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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Deux petits apartés :

Le retard sur la Pensine est désormais rattrapé… Le prochain chapitre sera posté jeudi au lieu de vendredi…

Etincelle de vie : J'ai apprécié tes vers… mais j'ai craint qu'il n'y ait eu dedans comme un soupçon de spoiler involontaire… alors j'ai préféré l'effacer, bien que ce ne soit pas dans mes habitudes. Je n'ai pas lu le T6 et j'évite les forums qui ne protègent pas la partie T6 de leurs réflexions afin qu'il ne m'arrive pas ce qui m'est arrivé après la sortie du T5 : à savoir que j'ai trouvé sur mon écran écrit en gros le nom de celui qui devait mourir à la fin de ce tome-là… Je sais que beaucoup lisent en anglais et qu'ils ont déjà les clés de ce nouvel opus, mais si peu nombreux que soient ceux qui ne l'ont pas encore lu, je crois qu'il faut leur laisser le plaisir de la découverte. Je sais que ce n'est pas facile… mais songez combien c'est aussi difficile de se retenir de plonger sur tous les indices et informations. Vous ne savez pas combien la parano menace ceux qui croient voir dans chaque commentaire dont la signification leur échappe une allusion à ce T6 tant attendu… En un mot : ayez pitié ! Merci pour eux –et pour moi.

Fin des apartés…


Chapitre 166

Le Baiser

Le temps se dégrada au début de la semaine. Et l'infirmerie ne désemplissait pas. On se serait cru à la meilleure époque des boîtes à Flemme. D'autant que les professeurs, pris d'une frénésie que personne ne s'expliquait, non seulement multipliaient les exercices et les leçons à apprendre, mais avaient de plus prévenu les élèves qu'ils subiraient un examen à chaque fin de trimestre et que les notes compteraient pour leur passage dans les classes supérieures. Quant à ceux qui passaient leurs BUSE et leurs ASPIC, ils pouvaient considérer ces épreuves comme des examens blancs, dont les notes seraient prises en compte dans le dossier scolaire.

Finnigan fit remarquer que cela ressemblait à des mesures de rétorsions totalement iniques, et Neville, d'un air sombre, répondit qu'il avait plutôt l'impression que les professeurs doutaient d'arriver à la fin de l'année. La rumeur de la fermeture de l'école avait alors ressurgi, et les nouvelles qu'apportait épisodiquement la nouvelle Gazette n'étaient pas pour rassurer. Elle faisait état de nombreuses attaques éclairs de mangemorts, contre des commerces, des institutions, des particuliers dont les prises de positions ne plaisaient guère au Maître des Ténèbres. Des attentats contre les membres du Ministère se multipliaient. La Marque noire avait flotté plusieurs fois depuis Halloween sur Londres et tout le pays. Les Aurors étaient sur les dents. Et seules les interventions de l'Escadron Anonyme, dont les méthodes d'approche et de combat ressemblaient assez à celles des Mangemorts, évitaient souvent que ces raids ne fissent davantage de victimes et de dégâts. Du moins, d'après le Sorcier Indépendant… On ignorait toujours qui étaient ces valeureux champions de l'ordre et de la liberté, et quelles étaient leurs intentions réelles, mais ils étaient d'une efficacité redoutable et on commençait à murmurer que pour être si bien renseignés sur l'ennemi, il se pourrait qu'ils aient des accointances avec des mangemorts eux-mêmes…

Cela fit ricaner Ron, et se tordre de rire les jumeaux. Mais après tout, si cela pouvait donner de l'urticaire à Voldemort en semant le doute à propos de ses fidèles, c'était tout bénéfice. Le temps qu'il prendrait à rechercher les membres éventuels de cette Cinquième Colonne serait à distraire de celui qu'il mettait à s'implanter dans la société sorcière.

Ce fut la seule bonne nouvelle de la semaine. Car, outre l'annonce des examens anticipés, Harry dut s'exercer seul à la magie ancienne, Hermione remplaçant Madame Pomfresh soit en cours, soit à la surveillance de l'infirmerie. Il n'osa demander à Ron de l'aider à ce sujet et ce dernier, de son côté, n'aborda pas la question.

Il apprit également qu'Ellen ne passerait pas ses vacances à Poudlard. Son père avait refusé qu'elle passât les fêtes loin de sa famille. Il viendrait la chercher au lendemain du bal de Noël, pour l'emmener dans leur résidence londonienne, à portée de la protection de l'Ordre. Ellen avait voulu voir dans ces dispositions une aubaine. Puisqu'elle serait à Londres, si Harry devait sortir de Poudlard pour passer Noël avec les Weasley par exemple, peut-être auraient-ils l'occasion de se voir ? Elle se rendrait sûrement avec sa mère sur le Chemin de Traverse, pour leurs derniers achats, et –qui sait ? Ils pourraient peut-être s'y retrouver… Ce serait mieux encore que passer les vacances à l'école…

Harry avait souri avec tristesse. Une promenade sur le Chemin de Traverse, avec Ellen, c'était bien la chose la plus improbable qui pouvait lui arriver. Il l'avait écoutée lui raconter par le menu tout ce qu'ils feraient là-bas. Les boutiques qu'ils visiteraient, les gens qu'ils rencontreraient, les bièraubeurres qu'ils partageraient et les petits fours qu'ils dégusteraient chez Florian Fortarome.

Elle avait réveillé une amertume qu'il pensait effacée et l'idée que durant quelques jours elle serait loin de Malefoy n'arrivait pas à lui faire oublier qu'elle serait aussi loin de lui. Elle avait beau lui répéter que d'ici là, il pouvait se passer bien des choses, il songeait que le mois qui les séparait du solstice d'hiver serait bien trop court…

S'ajoutait à cela une véritable hécatombe parmi les joueurs de l'équipe des Phénix. Chaque jour apportait son lot de malades et de convalescents. Les titulaires remplaçaient les remplaçants, personne n'était à son poste, et Harry voyait avec panique se rejouer le scénario de la semaine précédente avec les Dragons. Malefoy ponctuait d'ailleurs par des déclarations provocatrices chacun des changements sur la liste des joueurs en rouge. Harry rongeait son frein. Une confrontation avec Malefoy n'arrangerait rien. Et dans l'état nerveux dans lequel il se trouvait, il pouvait laisser échapper un mot malheureux qui mettrait la puce à l'oreille du Serpentard. Il préférait se réserver pour le terrain de Quidditch, dit-il à Ron qui avait du mal à se retenir lui aussi.

- Il va croire qu'on a peur… maugréa Ginny.

- Qu'il le croie ! ragea Harry.

Et comme il avisait Nott qui rejoignait la troupe des Serpentard, il se tourna vers Ellen, un peu acerbe :

- Toujours aucune nouvelle ? demanda-t-il.

Elle secoua la tête. Toute la semaine, elle avait attendu que sonnât à nouveau son badge. En vain.

Ils n'avaient pas plus d'informations sur l'identité du correspondant de Malefoy. Ils avaient fait le tour des possibilités en recoupant les noms de ceux qui avaient reçu du courrier la semaine précédente, et n'étaient arrivés à rien de probant.

- Il y a bien une solution… avait alors murmuré Hermione comme pour elle-même.

Tous l'avaient regardée. Harry avait eu des sueurs froides. Oui, bien sûr… Il y avait toujours la solution d'aller fouiller l'esprit de Malefoy. Mais c'était autre chose que de se promener dans les couloirs des quartiers de Serpentard… C'était plus difficile, même s'il se targuait d'en faire un jeu d'enfant devant ses camarades. C'était plus dangereux même… Si Malefoy se rendait compte de sa présence dans son esprit… il pourrait dire adieu à son plan de surveillance. Et surtout, plus que toute excuse qu'il pouvait se trouver, il n'avait vraiment pas envie d'entrer dans l'esprit de quiconque, surtout pas d'un mangemort, et encore moins dans celui de Drago Malefoy.

Hermione posa son menton sur ses mains croisées.

- Il y a une piste que nous n'avons pas explorée… Il se pourrait aussi que ce ne soit pas un Serpentard…

Un silence stupéfait lui répondit. Puis :

- Tu n'y penses pas ! s'exclama Ginny presque à bout de souffle.

- Tu dis n'importe quoi ! se récria Ron très pâle.

- Ce serait terrible ! murmura Neville.

- Autant chercher une aiguille dans une meule de foin ! soupira Ellen.

Et à leur tête, Harry comprit que chacun d'entre eux avait déjà pensé à cette éventualité, sans vouloir l'admettre. Lui même n'était pas si soulagé que cela de s'apercevoir qu'Hermione n'avait pas eut l'idée de lui demander de faire appel à la narcomancie.

- Je ne dis pas que nous avons forcément un espion dans nos rangs ! se défendit la jeune fille. Je n'en ai d'ailleurs pas l'impression… ou alors Malefoy est bien plus fort que nous le croyons… Non… Je pensais plutôt à ceux qui ne nous ont pas rejoints de manière explicite… Ceux qui restent discrets dans leur coin… Je crois que notre réseau de renseignements doit se remettre au travail… Tous les matins, il faudra lister ceux qui reçoivent du courrier…

- Mais… il se pourrait aussi qu'il reçoive son courrier dans son dortoir…

- Dans ce cas se serait soit un Serdaigle, soit un Gryffondor… fit remarquer Ellen.

- Et pourquoi ? répartit Ron avant que la réponse à sa propre question ne s'imposât à son esprit. Ah oui… à cause des fenêtres… Les cachots n'ont pas de fenêtres et les Poufsouffle non plus… Dans ce cas là… il peut très bien recevoir son courrier directement à la volière, à des heures précises…

- Ou se le faire livrer directement par un elfe de maison… railla Ellen. Te prends pas la tête comme ça, Weasley. Personne ne te demande de résoudre ce mystère tout seul. Et avant de s'emballer, on devrait attendre que Larry nous donne des nouvelles. Laissons le prendre les risques… S'il échoue, nous prendrons les mesures qui s'imposent… Qu'en dis-tu Harry ?

Harry hocha la tête. Il ne put prononcer un mot. Les mesures qui s'imposaient… En effet, si Nott n'arrivait à rien de son côté, il lui faudrait entrer en scène. Ginny le regarda d'un air inquiet.

-Qu'est-ce qu'il y a, Harry ? Tu es tout pâle. Tu ne te sens pas bien ?

- Tu devrais aller voir Madame Pomfresh tout de suite, conseilla vivement Ron. Tu sais que si tu n'es pas dans les tribunes samedi, le reste de l'équipe n'aura le cœur à rien face aux Salamandres…

Harry remercia Ron de sa sollicitude, un peu moins ironique qu'il ne le souhaitait. Il était heureux toutefois de pouvoir prétexter un malaise pour cacher les véritables raisons de son inquiétude.

Le jeudi soir, l'entraînement fut catastrophique. Ce qui restait des Phénix était dans un état de fatigue lamentable. De nouveaux cas de grippe s'étaient déclarés et ceux qui en relevaient s'étaient vu signifié par la guérisseuse de l'école un avis d'inaptitude jusqu'à nouvel ordre. Harry s'arrachait les cheveux dans les vestiaires tandis qu'il faisait le point avec son entraîneur et son capitaine en second.

- Il faut que tu remplaces Pritchard, Ginny, dit-il.

- Mais je remplace déjà Joanna ! lui rappela la poursuiveuse.

- Je remplacerai Jo ! affirma Harry. Tu reprends ta place à la poursuite, Ginny… Pritchard sera à l'infirmerie demain : tu as vu sa tête ce soir ?

- Il va prendre de la pimentine ! assura Ron. Et demain il sera sur pieds !

Il échangea un regard avec Harry et haussa les épaules.

- D'accord ! Mais je peux le remplacer, tu sais… et Ginny pourra jouer Attrapeuse.

- Et qui remplacera Turpin ? demanda Harry. Moi ? Je te signale que Debbie est à l'infirmerie elle aussi…

- Tu veux que je joue gardien ? balbutia Ron avec émotion.

- On n'a pas le choix, Ron… ! commenta Ginny.

Elle prit la liste des joueurs des mains de Harry.

- Harry remplace Jo, Montague remplace Miles, je remplace donc Pritchard, et Ron remplace Debbie qui remplaçait Turpin… Heureusement que Lewis et Cauldwel sont fidèles au poste parce que Stevens et Ackerley sont en convalescence…

Ron à son tour pris la liste des mains de sa sœur.

- Malefoy va le pendre pour une attaque personnelle, je pense… surtout avec nous trois aux postes stratégiques…

- Il va croire que nous avons eu peur qu'il massacre nos coéquipiers… estima Ginny.

Elle jeta un regard perplexe à son frère :

- Mais ne te fâche surtout pas Ron… je pense plutôt qu'il risque de ressortir Weasley est notre Roi de derrière les fagots…

Ron soupira avec fatalité.

- Ouais… Y a plus qu'à espérer qu'on puisse lui renvoyer La Faute à Potter à la fin du match… N'est-ce pas Harry…

Harry lui répondit d'une grimace.

- Oh ! et puis zut ! Ce n'est qu'un match après tout !

Mais il n'était lui même pas si convaincu que cela.

D'ailleurs quand il afficha la nouvelle liste, le vendredi, il ne put s'empêcher de vérifier si celle de Malefoy avait changé depuis la veille. Les mêmes noms étaient inscrits dans la partie réservée aux Salamandres et il se demanda comment les joueurs de Malefoy faisaient pour éviter la contagion.

- Parce qu'ils ne se mêlent à personne d'autre…

Harry sursauta. Il n'avait pas remarqué qu'il avait parlé un peu plus haut qu'il ne le souhaitait. Ellen riait derrière lui, les bras autour de sa taille. Il maugréa quelques imprécations contre les méthodes serpentardes. Elle lui répondit qu'il fallait être un Gryffondor pour ne jamais songer à surveiller ses arrières.

Elle pointa du doigt le nom de Ron au poste de gardien et l'interrogea du regard.

- Ça fait partie de ta tactique pour mettre Malefoy en confiance ? chuchota-t-elle à son oreille.

- Même pas ! soupira Harry.

Ils se rendirent ensemble dans la grande salle où leurs camarades des autres équipes les saluaient avec force encouragements pour le lendemain. Ce n'est qu'un match… se répétait Harry. Et il avait de plus en plus de mal à y croire.

Le lendemain, Harry était plus fébrile qu'il ne l'avait jamais été. Pour un match sans enjeu, c'était un comble. Malefoy s'était même permis de l'apostropher au milieu de la salle du petit déjeuner. Il avait arrêté ses joueurs devant la table des Gryffondor, et avait salué Harry, d'un profond salut ironique :

- Le grand Harry Potter nous fait l'insigne honneur de jouer contre nous, mes amis… Nous le remercierons comme il se doit, tout à l'heure, sur le terrain.

Harry avait répondu d'un signe de tête, un peu sec :

- Mais c'est ce que nous devons tous les deux, en tant que capitaines, à nos équipes et à nos supporters, Malefoy. D'ailleurs, je joue tous les matches de la même manière, qu'ils comptent pour le championnat, ou que je sois simple remplaçant…

Malefoy releva le simple remplaçant sur un reniflement sarcastique, mais se garda de faire un quelconque commentaire de plus lorsqu'il vit entrer à deux pas l'un derrière l'autre, le professeur Londubat et Ellie McGregor. Il emmena dans son sillage ses coéquipiers, dont certains n'avaient pas une mine éclatante de santé.

- Ils ont cet air depuis qu'ils ont appris que les Weasley et toi, Harry, jouerez cet après-midi, confia Ellen aux Gryffondor avant de continuer vers sa place.

Elle fit un clin d'œil à Ginny.

- Ils savent déjà que ce ne sera pas le même match que la semaine dernière…

Ron se força à sourire. Et Neville grimaça.

- Ouais ! fit Seamus, un peu pâle. On a intérêt à gagner cette fois…

- Pourquoi ? demanda Hermione soupçonneuse. Ne me dis pas que tu as parié…

- Non ! grinça Finnigan. C'est juste que je veux que les Salamandres remballent leur petit sourire supérieur…

- Ne t'inquiète pas, Finnigan… répondit Ellie sur un ton léger. J'ai fait répéter La faute à Potter à mes amis… On va les mette KO !

Harry déglutit avec difficulté. On. On c'était lui. Il le lisait dans le regard confiant d'Ellen, et dans celui plus inquiet de Seamus. Presque toute la table avait les yeux fixés sur lui. Presque toute la salle aussi.

- Ce n'est qu'un match… bredouilla-t-il. Et il ne compte même pas pour le championnat…

Seule Ellen se mit à rire. Elle embrassa les lèvres d'Harry dans un baiser furtif et se sauva jusqu'à sa table.

Le petit déjeuner ne passait pas et Harry commençait à croire avec inquiétude qu'il avait attrapé la grippe. Il se sentait fiévreux, mais il n'était que fébrile. Il avait la nausée, et ce n'était que des crampes d'estomac dues à l'angoisse sourde qui montait en lui. Ron ne l'aidait guère. Il le suivait partout, tout aussi blême que lui.

Dans les vestiaires, avant le match, alors que chacun avait revêtu sa tenue rouge et tenait son balai entre ses mains, le silence était pesant. Ils attendaient tous un mot d'encouragement de leur capitaine, mais celui-ci ne se décidait pas. Il essayait pourtant de se souvenir des discours d'Olivier Dubois. Les mots ne venaient pas. Enfin, il saisit son balai fermement et leur déclara sur un ton un peu énervé :

- Bon ! Ce match, il n'est pas gagné… comme aucun match d'ailleurs… C'est un match comme les autres… Alors, il faut y aller comme à l'entraînement, d'accord ? Et puis, là-haut, il va faire très froid, il va faire nuit très tôt, et on est tous fatigués… alors, je vais me débrouiller pour ne pas faire durer… dès que le vif voudra bien se montrer… Du moins je vais essayer… Vous ne vous occupez pas de moi… Vous êtes tous dans le match et vous suivez les instructions de Ginny… Chacun fait son boulot et se tient à cela…

Il montra les trois poursuiveurs d'un geste de la main :

- Vous trois, vous marquez les points et vous faites tourner le souaffle…

Il désigna du menton les deux batteurs un peu stressés :

- Lewis, Cauldwel, vous faites honneur à votre entraîneur… Et tapez dans ces fichus cognards ! C'est peut-être plus Crabbe et Goyle que vous avez en face, mais vous avez vu ce qu'ils sont capables de faire les deux nouveaux… alors n'hésitez pas ! Cognez !

Il se tourna vers Ron.

- Et toi, Ron… tu fais ce que tu peux…

Ils sortirent dans le froid. Ils envièrent les spectateurs que des feux magiques réchauffaient ente chaque rangées de gradins. La banderole de Jezebel Dawson clignotait, mais les filles étaient peu nombreuses à s'agiter dessous. Le public était clairsemé dans chacune des tribunes. Cependant, les supporters des Salamandres étaient toujours les moins nombreux. C'était une réaction idiote, mais Harry en fut satisfait. Il s'éleva dans les airs un peu moins abattu que quelques instants plus tôt et le bien-être qu'il ressentait toujours lorsqu'il volait s'empara bientôt de lui. Madame Bibine appela les deux capitaines qui se saluèrent de la tête. Et quand l'arbitre siffla le coup d'envoi, Harry était bien décidé à clore cette semaine qui ne lui avait apporté que des nouvelles en demi-teinte.

Il faisait froid. Jamais Harry n'avait eu aussi froid sur son balai. Tout, autour du terrain, semblait figé par le froid et la pénombre que plombait un ciel de neige. Le Saule Cogneur se dressait au milieu du parc, comme un arbre mort. Le lac gelé ne brillait plus sous la clarté du jour et la Forêt Interdite était plus sombre que jamais.

C'était presque un autre monde. Les sons lui parvenaient légèrement distordus. D'en bas, très nets, presque tranchant comme du cristal, montaient les cris d'encouragements. Les voix des joueurs lui parvenaient étouffées par les écharpes qu'ils avaient relevées sur leur nez et leur bouche afin de pouvoir respirer plus confortablement dans l'air glacial.

Ses coéquipiers suivaient scrupuleusement ses ordres. Ils se démenaient sous les indications de Ginny qui ne se ménageait pas. On ne la ménageait guère non plus, d'ailleurs. Elle était la cible de tous les cognards et de toutes les manœuvres de l'adversaire. Heureusement, elle avait du répondant. Elle était vive et habile. Son éclair de feu fendait l'air, tandis qu'elle se précipitait vers les buts, le souaffle sous le bras. Miles était un peu nerveux. Quant à Montague, il faisait preuve d'une énergie à déplacer les montagnes. Jouer contre ses camarades de Maison lui donnait, semblait-il, des ailes.

Ron faisait son possible pour tenir les buts des Phénix. Il inventait pour l'occasion quelques feintes que Rogue, à n'en pas douter, aurait qualifié d'acrobaties douteuses. Harry imaginait d'ailleurs la tête que devait faire Hermione dans les gradins.

Les deux batteurs rouges n'étaient pas au mieux de leur forme mais au moins réussissaient-ils à protéger le reste de l'équipe des attaques de l'adversaire.

Le score était largement en faveur des Phénix. Harry entendait Ernie McMillan, promu commentateur remplaçant puisque le titulaire était malade, qui le clamait toutes les cinq minutes.

Malefoy surveillait ses joueurs, et Harry, du coin de l'œil. Il ne semblait pas particulièrement anxieux. Il volait tout autour du terrain, déplaçant beaucoup d'air pour rien, pensait Harry. Par moment, il se rapprochait de lui, lui adressant à chaque fois un sourire narquois. Harry essayait de garder l'esprit à la partie. Ces manœuvres ne visaient qu'à le déstabiliser, à n'en pas douter. Il ne devait pas se laisser distraire. Enfin, Malefoy ne put résister à ses manières provocatrices. Il stabilisa son balai à peine au-dessus de son adversaire et l'écrasa de toute sa morgue.

- Tu comptes beaucoup sur tes amis, Potter… Ils ne suffiront pas pour gagner cette bataille… Car cette fois, c'est moi qui serai le meilleur.

Harry ne put s'empêcher de sourire. Il ne répondit pas cependant, se contentant de continuer à scruter le ciel. Malefoy s'en vint voleter au même niveau qu'Harry.

- Tu crois que ta balafre te rend plus fort, Potter ? Tu te crois supérieur à cause de cette ridicule cicatrice… Mais quand leur capitaine ne sera plus là pour les mener ?… que crois-tu que feront tes amis, à part pleurer sur leur sort…

Harry éteignit la lumière au fond de ses yeux. Il serra imperceptiblement ses mains sur le manche de son balai.

- Tu parles trop, Malefoy…

Et il décrocha sur la droite pour fondre vers la tribune des professeurs.

Malefoy perdit quelques secondes à comprendre que le Vif venait de faire son apparition. Il força la vitesse de son balai. Il rattrapa le Gryffondor et la course contre le Vif d'Or commença.

Harry était bien. Les menaces de Malefoy n'avaient pas entamé son assurance. Il ne doutait pas qu'il pouvait atteindre la balle d'or avant son adversaire. Il sentait la présence de Malefoy parfois à sa droite, parfois à sa gauche, au même niveau que lui. L'autre lui rendait un sourire féroce.

- Ne crois pas m'avoir avec ta fameuse feinte, Potter… lisait-il dans les yeux du Serpentard.

Il n'était pas si bête. Ce serait bien plus amusant de le battre de la manière la plus plate qui soit.

Le Vif voletait. Il se jouait des deux attrapeurs. Harry avait promis à ses coéquipiers qu'il ne ferait pas durer le suspens, mais il pouvait quand même se payer un peu de bon temps… Malefoy collait à l'ourlet de sa robe de Quidditch. Il tendait la main vers le Vif de plus en plus souvent, tout en surveillant Harry. Il ne lui laissait aucune marge de manœuvre. Et cela commençait à déplaire au Phénix qui se trouvait privé de son duel personnel avec le Vif d'Or.

Harry poussa un peu la vitesse de son balai. Au maximum. Malefoy le suivit. Ils étaient tous deux presque couchés sur le manche de leur balai, côte à côte. Dans le public le silence s'était fait, et la voix d'Ernie ne déclamait plus le score que lorsqu'un but était marqué. Ils n'entendaient, chacun des deux adversaires, que le vent qui glaçait leurs oreilles. Malefoy passa devant Harry, de quelques centimètres. Ce dernier réduisit à peine sa vitesse. Malefoy se retourna, un sourire de triomphe sur ses lèvres gercées par le froid. Il se pencha d'avantage encore, le bras tendu dans un suprême effort. Il jetait néanmoins de fréquents coups d'œil sous lui au cas où cet imbécile aurait l'idée de lui refaire le même coup que la dernière fois. Mais Potter n'était plus dans son champ de vision. Il avait décroché. Il était le plus rapide, ce n'était plus qu'une question de minutes. La victoire ne pouvait lui échapper.

Harry entendit les Salamandres scander le nom de leur chef depuis les gradins. Malefoy ne se retournait plus sur lui. Alors, il mit en œuvre la deuxième phase de son plan. Il rétrograda encore légèrement et se plaça juste derrière Malefoy. Peu à peu, il reprit de la vitesse, jusqu'à venir toucher la paille du balai de Malefoy. Là, il accéléra brusquement, levant le manche pour passer au-dessus de son adversaire. Entraîné par l'aspiration et son accélération, il rafla le Vif alors que Malefoy croyait déjà le tenir. Ce dernier ne vit que du rouge et il ne se rendit compte que c'était la robe de Quidditch de Potter que lorsqu'il fut loin devant lui, brandissant le poing.

Le stade explosa. Les drapeaux rouges flottaient frénétiquement sur les tribunes. Et Ernie McMillan avait des sanglots émus dans la voix tandis qu'il annonçait le score et la victoire des Phénix.

Harry se posa, encore un peu ivre de vitesse et de joie. Il vit se précipiter vers lui ses coéquipiers, dans une fougueuse exultation. Il les félicita tous pour leur prestation. Et quand McGonagall arriva sur le terrain, la première parmi les professeurs, il crut qu'elle avait les larmes aux yeux.

- Potter ! dit-elle avec émotion, vous m'avez rappelé…

- Charlie Weasley, je sais… termina Harry à sa place. Je me suis souvenu de l'histoire qu'il nous a racontée à Noël dernier…

Minerva McGonagal soupira, bouleversée. Elle se tourna vers les Phénix et les remercia tous d'un sourire, ce qui était fort rare chez elle. Puis elle fixa son regard sur Ron. Le jeune homme déglutit, son enthousiasme déjà refroidi.

- Weasley ! fit-elle sévère. C'est à se demander pourquoi vous n'avez pas joué ainsi les années précédentes…

Puis elle ordonna à tout le monde d'entrer sans attendre davantage dans les vestiaires s'ils ne voulaient pas attraper du mal.

Lorsque les Salamandres entrèrent à leur tour dans les vestiaires, eux, qui fredonnaient Weasley est notre roi à leur sortie sur le terrain, se virent infliger une tonitruante version de La Faute à Potter…

Les supporters avaient envahis les vestiaires des Phénix et Harry avait du mal à les en déloger. Leur enthousiasme faisait plaisir à voir, tout en l'étonnant un peu.

- Mais ce n'est qu'un match sans importance… disait-il à tous ceux qui venaient lui serrer la main pour le féliciter.

- Jolie feinte à nouveau, Potter ! le complimenta Malone dans une grimace.

- C'est de Charlie Weasley… murmura Harry en rougissant.

- Jolie victoire, Potter, renchérit Sanders à son tour.

- Joli match…

Harry tourna la tête vers Ellen. Elle était devant lui et ses yeux brillaient, donnant à son sempiternel petit sourire sarcastique une dimension qu'Harry fut seul à mesurer. Il s'avança vers elle, dans un élan qui fit rire ses camarades. Il la souleva dans ses bras. Vaincre les Salamandres n'était rien, si elle n'était là pour partager la victoire.

- On a gagné ! s'exclama-t-il.

- Comme si je pouvais l'ignorer ! se moqua la jeune fille.

- Ça mérite un bisou, McGregor ! cria une voix que Harry crut reconnaître comme celle de Reggie Grayson.

- Oh ! oui ! Un bisou ! renchérit quelqu'un d'autre. – Colin Crivey, peut-être…

Un bisou ! Un bisou ! scanda la troupe des supporters survoltés. Ellen riait.

- Qu'est-ce que tu en dis, Harry ? demanda-t-elle. Un bisou, ce n'est pas la mer à boire…

Harry en convint. Il vérifia du coin de l'œil que Colin n'avait pas son appareil photos à la main et se pencha vers Ellen pour prendre un baiser rapide sur ses lèvres.

Un concert de sifflets et de cris plus ou moins appréciateurs s'éleva. Il remonta ses lunettes sur son nez et chassa les curieux des vestiaires.

- Laissez-nous nous changer tranquilles à présent… pria-t-il avec une fermeté destinée à cacher son embarras. On se retrouve dans la salle des Quatre Maisons pour fêter ça !

- Peuh ! s'exclama la voix de Seamus. Y a pas de quoi pavoiser ! Je suis sûr que je fais mieux que toi, Harry… !

- Il voulait parler du Quidditch, Finnigan !

- Non ? Tu crois, Grayson ?

Les supporters s'éloignèrent dans les rires et les commentaires, sous la poussée de Ron et des joueurs de l'équipe des Phénix. Harry disparut dans les douches. La griserie de la victoire, l'air furibond de Malefoy lui avait réchauffé le cœur un moment, mais il commençait à avoir froid sous sa tenue trempée et gelée par le vent. Il resta longtemps sous la douche très chaude qu'il fit couler sur ses épaules. Il entendait ses camarades se féliciter de ce match et de cette victoire. Il faillit leur crier qu'ils allaient attraper la grosse tête, mais il se mit à rire tout seul sous la pluie chaude qui tombait sur lui. Il revoyait le visage de Malefoy, crispé dans l'effort, aussi grimaçant qu'une gargouille. Ç'avait été si amusant de lui laisser croire qu'il pouvait se saisir du Vif. Il constata avec stupéfaction qu'il ne prenait jamais autant de plaisir à jouer que lorsque Malefoy était son adversaire. C'était extrêmement angoissant, certes, mais terriblement palpitant et passionnant et stimulant… Et il se demanda si la lutte contre les forces de Voldemort aurait la même saveur si Drago n'était pas là pour le pousser aux confins de ses limites.

Il sortit le dernier des douches et rejoignit son vestiaire pour récupérer sa tenue et son balai. Dans la pièce qu'il croyait vide, il trouva Ellen qui l'attendait. Elle vint vers lui et mit ses bras autour de son cou.

- Ils ont raison… murmura-t-elle. Une telle démonstration de ton talent vaut bien un baiser.

Et tandis qu'elle s'appliquait à lui montrer tout ce qu'elle pensait du match et de la prestation de l'attrapeur remplaçant, Harry se demandait encore si la lutte contre les forces du mal aurait aussi la même saveur si Ellen McGregor n'était pas là…

Il y eut le grincement de la porte qui s'ouvrait. Un flash qui lui parvint par-delà ses paupières fermées et un cri de victoire pas même étouffé.

- Colin ! hurla Harry.

Il fut à la porte juste pour voir –non pas Colin, mais Dennis Crivey qui fuyait hors des vestiaires. Ellen le retint en riant.

- Laisse-le donc ! Ce n'est pas si grave !

- Mais tu ne comprends pas qu'on va se retrouver en tête des photos du match avant ce soir ! grogna Harry.

- Qu'est-ce que ça peut faire ? rit encore Ellen. Tu as honte ?

Harry ne put empêcher ses joues de chauffer. Elle mit ses bras autour de sa taille.

- Ou bien crains-tu que McGonagall te colle une autre retenue pour t'afficher avec moi une fois de plus ?

- C'est ce qui risque d'arriver ! grommela Harry.

- Et tu trouves que le jeu n'en vaut pas la chandelle ? demanda la jeune fille, feignant un air vexé.

Harry fit mine de réfléchir.

- Hé ! Potter ! attention à ce que tu vas dire ! prévint Ellie.

Harry se mit à rire à son tour.

- Ce qui m'ennuie surtout, c'est que McGonagall n'aura certainement pas le même esprit d'équité que ne l'avait Rogue : elle est fichue de nous coller séparément…

Il prit les mains d'Ellen dans son dos, embrassa ses lèvres :

- Viens, allons quand même trouver les Crivey pour leur demander poliment de ne pas faire de commerce avec cette fichue photo…

- Tu crois qu'ils oseraient ? pouffa Ellen.

Harry haussa une épaule.

- Eux, peut-être pas… Mais je ne jurerais de rien si une telle photo tombait entre les mains de Ginny…

Un éclair malicieux passa dans les yeux d'Ellie.

- Voyons, Harry, tu refuserais de payer de ta personne pour renflouer notre trésor de guerre ?

Harry lui lança un regard de côté.

- Je crois que payer de ma personne est une expression dont tu ne mesures pas le sens, Ellen…

Il sembla qu'un froid de détraqueur s'abattait sur les jeunes gens. Harry récupéra son balai et le rangea dans son placard. Il ramassa sa tenue et l'enfonça dans le sac destiné aux elfes blanchisseurs. Le silence emplissait les vestiaires à présent. Harry boutonna son manteau et rejoignit Ellie dans le hall. Elle n'avait pas bougé, les bras ballants le long de son corps. Il posa sa main sur son épaule pour la faire avancer devant lui. Elle se retourna brusquement, le serra contre elle.

- Tu es un phénix ! dit-elle avec une ferveur qui étonna le jeune homme. Tu renais toujours de tes cendres.

Elle enfouit son visage dans le manteau d'Harry, serrant ses poings contre sa poitrine, se forçant à l'immobilité pour ne pas laisser voir les frissons d'angoisse qui la saisissaient soudain.

- Ellen… murmura Harry dans un soupir. Je ne suis pas un phénix… ni un chevalier… ni un capitaine… Je suis juste Harry. J'aimerais tant que vous en ayez conscience, vous tous… Surtout toi… Il n'y a pas si longtemps, tu me disais que tout ce qui t'importait c'était d'être avec moi.

- C'est toujours le cas ! répondit la voix étouffée d'Ellen contre lui.

Il l'obligea à relever la tête.

- Alors pourquoi pleures-tu ?

Il essuya une larme qui perlait au bord des cils de la jeune fille.

- Je suis là. On a une victoire à fêter. On va passer le reste de la journée et de la soirée ensemble… Que demander de plus ? A part un peu de neige pour te faire sourire ?

Elle sourit, en effet, dans un reniflement et un battement de paupières destiné à chasser les larmes qui embuaient son regard de bronze. Il prit son visage entre ses mains, l'embrassa doucement et lui demanda la formule des sortilèges de Coquettes.

- On va croire que nous nous sommes encore disputés si tu rentres dans cet état, murmura-t-il avant de passer ses doigts sur les yeux rougis d'Ellen.

Puis il sortit dans la nuit qui tombait déjà, son bras autour des épaules de la jeune fille. Ils s'arrêtèrent sur le seuil des vestiaires. Sur leurs joues et leurs lèvres, ils sentirent la douce brûlure des premiers flocons de neige. Ellen tendit la main, un sourire au fond des yeux.

- Tu vois, lui dit Harry en l'entraînant vers le château. Tu n'as plus aucune raison d'être triste ce soir…

Ils arrivèrent dans le grand hall pour confirmer la nouvelle aux Première Année surexcités : il neigeait. A gros flocons à présent, même. Harry secoua ses cheveux où s'accrochaient des cristaux blancs.

- Fermez cette porte ! s'écria Madame Pomfresh qui descendait le grand escalier à grands pas pressés. Le premier que je vois dehors par ce temps aura une double ration de Pimentine ! Vous voilà avertis !

Elle passa devant Harry et Ellen.

- Joli match, Potter… fit-elle. Vous passerez me voir à l'infirmerie avant le repas. Vous me semblez un peu pâle.

Elle s'arrêta, fit deux pas en arrière, vint scruter le regard d'Ellie.

- Et vous aussi, McGregor. Vous m'avez l'air un peu fiévreuse. Je crois qu'il est temps que nous ayons une conversation sur la manière dont s'échangent les microbes.

Ellie se mordit les lèvres alors que la guérisseuse reprenait son allure pressée vers la salle des professeurs.

- Qu'est-ce qu'elle a voulu dire ? demanda Ellie les sourcils froncés.

- Qu'on est désignés d'office pour fumer des oreilles… grommela Harry.

Ellen eut un sourire malicieux ;

- Tu sais, ça ne me dérangerait pas de me retrouver à l'infirmerie avec toi…

Harry lui répondit d'une grimace.

- Moi ce n'est pas l'infirmerie qui me gênerait, avoua-t-il. C'est la grippe qui irait avec…

Il prit la main d'Ellen et se dirigea vers la salle des Quatre Maisons où une ovation accueillit leur arrivée.

Lorsqu'ils sortirent de la Grande Salle, après le repas, pour se rendre à nouveau dans la Salle commune où ils devaient fêter la victoire des Phénix sur les Salamandres, Harry, Ron et Neville furent interpellés par Malone, qui arborait un visage hilare. Il arrivait du Hall et Harry sut que les photos des Crivey venaient d'être livrées… Ron et Neville se précipitèrent. Lui se contenta de les suivre, s'attendant exactement à ce qu'il vit devant le tableau du Quidditch. Un attroupement masquait le panneau consacré aux photos des deux reporters en herbe. On s'écarta pour le laisser passer, dans un rire à peine étouffé. Harry marcha sur le tableau et détacha la photo dont les Crivey avaient fait un agrandissement. Il chercha l'un des deux coupables des yeux.

- Si je revois cette photo sur le panneau ou en train de circuler, je te la fais manger, Dennis ! cria-t-il à la cantonade.

Il savait que le garçon n'était pas loin. D'ailleurs, sa voix lui parvint, depuis la droite derrière un groupe de filles de Deuxième Année.

- Faudrait d'abord que tu m'attrapes ! Et puis j'en ai d'autres ! Et Grayson m'a dit qu'il m'apprendrait le sortilège de Glue Perpétuelle si je voulais…

Reggie Grayson préféra battre en retraite.

- C'est ça, Reggie ! l'interpella Harry. Va donc voir dans les cachots si Ellie y est !

Il baissa les yeux vers la photo qu'il tenait entre ses mains. Ron d'un côté, Neville de l'autre, vinrent se pencher par-dessus son épaule.

- Waaaa ! fit Neville en pouffant devant le baiser sans fin qu'échangeaient Harry et Ellie McGregor. Je comprends pourquoi Dennis était si content de lui !

- Par Merlin ! ajouta Ron en prenant la photo des mains d'Harry. Je comprends, moi, pourquoi tu as l'air de bonne humeur quand tu reviens de tes rendez-vous avec McGregor !

Il fit un clin d'œil à Harry.

- Effet bièraubeurre garanti, hein, Harry ?

D'un geste vif, Harry reprit la photo d'entre les doigts de son ami.

- Bièraubeurre ? Tu plaisantes ? Effet Pur Feu © Alixe, tu veux dire ! Et pas du frelaté, celui-là ! Du vrai firewhisky écossais

Il mit la photo dans la poche de sa robe et sa main par-dessus.

- Quand les Crivey auront fini de se cacher, reprit-il, vous leur direz que je veux une autre photo comme celle-là.

- Pour Ellie ? se mit à rire Neville.

Harry sourit, un peu moqueur. Il avança la tête vers ses deux amis pour pouvoir baisser le ton :

- Non… Je suis certain que Dudley appréciera d'avoir une photo d'Ellen. Elle a fait grosse impression sur lui la dernière fois qu'ils se sont rencontrés…

Le soir même la photo réapparut sur le panneau de Quidditch, ce qui valut à Harry plusieurs commentaires mi railleurs mi caustiques de quelques uns de ses camarades et même de certains professeurs. Madame Pomfresh, qu'il croisa devant la salle des Quatre Maisons en conversation avec le professeur Sinistra et le professeur Londubat, déclara avec sévérité qu'il était sensé donner l'exemple et qu'il devrait s'en souvenir plus souvent à l'avenir. Ce à quoi le professeur Sinistra répondit que c'était exactement ce que faisait Potter : donner l'exemple. Et qu'on avait rarement vu les Maisons de Gryffondor et de Serpentard aussi proches l'une de l'autre. Le professeur Londubat félicita même Harry, pour le match bien sûr, et pour cette nouvelle feinte qui avait surpris tout le monde. Harry remercia et s'esquiva, alors que Madame Pomfresh reprochait à Algie Londubat d'encourager à la rébellion.

- Comme si c'était nécessaire avec un Potter… ! Vous verrez, Isidra ! Vous rirez moins dans une quinzaine d'années quand la nouvelle fournée de Potter débarquera. Et vous rirez d'autant moins si le sang des McGregor coule dans leurs veines également !

Harry fut heureux d'avoir déjà tourné le dos aux professeurs. Ils ne pouvaient remarquer sa brusque rougeur. Et il rentra la tête dans les épaules lorsque l'oncle de Neville ajouta d'une voix douce :

- Puissiez-vous avoir raison, Valérie… Moi, je l'espère de tout coeur.

Harry entra dans la salle des Quatre Maisons. On n'attendait que lui. On lui tendit une coupe de bièraubeurre qu'il leva avec ses camarades. Ils burent à la victoire.

- Et toi Harry, à quoi bois-tu ? demanda Ellen à voix basse.

- A Remus ? dit Ginny.

Harry secoua la tête.

- Pas ce soir.

Il leva son verre dans lequel il avait à peine trempé les lèvres.

- Ce soir je bois à Serpentard…

Ron faillit s'étouffer avec sa gorgée de bièraubeurre.

- Hein ? fit Neville en manquant renverser la sienne.

- Tu te sens bien ? demanda Ginny, interloquée.

- Parfaitement bien, répondit Harry avec détachement.

Il réitéra son geste et son toast.

- A Salazar Serpentard à qui nous devons d'être là ce soir… dans tous les sens du terme.

Il but dans le silence. Puis Hermione la première leva son verre pour répondre au toast d'Harry.

- Dans un sens, ce n'est pas tout à fait faux ce que tu dis là… réfléchit Neville.

- C'est même tout à fait vrai, admit Ginny.

Ron but une autre gorgée de bièraubeurre pour calmer l'irritation de sa gorge. Il haussa les épaules et approuva d'une mimique. Ellen McGregor se contenta de choquer sa coupe contre celle d'Harry.

- Hé Harry ! C'est toi qui as enlevé la nouvelle photo sur le tableau ?

Harry se tourna vers Colin Crivey qui venait de l'interpeller. Il secoua la tête.

- Non ! Ce soir, je m'amuse ! Ce n'est que demain que je tiendrais la promesse que j'ai faite à ton frère…

Colin interrogea Ellie du regard. Elle montra sa poche et dit :

- Pas moi non plus : une seule me suffit ! Après tout, j'ai l'original !

- C'est peut-être McGonagall qui l'a enlevée, estima Hannah Abbot. Je l'ai vue il y a un moment qui regardait le tableau avec insistance…

- Hahahahaha ! se mit à rire Grayson. Une autre retenue en perspective pour Potter…

- Si c'est elle, je le saurais, murmura Hermione. Je retrouverai une note à ce sujet sur mon bureau, chez les préfets… D'ailleurs, je ferais mieux d'aller y jeter un œil…

Elle se tourna vers Ron.

- Tu viens avec moi ?

Le jeune homme tendit sa coupe à Neville.

- hé ! Mais elle est à demi pleine ! se récria celui-ci alors qu'il manquait la renverser sur lui.

- T'inquiète pas pour lui, répondit Harry. Je pense que les petites bulles ne vont pas tarder à monter à sa tête.

Neville s'éloigna pour rejoindre Luna qui ramassait les bouchons de bièraubeurre. Ginny jugea qu'elle était de trop et disparut parmi leurs camarades. Harry et Ellie s'écartèrent pour parler plus tranquilles. Ils trouvèrent une place près de la cheminée, sur la banquette qu'on leur laissa obligeamment – du moins, Harry le crut-il. Il n'avait pas remarqué le regard noir qu'Ellie lança à Andy Archer pour le faire changer de place. Et comme la préfète en chef n'était pas là pour exiger de chacun une tenue exemplaire, Ellie s'apprêtait à se blottir dans les bras d'Harry lorsque celui-ci s'appuya sur son épaule dans un soupir. Ils restèrent un long moment silencieux. Elle jouait avec les cheveux d'Harry, les mèches sur son front, effleurant parfois la cicatrice. Il la laissait faire, un peu amorphe, comme enivré par le bruit et la fatigue de la journée. Par intermittences, il revoyait des moments du match. Ou bien il revivait sa conversation avec Ellie dans les vestiaires. Ou encore il repensait à sa visite aux membres de l'équipe à l'infirmerie. Ils avaient déjà appris la victoire. La joie autant que la fièvre faisaient briller leurs yeux. Il leur avait raconté les moments les plus intéressants du match, ainsi que la poursuite du vif, tandis que ses oreilles fumaient autant que les leurs. Cela n'avait aucune importance. Il n'y avait que le Quidditch qui comptait, et la déconfiture de Malefoy.

La photo dans les vestiaires avait déjà fait le tour de l'infirmerie. Harry se demandait combien les Crivey en avaient tiré. Il sortit la photo de sa poche.

- Elle n'est pas mal réussie, en fin de compte… commenta-t-il après une minute.

- La meilleure qu'ils aient faite, ces deux maniaques de l'objectif… acquiesça Ellie. Ainsi, nous sommes condamnés à nous embrasser à l'infini… Que cela ne te dispense pas de le faire pour de vrai, cependant…

Harry ferma les yeux derrière les verres de ses lunettes. Il songea que dans le laboratoire, ils seraient tout aussi bien installés, loin du bruit et des présences de leurs camarades. Mais il n'avait pas envie de bouger. Il sentait la chaleur du feu dans la cheminée sur lui et une douce torpeur s'emparait de lui. Les doigts d'Ellen dans ses cheveux et sa joue sur son front le gardaient éveillé, comme un contact avec la réalité. Il se sentait glisser toutefois dans l'assoupissement et il n'avait ni la force ni le désir d'y résister. Il laissa sa tête rouler de l'épaule d'Ellen dans le creux de son cou. Le chaud parfum de sa peau l'étourdit un peu plus. Elle lui demanda s'il voulait quitter la salle commune et pour toute réponse il se blottit davantage contre son cœur qui battait doucement sous l'insigne des préfets et le badge des Phénix qu'il sentait sur sa joue.

Les bruits s'éloignaient. Il ne restait de cette journée que la joie de voler et l'étreinte des bras d'Ellen sur son cou. Soudain, l'un des badges se mit à vibrer et l'alarme, discrète mais directement dans le conduit de son oreille le fit sursauter.

- Oups ! fit Ellen. C'est notre ami Larry… Allons dans un endroit plus tranquille…

Harry grommela que Larry l'avait sûrement fait exprès. Qu'il savait qu'elle était en train de fêter la victoire des Phénix avec lui, et que cela l'amusait de les déranger.

- Il veut peut-être te féliciter pour ton match, se moqua Ellen à voix basse. Allez viens ! Dépêche-toi.

Elle riait de ses grimaces tout en le tirant par le bras pour l'obliger à se lever.

Une fois au labo, Ellie sortit son parchemin et appela Théodore Nott.

- Désolé si je dérange… dit le Serpentard juste après les phrases codées réglementaires. Mais je n'ai plus le temps de faire la conversation. Réunion au sommet dans quelques minutes. Aie entrevu un nom aujourd'hui. J'essaie d'en savoir plus et je te…

La phrase s'interrompit brusquement. Ils attendirent quelques minutes. Ellie n'osait essayer de renouer le contact. Harry alla chercher la Carte du Maraudeur et l'ouvrit précipitamment. Wilford se tenait près de Nott, dans la salle commune des Serpentard. Les deux étiquettes s'éloignèrent ensemble, vers les escaliers des dortoirs.

- Il a rompu le contact, annonça Ellie.

- On est venu le chercher, je suppose, murmura Harry.

Il s'en voulait à présent de la mauvaise volonté dont il avait fait preuve quelques instants auparavant. Il leur avait fait perdre de précieuses minutes. Sans le retard qu'il leur avait fait prendre, ils auraient à présent le nom du correspondant de Malefoy… et… il était encore temps de l'avoir et de rattraper sa mauvaise humeur. Après tout, il devait réparer son erreur. Un nouveau coup d'œil sur la carte. Malefoy attendait seul dans sa chambre. Une réunion au sommet, avait dit Nott. Une réunion privée, plutôt. Ellen se mordit les lèvres. Elle fronçait les sourcils, inquiète.

- Tu crois qu'il se doute de quelque chose ? chuchota Harry.

- Je ne sais pas… mais si nous perdons Nott, nous perdons toutes chances de prendre Malefoy par surprise. Je n'aime vraiment pas quand nous sommes interrompus ainsi… j'ai toujours l'impression qu'il va arriver quelque chose de terrible…

Harry se redressa vivement.

- Bien… fit-il d'une voix assurée. Nous avons un moyen de savoir ce qui se passe.

Les yeux d'Ellen s'agrandirent soudain.

- Non ! souffla-t-elle. Tu ne vas pas…

- Il n'y a aucun risque, assura Harry.

Il s'installait déjà sur la banquette contre le mur. Il ôta ses lunettes et les posa sur la table à côté de sa baguette magique. Il s'allongea. Ellen essayait de le dissuader de se mettre en transe.

- Et s'il arrive quelque chose ? Je ne saurais pas quoi faire.

- Il n'arrivera rien, trancha Harry. Et tu n'as rien d'autre à faire que d'être là pour empêcher qu'on vienne me réveiller brutalement.

Il ferma les yeux. Il entendit, puis sentit, Ellen près de lui. Il la vit, penchée au-dessus de son corps, soucieuse et agitée. Il sortit dans les couloirs presque à regrets. Ce n'était pas de gaîté de cœur qu'il se rendait dans les cachots de Serpentard. Il se disait qu'il volait au secours de Nott, mais cette pensée ne trouvait aucun écho dans son esprit.

De la salle commune des Serpentard, il glissa vers les escaliers qui menaient aux dortoirs des garçons. En ces lieux inconnus de lui, il cherchait la chambre des Septième Année. Il fut dans le cachot aux lits aux rideaux verts avant même de s'en apercevoir. Et il mit un moment à apaiser son appréhension. Il avait besoin de tout son calme pour laisser parvenir à son esprit ce qu'il voyait, entendait et ressentait.

Malefoy était nonchalamment assis sur son lit. Nott s'appuyait au baldaquin du sien, impassible comme à son habitude. Wilford, lui, avait du mal à ne pas montrer son excitation.

- Tu travailles trop, Ted… disait Malefoy avec ce ton supérieur qui lui était à nouveau coutumier depuis quelques jours. Le travail et l'étude, c'est bon pour ceux qui ont des années de pratique à rattraper… nous, nous n'avons pas besoin de nous acharner à l'étude. Nos pouvoirs sont innés…

- C'est assez, Drago ! le coupa sèchement Nott. Tu n'es pas devant ces imbéciles que tu mènes d'habitude ! Epargne-moi cette rengaine ridicule. Viens-en au fait !

Malefoy se redressa, comme piqué au vif.

- Tu as raison… dit-il cependant. Ne perdons pas de temps en considérations inutiles.

Il se leva et agita un parchemin sous le nez de ses camarades.

- Comme je vous le disais à midi… voici les dernières nouvelles du Maître.

Les yeux de Wilford brillèrent. Malefoy sourit à peine. Nott se redressa à son tour, imperceptiblement.

- Voici ses ordres, veux-tu dire… corrigea-t-il sans laisser voir son intérêt pour le parchemin.

Harry s'approcha de la feuille que Malefoy agitait toujours devant lui. Mais elle était pliée en deux et il ne pouvait apercevoir la moindre trace d'encre ni d'écriture. Drago ne daigna pas répondre à son camarade, il continua sur le même ton hautain :

- Je vous ai fait venir, mes amis, parce que vous êtes les plus brillants des fidèles de notre Maître…

Nott laissa échapper un soupir agacé devant l'emphase de Malefoy. Ce dernier lui adressa un sourire tranchant :

- A ce propos, je lui ai appris que tu nous avais enfin rejoint, Théodore, et s'est réjoui de cette nouvelle. Il espère que tu sauras être aussi bon serviteur que l'a été ton père…

Drago ne vit pas les poings de son camarade se serrer sous les manches de sa robe. Harry, lui, sentit parfaitement la vague de désarroi qui saisit le Serpentard durant quelques secondes. Il ne put qu'admirer la maîtrise de Nott lorsqu'il répondit à Malefoy d'une voix à peine altérée :

- J'espère aussi me montrer digne de mon père…

- Nous avons tous l'ambition de surpasser notre père, n'est-ce pas… continua Drago sans se soucier du regard assombri de son camarade. Et nous y parviendrons, tous les deux ensemble…

Il vint poser sa main sur l'épaule de Nott qui se raidit. Harry sentait la lutte au fond du jeune homme pour ne pas rejeter vivement ce témoignage de soutien. Il n'arrivait pas à déterminer ce qui répugnait le plus Théodore. La condescendance manifeste dont faisait preuve Malefoy à son égard ; son incapacité à comprendre l'aversion qu'il inspirait au fils de l'ami de son père ; ou bien encore l'étroitesse d'esprit de Drago, cet incroyable gâchis de ses potentiels intellectuels et magiques… Nott dégagea enfin la main de Malefoy d'un mouvement d'épaule que Drago prit pour de la pudeur.

- Que veux-tu que nous fassions ? demanda Wilford pour rappeler sa présence à son chef.

Malefoy se retourna vers lui.

- Moi ? Non, Benedict… Ce n'est pas moi qui veux… C'est le Maître des Ténèbres qui exige que nous nous occupions un peu de Potter…

Le sourire de Wilford s'élargit à l'énoncé de ce nom. Celui de Malefoy lui répondit, tout aussi cruel.

- Il a changé d'avis ?

La voix froide de Nott interpella les deux jeune gens.

- Tu avais dit que nous ne devions pas toucher à Potter l'année dernière. Que… le Maître tenait à l'avoir entre ses mains sain et sauf pour se charger de lui en personne… Alors je te demande : a-t-il changé d'avis ? Qu'avons-nous le droit de faire ou de ne pas faire ?

- Je me charge de Potter, Drago… répondit Wilford, un coup d'œil mauvais sur Nott.

- Non ! trancha Drago. Si quelqu'un ici doit se charger de Potter, ce sera moi…

Il leva la main pour faire taire les protestations.

- Mais… Non ! personne ne se chargera de Potter… Pas dans le sens où tu l'entends, Benedict… Le maître tient toujours à l'avoir vivant… Par contre, il veut que nous trouvions le moyen de l'affaiblir, de lui ôter tout moyen de résistance ou d'assistance quand viendra le moment où le Seigneur des Ténèbres le tiendra entre ses mains. Il veut en finir très vite avec lui et il nous charge d'amoindrir ses défenses.

Wilford grommela, dépité :

- On ne peut pas l'envoyer à l'infirmerie alors ?

- On en sort, de l'infirmerie ! répliqua Malefoy durement. Non… le seul moyen d'abattre Potter durablement…

Harry et Nott suivirent des yeux la main de Drago qui glissait lentement vers la poche de sa robe. A nouveau, Harry sentait la pièce et les esprits de ses condisciples lui échapper. Il se concentra sur la main blanche de Drago qui ressortait de sa poche.

- Le seul moyen d'abattre Potter durablement, répéta-t-il sur un ton sardonique, c'est de le frapper au cœur.

Et il lança à Théodore Nott, une photo que le jeune homme attrapa au vol. Wilford se précipita pour se saisir de la photo. Il se mit à rire, tandis que Théodore, s'efforçait de conserver un visage impassible. La fougue de Wilford le dispensa de parler.

- McGregor ! s'écria le Sixième Année. Laisse-la moi, Drago ! S'il te plait…

- Non ! laissa tomber Malefoy en fixant le regard noir de Nott.

Il s'avança vers BJ Wilford et lui prit la photo des mains. Il la contempla un moment, un sourire ironique aux lèvres.

- Qu'est-ce que tu penses de cela, Ted… ? Ce type est raide dingue de cette raclure de McGregor. C'en est indécent…

Nott ne parlait toujours pas. Drago s'approcha de lui, et son visage prit un air compatissant.

- Tu sais, Teddy, tu n'as aucun regret à avoir… C'est une idiote… Préférer ce Potter, destiné à la mort aussi sûrement qu'un cochon de lait, à un gars comme toi, c'est de la stupidité profonde… davantage encore que de s'élever contre le Maître… A ta place, je n'aurais qu'une envie : me venger de cette traîtresse à son sang…

Le cœur d'Harry lui faisait mal à se serrer ainsi. Un étau enserrait son esprit et il ne restait dans les cachots qu'au prix d'un effort douloureux. Cependant, Nott se détendait peu à peu.

- Pourquoi moi ? demanda-t-il avec une certaine hauteur. Et pourquoi voudrais-je me venger ?

- Tss ! Tss ! Tss ! Teddy ! fit Malefoy avec un sourire entendu. Nous sommes entre nous… Et tout le monde sait bien que tu aurais voulu être à la place de Potter sur cette photo…

Il mit l'image sous le nez de Nott qui ne baissa pas les yeux dessus. Wilford se mit à ricaner. Harry n'avait aucun besoin de la voir pour savoir qu'il s'agissait du cliché qui quelques heures plus tôt se trouvait encore sur le panneau d'affichage du Quidditch.

- C'est une rumeur, en effet, admit Nott parfaitement posé cette fois. Et tu sais bien ce que valent les rumeurs… Mais si je pose la question, Drago, c'est que je m'interroge sur la pertinence d'une action contre McGregor…

- Oserais-tu discuter les ordres du maître, Ted ? Sais-tu qu'il exige de ses fidèles une action qui prouve leur allégeance sans conteste ?

- Est-ce lui qui demande l'élimination de McGregor ?

- Que ce soit lui ou moi, c'est la même chose ! s'énerva légèrement Malefoy. C'est par ma bouche qu'il parle ! Il veut que nous affaiblissions Potter, et il sait comme moi, que le seul mal qui touche Potter c'est celui qui frappe ceux qu'il aime… il est beaucoup trop sentimental… Le Maître méprise les sentiments, Ted… Cela rend vulnérable. Et il n'a que faire de serviteurs au cœur tendre.

- Laisse-la moi, Drago ! insista Wilford. Moi, je n'aurais aucune pitié pour elle…

- Toi ! s'écria Malefoy avec dédain. Tu avais l'occasion de lui faire plus de mal que quiconque avec ton sortilège de Desquamation et tu l'as ratée en beauté, Bénédict ! Et puis on saurait tout de suite d'où vient le coup… Non, pas toi… Lui ! Le maître et moi saurons qu'il nous est fidèle…

- Bien ! coupa Nott, insensiblement pâli. Et crois-tu que s'il arrivait quoi que ce soit à McGregor personne ne se poserait de question ? Sans compter qu'elle est sous étroite surveillance… Il est pratiquement impossible de s'approcher d'elle sans déclencher une bonne dizaine de sonnettes d'alarme…

Malefoy rangea la photo dans sa poche d'un air désinvolte.

- Mais c'est aussi pour cela que je veux que ce soit toi qui t'occupes de ça, Ted. Tu vas réfléchir à un joli petit accident qui arriverait à cette chère Ellie McGregor, notre Préfète bien-aimée… sans que personne de chez nous puisse être inquiété… je suis certain que ton génial cerveau de Serpentard va nous trouver cela dans les meilleurs délais… Ou le maître et moi pourrions nous demander si les rumeurs n'avaient pas un fond de vérité et si tu n'es pas aussi sentimental que ce pauvre débile de Potter… Fais taire les rumeurs, Théodore! Et prouve au maître qui ne te connaît pas comme moi que tu es la meilleure des recrues que je lui ai amenées. Il exige de moi une preuve de ta bonne foi. Donnons-la-lui ensemble.

Nott hocha la tête.

- Je vais y réfléchir… dit-il.

- Tu vas réfléchir ? fit mine d'avoir mal entendu Malefoy.

- A un plan infaillible, ajouta Nott avec un sourire froid.

Malefoy fit un signe de tête qui voulait dire qu'il préférait cela et se tourna vers Wilford, dépité.

- Et moi, Drago ? que dois-je faire pour prouver ma bonne foi ?

- Toi ? répéta Drago sur un ton plus conciliant. Mais tu as déjà prouvé ta bonne foi à plusieurs reprises…

- C'est pour cela que tu m'écartes de cette mission de confiance, constata le jeune homme avec amertume.

- Au contraire, Benedict !

Drago s'adressait à lui avec bonhomie à présent. Il posa ses deux mains sur les épaules de BJ Wilford. Nott détourna la tête, écoeuré par tant de bienveillance soudaine.

- Bien au contraire, même… continua Malefoy. Potter a tout plein d'amis auxquels il tient comme à la prunelle de ses yeux… Ils sont à toi, Benedict… Rien qu'à toi… fais-en bon usage…

- La préfète en chef aussi ? demanda Wilford éperdu de reconnaissance.

- C'est un gros morceau, BJ, tempéra Malefoy… Laisse-la tranquille pour le moment… Tu auras besoin d'aide pour la faire tomber… Nous verrons plus tard… Tu as de quoi t'occuper avec les autres… Tu as carte blanche… Amuse-toi… Et ne te fais pas prendre, surtout…

Wilford sourit. Drago l'accompagna jusqu'à la porte, ébouriffa les boucles blondes du jeune homme comme à un jeune enfant à qui on vient d'offrir un jouet depuis longtemps convoité et le mit dehors. Il referma la porte et se tourna vers Nott. Il ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche.

- Qu'est-ce qui t'a pris de me tenir tête devant lui ?

- Veux-tu réellement faire fermer Poudlard ? répliqua Nott sans se démonter.

Malefoy eut un sourire malveillant.

- C'est une éventualité qui m'a traversé l'esprit en effet… murmura-t-il sur un ton ironique. Qu'en dis-tu, Teddy ? Nous serions libres de rejoindre les troupes du Maître ainsi… Et mettre Potter à la rue ne te plairait-il pas ? Il n'aurait où se cacher, et le Maître nous en serait vraiment reconnaissant…

- Crois-tu ? fit Nott qui visiblement ne partageait pas l'enthousiasme de son ami face à une telle alternative. Dumbledore trouverait encore où le cacher, Drago… Et je ne crois pas qu'il soit de… notre intérêt de quitter Poudlard. Ici, nous sommes ceux qui ordonnons… Nous sommes les meneurs… Dehors, nous ne serions que des serviteurs… Tiens-tu vraiment à renoncer à tes prérogatives, Drago, avant la victoire ?

Un léger sourire passa sur la bouche de Malefoy tordue en une moue méprisante.

- Tu n'as pas d'ambition, Théodore… laissa-t-il tomber. Tu n'as qu'une vue très courte des évènements… Une fois que nous aurons montré ce que nous sommes capables de faire ici, nous serions libres de faire notre chemin parmi les mangemorts. Le Seigneur des Ténèbres a besoin de sang neuf. Les anciens fidèles sont tous hors course, d'une manière ou d'une autre. Et ceux qui restent sont affaiblis par des années d'enfermement à Azkaban… Je le sais. Je les ai vus lorsque je suis sorti d'ici pour me rendre aux obsèques de mon père. Les arrestations de l'été dernier ont fait des coupes claires parmi les troupes du Maître et nos camarades qui sont sortis de Poudlard l'an dernier ne sont ni assez nombreux, ni assez aguerris pour faire de bonnes recrues… Nous leur amènerions tous nos camarades de Serpentard… Toi et moi, Ted. Nous rendrions leur baguette à ceux à qui on l'a volée. Ils ne pourront que la mettre au service du Maître… Toi et moi, Ted, nous sommes des chefs… Nous le resterons naturellement dehors. Nous aurons fait nos preuves, dans tous les sens du terme. Le maître nous confiera ses recrues, nous les formerons. Nous les mènerons à la bataille et à la victoire… Toi et moi, nous serons assis à la droite du Maître… Comme ton père et le mien l'étaient avant nous…. Et nous, nous verrons l'avènement du règne des Vrais Sorciers.

Théodore Nott et Drago Malefoy se faisaient face. Les yeux de Malefoy flamboyaient de passion. Il s'enivrait de ses propres paroles. Nott ne réagissait toujours pas. L'ardeur de Malefoy retomba.

- Mais bien sûr, si veux renoncer à cela – et à bien plus encore – pour cette ordure de McGregor…

- Tu te trompes, Drago, répondit doucement Nott. J'ai bien plus d'ambition que tu ne le crois. Il détacha son regard de celui de Malefoy et reprit, sur un ton sensiblement plus mondain.

- Je voulais juste m'assurer que tu avais longuement réfléchi aux conséquences de ce que tu me demandes. Il serait dommage que notre avenir soit pendu à une décision prise par dépit après la défaite de ton équipe contre les Phénix.

Drago sursauta, malgré lui. Il leva la lettre qu'il avait agitée sous le nez de ses camardes lors que leur arrivée jusque sous les yeux de Nott.

- Ce sont les ordres du Maître, Ted… aboya-t-il avec aigreur. Il veut une preuve de ta loyauté ! Et il veut que Potter souffre ! Autant joindre l'utile à l'agréable, n'est-ce pas. Si cela ne tenait qu'à moi, je me chargerai moi-même de McGregor, crois-moi. Et je le ferais avec un plaisir dont tu n'as aucune idée.

Nott détourna les yeux du parchemin.

- Mais je te crois, Drago, dit-il froidement. Je sais bien que tu es incapable de prendre une initiative qui déplairait au Seigneur des Ténèbres…

A nouveau, Drago le prit de haut.

- Je te ferais remarquer que de nous deux, c'est moi qui porte la marque… Et c'est moi qui donne les ordres…

- C'est juste… l'interrompit Théodore en se dirigeant vers la porte de la chambre. Je te suis donc, Drago. Où que tu me mènes… Je te ferais savoir quand j'aurais trouvé le moyen de mettre McGregor hors jeu…

- Le plus tôt sera le mieux, Ted… Nos amis ont besoin d'une victoire sous peu… l'assurance de la victoire finale ne leur suffit plus.

Nott se retourna sur le pas de la porte, un sourire narquois aux lèvres :

- Ce sont tous des ingrats, décréta-t-il avant de refermer la porte sur lui.

Il la rouvrit aussitôt et rappela son camarade :

- Une dernière chose, Drago… Ne m'appelle plus jamais Ted. Jamais.

Il referma la porte doucement et Harry put sentir la crainte qui émanait de Malefoy à cet instant précis. Puis le jeune homme se dirigea vers la cheminée qui flambait et jeta dans le feu la photo d'Harry et Ellie ainsi que la lettre qu'il avait montrée à Nott. Enfin, il retourna à son lit. Il s'allongea dessus et remonta sa manche gauche. Il massa son poignet, un sourire étrange aux lèvres.

- Nous verrons lequel de nous deux ils suivront quand viendra l'heure… Ce ne sont que des moutons bêlants qu'on mène par le bout du nez. Et ils suivront celui qui pourra prouver sa légitimité.

Il frotta de plus belle l'emplacement de la marque des Ténèbres. Et Harry comprit que si Drago Malefoy craignait Théodore Nott, ce n'était pas parce qu'il le soupçonnait de pouvoir le trahir, ainsi qu'il l'avait cru un instant, mais parce qu'il le soupçonnait de vouloir le supplanter à la tête des Salamandres… Et Harry se dit que ce n'était pas, somme toute, une idée aussi absurde que cela.

Il se laissa aspirer loin de la chambre des Septième Année de Serpentard. Un peu trop vite peut-être. Mais il ne résista pas au tourbillon qui le transporta vers la salle sur demande. Il se força à garder les yeux fermés alors qu'il revenait à lui sur la banquette du laboratoire. Il s'attendait au vertige qui le prit, même s'il fut surpris par sa violence. Il se sentait près de perdre conscience, de la même manière qu'il l'avait fait quand il était brusquement sorti de l'esprit de Maugrey Fol-Œil l'été précédent. Il ressentait la même nausée diffuse et la même froidure le faisait frissonner.

Harry ouvrit les yeux sur le visage un peu flou d'Ellen. Le soupir de soulagement qu'elle poussa, quand il lui sourit, lui fit chaud au cœur. Et au même moment, il se souvint de la conversation à laquelle il venait d'assister. Il la pressa contre lui, comme elle se penchait pour le serrer contre elle.

- Tout va bien ? demanda-t-elle. Tu étais si bizarre…

Harry s'assit lentement. Il ne répondit pas. Il tendit la main vers ses lunettes et les mit sur son nez. Le Cavalier Noir avait repris du service. Nott était en fâcheuse posture. Et ses propres amis avaient du souci à se faire… de quoi faire tourner la tête en effet.

Ellen s'assit à côté de lui.

- Qu'est-ce qui se passe, Harry ? s'inquiéta-t-elle. Est-ce que Nott est en danger ? Malefoy se doute-t-il de quelque chose ?

Harry secoua la tête.

- Non, Malefoy ne se doute de rien… Du moins, rien ne le laisse croire. Par contre…

Il frotta son front dans une grimace.

- Il t'a rappelée ? demanda-t-il.

Ellie fit signe que non. Il soupira :

- Je suppose que tu préfèreras l'apprendre de moi…

Elle s'assit à côté de lui, inquiète de ses dernières paroles. Il prit ses mains dans les siennes.

- Malefoy a chargé Nott de s'en prendre à toi… pour m'atteindre moi.

Ellie fronça les sourcils.

- Comment ?

Harry lui répéta les paroles qu'il avait entendues. Ellen crispa ses doigts sur les mains d'Harry. Elle s'efforça au calme.

- Mais puisque nous sommes avertis… Nous pourrons prendre les dispositions qui s'imposent. Nous ferons surveiller Wilford…

- Ce n'est pas tellement Wilford qui m'inquiète… murmura Harry.

Il leva les yeux vers Ellen :

- Voldemort veut une preuve de la loyauté de Théodore Nott… Il se pourrait que nous aussi nous testions bientôt les véritables intentions de Larry…

Ellie se mordit les lèvres pour les empêcher de trembler.

- Tu me laisseras veiller sur toi, cette fois ? pria Harry.

Elle essaya de sourire.

- Ce ne sera peut-être pas la peine… dit-elle d'une voix peu sûre.

- Si Nott ne fait rien contre toi… il est grillé auprès de Malefoy…

- Il a toujours empêché Malefoy de me faire du mal… affirma Ellen.

- Mais il ne s'agit pas de Malefoy, cette fois ! s'énerva Harry. Entre sa propre sécurité et la tienne… que crois-tu qu'il va choisir ?

- Je ne sais pas… avoua Ellie.

- Tu vas redoubler de prudence, l'enjoignit Harry. Et tu vas commencer par rentrer dans tes quartiers avec les autres et rester à l'abri de ses sortilèges. Je préviens Hermione et Ron dès ce soir. Et Ginny aussi. Eux aussi sont concernés.

- Tu ne vas pas avertir Dumbledore ? demanda Ellen.

- Pas encore, réfléchit Harry. Attendons d'avoir - ou pas - des nouvelles de Nott… Si nous prenions des mesures trop visibles avant qu'il nous ait parlé… Il ne nous ferait plus confiance… Il ne te ferait plus confiance…

Il échangea un regard sérieux avec son amie.

- Je me trompais Ellen… dit-il amèrement. Je n'avais pas tenu compte que je n'étais pas le seul à payer de sa personne dans cette fichue guerre…

Il lui ouvrit les bras. Elle se blottit contre lui, les bras autour de son cou, l'embrassa doucement d'abord puis de plus en plus ardemment

- Nous ne sommes pas encore battus, Harry ! affirma-t-elle entre deux baisers. Pas tant qu'il nous restera un souffle de vie à l'un ou à l'autre… Et tu dois me promettre une chose… La seule que j'exigerais de toi, jamais…

Elle mit ses doigts sur la bouche du jeune homme pour l'empêcher de parler.

- Tu dois me promettre que s'il m'arrivait quoi que ce soit… tu continueras à te battre. Parce que, moi, c'est ce que je ferais si le contraire arrivait…

Elle se leva, ramassa le parchemin sur la table, le crayon, la photo d'elle et Harry dans les vestiaires, mit le tout dans ses poches. Puis elle revint vers Harry, caressa son visage, embrassa ses lèvres une dernière fois.

- Je suis sûre que tout ceci nous semble bien plus dramatique que cela ne l'est en réalité, lui sourit-elle. Tu es fatigué, il fait nuit, les ombres nous paraissent plus grandes et plus inquiétantes… Demain, nous nous rendrons compte qu'il en va ainsi qu'il en est toujours allé… Demain, la neige aura recouvert le monde de son manteau immaculé et il nous paraîtra bien plus clair et lumineux qu'il ne l'a jamais été…

Elle s'avança vers la porte, jeta un regard vers le placard où était rangé la cape d'invisibilité et se retourna vers Harry.

- Dis à Hermione de garder son parchemin à portée de plume… On ne sait jamais… Nott pourrait me contacter dans la soirée…

Harry hocha la tête. Il ne lui fit pas part de ses doutes. Il se contenta de lui sourire.

- A demain… murmura-t-il.

A peine la porte refermée, il laissa retomber sa tête dans ses mains. Il s'était cru plus fort que la prophétie. Et voilà qu'il se faisait rattraper par son destin. Non. Il avait toujours su qu'un tel moment arriverait. Il avait simplement voulu l'oublier. Il s'était laissé persuader par l'optimisme d'Ellen. Et tout ce qu'il redoutait allait arriver.


lyla : Je pense que tu es super douée pour écrire et que tu devrais continuer au delà de cette fic... La suite ou autre chose ? Si c'est la suite, non, merci…
As tu lu le tome 6? si tu savais comme ca m'enerve d'avoir qu'une année d'anglais derrière moi! Hahahahha ! Non je n'ai pas lu le T6. j'avoue que je suis un peu paresseuse. Je ne dis pas que je ne le ferais pas un jour (je veux dire relire la série en VO) mais pour l'instant je préfère continuer en français. Il faudrait que je me remette en tête tous les noms et expressions… et bof ! là, ça me branche pas… J'attendrais donc jusqu'en octobre. Ca m'arrange. Je n'aurais pas résisté à lire le T6 en français je me connais… Ca me laisse un peu de temps pour terminer la fic. Je n'aimerais pas être influencer par quoi que ce soit… dans un sens ou dans un autre.

Lyane : Un bon chapitre, comme d'habitude, avec pleins d'informations qu'il va falloir décoder, maintenant... Il en faut de temps en temps, pour faire avancer le schmilblic…
Au fait, tu sais que j'ai des amis qui te lise, et qui se sont demander où était apssé Ellie McGregor dans le tome6? MDR ! Elle a vraiment marqué les esprits cette brave écossaise !

craow42 : Ah ce Ron! J'adore se qur tu l'a fait devenir! un grand raleur et pourtant parfois phylosophe! Reste a savoir s'il arrivera a s'y tenir... Heu… c'est de Ron dont on parle là…
SE chapitre amene des nouvelles de tout se que je voulais a peu près a savoir le club de duel (qu'on avait presque oublié), des nouvelles d'anthony aussi, du quiditch (c'est quand que Harry rejou dit ?je veux le voir joué moi) et puis malfoy meme si j'attend encore d'en savoir plus a se sujet la! Voilà ! Tu es contente là… ta curiosité est satisfaite ?

Maugreyfiliae : je crois même que je préfère ta version à celle de JKR... Le tome 6 est bien, mais je crois que tout le monde avait trop compté dessus... c'est ce que je disais dans mes Rar du chapitre précédent. Quand on attend trop, on est quasiment toujours déçu… C'est pour ça que je n'attends pas le T6 en français avec impatience, moi… non non… je me raisonne… Comme le disait Alixe précédemment, c'est fou ce qu'on devient sage après 30 ans…
Et ce pauvre Dudley qui est jaloux de Harry à cause d'Ellen... Est-ce simplement parce qu'elle est la copine de Harry et représente au yeux de son cousin un "symbole" de sa supérriorité? Oui sans doute aussi… mais de toutes façons il est jaloux d'Harry sans aucune raison particulière alors…