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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Pour ceux qui ne parlent pas plus bulgare que moi : -Dobre doš''l signifie : Soyez-le bienvenu… (normalement, d'après mon dictionnaire en ligne…)


Chapitre 173

Veillée d'Armes

L'envolée de Krum avec les deux Phénix provoqua chez leurs coéquipiers une ovation joyeuse. Ginny, tout de même, vola jusqu'à son frère pour avoir de ses nouvelles. Rassurée, elle se hâta de rejoindre ses équipiers qui entouraient Viktor Krum. Ron, d'abord vexé de se faire voler la vedette une fois de plus, se consola de cet état de fait en se disant que si ses camarades pouvaient oublier l'épisode coloré des vestiaires, ce ne serait pas un mal.

Et effectivement, ce fut ce qui arriva. On ne parla dans la salle des Quatre Maisons que de l'entraînement de Krum avec les Phénix. Il leur avait montré quelques unes de ses feintes qui avaient fait son succès. Il avait fauché le Vif sous le nez de Joanna à plusieurs reprises, mais l'avait félicitée pour sa vivacité et lui avait même donné quelques conseils de professionnel. Il leur avait serré la main à chacun à l'issue de cet exercice et assuré qu'il ne manquerait pour rien au monde le prochain match. Et Harry lui avait proposé son Eclair de Feu, à sa convenance, chaque fois qu'il voudrait retrouver les sensations du vol et s'entraîner un peu, pour après… Krum en avait été très touché et il n'avait pas trouvé de mots pour remercier Harry.

Comme Ron l'avait prédit, Malone en crevait de jalousie. Et le Capitaine des Dragons Jaunes se promit d'aller trouver le Professeur pour l'inviter à un entraînement dès le lendemain. La cote de popularité de Viktor Krum remontait en flèche et ceux qui grommelaient encore n'osaient le faire trop ouvertement.

….

Dans son bureau de Préfète en Chef, Hermione examinait Ron avec sérieux. Et si celui-ci se moquait de ses airs de Pomfresh en lui assurant qu'il allait le mieux du monde, il avait néanmoins apprécié la pâleur qui l'avait saisie quand elle avait appris que Wilford avait mis ses menaces à exécution et qu'il était sa première victime. Du moins sa première victime humaine. Il avait goûté avec délices l'émotion que, pour une fois, la jeune fille n'avait pu cacher et il avait obtempéré avec hâte quand elle lui avait ordonné de la suivre dans son bureau. Il avait presque autant apprécié l'air stupéfait de Wilford quand il avait vu cet imbécile de Weasley assis à sa place à la table des Gryffondor où il faisait honneur au repas du soir tandis que les conversations tournaient toutes autour de la grande maîtrise de Krum sur son balai et de ses compétences en matière d'enseignement de la Défense contre les Forces du Mal.

Mais surtout, Ron avait prisé le regard soudain apeuré qu'il avait glissé vers Malefoy, et le visage particulièrement acéré de ce dernier sur son camarade de Sixième Année. Lorsque viendrait à leurs oreilles qu'il s'était soudain retrouvé d'une couleur de cyanose bien avancée, ils feraient peut-être le rapprochement avec une éventuelle protection contre les sortilèges… mais d'ici là, ils avaient le temps de voir venir… et Wilford, dans sa rage impatiente, commettrait peut-être une erreur qui lui serait fatale. On lui prendrait sa baguette, à lui aussi. On le renverrait sans doute. Et Malefoy serait davantage isolé encore.

- C'est vrai… Tu n'as rien ! constata encore une fois Hermione avec soulagement. Je vais rajouter ça aux notes du professeur Rogue.

Ron cessa de songer à la tête de Malefoy et de Wilford pour admirer de très près celle d'Hermione.

- Il faut qu'on termine le projet pour le tournoi, Ron…

- On verra ça demain, Trésor…

On frappa à la porte du bureau d'Hermione. Il appuya ses lèvres sur celles de la jeune fille pour l'empêcher de répondre.

- Qu'est-ce que c'est ? réussit à dire la Préfète en Chef.

- C'est Ellie et Ginny ! répondit la voix de la jeune rouquine. Il faut qu'on parle, Hermione.

Ginny et Ellie entrèrent dans le bureau. Hermione était assise derrière son pupitre et Ron maugréait dans un coin.

- Que se passe-t-il ? demanda Hermione.

- Montague est tout noir, dit Ellie. Je l'ai caché dans les toilettes du rez-de-chaussée jusqu'à ce que ça passe, mais toute la salle des Quatre Maisons l'a vu. Il a commencé à noircir au moment où il entrait dedans. Et je crois que Wilford a vu ce qui était arrivé. Je l'ai aperçu qui filait, tout raconter à Malefoy sans doute.

- Où est Harry ? s'inquiéta Ron.

- Il surveille les toilettes, expliqua Ginny. Ce qui est gênant, c'est que les Phénix se sont soudain souvenu que toi aussi tu es devenu tout noir cet après midi avant de retrouver ton teint laiteux.

- Ha ! fit Hermione. Conseil de Crise ! Tout le monde au labo ! On a jusqu'au couvre-feu pour trouver une solution.

- Pourquoi s'en est-il pris à Montague ? demanda Luna.

- Ils ont eu des mots cet après midi, et Montague a eu le dessus… répondit Ginny. Heureusement que tu lui avais fait prendre cette mixture, Ellie.

- Oui ! Et ce n'était pas une mince affaire, tu peux me croire. Qu'est-ce qu'il peut être méfiant, Montague.

- On ne peut lui en vouloir, répondit machinalement Harry. Il nous faudrait savoir si Wilford se doute de quelque chose. Je veux dire, inutile de paniquer s'ils n'ont pas encore compris ce qui arrivait.

Il se tourna vers Ellen.

- Appelle Nott, veux-tu ? Il saura nous dire ce qu'il en est.

Ellen s'exécuta. Ils attendirent alors en silence, les yeux fixés sur le parchemin vierge. Et Ron songea que le répit avait été de courte durée.

- Hermione ?

- Mmm ?

Le feu mourrait dans l'âtre. Hermione s'endormait contre l'épaule de Ron. Il ne voulait pas bouger, il ne voulait pas parler. Mais il ne pouvait s'empêcher de penser que le lendemain, ils auraient cours avec Krum.

- Tu as vu Viktor depuis son arrivée.

- Bien sûr, comme tout le monde…

- Je veux dire… Tu lui as parlé ?

- Je lui ai souhaité la bienvenue mercredi matin quand je l'ai croisé devant le bureau de McGonagall…

- Et c'est tout ?

- J'ai été très occupée, Ron, tu le sais comme moi… Et lui aussi, je suppose. Ce ne doit pas être facile d'arriver au milieu de l'année pour donner des cours dans une nouvelle école…

- Sans doute…

Hermione quitta l'appui du bras de Ron pour le regarder attentivement.

- Qu'est-ce qu'il y a, Ron ? Tout ira bien. Nous avons largement le niveau en Défense pour ne pas faire pâle figure face à Durmstrang… Si les autres classes s'en sont sorties, il n'y a pas de raison pour que ce ne soit pas le cas avec nous…

- Bien sûr… Murmura Ron.

Elle s'avança à nouveau vers lui, tout contre lui et scruta le regard du jeune homme qui fixait les braises incandescentes.

- Ne me dis pas que tu en es encore jaloux, Ron…

- Non… Je veux dire que… Je ne suis pas certain que lui ne le soit pas… Enfin, je crois qu'il t'aime encore.

- Ron ! souffla Hermione. Mais puisque ce n'est pas lui que j'aime, moi… De quoi tu t'inquiètes ?

- De rien ! se hâta de répondre Ron.

- Tu crois qu'il voudrait me reconquérir ? Si tant est qu'il m'ait jamais conquise ?

- Non… répondit Ron avec si peu de conviction qu'Hermione se mit à rire doucement.

- Ron… Que ferais-je du cœur de quelqu'un d'autre ? Je ne sais déjà pas comment m'y prendre avec le tien ! Et puis tu oublies une chose : la situation a changé. Viktor n'est plus le génial attrapeur Bulgare, champion de Durmstrang, qui m'a invitée au bal de Noël. Il est le professeur Krum et moi la préfète en chef. Ce ne serait pas concevable qu'il puisse se passer quelque chose entre nous. Ce n'est pas arrivé quand il était mon correspondant, ce n'est pas maintenant que cela risque d'arriver.

- Et toi tu oublies qu'il était peut-être ton correspondant à toi, mais que pour lui il était plus que cela… En tous cas, tu étais plus pour lui qu'une simple amie. Il serait peut-être utile que tu mettes les choses au point.

Hermione soupira :

- Au nom de quoi ? Ce serait très agressif de ma part, tu ne crois pas ? Et vexant, et humiliant… Je n'ai aucune raison de lui faire ça… Il est toujours mon ami, Ron. Je l'aime beaucoup et je ne veux pas lui faire de mal.

Elle pencha sa tête pour mieux chercher les yeux de Ron.

- Tu voudrais que je le blesse uniquement pour satisfaire ton…ta… Je ne sais quoi d'ailleurs ?

- Bien sûr que non, se défendit mollement Ron. C'est aussi pour lui que je dis ça… Parce que je te l'assure, Hermione, je suis certain qu'il n'a pas cessé d'espérer ni de t'aimer… et ça, je peux le comprendre, tu sais…

Il se tourna vers elle et l'enferma dans ses bras.

- J'ai peur de te perdre encore… murmura-t-il dans ses cheveux, en la serrant tout contre lui.

Il s'attendait à l'entendre soupirer un Ho ! Ron… désabusé, ou bien se récrier ; peut-être espérait-il qu'elle lui dît qu'elle avait peur de le perdre aussi. Elle se tut. Et quand il l'éloigna un peu de lui pour observer son visage et sa réaction, elle embrassa ses lèvres du bout des siennes, puis frotta le nez de Ron.

- Tu as une tache, là… dit-elle.

Ils se mirent à rire. Il cacha son visage dans son cou.

- Tu sens bon, dit-il à son oreille.

Il respirait son odeur, pourtant familière, comme s'il la découvrait. Il embrassait sa peau douce sous l'oreille et dans le cou et il la serrait de plus en plus fort entre ses bras. Comme s'il pouvait empêcher le temps de s'écouler et la garder ainsi pour l'éternité dans la chaleur et la pénombre de la salle commune de Gryffondor, bien à l'abri de tous ceux qui leur voulait du mal, rien qu'à lui, loin des regards des autres, tout contre son cœur qui avait mal à force de l'aimer si fort, si mal et si ridiculement ordinaire.

- Ron… Ron ?

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tout va bien ?

Il se redressa dans le fauteuil et appuya sa tête contre le dossier.

- Oui. Finit-il par répondre.

Elle s'agenouilla sur la banquette, faisant glisser sa robe sous ses genoux, d'un geste précis et quelque peu maniaque. Elle se pelotonna contre lui et posa sa tête dans le creux de son épaule, son bras autour de son cou.

- Ron ? chuchota-t-elle. J'ai bien réfléchi à ce que nous a appris Larry. Wilford ne se doute encore de rien, c'est probablement vrai, mais il voudra prouver à Malefoy qu'il n'a pas raté sa cible et qu'il n'est pas un incapable. Il va recommencer. Et quand il aura compris que nous avons fait quelque chose, il trouvera un autre moyen. Il n'est pas stupide. Et il est dangereux.

- Je m'arrangerai pour ne pas me trouver sur son chemin, promit Ron.

- Si c'était seulement possible… murmura Hermione.

Ils restèrent un moment sans parler, dans l'ombre qui s'épaississait car le feu n'était plus que le rougeoiement des braises. Puis Hermione reprit.

- J'ai eu une idée, cet après midi, à la bibliothèque. Enfin… ce n'est pas vraiment moi qui l'ai eue… C'est Colin. Il peinait sur son devoir d'Enchantements et il est venu me demander de l'aider un peu. Il a dit que se serait bien d'avoir des cours de rattrapage sur certaines matières… Je lui ai répondu que nous allions mettre en place des ateliers de révisions pendant les vacances et avant les examens de fin de trimestre. Et il a dit que ce genre d'ateliers serait bien plus efficace s'ils étaient mis en place dès les premières semaines de la rentrée. Ceux qui ont des difficultés ne verraient pas leurs lacunes s'amonceler de trop… Et je me suis dit, qu'effectivement, des sortes d'études pourraient effectivement être mises en place. Des Sixièmes et des Septième Année particulièrement habiles et désireux d'aider leurs camarades pourraient se charger d'expliquer et de faire répéter certains points difficiles. Qu'en dis-tu ?

- J'en dis que si tu comptes sur moi, tu te trompes de candidat. Je ne suis ni particulièrement habile ni doué pour l'enseignement. Mais tu trouveras chez les Serdaigle tout ce qu'il te faut en professeurs potentiels.

- Ne trouves-tu pas cette idée mal venue dans les circonstances actuelles ? Je ne voudrais pas mettre la direction de l'école dans une situation délicate... je veux dire qu'on pourrait faire croire que je veux favoriser les enfants de moldus en leur proposant une sorte de mise à niveau...

- Ça ! ricana Ron. C'est certain ! Mais je suis sûr que bien des enfants nés dans des familles sorcières d'excellente réputation seraient les premiers à s'inscrire si de tels ateliers existaient… Moi le premier ! Enfin, disons que ma mère m'aurait obligé à m'y inscrire si de tels ateliers avaient existé lors de notre première année ici ! Quant à la direction de l'école... Dumbledore est assez grand pour se débrouiller de toutes les accusations qu'on pourrait porter contre lui... Tu n'as pas à t'inquiéter de cela... Tu proposes ton idée et tu vois ce qu'on te répond... Ce n'est pas comme ça que tu fais d'ordinaire ?

- Alors, tu penses que je peux tenter l'affaire...? Il n'est pas encore trop tard. Il nous reste plus de deux trimestres avant la fin de l'année. On peut commencer par les ateliers de révisions avant et pendant les vacances et poursuivre avec des ateliers de soutien scolaire après…

- On ? Qui on ? demanda Ron d'un air méfiant.

Hermione haussa une épaule :

- On

Elle sourit, se pencha vers son visage et sortit son mouchoir de sa poche. Ron eut un mouvement de recul.

- Ah non ! Commença-t-il, la main en avant pour l'empêcher de faire le geste fatidique.

Etonnée, Hermione lui tendit le mouchoir.

- Il est propre, assura-t-elle. Essuie donc ton nez et ton front, mon cœur. Tu as de l'encre partout.

Soulagé, mais grommelant tout de même, par principe, Ron frotta son front et son nez. Hermione secoua la tête.

- Alors, tu me soutiendrais dans ce projet ? questionna-t-elle.

- Est-ce que j'ai le choix ? riposta Ron.

- Pas vraiment non… se mit à rire Hermione.

Il lui rendit son mouchoir, bien que ses efforts pour effacer l'encre sur son visage eussent été vains et entreprit de se venger des moqueries d'Hermione en la chatouillant pour l'obliger à admettre qu'elle usait avec lui de procédés peu honorables. Elle avoua tout ce qu'il voulut, pour le faire cesser ses chatouilles avant que le dortoir entier ne fût réveillé par les rires.

- Ho mon Dieu ! Ron ! Tu as vu l'heure !

- Non… Je ne vois pas le temps passer auprès de toi…

Il la rattrapa comme elle se levait vivement de la banquette, l'attira par le poignet sur ses genoux :

- Reste avec moi… pria-t-il avec fièvre.

- Ron ! soupira Hermione. Ce n'est pas que je n'en ai pas envie… mais il faut se montrer raisonnable.

- Pourquoi ? demanda Ron en cherchant ses lèvres.

Elle lui rendit son baiser puis reprit sans grande conviction :

- Parce que…

- Pense que Wilford pourrait ne pas rater son coup la prochaine fois… murmura Ron dans ses cheveux. Tu regretteras de t'être montrée raisonnable.

Hermione se redressa d'un bond. Elle le repoussa et se leva brusquement. Elle le menaça du doigt.

- Ne recommence jamais ce genre de choses, Ronald Weasley ! dit-elle en s'efforçant de chuchoter, avec véhémence toutefois.

Il essaya de la retenir.

- Hermione…

Elle esquiva son geste pour la ramener contre lui. Elle s'éloigna à grands pas vers l'escalier de son dortoir. Avant de monter, elle s'arrêta sur la première marche pour le regarder longuement :

- J'ai l'impression que tu ne veux pas croire que moi aussi j'ai peur de te perdre, dit-elle d'une voix étranglée d'émotion.

Puis, à petits pas pressés, et sans se retourner davantage, elle disparut sur le palier.

….

Le cours de Défense contre les Forces du Mal était au cœur de toutes les attentes chez les Septième Année de Gryffondor ce vendredi là. Les élèves entrèrent dans la salle de classe avec un frémissement d'impatience que le Professeur Krum ressentit comme une pression de plus. Heureusement, Harry Potter était là, et lui adressa un Bonjour Professeur qui réconforta le jeune homme qui se tenait à son bureau pour faire face à tous ces yeux posés sur lui. Il aurait du, pourtant, être habitué. Il fit un signe de la main pour inviter ses élèves à s'asseoir. Et il réalisa qu'elle était là aussi.

Elle sortait ses affaires de cours, consciencieusement, avec lenteur, les yeux fixés sur son sac. Il détourna les yeux vers Harry pour reprendre son assurance.

Le cours commença. Il portait sur la magie noire et les diverses manières de s'en protéger. On lui posa des questions, auxquelles il avait appris à répondre sans se sentir agressé personnellement. On l'interrogea pour connaître les méthodes préférées des Mangemorts et s'ils avaient des sortilèges de prédilection. Lorsqu'il passa à la pratique, il mit à contribution Harry et Ron vers lesquels il se tourna souvent tout au long du cours, quand il sentait que la situation risquait de lui échapper quelque peu.

La fin du cours arriva sans que le professeur ni les élèves n'y prissent garde. Et tous étaient fort soulagés et satisfaits quand la cloche sonna l'interclasse. Les Gryffondor quittèrent la classe en commentant positivement le cours. Krum remercia Harry et Ron pour leur aide. Puis il se tourna vers Hermione :

- Hermione ? Peux-tu rester quelques minutes ? Je voudrais te parler.

- Bien sûr, Professeur, répondit Hermione.

Harry entraîna Ron dans le couloir et Viktor ferma la porte. Hermione se dirigea d'un pas vif vers le bureau professoral et demanda :

- Ai-je dit ou fait quelque chose qui vous a déplu, Professeur Krum ?

- Viktor, corrigea Krum.

Elle secoua la tête.

- Non, professeur. Je devrais même vous appeler Monsieur… Mais cela… -elle eut un petit rire embarrassé- cela c'est au-dessus de mes forces.

- Hermione…

Krum lui souriait.

- J'aimais mieux quand tu m'appelais Viktor, vraiment.

- Mais la situation n'est plus la même, rappela Hermione. Vous êtes le professeur et je suis votre élève. Vous imaginez ce qu'on dirait si jamais nous reprenions des relations plus amicales ? Ce ne serait bon ni pour vous ni pour moi…

- C'est pour cela que tu m'évites ?

Elle sursauta.

- Je ne vous évite pas !

Il eut un sourire triste.

- Je voulais simplement te dire que je suis heureux de te voir aujourd'hui aussi… resplendissante qu'avant… Non… davantage encore qu'avant que cette horrible femme...

- Professeur… commença Hermione, mais elle ne put aller plus loin.

On frappa à la porte et le professeur Londubat montra son visage sympathique dans l'entrebâillement.

- Pardonnez mon intrusion, Viktor. Bonjour Miss Granger. Comment allez-vous aujourd'hui ? Oui, je disais donc : pardonnez-moi de vous interrompre, je passais juste pour savoir comment cela se passait pour vous. J'ai un creux jusqu'à onze heures et je sais que vous aussi. Voulez vous que nous fassions un petit point tous les deux ?

Krum accepta d'un sourire. Hermione s'éloignait déjà. Elle balbutia un au revoir aux deux hommes et se retrouva dans le couloir. Harry et Ron l'attendaient. Du moins, Ron l'attendait. Harry manifestement était resté pour tenir compagnie à son ami. Il s'éclipsa dès qu'Hermione les rejoignit dans le corridor.

- Qu'est-ce qu'il voulait ? demanda Ron sans avoir l'air aussi dégagé qu'il le souhaitait.

- Me dire qu'il était heureux que Bellatrix Lestrange ne soit pas arrivée à ses fins…

Ron hocha la tête. Ils se remirent en route vers le cours suivant.

- Je comprends que ce n'est pas facile pour toi, Hony, dit Ron au bout d'un moment.

- Ce n'est facile pour personne, commenta la jeune fille. Mais ça pourrait être pire…

- Tu crois ?

- Oui. Je pourrais n'avoir pas rompu mes relations avec lui. Nous pourrions être désireux tous les deux de célébrer nos retrouvailles après ces longs mois de doute et de séparation. Tu imagines la situation ?

Elle jeta un coup d'œil vers Ron. La pâleur de celui-ci disait clairement que oui, il imaginait fort bien la situation. Un peu trop bien d'ailleurs.

- Et même… continua Hermione. J'aurais pu me tourner vers quelqu'un d'autre durant ces moments de désarroi. Tu imagines dans quelle situation nous nous trouverions tous dans ce cas là ?

Ron acquiesça de la tête.

- Mais ce n'est pas le cas, heureusement, continuait Hermione. Il y a longtemps que j'ai rompu avec lui. C'était bien avant toi et bien avant qu'il n'entre à Durmstrang comme propagande vivante des mangemorts qui dirigent l'école.

- C'est vrai, admit Ron. Donc tout va bien…

- Tout va bien, affirma Hermione un peu trop catégoriquement pour ne pas paraître vouloir s'en persuader elle-même. Mais, ça pourrait quand même aller mieux…

Elle poussa un soupir, tourna la tête vers Ron :

- Comme si nous avions besoin de ce souci supplémentaire, n'est-ce pas, mon cœur ?...

….

Epuisant. C'était épuisant de se tenir toujours sur ses gardes, l'œil aux aguets et les doigts crispés sur sa baguette pour contrer les malédictions de ce damné Wilford. C'était d'autant plus épuisant qu'il ne s'approcha d'aucune des personnes qu'il était censé menacer de toute la journée du vendredi.

- Et demain, Nott règle le cas d'Ellie, après le match, murmura Ginny, les bras croisés sur la table du labo, la tête par-dessus, lasse et découragée. Vous croyez qu'ils s'en prendraient à plusieurs d'entre nous en même temps ?

- Pas en même temps qu'Ellie, estima Hermione. Du moins, je ne le pense pas. Enfin, ce n'est pas ainsi que je procéderais si je voulais toucher Harry au maximum. J'irai pas à pas. L'un après l'autre. Pour ajouter chaque fois un poignard dans son cœur. Ron devait être touché dans la semaine… ainsi que Ginny sans doute… Ellie samedi et petit à petit le cercle se serait élargi…

Ellen se rapprocha d'Harry qui posa son bras par-dessus son épaule.

- Nott avait dit qu'il ferait durer et voilà que c'est pour demain, murmura-t-elle.

Personne ne voulut répondre le premier. Puis Harry murmura à son tour :

- Malefoy est pressé. Et si Malefoy est pressé, c'est que son maître est pressé…

Le silence à nouveau se fit autour de la table.

- J'ai prévenu mon oncle, dit Neville que l'absence de bruit dérangeait. Après le match il se tiendra dans son bureau, prêt à recevoir notre appel.

- J'ai vérifié la cheminée de notre salle commune, confirma Ginny. Dès que Harry recevra l'appel d'Ellen, nous attendrons cinq minutes et nous préviendrons le professeur Londubat par le réseau cheminette interne. Il n'aura plus qu'à monter à la volière derrière Ellie.

Ellie fit tourner son badge sur sa poitrine entre ses doigts nerveux.

- C'est pas un peu trop, cinq minutes ? demanda Ron avec anxiété.

- C'est juste le temps qu'il faut, répondit Hermione. J'ai minuté le trajet du bureau du professeur Londubat à la volière et celui du cachot où Nott compte mettre son plan à exécution.

- Que va-t-il te demander de faire ? questionna Luna.

Ellie haussa les épaules.

- Sais pas… Me jeter du haut de la volière peut-être.

Elle sentit la main d'Harry qui se serrait sur son épaule. Il y eut un nouveau silence.

- Il ne te demandera pas cela ainsi, assura la jeune fille de Serdaigle. Un Imperium peut se briser si on force celui que l'on soumet à se détruire aussi directement.

- Mais Nott ne veut pas me détruire… souligna Ellie avec un brin d'agacement. Il veut juste qu'on croie qu'il a voulu le faire…

- Pour l'instant, je ne vois pas la différence, répondit Luna. Il va te soumettre à un Impérium pour t'envoyer à la volière… Une fois là-bas si tu n'essais pas de te détruire, je ne vois pas où est l'intérêt de tout cette mise en scène…

Ellie leva les yeux au ciel.

- Franchement, Luna… bougonna-t-elle, parfois je me demande si tu es vraiment présente quand nous discutons de choses sérieuses…

Luna haussa les épaules.

- Moi, ce que j'en dis… Seulement, je me demande pourquoi te soumettre à un Impérium ? Il suffirait de te rendre à la volière pour que Nott prétende t'avoir lancé un Impérium… Je ne vois pas l'intérêt de te soumettre réellement à l'Impérium…

- Mais parce que Malefoy s'assurera sans doute de la fidélité de son lieutenant… s'agaça à son tour Harry. Il n'est pas du genre à laisser la bride sur le cou à qui que se soit…. Et certainement pas à Nott… Il a trop peur de lui…

- Sans compter qu'il aura été échaudé avec les échecs de Wilford, murmura Ron. Il voudra que la pierre angulaire de son plan pour affaiblir Harry fonctionne.

- Surtout s'il a des doutes sur Nott… soupira Ginny.

- Mais c'est pour ça que je dois être sous Impérium ! trancha Ellie.

Son ton cassant montrait sans ambages qu'elle souhaitait en finir avec cette discussion. Elle se leva d'ailleurs, un peu nerveuse.

- On devrait arrêter de parler de ça ! dit-elle. On a tout récapitulé et minuté… Chacun a répété ce qu'il devait faire. Tout est en place. Il ne manque plus que Nott passe à l'action… Et j'ai entière confiance en Nott ! Voilà ! C'est tout ! On ne peut rien faire de plus. Il faut penser à autre chose jusqu'à demain sinon nous allons nous tourner les sangs.

- Elle a raison, fit Neville. Luna, je te raccompagne jusque chez toi ?

Harry ouvrit la carte du maraudeur avant que la jeune Serdaigle eût accepté.

- Wilford est dans la salle commune de Serpentard, avec les autres Salamandres… annonça-t-il.

- La voie est donc libre, soupira Neville.

- On peut même passer un moment dans la salle des Quatre Maisons, alors, suggéra Ginny.

Hermione acquiesça.

- Je dois accrocher les consignes pour samedi soir dans la salle, je viens avec vous.

- Quelles consignes ? demanda Ron en se levant à son tour.

- Celles qui conseillent vivement à ceux qui fréquentent assidûment la salle des Quatre Maisons et aux amateurs de troisièmes mi-temps de laisser les lieux dans l'état de propreté et de rangement approprié au déroulement d'un tournoi d'échecs….

- C'est quoi une troisième mi-temps ? demanda Luna.

- La fête qui suivra la victoire des Dragons ou des Phénix demain soir…

- Des Phénix… assura Ginny.

- … ou des Dragons ! réaffirma Hermione. Un match n'est jamais joué d'avance, Ginny.

- C'est juste, dit Ellie d'une voix qu'elle voulait ferme.

Harry glissa sa main dans la sienne et la serra très fort.

- Je te raccompagne aussi, proposa-t-il.

Elle ne refusa pas son offre. Ils quittèrent le laboratoire après une dernière vérification de la carte : Wilford était toujours dans ses quartiers. Il avait rejoint son dortoir.

Au premier étage, Harry ne prit pas le chemin de l'escalier. Il poussa la porte d'une salle de classe et fit entrer Ellen à sa suite.

Il la prit dans ses bras la porte à peine refermée.

- Il est encore temps Ellen… murmura-t-il. On va trouver Dumbledore maintenant et il te fait transporter aussitôt où tu le désires…

- Je ne désire être que près de toi.

Elle le serrait à présent contre elle pour s'empêcher de trembler.

- Je veux être avec toi, tout le temps. Je ne veux pas qu'on m'éloigne de toi. Embrasse-moi…

Elle lui tendait ses lèvres. Elles avaient un goût de sel, et ses paupières également, comme ses joues et la peau de son cou.

- Tout va bien se passer, reprit Ellen soudainement.

Il n'était pas certain que ce ne fût pas une question. Elle répéta.

- Tout va bien se passer. Tout est minuté, organisé, préparé.

Elle prit une profonde inspiration.

- Et puis, on ne peut plus reculer, de toutes façons…

- Toi tu le peux encore, insista Harry.

- Tu veux me tenter ? Ou bien t'assurer de ma force de caractère, Harry Potter ? J'ai dit que je refusais d'être mise à l'écart. Je n'ai pas changé d'avis.

Harry caressa sa joue mouillée et ses cheveux qui s'échappaient de sa barrette. Elle leva le menton :

- Ce n'est qu'un moment d'affolement. J'ai encore le droit d'avoir un peu peur, tout de même… Tu crains que je ne sache pas me dominer demain ? Que je ne sois pas à la hauteur ? Quoi qu'il arrive je serais digne des McGregor, et des Serpentard…

- Je n'en doute pas ! l'interrompit Harry avec un sourire. Et moi aussi j'ai peur, et moi aussi je voudrais que tu sois près de moi tout le temps.

Il l'embrassa encore.

- Si on restait ici ? murmura-t-il à son oreille. Si on ne rentrait pas dans nos salles communes ? Pas tout de suite en tous cas…

- On a jusqu'au couvre-feu, soupira Ellen. Ensuite il faudra que je rentre. Il y a un tableau dans notre salle commune qui compte les allers et venues de chacun d'entre nous. Il s'imagine qu'on ne s'en est pas aperçu, l'imbécile… Je le soupçonne de travailler pour Londubat.

- Non, c'est pour Dumbledore. Ce sont les nouvelles consignes de sécurité… pour s'assurer que personne ne manque à l'appel, et faire faire des recherches illico si jamais quelqu'un était porté manquant. C'est du moins ce qu'à prétendu Imogen quand Ginny lui a posé la question. Elle a horreur de se sentir surveiller, Ginny…

- Je la comprends, murmura Ellen. Mais je ne parle pas pour toi… se hâta-t-elle d'ajouter. Embrasse-moi encore !

Harry allait s'exécuter quand il fit mine d'hésiter :

- Tu es sûre que ce fichu badge ne va pas se mettre à vibrer au meilleur moment ?

Elle dégrafa le badge des Phénix et le mit dans sa poche.

- Au diable Malefoy, Larry et tout le reste ! Le couvre-feu est dans une heure, ne gâchons pas une minute…

Elle mit un bras autour du cou de Harry et l'attira contre elle, son autre bras autour de sa taille.

….

Lorsque l'heure du couvre-feu remplit les couloirs du pas bruyant des élèves qui regagnaient leurs salles communes, Ellen recoiffa ses cheveux d'un geste lent. Harry remit ses lunettes sur son nez. Elle l'embrassa une dernière fois, écarta les mèches qui cachaient sa cicatrice. Il caressa sa joue et fit glisser un doigt sous les cernes qui commençaient à assombrir le regard de la jeune fille.

- Essaie de dormir un peu, quand même, dit-il. Je sais que ce n'est pas facile, mais…

- On passe la journée ensemble demain ? l'interrompit Ellie.

- Mon équipe de remplaçants joue contre celle des Dragons. Il faudra que je sois aux vestiaires une heure avant le match, mais je serai dans les tribunes le reste du temps.

- Je te rejoindrais au pied de l'escalier des tribunes des Phénix avant le début du match, alors…

Ni l'un ni l'autre ne lâchait la main qu'il tenait dans la sienne.

- Tu sais, quand je suis triste, ou que je suis toute seule dans mon dortoir, loin de toi… je fais neiger sur la maisonnette et je regarde par la fenêtre ce qui se passe à l'intérieur.

- Ça ne m'étonne pas de toi, essaya de se moquer le jeune homme.

- Et tu sais ce que j'y vois ?

Harry secoua la tête.

- Je vois deux personnes près de la cheminée, enlacées, qui regardent tomber la neige dehors, dans le froid et le soir qui descend. Dedans, il fait chaud, il fait calme. Et rien ne les empêche d'être ensemble.

- Pas de badge qui sonne ? sourit Harry.

- Ni de lendemain incertain…

- Ni de portrait qui compte les absents ?

Elle fit non de la tête.

- Et que se disent-ils ? demanda Harry.

- Ils ne parlent pas. Ils ont trop de choses à se dire pour parler. Et puis, ils ont tout le temps, ils veulent juste être ensemble.

- Pas de promesse ? murmura Harry.

- Ni de serment, approuva Ellen.

Il plongea son regard dans le sien. Ils se rapprochèrent sans s'en rendre compte. Il prit sa taille entre ses mains. Elle croisa ses doigts sur sa nuque.

- Trouvés ! hurla dans leur dos la voix aigre de Peeves.

- C'est lui qu'on devrait mettre au fond d'un globe d'eau ! maugréa Harry à voix basse.

- J'en ferai la suggestion au Baron Sanglant, proposa Ellie en soupirant.

Elle l'embrassa quand même une fois encore puis ouvrit la porte de la salle et se dirigea vers le palier. Harry la suivit, pour rejoindre ceux qui montaient vers le passage de Gryffondor. Il lui fit un signe de la main penché sur la balustrade tandis qu'elle descendait vers le Grand Hall, escortée de Peeves. Les retardataires se hâtaient vers leurs quartiers. Harry en fit autant.

Il prit place sur la banquette près de la fenêtre. La neige avait recouvert le parc d'un manteau d'argent sous la lune. Le lac gelait sur les bords et il ne brillait plus dans la nuit. Tous les repères avaient disparu. Seul, silhouette sombre au lointain, le Saule Cogneur laissait pendre ses longues branches immobiles, comme figé par un sortilège.

Dans la salle commune, Seamus prenait les paris sur le match du lendemain, avant qu'Hermione ne montrât le bout de son nez de Super Préfète. Neville expliquait à Dennis Crivey et quelques autres Quatrième Année les subtilités des Potions Aiguise-Méninges. Dean faisait quelques retouches à un portrait au fusain, la langue entre les dents, avec application. Ginny travaillait quelques tables plus loin avec Colin Crivey et deux autres de leurs camarades de la même année.

Harry songea qu'il avait un devoir d'Histoire de la Magie qui l'attendait sur son bureau dans son dortoir. Et qu'il y resterait, parce qu'il n'avait pas envie de monter à l'étage, ni même de bouger.

Hermione et Ron entrèrent dans la salle au moment où on entendit la voix aigue d'Imogen annoncer que le compte était bon, enfin ! et que s'ils arrivaient encore une fois en retard elle en réfèrerait à Dumbledore lui-même, tout préfets qu'ils fussent !

Ils s'assirent à côté d'Harry sans un mot et ils restèrent là jusqu'à ce que leurs derniers camaradent eussent rejoint leur dortoir. Dean s'inquiéta de les voir si morose avant de quitter la pièce. Seamus tapota l'épaule d'Harry :

- Ne t'en fais pas, dit-il sur un ton léger. Tes Phénix ne vont faire qu'une bouchée des Dragons de Malone demain. Tout le monde en est persuadé.

Il pianota discrètement sur la poche de sa robe et s'empressa de disparaître comme Hermione le regardait bizarrement.

Dean secoua la tête en souriant. Il leur fit un clin d'œil.

- Tout est prêt pour le Tournoi ? demanda-t-il à Hermione. Et toi Ron, tu vas encore en mettre plein la vue à tous les amateurs d'Echecs ? J'espère que tu ne tomberas pas dès le premier tour sur McGregor… L'intérêt du Tournoi en serait amoindri.

Ron fit une grimace. Dean se mit à rire. Il leur souhaita une bonne nuit et s'éloigna vers les escaliers du dortoir en même temps que Neville. Hermione haussa les épaules.

- Comme ça, dit-elle, après ce week-end, on sera fixé…

Les garçons ne voulurent pas lui demander de quoi elle parlait exactement. Ils se rapprochèrent de la cheminée et ravivèrent le feu. Harry dans un fauteuil, Ron et Hermione serrés dans un autre, ils restèrent ensemble jusqu'à ce que Neville vînt leur chuchoter de monter se coucher, comme s'ils pouvaient à eux trois conjurer le sort et empêcher de poindre les premières heures de ce week-end chargé.

Le samedi, il faisait un temps idéal pour un match de Quidditch. C'est du moins ce que Malone affirma à Harry alors qu'ils affichaient la liste des joueurs de l'après midi.

- Je leur ai promis que s'ils gagnaient contre tes Phénix, je leur dégotterai un entraînement avec Krum… annonça Malone avec une pointe de défi. Heu… je veux dire le Professeur Krum, corrigea-t-il.

Il se pencha vers son homologue de l'équipe adverse :

- Tu crois qu'il acceptera ? s'inquiéta-t-il.

Harry fit une grimace dubitative qu'il changea presque aussitôt par un sourire devant le visage décomposé de son camarade.

- Je crois qu'il est toujours ravi de renouer avec le Quidditch, dit-il. Il ne refusera sûrement pas si tu lui proposes d'aller voler avec vous. Enfin, ce que j'en dis, moi… il faudrait le lui demander.

- On va attendre que mes Dragons aient battu tes Phénix, dit Malone.

Les deux capitaines prirent le chemin de la grande salle où le petit déjeuner allait être servi.

- Tu sais ce qui serait bien, reprit Malone alors qu'ils approchaient de la salle des Quatre Maisons. Ce serait un match où vous vous rencontreriez face à face toi et Krum… Je veux dire le professeur Krum.

- Ce serait amusant, sourit Harry. Mais je doute que ce soit possible.

Il s'arrêta sur le seuil de la salle des Quatre Maisons et désigna l'intérieur à Malone.

- Si tu veux inviter Krum à un entraînement, c'est le moment. Et je suis sûr qu'il acceptera d'office, par reconnaissance…

Malone, intrigué, jeta un œil à l'intérieur. Il se mordit les lèvres pour ne pas rire.

Krum était en effet dans la salle des Quatre Maisons, entouré d'une horde de jeunes filles de tous âges et de toutes Maisons qui le harcelaient de questions. Il se retranchait derrière Hermione qui tentait de calmer le feu roulant des interrogations.

Les deux jeunes gens s'avancèrent résolument vers le groupe survolté.

- Professeur ? fit Harry d'une voix assez forte.

Tout le monde se tourna vers lui. Krum lui jeta un regard de gratitude, tout comme Hermione.

- Mon ami Malone, capitaine des Dragons Jaunes de Poudlard voudrait vous entretenir quelques minutes…

- Volontiers ! s'exclama Krum.

Il fendit la foule de ses admiratrices pour rejoindre les garçons. Il se retourna vers Hermione cependant :

- Et en ce qui concerne la visite de l'école ? demanda-t-il. Tu es d'accord pour me servir de guide ? Je me souviens parfaitement du chemin qui mène à la bibliothèque mais je n'ai qu'un vague souvenir du reste.

L'hésitation d'Hermione ne passa inaperçue pour personne, bien qu'elle fît son possible pour rester impassible.

- Je suis désolée, Professeur, finit-elle par dire. Je suis très occupée aujourd'hui et demain davantage encore, avec le Tournoi d'Echecs… Mais je peux vous recommander un de mes camarades qui se fera un plaisir de vous accompagner…

Du fond de la pièce, Jezebel Dawson s'avança promptement. Hermione leva les yeux vers Harry, désemparée. Harry craignit qu'elle ne le désignât. Heureusement, de la porte, la voix de Neville retentit :

- Moi je veux bien ! s'exclama-t-il. Mais je vous avertis, Professeur, je ne connais rien au Quidditch…

Harry et Hermione soupirèrent de soulagement, Dawson de déception. Neville donna rendez-vous à Krum devant les escaliers du Grand Hall et entra dans la salle avec Ron quand le professeur en sortait avec Malone.

Ron se précipita vers Hermione.

- Qu'est-ce qu'il faisait ici ? demanda-t-il.

- Tu l'as entendu, lança Dawson avec aigreur. Il cherchait un guide pour lui rafraîchir la mémoire et il s'est tout naturellement adressé à la Préfète en Chef…

- Dawson ? fit Hermione. Merci.

- Oh mais de rien ! répondit la jeune fille avant de tourner les talons sous le regard insistant de la dite préfète en chef.

Hermione se tourna vers Ron, Neville et Harry.

- Dawson a raison, dit-elle calmement. Cela ne fait que trois jours qu'il est à Poudlard, et la maison est grande.

- Il la connaît pourtant, douta Ron.

- Mal… et c'était il y a quatre ans. Il s'est passé tant de choses depuis… Et puis, je n'avais pas l'intention de l'accompagner. Cela aurait fait jaser beaucoup trop de monde…

Ron renifla.

- Neville, avertit-il, tu aviseras le professeur Krum que la salle des Quatre Maisons est réservée aux élèves. Les professeurs ont leur salle particulière. Chacun chez soi et tout se passera bien… d'accord ?

Neville esquissa un sourire.

- Tu es d'une humeur de dragon quand tu es à jeun, Ron. Viens plutôt déjeuner, tu auras moins envie de mordre tout ce qui bouge quand tu auras mangé.

- Je sais ce que je dis ! maugréa le jeune rouquin en passant sa main dans ses cheveux pour cacher son embarras. Pourquoi jamais personne ne veut me prendre au sérieux ?

Neville prit le bras de Ron en riant. Harry le poussa dans le dos. Il fit signe à Hermione de les suivre, afin de rassurer leur ami.

Elle interpella les filles qui discutaient encore de la visite du Professeur Krum –qui n'était pas aussi inabordable ou terrifiant que cela, après tout. Il était même plutôt séduisant pour un professeur… Il avait un air ombrageux terriblement fascinant quand on y songeait.

Hermione les rappela à la réalité.

- C'est un professeur, et non un monstre de foire… Croyez-vous que c'est agréable de se sentir observer comme vous le faites ? C'est particulièrement grossier et indiscret. Et très gênant. Et si jamais je surprends l'une d'entre vous à essayer de le mettre mal à l'aise, elle aura affaire à moi ! nous verrons qui sera le plus embarrassé de lui ou d'elle.

Les filles se turent. Hermione hocha la tête.

- Bien, fit-elle. On se retrouve ici après le déjeuner pour revoir la disposition de la salle pour demain. Je compte sur vous, les filles. Merci de votre attention.

Elle leur tourna le dos trente secondes, le temps d'avancer de quelques pas vers la porte. Elle fit une volte face comme les chuchotements reprenaient.

- Et si j'entends la moindre rumeur dans mon dos, je saurais d'où ça vient ! affirma-t-elle l'index levé.

Cette fois elle quitta la pièce sans autre interruption et les jeunes filles attendirent qu'elle fût loin avant de se remettre à cancaner.

Malone avait obtenu de Krum la promesse qu'il assisterait à un entraînement des Dragons la semaine suivante. Le capitaine confia à Harry qu'il n'avait pas l'intention d'en informer ses camarades avant le résultat du match de l'après-midi.

- Je veux les voir gagner contre tes Phénix, affirma-t-il. Et s'ils perdent, je leur dirai que j'ai fait venir Krum pour leur montrer ce qu'il fallait faire… Je veux dire le professeur Krum…

Il pesta contre ces mots qui avaient du mal à franchir ses lèvres. Le Professeur Krum ! Alors qu'il n'y avait pas si longtemps que cela, il était Krum, le génial attrapeur bulgare.

- Quand on le croise dans les couloirs, on est plus tenté de lui taper sur l'épaule en lui disant « Comment ça va ? » que « Bonjour, Monsieur… » grimaça Malone. Je me souviens quand il était le champion de Durmstrang… Tu te rappelles : les filles lui faisaient les yeux doux et lui ne regardait qu'Hermione… Au bal de Noël… Aïe ! T'es fou ?

Harry venait de lui lancer un coup de coude dans les côtes. Malone suivit son regard : Ron, qui attendait Hermione près de la porte, arrivait vers la table en compagnie de la jeune fille.

Malone s'éclipsa sur quelques maladroites paroles de défi.

- On en reparlera après le match, Larry ! lui répondit Ron en s'asseyant. Pas vrai Harry ?

Harry haussa les épaules dans un geste qui fut pris par les observateurs pour de l'incertitude, voire de l'appréhension, envers le déroulement du match.

Hermione serra la main d'Harry dans la sienne, discrètement. Malefoy faisait son entrée, suivi de sa cour. Et Nott, cette fois, en faisait partie. Les Serpentard passèrent devant la table des Gryffondor sans un regard. Harry tourna la tête vers la table vert et argent. Ellen était déjà attablée. Elle parut ne pas s'intéresser à l'arrivée de ses condisciples. Et plus tous les autres semblaient calmes, plus la nervosité gagnait le jeune homme. On crut que c'était à cause du match de l'après midi et il ne détrompa personne. Ses joueurs sortaient de convalescence. Ils avaient manqué quelques entraînements et n'étaient pas au mieux de leur forme. Ce fut l'excuse qu'il servit à ceux qui s'étonnaient de ne pas l'entendre répondre avec plus d'assurance aux piques de Malone.

Et il fut doublement heureux de voir s'avancer vers lui Ellen McGregor, un sourire au fond des yeux qui n'était pas aussi moqueur que d'ordinaire.

Ils passèrent la matinée ensemble, dans la salle des Quatre Maisons, ou à la Bibliothèque. Harry réussit à ne plus penser à ses craintes. Après le match lui semblait loin tant Ellen était proche. La pression de son genou contre le sien le distrayait totalement de ses recherches sur les Enchantements, mais s'il ne bougeait pas, s'il ne parlait pas, il garderait ces moments immobiles un peu plus longtemps.

Le temps se remit à courir et le cœur d'Harry à battre plus fort après le déjeuner. Et son cerveau à travailler, travailler. Il avançait à grands pas vers le stade de Quidditch et il se répétait : Pourquoi Nott prendrait-il la peine de prévenir Ellen s'il voulait lui faire du mal ? Pourquoi prendrait-il tant de risques s'il devait la laisser tomber au dernier moment ? C'était ridicule. Et les derniers mots d'Ellen alors qu'ils s'étaient séparés devant la salle commune aux quatre Maisons résonnaient à son esprit comme une promesse : A tout à l'heure… Je t'attendrais au pied des escaliers de la tribune des Phénix. Elle avait lâché sa main dans un rire et il s'était senti stupide. Pourquoi pouvait-il envisager sa propre mort sans trembler et ne pouvait-il supporter l'idée qu'elle prît des risques, même calculés. Pourtant, des risques, ils en prenaient tous. Ron, Ginny, Neville, Hermione, et tous les autres… Malone dont les côtes se remettaient difficilement du week-end d'Halloween… Justin dont le visage portait encore la marque du sortilège de Wilford… Et Luna aux cheveux courts. Et Grenouille transformée en crapaud… Et Trevor… victime plus qu'innocente de cette guerre qui n'était pas sienne, qui n'avait même pas conscience qu'il y eût une guerre… Et tous ceux qui manquaient à l'appel depuis deux ans déjà. Oui, c'était ridicule de croire qu'il pouvait laisser Ellen en dehors de tout cela. Elle le lui avait dit des dizaines et des dizaines de fois, de toutes sortes de façons. Il ne le comprenait que maintenant, alors qu'il se sentait si démuni devant le danger imminent.

Ils étaient tous là, devant lui, attendant la parole qui leur donnerait le goût de la lutte. Il leur sourit. Ils avaient tous des mines pâles. Certains sortaient à peine de l'infirmerie et bravaient le courroux de Madame Pomfresh pour ne pas rater ce match sans importance.

- C'est pas la grande forme, pas vrai, leur dit-il… Ce n'est pas grave. L'important, c'est que lorsque vous serez là-haut vous vous amusiez. Personnellement, et en tant que capitaine, je préfèrerais que vous gagniez. Mais je vous promets qu'il n'y aura aucune mesure de rétorsion si vous ne remportez pas ce match.

Il allait leur donner le feu vert pour quitter le vestiaire, quand il ajouta :

- Ha ! J'aimerais assez que, quoi qu'il arrive, vous en mettiez plein la vue au Professeur Krum… N'oubliez pas qu'il aura un regard critique sur les joueurs de cet après midi. Donnez-lui du beau spectacle. Il appréciera ce geste, j'en suis sûr…

Certains joueurs pâlirent, d'autres rougirent. Mais chacun se redressa imperceptiblement, et tint un peu plus fermement son balai.

Harry ouvrit la porte et retint Pritchard discrètement.

- N'oublie pas, lui rappela-t-il, tu es capitaine en second aujourd'hui. Si tu vois que Turpin perd les pédales, n'hésite pas à prendre le relais. Les autres te suivront comme à l'entraînement.

Pritchard hocha la tête avec sérieux, malgré sa main qui trembla soudain.

Harry conduisit ses joueurs jusque sur le terrain d'où ils devaient prendre leur envol au signal de Madame Bibine. Puis il se dirigea vers les escaliers de la tribune des Phénix. Ron et Ginny vinrent l'y rejoindre. Hermione était restée avec les préfètes pour terminer la mise en place du lendemain. Neville penché à la rambarde leur faisait signe de monter parce que le match allait commencer.

- Allez-y, dit Harry. J'attends Ellie.

Ron ricana :

- Les filles ! Jamais à l'heure…

- Hé ! fit Ginny. Je te rappellerai ça la prochaine fois que tu seras en retard…

Ron allait répliquer qu'il y avait une différence entre n'être jamais en avance et toujours en retard quand il vit s'avancer Malefoy et sa troupe qui se dirigeaient sans se hâter vers les tribunes des Salamandres.

- Tiens… renifla-t-il. En voilà qui n'ont pas besoin qu'on leur garde leur place…

- Oui, c'est sans doute pour ça qu'ils se payent le luxe d'arriver après le coup d'envoi, se moqua Ginny.

Au même moment, retentissait la voix d'Ernie Mcmillan, toujours promu commentateur remplaçant car le titulaire avait une extinction de voix, qui annonçait que Madame Bibine renonçait à arbitrer ce match et cédait sa place avec plaisir au professeur Krum, qui venait d'accepter avec joie.

Un tonnerre d'applaudissements et de trépignements retentit à cette nouvelle. Malefoy se tourna légèrement vers ses camarades, goguenard. Il éleva le ton afin d'être certain d'être entendu par les trois Gryffondor.

- Qu'est-ce que je disais ! triompha-t-il. A peine bon à remplacer un professeur de Vol en Balai…

Et alors qu'il passait devant la tribune des Phénix, il lança quelque chose vers Harry.

- Tu as perdu quelque chose, Potter… fit-il avec un rictus hautain. Tu devrais faire attention à tes affaires. N'importe qui pourrait les ramasser…

Il se mit à rire, imité par deux ou trois de ceux qui le suivaient. Ils s'éloignèrent, toujours sans hâte. Nott fermait la marche, à quelques pas. Il fixa Harry longuement. Son teint était légèrement plus terne que d'ordinaire. Il détourna les yeux cependant et accéléra le pas pour rattraper ses complices.

Ginny donna un coup de coude à Harry.

- Il n'a pas l'air très à l'aise, hein…

Harry secoua la tête.

- C'est pour bientôt, dit Ron à voix basse. Il a peur lui aussi ; cela devrait te rassurer, Harry.

Harry hocha la tête. Oui, cela aurait du le rassurer de voir ainsi l'impassible Nott s'inquiéter de ce qui devait arriver. Pourtant, il ne l'était pas plus que cela. Son cœur se remettait à battre la chamade et il haïssait Malefoy de remuer le couteau dans la plaie.

Les noms des joueurs résonnaient dans l'air froid, aussi cassant que du cristal. Les applaudissements succédaient aux encouragements. Le coup d'envoi retentit.

- Mais qu'est-ce que vous faites ? s'inquiéta Neville descendu aux nouvelles. Luna et moi nous n'allons pas pouvoir vous garder les places plus longtemps si vous ne vous dépêchez pas de monter !

- On attend Ellie ! répondit Ginny. Elle t'a dit qu'elle serait en retard, Harry ?

Mais Harry ne l'écoutait pas. Il venait de poser les yeux sur ce que Malefoy avait jeté dans la neige sale quelques minutes auparavant. C'était un point rouge à quelques pas de lui. Et son ventre se tordait brusquement dans une intuition sourde.

Il avança la main, mais Ron fut plus rapide. Il ramassa l'objet et le ramena à Harry.

- Où donc Malefoy a-t-il pu avoir un badge des Phénix… ?

Ginny le saisit vivement entre mains de son frère.

- A qui l'a-t-il volé, veux-tu dire ?

Harry tendit la main. Il n'entendait plus que son cœur à ses tempes.

- Ellen ! voulut-il prononcer.

Mais les mots moururent sur ses lèvres. Il s'élança, mais interrompit son mouvement. Il n'arriverait jamais à temps. Il se tourna, désespéré, vers ses camarades tout aussi blêmes que lui.

- Ah le salaud… murmura Ron, décomposé.

- Il faut prévenir le professeur Londubat… souffla Ginny.

- Mais… Mais… Balbutia Neville. On n'est sûr de rien…

- Qu'est-ce qu'il te faut de plus ? le brusqua Harry. Ellen n'est pas là… Malefoy et sa clique qui pavoisent… et ce badge… Il faut que ton oncle aille le plus vite possible à la volière !

- Mais… si c'est vraiment ce que tu crois… il n'arrivera jamais à temps, haleta Neville affolé.

- Je peux essayer de gagner du temps, dit Harry sur un ton bas mais ferme.

Il esquissa un mouvement de recul.

- Pas tout seul, Harry… pria Ginny. Je viens avec toi…

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Harry courrait déjà vers les vestiaires.

- Monte à la tribune ! lui cria-t-il. Ils vont paniquer s'ils ne voient personne dans les gradins. Et Malefoy se doutera de quelque chose. Allez prévenir Londubat ! Vite.

Il disparut dans les vestiaires, laissant ses camarades paniqués. Neville passa sa main sur son visage.

- Oncle Algie… murmura-t-il. Il faut aller trouver Oncle Algie.

Ron le retint rudement par le bras.

- Il ne faut pas qu'on te voie ! affirma-t-il. Sinon tous nous efforts n'auront servis à rien. Malefoy se méfierait s'il voyait ton oncle quitter brusquement la tribune pour aller à la volière juste après ton intervention. Il faut trouver autre chose…

- Mais quoi ? demanda fébrilement Ginny. Tu as une meilleure idée ?

- Monte aux gradins ! intima son frère. Montre-toi.

- Pas question !

Il la saisit par le poignet et lui fit monter de force les premières marches ;

- Monte ! tu as entendu ce qu'a dit Harry ? Alors obéis !

Il revint vers Neville.

- Tu as de quoi lui envoyer un message ?

Neville mit la main à sa poche pour en sortir un carnet comme en avait Hermione et un crayon à mine. Il écrivit : Allez faire un tour à la volière. Maintenant.

- Il comprendra, murmura le jeune homme.

Mais le problème restait entier : comment lui faire parvenir le papier que Neville déchira de son bloc et plia en quatre.

- C'est trop risqué de l'enchanter et de le faire voler jusqu'à mon oncle depuis ici… estima Neville.

- Si je pouvais m'approcher de la tribune des professeurs sans qu'on me voie, chuchota Ron…

Neville secoua la tête, abattu.

- Et si quelqu'un d'autre l'intercepte ?

Il reprit avec espoir :

- Hermione connaît un sortilège pour faire apparaître n'importe quoi n'importe où…

- Hermione n'est pas là ! trancha Ron.

Il ne poursuivit pas sa phrase, ainsi qu'il en avait l'intention. Il venait d'apercevoir Nott qui se dirigeait vers eux. Il ne lui laissa pas le temps d'approcher. En quatre enjambées pressées, il fut près du Serpentard. Il l'attrapa par le col de son manteau et le traîna jusque sous les tribunes des Phénix où il l'appuya brutalement contre un pilier.

- Qu'est-ce que tu as fait à Ellie ? menaça-t-il.

- J'ai pas eu le choix ! se défendit le jeune homme. Où est Potter ?

- Ça ne te regarde pas ! gronda Ron de plus en plus agressif.

Nott repoussa de toutes ses forces la main du Gryffondor qui le maintenait contre le bois inconfortable des gradins.

- On perd du temps. Il faut prévenir Londubat.

Il jeta quelques coups d'œil inquiets dans la direction d'où il venait.

- Mais pas ici…

Il défia Ron du regard et celui-ci le lâcha tout aussi brusquement qu'il l'avait saisi.

- Dans les vestiaires, grogna le rouquin. Et pas d'entourloupe ! Ou tu le regretteras.

Nott pénétra le premier dans les vestiaires. Ron et Neville le suivirent de près. Ils le poussèrent dans les vestiaires des Phénix.

- On a le message, dit Neville. Il ne nous manque que le moyen de le faire parvenir discrètement à mon oncle.

Nott hésita. Il leva la main vers le papier que Neville lui montrait. Il sortit sa baguette. Ron sortit la sienne. Nott haussa les épaules. Il prit le message plié et posa le bout de sa baguette dessus. Il marmonna une formule qui arracha un rictus au dernier des fils Weasley.

- Magie noire… laissa-t-il tomber tandis que le papier disparaissait.

A nouveau Nott haussa les épaules. Neville se précipita hors de la pièce. Les deux autres le suivirent. Le jeune Londubat entrouvrit la porte qui donnait sur l'extérieur. Il tordit la tête pour apercevoir le bon angle de vue.

- Il l'a ! s'exclama-t-il soudain. Il se lève ! Il descend… il se dépêche.

Il commenta chacun des actes de son oncle jusqu'à ce qu'il disparut de son champ de vision. Ron rangea sa baguette.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il avec brusquerie néanmoins.

Nott eut un demi sourire amer.

- Un imprévu… répondit-il avec hauteur. Cela te va comme réponse, Weasley ? Maintenant, partez. Il ne faut pas qu'on nous voie ensemble et moi j'ai besoin… d'un peu d'intimité.

Il parut chercher autour de lui avant de demander :

- Où sont les toilettes ?

Ron lui désigna les sanitaires d'un signe du menton.

- J'espère pour toi qu'il n'est rien arrivé à Ellie, dit-il d'un air sombre.

- C'est toi qui nous as fait perdre du temps, Weasley, avec tes doutes insultants…

Ron fit un pas en avant. Il se maîtrisa cependant.

- Oui, tu as intérêt à ce qu'il ne soit rien arrivé de grave à Ellie McGregor, répéta-t-il.

Nott s'efforça de ne pas blêmir davantage qu'il n'était déjà. Puis, lorsque Ron et Neville eurent quitté les vestiaires pour se rendre sur les gradins, pour donner le change à chacun, il marcha vers les toilettes en se forçant au calme. Il ouvrit le robinet d'eau froide du premier lavabo sur son chemin et passa ses mains sous l'eau glacée avant de rafraîchir son visage qui brûlait malgré sa pâleur.


RAR !

chrys63 : bon j'ai adoré avec quelle délicatesse il montre sa marque et l'accro avec drago..le pied deux super attrapeur qui jouent ensemble..j'espere que tu vas développais les sentiments de molly et arthur et qu'on va en savoir plus sur la relation de Thonk et charlie..j'attend noel favec hate car il va s'en passer des trucs intéressent.J'espere que tu vas développer les effets secondaires de la potion d'hermione. alors que va-t-il arriver à ellie car l'échéance approche? il faut que la couverture de larry tienne donc il faut qu'il lui arrive un truc assez grave du moins qu'on le fase croire j'espere qu'elle ne va pas se cacher pendant trop longtemps. j'esper qu'on aura droit à une nouvelle conversation avec dumbledore. bibi à jeudi MDR ! J'ai l'impression que tu n'as pas pris ta respiration en écrivant ! Bon alors c'est de plus en plus difficile de répondre aux commentaires, vu que l'échéance approche et que je ne peux pas répondre aux questions sans donner de gros indices pour la suite…

craow42 : Euh... je veux pas mettre en doute les qualité de miss parfaite mais sa potion elle marche bien ou pas ? Si Ron est devenu tout noir...lol. Ron est devenu tout noir justement parce que la potion marche très bien… C'est parce qu'ils ont mis de la corne de licorne à la place de la corne d'Eruptif que ça a eu cet effet… D'ailleurs je me demande, vu la nature heu… instable de la corne d'Eruptif ce qui serait advenu s'ils en avaient eu sous la main… Sinon, j'ai l'impression que sa énerve sérieusement malfoy d'avoir un ex mangemort pour prof, surtout un qui exhibe sa marque sans crainte aparente et qui lui rabat le quaquet !J'adore Vicky lol! Hahahaha ! oui, il était débarrassé de Rogue et voici Krum qui rapplique… Sinon, nous aurait tu glisser discretement une prédiction de Ron? Ellie le pense, l'avenir nous le dirat! A quel propos ?

achille : Je n'ai pas compris, quels sont les effets secondaires du sort de Wilford sur Ron ? En fait, ce ne sont pas les effets secondaires du sort directement, ce sont les effets de la potion de protection –en fait parce qu'il y a de la corne de licorne dedans… Est-ce nomal que, quand Neville dit "Voldemot", il y a deux V ? Oui, il lui arrive de bégayer encore en prononçant ce nom… PS : j'ai trouvé une faute, a peu près au milieu, tu a mis : "Et le soir même dans la salle des Quatre Maisons, Archer commentait le cours de Viktor Krum tandis que Montague exhibait l'autographe qu'il s'était payé le culot de demander à ce joueur mythique qu'il n'aurait jamais osé rêvé approcher."il faudrait mettre : rêvER. C'est juste. Je croyais l'avoir corrigée. J'ai pas du enregistrer mon document… qu'est-ce que c'est que de vieillir…

Petite Plume : Bon c'est Molly qui doit aussi danser sur les tables. Son fils chéri est revenu. Enfin l'un de ses fils chéris ... T'es sûr qu'elle n'est pas atteinte de ce qu'on appelle le syndrôme de la mère juive ? Hahahhahahah ! je crois oui… Et j'aime bien tes hypothèses… Auras-tu fini ta fic début octobre ? J'espère que j'aurais fini de l'écrire. De la publier, non, c'est pratiquement certain. Mais c'est de plus en plus difficile parce que j'approche de la fin et que la vraie vie me rattrape de temps en temps...
Je me demandais aussi si tu aurais des idées pour écrire une fic miroir en prenant le point de vue d'Ellie ? Car la belle ne se dévoile pas tant que cela... Mmmmhhhh ! Les Secrets d'Ellie… Hahahahahaha ! non ! Encore une longue review, j'espère ne pas trop te lasser ... Non j'adore !

Angie Black : Une épine dans le pied de Ron, ou devrais-je dire dans son coeur? pour l'instant, et aux vues des événements il est vrai, son anxiété a l'air d'être calmée mais avec Ron ... Oui avec Ron… et avec Krum et Hermione… et tous les autres… qui sait comment va évoluer la situation…

Choups : Qu'est-il exactement arrivé à Ron ? Wilford l'a donc attaqué... C'est ça ! Il va vite se rendre compte que quelque chose ne va pas, je pense… Là, c'est certain…

Angel's Eyes : Lol lol lol! Krum de retour à Poudlard! C'est Ron qui va être content dis donc! Il est ra-vi ! Heu moi non plus je sais pas ce qu'il a baragouiné Dumbledore! Hahahaha : bon OK ! je fais une parenthèse en début de page ! Ron en témoin? J'ai du mal à l'imaginer... Oui lui aussi a du mal à s'imaginer… Et puis pourquoi Ron, d'abord? J'avais pourtant l'impression qu'ils n'étaient pas très proches tous les deux! Parce que c'est le frère préféré de Percy. Pour moi c'est une évidence, vu le mal qu'il s'est donné pour le persuader de s'éloigner d'Harry dans le T5. Ha je t'ai déjà dit que j'adorais ton Neville? Je ne sais plus, mais ça me fait plaisir que tu me le redises. Gni j'ai l'impression que la fin se rapproche, et j'aimerais bien savoir ce que Wilford à tenté sur Ron! Une cochonnerie de sortilège sans doute… Mieux vaut ne pas le savoir… C'est touchant, ce Ron qui met son animosité pour Krum de côté, et qui va jusqu'à le remercier :) Il essaie de se raisonner… Après tout, il a quand même sauvé la vie de Charlie…

Voldemort : Bon sinon je te remercie d'avoir udpadé se jour précis de veille de la rentré, Le jeudi, c'est le jeudi ! une seul lecture de ton chapitre me redonne le morale pour toute l'année scolaire à venir en espérant qu'elle soit très HP en particulier "les secrets d'Hermione". N'essaie pas de m'avoir par les sentiments ! Non, les Secrets d'Hermione ne dureront pas jusqu'à juin prochain ! Mais rien ne t'empêchera de les relire en cours d'année !

Semine Bienvenue ! Viktor en prof de DCFM, je m'y attendai pas, mai c une bel surprise! C'est curieux, j'avais pourtant l'impression que tout le monde allait deviner que c'était lui qui viendrait remplacer le regretté professeur Rogue… (je dis ça pour souhaiter un bon retour sur la fic à Ayako)

bertie crochue : J'aime beaucoup ce chapitre. Merci ! j'espère que tu apprécieras les autres également…

Etincelle de vie : Victor Krum est le nouveau professeur de DFCM! Alors là, j'en reste scotcher! Ben vi ! c'est ce que je disais ! moi aussi je suis scotchée que vous ne l'ayez pas vue venir, celle-là… Heureusement qu'il n'y a pas eu trop de difficultés entre Ron et Victor! Attends ! Il vient juste d'arriver… En tout cas moi je trouve que c'est un très bon prof! Hahahhaha ! parce que tu ne l'as pas en cours !

cemeil : J'étais convaincu au dernier chapitre que c'était un nvo professeur de potions. le titre de celui-ci m'a remis les idées en place dès le départ! Lol Ben pourtant la dernière ligne du chap était explicite ! L'agression surprise d'Ellie -pas si surprise que çà- est pour la semaine prochaine? Je ne suis pas sure que tu aies apprécié la fin de ce nouveau chap… Neville me surprend de plus en plus. J'adore ses faces à faces avec malefoy! J'en ris pratiquement tout le temps! Lol Pauvre Neville, c'est pas gentil de te moquer de lui…

Maugreyfiliae : Mais pourquoi cette allusion à Alice Londubat? J'espère que son fils ne va pas finir comme elle... Il ne l'a pas mérité... Mais qui a mérité quoi que ce soit dans tout ce qui leur arrive? A part Pettigrow, qui a fini comme il a vécu, même s'il ne s'en est rendu compte qu'à la fin... Hahahhahaha ! mais faut pas stresser comme ça ! Va vraiment falloir que je fasse très attention à ce que j'écris moi maintenant… Je vais devoir peser mes mots… Avec ce que manigance Wilford, je crois que je peux émettre une supposition sur la fin de l'histoire: C'est à partir des attaques sur l'entourage d'Harry que découlera le dénouement... si tu comprends ce que je veux dire... Heu… je crois voir… mais je suis pas sure… Tu peux pas être plus explicite ? en privé par exemple pour ne pas faire d'éventuel spoiler, si tu le veux bien sur…
daniet : C'est pas possible! Tu as définitivement décidé de martyrisé ce pauvre Ron. Krum à Poudlard! Je sens que le couple Ron/Hermione va encore connaître des problèmes. Beuh ! Pourquoi tu dis ça ?... Ron et Hermione sont deux jeunes gens assez matures pour se parle sincèrement de leurs problèmes de couple…Oh ! un vol d'hippogriffes ! (il y avait longtemps !) J'ai hâte de voir une éventuelle entrevue entre Hermione ete Viktor parce que pour le moment elle me fait l'effet de celle qui se noit dans le travail juste pour ne pas devoir faire face à la difficulté. Il faudra bien qu'un jour ou l'autre elle parle à Krum! Ça ! Toujours prête à donner de bons conseils, mais peu encline à les suivre pour elle même ! Sacré Hermione n'est-ce pas !