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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Chapitre 169
Confidences pour Confidences
…
Il y eut une gerbe d'étincelles au milieu de la pièce et Dumbledore apparut, sa baguette levée lui aussi. Il la baissa aussitôt quand il avisa Peter sur le banc, secoué de soubresauts désordonnés. Il se précipita vers lui, faisant un signe rassurant à Ron et Harry.
- Attention, Professeur ! voulut crier Ron.
- Il est en train de se transformer… ajouta Harry.
- Baissez votre baguette, les garçons, dit-il sur un ton qui se voulait apaisant bien que soucieux.
Le regard de soulagement que lui adressait Pettigrew le tranquillisa lui-même. Dumbledore évalua d'un coup d'œil la situation et secoua la tête lentement.
- Pourquoi n'êtes-vous pas venu me trouver plus tôt, Peter ? demanda-t-il sur un ton de regrets.
- Je ne pouvais pas… hoqueta Pettigrew entre deux frissons douloureux.
- Il nous a dit qu'il était prisonnier, Professeur, répondit Harry à la place du petit homme torturé. Il n'a pu s'évader que récemment.
- Il ment ! s'écria Ron. C'est tout de même curieux qu'il se soit « évadé » juste pour la pleine lune ! Vous ne trouvez pas cela fort à propos, Monsieur…
Dumbledore eut un sourire triste.
- En effet, Ronald…
Il reporta les yeux sur Peter.
- Mais je ne crois pas que Peter Pettigrew ait agi sur commande… N'est-ce pas Peter ? Vous ne vouliez pas faire de mal à quiconque cette fois…
- Non ! Haleta Queudver en tendant sa main valide vers le professeur. Non ! Non ! Je ne veux pas faire de mal… A personne…
- Il est venu chercher de l'aide… murmura Harry.
Dumbledore prit la main fébrile de Peter dans la sienne et ce dernier s'y accrocha pour se redresser un peu.
Ron fit un pas en avant, sa baguette toujours menaçante.
- Oui… s'essoufflait Peter dans une plainte involontaire. De l'aide… Professeur…
Mais Dumbledore contemplait le corps perclus de douleurs fulgurantes d'un œil accablé. Les cheveux rares faisaient des touffes jaunâtres sur un crâne dégarnis. Le visage déformé, rendu hideux par la souffrance et les cicatrices mal soignées, l'œil unique où se lisaient les peurs les plus terribles, la main absente, la marque effrayante, plus que visible comme en relief sur la peau desséchée, le corps tordu, les membres estropiés… Et l'horreur à venir, qui se préparait.
- Professeur, la métamorphose a déjà commencé… pria Ron avec angoisse.
Dumbledore hocha la tête.
- Nous avons encore un peu de temps… La première mutation, n'est-ce pas Peter…
Il ne dit pas qu'elle serait longue et douloureuse. Peter le savait déjà. Il savait qu'elle serait pire que tout ce qu'il avait déjà enduré. Et il savait aussi qu'il ne la supporterait pas. Et s'il n'en mourrait pas, il en deviendrait fou. Fou de douleur et de rage…
- Il fallait venir me voir plus tôt Peter… répéta Dumbledore malgré lui. Depuis quand Voldemort vous a-t-il laissé vous enfuir…
Peter frissonna, d'une convulsion violente.
- Avant-hier soir… J'ai mis deux jours pour arriver jusqu'ici… Je n'en pouvais plus… Je ne pouvais pas transplaner très loin chaque fois… c'est à peine si j'avais assez de force pour me métanimager… Et la Forêt Interdite est à nouveau pleine de magie… Les araignées sont partout et les centaures… je crois qu'ils ont senti ma présence aujourd'hui… Je ne pouvais me cacher plus longtemps… Et cette douleur, cette angoisse au fur et à mesure que le jour baissait… La neige est froide… j'ai voulu me transformer pour aller trouver Harry dans son dortoir… mais je n'ai pas pu entrer… La magie encore… la magie noire… Elle porte la marque de Rogue… Je l'ai sentie… Alors j'ai suivi le garçon… j'avais peur de croiser le chat de la sang-de-bourbe… mais je l'ai entendu qui parlait de Quidditch alors je me suis caché et j'ai attendu qu'il vienne ici… Seul… il fallait que je lui parle… que je le voie…. Il pouvait m'amener à vous, Professeur… C'est un bon garçon… n'est-ce pas… C'est un gentil garçon, Harry Potter…
Dumbledore passa sa main sur le front ridé de Peter Pettigrew. Il acquiesça d'un sourire.
- Que vouliez-vous dire à Harry, Peter ? demanda le professeur Dumbledore.
Peter se rejeta sur le banc dans une inspiration qui n'était qu'un râle.
- En tous cas, il ne voulait pas lui demander pardon ! cracha Ron avec colère et dégoût. Si vous l'aviez entendu, Professeur… Il n'a éprouvé aucun remords, pas même des regrets…
La respiration de Queudver se fit plus haletante. Il fixait son œil sur la face rubiconde de Ron, aussi rouge que ses cheveux ébouriffés. Ron lui avait le regard rivé sur la main de Dumbledore qui tenait celle de cet affreux bonhomme qui suait le mal par tous les pores.
…
Harry vint prendre son ami par les épaules et le ramena sur le banc opposé.
- Je n'ai rien à lui pardonner, Ron, dit-il d'une voix neutre.
Il retourna vers le professeur Dumbledore et Pettigrew.
- Ne l'as-tu pas compris ? Rien dans l'histoire qu'il nous a raconté ne me concerne. C'était une affaire entre gens qui ne sont plus. Qu'il se débrouille avec sa conscience puisqu'il ne peut plus le faire avec eux… Mais moi, je ne peux rien pour lui.
Il se détourna et dit au professeur Dumbledore.
- Nos camarades vont bientôt arriver… Ils s'étonneront de trouver la porte scellée.
Il plongea son regard dans celui du directeur et celui-ci parut approuver d'un signe de tête.
Dumbledore se leva lentement et aida Peter à se redresser lentement. Il agita sa baguette et Fumseck apparut en silence. Il fit le tour du vestiaire avant d'aller se poser près de Ron, sur le banc.
- Venez Peter, dit Dumbledore en passant son bras dans le dos de Pettigrew. Fumseck va nous transporter tous les deux… Vous n'aurez qu'à vous laisser porter…
Mais soudain Peter se dégagea de cette étreinte dans un geste d'une violence dont on ne l'aurait cru capable. Il se recroquevilla tout au bout du banc.
- Non ! hurla-t-il. Non ! Non !
- Voyons, Peter, vous pouvez me faire confiance… Vous savez que je ne refuse jamais mon aide à ceux qui viennent me la demander.
Mais Peter ne voulait rien entendre.
- Non ! Non ! Vous ne m'emmènerez pas là-bas !
- Il le faut Peter, pour votre propre sécurité… et celle de tous les enfants…
- Non ! Je ne retournerai pas là-bas ! Pas comme ça ! Non ! Non ! Vous allez m'y laisser tout seul ! Je vais crever tout seul là-bas ! Harry ! Harry ! Ne le laisse pas faire ! Reste avec moi… ! Ne me laisse pas seul… Ton père ne m'aurait pas laissé seul…
- Sans doute, répondit Harry. Mais je ne suis pas mon père… Il faudrait pourtant que tout le monde se mette ça dans la tête !
- Peter, ne m'obligez pas à vous contraindre. Ce ne serait agréable ni pour vous ni pour moi…
- Comment pourriez-vous l'ensorceler, Professeur ? demanda Ron. La métamorphose a déjà commencé, il n'est plus sensible aux sortilèges.
- Il l'est encore… assura Dumbledore. La première mutation est toujours plus longue…
Ron ne put s'empêcher de frissonner.
- Vous allez l'emmener dans la Cabane Hurlante ? demanda-t-il bien qu'il sût déjà la réponse.
- Non ! sanglota cette fois Pettigrew.
- C'est dans ton intérêt, Croûtard… Tu voudrais qu'on te voie sous cette forme ? Un loup-garou borgne, boiteux et manchot ? Harry ne peut rien pour toi, il te l'a dit ; Le professeur Dumbledore non plus. Il ne reste que moi… qui me ferai un plaisir de te lancer au cœur l'un des coupe papiers en argent que le professeur Londubat possède. Ils sont posés sur son bureau, à la portée de tous… Et je suis sûr qu'il a tué avec nombre de loups-garous bien plus dangereux que toi… Parce que tu dois t'ancrer ça dans ta petite tête de sale rat pustuleux : Harry n'a peut-être rien à te pardonner, mais moi… je n'oublierai jamais ce que tu as fait à mes frères et à moi et encore moins ce que tu as fait à Hermione…
…
Le regard mauvais que Pettigrew lança à Ron se noya dans une crise aigue de douleur. Il étira ses membres dans une plainte. Il se tordit sur le banc. Il sentait la souffrance pulser dans tout son corps, jusque dans la main qu'il n'avait plus. Dumbledore se rapprocha de lui et posa sa main sur sa poitrine. Le corps tendu de Pettigrew se relâcha. Il tourna un œil terne vers le professeur.
- Vous resterez avec moi ? demanda-t-il d'une voix sourde.
- Autant qu'il sera possible, Peter… promit Dumbledore.
- Professeur… voulurent intervenir Harry et Ron en même temps.
Dumbledore mit son doigt sur ses lèvres pour les arrêter.
- Les phénix sont là, Harry… Ouvre la porte.
Il se pencha vers Peter, qui s'accrocha à son bras, puis leva la main pour appeler Fumseck.
Le Phénix s'y posa et dans un battement d'aile disparut, emportant son lourd et dangereux fardeau.
…
On cogna à la porte et Ron s'empressa de lever le sortilège. Il s'apprêtait à trouver une excuse pour ses camarades lorsqu'il se détendit. Seule Ginny entra dans la pièce sur un regard inquiet tout autour du vestiaire.
- Il n'est plus là ? se hâta-t-elle de demander. Dumbledore est venu ?
Elle n'attendait pas les réponses pour poser d'autres questions : que voulait Pettigrew ? Où était-il ? Qu'avait dit Dumbledore ?
- Il a amené Pettigrew dans la cabane hurlante, soupira Harry en se laissant enfin tomber sur le banc. Où sont les autres ?
- Ils arrivent ! dit très vite Ginny.
Elle s'approcha des garçons pour leur apprendre, sans quasiment reprendre sa respiration, que Ellie avait reçu un appel de leur informateur. Malefoy avait conseillé à ses fidèles de rester sagement dans les dortoirs de Serpentard cette soirée-là. Et Larry s'était empressé de prévenir Alba que quelque chose aurait sûrement lieu le soir même.
Ron ricana :
- Alors Harry… Tu crois toujours que c'est un hasard que ce sale rat soit de retour aujourd'hui ?
Harry secoua la tête.
- Non, admit-il. Mais je crois que Peter cette fois aurait servi à son insu…
Ron passa ses mains sur son visage. Il semblait épuisé.
- Je le crois aussi… reconnut-il. Je dois apprendre à me contrôler. Je dois garder mon calme. Je ne ferais pas trois jours chez les Aurors si je perds mon sang-froid ainsi…
- Je trouve au contraire que tu as fait preuve d'une grande présence d'esprit… répondit Harry. Et je trouve aussi que tu t'es remarquablement maîtrisé… Ta main ne tremblait pas quand tu l'as menacé de le tuer…
Ron tourna la tête vers Harry, embarrassé :
- La tienne non plus… Tu… Tu l'aurais fait ?
Et ses mains tremblaient à présent, même s'il essayait de le cacher.
Harry haussa les épaules.
- Et toi ?
Ron n'osa croiser ses yeux.
- Il l'aurait bien fallu… Il allait se transformer en bête féroce. Il nous aurait tué… ou pire, il nous aurait mordu… enfin… je ne sais ce qui aurait été le plus… déplaisant…
Harry lui rendit la grimace derrière laquelle il cachait son trouble.
- Mais quelle idée aussi de s'enfermer avec un loup-garou un soir de pleine lune ! s'exclama Ginny qui ne comprenait pas tout ce que les deux garçons racontaient.
- Et que voulais-tu que nous fassions… répondit Ron avec évidence. Il n'était pas question qu'il s'enfuie encore. Et nous ne pouvions laisser un loup-garou se balader dans l'école !
- Non ! admit Ginny. Mais vous pouviez au moins sortir de la pièce avant de l'enfermer dedans !
…
Harry et Ron s'entreregardèrent. Effectivement, cette éventualité ne leur avait même pas effleuré l'esprit.
Ils eurent le même geste de lassitude. Ils passèrent leur main dans leurs cheveux.
- Vous voulez qu'on annule l'entraînement ? proposa Ginny.
- Non ! s'écrièrent les jeunes gens à l'unisson.
- Il faut que tout paraisse normal… Si on savait qu'un loup-garou était dans l'école… à nouveau… ce serait la panique… reprit Ron.
- Un beau prétexte pour fermer Poudlard… dit Harry.
Ils restaient tous les deux un peu pâles.
- Vous n'auriez qu'à dire que vous êtes malades, suggéra Ginny. Rien qu'à voir vos têtes, on ne poserait pas d'autres questions…
- On va bien… assura Ron avec un regard incertain sur Harry.
- Oui, on va bien, répéta le jeune homme les yeux dans le vague. On va faire comme d'habitude…
Il tourna la tête vers son ami :
- Merci, dit-il.
- De quoi ? demanda Ron un peu gêné.
- De ne pas m'avoir laissé seul…
…
Les bruits des pas dans le hall des vestiaires annonçaient l'arrivée des phénix. Harry sentit la main de Ginny qui serrait la sienne furtivement tandis quelle passait devant lui pour aller serrer son frère dans ses bras avant l'entrée de leurs camarades. Et Harry pensa à Pettigrew, à cette colère qu'il n'éprouvait pas pour lui. Qu'il n'avait jamais éprouvée d'ailleurs. Il avait enfin compris ce soir pourquoi il ne le haïssait pas ainsi qu'il aurait du… C'était un compte de plus qu'il venait de régler avec son passé.
…
Harry écourta l'entraînement. Il prétexta un malaise et il était si pâle qu'on le crut. Ron n'avait pas l'air mieux. Ils hâtèrent le retour de leurs camarades et fermèrent ensemble les vestiaires. Ils rentrèrent en silence. La nuit brillait d'un halo étrange. La lune, énorme et pleine dans le ciel sans nuage, parsemé d'étoiles pointues, renvoyait sa clarté sur la neige et la lumière irréelle du parc ainsi éclairé laissait voir le chemin tracé par les pas de leurs coéquipiers. Les sons se propageaient d'une manière inaccoutumée et les faisaient se retourner souvent. Il leur semblait entendre, lointains, de longs hurlements déchirants et ils ne savaient si c'était la plainte du vent dans les arbres du parc ou le fruit de leur imagination.
…
Ils entrèrent dans le Grand Hall et la chaleur du château ne leur avait jamais paru aussi bienvenue. Harry sourit à Ellen qui s'avançait vers lui avec inquiétude.
- Ellen ! murmura-t-il sur un ton de reproche faussement sévère. A quoi cela sert-il que Larry prenne la peine de te recommander la prudence si tu n'écoutes pas plus ses avis que les miens…
- Dumbledore est passé dans la salle des Quatre Maisons dès qu'il a eu vent de l'affaire par Londubat… dit-elle comme pour expliquer sa présence dans le Hall.
- C'est toi qui as averti Londubat ? demanda Ron.
- Il savait déjà ce que j'allais lui dire, dit Ellen dans une grimace. Le Baron sanglant était dans son bureau. Et il était fort satisfait d'être arrivé avant moi, pour une fois…
- Et qu'est-ce qu'a dit Dumbledore ? voulut savoir Harry.
Ellen haussa les épaules :
- Pas grand-chose comme d'habitude. Il a juste fait un tour dans la salle des Quatre Maisons… à la grande surprise de tous ceux qui s'y trouvaient… Il s'est déclaré très heureux de faire enfin une incursion dans cette salle pour autre chose qu'en chasser les nuisibles et s'est réjoui de la voir aussi fréquentée. Il a commenté la partie d'échec que Sanders était en train de perdre contre Grayson. Il a félicité Thomas qui venait de terminer un portrait de Susan Bones que lui a demandé Finch-Fletchey… Plus vrai que nature, le portrait, d'ailleurs… C'est tout juste s'il avait besoin d'un sortilège d'animation… Tu crois qu'il accepterait d'en faire un de moi ?
- Et c'est tout ? l'interrompit Ron, un peu brusquement.
Ellen eut un regard sarcastique vers le préfet de Gryffondor, mais elle tut la réflexion qu'elle allait faire. Lui et Harry semblaient quelque peu éprouvés, malgré leurs efforts pour paraître naturels et décontractés.
- A peu près… répondit-elle. Il a simplement ajouté qu'il espérait que personne n'avait l'intention de sauter le repas de ce soir… Il parait que les Elfes nous ont préparé un vrai festin…
Elle eut une moue sceptique.
- Ensuite il a lu attentivement la liste des inscrits au tournoi d'échecs du mois prochain et il a assuré qu'il ferait son possible pour se libérer afin d'assister au concours, car il promettait d'être passionnant… Il a salué tout le monde, rappelé que le repas serait succulent et que lui même ne le manquerait pour rien au monde… Et là, en ce moment, il est dans la salle des professeurs…
Elle se rapprocha des garçons vivement :
- Et Pettigrew ? Où est-il ? Dumbledore l'a mis hors d'état de nuire ? demanda-t-elle très vite.
- Tu as parlé de lui aux autres ? s'inquiéta Ron.
- Non ! s'offusqua Ellen. Je n'ai rien dit du tout. Londubat m'a demandé de me taire, et je l'ai fait ! Mais je n'ai pas pu empêcher mes camarades de Maison de raconter que les amis de Malefoy s'étaient vus fortement conseiller par leur chef de ne pas sortir de notre salle commune pour la soirée. La rumeur que la Chambre des Secrets pourrait à nouveau être rouverte s'est propagée comme une traînée de poudre à furoncle dans tout le château en moins d'une heure…
Elle baissa le ton une nouvelle fois :
- Il était venu pour te faire du mal ? insista-t-elle auprès d'Harry.
Le jeune homme secoua la tête. Il n'avait pas envie de parler de Pettigrew avec Ellen. Et surtout pas au milieu du grand hall. Ellen prit sa main dans les siennes. La pâleur d'Harry l'inquiétait.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? s'alarma-t-elle.
Elle chercha vers Ron une explication, une parole rassurante, mais le jeune Weasley était tout aussi mal à l'aise qu'Harry.
…
- Ha ! Vous voici !
Harry et Ron levèrent la tête vers le Directeur qui s'avançait en souriant à Ellen. La jeune fille se retourna.
- Miss McGregor, le professeur Londubat attend les préfets de Serpentard dans son bureau…
Ellen lâcha la main d'Harry à regrets. Elle n'osa rien ajouter devant Dumbledore. Elle partit vers le couloir du rez-de-chaussée, non sans se retourner plusieurs fois. Dès qu'elle se fut éloignée, le sourire avenant du vieil homme devint plus grave.
- Cet entraînement de Quidditch a laissé des traces, jeunes gens… Vous avez besoin d'un remontant.
Il leur fit un signe de la main pour les inviter à le suivre. A travers plusieurs passages secrets, Dumbledore les amena, non pas vers son bureau, mais dans son appartement. Les jeunes hommes ne s'en aperçurent que lorsqu'ils entrèrent dans une pièce qui ressemblait en fait énormément au bureau rond du donjon. Ils manifestèrent une surprise silencieuse.
Dumbledore leur sourit :
- Voici mon antichambre… en fait, je l'ai progressivement transformée en annexe de mon bureau et il m'arrive souvent de me lever la nuit pour venir consulter quelque dossier ou grimoire.
Il leur désignait deux fauteuils tournés vers la cheminée tout en parlant. Harry et Ron s'asssirent sans un mot, un peu hébétés.
- Vous pouvez retirer vos manteaux, leur conseilla Dumbledore.
Ils enlevèrent leur écharpe de leur cou et firent glisser les manches de leur pèlerine toujours en silence, dans le même mouvement automatique.
Un plateau d'argent apparut sur le bureau, supportant une sorte de cafetière rebondie et deux tasses en porcelaine fine.
- Ha ! fit Dumbledore sur un ton satisfait. Il servit lui-même les deux tasses qu'il remplit presque à ras bord d'un chocolat chaud et mousseux.
Il tendit la première à Ron qui contempla la boisson fumante d'un œil un peu vide.
- Je sais bien que vous auriez sans doute préféré quelque chose de plus… tonique, ajouta le directeur en portant sa tasse à Harry. Mais c'est Minerva que j'ai chargée de descendre aux cuisines… je suppose que sa définition de remontant n'est pas tout à fait la même que la vôtre… Les petits gâteaux ne vont pas tarder… vous pouvez commencer à boire votre chocolat, cela vous réchauffera toujours un peu. Vous me semblez gelés tous les deux…
Harry et Ron portèrent leur tasse à leurs lèvres. Le chocolat brûlant les sortit de leur torpeur. Dumbledore fit venir le fauteuil derrière le bureau jusqu'à la cheminée et s'assit dedans, presque face aux deux jeunes gens.
- Vous l'avez laissé seul ?
La voix d'Harry était basse et sourde. Dumbledore hocha la tête.
- Je suis resté tant que j'ai pu… Mais c'est une épreuve qu'il doit affronter seul…
- Il ne risque pas de sortir… ? frissonna Ron. Remus sortait bien lui…
- Quand il était avec ses amis animagus, oui… admit le Directeur. Ou quand la potion Tue-Loup lui conservait sa conscience… Mais il n'a jamais quitté la cabane hurlante quand il était sous l'emprise de la lune de toutes les années qu'il a passé à Poudlard… J'ai prévenu Abelforth. Il va surveiller la Cabane… au moindre signe suspect, il me fera avertir…
Ron parut à peine rassuré. Il fixa son chocolat sans le boire. Harry gardait également sa tasse sur son genou, les yeux baissés sur les volutes de fumée qui montaient du liquide chaud.
- Et demain, ne craignez-vous pas qu'il disparaisse à nouveau ? demanda-t-il après quelques minutes de silence.
- Peter Pettigrew a fini de passer entre les mailles du filet, Harry… Demain, il ne pourra rien entreprendre… Il sera trop faible. Je me demande où il a trouvé l'énergie de venir jusqu'ici… dans son désespoir sans doute, car il est au bout de ses forces…
Ron serra ses doigts sur l'anse fine de sa tasse. Son regard clair se fit aussi sombre que le chocolat. Dumbledore se pencha vivement vers le jeune homme. Il mit sa vieille main ridée sur le poignet qui tremblait. Il ne put empêcher Ron de renverser une partie de son chocolat brûlant sur sa jambe.
- Qu'est-ce qu'on en a à faire du désespoir de Pettigrew ! s'écria-t-il les dents serrées et des larmes dans les yeux.
Dumbledore, d'un geste calme et rassurant, sécha la robe et apaisa la douleur de la brûlure sur le genou et la main de Ron.
- Mais pourquoi ne l'ai-je pas tué quand j'en ai eu l'occasion ! On ne serait pas là à se demander quelle catastrophe il va encore nous amener…
- Pour tuer de sang-froid, il faut avoir plus que des raisons de le faire… répondit doucement Dumbledore.
Il avança la main vers la tasse de Ron et elle disparut.
- Oui… Il faut du courage… reprit amèrement Ron.
Dumbledore se leva et alla prendre la tasse d'Harry qui la lui laissa sans résistance.
- Du courage ? répéta Dumbledore. Ho non, Ronald… cela n'a rien à voir avec le courage…
Il posa la tasse d'Harry sur le bureau et elle disparut à son tour. Il revint vers la cheminée.
- Il faut avoir renoncé à une partie de soi-même, Ronald… Ou bien être persuadé au plus profond de soi que l'on n'a rien à perdre…
Le vieil homme reprit sa place dans le fauteuil. Il plongea son regard dans celui de Ron.
- Je suis heureux de constater que tu n'en es pas encore à ce point, Ronald…
Et Ron baissa les yeux. Ses oreilles étaient rouge vif. Il ignorait s'il aurait pu prononcer les paroles fatales. L'arrivée du directeur dans les vestiaires l'avait dispensé de prendre ou non la décision fatidique. Il en était heureux, en fin de compte. Il préférait ne pas savoir. Il glissa un œil vers Harry. Son ami paraissait figé, très pâle. Il eut conscience que Dumbledore avait détourné son attention de lui. C'était Harry à présent qu'il regardait avec sérieux.
- Vous vous rendez compte, Monsieur… commença Harry d'une voix blanche. Vous vous rendez compte que vous êtes en train de dire que je n'ai fait que me préparer tout ce temps à ne pas être capable de tuer Voldemort…
…
Dumbledore fit apparaître, une à une, trois coupes emplies de bièraubeurre. Il tendit la première à Ron qui la prit, la deuxième à Harry qui la refusa. Le Directeur la garda donc en main, et envoya la troisième sur son bureau. Il prit une gorgée tout en ne cessant de regarder Harry.
- Tu as tort, dit-il. Elle est juste tiède comme il faut…
Harry se leva d'un bond. Il tremblait de tous ses membres.
- Je vous parle de Voldemort, Monsieur… Vous me dites que tout ce que j'ai fait jusqu'à présent ne me servira à rien et vous voudriez que je trinque avec vous, une coupe à la main ! Mais à quoi devrais-je boire ? Au retour de Pettigrew ? Aux chances que je n'ai pas de vaincre celui que je dois combattre ?
- Tu te trompes, Harry… Je n'ai jamais dit que tout ce que tu avais appris ne te servirait pas… Je t'ai toujours dit que ce qui te permettrait de vaincre Voldemort, la seule arme que tu pourrais lui opposer, était l'amour que tu portais en toi…
Harry devint encore plus livide qu'il ne l'était :
- Et vous venez de dire à Ron qu'il fallait avoir renoncé à la force que donne l'amour pour pouvoir tuer de sang-froid… L'un devra mourir de la main de l'autre… que croyez-vous que cela veuille dire ?
Dumbledore essuya la mousse de la bièraubeurre au coin de sa barbe.
- Cela signifie bien des choses en vérité, Harry… mais je m'étonne de l'absence d'une question parmi toutes celles que tu aurais voulu me poser…
Harry referma la bouche. Il était surpris de cette réponse. Dumbledore se tourna vers Ron qui s'agitait dans son fauteuil. Il lui sourit, l'encourageant à parler.
- Non… rien… marmonna le jeune homme. C'est encore une bêtise…
Le sourire de Dumbledore s'adoucit davantage.
- Parle, Ronald… Que voulais-tu dire ?
Ron jeta un regard inquiet sur Harry puis revint à Dumbledore. Il serrait sa coupe de bièraubeurre entre ses mains comme pour s'y retenir.
- Je me demandais comment on pouvait faire mourir un immortel, Professeur…
Il avait parlé très vite, sans lever les yeux de la mousse blanche dans la coupe. Le silence de Dumbledore lui fit relever la tête. Le sourire bienveillant du directeur lui serra le cœur. Cette question, il se l'était posé mille fois sans oser la formuler à haute voix. Il avait trop peur de la réponse.
…
Harry fit un pas en avant. Il était blême :
- Vous savez pourquoi je ne vous ai jamais posé la question, Monsieur ? dit-il d'une voix blanche. Parce que je sais qu'il n'y a pas de réponse ! On ne peut pas tuer un immortel !
Il avait presque crié sa dernière phrase. Ron se leva à son tour et se mit entre son ami et le professeur Dumbledore, toujours assis dans son fauteuil.
- Professeur… intervint-il avec inquiétude. Vous ne croyez pas que vous devriez remettre cette conversation… Harry est bouleversé… Vous comprenez, il y a seulement quelques jours il apprenait que ses amis et Ellen étaient à nouveau en danger et maintenant, Croûtard qui fait sa réapparition…
Dumbledore eut un froncement de sourcils qu'Harry ne vit pas. Le jeune homme se détourna vers la cheminée, tout bouillonnant d'émotions contradictoires.
- Laisse, Ron… gronda-t-il. J'aurais du me douter que ce n'était pas pour s'inquiéter de notre état d'esprit qu'il nous avait invité à le suivre…
- Que se passe-t-il avec Ellen McGregor et tes amis… l'interrompit Dumbledore.
- Rien de plus que d'ordinaire ! cria Harry. Vous m'aviez presque convaincu que je pouvais vivre une vie normale… que je devais suivre les élans de mon cœur… Que je ne trouverais le moyen de vaincre Voldemort qu'en m'entourant des gens que j'aime… et je vous ai fait confiance ! et aujourd'hui vous venez me dire que je ne serai jamais assez endurci pour tuer Voldemort de ma main… Vous n'avez jamais répondu à aucune de mes questions et aujourd'hui vous voudriez répondre à une question que je n'ai jamais posé… Aujourd'hui ! Où je n'ai aucune envie de vous entendre me dire que je me suis trompé du tout au tout ! Parce que je ne sais pas où vous voulez me mener ! Parce que j'ai l'impression de revenir tellement en arrière que j'ai le sentiment de n'avoir pas avancé du tout ! J'en suis au même point qu'il y a deux ans ! Pire même ! j'en suis au point de me dire que quoi que je fasse, de quelque manière que je m'y prenne… je n'ai aucune chance d'en réchapper… je n'ai aucune chance de le vaincre…
Il tourna vers Dumbledore un long regard de reproche :
- Fallait-il vraiment que vous veniez me dire cela aujourd'hui…
Ron se tourna lui aussi vers le directeur, comme pour lui demander d'infirmer tout ce que venait de formuler Harry. Dumbledore s'adressa à lui :
- Que se passe-t-il avec Ellen McGregor et les amis d'Harry ? répéta-t-il sérieusement.
- Malefoy a reçu des ordres, répondit le Préfet d'une voix basse. Il doit affaiblir Harry en s'en prenant à ses amis.
- Vous voyez à quoi me mène de suivre mon cœur… ironisa Harry sans regarder rien d'autre que les flammes rouges et jaunes de l'âtre.
Dumbledore s'appuya au dossier de son fauteuil. Il hocha la tête, comme s'il avait là confirmation de ses réflexions intimes.
- Rassieds-toi, Ronald… dit-il calmement.
Et Ron obéit.
- Harry…
Il montra le fauteuil au jeune homme qui décida de l'ignorer.
- Harry, s'il te plaît… insista Dumbledore. Le moment n'est peut-être pas bien choisi, et je t'assure qu'il n'était pas dans mes intentions d'avoir une telle conversation en ces circonstances, mais je crois qu'à présent nous ne pouvons plus éluder la question… As-tu réfléchi à la manière dont tu aborderas Tom le jour de votre rencontre ?
Ron frissonna. Il voulut se lever et quitter la pièce. Dumbledore, d'un geste, lui intima de rester à sa place. Le jeune homme se tassa dans son fauteuil, se concentrant sur sa coupe de bieraubeurre.
Harry, lui, sentait cette émotion qui travaillait en lui depuis quelques jours, et qu'il avait pris pour de la colère, monter du plus profond de son cœur et de son esprit, où il l'avait enfouie. Elle montait sans qu'il pût l'endiguer, comme une marée brutale, jusqu'à sa tête et ses yeux. Il frappa des poings contre le linteau de la cheminée.
- Non ! Je n'ai aucune idée de la manière dont je pourrais affronter Voldemort ! Et ce n'est pas aujourd'hui que je pourrais m'en faire une !
- Harry, soupira Dumbledore, les choses qu'on attend n'arrivent pas forcément au moment idéal… Et le retour de Peter n'est ni la meilleure, ni une chose à laquelle je m'attendais… Mais j'espérais avoir un signe quelconque, des nouvelles précises… et ces nouvelles c'est justement Peter qui me les a apportées…
- Vous l'avez interrogé ? demanda Harry, la voix rauque et les yeux embués fixés sur le feu qu'il ne voyait pas.
- Non, répondit doucement Dumbledore. Ce n'était guère le moment… et j'avoue que je ne croyais pas que Peter pouvait me donner des renseignements d'importance… il est hors course depuis trop longtemps et Tom est trop malin pour l'avoir laissé s'échapper sans prendre de précautions.
Harry se tourna vers lui, un peu plus calme, espérant que ses lunettes cachaient les larmes dans ses yeux.
- Alors ? De quoi a-t-il parlé ? et pourquoi ?
Dumbledore ne répondit pas immédiatement. Il était plus grave que jamais, tourné vers des pensées austères.
- Il ne voulait pas rester seul, dit-il enfin. Il était prêt à toutes les promesses pour cela.
…
Ron et Harry échangèrent un regard d'écoeurement. Ils imaginaient fort bien les supplications avilissantes de Pettigrew, ses gémissantes prières et ses mensonges aussi.
- Il est capable de mentir pour arriver à ses fins, estima Harry avec un détachement dont il s'étonna lui-même.
- Je le sais, soupira le directeur. Mais, le mensonge était bien loin de l'esprit de Peter, crois-moi, Harry… Cependant, de tout ce qu'il me racontait afin de me persuader de rester auprès de lui, la seule chose à laquelle j'ai accordé un quelconque crédit est le récit qu'il m'a fait de la préparation des Mangemorts. Non seulement parce qu'il servait de cible d'entraînement, mais parce que cela concordait avec les informations que nous pouvons avoir de notre côté… Et ce que tu viens de m'apprendre, concernant les ordres de Drago Malefoy, ne fait que confirmer ce dont je me doutais : Tom se prépare activement. Il ne tardera plus à passer à l'attaque.
Ron serra sa coupe de bièraubeurre à deux mains, pour les empêcher de trembler. Harry s'assit d'un bloc.
- Les vacances ! dit Ron. Oui… tout concorde. Il veut isoler Harry… il veut qu'il soit le plus vulnérable possible lorsqu'il l'affrontera. Il s'en prend à ses amis. Il lui envoie Peter pour attiser sa haine, voire le blesser, ou semer la panique parmi les élèves… en tout cas pour faire le vide autour de lui d'une manière ou d'une autre… Pendant ce temps, il prépare son armée… afin qu'elle soit opérationnelle le jour de l'attaque. Et le meilleur moment pour attaquer, se serait pendant les vacances : la plupart des élèves repartis dans leur famille… Harry séparé de la majorité de ses sympathisants… dans un état d'esprit proche de la confusion à cause de ce qu'aura manigancé Malefoy…
Il s'avança sur le bord du fauteuil.
- Il faut qu'Harry quitte Poudlard pour les vacances et que Voldemort sache… il faut le mettre à l'abri au QG…
- Ça ne servira à rien… l'interrompit Harry. Ça suffit de se cacher. Rien ne l'empêchera de s'en prendre à ceux qui m'entourent. Il a déjà compris comment contourner la protection de Poudlard. Il sait que si l'école est protégée de ce qui peut venir de l'extérieur, elle est sensible à ce qui se passe à l'intérieur. Il n'attendra pas que je sois prêt à l'affronter. Il va presser le mouvement. De toutes façons, il est plus fort que moi. Peu importe que ses mangemorts se heurtent à la défense de Poudlard, surtout si elle est réduite par les vacances comme tu le supposes Ron… une fois qu'il m'aura éliminé, le reste viendra tout seul. Du moins, c'est ce qu'il croit…
Il se renversa dans le fauteuil. Il fit venir de la main la coupe de bièraubeurre qui attendait sur le bureau. Il but plusieurs gorgées dans le silence.
- Un jour, reprit-il. Un jour Remus a dit que je devais cesser de réfléchir au moyen de vaincre Voldemort, que je saurai quoi faire le moment venu, rien qu'en suivant mon cœur… Il avait souvent raison, sur beaucoup de choses, mais là, je crois qu'il a montré beaucoup trop de confiance…
Dumbledore sourit de ce sourire qu'il avait toujours, des lèvres et des yeux :
- Pourtant, on ne peut dire que Rémus Lupin était d'un naturel excessivement optimiste…
Il leva imperceptiblement sa coupe vers les deux garçons et but à son tour une gorgée de bièraubeurre.
- Veux-tu que nous reprenions cette conversation plus tard, Harry ? demanda-t-il après avoir essuyé la mousse de sa lèvre supérieure. Cela fait beaucoup d'émotions en peu de temps et…
- Non, monsieur, l'interrompit le jeune homme. Puisque vous êtes décidé à parler, je préfère vous entendre maintenant. Bien que je doute que vous me disiez de façon très claire de quelle manière je vais pouvoir passer outre l'immortalité de Voldemort.
…
Un éclair furtif d'amusement passa dans les yeux du directeur.
- Voldemort n'est pas immortel… répondit-il simplement.
Harry et Ron levèrent la tête en même temps : le professeur Dumbledore se moquait d'eux. Ou bien, il avait perdu la tête…
- En veux-tu une preuve ? continua le vieil homme avec sérieux. Tu l'as détruit une fois déjà. Tu l'as réduit à n'être qu'un esprit informe, dépendant d'éléments extérieurs pour survivre. Seul son esprit avait un semblant d'existence. Pour retrouver un corps, il lui a fallu tout un rituel compliqué. Un corps qui reste mortel…
- Mais… l'interrompit Ron. Cela veut dire que si on détruit son corps, cela ne suffira pas…
- Et vous oubliez que ce n'est pas moi qui ai réussi l'exploit de le détruire la première fois… ajouta Harry. C'est ma mère qui a permis cette prouesse…
- Je n'oublie rien, Harry… et oui, Ronald, il ne suffirait pas qu'on détruise son corps pour être débarrassé de Voldemort.
- Savez-vous ce que Jedusor a fait pour acquérir l'immortalité, Professeur ? réfléchit Harry.
- Pas exactement, Harry… Il s'est tourné vers des voies que beaucoup répugnent à suivre et il est allé beaucoup plus loin que la plupart de ceux qui se sont penchés sur le problème…
- Mais… Les Flamel… insista Ron.
- Les Flamel ne voulaient pas l'immortalité, Ronald… Ils l'ont trouvée en cherchant à réaliser la Pierre Philosophale, le rêve de tous les Alchimistes : accéder au Sublime…
- L'anti-alchimiste… murmura Harry. Vous voulez dire que Jedusor a suivi le chemin inverse des alchimistes ? Que c'est par la corruption de son corps qu'il a réussi à préserver l'existence de son âme ?
- Vous voulez dire que si quelqu'un d'autre qu'Harry affrontait Voldemort, reprit Ron qui suivait son idée, il pourrait détruire son corps mais que son esprit serait toujours…heu… vivant ?
Dumbledore se cala dans le dossier de son fauteuil. Il tenait sa coupe de bièraubeurre dans sa main droite et avait l'air aussi à l'aise à présent que s'il recevait une visite mondaine.
- Peter Pettigrew n'a pas seulement parlé de l'armée de Voldemort, dit-il. Je dois dire que c'était peut-être aussi par orgueil qu'il m'a raconté les confidences de Jedusor sur sa prétendue immortalité. Il fallait que Tom se sente lui aussi bien seul pour se laisser aller à des révélations auprès d'un personnage qu'il méprise autant que Peter… Mais je suppose que Ronald n'a que faire de la solitude de Tom Jedusor…
Il eut un petit coup d'œil vers Ron qui ne pipa mot, les yeux rivés sur les reflets ambrés de sa bièraubeurre.
- Peter a confirmé ce dont je me doutais, reprit Dumbledore. Par des rituels de magie noire, Tom a assuré en effet la survivance de son esprit au détriment de son corps. Il a rompu le lien ténu qui nous lie à l'enveloppe charnelle dans laquelle nous naissons et mourrons tous… du moins la plus grande part d'entre nous… La fin de son corps ne signifie plus la fin de sa vie… Et donc, Ronald, par conséquent, celui qui détruirait son corps ne détruirait qu'une partie de lui. Son esprit, son âme, comme d'aucuns l'appellent, ne serait pas rejetée dans le monde des morts… mais resteraient, intacte, dans le nôtre, ainsi que c'est déjà arrivé une fois…
- Sauf si c'est Harry qui le tue ? insista Ron malgré quelques réticences.
Dumbledore eut une hésitation. Il balança la tête dans une moue incertaine.
- Je crois, commença-t-il avec prudence, je crois que seul Harry a le pouvoir de le faire passer de l'autre côté de la porte qui sépare le monde des vivants et celui des morts… Comment il devra s'y prendre, cela hélas, je n'en ai aucune idée, mais j'ai la conviction que tuer le corps qui abrite l'esprit de Jedusor ne sera pas suffisant…
- C'est pour cela que vous n'avez jamais tenté de le détruire vous-même… fit Harry, frappé d'une compréhension subite. Pas seulement à cause de la prophétie. Vous saviez que vous pouviez détruire ce nouveau corps… Mais cela n'aurait été que partie remise… et moi j'aurai perdu ce statut de Survivant aux yeux de tous et surtout à ceux de Voldemort… Car je n'aurais plus été le seul à pouvoir le détruire… dans l'esprit de chacun… et dans celui de Jedusor… C'est cela n'est-ce pas… Il fallait absolument qu'il se concentre sur moi, pour que nous puissions nous affronter… et que s'accomplisse la prophétie…
- Cela aurait retardé votre duel d'autant de temps qu'il lui aurait fallu pour retrouver un corps capable de le supporter… acquiesça Dumbledore. Cela t'aurait fait vivre d'autres années tronquées… jusqu'à ce que vous vous rencontriez à nouveau… Et j'ignore toutes les conséquences qu'aurait eu un tel délai, sur lui, sur toi, sur nous tous…
Ron porta la coupe à ses lèvres et but machinalement, pour ne pas penser à toutes ces éventualités que le directeur faisait naître soudain dans son imagination. Harry serra ses deux mains sur le pied de son verre. Il eut comme un vertige. Mais déjà Dumbledore se penchait en avant, comme pour s'installer plus confortablement.
- Il faut que vous compreniez une chose, jeunes gens… Voldemort n'est pas immortel… il refuse de mourir… Et il a donc tout fait pour qu'à l'heure de sa mort, seul son corps, éphémère asile de l'âme, quitte ce monde auquel il s'accroche.
Ron et Harry froncèrent les sourcils, dans une réflexion intense.
- Il nous faudrait Hermione, marmonna enfin le jeune Weasley.
- Non, dit Harry. C'est Luna qui aurait plus à dire sur ce genre de choses…
Ron regarda son ami avec une curiosité inquiète.
- Et peut-être Sir Nicholas également, ajouta Harry. Nick prétend que les sorciers qui refusent la mort deviennent des fantômes… Or Voldemort n'a rien d'un fantôme… Il est bien réel…
- Ce doit être à cause des sortilèges de magie noire, estima Ron dans une grimace. Mais pourquoi Luna en saurait-elle plus que Hermione ?
- Parce qu'elle avait l'air d'en connaître un rayon sur les médiums et sur la mort… le jour où elle nous a accompagnés au Ministère, dans le Département des Mystères… dans la salle de la Mort… là où… il y avait l'Arche…
Harry avait à peine pâli à ce souvenir. Les yeux de Dumbledore étaient fixés sur lui derrière ses lunettes en demi-lune.
- Elle entendait les voix, et elle savait ce qu'elles disaient… Elle savait parfaitement ce qu'il y avait derrière le Voile… Elle savait parfaitement ce qu'était le Voile…
- C'est la porte vers l'Au-delà… dit Ron à voix basse. Nous l'avons tous compris quand Sirius…
Il leva un œil inquiet vers Harry. Il n'eut pas le temps de s'alarmer davantage.
- C'est l'une des portes en effet… admit Dumbledore. Les chercheurs du Département des Mystères ont réussi à l'ouvrir un soir d'Halloween et depuis elle est sensée être gardée en grand secret… Mais elle n'est que l'un des passages qui mènent vers le monde des trépassés. Durant la nuit de Samain, ils s'ouvrent tous et nos deux mondes communiquent comme s'ils étaient un. Le reste du temps, seules quelques portes s'ouvrent par moment, lorsque l'une des âmes défuntes chercher à correspondre avec les vivants, par exemple. Ou quand un corps décède et que l'esprit qui l'habitait descend le chemin des morts jusqu'à trouver le passage vers le monde des disparus. Tom Jedusor a fermé toutes ces portes. Il a bloqué tous les passages par des sortilèges puissants.
- Il n'y a aucun moyen de les rouvrir ? demanda Harry.
- Il faudrait connaître les rituels exacts pour les rompre… Et la moindre erreur rendrait vains tous les efforts consentis.
- Alors il n'y a qu'un moyen… fit Ron avec évidence. Attirer Voldemort dans la salle de la Mort au Ministère… ! Et le pousser derrière le Voile. Harry est assez puissant pour lui envoyer un expelliarmus qui le propulserait par-delà toutes les portes que vous voudrez !
Dumbledore retint un sourire devant l'enthousiasme du jeune homme.
- Crois-tu qu'il accepterait l'invitation, Ronald ?
- Je te rappelle qu'il s'est bien gardé de s'approcher du département des Mystères, fit Harry sceptique… Rendez-vous au département des Mystères, dans la salle de la Mort, pour un duel à minuit, la prochaine nuit d'Halloween, signé Harry Potter… C'est un carton d'invitation qui aurait du style, mais je doute de son efficacité.
Ron fit une grimace d'approbation.
- Dans ce cas, il te faudra trouver un moyen de forcer un passage, Harry. Et la magie ne te sera d'aucune utilité…
- Je le sais déjà… grommela le jeune Potter sans oser regarder Dumbledore.
Pour une fois que le vieux mage daignait lui donner une piste de réflexion, elle se terminait en impasse.
- Pas de baguette, pas de magie noire… Il ne me reste pas grand-chose. Ma main et mon cœur… n'est-ce pas, professeur ?
Dumbledore porta sa coupe à ses lèvres. Il garda ses yeux rivés à ceux d'Harry par-dessus le verre.
- C'est déjà pas mal, Harry… répondit-il. C'est déjà une chose de plus que Tom n'en a à sa disposition…
…
Ron termina sa coupe d'un trait. Et Harry se décida à boire la sienne. Il y eut un silence troublé seulement des crépitements du feu dans la cheminée. Puis Harry releva la tête et les yeux vers le directeur.
- Que comptez-vous faire de Pettigrew ? demanda-t-il posément. Le livrer au Ministère ?
- C'est une éventualité… soupira Dumbledore. Mais je l'ai assuré de mon aide, et je doute qu'il soit en sécurité dans les geôles du Ministère. C'est un loup-garou à présent et ses antécédents n'incitent pas à l'indulgence envers lui… Sans compter que les suppôts de Voldemort encore en activité peuvent se charger de le faire taire définitivement sans autre forme de procès.
- Vous avez dit qu'il n'aurait pas grand-chose à vous apprendre que vous ne sachiez déjà…
- Il peut nous apporter des précisions sur ce qui a déjà eu lieu et nous permettre de faire des corrélations entre les différentes attaques… Il peut nous confirmer des noms… Comme il peut mentir également pour nous faire croire qu'il peut nous être utile dans l'espoir que nous le soignerons…
- Comme il peut vous échapper encore… ne put s'empêcher de grincer Ron.
- Où voudrais-tu qu'il aille, Ronald ? demanda Dumbledore doucement. Il n'a plus aucun refuge à présent, que la Cabane Hurlante… Dehors, il peut être reconnu par ses anciens amis, comme par ses ennemis, et son sort ne sera pas plus enviable qu'il tombe entre les mains des uns ou des autres…
- Oui, fit Harry sobrement. Il est seul à présent.
Peter Pettigrew était en effet plus seul que jamais désormais. Il ne restait plus grand monde de ceux qu'il voulait épater en devenant un lion lui aussi. Et ceux qui restaient lui tournaient le dos. Le seul qui lui tendait la main était un vieil homme qu'il craignait et détestait presque autant qu'il craignait et détestait son maître. Le seul qui lui tiendrait la main lorsque la solitude et la souffrance reviendraient le tourmenter. Il était seul dans la cabane hurlante qui reprenait ses allures de maison hantée. Il était seul dans l'antre du loup-garou, peuplé des souvenirs des jours d'insouciance. Et dorénavant, il serait seul parmi les ombres du passé.
…
…
Harry et Ron marchaient en silence dans les couloirs, encore sous le choc de leur entretien avec Dumbledore. Ils avaient l'impression de ne pas avoir appris grand-chose de plus qu'ils ne savaient déjà et pourtant, Dumbledore ne les aurait pas emmené dans ses appartements privés s'il ne l'avait jugé nécessaire. Qu'avait pu lui apprendre Pettigrew pour le faire sortir de ses habitudes de lenteur et d'expectative ? Et malgré la mauvaise foi d'Harry qui ne voulait lui prêter que des intentions intéressées, il savait que le vieux mage s'était inquiété pour eux deux. Pour lui, que la réapparition de Peter Pettigrew et ce qu'il pourrait bien raconter ne manquerait pas de bouleverser ; tout comme pour Ron –et peut-être un peu plus pour Ron- qui avaient quelques comptes à régler également avec son ancien animal de compagnie.
Harry jeta un œil discret sur son ami. Il paraissait encore affecté par cette fin d'après-midi. Et comme il pâlissait un peu plus, Harry suivit son regard vers le fond du couloir.
Hermione avançait, seule. Son pas s'accéléra comme elle les reconnaissait également. Et soudain, si les corridors n'eussent été désertés, on aurait pu voir la super-préfète à-cheval-sur-le-règlement faire une chose ahurissante. Hermione Granger se mit à courir dans le couloir.
Elle s'arrêta net à deux pas des deux jeunes gens. Ses yeux allaient, fébriles, de Ron à Harry, et de Harry à Ron, et ses lèvres tremblaient.
- Ginny et Ellie nous ont tout raconté à Neville et moi… dit-elle très vite d'une voix basse et presque rauque. Vous… Vous allez bien ?
Harry haussa une épaule. Ron s'efforça de sourire :
- Pourquoi irions-nous mal ? Tout va bien…
- Dumbledore est arrivé à temps, commenta Harry, moins catégorique.
Hermione accrocha son regard anxieux à celui de Ron. Elle avança la main vers la robe du jeune homme et désigna un accroc au niveau du badge de préfet. Elle ne dit rien, Ron baissa les yeux. Elle pâlit un peu plus.
- Oh Ron, non… balbutia-t-elle.
- Je ne l'ai pas tué… je ne l'ai même pas frappé… souffla Ron d'une voix très basse. Je n'ai pas pu…
Hermione ne put retenir un sanglot étranglé. Elle mit ses mains sur sa bouche et se jeta contre la poitrine de Ron. Un instant surpris, le jeune homme caressa doucement ses cheveux en bataille et ses épaules qui tressaillaient.
- Ça va, Hony… dit-il doucement. Tout va bien, je t'assure…
Hermione releva la tête vers Harry et lui tendit la main.
- Et toi, Harry ? Tu vas bien aussi ? Que vous voulait Dumbledore ? Vous êtes restés longtemps avec lui…
Ron et Harry échangèrent un regard grave. Ce n'était pas le lieu pour parler de leur conversation avec Dumbledore. Ni le moment. L'heure du repas approchait et ils devaient paraître dans la grande salle. Rien de ce qui était arrivé ne devait filtrer. Et Malefoy ne devait entendre parler de rien d'anormal en ce qui concernait Ron ou Harry… Harry sourit à Hermione et répondit sur un ton rassurant :
- Oh… ! Nous avons parlé de choses et d'autres autour d'une bièraubeurre…
Hermione se contenta de cette réponse. Elle serra ses doigts sur ceux d'Harry et laissa Ron appuyer son bras sur ses épaules tandis qu'ils prenaient ensemble le chemin du rez-de-chaussée.
…
Il ne manquait guère de monde dans la Grande Salle. Dumbledore était déjà assis à la table des professeurs et discutait avec entrain avec le professeur Flitwick. Même Malefoy était à sa place, visiblement peu enchanté de s'y trouver, un peu inquiet sembla-t-il à Harry, et fortement contrarié releva Ron avec satisfaction. A la fin du repas, Ellen McGregor vint éclairer les Gryffondor sur les déconvenues du préfet de Serpentard. Elle s'assit à côté d'Harry et sa main chercha la sienne tandis qu'elle prêtait l'oreille à Seamus qui lui demandait pourquoi Malefoy avait paru à la table du souper alors que Bobbins l'avait entendu de ses oreilles recommander à ses amis de ne pas bouger des cachots…
- Londubat a joué les naïfs, une fois de plus… dit-elle en confidence et avec un clin d'œil à Neville. Il a fait semblant de croire à cette histoire de Chambre des Secrets… tout en laissant entendre qu'il se doutait d'où elle venait… mais sans laisser à penser qu'il savait qu'il n'était en aucun cas question de la Chambre des Secrets… mais d'une lubie de Malefoy ! ajouta-t-elle comme Harry serrait ses doigts pour lui enjoindre la prudence.
Elle continua, imitant le directeur de Serpentard, qui s'était désolé qu'un tel bruit courût encore dans l'école. Et puisque, apparemment, cette rumeur provenait des quartiers de Serpentard, il fallait que tous les Serpentard la démentissent, les préfets en tête… Il comptait sur tout le monde… et ses yeux, selon Ellen, s'étaient accrochés au regard d'acier de Malefoy. Il n'avait menacé personne… Il s'était contenté de préciser que le Professeur Dumbledore verrait sans doute d'un très mauvais œil une absence au repas de ce soir… Il serait chagriné sans doute de voir que la coopération qui régnait il n'y avait pas deux semaines de cela avait déjà volé en éclat et qu'il jugerait sans doute que ceux qui n'auraient pas d'excellente raison de ne pas se trouver à table ne méritaient plus de se voir confier des fonctions de la plus haute importance, ni de représenter leurs camarades de Maison… En bref, Dumbledore et lui-même comptaient sur les préfets de la Maison à la Guivre pour maintenir le calme et désarmer les rumeurs paniquées…
- Je comprends mieux pourquoi Malefoy fait cette tête… la potion a du mal à passer… ricana Seamus.
- Une potion pleine de petites couleuvres difficiles à avaler, renchérit Neville avec un soupçon de fierté.
Seamus se leva de table comme Lavande et Parvati la quittaient également. Il tapa sur l'épaule de Dean et lui fit un signe de tête.
- Viens avec moi ! commanda-t-il. Si tu invites Parvati au bal de Noël, Lavande n'osera pas refuser mon invitation.
Dean poussa un profond soupir de lassitude et se leva pour suivre son ami. Il donna rendez-vous à Ginny dans la salle des Quatre Maisons pour un peu plus tard –beaucoup plus tard, si Lavande n'acceptait pas d'aller au bal avec Seam, précisa-t-il- et s'excusa auprès des autres. Ginny se rapprocha de Neville et dit à voix basse.
- Vous avez vu… Malefoy, il n'était pas seulement furieux, il était mort de trouille…
- Il y a de quoi… bafouilla Neville. Parce qu'un… - il forma simplement les mots avec sa bouche- loup-garou… dans l'école, ce n'est pas très rassurant tout de même ! Ce n'est pas Remus Lupin, ce type… je veux dire qu'il n'a même pas besoin d'être sous sa forme de loup-garou pour être dangereux…
- Je doute que Voldemort soit entré dans les détails, Neville… chuchota Hermione.
Neville frissonna. Il frissonnait toujours un peu à l'évocation de ce nom qu'il ne prononçait lui-même qu'avec encore bien des difficultés.
- Je crois que si Malefoy a peur, c'est parce qu'il ne sait pas au juste ce que son maître à manigancé cette fois. Il ne sait sans doute pas que Pettigrew a été mordu. Ni qu'il se trouve dans les parages. Par contre, il sait que Voldemort est prêt à tout et il a raison de craindre ses initiatives.
- Il est parti comme s'il avait toute une colonie d'acromantules à ses trousses, fit remarquer Ron.
- Tant mieux… fit Harry. Cela prouve qu'il n'a pas été vraiment rassuré par les affirmations du professeur Londubat et qu'il ne soupçonne pas que nous savons qu'il a des contacts avec l'extérieur… Demain, il lui faudra répondre aux interrogations de ses camarades qui voudront savoir pourquoi il leur a demandé de se terrer chez eux, alors que visiblement il ne s'est rien passé…
- Enfin… l'interrompit Ron, soucieux. C'est à espérer…
Il resserra son bras autour de la taille d'Hermione et frissonna, une grimace inquiète aux lèvres.
- Voyons, Ron… murmura la jeune fille à son oreille. La cabane a accueilli Remus des années, alors que la potion Tue-Loup n'avait pas été inventée… et il n'a jamais quitté sa prison avant que les Maraudeurs ne l'accompagnent… la cabane a fait ses preuves…
- C'est à espérer… répéta Ron, buté. En tous cas, si certains avaient dans l'idée de ne pas respecter le couvre-feu, je crois qu'ils feraient quand même bien d'y renoncer pour ce soir…
Neville et Ginny tournèrent la tête, dans un geste identique et machinal, vers Harry et Ellen. Le premier serra sa main sur celle de la seconde, et cette dernière se blottit un peu plus contre lui.
- On se retrouve tous dans la salle des Quatre Maisons ? proposa Neville tandis que le réfectoire se vidait peu à peu.
- Peut-être Ron et Harry ont-ils besoin de calme, estima Hermione. Ils voudront peut-être se remettre de leurs émotions…
- Oui, mais pas tous seuls… répondit Ron en entourant sa taille de ses deux bras. Enfin… je parle pour moi, bien sûr.
Harry consentit à sourire, un peu distrait.
- Oui, mais si nous ne paraissons pas dans la salle commune comme d'habitude, nos camarades vont se poser des questions et se dire que Malefoy n'avait peut-être pas tort… et puis…
Il jeta un coup d'œil à Ron, hésita, croisa le regard interrogatif de Neville, inquiet de Ginny.
- Il faut que nous parlions, termina-t-il.
- Ça a à voir avec votre entrevue avec Dumbledore ? demanda Ellen.
- Evidemment ! fit Hermione en se levant de table. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas aller dans un endroit plus… tranquille ?
- Pour qu'on nous demande si nous avons eu peur de la Chambre des Secrets ? grimaça Ginny.
- Tu n'auras qu'à nous faire ta bulle de silence… proposa Neville.
Il se leva à son tour et Harry lui montra la table des Serdaigle d'un signe de tête.
- Ce serait bien que Luna vienne avec nous… Elle pourrait peut-être nous aider…
Il gratta sa cicatrice sans même s'en rendre compte. Hermione mordit sa lèvre inférieure pour s'empêcher de poser la question qui lui brûlait la bouche. Elle baissa les yeux pour ne plus fixer le front rougi d'Harry. Harry cessa brusquement de frotter la balafre. Ses camarades le regardaient avec gêne.
- Ça va ! fit-il en essayant de sourire. De toute façon, ça lui fera plus mal à lui qu'à moi…
Il se leva et entraîna tout le monde vers la salle des Quatre Maisons.
RAR !
Thehen : mmh tu devrait mettre des "s" Faces à Faces :) Cela a fait l'objet d'une discussion en effet avec mon bêta-lecteur… mais c'était pour mieux ménager le suspense !
achille : Au fait, tu avait adressé un message comme quoi tu remerciait les lecteurs de continuer a lire ta fic malgré la sortie du T6 en anglais, mais pour moi, premièrement je ne connaît pas l'anglais, MDR ! c'est une excellente raison ! et deuxièmement, comme on te l'as déjà dit je ne sait plus quand, une fois qu'on l'as commencé, on ne peut plus arrêter de lire ta fic. Sortilège d'attraction ! Effet garanti ! sauf quand il rate !
Autrement, l'arrivée de Qeudevert et assez innatendue, mais il fallait s'y attendre, et surtout s'attendre a cette fin de chap bien sadique comme tu les aimes. Mais si vous vous attendez tous à l'inattendu, comment vais-je vous surprendre maintenant… ?
Angie Black : Finalement, l'attente fut supportable et superbement récompensée par ces faces à faces qui ont plutôt conforté mes hypothèses concernant Nott et de probables plans, et qui m'ont à la fois surprise ! Pettigrow, qui trouve un Harry extrêmement mûri, c'est là qu'on voit le cheminement que tu lui as fait parcourir, c'est incroyable. Donc il faut que je continue dans l'attendu qui surprend… Vous placez la barre de plus en plus haut, là… je tiendrai pas le coup…
Maugreyfiliae : Mais Peter a-t-il vraiment l'intention de demander de l'aide à Harry, ou est-ce Ron qui a raison? Je ne pense pas qu'il se soit trainé jusque là simplement pour faire plaisir à Harry en évoquant ses souvenirs communs avec ses parents... Ha non, effectivement, c'était pas son but premier. Mais d'un autre côté comment mettre Harry et Peter face à face à nouveau sans que le jeune homme lui pose enfin cette question. Ou alors il veut prendre là une dernière vengance, en apparence inoffensive, mais en réalité très subtile: en racontant à Harry que Sirius n'aimait pas beaucoup Lily, il verra son parrain sous un angle tout autre... et Peter aura réussi, avant de mourir, à semer une dernière fois le doute dans l'esprit du Survivant, en détruisant l'image qu'il avait de ses parents et de Sirius... Ses souvenirs sont une des dernières choses stables et immuable dans l'univers de Harry... Tu es sûre que Harry a des souvenirs stables ? Quant à Sirius, Peter a donné là une très belle image de son parrain à Harry, non ? Il a fait passer son amitié envers James avant la jalousie qu'il éprouvait envers Lily.
Verra-t-on Rogue encore "agir" une dernière fois depuis ses souterrains? Ne serait-ce que par son souvenir, qui a marqué les esprits des élèves et continue à empêcher la maison Serpnetard de vaciller. Rogue ajoutaiune certaine dimension sombre et profonde à ta fic... Rogue ajoute une dimension sombre et profonde dans n'importe quelle circonstance… Merci JK ! d'après tes remarques, on peut comprendre que Charlie va devenir professeur de potion. Il ne me semblait pourtant pas qu'il avait une formation quelquonque dans ce domaine-là... Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai juste dit que « pourquoi pas ? c'était une idée à creuser… »
chrys63 : bon larry me laisse perpexle je suis pas sur qu'on puisse lui fair confiance : C'est le Mystère Nott… et le retour de peter et magnifique quel traitre vraiement le rat je trouve que ca correspond bien à son caractere et ce qu'il a fait dans son passé. Je crois qu'il faut faire la différence entre ce qu'était Peter et ce qu'il est devenu… L'histoire de Peter, c'est celle d'une descente aux enfers… ron m'inquiete j'espere qu'il va garder son calme et ne pas faire un geste qu'il pourrait regretter plus tard. je sais bien qu'ils sont en guerre et que pendant les guerres il y a des morts mais j'aimerais qu'ils gardent encore un peu d'innoncence je suis une peu naive encoure mais c'est pas grave.. Ron… Quel acte inconsidéré va-t-il bien pouvoir faire !
lyla : ce chapitre ma bouleversée! je t'assure j'en ai pleurer! de peur parfois... cette facon de présenter Peter, me fait penser a un gollum... et gollum je le supporte pas, quand peter se met a raconter ses histoires, j'en ai froid dans le dos... Merci ! Il est fait pour mettre mal à l'aise !
Choups J'avais le pressentiment que t'allais poster ton chapitre aujourd'hui...T'as répondu à aucunes de mes reviews (snif) je poste les jeudis. Je n'ai pas pu répondre à tes précédentes reviewes mais je les ai toutes lues. Quant à la dernière que tu as postée je l'ai reçue après que j'ai téléchargé le fichier sur afin de n'avoir qu'à le lancer le jeudi (parce que je poste sur les trois sites en même temps et ça prend bcp de temps)
Peter, amoureux de Lily ? C'est vrai que ça parait assez évident quand on y pense... C'est un peu plus compliqué que cela… je crois qu'il devait être facile d'être amoureux de Lily. Tout le monde était amoureux d'elle (enfin, c'est moi qui le dis). Mais peut-être que Peter était amoureux de l'idée d'être amoureux de Lily… Un amour d'adolescence qui passe aussi vite qu'il est arrivé. Du même genre que celui qu'Harry a eu pour Cho : tant qu'il la croyait inaccessible il était très amoureux, mais dès qu'il est sorti avec elle, ben… ça a foiré… A la différence que Peter, lui n'est jamais sorti avec Lily et qu'il était persuadé que cela ne pouvait jamais arriver. C'est du même acabit que sa relation avec le trio James/Remus/Sirius. Il les admirait avant d'en venir à les jalouser…
Ginny avec Gerald ! J'aime assez le fait qu'ils puissent être en couple, je saurais même pas dire pourquoi ! Peut-être parce-que je vois bien Ginny avec quelqu'un d'un peu plus âgé qu'elle... oui, mais Dennis n'a jamais que deux ans de plus qu'elle, environ. Et on le sait depuis quelques chapitres déjà.
Ta précédente review : Tu postes tous les combien environ ?. Et si c'est régulier, quels jours ? Toutes les semaines, le jeudi Et t'en es ou environ, dans l'écriture ? (Non malgré les apparences ce n'est pas un interrogatoire) Hahahhaha ! J'approche de la fin. J'ai quelques chapitres d'avance… j'ai réussi à refaire mon retard…
Je me dis que vu que maintenant j'ai un peu de temps, faudrait que je relise quelques morceaux de la première partie, y'a plein de trucs qui m'ont échappé... Oui tels que Ginny avec Dennis ! MDR !
Parfois aussi, j'ai du mal à discerner ce qui s'est passé dans HP6 et dans Les Secrets...La dernière fois, je me demandais dans lequel des deux était mort Tel Personnage (ma mémoire me fait faux bon, je me souviens même plus de qui...) Oui mais là j'y peux rien ! Fallait pas lire le T6 avant d'avoir fini les secrets d'Hermione ! Comme moi ! Et na !
Tu sais, avant je me disais que si je n'appréciais plus l'histoire des Secrets d'une façon ou d'une autre, c'était pas grave, puisque c'est seulement une fanfic... ben oui… Mais là tu as un poids énorme sur ta tête (enfin, t'es pas obligée de le garder ce poids lol), c'est de ne pas me décevoir non plus pour Les Secrets ! Parce que j'ai été assez déçue de HP6 (je l'ai déjà dit, je crois...) Mouais… comme si j'avais pas assez de pression comme ça, hein…
Voldemort : Surtout que ces chapitres étaient merveilleux surtout le dernier qui était un des meilleurs que tu es écris à mon humble avis. Disons qu'il est riche en informations.
Je trouve que ce chapitre relance carément l'intérèt de l'histoire qui était déjà, je te rassure, très présent. C'est sûr on entre dans une autre phase de l'histoire…
il est domage que ta fiction s'éloigne du 6 ème tome : Heureusement ! Argh ! l'horreur ! Moi aussi je veux être surprise par JKR ! Je n'ai jamais prétendu écrire LE T6 ou 7. Ce serait non seulement prétentieux de ma part, mais irrespectueux envers JK Rowling ! Une fic ce n'est jamais que l'exploitation personnelle par un lecteur des éléments que l'auteur nous a donné dans ses livres. Et oui, tu as raison : vive la diversité !
Angel's Eyes : J'ai vraiment adoré ce chapitre, surtout la fin avec les sentiments du sale rat! Comment espère-t-il qu'Harry va le sauver après tout ce qu'il vient de lui apprendre! En fait, à l'origine, il n'avait pas l'intention de lui parler de tout cela.
Etincelle de Vie : Je me demande pendant combien de temps encore Nott pourra cacher à Malefoy sa "complicité" avec Ellie. C'est une question délicate en effet…
Je croyais que l'on était définitivement débarrasser de Peter!(Désolée mais je peux pas le voir) oui, tout le monde le croyait…
cemeil : La fin de chapitre est assez étonnante. Ce tri-à-tête (Je dirais çà comme çà! lol) me rappelle une certaine scène à la fin du tome trois. On retrouve Peter qui fait de nombreuses révélations en ce qui concerne le passé des maraudeurs; un Ron plutôt sur les nerfs comme l'était Sirius et un Harry plutôt calme et posé qui cherche à savoir comme l'était Remus. Et l'image finale, je me dis... Non, çà peut pas être un hasard... C'est fait exprès, hein? Derrière Ron et Harry on peut voir se profiler nettement les ombres de Sirius et Remus. C'est trop fort! Bravo! Tu veux la vérité ? Quand j'ai écrit cette scène, je ne la voyais pas autrement. Mais ce n'est qu'à la fin que j'ai pris conscience de la ressemblance avec celle dans Cabane Hurlante. Et je me suis dit comme toi : Ce ne peut être un hasard. Alors je n'ai rien changé.
Alixe : Beaucoup aimé ce chapitre avec les confrontations avec Nott et Pettigrow. Tu nous as vraiment gatés.Merci PS : j'ai pas mis une review, la dernière fois ? Si, j'étais même persuadée d'y avoir répondu !
