maître… J'espère qu'ils se souviendront que ce même Drago les a laissés tombés le soir d'Halloween…
Il y eut un silence soudain. Puis Harry demanda :
- Pour qui l'espères-tu Hermione ? Pour nous ou pour eux ?
Elle leva la tête vers son ami et parut réfléchir.
- Sincèrement, Harry, je le souhaite pour nous tous, eux y compris… parce que si cela n'était pas, alors cela voudrait dire qu'il n'y a pas de seconde chance, pour personne…
…
Harry baissa les yeux. Elle avait tort. Tout le monde avait droit à une seconde chance. Elle l'avait eue, elle, lorsqu'elle avait survécu au sortilège des souterrains. Elle l'avait même eue deux fois ! Et lui aussi, avait eu droit à une seconde chance, quand il avait survécu à l'Avada de Voldemort. Et même Rogue avait eu sa seconde chance… Et même d'autres avaient eu leur chance… avaient-ils su – ou voulu – la saisir, c'était une autre histoire… C'était leur histoire… C'étaient eux qui avaient choisi de poursuivre leur route vers l'impasse dans laquelle ils se dirigeaient… ou de prendre la voie qui les ramenait vers la lumière tout au bout du tunnel.
Harry releva les yeux vers Hermione. Elle n'avait cessé de le fixer. Il se souvint de ce qu'il lui avait dit dans le laboratoire, à propos de ce qui l'attendait peut-être. Les impasses parfois n'étaient pas celles qu'on croyait. Et c'était dans les ténèbres que la lumière, si faible fût-elle, brillait le mieux.
…
- Je demanderais à Ellen d'insister auprès de… Larry, chuchota-t-il. Nous devons savoir sur quel adversaire nous devons compter… et nous préparer en conséquences… Je ne fais pas plus confiance que Ron à… Larry. Mais nous n'avons d'autre choix que de nous en remettre à lui pour l'instant. Dès que j'aurais l'occasion de me rendre compte par moi-même de quoi il retourne, nous saurons à quoi nous en tenir à son sujet. Pour l'instant, nous ne pouvons que laisser venir. Cela ne me plait pas plus qu'à vous, mais…. cela ne fait que commencer. Nous n'avons pas joué notre dernière pièce, loin s'en faut ! C'est une partie d'échecs, Ron, ne l'oublie pas : de la réflexion et de la précaution… c'est le secret pour gagner la partie.
…
Ron leva les yeux au ciel. Harry lui sourit. Ron savait qu'il avait raison. Et lui-même comprenait l'impatience de son ami. Il éprouvait la pareille. Tout comme il éprouvait les mêmes craintes et les mêmes espoirs qu'Hermione. Et les mêmes résolutions farouches que Ginny.
- Allons nous reposer, proposa-t-il. Demain sera un autre jour. On y verra plus clair.
Il se leva et Ginny l'imita. Ils se dirigèrent chacun vers leur dortoir respectif, laissant Ron et Hermione seul dans la salle commune des Gryffondor.
…
Le lendemain matin, Malone était d'humeur maussade. Le temps était exécrable. Les Dragons jouaient enfin contre les Salamandres. Et la moitié de l'équipe jaune était à l'infirmerie pour cause de grippe, ou d'angine, ou de fièvre que la potion pimentine ne suffisait pas à endiguer. Les remplaçants n'étaient pas mieux lotis. Et Malone dut remanier son équipe à la dernière minute. Il était hors de question de déclarer forfait. Ou de remettre la rencontre. Ils attendaient tous ce match depuis trop longtemps.
…
Ron tenta de rassurer Malone. Après tout, Malefoy et ses Salamandres étaient logés à la même enseigne. Certes leur capitaine serait à sa place d'attrapeur, mais d'autres joueraient à des places dont ils n'avaient pas l'habitude, et puis… les nouveaux avaient eu peu de temps pour s'entraîner efficacement. Et… et avec un peu de chance, ils seraient tous malades à vomir des limaces avant le coup de sifflet de début de match…
Harry donna un coup de coude à Ron pour le faire taire. Plus ils s'approchaient du tableau d'affichage de Quidditch plus Malone pâlissait en tenant ses côtes. A croire qu'elles devenaient de plus en plus douloureuses à la vue de la liste des joueurs des deux équipes… A moins que ce ne fût parce que Malefoy paradait devant le panneau, interpellant Colin Crivey avec hauteur.
- Tu sais lire, Malefoy, lui répondait ce dernier avec morgue… Pas de reportage photos aujourd'hui…
Ron toussota dans son poing.
- Sheldon ne joue pas ? demanda-t-il à voix basse à Malone, de plus en plus blême.
- A l'infirmerie, comme la moitié de l'équipe… répondit celui-ci dans un souffle.
- Et Dennis Crivey également, ajouta Ginny arrivée sur les lieux. Je viens de l'accompagner chez Madame Pomfresh. C'est pour ça que Colin a décidé de ne pas faire le reportage. Son frère prétendait qu'il était tout à fait capable de monter sur un balai et d'affronter le froid… Il claque des dents de fièvre, et il a rendu son petit déjeuner en trois fois… Ces garçons, ils n'ont aucun sens des réalités… !
Elle leva les yeux au ciel et s'approcha de Colin pour l'avertir que Dennis s'était enfin décidé à se montrer raisonnable.
Malefoy l'entendit et se mit à rire, sarcastique.
- Un Gryffondor raisonnable, on aura tout vu ! s'exclama-t-il.
Il se tourna vers Malone, entouré de Harry et Ron, qui attendaient que les Salamandres quittassent la place pour lire les noms des adversaires des Dragons.
- Tiens, Malone, montre donc à ces fiers Lions ce que c'est que d'être raisonnable… Déclare forfait… Tu sais personne ne t'en voudra… Tout le monde sait combien un Poufsouffle peut se montrer raisonnable…
Malone fit un pas en avant. Ron le retint par le bras gauche, Harry par le bras droit. Malefoy eut un rictus :
- Allons… Malone… Tes amis ont raison, tu pourrais te faire mal… C'est très pratique, cette blessure, n'est-ce pas… Quand ton équipe aura reçu la raclée qu'elle mérite, tu pourras toujours prétendre que c'était parce que tu n'étais pas là pour les mener à la victoire…
- Mon équipe n'a pas encore perdu ce match, Malefoy ! ragea Malone.
Malefoy se remit à rire, léger, presque mondain.
- C'est juste… d'ailleurs ton équipe ne l'a pas encore joué, ce match… et ton équipe – il jeta un œil amusé sur la liste affichée – me fait l'effet d'un savant raccommodage… Qu'est-ce qui se passe donc, Malone ? Tss Tss… Où sont passés tes joueurs ?
- Où sont passés les tiens, Malefoy ? répliqua Malone. Moi au moins c'est pour une bonne raison que mes joueurs ne seront pas sur le terrain…
Le regard de Malefoy se durcit. Lui aussi fit un pas en avant et il n'y eut personne pour l'empêcher d'en faire un deuxième. Il fixa Malone dans les yeux.
- Oui… une excellente raison, même ! prononça Malefoy les dents serrées. Ils sont tous malades à crever… et s'ils ont envahi l'infirmerie, c'est parce que la trouille leur noue les entrailles… Ils ont peur de se trouver confronter à mes Salamandres… Après tout, tout le monde sait bien que pour neutraliser une baudruche de Dragon, il suffit de lui crever les yeux…
Il tourna la tête, méprisant, vers Harry qui retenait toujours le capitaine des Dragons.
- Ton ami Potter le sait bien… N'est-ce pas… Potter… Ce n'est pas parce que tu es capable de voler un œuf à une dragonne que tu es capable de cracher le feu comme elle…
…
Harry sourit. Il se demandait quand Malefoy se déciderait à l'attaquer de front.
- Tu te trompes, Malefoy, répondit-il froidement, mais calmement. On ne crève pas les yeux à un Dragon, c'est tout juste si on les lui ferme avec un sort de conjonctivite tout bête… Non, celui à qui on doit crever les yeux, c'est à un Basilic. Savais-tu d'ailleurs qu'ils ressemblent en cela aux Salamandres ? Du moins si j'en crois ce que j'ai lu à ce sujet dans les livres de Madame Pince …
- J'ignorais surtout que tu savais lire…
Le ton de Malefoy était sec, tout aussi roide que son attitude devant Harry.
- Tss tss tss ! fit Harry en secouant la tête. Cela en fait des choses que tu ignores…
Il fit mine de vouloir quitter les lieux, entraînant le bras de Malone avec lui. Il revint sur son mouvement, comme s'il avait oublié quelque chose.
- Au fait, Malefoy…
Malefoy s'interrompit lui-même alors qu'il faisait signe à ses amis de le suivre.
- C'est parce que tu n'es toi-même qu'une baudruche pleine de vent que tes parents t'ont appelé Drago… ou bien parce que tu te laisses facilement aveugler par n'importe quel sortilège de poudre aux yeux ?
…
Harry eut conscience du silence qui s'était fait dans le Hall. Les yeux de Malefoy lançaient des éclairs. Ron lâcha le bras de Malone, livide, et s'avança vers Harry. Ginny lui collait aux semelles, prête à l'empêcher de lever la main sur le Serpentard. Mais Ron se pencha vers l'oreille d'Harry et lui murmura de rester calme et de quitter les lieux. Il venait de voir arriver Minerva McGonagall avec le professeur Londubat et il n'avait aucune envie que la situation dégénérât devant les deux directeurs de Maison.
…
- Monsieur Malefoy ?
Les élèves s'écartèrent d'instinct, comme pour laisser au préfet de Serpentard le passage vers Algie Londubat.
- Vous voudrez bien monter à l'infirmerie chercher la liste des élèves de Serpentard qui sont alités… Auriez-vous l'extrême amabilité de me la porter dans mon bureau dès que Madame Pomfresh vous l'aura remise ? Merci, Monsieur Malefoy…
Drago Malefoy détestait le sourire bienveillant et le ton affable du vieil homme. Et il le détestait encore plus à ce moment précis, au milieu du grand hall. Il lança un regard de défi à Potter.
- C'est bien la semaine prochaine que tu présentes ton équipe de remplaçants contre la mienne, dit Malefoy d'une voix sourde.
- Tu as donc réussi à rassembler assez de joueurs pour composer une seconde équipe ? fit Harry qui savait fort bien que l'équipe remplaçante de Malefoy était quasi la même que son équipe première. J'ignorais qu'il restait autant de Salamandres en liberté pour cela…
- Il en reste assez pour mettre tes amis en pièces, Potter, grinça Malefoy à voix basse.
…
Et il fit un pas en arrière pour vider les lieux, signifiant d'un signe de tête hautain à son directeur de Maison qu'il obéissait à ses ordres.
Ginny frissonna.
- Il était plein de menace… murmura-t-elle.
- A quoi t'attendais-tu ? demanda Harry en baissant les yeux vers la jeune fille. Et il menacera encore, tu peux me croire.
Il haussa les épaules. C'était dans l'ordre des choses, naturellement. Il ne pouvait relever la tête sans se sentir obligé de le faire remarquer… Peut-être Nott avait-il vu juste à son sujet : une furieuse tendance à vendre la peau de la demiguise avant de l'avoir tuée… Il sourit pour lui-même. C'était une expression qui allait à Malefoy à la perfection… Il tapa dans le dos de Malone et lui adressa un sourire encourageant :
- Allez, Larry ! Les Salamandres n'ont pas encore abattu le dragon ! Il ne faut pas partir battu d'avance…
Malone lui répondit d'une grimace et Harry ne chercha pas à savoir si elle était due à sa claque dans le dos ou parce que son camarade n'avait grand espoir de victoire…
…
Le soir même les Salamandres fêtaient leur écrasante victoire dans leur salle commune. Les autres préférèrent rester dans leur salle commune, à ressasser cette cuisante défaite, dans un malaise qui avait peut-être aussi à voir avec les virus qui courraient le château depuis le début de la semaine. Malone ne fit qu'une courte apparition. Ses côtes lui faisaient un mal de chien. Le pauvre garçon avait l'impression d'avoir été roué de coups. Et c'était en fait ce qui était arrivé. Chaque point marqué par l'adversaire avait été comme autant de coup de cognard.
- Heureusement, il nous reste les Phénix pour nous venger la semaine prochaine, pas vrai, Harry, avait-il demandé, la voix lugubre, dans un regard noyé d'un espoir un peu hagard.
Ron avait jeté un regard inquiet sur son capitaine et Hermione avait posé sa main sur l'épaule de Malone.
- Voyons, Larry… Ce n'est qu'un match…
Tous l'avaient regardée avec réprobation.
- N'empêche… avait dégluti Malone avec difficulté. Sanders avait bien raison quand il disait qu'il fallait se méfier de cette nouvelle équipe… Lui qui voulait redonner de l'intérêt au championnat, il est servi…
- Sanders a la tête sur les épaules, c'est tout ! s'exclama Ellen McGregor le menton appuyé sur l'épaule de Harry. Voilà ce qui arrive quand on sous estime l'adversaire !
- J'ai pas sous estimé l'adversaire ! C'est juste qu'on était tous malades, et que la moitié des joueurs manquaient… et…
- Et tout ça c'est des excuses… il faut assumer ses défaites et en tirer les conclusions qui s'imposent ! répliqua Ellie McGregor. Alors tu sais ce qui te reste à faire, Malone : à l'entraînement ! et entraînement intensif…
Malone haussa les épaules.
- Qu'est-ce que tu crois qu'on fait déjà ?
Il se leva en grimaçant sa main sur le côté.
- Je vais me coucher, déclara-t-il. Plus vite le temps passera, plus vite j'oublierai cette journée…
Ils le regardèrent partir vers la porte, les épaules voûtées, totalement effondré.
- Le pauvre, murmura Ginny avec compassion.
- C'est ce qu'on voulait pourtant, non ? demanda Hermione avec un peu d'agacement. Pas que Malone soit si abattu, mais que Malefoy reprenne confiance… Alors de quoi nous plaignons-nous ?
Elle baissa le ton :
- Des nouvelles de… vous savez qui, une victoire au Quidditch, voilà qui va lui faire relever la tête…
- Raison de plus pour faire front, approuva Ellie. Et non baisser les bras comme cet abruti de Malone… Il a fière allure le dragon, aujourd'hui…
- N'en rajoute pas, McGregor… grogna Ron. C'est assez difficile à avaler comme ça…
Ellen se mit à rire, s'attirant les regards désapprobateurs de la salle entière.
- C'est sûr ! Des salamandres, ça a plus de mal à passer que des couleuvres… Ne faites donc pas ces têtes d'enterrement ! Granger a raison : ce n'est qu'un match ! Et il faut savoir perdre un match pour gagner le championnat…
- Ça ne veut rien dire… grommela Ginny. C'est complètement idiot ce que tu dis là…
- Je me comprends, fit Ellie. Et Granger aussi me comprend, n'est-ce pas… Tant mieux si Malefoy s'imagine que la chance lui sourit à nouveau… Nous, nous devons nous préparer à parer les coups… Nous devons être là pour le prendre en défaut et profiter à notre tour de l'aubaine… C'est le hasard, ou la chance, comme vous voudrez l'appeler, qui nous a permis de savoir ce qu'il mijotait la première fois… Il ne faut pas baisser notre garde… Cette victoire au Quidditch va sans doute faire marquer des points à Malefoy, mais elle ne reste qu'une victoire au Quidditch.
Elle s'adressa particulièrement à Hermione :
- J'ai contacté Larry à midi, pour lui parler de ce que tu m'as demandé. Il m'a répondu que le groupe des évincés de Serpentard était très convoité… et qu'il ignorait de quel côté ils feraient pencher la balance…
- Ça veut dire que Malefoy essaie de les récupérer aussi, murmura Hermione.
- Ça veut dire que Larry ne manifeste pas un enthousiasme débordant à l'idée de les retourner contre leur ancien chef… grimaça Ron.
- Ça, tu n'en sais rien ! répliqua Ellie.
…
Harry ouvrit la bouche et la referma aussitôt. Hermione venait de lui lancer un regard qui l'empêcha de parler. Et puis, il n'avait pas très envie non plus de reprendre la conversation de la veille à propos de Nott et de ses intentions en compagnie d'Ellen.
La jeune fille se leva en même temps que ses camarades de Serpentard. Le couvre feu n'était pas loin, elle devait raccompagner les jeunes gens vers leurs quartiers. Elle embrassa furtivement Harry et lui glissa à l'oreille qu'ils devraient avoir droit eux aussi à un parchemin de Copie Conforme... Harry esquissa un sourire. Il la vit partir du coin de l'œil, son regard fixé sur Hermione. Il venait de réaliser qu'elle avait demandé à Ellen de contacter Nott au sujet des punis de Serpentard, alors qu'il avait annoncé qu'il s'en chargerait lui-même.
- Mais tu ne l'as pas fait, Harry, répondit sérieusement Hermione à son reproche. Nous ne pouvons nous permettre de perdre du temps en cette affaire. Je comprends que tu sois réticent, mais…
- J'avais l'intention de lui en parler ce soir… mentit Harry.
Il avait toute la journée reculé le moment où il devait entretenir Ellie de ce sujet. Il s'était trouvé chaque fois d'excellentes excuses… Il était occupé avant le match. Pendant, ce n'était pas possible. Après, ce n'était plus le bon moment. Ensuite, ils avaient tout le temps été dérangés… et puis, il s'était dit que s'il pouvait décrocher un rendez-vous avec elle pour lui en parler, ce ne serait pas du temps perdu non plus… Ensuite encore, il avait réfléchi : un rendez-vous pour parler de Nott, ce n'était pas… comment dire… fort à propos… Ça pouvait bien attendre le lendemain… D'ailleurs, que faisait-il Nott en ce moment ? La fête à n'en pas douter, avec les Salamandres… Alors, il s'en fichait pas mal de ce que pensaient ceux à qui on avait pris leur baguette…
…
Le long regard de doute d'Hermione lui ferma la bouche une fois de plus. Il baissa les yeux. Ginny se pencha sur la table pour lui chuchoter qu'il devenait ridicule avec cette histoire de jalousie stupide. Il sursauta :
- Mais je ne suis pas jaloux ! asséna-t-il d'une voix plus forte qu'il ne l'eût souhaité.
Et les élèves qui restaient dans la salle commune furent convaincus qu'il l'était réellement. De qui et de quoi, ils l'ignoraient, bien que certains en avaient une petite idée qu'ils partagèrent naturellement avec ceux que cela intéressait.
…
- Je ne suis pas jaloux… répéta Harry avec moins de colère. Je n'ai pas confiance en… lui, c'est tout…
- Mais Ellie lui fait confiance, elle… fit remarquer Hermione.
- Peut-être parce qu'il lui a sauvé la vie… ajouta Ginny sur un ton faussement innocent.
- Deux fois, renchérit Hermione.
- Sauver la vie, c'est vite dit… grommela Harry sans lever la tête. Et puis, ça ne veut pas dire qu'il ne pourrait pas lui faire de mal, si cela l'arrangeait…
Ginny souffla son agacement. Elle se rejeta sur son siège.
- Tu es indécrottable, Harry… Comment veux-tu que nous te croyions quand tu dis que tu n'es pas jaloux…
- Moi je le crois…
Ginny se tourna vivement vers Hermione qui ne se départait pas de son sérieux.
- Je le crois, en tous cas, expliqua la jeune fille, quand il dit qu'il n'est pas jaloux au sens amoureux du terme.
Harry rougit un peu. Son cœur battait un peu plus vite. Qu'allait donc trouver Hermione qu'il n'était pas capable d'exprimer lui-même ?
La Préfète en Chef s'avança vers la table et posa les avant-bras dessus. Elle rivait son regard à celui de son ami et il avait beau savoir qu'elle n'était pas légilimancienne, il voulait détourner les yeux sans y parvenir.
- Il envie la relation qui s'est établie entre eux… Cette complicité secrète et improbable… Et il voudrait pouvoir dire lui aussi qu'il a sauvé la vie d'Ellie…
Chacune des paroles d'Hermione enfonçait une lame dans le cœur d'Harry. Il serrait les mâchoires et ne pouvait démentir. Elle continua, impitoyable :
- C'est ce que tu voudrais vraiment Harry ? Qu'elle éprouve de la reconnaissance pour toi ? C'est pour cela que tu souhaites tant la protéger ?
Hermione n'attendit pas sa réponse. Elle se leva à son tour et annonça à la cantonade qu'il était l'heure de rentrer dans ses quartiers.
- Ginny ? Ron ? On y va…
Ginny la suivit et rassembla une partie des Gryffondor présents sous son badge.
- Ron ? insista Hermione.
Le jeune homme assura qu'il arrivait, dans une seconde. Il attendit que les deux filles se fussent éloignées avant de se lever également. Harry restait assis, les poings serrés sur la table.
- Elle a raison ? demanda Ron soudain. Hermione ? Elle a raison de penser que tu voudrais attacher Ellie à toi par une dette de cette sorte ? Tu voudrais qu'elle éprouve une obligation envers toi ?
- Ce n'est pas ça… murmura Harry.
- Je l'espère, répondit Ron. Parce que, tu sais, les histoire ce genre au lieu de rapprocher, ça éloigne plutôt les gens…
Et comme Harry ne répondait pas, il se détourna lentement pour faire se hâter les retardataires. Sur le pas de la porte, il se retourna :
- Harry ? Ne tarde pas…
…
Harry quitta sa place dans la salle vide. Il repoussa sa chaise sous la table. Puis il traversa la pièce. La salle des Quatre Maisons était particulièrement lugubre ce soir. Harry rejoignit Ron qui ramenait les derniers Gryffondor vers leur tour.
- Je croyais que ça s'arrangeait avec Hermione, dit Harry sans oser regarder son ami.
- Oui, avoua Ron. Mais rien n'est plus pareil. Je ne dis pas que c'est moins bien. Je crois même que c'est le contraire. Et je n'arrive pas à oublier qu'elle a cru que j'éprouvais pour elle de la pitié. Qu'elle doute de moi, ça m'est insupportable…
- Et c'est pour qu'elle ne puisse plus douter de ton amour pour elle que tu lui rends la vie impossible ? se moqua Harry.
Ron lui rendit un pauvre sourire.
- Ce n'est pas la bonne méthode, n'est-ce pas… admit-il. Je m'en rends compte à présent. J'essaie de contrôler mon côté Filet du Diable… Et elle fait des efforts pour sa part également.
Ils laissèrent les élèves se glisser un par un dans le passage que la Grosse Dame leur pratiquait.
- Je n'ai remarqué aucun changement, fit Harry, sarcastique.
- Tu la connais ! répondit Ron avec un franc sourire cette fois : Jamais en public, Ron ! imita-t-il. Mais ça m'est égal maintenant. Pourvu qu'on se retrouve en privé de plus en plus souvent… Ce n'est pas si important que cela, ce que pensent les autres, hein ?
Harry hocha la tête. Il passa dans le trou dégagé par le portrait au moment où Imogen comptait : douze !
- C'est aussi ce que prétend Ellen, soupira Harry.
- J'ai toujours dit qu'elle était bien, cette fille ! approuva Ron.
Harry se retourna vers lui, sur un coup d'œil ironique, au moment où la Grosse Dame s'exclamait : Et de treize ! Le compte est bon…
Ron ressortit la tête dans le couloir, au moment où Imogen allait refermer le passage.
- Vous pouvez m'expliquer ce que vous faîtes ? demanda-t-il.
- Je compte les élèves qui entrent dans la salle, indiqua le portrait, les yeux au ciel. Ce sont les nouvelles mesures de sécurité… Rapport direct à Dumbledore, ce sont les instructions…
- Et depuis quand ?
- Aujourd'hui… et jusqu'à nouvel ordre !
Imogen fit un sourire de bravade et une révérence moqueuse.
- Si j'étais vous, je prendrais garde à moi, jeune homme… Vous étiez le treizième…
- Peuh ! fit Ron. Le treizième du groupe peut-être… mais pas de la Maison… Et puis ça ne marche qu'avec treize à table… d'abord….
Il rentra dans la salle commune d'un pas conquérant.
- Qu'est-ce qui se passe ? s'étonna Harry en le voyant si déterminé.
- Rien, répondit Ron. Je viens de décider de ne plus être superstitieux !
- Bien, fit Harry un peu décontenancé. Pour plaire à Hermione… ?
- Non… Parce que ça porte malheur…
Choucroute! C'est toujours aussi bien! je voulais te dire merci aussi de mettre à jour aussi souvent même pendant les vacances... Ben moi, je suis pas en vacances… Harry ne parle pas de Ellen dans son testament? c'est quand même sa chère dulcinée... Oui, justement… il ne faut pas perdre de vue pourquoi il fait ce testament…
Etincelle de Vie : Je dois dire que c'est la première fois que je vois une fic qui a plus de mille reviews! C'est parce qu'elle est longue… Merci d'avoir éclairé ma lanterne au sujet de Rogue; comme tu as pu le remarquer mes pronostiques n'ont pas toujours été exacts...désolée mais je ne suis pas voyante,moi! Hahahhaha ! mais c'est normal : des milliers de chemins à chacun de nos pas : ceux que tu entrevoyais n'étaient simplement pas ceux que j'ai choisi… Au niveau de ce chapitre,je ne pensais pas que Pétunia serait capable de parler un jour à Harry sans aigreur!Comme quoi les gens changent! Oui, et surtout elle est dans une position où elle ne peut faire autrement… Quand j'ai lu le testament de Harry, j'ai eu une "vision" d'horreur:j'imaginais que pour le dernier chapitre de ta fic que Dumbledore découvrirait le testament de Harry et, ayant été attendri par les propos de la lettre, il décide de la lire pendant le festin de fin d'année aux élèves en mémoire de Harry Potter:Celui-Qui-A-Vaincu-Vous-Savez-Qui et qui est mort dans ce tragique dénouement. Hahahahha ! enfin c'est pas drôle, pour casser l'ambiance ce serait terrible ! Mais il n'est pas dit que ce testament ne ressorte pas un jour… A propos du testament, je ne comprends pas pourquoi Harry n'a pas parlé de Ellie!Il aurait pu mettre un truc du genre "A ma Ellen,qui m'est si chère, je ne peux que lui promettre que jusqu'à mon dernier soupir mon coeur n'aura battu que pour elle". Hahahahah ! c'est du genre à Harry ça tu crois ? Profite bien de cette review Miss teigne 1,je pense que c'est la première et la dernière fois que tu auras une review aussi longue de ma part!Il faut croire que j'avais de l'inspiration mais peut-être que la prochain sera en vers, qui sais? J'aimerai bien voir ça !
chrys63 : ce chapitre était passionnant car il developpe bien les sentiments d'harry sur la vie et la mort et sa maitrise face à cette famille qui l'a rejeté exclu de leurs monde.l'attitude de la tante pétunia est pas mal meme si elle reste persuadé qu'elle a bien fait de tenir éloigné harry du monde des sorciers elle pense sincèrement qu'elle a fait de son mieux... De son point de vue, oui, elle a tout fait pour le monde sorcier reste ignoré de Harry Potter… le cadeau d'harry à ellie est magnifique car la symbolique est très forte et on sent la "detresse "d'harry quand il évoque la signification de ce cadeau. la place que ce bout de verre avait pris l'espoir qu'il faisait mettre en lui. Oui le fait qu'il le donne à Ellen vaut bien mieux que sa mention dans son testament, à mon sens… j'espere que tu continuera à poster les chapitres pendant les vacances meme si tu en as plus d'avance. Ce n'est pas moi qui n'ai plus de chapitres d'avance, c'est Alixe, mais c'est pas grave, c'était le dernier… la veinarde !
craow42 : ah ! moi je sais! c'est Remus qui a dit un jour a Harry "ne te trompe pas d'ennemis"(il disait cela a propos de Rogue dasn ta 1ere fic que j'étais entrain de relire !) hahahahha ! Oui ça ne pouvait être que lui… La redaction du testament est un peu morbide quand meme et je trouve qu'Harry, s'il se montre très généreux avec Hermione et Ron oublie un peu Ellie la non!Elle a le droit a rien elle? je l'entend deja pester contre se Potter si ... En fait, que pourrait-il lui laisser ? Elle possède, ou son père possède bien plus qu'Harry n'en aura jamais… Elle a tous les pied-à-terre londoniens qu'elle désire, elle est l'héritière de la plus grosse fortune sorcière du royaume uni ou peu s'en faut, elle se fiche de Quidditch, et puis… Mettre le nom d'Ellen sur un testament c'est peut-être au dessus des forces d'Harry… Il accepte le fait qu'il pourrait mourir. C'est plus difficile de se dire qu'il doit pour cela renoncer à Ellen…Et j'entend d'ici ce que dirait Rogue s'il savait que Harr refusai une médaille (d'ailleur les eleves lui diront merci lol) mais voudrait qu'on donne son nom a un stade(Vous etes donc a se point prétencieu Potter que les livres ne vous suffisent pas pour dévercez votre arogance meme quand vous ne serez plus de ce monde!) hahahhahaha ! oui c'est très Potterien… De toutes façons s'il réussit à vaincre Voldemort, il sait qu'il aura sa médaille –il en a déjà eu une ne l'oublions pas pour avoir détruit le basilic…
craup : J'aime beaucoup la scène du cadeau à McGrégor, le 'remord' de la tante d'Harry aussi. Mais je trouve le testament un peu … bâclé. Je suppose que Harry n'a pas pris sérieusement le temps d'y réfléchir ou d'accepter réellement la possibilité de sa mort et qu'il va en faire une autre version un peu plus tard. En fait, c'est vrai, le testament est -je ne dirais pas bâclé, ni irréfléchi, mais spontané. Il le fait là maintenant parce qu'il en a l'occasion et qu'il n'a pas ses amis sur le dos pour se récrier. Quant à la possibilité de sa mort, il l'a acceptée. Il ne ferait pas un testament, tout inachevé qu'il soit, s'il n'avait pas accepté le fait qu'il pourrait ne pas revenir de son combat contre Voldemort. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne fera pas tout pour l'éviter…
Vert : Tiens là j'ai fini le tome 6, mais je suis toujours là! D'ailleurs j'ai un peu l'impression d'être en décalé de l'histoire maintenant mais c'est un autre problème... ça c'est sûr… Je sais que je dois avoir l'impression de débarquer de Mars (presque en fait;-) mais je lui trouve une maturité surprenante dans ses décisions, mais sans résignation, juste de l'acceptation... oui c'est tout à fait ça… Ce n'est pas pour rien non plus que tout cela a lieu Square Grimmaurd… il ne faut pas non plus oublier que c'est sensé se passer dans la 18ième année d'Harry tout de même, et avec tout ce qui lui est arrivé… Tiens au fait... t'as une vague idée de combien de chapitres ton histoire va-t-elle encore durer? Non toujours pas ! j'ai fini le 174… et j'approche de la fin… cela se fera peut-être en 5 chapitres de plus ou 10… je n'en sais vraiment rien…
Alixe Il faut que tu résiste aux forums, c'est bien meilleurs de découvrir par soi-même. j'ai bien résisté à la Pensine, moi ! Hier je pestais contre mon épilogue qui m'empêche de me jeter sur HP6 autant que je voudrais, mais en y réfléchissant ce matin, je me dis qu'au moins, cela me fait durer le plaisir. (c'est fou ce qu'on devient sage après 30 ans, lol) Hahahahahah ! oui mais tu n'as pas ton bêta et tes lecteurs qui te narguent sans cesse toi… non je plaisante, enfin à peine… C'est vrai que Harry se la pète un peu dans ces deux derniers chapitres, mais il y a de quoi. Dans le tome 5 il nous fait sa crise d'adolescence, et dans cette 7ème année, il a la grosse tête... mais comme on dit, les chiens ne font pas des chats. Il tient un peu de son père et puis, c'est assez naturel qu'à son âge et vu les circonstances. heureusement, qu'il a Ellie et ses amis pour lui dégonfler les chevilles de temps en temps. Oui et puis il prend une petite revanche sur sa tante et son cousin, on ne va pas le lui reprocher… ce n'est pas méchant…
