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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 174

Dans la Volière

Ellen était déjà penchée à fenêtre de la volière quand Harry atteignit la tour.

Il fut dans son esprit avec une facilité déconcertante. Il aurait cru rencontrer plus de résistance. C'avait été encore plus facile que lors de ses exercices avec Rogue. Il se laissa envahir par la sensation étrange du tourbillon des émotions qui n'étaient pas les siennes. Il reconnut la peur par-dessus toutes les autres et il sentit la volonté d'Ellie tendue, presque à se rompre. Il voulait lui dire de se reposer sur lui, qu'il était là à présent et qu'il allait l'aider. Mais il se rendit compte qu'il ne savait comment faire. Il s'était toujours efforcé de se cacher, d'éviter de révéler sa présence dans l'esprit qu'il occupait… Une vague d'angoisse le saisit. Il ne savait pas si c'était la sienne, ou celle d'Ellen, qui le saisissait ainsi. Il entendit, comme un écho, la voix de Nott. Tu monteras à la volière et tu te pencheras à la fenêtre. Tu te pencheras encore. Et encore.

Il cria « Non ! » La voix se tut. Ellie cessa de s'allonger sur la pierre froide de la fenêtre. Elle était immobile, comme indécise.

Il appela : Ellen ! Il sentit la volonté de la jeune fille reprendre le dessus, tandis que son regard glissait vers le bas de la tour, caché par les buissons enneigés.

« Ne regarde pas en bas, Ellen… Je t'en prie, relève-toi. »

Elle l'entendait. Elle l'entendait mais elle n'y croyait pas.

Je suis là, Ellen. Je suis avec toi. Relève-toi…

Une sensation étrangement douce l'envahit alors qu'il sentait le froid s'insinuer en lui. Comme un sourire. Il était venu. C'était inutile et dérisoire, mais il était là.

- Tout est perdu, Harry…

- Le professeur Londubat ne va pas tarder. Il faut que tu tiennes bon encore un peu. C'est une question de secondes. De minutes tout au plus…

- Tu me mens, Harry…

- Il va arriver ! Tiens bon, Ellen. Ne regarde pas en bas… Relève-toi… Tu peux résister à l'Impérium de ce menteur de Nott…

- J'essaie, Harry… J'essaie, mais c'est trop dur…

- Non ! continue à me parler… N'écoute plus sa voix.

- C'est malgré moi, Harry…

Et il sentait le corps de la jeune fille recommencer à se pencher. Il se concentra sur ses mains. Ses doigts s'accrochèrent à la pierre, dure, froide, lisse. Les bras se crispèrent dans un effort pour se relever. Elle y réussit presque.

Tu te pencheras encore. Et encore.

- Non ! Reste avec moi Ellen…

Il essayait de retenir son esprit vers lui. Elle s'éloignait et ses pensées avaient l'écho d'un adieu.

- Ne me laisse pas, Ellen…

Il sentit la robe s'accrocher à la pierre, comme pour l'empêcher de continuer à se relever. Elle baissa les yeux et ils virent tomber, dans une chute interminable, le badge de préfète. Il s'enfonça dans la neige, rouge sang sur le sol immaculé.

- Reste avec moi Ellen…

Elle lui échappait. La volonté d'Ellen luttait contre l'imperium. La peur, la colère, le refus remontaient à son esprit et empêchait Harry de l'atteindre.

- Ellen… Je t'en prie… Ecoute-moi.

- Je ne peux pas… Il faut que je me penche encore et encore.

- Tu n'es pas obligée de le faire, Ellen.

- Il le faut…

- Non !

C'était un cri de panique. Elle venait d'avancer de quelques millimètres sur la pierre humide, glissante de déjections. Il sentait le froid à travers les vêtements et sur son visage. Elle avait mal dans les mains, les poignets, les épaules, le dos, les reins. Et la douleur dans ses cuisses et derrière ses genoux devenait intolérable. Il fallait qu'elle bougeât pour faire cesser ces lancées dans ses mollets. Ses pieds étaient glacés, tétanisés dans une crampe pour garder le talon au sol.

- Je n'en peux plus…

- Encore un instant…

- Il faut que je me penche…

La neige tout en bas était épaisse et immaculée. Peut-être ne se ferait-elle pas mal si elle tombait sur un édredon si doux…

- Ellen… Ne regarde pas en bas…

Le vide était si attirant.

- Ellen… Ne regarde pas en bas…

Tu te pencheras encore. Et encore.

- Ne l'écoute pas, Ellen.

- Je ne peux pas…

- Si, tu le peux…

- Je ne peux pas…

Il sentit monter en lui un sanglot de rage.

- Il faut que tu chantes, Ellen.

- Je ne peux pas…

- Chante Ellen…

- Je ne peux pas…

- Chante pour moi Ellen… Je ne t'ai jamais dit combien j'aimais t'entendre chanter ? Chante, s'il te plait... pria-t-il.

Il rappela à sa mémoire la mélodie qui avait rempli son cœur de ferveur et de bravoure ce jour de juin dans la Grande Salle. La voix était intacte dans son souvenir et les paroles lui revenaient sans hésitation. Il sentit l'apaisement venir du fond d'Ellen.

Elle cessa à nouveau de se laisser glisser vers le bord de la fenêtre. Mais ses pieds ne touchaient plus le sol que par la pointe des orteils.

La voix de l'imperium à nouveau se fit entendre. Ils eurent peur à nouveau. Et la colère les prit une fois de plus.

- Ellen…

-Je vais tomber…

- Reste avec moi, Ellen…

C'était difficile de rester dans cet esprit qui se battait déjà contre une tierce volonté. Le sortilège était puissant. Il épuisait les forces d'Ellen. Elle ne tiendrait plus longtemps, ni de l'esprit, ni du corps. Elle le savait, tout autant qu'Harry.

Le tourbillon le saisit à nouveau. A nouveau revenaient la peur, la colère, la déconvenue, la révolte. Puis une douce tristesse l'envahit. Tous les souvenirs de ces instants passés ensemble et le regret de ceux qui ne viendraient pas ; qui ne viendraient plus… Elle lui échappait. Elle s'éloignait. Elle glissait. Il essayait de la retenir de toutes ses forces.

- Reste avec moi, Ellen… Ne me laisse pas… S'il te plait…

- Va-t-en maintenant, Harry … Je ne veux pas que tu assistes à cela.

- Londubat va arriver, Ellen… Encore quelques secondes de patience…

Il essayait de lui donner toutes ses forces. Sa certitude que Ron et Neville avaient fait le nécessaire… Son espoir de voir se réaliser le rêve qu'il faisait de ces moments avec elle sans rien pour les séparer. Son amour pour elle qu'il ne savait comment lui dire.

- Reste avec moi… Je t'en prie… Ne me laisse pas seul… Ellen…

….

Il sentit la torture qu'était la chatouille d'une larme au bord du nez quand on ne peut l'essuyer d'un revers de main. Et cette impression d'oublier comment on respire. Leur vue se troublait. Elle ferma les yeux et le vertige les prit.

- Va-t-en, Harry…

C'était une prière.

Il luttait pour lui faire garder les pieds au sol. L'esprit d'Ellen était écartelé entre l'emprise du sortilège et son refus d'obéir. La voix de Nott résonnait dans leur tête.

- Je ne partirai pas, Nell… parce que tu ne vas pas mourir. Ce n'est plus qu'une question de secondes… Ne regarde pas en bas. Ne pense plus à cette voix stupide… Pense… à autre chose…

- Je ne peux pas…

- Regarde par la fenêtre de la maison dans le globe…

- Il n'y a personne…

- Oui, il y a quelqu'un… Regarde bien… près de la cheminée.

- J'ai froid aux mains…. Je vais lâcher prise…

- Non, il fait chaud Ellen… Il y a du feu dans la cheminée. Ils sont là, regarde… Ecoute…

- Je n'entends rien…

- Chut… Il dit qu'il neige et qu'il fait bon être à l'intérieur… Il lui dit qu'elle est très belle…

- Non. Il ne dit pas des choses pareilles…

- Il devrait…

C'était le silence. Un silence bruissant du sang dans leurs oreilles. Juste une émotion qui les envahissait lentement.

Elle était suspendue entre le ciel et la terre à peine retenue par le fil ténu qui les reliait tous les deux.

- Londubat va venir ?

- Il arrive…

- Je ne peux pas bouger…

-Je sais…

Les seuls gestes qu'elle eût pu faire lui étaient dictés par l'Imperium. Elle ne pouvait que s'empêcher de bouger. S'empêcher de penser pour ne pas laisser la voix de Nott reprendre l'avantage.

Harry écoutait les battements du cœur d'Ellen s'apaiser. Il ne lui parlait plus, il se contentait d'être auprès d'elle, comme lorsqu'il la tenait dans ses bras. Il la tenait contre lui pour l'empêcher de tomber, pour qu'on ne lui fît pas de mal. Il tenait ses mains pour la retenir en arrière. Et il ne pourrait plus la retenir très longtemps.

Il y eut du bruit à la porte. L'espoir et le soulagement qui les submergèrent leur firent presque mal.

- McGregor… ?

La voix de Crabbe. Le vent glacial les reprit soudain au cœur de sa tourmente.

- Il est venu achever le travail…

Ce fut un raz-de-marée de révolte qui les envahit tous les deux, au rythme du cœur d'Ellen qui se remit à cogner avec rage dans tout son être. Harry se dit qu'il pouvait s'emparer de Crabbe et l'empêcher de commettre l'irréparable. Mais il devrait abandonner Ellen… Lâcher sa main pour quelques secondes fatales… Il ne pouvait rien faire d'autre qu'égrener le temps au rythme des pas qui se rapprochaient.

- Va-t-en, Harry !

- Non !

C'était un cri de douleur, de rage et d'impuissance.

Ils frissonnèrent quand la main de Crabbe toucha l'épaule d'Ellen.

Il se sentit tiré en arrière, dans un geste brusque.

- C'est dangereux de se pencher aux fenêtres… dit Crabbe, perplexe.

Ellen s'appuyait à la muraille. Les pierres étaient froides dans son dos. Et rien n'était plus agréable à regarder que le visage stupide de Vincent Crabbe. Elle tourna pourtant la tête vers la fenêtre.

Non ! dit la voix d'Harry.

Tu te pencheras encore. Et encore.

Non ! répéta la voix d'Harry.

Les jambes d'Ellen flageolèrent. Elle tomba en avant.

- Qu'est-ce qu'il y a, McGregor ? s'affola Crabbe.

Il la retint comme elle s'affalait sur lui, à bout de forces.

- Crabbe ! Fit la voix étonnée et très essoufflée du professeur Londubat.

Crabbe repoussa maladroitement Ellen. Le dos meurtri d'Ellie rencontra à nouveau le mur de pierres, plus brutalement cette fois. Elle glissa lentement jusqu'au sol souillé de fientes.

- C'est pas moi ! s'écria Crabbe.

L'Imperium se dissipait. La volonté de Nott se relâchait et la sienne en même temps. Elle avait résisté. Jusqu'au bout elle s'était battue. Et elle avait gagné.

Je me suis montrée digne des McGregor, Harry ?

Et des Serpentard, Ellen…

Elle perdit connaissance au moment même où Algie Londubat se penchait vers elle.

Il reprit conscience dans le froid et la douleur. Il avait mal partout. Et sa tête était un tambour résonnant de coups. Il avait encore au fond de la gorge le goût amer de la défaite. Cela ne changerait donc jamais ? Il était condamné à voir souffrir et disparaître sous ses yeux ceux qu'il aimait, sans rien pouvoir faire ? Il avait envie de hurler et de laisser exploser sa rage. Il ne pouvait que laisser les larmes couler sur ses joues et quand il pu enfin les essuyer d'un geste lent de la main, il se rendit compte qu'il était tombé entre le mur et les cabinets.

Il se releva péniblement, nauséeux, engourdi. Les murs des toilettes tournaient autour de lui.

Il devait voir Ellen. Tout de suite. Tant pis pour les plans ; tant pis pour Nott : tant pis pour tout le reste. Il fallait qu'il la tînt contre lui pour se persuader qu'elle était toujours là. Il ouvrit le verrou.

Théodore Nott passa une fois de plus ses mains mouillées sur son visage. Londubat devait être arrivé à présent. Il essayait de ne pas penser à ce que le professeur avait trouvé, là bas dans la volière... Il essayait de se détacher de la contemplation stérile de la porcelaine trop blanche du lavabo.

Il fallait qu'il retournât dans les tribunes. Cela faisait longtemps qu'il était parti, prétextant une exigence naturelle ; Malefoy avait souri, froidement.

- Cela fait toujours ça, la première fois… avait-il laissé tomber avec un peu de morgue.

Et son sourire satisfait avait donné envie de vomir à Théodore Nott. Et cette envie ne l'avait toujours pas quitté.

L'une des portes derrière lui s'ouvrit. Il se croyait seul pourtant.

Il lâcha la vasque qu'il tenait fermement pour empêcher ses mains de trembler. Il se redressa, autant pour recouvrer un semblant de superbe que pour se tenir prêt à toute éventualité.

Harry Potter se tenait conte la porte et ses yeux étaient fixés sur lui. Nott se sentait transpercé de part en part par ce regard accusateur. Potter bondit vers lui. Il n'avait pas sa baguette à la main et Nott plongea la main dans sa poche pour se saisir de la sienne. Mais il ne fut pas assez rapide. Potter déjà le plaquait contre le mur et il sentait sa main sur sa gorge qui serrait, serrait.

Harry ne savait pas où il avait trouvé l'énergie de se jeter sur Nott. C'était une fureur irraisonnée. Sa main ne lui obéissait plus. Il serrait, serrait.

Nott essaya de se libérer. Cependant, bien que Potter fût moins grand que lui, il dégageait une force dont on ne se serait guère douté au vu de ce garçon plutôt malingre. Les doigts du Gryffondor resserraient leur étreinte et ses yeux rivés à ceux de Nott laissaient entrevoir une colère sans nom.

Nott tenta de desserrer l'étau sur sa trachée.

- Potter… haleta-t-il.

Harry serra davantage encore l'étreinte de ses doigts.

Nott se tut. Il manquait d'air. Et on ne discutait pas avec quelqu'un qui avait ces yeux là. Il n'y avait pas que de la colère au fond de ce regard. Il y avait la peur, l'impuissance et une profonde détresse.

- Ne lève plus jamais ta baguette sur elle…

Ce ne fut qu'un murmure qui siffla entre les dents du Gryffondor. La main ne serrait plus aussi fort. Et les yeux se troublaient.

- Ne touche plus jamais à un seul cheveu de sa tête…

Le voile sombre dans le regard de Potter s'estompait. Ils reprenaient leur couleur d'émeraude derrière les lunettes rondes. Harry lâcha la gorge de Nott.

Théodore Nott massa son cou endolori. Il toussa pour reprendre sa respiration. Il ne savait comment, mais Potter –qui se trouvait là, devant lui, dans les toilettes du vestiaire de Quidditch- n'ignorait rien de ce qui venait sans doute de se passer dans la volière.

- Ce n'est pas moi qui l'ai voulu ainsi, réussit-il à dire d'une voix rauque.

Potter gardait le même air farouche qui fermait son visage depuis qu'il avait fait irruption dans les toilettes. Rien de ce que Nott pourrait dire ne le convaincrait. Il fit demi-tour jusqu'à la porte, puis se tourna à nouveau vers le Serpentard.

- Tu as intérêt à ce qu'il n'arrive plus rien de fâcheux à aucun de mes amis, Théodore Nott, ou tu pourrais regretter d'avoir croisé mon chemin…

Harry ouvrit la porte avec violence et sortit de la pièce, bousculant l'un des joueurs des Salamandres au passage. Le garçon se retrouva collé contre le mur sans savoir comment. Il se tourna vers le seuil des toilettes, où Nott rajustait le col de sa robe de sorcier tout en fixant le hall où Harry avait disparu.

- Qu'est qui s'est passé ? demanda le garçon un peu interloqué.

Nott eut un sourire caustique.

- Il semblerait que Potter soit moins bête que notre ami Drago ne veut le croire… Il a parfaitement compris le message qui lui a été envoyé par l'intermédiaire du stupide crapaud de Londubat.

- Drago a été assez explicite, approuva son camarade. Mais qu'est-ce qu'il te voulait à toi ?

Nott haussa une épaule.

- C'est Malefoy qui t'envoie ? demanda-t-il au lieu de répondre.

- Il s'inquiète pour toi.

Nott eut un nouveau sourire goguenard.

- Allons le rassurer, proposa-t-il.

Et il songea qu'une fois de plus Malefoy avait commis une grossière erreur d'appréciation. Frapper Potter au cœur l'abattrait peut-être, mais il ne tomberait pas seul. Et non seulement, il ferait tout pour entraîner dans sa chute nombre de ceux qu'il rendrait responsable de sa détresse, mais il gardait encore quelques mystères que Malefoy ignorait…

Harry courait sur le chemin tracé dans la neige. Chaque inspiration lui brûlait la gorge. Essoufflé, il referma la porte du Hall derrière lui et hésita. Il allait se précipiter vers le bureau du professeur Londubat quand il réfléchit que l'oncle de Neville devait avoir transporté Ellen à l'infirmerie. A moins qu'il ne l'eût mise à l'écart quelque part ailleurs… Il opta pour se rendre au labo d'Hermione. La Carte lui dirait sans coup férir où Ellen se trouvait. Il grimpa quatre à quatre les marches du Grand Escalier. Et, alors qu'il tournait pour entamer la montée du second palier, il heurta de plein fouet Jezebel Dawson qui descendait. Elle tomba rudement sur les marches. Il se rattrapa à la rampe et continua sa course.

- Ne t'excuse pas surtout ! cria cette dernière, outrée, en se frottant le bas du dos.

Elle courut néanmoins après le jeune homme.

- Tu vas à l'infirmerie ? interrogea-t-elle avec avidité. Tu vas voir McGregor ?

Harry s'arrêta net.

- Elle est là-bas ? Comment tu le sais ?

Dawson se rengorgea.

- J'en viens…

Et Harry se rendit compte à ce moment que la jeune fille fumait ostensiblement des oreilles. Elle éternua d'ailleurs très bruyamment et sortit son mouchoir pour souffler dedans. Harry fila jusqu'aux raccourcis qui menaient chez Madame Pomfresh. Jezebel colla à ses semelles, mille questions à la bouche et autant d'informations qu'elle débita à Harry sans presque prendre le temps de respirer. Le jeune homme faisait mine de ne pas l'écouter. Toutefois, il se dit que l'école tout entière serait bientôt informée que Vincent Crabbe avait été surpris par le Professeur Londubat dans la volière, où il essayait de jeter Ellie McGregor par la fenêtre après l'avoir assommée…

- Quoi ? ne put s'empêcher de demander Harry. C'est parfaitement ridicule…

Dawson leva un sourcil intéressé.

- Pourquoi ? il n'a pas de baguette, et elle était inconsciente quand le professeur Londubat l'a amenée… Et Crabbe n'arrêtait pas de dire que c'était pas lui… imita-t-elle en pleurnichant.

Elle fit un clin d'œil entendu à Harry.

- Qui va croire une chose pareille ? Après tout c'est une Salamandre…

- Il a dit ce qu'il faisait à la volière ? demanda Harry.

Dawson se mit à rire.

- D'après toi que pouvait bien faire Crabbe à la volière ?

- Il n'a pas le droit d'envoyer du courrier sans passer par son Directeur de Maison… rappela Harry avec circonspection.

Il songea un instant que Crabbe jouait peut-être les facteurs pour Malefoy. Mais c'était improbable…

- Justement ! fit Dawson d'un air gourmand. Il a profité du match de Quidditch… Au fait, qui est-ce qui gagne ?

- Il a profité du match… incita Harry à poursuivre.

- Pour envoyer une lettre…

- Dawson… ! menaça le jeune homme.

- Tu ne devineras jamais à qui…

- Dawson !

- A cette idiote de Bulstrode…

- Hein ?

Jezebel pouffa.

- Qui aurait pu croire cela ? Crabbe est transi d'amour pour cette psychopathe de Millicent…

- Mais tu sais ça comment, toi ?

Dawson prit un air important.

- Il n'y a pas que toi qui aies des relations chez les Serpentard…

Harry cessa de courir. Son cœur allait exploser. Il ignorait si c'était de soulagement de savoir Ellen enfin à l'abri à l'infirmerie, ou d'avoir couru depuis le terrain de Quidditch sans quasiment reprendre sa respiration, ou encore parce que Jezebel Dawson commençait sérieusement à lui échauffer les oreilles.

Il s'arrêta dans le couloir. La porte de l'infirmerie n'était pas loin. Il réalisait ce que sa présence avait d'incongru et il devait préparer une réponse acceptable. Il avait paniqué une fois de plus. Il s'était laissé emporté par la colère et il avait laissé son cœur lui dicter sa conduite au mépris de la plus élémentaire prudence.

- Tu racontes n'importe quoi, Dawson, comme d'habitude… Crabbe et Bulstrode, c'est du délire pur…

Dawson prit un air supérieur légèrement vexé :

- Mettrais-tu en doute la parole de Betsie Singleton ? C'est elle qui m'a dit que Crabbe était venue la trouver pour lui demander d'envoyer un courrier à sa dulcinée à sa place, et de corriger ses fautes, accessoirement.

- Pourquoi Betsie ?

- Parce qu'elle a une orthographe impeccable, et qu'elle est de loin la plus impressionnable…

- Il l'a menacée ?

- Il n'en a pas eu besoin, elle a eu pitié de lui…

Elle soupira, désolée.

- Cette fille est vraiment un cas… Son bon cœur la perdra…

- Heureusement que tu es là pour la remettre dans le droit chemin, ironisa Harry. Mais, si Betsie envoie son courrier à sa place ? pourquoi Crabbe était-il à la volière aujourd'hui ?

Dawson croisa les bras, et fixa Harry d'un air de profond découragement.

- Ne sais-tu pas où est Betsie depuis quatre jours ? Elle a attrapé la grippe ! Et c'est la faute du Professeur Hagrid ! Il peut pas faire ses cours dans une salle chauffée comme tout le monde ? Non ! Il faut qu'il nous traîne dans des endroits tous plus sordides les uns que les autres !

Elle se tut devant l'air agacé d'Harry.

- Toujours est-il qu'il est allé à l'infirmerie, prétendument pour lui porter son travail scolaire – je te demande un peu… qui pourrait croire une chose pareille ? Pas fichu de trouver une excuse plausible !- et il lui a demandé si l'une de ses amies ne pourraient pas se charger d'envoyer la lettre à sa chère Millie…

- C'est à toi qu'elle l'a demandé ? fit Harry.

- C'était hors de question ! Non, mais tu me vois, moi, faire l'entremetteuse pour ces deux là ? Plutôt me casser une jambe ou deux ! La lettre est retournée à l'envoyeur en moins de temps qu'il ne faut pour le dire ! Betsie m'en a un peu voulu, mais je m'en fiche ! Pas question de me faire pincer pour rendre service à une cochonnerie de Salamandre… De toutes façons, sa Millie, elle est complètement dingue et en plus elle ne jure que par Malefoy… Des malades, crois-moi, Harry… Ils sont tous tarés dans cette Maison. C'est à cause de la consanguinité.

Le mal de tête d'Harry se faisait de plus en plus pressant. C'était peut-être la bonne excuse pour Madame Pomfresh, mais cela ne l'obligeait pas à continuer à écouter les élucubrations surexcitées de Dawson. Il reprit son chemin sans plus porter attention à ce que racontait la jeune fille. Elle entra pourtant derrière lui, se cachant des regards inquisiteurs de Madame Pomfresh. La guérisseuse fronça les sourcils. Elle s'attaqua d'abord à Dawson qui fumait toujours des oreilles.

- Vous n'avez pas eu assez de Pimentine ? demanda la médicomage sur le ton brusque qui la caractérisait. Vous voulez sans doute un complément de potion à l'huile de foie de morue…

Et comme elle faisait apparaître une cuillère dans sa main droite, Dawson recula jusqu'à la porte sans demander son reste.

Madame Pomfresh se tourna vers le fond de la pièce et fit baisser d'un Chut ! impérieux le ton de deux patients qui jouaient aux échecs sur le bord de leur lit. Harry en profita pour chercher des yeux celui où se trouvait Ellen. Il ne vit que Grenouille assise au milieu de son lit qui essayait d'attirer son attention en lançant des regards effarés vers un box aux rideaux tirés.

- Potter ? Que nous vaut l'honneur de votre visite ? fit la guérisseuse sur un ton bourru.

- Je ne me sens pas très bien… répondit Harry sans mentir.

L'œil soupçonneux de Madame Pomfresh l'examina rapidement. Elle prit son pouls et baissa sa paupière inférieure.

- Quels symptômes ? demanda-t-elle.

- Maux de tête, énonça Harry. Et je me sens un peu nauséeux également.

- Vous ne semblez pas avoir de fièvre, fit la médicomage avec une moue perplexe. Même si votre pouls est un peu rapide. Je vais vous donner une potion fébrifuge qui devrait faire disparaître vos maux de tête. Je vous conseille un peu de repos, Potter… Vous n'avez pas bonne mine, c'est vrai…

Elle fixa longuement le jeune homme d'un air de compassion puis dans un soupir s'éloigna vers sa réserve de potions en tous genre. Harry prit la potion qu'elle lui tendit et le but sans un mot.

- Si vous n'allez pas mieux après le repas, ou si les symptômes s'aggravent, n'hésitez pas à revenir me voir, conseilla-t-elle.

Elle lui fit signe qu'il pouvait partir. Il la retint d'un « Madame ? » embarrassé.

- On m'a dit qu'Ellen McGregor était ici… Est-ce que j'ai la permission de la voir ? Juste un instant ?

Madame Pomfresh ne répondit pas immédiatement.

- Elle est ici, en effet, mais je crains qu'elle ne se rendre pas compte de votre visite… Elle était inconsciente quand le professeur Londubat l'a ramenée. Et il l'a plongée dans un sommeil de sortilège avant de redescendre dans son bureau pour s'entretenir avec Monsieur Crabbe…

Elle eut une moue dédaigneuse en prononçant ce nom et Harry se souvint qu'elle était partisane du bannissement des Salamandres de l'école.

- Apparemment, elle ne souffre d'aucun maléfice, ni d'aucune blessure… Seul un choc émotionnel assez important semble être la cause de son évanouissement. Mais vous ne m'ôterez pas de l'esprit qu'il s'est passé de drôles de choses dans cette volière, ajouta-t-elle comme pour elle-même, dans un murmure.

- Pourrais-je revenir la voir plus tard ? demanda encore Harry, légèrement soulagé.

- Je ne vois pas comment je pourrais vous en empêcher, fit la guérisseuse sur un ton sarcastique.

Harry retourna vers la porte, sur un signe d'au revoir à ceux qui s'étonnaient de le voir au château alors qu'il aurait dû se trouver dans les tribunes pour suivre le match de ses co-équipiers.

Il craignit un instant de retrouver dans le couloir Jezebel Dawson, mais la jeune fille avait préféré sans doute s'éloigner du territoire que Madame Pomfresh surveillait jalousement. Il en fut soulagé. La tension qu'il ressentait depuis plusieurs jours commençait à se relâcher un peu et il avait besoin de calme et surtout de silence pour se remettre. Mais avant, il devait contacter Ron et Neville pour les rassurer. Il marcha directement vers le laboratoire d'Hermione et lorsqu'il fut à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, il sortit son miroir et appela Ron.

Le jeune homme fut long à répondre et quand enfin son visage inquiet apparu dans le miroir, Harry comprit qu'il s'était réfugié sous la tribune, pour plus de discrétion. Il interrompit le flot de questions d'un mot.

- Tout va bien ! dit-il. Ellen est sauve, à l'infirmerie. Madame Pomfresh dit qu'elle n'a rien de plus grave qu'un choc émotionnel. Le professeur Londubat l'a plongée dans le sommeil. J'irai la voir plus tard quand elle sera revenue à elle…

- Qu'est-ce qui s'est passé ? voulut savoir Ron. Neville et moi craignions que son oncle n'arrive pas à temps…

- Crabbe s'est pointé, lui apprit Harry. C'est lui qui a retenu Ellen et l'a ramenée à l'intérieur de la volière… Londubat est arrivé quelques minutes après… Je ne sais pas si j'aurais pu la retenir plus longtemps, tu sais Ron… J'avais si peur… Et j'ignorais si vous aviez pu contacter Londubat…

Il se tut. Ron dans le miroir semblait aussi défait que lui.

- Je te comprends, dit-il enfin. Neville et moi nous n'en menions pas large non plus. Je dois dire qu'il est heureux que N… Larry soit venu nous trouver peu après ton départ. Il nous a aidé à joindre le professeur sans attirer l'attention… enfin… sans l'attirer sur l'un d'entre nous…

Harry leva un sourcil perplexe.

- J'espère que Ellen pourra nous dire ce qui est arrivé exactement, murmura-t-il.

Ron hocha la tête.

- Je vais aller me reposer, annonça Harry d'une voix lasse. La transe m'a épuisé. Je ne suis vraiment pas bien. Tu diras aux autres que je suis malade, ce n'est pas un gros mensonge tu sais. C'est même plus proche de la vérité que je le pense d'ailleurs… Au fait… Comment ça se passe ?

Ron fit une grimace qui fit sourire Harry.

- Si mal que cela ?

- Pire encore ! On dirait qu'on leur a lancé des sortilèges d'hébétude… Il n'y a que Jo qui tente de faire quelque chose, mais même si elle attrape le Vif, les Phénix ne gagneront pas aujourd'hui…

- Ce n'est pas grave, répondit Harry avec lassitude. Ne sois pas trop dur avec eux. Ce n'est qu'un match après tout et il faut apprendre à perdre pour apprécier la victoire…

- Je leur dirai ça de ta part, proposa Ron avec un sourire triste.

Ils rompirent le contact, et tandis que Ron allait rassurer Neville et Ginny sur le sort de leurs amis, Harry vérifiait sur la carte l'endroit où se trouvait Hermione. Il la vit qui se pressait vers les couloirs de l'infirmerie et se hâta de la rejoindre avant qu'elle n'atteignît le domaine de Madame Pomfresh.

Il l'appela dans le couloir du cinquième étage et elle courut vers lui. Dawson s'était empressée de descendre dans la salle des Quatre Maisons pour répandre partout la nouvelle de l'attaque de McGregor par les Salamandres. Elle avait ajouté au passage que Harry Potter avait été bouleversé quand il l'avait appris lorsqu'il était monté à l'infirmerie pour soigner un malaise. C'est pourquoi la Préfète en Chef se hâtait vers l'étage de la guérisseuse afin de savoir de la bouche de son ami même les dernières nouvelles.

- Que doit-on prendre et que doit-on laisser de ses affirmations ? demanda-t-elle avec appréhension à Harry. J'ai bien vu passer le professeur Londubat avec Crabbe devant la salle des Quatre Maisons… et cela m'a intriguée, mais de là à penser qu'il y avait un rapport avec Ellen…

- Il n'y en a guère… Enfin…

Harry soupira.

- On ne pourrait pas aller ailleurs ? demanda-t-il.

Hermione lui prit le bras. Elle prit au plus court et se retrouvèrent dans son bureau de Préfète en Chef. Elle offrit son fauteuil à son ami et s'assit sur le bureau devant lui.

- Raconte, ordonna-t-elle.

Harry ne passa sous silence que le détail de la transe, même s'il avoua qu'il n'imaginait pas que ce fût si difficile de vivre ces moments. Il confessa la fureur qui l'avait saisi à la vue de Nott dans les toilettes. Et cette colère haineuse qui était montée du plus profond de son être. Cette envie de cogner la tête de Nott contre la vasque blanche. Sa voix lui faisait l'effet d'un doloris alors qu'elle résonnait encore dans son esprit –dans celui d'Ellen- comme une lame tranchante.

- Heureusement pour lui –et pour moi… soupira-t-il, il s'est tu…

Hermione posa sa main sur le bras du jeune homme sans rien dire. Puis elle ouvrit un tiroir de son bureau et en sortit une boite qui ressemblait étrangement à la Boîte à Flemme des Jumeaux Weasley. Elle lui tendit deux comprimés :

- Tu sais comment ça marche, dit-elle. Je t'accompagne chez Madame Pomfresh. J'essaierai de la convaincre de te trouver un lit à côté du box d'Ellen, si c'est possible.

Elle sourit au jeune homme qui la regardait avec stupéfaction.

- Tu ne trouveras aucun repos ailleurs qu'auprès d'elle, n'est-ce pas ? demanda-t-elle doucement. Madame Pomfresh n'est dupe d'aucune excuse qu'on pourrait lui donner. Elle ne croit que ce qu'elle voit… Donnons lui donc à voir… Ce ne sera pas très agréable pour toi durant quelques minutes, mais tu es prêt à ce sacrifice pour rester auprès d'Ellie, pas vrai… ?

Harry hocha la tête. Il s'apprêtait à avaler la dragée qu'Hermione lui avait donnée. Elle l'arrêta de la main.

- Attends un peu tout de même, temporisa-t-elle en souriant. Tu avaleras ça quand nous serons arrivés devant la porte de l'infirmerie, ce sera largement suffisant…

Harry baissa le bras qu'il levait, d'un geste mécanique. Il était prêt à suivre tous les conseils d'Hermione. Il était heureux qu'elle fût venue à sa rencontre. Il se rendait compte qu'il était incapable de réfléchir calmement. Il était si fatigué et la tension de la transe n'était pas seule responsable de cet état second qui le happait soudain.

- Je suis curieux de savoir comment Malefoy va réagir à ce nouveau rebondissement, dit-il d'une voix pâteuse en se levant du fauteuil d'Hermione. Et je voudrais biens savoir ce que fabriquait Peeves cet après midi… Il colle toujours à Ellen d'une manière indécente, et là qu'on aurait eu besoin de lui…

- Oui, c'est toujours pareil… répondit Hermione d'une voix lointaine.

Il sentit qu'elle lui prenait le bras et l'entraînait avec elle vers la porte. Elle ne le lâcha pas durant tout le trajet jusqu'à l'infirmerie. Et lorsqu'ils furent devant la porte, Hermione fit prendre la dragée à Harry. Elle lui mit la seconde dans la main et la lui referma.

- Je me demande si c'est bien nécessaire, l'entendit-il murmurer. Tu es déjà aussi pâle qu'un linge…

Déjà, Harry eut un haut-le-cœur. Elle poussa la porte et se précipita dans la pièce. Sans attendre qu'on l'y autorisât elle le conduisit dans les toilettes et lui chuchota de prendre sans tarder la deuxième pilule.

Harry obéit comme dans un rêve. Il faisait un effort presque surhumain pour tenir debout. Et les crampes dans son estomac étaient une vraie torture, malgré l'antidote qu'il parvint tant bien que mal à avaler. Il resta dans les cabinets jusqu'à ce qu'il entendit frapper à la porte.

- Potter ? Avez-vous besoin d'aide ?

La voix de Madame Pomfresh le sortit de sa torpeur douloureuse. Il ouvrit la porte. La guérisseuse le toisa, la main sur la hanche :

- Vous ne saviez pas dire que vous alliez si mal que cela, Potter ? Ha ! L'orgueil des Gryffondor !

Elle lui fit signe d'aller s'allonger sur un lit qu'Hermione venait de préparer. Harry ne se le fit pas répéter. Il entendit à peine Hermione lui murmurer à l'oreille qu'Ellen était juste à sa droite et qu'elle dormait toujours. La jeune fille tira le rideau sur elle et Harry resta seul dans le murmure de l'infirmerie. Il se laissa aller à son malaise. Il ferma les yeux et la vague d'émotions qu'il refoulait avec de plus en plus de difficultés l'envahit brusquement. C'était un vertige, un étouffement qui le prit à la gorge et monta jusqu'à ses yeux. En même temps ses membres frissonnaient et tremblaient. Il sentit la magie au bout de ses doigts et les rideaux qui lui faisaient un peu d'intimité bougèrent tous seuls. Il entendit un murmure effrayé dans l'infirmerie. Et la voix de Madame Pomfresh qui calmait tout le monde d'un « Ce n'est rien… Un courant d'air, sans doute… » Harry rouvrit les yeux dans le silence. La lumière avait baissé dans la pièce ; Madame Pomfresh rallumait de sa baguette les lampes éteintes. Il se tourna sur le côté, vide de toute pensée, et il s'aperçut qu'Hermione avait laissé entrouvert le rideau qui le séparait du box d'Ellen.

Il la voyait un peu. Les couvertures remontées cachaient à demi son visage, mais sa main droite était posée sur le drap. Il voyait la cicatrice sur la peau claire. Ses cheveux retombaient en boucles brunes sur le drap blanc. Il lui semblait entendre son souffle régulier et sentir le parfum de sa peau.

Il entendit la voix du professeur Londubat qui interrogeait Madame Pomfresh sur l'état de santé de leur patiente commune. Il sentit bouger les rideaux lorsque le professeur entra dans le box. Son visage apparut à l'entrebâillement de celui qui séparait les deux boxes. Le vieil homme sourit à Harry et referma la tenture. Ensuite, Harry entendit simplement l'oncle de Neville lever le sortilège de sommeil, puis le bourdonnement de l'infirmerie à demi remplie de malades remplit ses oreilles.

Il resta prostré sur son oreiller, sans force, sans même l'énergie de se demander encore ce qui avait bien pu arriver pour que rien ne marchât comme il était prévu…

Il dut s'assoupir car la voix d'Algie Londubat le réveilla. Elle était claire et assez haute. Il répondait apparemment à une question de la guérisseuse de Poudlard.

- Il semblerait que le choc ait été plus important que nous ne l'avions cru, Valérie… Miss McGregor ne se souvient de rien de bien concret, si ce n'est qu'elle a fait tomber son badge de préfète et qu'elle s'est penchée pour le voir… Elle s'est montrée bien imprudente, elle le reconnaît. Je crois qu'il vaudrait mieux qu'elle passe la nuit ici, en effet. Elle est encore en état de choc…

Et Harry se dit qu'il devait l'être autant qu'elle. Il n'avait plus aucune notion du temps qui passait. Il était vide de pensée et de volonté.

- Harry ?

Il crut qu'il avait rêvé.

- Psssst ? Harry ?

Il tourna la tête vers sa droite. Ellen avait passé la tête devant le rideau qui les séparait. Il se souleva vivement pour saisir ses lunettes sur la tablette et se lever. Elle ouvrit le rideau davantage, avec des gestes lents et minutieux.

- Ellen…

Elle le fit taire d'un geste du doigt sur ses lèvres et passa précautionneusement de son côté, dans sa chemise blanche de pensionnaire de l'infirmerie. Elle le fit rasseoir sur le lit et s'assit à côté de lui. Elle prit la baguette du jeune homme et murmura la formule de Silence autour d'eux.

- On peut parler maintenant, chuchota-t-elle malgré tout.

Mais Harry la prit contre lui et la serra à lui faire mal.

- Je t'avais dit que c'était de la folie ! murmura-t-il enfin quand il put parler.

- Je n'aurais jamais cru que ce serait si difficile, avoua-t-elle aussi. J'avais si peur… Rien n'est arrivé comme prévu, n'est-ce pas…

- Rien n'arrive jamais comme prévu… marmonna Harry. On devrait le savoir pourtant… Et je t'avais dit de te méfier de Nott…

Ellen se serra un peu plus contre Harry. Elle secoua la tête.

- Théodore n'est pour rien dans cette histoire…

- Tu trouves ? insista Harry, que les propos de Ron revenus à sa mémoire troublaient pourtant. Que s'est-il passé ? Et que voulait Londubat ?

Ellen soupira. Elle se laissa aller contre la poitrine d'Harry et ferma les yeux. C'était difficile de se souvenir à nouveau de ces moments qui avaient précédé la lente montée vers la volière. Ils semblaient irréels, comme brouillés et incertains. Elle se rappelait fort bien cependant le ton de Peeves, supérieur et fier, qui lui annonçait qu'il la quittait à la frontière des quartiers de Serpentard, car il était convoqué au Conseil des Fantômes, non pour y passer en jugement cette fois, mais pour faire un rapport des activités suspectes de certains élèves… Le clin d'œil appuyé qu'il lui avait adressé était grotesque. Elle en avait ri. Ensuite, tout était allé très vite. Elle avait vu s'avancer Nott face à elle dans le couloir vidé par l'imminence du début du match. Elle ne s'était pas méfiée. Il l'avait poussée dans l'un des cachots. Elle n'avait pas eu le temps de se poser de questions… Précipitamment, il avait dit : Changement de programme ! Malefoy veut que ça se passe pendant le match, pendant que Potter est occupé. Appelle-le…

- Nous avions rendez-vous, avait-elle murmuré très vite.

- Alors il comprendra… Enfin, je l'espère…

Elle avait levé sa baguette vers son badge et Wilford s'était engouffré dans la classe, un sourire mauvais aux lèvres, le regard brillant d'une fièvre perverse. Il avait crié : Expelliarmus… et la baguette d'Ellie s'était retrouvée dans sa main. Elle entendait encore sa voix insinuante et doucereuse :

- Allons Théodore ! Tu ne l'avais même pas désarmée…

Il leva la baguette d'Ellen vers sa propriétaire.

- Qu'est-ce que tu viens faire ? avait questionné sèchement Nott.

- Drago se doutait qu'elle te tournerait la tête… Il m'envoie pour m'assurer que tu ne perdras pas de vue ta mission… Mais moi, je ne suis pas contre le fait qu'on s'amuse un peu avant… Qu'est-ce que ça changera, de toutes façons…

Il s'était approché d'elle et lui avait mis sa propre baguette sous la gorge la forçant à tourner la tête vers lui. Elle se souvenait parfaitement de la panique qui l'avait saisie quelques secondes. Wilford avait arraché en souriant le badge des Phénix. Il avait ri.

- Tu crois que Drago aimerait un petit souvenir ?

Nott avait alors repris la baguette des mains de Wilford, d'un geste dédaigneux.

- Tu as la mémoire courte, BJ… As-tu oublié ce qui est arrivé à Moon l'année dernière, avec sa sale manie des trophées…

- Ce n'est pas un trophée, avait répondu Wilford. Juste un gage que nous avons bien accompli notre mission…

- C'est ma mission, avait craché Nott.

Il avait repoussé Wilford en arrière, et s'était tourné vers Ellen. Le regard qu'ils avaient échangé, elle ne l'oublierait jamais. C'était ce dont elle se souvenait le mieux de ces moments confus. Il était trop tard pour l'inquiétude. Il était trop tard pour les regrets. Elle se reprit la première et laissa tomber les yeux sur la main de Nott qui tremblait imperceptiblement. Derrière lui, Wilford tressaillait d'impatience. Elle releva le menton.

- Fais ce que tu as à faire, Théodore Nott… Moi je n'ai pas peur…

Wilford la menaçait toujours de sa baguette. Il ricana de ses mots de bravade. Nott, lui, esquissa un sourire et secoua la tête.

Ensuite, il avait prononcé les mots qui l'avaient mise sous son emprise. Et ils étaient partis, tous les deux. Juste avant, Nott avait mis la baguette d'Ellen dans la poche de la robe de la jeune fille. Il l'avait regardée une dernière fois sans pouvoir rien ajouter. Et Ellen avait perdu tout espoir. Son esprit ne pouvait que se plier à cette volonté qui n'était pas la sienne. Ses jambes ne lui obéissaient plus. Elle devait monter à la volière. Et malgré la voix qui lui disait qu'elle n'avait rien à y faire, elle montait quand même les marches des escaliers et parcourait les couloirs peu fréquentés. Il fallait qu'elle y allât, parce que cela faisait partie du plan et que Nott l'avait ordonné… Oui, elle devait aller à la volière et là-bas, elle aviserait…

Mais là-bas, cela ne s'était pas non plus passé comme prévu. Londubat n'était pas à son poste. Et il n'y serait jamais. Elle devait se pencher. Mais pourquoi se pencherait-elle ? Elle n'avait aucune raison de se pencher. Elle n'en avait aucune envie. Et pourtant elle se penchait par-dessus l'ouverture de pierre.

Le froid, la peur, la douleur presque physique de la lutte qu'elle se livrait à elle-même, tout cela lui revenait en même temps. Elle tressaillit.

- Tu as raconté tout cela à Londubat ? demanda Harry en la pressant contre lui.

Elle secoua la tête.

- Non… je lui ai juste dit que nous avions un plan que Wilford est venu perturber sous les ordres de Malefoy.

Elle soupira :

- Nott n'a pas eu d'autre choix, Harry…

- Ron m'a dit qu'il les avait aidé, lui et Neville à prévenir Algie Londubat… murmura-t-il dans ses cheveux.

Il songea à sa colère dans les toilettes des vestiaires et au silence coupable de Nott. Mal à l'aise, il continua :

- Que va faire Londubat ?

Ellen haussa les épaules.

- Il a dit qu'en fin de compte, Crabbe avait eu une excellente idée de monter à la volière à ce moment-là… et qu'il allait veiller à ce qu'on croie que c'était pour lui qu'il avait quitté si vivement la tribune.

Elle se tut. Harry sentait à nouveau sa poitrine s'oppresser.

- Et pour la suite ?... osa-t-il demander. Cela devait passer pour un accident. Et cela pouvait passer pour un accident, tant que Malefoy ignorait comment Nott devait s'y prendre. Mais avec Wilford comme témoin…

Ellen croisa le regard d'Harry. Ses yeux étaient sombres. Elle se mordit les lèvres.

- Il dit que l'excuse du choc émotionnel peut marcher… Ensuite, je me débrouillerai pour qu'ils pensent que j'ai préféré me taire pour me venger moi-même… C'est tout à fait mon genre, ça, n'est-ce pas…

Harry lui sourit.

- Oui, ça l'est, mais… ce n'est pas tout à fait ce qui était prévu… Crois-tu que Wilford et Malefoy prendront le risque de te laisser les menacer d'aller tout raconter ?

- Non, admit Ellen. Mais on pourra tenir jusqu'aux vacances… peut-être…

Elle leva les yeux vers Harry.

- Ce n'est pas si long quinze jours… n'est-ce pas.

Il l'embrassa. C'était tout ce qu'il était capable de faire. Il ne pouvait lui assurer que tout irait bien. Qu'ils pourraient rester ensemble plus longtemps. Que rien ne viendrait les séparer.

- Je ne sais pas ce qui va arriver maintenant, avoua-t-il. Et je n'arrive même pas à y penser. J'ai eu si peur.

- Je ne te quitterai pas, Harry.

Elle resserra ses bras sur le cou du jeune homme.

- J'ai fait un drôle de rêve, tu sais… reprit-elle. J'étais là-haut et j'étais sur le point de tomber. Et tu étais là, avec moi. Je te parlais et tu me répondais.

- J'étais là, Ellen…

Ils se turent un instant. Il embrassait ses cheveux machinalement. C'était trop difficile de se souvenir de ces moments.

- Tu serais resté jusqu'au bout ? demanda-t-elle d'une voix tremblante.

- Je ne sais pas… confessa-t-il. Je ne voulais pas te laisser. C'est tout ce que je sais. Je voulais rester avec toi.

Il sentit les mains d'Ellen sur son dos, qui s'agrippaient à sa robe. Elle enfouissait son visage dans son épaule.

- Je t'aime tant, Harry… Je t'aime tant…

- Je t'aime aussi, Ellen…

Il sembla à Harry qu'elle pleurait doucement. Il sentait sa chaleur à travers la chemise de la jeune fille et il réalisa qu'il était glacé. Il avait eu si froid. Ils avaient eu si froid. Ils restèrent silencieux un long moment, l'un contre l'autre, pour laisser cette nouvelle chaleur les envelopper tout entier. Puis Harry demanda :

- Comment savais-tu que j'étais ici ?

- Londubat me l'a dit… Et toi ? Comment as-tu su, pour la volière ?

- Malefoy n'a pas pu s'empêcher de venir se pavaner devant moi…

Elle soupira, sa joue contre son épaule.

- Harry… Je n'ai plus peur de mourir maintenant…

- Je n'ai plus peur moi non plus…

Elle leva vers lui un visage rougi par les larmes, mais dont le sourire éclairait jusqu'au regard.

- Tu vois… je t'avais dit que ce ne serait pas si désagréable de se retrouver tous les deux à l'infirmerie…

Harry lui rendit son sourire et embrassa ses lèvres.

- Tu resteras près de moi ce soir ? demanda encore Ellen.

- Oui, répondit-il simplement.

Le Grand Hall était en effervescence. Dressée sur la troisième marche du Grand Escalier, Jezebel Dawson répétait pour la six ou septième fois aux nombreux supporters qui avaient préféré rejoindre la chaleur du château, comment Vincent Crabbe s'était fait surprendre par Algie Londubat alors qu'il se battait avec Ellie McGregor dans la volière.

Elle parlait haut et avec la suffisance ostentatoire de ceux qui savent… ou croient savoir. Cela avait fini par attirer l'attention de Drago Malefoy qui interpellait les supporters des Phénix sur le fait que leur glorieux capitaine n'avait pas daigné assister à la défaite cinglante de son équipe.

Jezebel Dawson monta alors sur la quatrième marche avant de lui répondre que Harry Potter était à l'infirmerie, car il était malade et qu'il avait été bouleversé d'apprendre « l'accident » de sa petite amie. Heureusement, elle avait survécu aux maltraitances de Crabbe grâce à l'intervention du Professeur Londubat qui l'avait ramenée à l'infirmerie totalement inconsciente. Et elle défia quiconque de prétendre le contraire, car elle l'avait vu de ses yeux, elle…

Les supporters des Dragons qui continuaient à arriver dans un brouhaha bon enfant cessèrent de houspiller ceux des Phénix.

- Ellie est blessée ? demanda la voix de Bobbins qui tenait encore le drapeau jaune qu'il n'avait cessé d'agiter durant tout le match.

Jezebel prit un air important.

- Elle était évanouie quand le professeur Londubat l'a amenée à l'infirmerie. Crabbe va passer un fichu quart d'heure, vous pouvez me croire. Il est dans le bureau du professeur Londubat depuis un bon moment maintenant. Il va sans doute se faire renvoyer… En tous cas, si j'étais à sa place, je me tiendrais éloigné de Potter… Il a été vraiment secoué quand il a appris tout ça…

Ginny écarta la foule des élèves qui bloquait la porte pour aller d'un pas décidé faire taire la jeune fille. Neville lui toucha le bras et désigna de la tête Malefoy au milieu du Hall. Le Serpentard s'était figé dans une moue mi figue mi raisin. Le rictus qu'il ne pouvait réprimer à l'idée d'un Potter « secoué » ne parvenait pas à cacher une déception qui n'avait rien à voir avec le sort promis à son camarade Crabbe.

Neville, cependant, glissa à l'oreille de Ginny de jeter un œil sur Wilford. Le blondinet au visage d'ange était livide. Il scrutait avec inquiétude les changements de physionomie de son chef de file. Ginny observa Nott du coin de l'œil. Il restait imperturbable, même s'il ne pouvait cacher une certaine nervosité.

Une voix s'éleva pour douter de la version de Dawson concernant ce qui était arrivé dans la volière.

- Ce n'est pas ce que j'ai entendu ! certifia un garçon de Serdaigle, d'une voix enrouée. J'ai croisé Londubat et Crabbe quand je montais à l'infirmerie. Et Crabbe jurait par Merlin qu'il avait trouvé McGregor penchée à la fenêtre et qu'il n'avait fait que la retenir en arrière pour l'empêcher de tomber. Et que c'était pas sa faute si elle s'était évanouie dans ses bras…

Il y eut quelques ricanements très vite réprimés.

Neville se faufila entre les groupes de ses camarades. Il devina plus qu'il n'entendit « L'imbécile » que prononça Malefoy entre ses dent. Wilford s'agitait de plus en plus et Nott était à peine un peu plus pâle. Malefoy fit un geste agacé à ses deux acolytes et toute sa troupe le suivit.

Neville retint Ginny prête à se précipiter à l'infirmerie pour avoir des nouvelles de première main.

- Je suis curieux de savoir pourquoi Wilford est si agité, chuchota-t-il à l'oreille de la jeune fille. Malefoy n'a pas non plus l'air très heureux de ce développement de l'affaire… Viens, on va essayer de savoir ce qu'ils trament…

Ils laissèrent Jezebel Dawson reprendre ses airs supérieurs et pérorer de plus belle sur son perchoir. Ils suivirent les Salamandres dans le couloir du rez-de-chaussée.

Wilford, pour autant que les deux Gryffondor pouvaient en juger, ne cessait de se lamenter, au grand déplaisir de Drago Malefoy et à l'étonnement de leurs camarades. L'un d'entre eux finit par lui demander s'il craignait pour McGregor ou pour Crabbe, ce qui n'avait aucun sens, ni pour l'une ni pour l'autre, vu que McGregor était enfin hors course et qu'ils se moquaient parfaitement de ce qui pouvait arriver à Crabbe étant donné qu'il n'était plus d'aucune utilité à personne.

Wilford laissa échapper, d'une voix plus haut perchée que sa tessiture naturelle, que justement non ! McGregor n'était pas hors course et que c'était justement ça qui…

Malefoy lui coupa brusquement la parole. Il se retourna vers lui brusquement tout en faisant signe de la main à ses camarades de continuer leur chemin. Seul Nott resta auprès des deux autres, sans monter d'hésitation.

Neville et Ginny passèrent devant eux, sans hâter le pas, et devisant naturellement.

- Mon oncle nous dira ce qui s'est passé exactement, prononça Neville à voix haute. Et nous en saurons plus que cette petite prétentieuse de Dawson…

Il se dirigea résolument vers le bureau du Directeur de Serpentard, l'œil tourné malgré tout vers les trois complices. Et dès qu'il vit Malefoy pousser Wilford sans ménagement aucun dans le premier cachot venu, il rebroussa chemin, entraînant Ginny avec lui.

Il ouvrit la porte de la salle juste en face du cachot dans lequel avaient disparu les trois Serpentard et fit entrer Ginny. Il surveillait le couloir par l'entrebâillement, tout en dénouant les fils d'une Oreille à Rallonge qu'il avait dans sa poche. Ginny en était toute ébahie.

- Tu gardes ça sur toi ? s'étonna-t-elle.

- On est le chef du renseignement ou on ne l'est pas… répondit Neville en s'accroupissant sur le seuil pour lancer l'un des bouts de l'Oreille contre la porte d'en face.

Il colla son oreille à l'autre extrémité et referma la porte au maximum. Ginny vint écouter à son tour et joue contre joue, le cœur battant un peu plus vite que d'ordinaire, ils entendirent Malefoy sermonner vertement Wilford.

-… entouré que d'incapables et d'imbéciles ! tonnait à voix basse le préfet de Septième Année de Serpentard.

- Moi, je n'ai pas raté mon coup, fit remarquer Nott sur un ton légèrement goguenard. C'est Crabbe qui a tout fait foirer… et si nous avions conservé le programme que j'avais prévu, ce contretemps ne serait pas intervenu…

- La ferme, Nott ! aboya la voix de Malefoy.

On n'entendit que le halètement de Wilford qui gémissait qu'ils étaient fichus. Que McGregor allait parler. Qu'ils finiraient à Azkaban…

- Si Potter ne nous a pas réduit en poussière avant… fit Nott, ironique.

- On est fichus… pleurnicha Wilford.

La voix de Malefoy se fit plus ferme, et hautaine :

- Tu es fichu… corrigea-t-il. Vous êtes fichus, tous les deux… Moi, je ne sais rien…

- Il a prononcé ton nom…

Il sembla aux deux indiscrets au bout de l'Oreille magique, que Nott trouvait la situation amusante. Ils imaginèrent la tête que devait faire Malefoy à cette nouvelle, et cela les amusa aussi, les quelques secondes que dura le silence du capitaine de Voldemort.

- Alors, tu sais ce qu'il te reste à faire, répondit Malefoy. Fais-la taire…

La voix avait repris ce ton tranchant, vibrant d'une colère froide. Elle glaça Ginny et Neville au bout du fil.

- Mais si cela peut te rassurer, reprit Nott tout aussi léger que s'il parlait du temps qu'il faisait, je ne crois pas que McGregor soit du genre à parler. Elle est plutôt du genre à se venger…

Wilford fit entendre un autre on est fichus… qui lui attira une insulte grincée de Malefoy.

La voix était plus forte dans l'oreille des deux espions. Neville se pencha vivement pour tirer sur le fil qu'il ramena lentement, l'œil aux aguets dans le couloir. Ginny eut le temps d'entendre encore :

- Des imbéciles et des incapables ! Je veux que McGregor se taise ! A jamais… Quant à toi, Wilford… je vais devoir avertir le Maître de tes échecs…

- Drago ! supplia la voix morne de BJ Wilford. Je peux me charger de McGregor, si tu veux…

Un reniflement méprisant se fit entendre.

- C'est Nott qui se charge de McGregor, s'il ne veut pas subir la colère du Maître… Et vite ! Il y va de son propre intérêt autant que du nôtre, à tous les trois… Toi, Wilford, je te laisse encore une chance… Ne la laisse pas passer…

Un bruit de pas retentit. Ginny tapa sur l'épaule de Neville qui s'empressa de ramener à lui la seconde extrémité de l'Oreille à rallonge. Il repoussait la porte quand celle du cachot d'en face s'ouvrit. Il retint son souffle derrière la fente étroite à travers laquelle il vit Malefoy regarder de chaque côté avant de quitter la pièce pour se diriger vers les cachots de Serpentard.

Nott le suivit de peu, et le jeune Londubat eût juré qu'il l'avait vu sourire, s'il n'avait cru la chose impossible. Wilford mit plus de temps à sortir et lorsqu'il le fit enfin, il rasait les murs.

- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Ginny en lui tendant l'Oreille à rallonge.

- Tu vas tout raconter à Harry, répondit Neville. Moi, je vais voir mon oncle.

Ginny leva un sourcil interrogateur :

- Tu lui avais tout dit du plan de Nott ?

- J'ai peut-être omis de lui parler de l'Imperium… avoua-t-il. Mais si j'en avais parlé, il n'aurait jamais voulu marcher avec nous…

Ginny frissonna.

- Tu crois qu'il va prendre des mesures contre Nott à cause de ça ?

- Il n'agira jamais sans preuve, sourit Neville. Nott ne s'est pas servi de sa baguette, il l'avait annoncé à Harry. Et tu sais comme moi qu'Ellie ne témoignera pas contre lui.

Elle frissonna encore.

- Ça fait bizarre, tout de même… dit-elle d'une petite voix. De savoir qu'il y a des gens dans cette école qui sont capables de jeter des Impardonnables sans sourciller… Je veux dire que je sais que beaucoup savent se servir des Interdits. Ou même de la magie noire… mais des Impardonnables… tu crois qu'il… pourrait… lancer un Avada K…

Elle ne put aller plus loin. La voix lui manqua.

Neville mit son bras autour de ses épaules et la serra contre lui.

- Je ne suis pas certain que Nott ne soit pas capable de lancer un tel sortilège… mais je ne pense pas qu'il ait envie de tuer quiconque… Ou bien Malefoy, peut-être… Tu n'as jamais remarqué son regard quand il le pose sur lui, parfois ? Il me fait froid dans le dos. Mais cela ne dure guère. Et c'est sans doute moi qui me fais des idées…

Il embrassa le front de Ginny.

- Trouve Luna et allez toutes les deux voir Harry pendant que j'essaierai d'apprendre quelque chose de mon oncle.

Il enfonça l'oreille à rallonge au fond de sa poche et ouvrit résolument la porte du cachot.


RAR

Akeri la malicieuse : j,espère qu'il ne sera rien arriver de trop grave a ellie! Non, mais c'était juste !

craow42 : ARGH ! Le commentaire le plus utilisé pour ce chapitre… Quand Ron dit à Larry:"- J'espère pour toi qu'il n'est rien arrivé à Ellie, dit-il d'un air sombre." j'espere que tu est consciente que cette phrase ne s'adresse pas seulement a Nott... Ouf j'ai sauvé ma tête…

MisSV : Olala quel stress, qu' est-il arrivée à Ellen ? Quel bandes de bouffon ces salamandres... Oui mais des bouffons efficaces quand même…

Choups : Alors...Qu'est-il arrivé à Ellie ? Ha non, ce doit être celui la le commentaire le plus utilisé pour ce chapitre…

achille : et voilà une fin de chapitre bien sadique comme on les aime, et puis comme tu dis toi même : "J'espère pour toi qu'il n'est rien arrivé à Ellie" hahahhahaha ! des menaces ?

Angie Black : Ron/Hermione/Viktor après de tels événements cela va peut-être nous paraître reposant qui sait ! Oui sauf pour Ron…

Etincelle de Vie : Que de mystères que de mystères! Où est Ellie? Que fait Harry? Que va trouver le professeur Londubat? Est-ce que Malfoy a vu Ron, Neville et Nott ensemble? Est-ce que le match pourra se terminer? Et si oui qui gagnera? MDR ! Que de questions… que de questions, heureusement que je n'ai pas tardé à donner les réponses sinon je crois qu'il y aurait eu une vague de crises cardiaques chez les lecteurs des secrets…

louve26 : Argh ! Voilà que tu nous fais encore le coup du "la suite au prochain chapitre !". Ben oui, à chaque chapitre d'ailleurs… Bon, on est bien d'accord qu'Ellie ne peut pas mourir parce que sinon l'école ferme ! Bon, on est bien d'accord que le mal ne triomphe pas sur le bien ! Alors, rien de trop, trop grave, j'espère ! Oui, enfin… pour cette fois tout s'est arrangé, mais est-ce que ça durera ? Par contre, Nott, on a bien compris qu'il ne prêchait que pour sa paroisse et qu'aller à l'encontre de Malefoy signait son arrêt de mort, mais quand même ! Cette petite réponse qu'il donne à Ron : "doutes insultants", devrait nous rassurer un peu, non ? Pourquoi ai-je l'impression du contraire quand même ? Par ce que c'est Nott et qu'on ne sait jamais avec lui…

Petite Plume : Je vois déjà la scène de la bataille finale, au moment où Harry lancera son sort ou je sais pas quoi pour tuer l'autre truc en face de lui, toi tu nous couperas l'histoire à ce moment. Ha c'est une idée, ça… Reste à savoir l'étendue des dégâts. Et la réaction d'Harry. Surtout la réaction d'Harry. Alors, la réaction d'Harry te satisfait-elle ? Passons à notre attrapeur super hyper méga génial et taciturne. Hahahhahha ! J'aime bien ta manière de voir Viktor… Ton analyse des relations Ron/Hermione/Krum est quelque peu …. Heu…. Inhabituelle dirons nous… mais assez juste en fait… Au fait, elle est sortie de l'infirmerie Grenouille ? Et avec un visage humain ? Ou toujours à moitié batracien ? Heu oui, ça fait longtemps même ! Sauf qu'elle y est retournée depuis, hein… et effectivement elle devrait faire attention à ses fréquentations. J'ai l'impression d'avoir écrit une review sans queue ni tête. Peut-être mais qu'est-ce que j'ai ri ! Merci.

molly : Et autant Ron et Hermione que Harry et Ellie sont touchants, les premiers dans leurs efforts pour gérer le problème Krum (lequel n'a pas du toutl'air d'avoir renoncé à Hermione),les 2 autres quand ils savourent ce qui risque d'être leurs derniers moments ensemble. En cela aussi, tu te rapproches incroyablement du tome 6 de Rowling...Mais je n'en dis pas plus, évidemment. Ha-ha-ha ! très drôle !
Halzin : Ellie Mcgregor est bien un personnage inventé? en tout cas j'espère qu'il ne lui est rien arrivé de grave, car c'est un personnage attachant malgré son caractère et je trouve qu'elle va bien avec Harry. Oui, Ellie elle est à moi ! même si certains me la piquent le temps de la caser dans un tableau dans leur fic… Et puis il faut bien que les casse-pieds trouvent chaussures à leur pied aussi, hein… sinon la race humaine serait anéantie depuis longtemps…

Maugreyfiliae :mettre l'agression sur Ellie à la fin du chapitre, ce n'est plus du suspense, ça devient presque de la torture! Et il va falloir patienter jusqu'à jeudi prochain pour savoir ce qui s'est passé! C'est dur, d'être lectrice des Secrets d'Hermione, cela nécessite une patience à toute épreuve... Lire les secrets, c'est pédagogique, on apprend du vocabulaire (si si ! j'en connais qui lisent avec un dictionnaire à côté d'eux), des choses sur les légendes, l'imparfait du subjonctif, et la patience… C'est très important la patience, vu qu'on passe au moins un quart de son temps sur terre à attendre… Krum ne serait-il pas en train d'essayer de reconquérir Hermione? Parce que sa demande de lui faire visiter le château n'était pas des plus subtiles... A moins qu'il ne veuille juste discuter avec elle afin de mettre la situation au point... ce qui reviendrait au même, plus ou moins… Et ce que je voulais dire, c'est que Wilford maniqgance des attaques sur l'entourage d'Harry pour l'affaiblir le plus possible, alors c'est peut-être que Voldemort prépare un grand coup...peut-être que c'est à cause de ses attaques, notamment celle sur Ellie, que Harry va aller trouver Malfoy et va le forcer à le conduire à son maître... et que le dénouement est pour bientôt... Enfin quelque chose dans ce genre... le dénouement est pour bientôt oui… Qui en prendra l'initiative… vous le saurez en lisant la suite des Secrets D'Hermione… ! C'est rien, un peu de nostalgie… la crise de la quarantaine, que voulez-vous…

Angel's Eyes : Merci pour la petite traduction lol! C'était la moindre des choses… M'étonne de ne pas avoir eu plus de demande de précision… Ou alors vous parlez tous bulgare ? Ha bah Ron il s'est cassé son coup tout seul là... C'est malin! Oui ben, c'est Ron… Il ne peut pas devenir ultrafin d'un seul coup non plus… Ahem c'est quoi ça? Elle a plus l'air aussi sûre d'elle, Hermione, après son entretien avec Krum... Elle a pas intérêt à laisser divaguer son esprit ailleurs que sur Ron hein! Hahhahahha ! jalouse ? Sinon, je voulais te parler d'un site amusant que j'ai découvert hier soir : . C'est amusant parce que tu peux t'inscrire à Poudlard, tu es réparti dans une maison grâce au Choixpeau (moi je suis à Serpentard, lol), il y a des professeurs qui donnent des cours, on doit rendre des devoirs, aller acheter des Farces et Attrapes chez Zonko, envoyer des Bombabouses à d'autres élèves etc... Il me semble que j'en avais entendu parler, en effet…

Voldemort : Encore toujours un très bon chapitre avec en prime le retour de l'action. J'ai particulièrement aprécier ta réponse à ma review elle donne vraiment de très bonne indication, ainsi les secret d'Hermione serons finit avant Juin, sniff, ca veut dire qu'il n'y aura pas de suite? Non ! Inutile d'essayer de m'amadouer…

Cemeil : Je sais que la dernière ligne était exlicite après relecture. mais mon cerveau en avait décidé autrement! lol! Et je me moque pas de neville! hahhahahahha ! je sais…

daniet : Bon sérieusement, j'ai l'impression que Harry et toute la clique ont un peu présumé de leurs forces. Ils se sont fait avoir à leur propre jeu. C'était un risque. Tout le monde en était conscient… Mais entre savoir quelque chose et l'avoir parfaitement intégré…
Bon, sinon, j'ai adoré l'entrevue Krum/Hermione. J'ai adoré la réaction de Hermione. Quand il demande à lui parler, elle sait très bien pourquoi et elle arrive la bouche en coeur pour demander si elle a fait quelque chose de mal. Elle est vraiment impayable celle-là quand elle s'y met! En tout cas, j'admire comment Ron prend les choses. Il commence à prendre un peu confiance en lui dans sa relation avec Hermione et ce n'est pas trop tôt. Il essaie en tous cas… ce n'est pas facile.

Anaerobie : Miss Teigne, tu as réussi une nouvelle fois à faire sortir un lecteur de l'ombre. Bienvenue à toi ! Rejoins nous dans la lumière ! C'est ma première review depuis que je me suis inscrit et je te la dédie avec grand plaisir. Je suis un grand timide, et c'est pour moi un effort que d'écrire ctte review, mais je te suis avec passion depuis juin dernier. Alors je n'en apprécie que mieux l'effort que tu fais ! J'aime beaucoup ton analyse du couple Ron/Hermione et de leurs réactions face à l'arrivée de cet élément perturbateur qu'est Viktor Krum… d'ailleurs à quand la mise au point définitive entre Hermione et Krum ? Ha ! gardons sous le coude cette interrogation… Voici un chapitre qui a répondu à une partie de tes questions, enfin, je l'espère…

Alixe : Dsl, j'ai oublié de te laisser un mot la semaine dernière. J'avais pourtant beaucoup aimé ton chapitre. Le stress de la rentrée sans doute ! mdr ! Mais je ne te crois pas assez sadique pour faire trop de mal à Ellie (j'essaie de me rassurer).Pas trop de mal en apparence… mais quelles seront les conséquences de ces évènements ?

Lyane : je crais le pire pour Ellie, je doute qu'elle soit morte, Nott aurait été plus paniqué, mais dans quel état sera-t-elle? Oui, la question reste toujours d'actualité en fin de compte. Et finalement, Ron a raison, Krum a toujours des sentiments pour Hermione, il ne faudrait pas qu'elle tarde trop à lui montrer qu'elle est avec Ron. Mais Ron n'a pas toujours tort ! Il arrive assez souvent à des conclusions erronées, mais les bases de son raisonnement sont souvent bien réelles et fondées !