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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Chapitre 167
Mesures d'urgence
- Il faut prévenir Dumbledore !
Hermione était très pâle. Ron ne desserrait pas les dents. Ginny se rongeait les ongles.
- On garde notre calme, bredouilla Neville. On se tient sur nos gardes, comme d'habitude. On attend que Nott nous contacte… Et puisque c'est lui qui est chargé de s'occuper d'Ellie, c'est moins grave…
- Mais tu ne comprends pas que tout le problème est là… s'énerva Harry.
…
Il s'agita sur la banquette près de la fenêtre. Il n'y avait presque personne dans la salle commune de Gryffondor et Hermione avait discrètement lancé un sortilège de silence autour d'eux. On aurait pu croire qu'ils commentaient encore vivement le match de l'après midi si leurs visages n'eussent été si graves.
- On se calme… répétait Neville avec fébrilité.
Ginny se rongeait les ongles de plus belle.
- Neville a raison, dit soudain Ron, livide. On ne peut rien faire tant que Nott n'a pas contacté McGregor. Qu'il soit avec nous ou qu'il fasse semblant, je ne crois pas qu'il apprécierait de se voir couper l'herbe sous les pieds. Il faut faire très attention, et ne pas lui laisser croire que nous savons quoi que ce soit…
- Il suffit que tu tiennes ta langue… grogna Ginny.
Hermione lui donna un coup de coude et un coup d'œil sévère.
- Ron n'est pour rien dans cette situation, Ginny ! On attend donc… Mais, si vers le milieu de la semaine nous n'avons aucune nouvelle de Nott, il faudra prendre les devants… C'est trop grave…
Elle tourna les yeux vers Ron :
- Ce n'est pas pour moi que je m'inquiète, continua-t-elle. Puisque Harry nous a dit que Malefoy comptait m'épargner pour le moment…
- Oui, mais pourquoi ? demanda Neville, le front plissé.
- Parce qu'il sait que je suis trop bien protégée… il compte sur Wilford pour faire le vide autour de moi, et ensuite, il s'en prendra à moi…
- Ou bien parce qu'il aura besoin de toi à un moment donné… calcula Ron. N'oubliez pas Goldstein. Malefoy a sans doute besoin d'une préfète en chef à sa place pour mener ses plans à bien…
Ginny frissonna.
- Alors c'est parfait… murmura-t-elle. Quand Malefoy s'en prendra à Hermione, nous saurons qu'il est temps de se préparer au pire…
Son frère lui jeta un regard de reproche.
- Prends plutôt garde à toi, Ginny… grogna-t-il. Tu seras la première visée, c'est certain. Non seulement tu es l'amie d'Harry mais aussi celle de McGregor… Si j'étais Wilford, je commencerais par toi…
La jeune fille eut un sourire acide.
- Je l'attends de pied ferme, assura-t-elle.
Neville fit une nouvelle grimace.
- C'est un vicieux, ce gars, dit-il. Et il est calé en magie noire.
Harry ne put qu'approuver.
- Etre sur nos gardes ne suffira pas, acquiesça-t-il.
Un soupir d'Hermione lui fit écho.
- Je vais chercher dans les cahiers du professeur Rogue s'il n'y a pas un moyen de se protéger efficacement des sortilèges malveillants… Demain matin, vous me rejoindrez dans le laboratoire. J'y ai laissé une partie des notes du professeur. J'aurai besoin d'aide pour les consulter… ainsi que les livres que nous y avons trouvés.
Ginny se leva. Elle désigna le parchemin qu'Hermione avait posé sur ses genoux.
- Ellie n'a pas rappelé, dit-elle inutilement.
- C'est que Nott ne l'aura pas contactée, fit Harry.
Et en même temps il ouvrit la carte du Maraudeur pour vérifier qu'Ellen était en sécurité dans sa chambre.
- Tu ne vas pas recommencer ? demanda Ginny en fronçant le sourcil.
Harry haussa les épaules.
- Non… répondit-il du bout des lèvres. Nott a dit qu'il devait réfléchir à un plan infaillible… Il n'aura pas eu le temps de trouver, tout brillant qu'il soit…
- Tu es indécrottable ! souffla Ginny.
- Cette fois vous ne pouvez pas nier que c'est à cause de moi qu'elle est en danger ! s'offusqua Harry.
- Tu ne comprends donc pas que c'est un prétexte ! le brusqua Ginny. Il y a longtemps qu'il cherche à se débarrasser d'Ellie. Et il n'a pas trouvé mieux que de faire faire le sale boulot par quelqu'un d'autre !
- Mais c'est quand même pour m'atteindre qu'il veut lui faire du mal !
- Si ce n'était pas pour cela, il trouverait une autre raison, intervint Hermione. C'est comme si tu prétendais que c'est de ta faute si nous aussi nous sommes en danger ! C'est absolument ridicule ! Même si tu n'étais pas là, nous nous battrions contre Voldemort et ceux qui le représentent… Et puis… c'est ainsi… ça ne changera pas de d'habitude. Et la situation pourrait être pire. Nous pourrions tout ignorer… Je suis sûre que demain nous trouverons une parade. Et que Nott va trouver un moyen de se sortir de cette situation délicate. Car, ne l'oublions pas, de nous tous, c'est encore lui qui se trouve dans la position la plus difficile…
…
Harry méditait les paroles d'Hermione dans le noir de son lit aux rideaux tirés. Si Nott était bien contre Malefoy, effectivement, il se trouvait seul dans la fosse aux serpents. Et il n'avait droit à la moindre erreur. Un seul faux pas pourrait lui être fatal. Et il entraînerait Ellen avec lui. Il ne restait à espérer qu'il prît bientôt contact pour qu'ils prissent tous ensemble une solution satisfaisante pour tout le monde. Y compris pour Malefoy.
…
…
Cette nuit-là, il fit cauchemars sur cauchemars, où Ellen l'appelait au secours sans qu'il sût où la chercher. Cent fois il la vit morte et quand il se réveillait, sa cicatrice brûlait, comme chauffée à blanc. Il sut que la campagne de déstabilisation avait recommencé, et que les ordres de son Maître étaient une aubaine pour Malefoy. Qu'importait lequel des deux avait eu l'idée de s'en prendre à ceux qu'Harry aimait. Drago allait prendre un malin plaisir à voir ses amis déconfits, blessés, ou pire… Il se servirait des délires malfaisants de Wilford tout comme Voldemort se servait de lui.
…
Assis à la table du petit déjeuner, il ne pouvait s'empêcher de fixer Nott par-delà toute la salle, comme s'il pouvait lire en lui. Le jeune homme semblait parfaitement serein. Il lui arrivait même de sourire à quelque remarque sarcastique de Malefoy. Il quitta la salle comme à son habitude, solitaire et sans un regard pour personne. Il appellera Ellen dans la matinée, se répétait Harry, comme pour s'en persuader. Mais il n'appela pas et Harry n'avait guère à la tête à ce qu'il faisait tandis qu'il feuilletait les livres de magie noire qu'Hermione avait posé devant lui en lui ordonnant de rechercher quelque chose qui pourrait les aider. Elle-même collait son nez à l'écriture serrée de Rogue dans ses cahiers poussiéreux aux feuilles jaunies.
- J'ai trouvé ! s'exclama soudain la préfète en chef. Je savais que le Professeur Rogue nous sauverait la mise une fois de plus !
Ron lui prit le livre des mains et entreprit de déchiffrer les notes du professeur de Potions.
- Il nous faut un morceau de celui dont nous devons nous protéger… ça va être facile ! commenta-t-il. Un morceau de celui à protéger… ça au moins on sera fourni… De la corne d'Eruptif en poudre… hahahaha ! Génial ! Où est-ce qu'on va trouver ça ? Et c'est quoi de l'Eruptif ?
- Si tu avais pris soin de ton exemplaire des Animaux Fantastique, et la peine de le feuilleter un minimum, tu le saurais ! fit Hermione en tentant de reprendre son livre des mains de Ron.
- C'est quasiment impossible de se procurer de la corne d'Eruptif ! s'exclama Neville.
- On peut remplacer par de la poudre de corne de licorne ! le calma Hermione.
- De la corne de licorne ! reprit Ron. Pfff ! En effet c'est plus facile à dégoter… se moqua-t-il. Et puis quoi encore ? Du sang de Dragon ? ha ça on a ! Du laurier, de la sauge et de l'angélique ? Et tout ça avant la pleine lune ! T'as rien de plus simple ? Parce que là, c'est pas gagné !
- J'ai la corne de licorne, dit Harry. Elle est toute noire mais je crois que ça ira quand même… Hagrid dit que c'est parce que la licorne était morte depuis longtemps quand il l'a trouvée…
Hermione hocha la tête.
- Ça ira, acquiesça-t-elle. Il faudra simplement doubler les doses et ajouter un ou deux rituels de renforcement des sortilèges… Ce n'est pas ça qui m'inquiète, c'est plutôt comment nous procurer ne serait-ce qu'un cheveu de Wilford…
- J'ai cours avec lui, dit Ginny.
- Tu ne t'approches pas de lui ! cria Ron à sa sœur avant qu'elle eût terminé.
Ginny rentra la tête dans les épaules.
- C'est moi qui lui piquerais un cheveu, alors, conclut Ellie. Puisque je ne risque rien de lui…
- Il faudra plus qu'un cheveu… soupira Hermione.
- Alors j'irai dans son dortoir piquer sa trousse de toilette… fit Ellie en levant les yeux au ciel. Ou bien je chargerais Grayson de ramasser ses rognures d'ongles. Il se plaint tout le temps que Wilford est d'un sans-gêne désespérant…
Ron fit une moue dégoûtée.
- Des rognures d'ongles ! Franchement, j'aimerais autant les cheveux…
Il échangea un regard avec Harry. Ils avaient tous deux à l'esprit le goût infect du polynectar et l'idée d'avaler encore quoi que ce fût fabriqué avec quelque chose de moins ragoûtant qu'un cheveu les révulsait d'avance.
-On fera ce qu'on pourra, Ron… murmura Hermione tout en étudiant la liste des ingrédients du philtre. Il nous les faut de toutes façons pour la pleine lune, c'est-à-dire vendredi… prochain.
- Ça va pas être facile si on doit se tenir éloigné de Wilford, fit remarquer Ginny.
- Ce n'est qu'une difficulté de plus…
Ellie souriait avec confiance, mais sa voix manquait d'entrain. Elle ne cessait de tourner et retourner son badge des Phénix comme pour s'assurer qu'il fonctionnait toujours.
- Bon ! fit-elle enfin un peu nerveuse. On ne va pas se laisser abattre. Une partie de boules de neige, ça vous dirait, les garçons ?
Harry la regarda par-dessus ses lunettes.
- Heu… fit Ron.
Neville se gratta la tête d'un air dubitatif.
- Allez, les pressa la préfète de Serpentard. Vous ne risquez rien : Harry, Hermione et moi vous servirons de boucliers… Dès que Wilford montre le bout de son chapeau, trois protégo discrets et le tour est joué… !
Hermione agita la main vers la porte, le nez dans son cahier.
- Allez-y… moi je dois tout préparer pour vendredi…
Elle se tourna vers ses placards et ses cornues sans plus faire attention à ses camarades.
- Si Hermione est d'accord… décida Neville.
- Faisons comme si de rien n'était… termina Ginny sur un haussement d'épaule.
Harry fut plus difficile à convaincre. Il chercha un soutien auprès de Ron qui déclara qu'il allait chercher Dean et Seamus pour faire des équipes plus conséquentes.
- C'est ça ! approuva Ellie. Ramène autant de monde que tu pourras. Plus nous serons, moins Wilford n'osera nous approcher…
Elle entraîna Harry en le traitant de rabat-joie. Ils passèrent devant le tableau de Quidditch et la photo de leur baiser qui y avait réapparu. Il avait cru que cette semaine de chiottes se terminait le mieux du monde… -quel naïf il était…- et il ne pouvait s'empêcher de penser que celle qui viendrait serait de la même veine.
…
…
Sa cicatrice se rappela à lui en quelques jours bien plus qu'en plusieurs mois écoulés. Il arrivait à repousser les attaques de Voldemort, dans la journée. Mais la nuit, ses cauchemars recommençaient. Les Weasley, Hermione, Neville, et bien sûr Ellen passaient tous par tous les stades de la souffrance la plus absolue. Jusqu'à la mort. Il avait beau se répéter que tout ceci n'était qu'illusions pour le déstabiliser, il en perdait le goût de rire et d'être avec Ellen.
Nott n'avait toujours pas fait son rapport et Harry ne pouvait se défendre de le fixer longuement chaque fois qu'il croisait le Serpentard. Nott avait fini par lui rendre ses regards insistants et Hermione avait du sermonner son ami : il allait se douter de quelque chose à lui lancer des regards aussi appuyés et peu amènes. Ou bien se serait Malefoy dont il attirerait l'attention.
- De toutes façons, chuchota-t-elle à l'oreille d'Harry à la table du petit déjeuner, on est mercredi. C'est le milieu de la semaine, Harry. Si nous n'avons rien de la part de Larry ce soir, il faudra aller voir Dumbledore… Ou tout au moins le professeur Londubat. Il saura se montrer discret.
- Ils sont sûrement déjà au courant… murmura Harry du bout des lèvres.
- Non ! assura Hermione. J'ai parlé avec Sir Nicholas et Dame Agnès hier et ils m'ont appris qu'ils participaient tous à leur Conseil hebdomadaire à l'heure où nous fêtions la victoire… Je t'avais dit que les Fantômes avaient institué un conseil hebdomadaire depuis Halloween ?…
- C'est bien la peine de faire du zèle ! grommela Harry. En tous cas, Malefoy devait le savoir lui…
-Oui… réfléchit Hermione. Mais même un fantôme ne saurait se trouver à deux endroits à la fois… Il faut bien en prendre notre parti : nous ne pouvons surveiller Malefoy vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Harry lui jeta un coup d'œil étonné.
- Qu'est-ce qui te rend d'humeur si fataliste ?
- Fataliste ? répéta Hermione avec un sourire. Non, réaliste. Il faut voir les choses en face, Harry. C'est la meilleure manière de résoudre les problèmes avec efficacité. Et nous sommes en bonne voie de résolution de nos problèmes : j'ai tout ce qu'il faut pour fabriquer le philtre de protection contre les sortilèges de Wilford. Il ne manque que ce qui le concerne lui… mais je ne désespère pas de les obtenir bientôt. Et Madame Pomfresh m'a appris aujourd'hui que Dumbledore lui avait assuré qu'elle pourrait sous peu cesser de se couper en quatre… et donc je serais moi aussi plus libre de mes mouvements…
Harry eut un sursaut :
- Il a trouvé un professeur de Potions !
Hermione lui sourit.
- C'est fort possible en effet… Mais chut ! Pas un mot ! Pas de fausse joie, n'est-ce pas…
- Ron va cesser de faire la tête parce que tu lui manques… se réjouit Harry.
- C'est indéniable ! Ron va être très heureux !
Hermione souriait comme Harry ne l'avait plus vue sourire depuis longtemps. Ron, justement se penchait pour entendre leur conversation.
- Qu'est-ce que c'est ? fit-il, curieux de savoir ce qui motivait autant d'enthousiasme chez deux personnes aussi peu enclines à l'optimisme que ses deux amis.
Hermione lui répondit d'un baiser sur la joue. Il préféra ne pas pousser sa chance plus loin et n'insista pas. Il se hâta de répondre à l'invitation de la jeune fille de se rendre avec elle dans le bureau des Préfets avant l'heure du cours de McGonagall, tandis qu'Harry se demandait encore pourquoi Ellen n'était pas à sa place à la table des Serpentard.
Il ne savait si la présence de Nott depuis le début du petit déjeuner à côté de Malefoy était de bon augure ou pas. Et il n'osait sortir sa Carte du Maraudeur dans la Grande Salle.
…
Il termina son petit déjeuner rapidement et sortit du réfectoire, bien décidé à aller vérifier où se trouvait Ellen, au cas où Nott les aurait tous pris de vitesse.
Il la vit arriver, d'un pas pressé, des quartiers de Serpentard. Il prit un air nonchalant.
- Ça va ? dit-il.
- Je savais que tu t'inquièterai, lui répondit-elle en souriant. Tout va bien. Laisse-moi attraper de quoi manger rapidement et je te rejoins…
- Je t'attends dans le Hall…
…
Il était si soulagé soudain qu'il se laissa aller à sourire devant la photo des vestiaires qui ne cessait de disparaître et de réapparaître au grand agacement de McGonagall. Il lui avait assuré qu'il n'était pour rien dans l'affichage sauvage de sa vie privée et qu'il en était tout aussi contrarié qu'elle, et que les Crivey lui avaient juré que ce n'étaient pas eux qui la recollaient à chaque fois qu'un professeur ou un préfet l'enlevait.
…
- La victoire ne dure qu'un temps, Potter…
L'accent traînant de Malefoy. Harry serra les poings.
- Et tu n'as pas encore gagné le championnat…
Harry tournait le dos au Serpentard. Il sentait la hargne de son adversaire devant cette indifférence manifeste.
- Ni les Phénix d'ailleurs… Car une fois leur capitaine hors course… ils ne seront plus rien…
Harry se retourna, lentement.
- Tu te répètes, Malefoy, dit-il froidement. Mais tu te trompes. Mes amis se débrouillent fort bien sans moi. Ils n'ont besoin de personne qui leur dise ce qu'ils ont à faire. Et ils savent pourquoi ils se battent.
Il fixa le regard d'acier de Drago Malefoy. L'envie de lui sauter à la gorge le tenaillait. Il réussit à se contrôler malgré tout. Il allait tourner les talons lorsque l'autre reprit la parole.
- C'est peut-être vrai… admit Malefoy alors les élèves qui passaient par le hall s'agglutinaient devant les passages pour assister à l'échange. Mais ce que je suis curieux de voir, Potter, c'est comment, toi, tu te débrouilles sans eux…
Harry esquissa un pas en avant. Il serra les dents et les poings à nouveau. Malefoy eut l'air satisfait, d'autant qu'un groupe d'anciens Salamandres était arrivé et avait entendu les dernières paroles de leur ancien chef. Les yeux du préfet de Serpentard prirent un éclat dur et il esquissa un sourire mauvais.
- Mes amis ne se laisseront pas mettre en pièces sans combattre, chuchota Harry de manière à ce que Malefoy seul l'entendît. Quant à moi, j'ai l'habitude de me retrouver seul face à l'adversité. C'est d'ailleurs toute l'histoire de ma vie. Tu ne me fais pas peur, Malefoy.
Malefoy se mit à rire, méprisant.
- Mais je n'espérais pas te faire peur, Potter… Tu es un Gryffondor… Et tout le monde sait que les Gryffondor n'ont peur de rien… à moins qu'on ne leur prenne leur cœur de lion…
Harry fit un violent effort sur lui-même. Il ne put empêcher ses jambes de faire quelques pas vers Drago. Ce dernier recula, malgré lui, un peu effrayé par l'éclat de fureur dans les yeux de celui qu'il venait de provoquer. A ses oreilles bourdonnantes, Harry entendit une exclamation : son nom crié par deux voix familières. Ginny et Ellie. Il voulut leur hurler de partir. De s'éloigner de cette ordure de Malefoy. Mais les mots restèrent au fond de sa gorge. Devant lui, s'interposait la haute taille de Nott. Son regard froid plongea dans celui du Gryffondor. Et il leva la main sur lui.
…
Atterré, Harry vit s'abattre sur son col la main aux longs doigts effilés.
- Dégage Potter ! intima-t-il.
Puis il le lâcha, essuya sa main sur sa robe et tourna les talons alors que Malefoy lui assurait qu'il aurait fort bien pu s'en tirer tout seul. Et qu'au pire Potter se serait fait renvoyer.
- Crois-tu ? laissa tomber Nott avec hauteur.
……………….
- Que te voulait Malefoy ? demanda Ginny.
- Que te voulait Nott ? voulut savoir Ellie.
Harry repoussa leurs mains qui se tendaient vers lui et leur empressement inquiet. Il porta la main à sa gorge et partit presque en courant vers les escaliers, sous l'œil sournois de Rusard qui le salua d'un ironique « Encore vous, Potter… »
………………….
Ron renonça à taquiner Hermione pour lever les yeux vers Seamus et Dean qui arrivaient, accompagnés des filles de la classe.
- Vous pouvez baisser d'un ton, s'il vous plait ! s'offusqua-t-il devant le brouhaha qu'ils provoquaient.
- Qu'est-ce qu'il y a ? s'alarma Hermione.
Parvati, la première, courut à la table de la Préfète.
- Harry s'est battu avec Malefoy et Nott dans le grand hall ! dit-elle d'une traite.
- Non ! avec Nott seulement ! corrigea Seamus.
Les yeux d'Hermione s'agrandirent de surprise ; Ron ouvrit la bouche.
- Et qui a gagné ? demanda-t-il parce qu'il ne savait que dire d'autre.
Neville se fraya un chemin jusqu'à sa place parmi ses camarades rassemblés devant le pupitre de Ron et Hermione. Il se tourna vers ses deux amis.
- Personne n'a gagné, pour la bonne raison que personne ne s'est battu avec personne.
Il lança un regard désabusé vers ses condisciples et secoua la tête. Parvati prit un air pincé, et Seamus un air innocent.
- Comment peux-tu être aussi affirmatif, Neville ? insista Lavande avec hauteur. Malefoy a provoqué Harry et il a répondu comme il fallait. Quant à Nott, tout le monde sait bien pourquoi il voudrait se battre avec Harry.
Elle leva les yeux au ciel et les filles gloussèrent tandis que les garçons hochaient la tête avec véhémence. Neville répondit avec patience.
- Je suis aussi affirmatif, Lavande, parce que j'étais là. Ce qui n'est pas le cas de la plupart d'entre vous… quant aux autres, ceux étaient sur place et qui sont certains d'avoir vu Harry et Nott se battre ensemble, ils ont de sérieux problèmes oculaires… Je leur conseillerai donc d'aller très vite consulter Madame Pomfresh. Maintenant, que Nott et Harry aient ou pas des raisons de se coltiner ensemble, ça ne regarde qu'eux…
- Et Ellie McGregor, entendit-on dans le groupe.
Ron frappa du poing sur la table :
- Mais… qu'est-ce qui s'est passé au juste ? Et où est Harry ?
Neville allait commencer une explication de ce dont il avait été témoin lorsque l'essaim des élèves s'éparpilla vivement dans la classe. Harry se tenait sur le pas de la porte, intrigué de ce regroupement devant ses amis. Tous les regards convergèrent vers lui.
- Quoi ? fit-il.
Le pas ferme de McGonagall le fit rentrer dans la classe. Tous les regards se déplacèrent en même temps que lui.
- Quoi ? répéta-t-il à voix basse à Ron et Hermione alors que le professeur de Métamorphose pénétrait à son tour dans la pièce.
…………….
Durant tous le cours, Harry, Ron et Hermione ne cessèrent de se lancer des coups d'oeils, soit inquiets, soit curieux, soit impatients. McGonagall veillait. Elle tolérait moins que jamais la moindre inattention. A la fin du cours, Harry fut assailli par ses camarades de classe qui voulaient tous savoir pourquoi Nott et lui s'étaient battus.
- On ne s'est pas battus ! s'énerva Harry.
- Mais il t'a empêché de le faire avec Malefoy ? insista Hermione quand Ron eut éloigné les autres.
- C'est possible aussi, admit Harry.
Il n'était pas certain qu'il eût pu continuer à se retenir de frapper le jeune homme menaçant. Mais Hermione attendait autre chose, visiblement.
- On va être en retard chez Binns, dit-il.
Il allongea le pas, tout en sachant que prétexter un retard en cours d'Histoire de Magie n'était pas la meilleure des excuses qu'il pouvait trouver.
Il se hâta vers la salle du rez-de-chaussée autant pour échapper aux questions d'Hermione que pour ne pas croiser le chemin des Sixième Année.
………………..
Comme tous les mercredis matins, Hermione installa ses affaires : un parchemin sur lequel elle posa sa plume à papote, devant elle ; une tablette sur laquelle elle pinça le parchemin Copie Conforme qui la reliait aux jumeaux sur ses genoux. Ron à sa droite, Harry à sa gauche, c'était un rituel qu'elle répétait depuis presque trois semaines, tous les mercredis. Une fois par semaine, les jumeaux –parfois George, parfois Fred – lui faisait un rapport sur les activités de l'AD et les nouvelles qu'ils avaient glanées.
Le professeur Binns n'avait pas encore fait son apparition. Et Harry avait beau ne pas tourner la tête vers elle, il sentait bien qu'elle n'allait pas tarder à lui poser la question fatidique à laquelle il n'avait aucune envie de répondre.
- Qu'est-ce que voulait Nott ? chuchota Hermione sur un ton péremptoire.
- M'empêcher de cogner sur son copain Malefoy… répondit hargneusement Harry.
Cette hargne n'était pas destinée à son amie, mais à ceux qui lui lançaient encore des coups d'oeils curieux.
- Harry… Tu peux nous faire confiance, non ? Nott ne se serait jamais donné en spectacle ainsi sans une bonne raison…. Et je doute que t'empêcher de cogner sur Malefoy en soit une à ses yeux… Qu'est-ce qui se passe ?
…………
Binns traversa le tableau noir en face d'eux et commença son cours de sa voix monocorde. Hermione mit sa plume à papote en route et se tourna à nouveau vers Harry. Elle ne dit rien, mais son regard pesait sur le jeune homme qui faisait semblant de se concentrer sur les révoltes qui avaient suivi l'instauration de la loi dite de la Prérogative de la Baguette en 1650.
Enfin, il fit glisser son parchemin vers la jeune fille et elle put lire au bas de la feuille.
- Nott m'a donné rendez-vous, jeudi après l'étude dans la salle sur demande au quatrième étage. Je dois y aller seul.
- On a entraînement de Quidditch… chuchota Ron tandis que Hermione effaçait de la main le message d'Harry.
- Je sais… Je réfléchis… répondit Harry.
- Tu comptes y aller ? Seul ? demanda Ron.
- Oui.
- Tu vas en parler à Ellie ? questionna Hermione.
- Je ne sais pas.
- C'est sûrement pour te parler de ce que lui a demandé Malefoy qu'il te demande de le rejoindre…
- Sûrement… et s'il a pris le risque de me faire parvenir ce message de cette manière, c'est qu'il ne tient pas à sa présence.
- Elle ne va pas apprécier.
Harry se tourna vers Hermione.
- Je sais. Mais il a dit : seul. Et si j'amène Ellen avec moi, il va savoir que nous savons…
Ron se rapprocha un peu plus.
- Nous avons deux problèmes : comment faire pour te trouver à la fois à l'entraînement et à ton rendez-vous… et pour que McGregor ignore tout.
- Elle ne peut l'ignorer, plaida Hermione.
- Et si c'était un piège ? supputa encore Ron.
- Vous ne pouvez pas me ficher la paix ? J'essaie de réfléchir !
Hermione posa sa main sur la bouche de Ron qui allait s'offusquer. Elle tourna par la même occasion la tête du jeune homme vers le spectre du professeur Binns et elle-même se pencha sur le parchemin enchanté pour faire la conversation avec Fred et/ou George.
…………..
Lorsque la cloche de l'interclasse retentit, Harry était déjà sur pieds. Il glissa dans l'oreille de Ron de lui envoyer discrètement Malone chez Mimi Geignarde. Lui-même fila au-devant d'Ellen qui devait sortir de son cours de Divination avec Trelawney. Il attrapa la jeune fille par le bras sur le palier du premier étage et l'entraîna vers le deuxième jusqu'aux toilettes de Mimi.
Il n'eut cependant pas le temps d'ouvrir la bouche. Ellen l'abreuva de questions au sujet de ce qui s'était passé dans le grand hall deux heures auparavant.
- Et pourquoi es-tu parti comme si tu avais le Sinistros à tes trousses ? termina-t-elle sa litanie en lui donnant une claque sur le bras pour appuyer sa semonce.
- Parce que Nott a glissé quelque chose dans le col de ma robe et que je voulais savoir ce que c'était !
- Et c'était quoi ? demanda Ellie soudain calmée.
- Un papier sur lequel il me donne rendez-vous demain après l'étude…
Ellen ouvrit de grands yeux étonnés.
- Mais pourquoi avoir pris tant de risques alors qu'il suffisait de passer par moi…
Elle fronça les sourcils comprenant ce que signifiait l'initiative de Nott.
- Ha non alors ! s'exclama-t-elle. Ça me concerne aussi et surtout ! Je viens avec toi…
- Non ! Tu attendras qu'on t'appelle ! commanda Harry. Je suis sensé ignorer pourquoi il veut me voir. Et toi aussi. Quand il m'aura dit ce qu'il a à me dire… et selon ce qu'il me dira, je lui demanderais de te contacter. Tu viendras nous rejoindre à ce moment là et pas avant.
- Qui me dis que tu me feras appeler ? douta Ellen.
- C'est moi qui suis venu t'en parler. J'aurais pu me taire et tu n'aurais rien su.
Ils se défièrent du regard quelques secondes puis elle baissa les yeux. Harry se rapprocha d'elle doucement.
- C'est toi qui avais raison, dit-il à mi voix. On peut lui faire confiance.
- J'en ai douté, avoua-t-elle en serrant sa joue contre la poitrine du jeune homme.
………………
- Oh ! Désolé !
La voix railleuse de Malone fit se retourner Harry et Ellen. Celle-ci s'éclipsa et Harry fit signe au capitaine des Dragons de s'approcher.
- J'ai besoin d'un service, Larry, dit-il.
- Tout ce que tu veux, Harry. Si c'est en mon pouvoir, tu l'auras…
- J'ai besoin de ma fin d'après midi de jeudi…
Malone sourit.
- Mais le jeudi, c'est l'entraînement des Phénix.
Il cligna de l'œil.
- C'est top secret ?
- En quelque sorte, répondit Harry en remontant ses lunettes sur son nez. Mais ce soir, ce sont les Salamandres qui s'entraînent et je me vois mal leur demander d'échanger leur tour avec moi… par contre si cela ne te pose pas de problèmes particuliers, moi ça ne me gênerait pas de m'entraîner vendredi plutôt que jeudi…
- D'accord… fit Malone.
- Larry ? le rappela Harry. Ça m'arrangerait qu'on croie que la demande vienne de toi…
- Comme tu voudras, Harry.
Malone recula jusqu'à la porte. Il fit un geste pour signifier qu'il garderait la bouche fermée.
- Je te revaudrai ça, Larry… promit Harry.
- Laisse tomber… fit le Poufsouffle. Ou plutôt non… la meilleure manière de me remercier, c'est d'en mettre plein la vue à cette enflure qui nous pourrit la vie à tous…
Harry sourit plus largement.
- J'essaierai de faire mordre la poussière à Malefoy une fois de plus lors de notre prochain match…
- Ha oui… releva Malone. Ça aussi ce serait pas mal…
…………………..
Il referma la porte des toilettes sur lui et Harry resta seul un instant. Il reprit ses esprits brusquement. Il se concentra pour faire apparaître son manteau et descendit vers le Hall à grandes enjambées. Il ne se souciait pas des regards sur lui et bouscula même quelques uns de ses camarades, s'excusant du bout des lèvres. Quand il fut certain que la plupart des regards étaient sur lui, il interpella Ron qui ne lui demandait rien.
- Tout à l'heure, Ron ! dit-il à haute et intelligible voix. Il faut que je voie Larry pour lui dire que c'est d'accord pour jeudi…
- Hein ?... grimaça Ron.
Hermione lui lança un coup de coude et leva les yeux au ciel.
- Ha… heu… on verra ça plus tard alors… balbutia-t-il alors que les Serpentard menés par Malefoy passaient devant lui pour se rendre au cours de Hagrid.
Ils sortirent tous sur le perron du château. Sur le chemin, Harry semblait en grande discussion avec Malone. Ils se serrèrent même la main comme pour sceller un pacte avant de continuer vers l'enclos du professeur de Soins aux Créatures Magiques. Hermione examina discrètement le visage de Nott qui accompagnait ses camarades de Maison. Rien ne laissait paraître qu'il avait compris le message lancé par Harry.
……………….
Ron quant à lui eut toutes les explications qu'il voulut lorsqu'il vit affiché sur le panneau de Quidditch l'échange des jours d'entraînement avec les Dragons. Il se chargea de faire circuler parmi les joueurs que pour rendre service à Malone, ils auraient tous quartier libre le lendemain, mais qu'ils n'avaient pas intérêt à être absents sur le terrain le surlendemain.
………………….
Le soir même Hermione réunit l'Etat-major, comme tous les mercredis, pour leur faire part des nouvelles de l'extérieur. Il n'y avait rien de plus à dire que les fois précédentes. Si ce n'était que le retour de Charlie se précisait de jour en jour. Il serait peut-être là pour le mariage de Percy et Pénélope, à Noël.
- Tu es sûre de ça ? s'étonna Ginny.
- C'est ce que George a dit, répondit Hermione. Ton père a presque confirmé la nouvelle : le retour de Charlie n'était plus qu'une question de jours, si tout se passait bien…
- Non ! reprit Ginny. Le mariage de Percy ! C'est prévu pour cet été, pas pour Noël.
Hermione toussota dans son poing.
- Il semblerait que la date en ait été avancée, dit-elle. C'est plutôt une bonne nouvelle. Ça veut dire que vous passerez sans doute les fêtes avec vos parents, au lieu d'ici. Et si Charlie est réellement de retour ce sera une double fête.
Ron tapa dans le dos d'Harry.
- Chouette ! fit-il. Enfin une bonne nouvelle ! Ça veut dire que toi et Harry viendrez avec nous ! Je suis sûr que Maman voudra vous avoir chez nous pour partager notre joie.
- George a dit pourquoi Percy se mariait si tôt ? insista Ginny ;
- Je ne crois pas que ce soit à moi à l'annoncer, répliqua Hermione.
Et elle tenta de passer à un autre sujet. Ginny ne l'entendit pas de cette oreille.
- C'est si grave que ça ? demanda-t-elle. Est-ce que Percy souffre encore des séquelles de ses blessures ? est-ce qu'il… va… mourir ?
Ginny était livide et Ron regardait sa sœur avec inquiétude. Il n'avait pas vu les choses sous cet angle, mais à présent que Ginny en parlait… il se tourna vers Hermione, et la supplia du regard de répondre à leurs interrogations.
Hermione se mordait les lèvres.
- Mais quelle idée ! Mais non ! s'exclama-t-elle. C'est beaucoup plus… enfin beaucoup moins… Cela n'a franchement rien à voir avec la mort de quiconque ! Bien au contraire !
- Oooooh ! fit Luna soudainement.
Ron devint tout rouge. Ginny se frappa le front et se mit à rire.
- Mais qu'est-ce que je suis bête. Je n'aurais jamais pensé à cela ! Pourtant voilà quelques fois que Gerry me parle de l'agrandissement de la famille Weasley…
- Ha ça oui ! ce que tu es bête ! ironisa Ellie. De quoi croyais-tu qu'il parlait ?
- Du retour de Charlie, ou du mariage de Bill et Fleur, ou bien de la petite amie que s'est trouvée George…
- George a trouvé une petite amie ? s'étonna Ron, abasourdi.
- Oui, une fille qui travaille dans une boutique du Chemin de Traverse. Dorothy quelque chose… Elle était à Poufsouffle il y a trois ans parait-il… Sais pas qui c'est…
- C'est chouette pour lui, dit Harry. Comme ça il ne fera plus la tête parce que Fred roucoule avec Angelina…
- Justement, l'interrompit Ginny. C'est Fred qui fait la tête maintenant…
- Non ! s'exclama Neville. Ne me dis pas que Fred et Angelina c'est terminé.
- Justement oui…
- Mais depuis quand ? voulut savoir Ron.
- Juste après Halloween. Mais ça faisait un moment qu'elle trouvait qu'il manque totalement du sens du danger…
- Peuh ! fit Ron. Elle parle comme Higgs !
Hermione sourit pour elle-même. Ron avait gardé en mémoire les paroles de Terry Higgs. Il était incorrigible.
Ginny eut l'air gêné.
- Sans doute… mais peut-être n'est-ce pas si étonnant….
Ellie se mit à rire. Ron ouvrit la bouche tout grand.
- Alors là ! Non ! J'y crois pas !
- Pourquoi ? demanda Harry en réprimant lui aussi une brutale envie de rire.
- Parce que ! asséna Ron sur un ton péremptoire. Angelina et Higgs… c'est… même pas impossible… c'est contre nature ! Voilà ! Et sans vouloir vexer personne !
- C'est pour moi que tu dis ça, Weasley ? Parce que c'est une Gryffondor et lui un Serpentard… On a des exemples de ce genre qui marchent pas mal pourtant…
- C'est pas tant pour ça, se buta Ron. C'est juste qu'au Quidditch…
- Weasley ! l'interrompit Ellie feignant la lassitude. Y a pas que le Quidditch dans la vie !
- Et d'après Gerry, Higgs a toujours trouvé qu'Angelina avait du style…
Ron jeta un regard assassin à sa sœur et marmonna : mais qu'est-ce qu'elles ont toutes avec les Serpentard… !
Il espérait que personne ne ferait de commentaire, mais c'était sans compter sur Ellie McGregor.
- C'est vrai, ça ! Les Gryffondor, ils ne sont pas mal non plus…
- Je ne te le fais pas dire ! conclut Hermione en tapant du bout de sa baguette sur la table. Voulez-vous revenir à ce qui nous préoccupe, je vous prie.
- Le bébé de Percy Weasley ? demanda innocemment Ellie.
- Les prochaines vacances, corrigea Hermione. Je ne vous cache pas que cette nouvelle – le mariage de Percy, précisa-t-elle, et plus encore le prochain retour de Charlie- me ravit… pour diverses raisons, dont la plus importante est que Molly et Arthur ne manqueront pas de rappeler leurs enfants à Londres pour les vacances. Ce seront d'excellentes excuses pour éloigner quelques temps de Poudlard et des sortilèges malveillants une partie des amis de Harry. Ellie, tu quittes également l'école, c'est une bonne chose. Neville ?
- Mon oncle m'a dit que l'endroit où je passerais Noël dépendra de la situation à ce moment là… mais si nous l'informons de ce qui se passe, nul doute qu'il fera en sorte pour me renvoyer chez Grand-mère… Et Luna également, ajouta-t-il avec un baiser sur le dos de la main de la jeune fille.
Elle eut un sourire distrait et approuva d'un signe de tête.
- Dès que nous saurons ce que Nott a en tête, annonça Harry, j'irais trouver Dumbledore. Il prendra les décisions qui s'imposent alors…
………….
Le silence était grave à présent. La fraction de bonheur et de joie de vivre que l'évocation des jumeaux avait réussi à réveiller dans leur cœur serré depuis le début de la semaine s'était déjà assoupie à nouveau. Ils étaient tous plongés dans leurs pensées intimes lorsque Hermione se reprit. Elle tapa à nouveau de sa baguette sur la table pour ramener à elle l'attention de ses camarades.
- Bien… Je voulais vous dire que j'ai tout ce qu'il faut pour commencer vendredi la préparation du philtre de protection. Il faut la laisser macérer trois jours, pour qu'elle soit le plus efficace possible. Lundi soir, nous serons prêts. Nous ajouterons chacun un de nos propres cheveux juste avant de la boire. Il faudra renforcer le philtre par un rituel de protection le soir de la lune noire et reprendre de la potion à chaque pleine lune.
…………………
Les visages s'allongèrent. Elle continua néanmoins sans se troubler.
- J'ai assez de matériel pour fabriquer autant de philtre que nécessaire. Je suggère – lorsque Nott nous aura prévenus officiellement des intentions de Malefoy- de lui demander de nous tenir informés des cibles désignées à Wilford. Heureusement, si la potion doit être préparée à la pleine lune, il n'est pas nécessaire de la boire à un moment précis, pourvu qu'on pratique le rituel de renforcement le soir de la lune noire.
- Ça veut dire nous ne serons pas obligés de boire cette mixture lundi soir ? demanda Neville avec espoir.
Hermione lui rendit un sourire compassé.
- Hélas Neville, toi, Luna, Ron et Ginny êtes les premières victimes désignées d'office… Wilford n'aura besoin d'aucune consigne particulière pour vous prendre pour cibles privilégiées.
Neville retint une grimace devant ses amis.
- Tu as raison, murmura-t-il. Mais d'ici lundi, qu'est-ce qu'on fait ?
- On se tient éloignés de Wilford et compagnie… répondit Ginny. Comme on l'a fait jusqu'à présent.
- Jusqu'à présent tu as eu de la chance, répliqua Ron. Si j'étais toi, je prendrais une pilule de la boite à flemme les jours où j'ai cours en même temps que lui.
Ginny fit une grimace.
- Qu'est-ce que tu crois que j'ai fait… ? Mais Madame Pomfresh commence à se poser des questions et puis c'est pas très pratique : il faut que je récupère les cours que j'ai manqué…
- C'est juste pour quelques jours… la rassura Hermione. Mais tu devrais plutôt choisir les symptômes de la grippe, Ginny… et ne pas te contenter de rater les cours que tu partages avec Wilford. Lui aussi pourrait se poser des questions à la longue.
……………….
Elle consulta Luna du regard :
- Je n'ai pas de cours avec Wilford, répondit cette dernière. A part les cours de Défense contre les Forces du Mal. Et là, le professeur Londubat veille. Wilford n'oserait pas envoyer un sortilège interdit ou dangereux devant lui.
Hermione opina et retourna à son calepin. Elle cocha plusieurs lignes avant de relever la tête vers ses camarades :
- Des questions ? fit-elle.
- Oui.
Elle leva les yeux vers Harry.
- Je voudrais savoir comment tu t'es procuré le matériel nécessaire à la préparation du philtre.
Hermione pinça les lèvres. Elle fit un violent effort pour garder ses yeux fixés sur ceux d'Harry et celui-ci sentit qu'elle fermait son esprit en même temps.
Il tourna la tête vers Ellen :
- Ce matin pendant le petit déjeuner ? demanda-t-il.
- C'était le moment idéal, commenta Ellen. Les dortoirs étaient vides et j'avais la cape d'invisibilité. Et comme ça nous n'avons eu d'explication à donner à personne. Reggie aurait voulu savoir pourquoi je voulais des morceaux de Wilford. Et je ne pouvais non plus charger Nott de le faire : il se serait douté de quelque chose…
Harry revint à Hermione :
- J'ignorais tout de la façon dont elle allait s'y prendre… se défendit cette dernière avant qu'il eût ouvert la bouche.
Il leva les mains comme pour dire qu'il laissait tomber toute polémique.
- Je voulais juste savoir comment tu avais pu obtenir autant de matériel de Wilford… De toutes façons, il fallait bien que quelqu'un s'y colle, pas vrai… Bon, je n'ai pas d'autres questions…
Personne n'en avait non plus et tous se levèrent pour quitter le laboratoire. Seul Ron resta assis à sa place, comme abattu. Harry revint sur ses pas.
-Qu'est-ce qui te tracasse ? s'enquit-il devant l'air accablé de son ami.
Ron secoua la tête dans un soupir. Il se laissa aller contre le dossier de sa chaise et passa sa main sur son visage.
- Oh… rien… je pensais à Percy… et au bébé.
Harry se rassit à côté de lui. Il lui sourit.
- Et alors ? Tu n'es pas content ? Molly va enfin avoir à pouponner… N'est-ce pas ce que tu appelais de tous tes vœux…
Ron lui rendit un sourire amusé.
- C'est vrai… Mais c'est juste que… ce bébé, il va arriver dans un monde… un monde en guerre… N'est-ce pas un peu irresponsable ? Je veux dire…
- Nous savons ce que tu veux dire, l'interrompit Hermione.
Elle s'assit de l'autre côté de Ron et passa son bras sous le sien.
- Tu sais, Ron, tous ceux qui sont dans notre classe, je veux parler des enfants de sorciers, et ceux qui sont en Sixième Année, et ceux qui étaient là l'année dernière et celle d'avant aussi… Ils sont tous des enfants nés pendant la guerre. Toi, Ginny, Neville et Harry aussi. Neville et Harry surtout… Crois-tu qu'il ait été irresponsable pour les parents d'Harry de décider de faire venir au monde un enfant alors qu'ils se battaient contre le plus terrible des mages noirs ?
Ron ne répondit pas. Hermione parlait d'une voix douce et il ne se lassait pas de l'entendre. Pas plus qu'il ne voulait qu'elle arrêtât de recoiffer ses mèches courtes sur son front et à ses tempes.
- C'est un monde en guerre, c'est vrai. Qui le sait mieux que nous ? Qui le sait mieux que Percy ? Mais c'est un monde pour lequel des centaines d'hommes et de femmes se battent pour le rendre meilleur. Percy est né durant la première guerre lui aussi. Et s'il n'était pas là qui prendrait la relève ? Si tous ceux qui se battent contre les Ténèbres renonçaient à donner la vie, Voldemort aurait d'ores et déjà gagné toutes les batailles. Tant que nous garderons l'espoir en nous, il y aura une chance de victoire. Tant que nous aurons des raisons de nous battre, nous serons forts. Tout ce qui nous rattache à la vie nous endurcit et nous fait nous tenir droits sur le chemin que nous nous sommes fixé.
Elle leva les yeux vers Harry et se tut un instant. Elle revint vers le regard de Ron qui s'accrochait au sien.
- Peu importent les raisons qui font que nous sommes là. Nous sommes là, c'est tout. Nous devons avancer, avec nos peurs, nos espoirs et tout ce que nous avons en nous, en bien ou en mal. Ce bébé, c'est un message que la vie nous envoie. Elle nous dit qu'elle est toujours la plus forte. Elle prend des chemins étranges, compliqués, parfois. Et on ne comprend pas toujours ce qu'elle veut nous dire.
- Et qu'est-ce qu'elle veut nous dire aujourd'hui ? demanda Ron dans un effort pour parler distinctement.
- Que tout le monde a droit à une seconde chance, répondit Harry.
Il eut un sourire mi amusé mi mélancolique.
- Qui aurait cru que ce message nous viendrait de Percy…
Ron n'écoutait pas ce qu'il venait de dire. Il serrait la main d'Hermione entre ses doigts.
- Tout le monde a droit à une seconde chance, alors… C'est certain ? demanda-t-il encore.
- Moi, je veux le croire, assura Hermione.
………………..
Harry se leva lentement pour ne pas faire de bruit. Il marcha à pas de loup jusqu'à la porte qu'il ouvrit doucement. Il la referma avec précaution au moment où ses amis, oublieux du monde autour d'eux, unissaient leurs lèvres qui se tendaient.
………………..
Harry ouvrit les yeux après une nouvelle nuit de cauchemars. Mais il ne prit pas la peine d'essayer de se souvenir des images qu'il avait ressassées toute la nuit. Il bondit sur ses pieds, fonça dans la salle de bains, s'habilla très vite et fut dans la salle des Gryffondor au moment où le jour se levait sur le parc enneigé. Il tournait sans cesse les yeux vers l'horloge comme pour faire avancer plus vite les aiguilles immobiles. La journée serait longue, il en avait conscience et il lui serait difficile de cacher sa fébrilité.
Surtout ignorer Nott le plus possible. Ne pas tourner la tête vers lui à la table du petit déjeuner. Faire comme s'il n'existait pas. Et ne pas répondre aux provocations de Malefoy. Surveiller Wilford chaque fois qu'il croisait dans les mêmes eaux que ses amis.
On ne l'avait jamais vu tourner autant autour de la salle des Quatre Maisons que depuis que Neville, Luna, Ron et Ginny s'y réfugiaient à la moindre occasion, entraînant avec eux la plupart de ceux qui les suivaient d'ordinaire. Ginny s'était fait porter pâle dès le début de la matinée pour ne pas avoir à subir deux heures de Potions avec un Wilford dans son dos…
…
L'heure du repas traînait en longueur. L'après-midi ne passait pas. Harry se demanda pourquoi Nott ne lui avait pas donné rendez-vous dans l'après midi. Malefoy ne collait tout de même pas à ce point à l'emploi du temps de ses disciples… Il fut ramené dans la bibliothèque par la voix d'Hermione à son oreille qui lui assurait que s'il se mettait à travailler réellement, le temps passerait plus vite. Elle rangeait ses affaires pour se rendre à son cours optionnel d'arithmancie, et Harry se souvint que Nott également suivait ce cours.
Il décida qu'il se posait trop de questions, de ne plus mâchouiller sa plume et de se mettre sérieusement à son devoir de… quoi d'ailleurs… C'était sans importance. Ce qui était important, c'était de penser à l'attitude à adopter face à Nott. Surtout, ne pas paraître nerveux. Inquiet, peut-être, ou intrigué, mais pas nerveux. Et il faudrait faire attention à ce qu'il dirait. Il se rappela le regard presque vide du jeune homme la veille quand il l'avait alpagué dans le hall. Il était occlumancien. Cela ne faisait aucun doute. Ou bien il possédait une maîtrise de soi exceptionnelle chez un garçon de son âge. Pourquoi Harry était-il aussi nerveux ? Il aurait du se sentir soulagé. Mais Nott le mettait mal à l'aise. Et l'idée de se retrouver face à lui le dérangeait bien plus qu'il ne voulait se l'avouer.
….
Le professeur Sinistra surveillait l'étude des Gryffondor ce soir-là. Elle levait de temps à autre la tête vers les rangées de jeunes gens studieux et faisait baisser celles de ceux qui rêvassaient.
- Harry ! geignit Hermione agacée. Arrête de faire bouger cette fichue table ! Tu n'as qu'à demander à sortir si tu ne peux t'empêcher de t'agiter ainsi…
- Tu ferais mieux d'y aller maintenant, chuchota Ron la bouche tordue en direction de son ami. On ne te verrait pas monter au quatrième ainsi…
Harry rangea ses affaires sans un mot. Il s'approcha du professeur d'Astronomie et prétexta un malaise pour quitter l'étude. Il était si pâle et oppressé que le professeur Sinistra n'eut aucune peine à le croire. Elle l'autorisa à sortir d'un signe de tête.
Harry ne monta pas à la tour des Gryffondor, il prit directement le chemin du quatrième étage et ferma les yeux en faisant glisser la main sur le mur de pierres. Les souvenirs affluaient à sa mémoire. L'AD, les cours de Défenses contre les Forces du Mal, la Brigade Inquisitoriale… Malefoy… oui ce devait être à la suite de cette aventure que Nott avait appris l'existence de la salle sur demande. Malefoy avait du raconter à l'envi comment il avait arrêté Potter d'un perfide croc-en-jambe. Harry se calma lentement. Il sentit sous sa main la poignée d'une porte qu'il ouvrit… Ce n'était pas la salle de l'AD. La pièce ressemblait à une salle de classe, neutre, banale, indifférente… Il entra et s'appuya contre une table. Il croisa les bras et attendit.
……
Quelques minutes plus tard, la poignée tournait lentement, comme avec hésitation. Théodore Nott laissa entrevoir sa surprise de trouver la pièce occupée, en même temps que son soulagement. Il regarda derrière lui, comme pour vérifier qu'il n'était pas suivi et se glissa rapidement dans la salle.
- Tu es en avance, fit-il remarquer.
- Toi aussi, lui renvoya Harry.
Il se redressa et décroisa les bras. Nott s'avança jusqu'à lui faire face. Ils se regardèrent en silence un long moment puis, enfin, Théodore Nott parla.
Désolée pour les RAR ! Je n'ai pas le temps de répondre à chacun comme je le voudrais. Vous aurez toutes les réponses à vos questions bientôt, d'une manière ou d'une autre.
Je voulais simplement présenter mes excuses à Craow pour m'être trompée de genre. A ce propos je voudrais bien qu'il m'explique ce que c'est que le contraire d'un homme… lol !
Juste une petite remarque : à la lumière de la review d'Alana Chantelune, je m'aperçois que les Secrets ont battu un autre record : celui du nombre de Mary-Sue dans la même fic et d'invraisemblances conjuguées. Ceci dit, sa review me rassure : je croyais qu'il n'y avait que les acteurs et les auteurs pour être aussi masochistes… à priori, il faut y ajouter les lecteurs de fics… Mais ce doit être simplement parce que ce sont aussi des fans de HP… (c'est vrai quoi faut être complètement atteint pour attendre 3 ans un bouquin qui va être lu en un week-end !)
