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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 176

Forteresse

Ellen McGregor était assise sur une table de cours dans une salle du cinquième étage. Elle balançait ses jambes, ses mains sous ses cuisses, en silence. Elle observait, à travers le rideau brun de ses cheveux qui tombaient devant son visage, comme pour cacher les regards de tendresse qu'elle posait sur Harry assis sur la chaise devant elle, le pli soucieux au front du jeune homme.

Il tournait nerveusement un bouton de sa robe, et la cicatrice en forme d'éclair était de plus en plus visible, comme si elle n'était pas vieille de seize ans, mais toute récente et douloureuse.

Ellen doutait cependant que leur petit tour à la volière fût uniquement responsable de l'air inquiet d'Harry.

Ils ne s'étaient pas attardés dans la tour malodorante et glacée. Ils avaient attaché la lettre à la patte d'un hibou de l'école et Harry s'était chargé de s'approcher de la fenêtre. Ils étaient redescendus rapidement, sans un mot, jusqu'à la salle de classe qui les avait déjà accueillis l'avant-veille. Elle ignorait combien de temps s'était écoulé depuis. Harry n'avait toujours pas desserré les dents. Elle se décida à parler la première.

- Tu viendras avec moi, la prochaine fois que j'irai payer ma dette ?

Il leva les yeux vers elle, sans sourire.

- Pourquoi as-tu accepté ? questionna-t-il enfin.

- Parce que Londubat avait l'air d'avoir envie que j'accepte… et que je n'avais aucune raison de refuser…

Harry la fixa avec détermination :

- Crois-tu que Crabbe hésitera à lever sa baguette contre toi s'il a l'occasion de le faire ? demanda-t-il. Uniquement parce que tu lui sers de messager ?

Elle haussa les épaules avec une moue.

- Hé bien… C'est une arrière pensée qui a traversé l'esprit du professeur Londubat je suppose…

Harry reprit d'une voix plus basse, presque hâtive :

- Tu vas partir, Ellen… Crabbe devra se trouver un autre messager…

Ellen glissa au sol et se campa devant lui.

- Ceux qui s'imaginent me faire quitter la scène, de quelque manière que ce soit, en seront pour leurs frais. Je ne m'en irai pas.

Harry haussa les épaules à son tour.

- Tu ne te rends pas compte, murmura-t-il. Ou bien tu ne veux pas te rendre compte de la situation…

Elle sourit, de ce petit sourire en coin qui ne disait jamais rien de bon à Harry.

- Que crains-tu le plus, Harry ? demanda-t-elle en penchant légèrement la tête sur le côté, comme pour mieux deviner sa réponse. Me voir partir, ou me voir rester ?

Harry soupira.

- Je ne sais pas, avoua-t-il en baissant les yeux.

Il frotta sa cicatrice. Elle le brûlait à nouveau. La douleur redevenait insidieusement familière.

- Je ne sais plus… reprit-il. Plus j'avance et moins je sais… Tout ce que je croyais savoir, toutes mes certitudes ne reposent plus sur rien… Plus j'avance, Ellen, et plus j'ai l'impression de revenir en arrière… chacun de mes pas fait naître des milliers de chemins près à s'effondrer à la moindre occasion. Je ne sais vers où me tourner et où que je regarde je ne vois que des impasses…

Il se pencha en avant pour cacher son visage dans ses poings. Elle mit ses mains dans les siennes et l'obligea à ouvrir ses poings serrés. Elle s'accroupit pour le forcer à la regarder, puisqu'il s'obstinait à baisser la tête.

- Et n'y a-t-il pas une de ces impasses où je me tiens ? demanda-t-elle.

- Dans chacune d'entre elles, Ellen… Tu es dans chacune d'entre elles… effondrée sur le chemin parce que tu m'auras suivi, comme tout ceux qui m'ont tendu la main.

Il dégagea ses mains, secoua la tête et la repoussa à quelques pas de lui.

- Je croyais que je pouvais supporter tout ça… Je croyais que je pouvais ne plus souffrir… Mais je me trompais… Je me trompais, Ellen… Tout le monde se trompait sur moi…

Elle revint vers lui, butée, et le serra contre elle.

- Crois-tu que je n'ai pas peur moi aussi ? dit-elle sur un ton ferme et rageur. Crois-tu que je n'appréhende pas de me retrouver face à Malefoy, ou Wilford, ou même Nott ? Crois-tu que je sois parfaitement sûre que Crabbe à la première occasion n'en profitera pas pour me prendre ma baguette et m'amener à son ami Drago afin de reprendre sa place auprès de lui ? Crois-tu que je n'ai pas peur de te perdre ? ou que je verrai tomber mes amis l'âme légère ? Il en va de même pour chacun d'entre nous, Harry. Nous en sommes tous au même point…

Elle lui fit lever la tête vers elle, ses mains sur les joues d'Harry.

- A chacun sa manière de porter son cœur en bandoulière… Je n'ai jamais caché que je t'aimais… à personne. Je n'ai jamais caché non plus mes amitiés ni mes antipathies. Et je cache le mal qu'on me fait derrière une assurance que je suis parfois loin de ressentir vraiment. Une seule fois j'ai laissé entrevoir ma souffrance et on l'a tournée contre moi. Je l'ai tournée contre moi-même et c'est toi… -toi, Harry- qui m'as fait comprendre que se replier sur ses blessures ne fait que les entretenir.

Elle caressa du pouce le coin des lèvres d'Harry.

- Je pourrais jeter l'éponge, en effet… déclarer forfait et m'en aller… Mais quitter la partie ne résout pas les problèmes. Il les laisse en suspens et ils ressurgissent un jour où l'autre alors qu'on n'y est pas préparé. Et je serais trop malheureuse de te savoir exposé sans pouvoir me battre à tes côtés. Sans pouvoir simplement être à tes côtés. Je te l'ai dit hier soir, Harry : je n'ai pas peur de mourir. Ce n'est pas un effet de l'émotion ou du choc de je ne sais quoi qui me fait dire cela. C'est la vérité. Je n'ai pas peur de mourir. Ce que je ne veux pas, c'est mourir loin de toi. Quand tu es avec moi, je n'ai plus mal. Je n'oublie rien de ce qui nous guette, mais…

Elle chercha ses mots, noués dans sa gorge par la même émotion qui faisait trembler sa voix soudain. Harry ferma les yeux.

- Tout te semble plus léger, et moins sombre, et…

Il prit les mains d'Ellen dans les siennes et ne continua pas sa phrase. Il soupira.

- Tu ne pourras désobéir à ton père…

- Je ne lui désobéirai pas.

Elle serra ses doigts autour des doigts d'Harry et le força à se lever. Il grogna. Elle l'enlaça et se mit à fredonner une chanson à son oreille.

- Ho… Non… Ellen… rechigna Harry. Je n'ai pas le cœur à danser…

- Le bal est dans moins de quinze jours, Harry…

Elle l'entraîna, il résista.

- Et je ne connais pas cette chanson… maugréa-t-il encore.

- Elle était très en vogue en France cet été pourtant, se moqua la jeune fille. On n'entendait que cela à la Radio Sorcière là-bas… Il appelle cela le slow de l'été… Tout le monde dansait dessus dans les soirées mondaines… Il parait que le chanteur qui la chante est réputé pour trouver l'inspiration chez les moldus, d'après ma cousine Blanche.

Elle mit d'office les bras d'Harry autour de sa taille et se pendit à son cou. Elle continua à chantonner dans l'oreille du jeune homme jusqu'à ce qu'il se décidât à bouger enfin les pieds.

- Et qu'est-ce qu'elle dit cette chanson ? grommela-t-il.

- Elle dit que l'amour est une forteresse qui protège ceux qui s'aiment et qu'il suffit d'un baiser pour que rien ne puisse les atteindre… Elle dit que l'amour a l'air fragile et délicat, mais qu'il est beaucoup plus fort qu'on ne le croit. Elle dit que ceux qui oublient d'aimer se retrouvent seuls et désemparés. Elle dit que l'amour a toujours raison… Elle dit que l'amour se donne et qu'il faut le prendre quand il s'offre… Elle dit…

- C'est fou ce qu'elle dit cette chanson… l'interrompit Harry du bout des lèvres. Qu'est-ce qu'elle dit d'autre ?

Elle resserra l'étreinte de ses bras autour de son cou.

- Le reste c'est un secret… comme ceux que se racontent les deux qu'on voit quand on regarde par la fenêtre du cottage dans la boule de neige…

Elle rapprocha sa bouche de l'oreille d'Harry et recommença à fredonner l'air sur un rythme à peine plus rapide. Elle les faisait tourner et Harry laissait tomber ses réticences à chaque pas.

- Tu m'as promis une danse, Harry, après Halloween… Je viendrais te la réclamer avant Noël… et nous danserons sous les lumières de la Grande Salle… toute la nuit…. C'est une chance, c'est la plus longue de l'année…

- Je sais, murmura Harry. Les Centaures doivent l'adorer…

Ellen se mit à rire.

- Ils la révèrent oui… Du moins c'est ce que nous a dit le professeur Firenze avant-hier lors de notre dernier cours de la semaine… Et en même temps ils la redoutent…

Harry soupira. Il serra Ellie contre lui, laissant ses pieds suivre d'eux-mêmes le rythme lent de la chanson qu'elle ne chantait plus.

- Parce qu'elle annonce l'hiver et les jours difficiles, l'obscurité et le froid…

Ellie se mit à rire.

- Non ! Parce que les jours rallongent ! Et qu'ils leur volent chaque soir et chaque matin quelques secondes pour contempler les étoiles !

Elle se serra contre Harry, sa tête sur son épaule.

- Laissons les Centaures à leur folie, murmura-t-elle. A quoi bon essayer de connaître l'avenir si on n'est pas capable d'apprécier le présent… Embrasse-moi, Harry. Si tu me serres assez fort dans tes bras, nous pourrons faire assez de magie autour de nous pour que rien de mauvais ne nous atteigne…

- Si c'était vrai, Ellen… chuchota Harry dans ses cheveux.

Il resserra pourtant l'étreinte de ses bras autour d'elle. Et il sentait l'émotion qui la faisait trembler, où se mêlait la peur et la ferveur qu'elle mettait dans tout ce qu'elle faisait.

- Ellen… murmura-t-il encore. Il faudra sortir de notre forteresse… on ne pourra l'éviter.

Elle leva la tête vers lui. Ses yeux sombres brillaient comme si elle avait la fièvre.

- Tu n'as pas compris, Harry… Ce n'est pas nous qui sommes enfermés dans la forteresse… C'est la forteresse qui est en nous. Comme le charme de protection de Granger. Comme une armure qui repousse les méchants et les jaloux. Un bouclier qui renvoie les envoûtements… Un batteur invisible qui renvoie les cognards de la vie…

Harry sourit dans ses cheveux qui sentaient cette odeur de fleurs sauvages.

- Et sans effets secondaires ? demanda-t-il doucement.

Il l'entendit rire dans sa robe et il frissonna sous la chatouille de ses cheveux dans son cou.

- Ho ! non ! Il y a tout plein d'effets secondaires ! répondit-elle. Mais c'est bien ce qui est agréable…

Ils firent quelques pas, se balançant sur une musique qu'ils gardaient à l'esprit.

- Tu m'as abandonné aujourd'hui, dit Harry à voix basse.

- Je savais que tu m'en ferais le reproche.

- On risque de ne plus jamais se voir et toi tu préfères faire la belle aux yeux de tous… et tu me laisses seul toute la journée… J'ai besoin de toi, Ellen…

- Ça ne te suffit pas de savoir que je t'aime… ? se moqua-t-elle un peu.

- Non !

Il se récria avec tant de chaleur qu'Ellen s'éloigna légèrement de lui, un sourcil soupçonneux froncé sur un œil acéré.

- Qu'y a-t-il ? Tu me caches quelque chose…

Harry s'en voulut de cette fougue qu'il ne maîtrisait pas. Un moment de panique le submergea alors que son entrevue de la veille avec Dumbledore repassait dans sa tête.

- Non… mentit-il. C'est juste que…

Il la ramena contre lui.

- J'ai eu si peur, Ellen… Jusqu'à présent, toutes ces menaces qui pesaient sur nous n'étaient que des mots… C'était si loin…

- Le meilleur moyen d'espérer vaincre ses peurs un jour, c'est de leur faire face… N'est-ce pas ce que tu as dit à notre ami Larry l'autre jour ?

Elle reposa sa joue contre la peau de son cou et sa main sur son épaule.

- Et ne crois pas que je sois dupe, Harry… Je saurais ce que tu me caches… Mais pas maintenant.

Elle fit glisser ses lèvres jusqu'à l'oreille du jeune homme et se remit à fredonner doucement.

Le lundi matin, tout paraissait revenu dans l'ordre des choses. L'incident de la volière semblait loin des esprits. On ne commentait plus que la déconvenue de Crabbe, et son étrange penchant pour Bulstrode. Le jeune homme essayait de se faire tout petit et de passer inaperçu. Mission impossible s'il en était, tant par sa carrure impressionnante que par les murmures qui naissaient sur son passage.

Il se tenait le plus éloigné possible de Malefoy, davantage encore que d'ordinaire. Il évitait le regard de McGregor et n'osait pas se tourner vers Théodore Nott qui l'ignorait d'ailleurs superbement. Seul Gregory Goyle lui témoignait un intérêt discret. Il lui tapotait parfois l'épaule d'un air compassé, et soupirait à l'unisson de son ami. Harry en éprouvait presque de la pitié pour l'ancien garde du corps du seigneur Malefoy. Et il comprenait que la petite Grenouille eût cédé à cet air désemparé, ne fût-ce que pour ne plus voir cette grimace déconfite qui enlaidissait le visage déjà peu attirant de Vincent Crabbe.

Harry pensait à Grenouille, à la table du petit déjeuner, car la jeune fille de Deuxième Année venait de quitter l'infirmerie et avait fait son entrée dans le réfectoire, accompagnée de la jacassante Jezebel Dawson, toutes deux subissant les effets secondaires de la potion Pimentine. Il sourit à la petite qui rougit en lui rendant son salut, embarrassée par la fumée qui sortait de ses oreilles. Elle se hâta de reprendre sa place à la table des Serpentard. Harry surprit le regard désolé qu'elle lança à Crabbe et le Gryffondor sourit à nouveau pour lui-même. Les paroles de Dawson revinrent à son esprit. Son bon cœur la perdra… Cependant, Crabbe ne sembla pas goûter cette manifestation d'excuses silencieuses. Au contraire, Harry eut l'impression que son regard habituellement vide se chargeait de colère. Le jeune homme connaissait parfaitement cette crispation des mâchoires soudaine et ce plissement des paupières qui lui donnaient davantage encore l'air d'un troll échappé de sa caverne.

- Ho ! Ho ! fit Neville à voix basse. Avis de tempête sur Bethsabée Singleton…

- Il n'osera pas… dit Hermione, tout de même soucieuse.

- Ellie ne le laissera pas faire… l'interrompit Ginny qui ouvrait son courrier, dont un paquet de chez Weasley Frères et un autre plus anonyme.

- Ellie doit se rendre chez Dumbledore après le petit déjeuner, répondit Hermione. C'est moi-même qui ai déposé la convocation sur son bureau de Préfète.

- Qu'est-ce qu'il lui veut ? s'étonna Ron la bouche pleine.

- Lui faire un sermon sur les dangers d'essayer de rattraper son badge de préfète par-dessus la fenêtre de la tour la plus élevée du château… essaya Dean un peu ironique.

- D'où sors-tu cette histoire ? fit Ginny.

- C'est Parvati qui me l'a racontée. Elle la tient de Lavande, je crois, qui l'a entendue de Susan ou Hannah…

- C'est aussi ce que Dawson m'a raconté à moi… dit Seamus. Pourquoi ? C'est pas ce qui s'est passé ?

Il se tourna vivement vers Harry, pour avoir confirmation ou infirmation de la version officielle. Le jeune homme cependant était figé dans son geste même pour porter à sa bouche un morceau de brioche.

- Elle est convoquée chez Dumbledore ce matin ? réussit-il à demander à Hermione.

La préfète en chef hocha la tête.

Il reposa sa main sur la table. Il n'avait plus faim soudain. Neville tourna la tête vers la table des Serpentard.

- Elle nous dira ce que Dumbledore lui veut à son retour, dit-il. Elle se rend à sa convocation, là…

Harry se tourna vivement vers la jeune fille qui quittait sa place. Il manquait d'air.

- Mais nous serons en cours quand elle sortira…

Son père était venu la chercher, il en était certain. Elle allait partir et il n'aurait pas le temps de lui dire adieu. Il se leva brusquement, laissant ses camarades stupéfaits de son bouleversement.

Ginny le rattrapa au milieu de la grande salle, alors qu'Ellen atteignait la porte.

- Harry, attends ! le retint-elle un instant. Elle m'a dit qu'elle s'attendait à ce que son père la fasse appeler…

Harry hocha la tête sans pouvoir parler. Il voulut continuer son chemin, Ginny lui tendit un rouleau de parchemin qu'elle cachait dans sa manche.

- Gerry me l'a envoyé… Il servira peut-être plus tôt que prévu…

Harry la remercia d'un sourire triste. Il se hâta de quitter la salle lui aussi. Il courut dans le couloir, derrière Ellen, malgré Rusard qui le regarda de haut. Devant la salle des professeurs, il la rejoignit. Elle se moqua de son air défait. Quelques rasades de pimentine lui feraient, à n'en pas douter, le plus grand bien.

- Hermione vient de me dire que Dumbledore t'avait convoquée dans son bureau…

Ellie ne cessa pas de sourire pour autant.

- Et tu as cru que je serais partie sans te dire au revoir.

Harry pâlit. Comment pouvait-elle plaisanter sur des sujets aussi cruels… Il lui tendit le parchemin que venait de lui remettre Ginny, sans un mot.

Elle baissa les yeux sur la main du jeune homme.

- Pour moi ? dit-elle sans se départir de son air narquois. Tu me gâtes trop, Harry…

- Je voulais te le donner avant que tu partes pour les vacances, répondit Harry, un peu gêné. Mais il vaut peut-être mieux que tu le prennes maintenant…

Et comme elle n'esquissait pas le moindre geste pour se saisir du rouleau qu'il lui offrait, il ajouta :

- C'est une Copie Conforme… Comme ça nous pourrons nous parler même si tu te trouves à Londres… ou bien ailleurs…

Elle eut un sourire étrange avant d'avancer la main vers le présent tendu vers elle.

- Je sais ce que c'est, dit-elle.

Elle repoussa le parchemin enroulé.

- Mais je n'en aurai pas besoin encore. Attends-moi devant le bureau des Préfets, je n'en ai pas pour longtemps.

Elle tourna les talons sur un baiser envoyé du bout des doigts et Harry resta seul au milieu du couloir alors que ses camarades continuaient à sortir du réfectoire. Il était stupide. Il aurait du insister. Et cela n'avait rien à voir avec des adieux. Il avait tant de choses à lui dire… et en même temps, c'était tellement inutile et dérisoire. Il devait la rattraper, la forcer à prendre le parchemin, la serrer contre lui, même au milieu du couloir, quitte à le faire sous les yeux de McGonagall ou les sarcasmes de Malefoy.

Il s'élança et courut vers le Grand Hall.

Harry entendit une course précipitée derrière son dos, et la voix de Neville qui l'appelait en haletant. Il tourna la tête vers son camarade. Ce n'était pas le moment, Neville… Mais le visage inquiet du jeune Londubat lui fit ralentir le pas. Neville le rattrapa. Il reprit son souffle.

- Harry ! Qu'est-ce que tu cours vite !

- J'ai de l'entraînement… répondit Harry un peu rudement.

Il leva la tête vers les escaliers. Ellen devait être à mi-chemin du bureau de Dumbledore à présent… A moins qu'elle ne fût passée d'abord chez les Préfets…

- Tu m'écoutes Harry ? insista Neville soudain.

- Désolé… Je… qu'est-ce qui se passe ?

Neville prit une nouvelle fois son souffle.

- Je te disais que j'avais vu sortir Crabbe sur les talons de Betsie Singleton et ses copines, mais que mon oncle m'avait appelé et que je n'avais pas pu les suivre… Il n'y avait plus personne dans le couloir. Tu les as vu passer ?

- Non… fit Harry. Mais je ne faisais pas vraiment attention…

Neville se mordit les lèvres.

- Crabbe ne passe pas vraiment inaperçu… murmura-t-il. Si tu ne l'as pas vu passer… c'est qu'il est toujours entre la Grande Salle et ici…

Harry et Neville échangèrent un regard :

- Entre la Grande Salle et la salle des profs… corrigea Harry. Je suis resté devant un bon moment et…

- Les cachots… fit Neville.

Ils rebroussèrent chemin au pas de course. Ils visitèrent chacun des cachots l'un après l'autre, chacun d'un côté du couloir. Enfin, Neville appela Harry qui se précipita.

Il entra dans le cachot alors que des curieux s'arrêtaient déjà pour connaître les raisons de l'énervement de Londubat. Harry referma la porte sur lui d'un discret Collaporta.

Crabbe tenait encore dans ses larges poings les poignets délicats de la petite Grenouille. Il avait cessé de la secouer et lançait des regards effarés sur Londubat et Potter, tandis que cette sotte gamine sanglotait tout ce qu'elle savait. Il réalisa qu'il ferait bien de lâcher la petite. Les deux Gryffondor avaient l'air déterminé et, même s'ils n'avaient leurs baguettes à la main, il savait qu'ils étaient prêts à s'en servir.

- Je voulais pas lui faire de mal ! se défendit-il maladroitement.

Neville appela Betsie de la main, sans cesser de fixer Crabbe avec sévérité.

- Non ! dit-il tandis que la fillette venait s'abriter sous l'aile du neveu de son directeur de Maison. Tu ne faisais que la brutaliser !

- Je voulais pas… répétait Crabbe. Elle n'arrêtait pas de pleurnicher. Je voulais simplement qu'elle s'arrête.

Ses yeux allaient de Neville à Harry qui s'était rapproché. Betsie s'était réfugiée dans les bras du capitaine des Phénix pour sangloter de plus belle.

- C'est pas moi ! se lamentait-elle. C'est pas moi !

Crabbe recula jusqu'à cogner dans une table.

- Qu'est-ce que tu lui voulais ? demanda Harry.

- Qu'elle avoue que c'est elle qui m'a dénoncé à Londubat ! cria Crabbe furieux.

- C'est pas moi ! geignit Betsie.

- Alors comment il a su que je serais à la volière ! Y a que toi qui savais !

- Réfléchis deux secondes ! fit Harry sur un ton sec.

Il se mordit les lèvres. Crabbe baissait sur lui un regard vide. Il poursuivit néanmoins :

- Comment Betsie pouvait-elle te dénoncer alors qu'elle était à l'infirmerie et Londubat au stade !

Le visage de Vincent Crabbe s'allongea sensiblement.

- Je ne sais pas… admit-il avec hargne. Mais y avait qu'elle qui savait !

- Mais pourquoi j'aurais fait ça ! se remit à pleurer la jeune fille.

- Parce que tu en avais assez qu'il te menace pour lui servir de facteur, proposa Neville.

- Mais… firent les deux Serpentard en même temps sur le même ton outré.

- Il ne m'a pas menacé !

- Je ne l'ai pas menacée !

Crabbe sembla réaliser soudain que ses réflexions l'avaient sans doute mené sur une fausse piste. Il prit sa tête entre ses mains. Cela devenait un peu plus compliqué qu'il ne l'avait cru au premier abord. Il s'adressa à Betsie d'un air bourru :

- Tu l'as dit à quelqu'un ?

Elle secoua la tête tout en cherchant un réconfort auprès d'Harry. Celui-ci lui sourit :

- Betsie… Tu l'as dit à Jezebel Dawson.

Neville leva les bras au ciel et s'exclama :

- Autant dire à toute l'école dans ce cas !

Les yeux de Crabbe se rétrécirent à nouveau et il frappa son poing dans sa main.

- Non ! s'écria Bethsabée Singleton avec force. Jezebel n'a rien dit à personne ! Elle savait que j'aurais des ennuis si elle parlait ! Elle n'a rien dit ! A personne…

Et elle leva vers Harry un regard implorant.

- C'est pas Jezebel non plus ! supplia-t-elle. D'ailleurs elle était ici également… dans le château !... Et… Elle me rendait visite !

Neville sourit à ce mensonge. Même Crabbe ne fut pas dupe. Harry fut tenté, une seconde, de laisser croire à la brute avide de vengeance qui se trouvait en face de lui que Jezebel était celle qui l'avait dénoncé à son Directeur de Maison. Mais il eut soudain une meilleure idée.

- Betsie a raison, dit-il avec assurance. Jezebel ne s'est pas approchée du stade samedi.

- Elle aurait pu prévenir Londubat par avance… risqua Crabbe. Ecoutez… Je veux juste savoir qui m'a dénoncé… Je… Faisais rien de mal, pour une fois…

- On comprend, Crabbe… On comprend… nous aussi on voudrait bien savoir qui a commis un tel acte de lâcheté et de traîtrise… Mais bien que je ne porte personnellement pas Jezebel dans mon cœur… Je ne crois pas une seconde qu'elle soit impliquée –volontairement du moins- dans cette histoire… Parce que si c'était elle, ce n'est pas Londubat qu'elle aurait averti… Mais plutôt McGonagall. Car elle sait que la sous-directrice, Directrice de Gryffondor, aurait fait preuve de beaucoup plus de sévérité que le professeur Londubat… directeur de Serpentard… Bien entendu, il n'est pas exclu qu'elle n'ait pas su tenir sa langue et que quelqu'un de mal intentionné n'ait eu vent de ta correspondance, Crabbe… Mais je ne pense vraiment pas que Dawson soit celle que tu cherches…

- Tu veux dire que c'est forcément un Serpentard alors ! grinça Crabbe, rouge de colère.

- Je n'ai jamais dit ça ! se défendit Harry.

Neville interrogea son camarade d'un regard. Dédouaner Dawson semblait une bonne chose, au vu de l'ardeur que semblait vouloir mettre Crabbe à se venger ; mais, par Merlin, qu'essayait donc de faire Harry en amenant Crabbe à accuser lui-même un de ses camarades de Maison… Et il comprit. Il faillit éclater de rire. Il se mordit les joues tandis qu'il se tournait avec solennité vers le Serpentard.

- Je me souviens parfaitement avoir vu mon oncle recevoir un message, apparu magiquement devant lui, annonça-t-il. Ce n'est qu'ensuite qu'il a quitté précipitamment la tribune.

- Alors c'est un septième année… réfléchit Crabbe à haute voix.

- Ou quelqu'un de très doué… approuva Neville. Le message s'est détruit après que mon oncle l'ait lu.

Crabbe fronça les sourcils. Un Serpentard… Ce ne pouvait être qu'un Serpentard pour être aussi au fait de ses faits et gestes… Et un Serpentard avec une baguette… Un Serpentard qui était aussi un puissant sorcier…

- Est-ce que tu connais quelqu'un qui te voudrait du mal personnellement ? demanda innocemment Neville. Quelqu'un qui voudrait te voir quitter l'école par exemple… ?

Crabbe pâlit. Quitter l'école pour lui, cela signifiait Azkaban ! Donc : un Serpentard, avec une baguette, et des pouvoirs assez puissants, et qui le détestait assez pour l'envoyer en prison… Le problème c'est qu'il restait encore la moitié de la Maison qui correspondait à cette description… Y compris parmi ceux qui tournaient autour de Malefoy. Il devait en parler à Gregory. Il aurait peut-être une idée sur l'identité de celui qui l'avait dénoncé… celui qui avait intérêt à le dénoncer…

Londubat aidait Singleton à ramasser ses livres qui étaient tombés à terre. Il fit sortir la jeune fille avant de se retourner vers Potter qui restait immobile au milieu de la pièce.

- Harry ? Tu viens ?

- Dans un instant, Neville… j'ai encore un mot à dire à Crabbe…

Crabbe se glissa vers la sortie. Il n'avait guère envie de se retrouver seul avec Potter.

- Crabbe ?

Pourtant, Crabbe cessa d'avancer lorsque Harry l'interpella.

- Je te jure que je toucherai plus un seul cheveu de la tête de Singleton ! lâcha le Serpentard d'une seule traite. Et que j'ai jamais rien fait à McGregor…

- Justement… à propos de McGregor…

- Je te dis que je lui ai rien fait !

- Je voulais juste te remercier.

La stupeur le disputait à l'incompréhension dans le regard morne de Crabbe.

- Tu n'as pas à me remercier, finit par dire le garçon. Je l'ai déjà dit à McGregor…

Il redressa ses épaules effacées et releva le menton avec une assurance tremblante.

- Ni toi ni elle ne me devez rien, et moi, je ne vous dois rien non plus ! Si j'avais su ce que mon geste m'occasionnerait comme problèmes, j'aurais tourné les talons !

Harry marcha jusqu'à la porte. Il avait un sourire étrange.

- Je suis heureux que tu ne l'aies pas fait, dit-il.

Crabbe ne sut que répondre.

Potter ouvrit la porte et commença à la refermer sur lui.

- J'espère qu'il n'arrivera rien non plus à Jezebel Dawson, puisque tu m'as assuré que Betsie Singleton ne risque rien dans les couloirs de Poudlard.

Il referma la porte. Crabbe réalisa soudain ce qu'il venait d'entendre. Il sortit en trombe dans le couloir.

- J'ai jamais dit ça ! Hurla-t-il.

- C'est ce que j'ai entendu ! répliqua Harry sans se retourner.

- Potter tu n'es qu'un… Un…

Personne ne sut ce que Potter pouvait bien être. Rusard rappliquait avec avidité. Crabbe fit demi tour vers les cachots, en rasant les murs.

Harry jeta un coup d'œil à l'horloge du Grand Hall. Il avait encore le temps de se rendre à son rendez-vous avec Ellen. Il bondit dans les escaliers et au dernier moment changea d'avis. Si son père était venu la chercher, elle n'aurait sans doute pas le temps de revenir chez les Préfets comme elle en avait l'intention. Il bifurqua dans le passage secret qui menait vers le bureau de Dumbledore.

Le choc fut violent et Ellen cogna contre le mur. Elle se frotta le dos. Harry se tenait l'épaule.

- On ne court pas dans les couloirs ! parodia Ellie. A fortiori dans les raccourcis !

Harry ne lui rétorqua pas qu'il en avait autant à son service.

- Tu es déjà sortie ? s'étonna-t-il.

- Je t'avais dit que je n'en aurais pas pour longtemps… Mais je me doutais que tu n'aurais pas la patience de m'attendre.

Harry prit une inspiration hésitante.

- Tu as vu ton père ? Il veut que tu quittes Poudlard… ?

Ellen hocha la tête, tout en se massant le coude droit.

- A priori, il a raison : cette école devient trop dangereuse pour moi… Je vais finir par me casser quelque chose, pour le moins…

Harry n'osait poser la question qui lui brûlait les lèvres. Il avait soudain des difficultés à trouver sa respiration.

- Tu t'en vas ? réussit-il à prononcer tout de même.

Il avait la main sur sa poche d'où dépassait le parchemin. Ellen suivit des yeux le mouvement qu'il fit pour le saisir. Elle sourit.

- Je comprends pourquoi Ginny a fait des difficultés quand je lui ai demandé de m'en procurer un…

Elle tendit la main. Harry déroula en tremblant les deux feuilles de parchemin et en déposa un dans la paume d'Ellen. Elle le fit disparaître dans sa poche.

- Je te suis donc redevable de deux cadeaux…

- Ce sont des cadeaux, Nell… Tu ne me dois rien.

Il se serait presque mis à pleurer si ce n'eût été ridicule. Et pourtant sa gorge lui faisait mal et il luttait contre une rage impuissante qui montait du plus profond de lui.

- Un merci, peut-être… ? dit Ellen sur un ton espiègle.

Elle s'approcha et se hissa sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue doucement. Il ne put résister à l'élan qui lui fit serrer la jeune fille contre lui. Et tout ce qu'il aurait voulu lui dire se perdit dans le raz-de-marée d'émotions contradictoires qui le happa tout entier.

- Quand t'en vas-tu ? demanda-t-il certain que la réponse serait : maintenant.

- Je ne m'en vais pas.

Quelques secondes s'écoulèrent en silence. Harry à nouveau passa par toute la gamme de l'émoi.

- Quand te décideras-tu à me faire confiance, Harry ? se moquait Ellen. Je t'ai dit que je resterai, et je reste.

- Mais ton père… ? Comment as-tu fait pour le convaincre de te laisser rester ?

- Je lui ai opposé un argument inattaquable.

Harry se racla la gorge, avec gêne. Elle eut son demi sourire qui le fit rougir un peu.

- Tu lui as sorti ton discours sur l'honneur des Serpentard et des McGregor ? essaya-t-il d'ironiser.

Elle secoua la tête lentement.

- Freeman stand or Freeman fa'… voilà tout ce que je lui ai dit…

Elle prit la main d'Harry et le conduisit au travers du passage secret vers le couloir du cinquième étage. Ils ne dirent rien durant le trajet. Et lorsqu'ils arrivèrent devant la porte du bureau des Préfets, il l'embrassa, le cœur bien plus léger qu'il ne l'avait eu depuis longtemps malgré les menaces qui pesaient encore sur eux.

Et chaque fois qu'il pensait que bientôt sonnerait l'heure des combats, une voix dans sa tête répondait. Elle reste ! Chaque fois qu'il croisait Malefoy, et ses amis dans les couloirs, et que son cœur se serrait douloureusement, la petite voix chuchotait : elle reste ! et il se surprenait à sourire, pour la plus grande irritation des Salamandres. Quand tous ses camarades soufflaient contre les devoirs supplémentaires, il songeait Elle reste ! et tout s'envolait. Quand Ron grommelait que le professeur Krum n'avait cessé de tout le cours d'interroger Hermione qui pour une fois se faisait toute petite, Harry hochait la tête et tout en lui chantait Elle reste ! Toute la journée, il fut sur un petit nuage et son euphorie contrastait vivement avec son abattement de la veille.

Dans la soirée, il assista au club de Duel des Première et Deuxième Année, en profita pour prendre des nouvelles de Grenouille, cloua le bec à Jezebel Dawson qui ne cessait de contredire Ginny et Ellie, fit la démonstration de ses talents en Défense contre les Forces du Mal et s'attira l'admiration des Première Année en lançant son Patronus à travers la pièce. L'heure du couvre feu arriva trop vite. Et tandis qu'il souhaitait pour la sixième fois au moins une très bonne nuit à Ellen, il ne se lassait pas de dire : A demain. C'étaient les mots les plus doux qu'il connaissait. A part peut-être ceux de « A tout à l'heure ! » qu'Ellie lui murmura lorsqu'elle s'arracha enfin à ses bras et à ses baisers. Elle mit sa main à sa poche et il courut dans la salle Commune des Gryffondor afin d'attendre son appel.

….

Hermione le sermonna : il avait du travail en perspective. Elle savait de source sûre que McGonagall et Flitwick avaient prévu de les interroger dans le courant de la semaine sur l'ensemble du programme du trimestre. Il ne devait pas se laisser distraire. Elle jeta d'ailleurs un regard peu amène sur Ginny qui l'ignora superbement, fit ranger son parchemin à Harry et l'obligea à travailler en attendant qu'Ellen l'appelât. Elle ne dit rien à Ron qui griffonnait son devoir de Défense contre les Forces du Mal. Elle-même se plongea avec ardeur dans la rédaction d'un essai sur les enchantements multiples. Enfin, le badge d'Harry palpita contre son cœur. Il fut sur ses pieds d'un seul bond et rien ni personne ne put le retenir.

Il fonça dans son dortoir et ferma les rideaux de son lit. Il sortit sa plume, fébrilement et déroula le parchemin enchanté.

- De Phénix à Nell, écrivit-il. Je commençais à croire que tu n'appellerais plus. Tout va bien ?

Les quelques secondes qui suivirent lui parurent interminables. Enfin les lettres apparurent et cela sembla merveilleux à Harry. C'était magique, en effet, de prolonger ces moments avec elle. Et les mots qu'il lut ne suffirent pas à lui ôter son enthousiasme.

- Je suis désolée de t'avoir fait attendre… j'allais t'appeler quand Larry m'a devancée. Il voulait savoir comment j'allais après ce week-end. Il m'a assuré qu'il était désolé de n'avoir pas eu la maîtrise des évènements, mais qu'il avait à présent tous les éléments en main pour que la prochaine fois cela se passe autrement…

- La prochaine fois ? se hâta tout de même d'inscrire Harry sur le parchemin.

Il y eut une pause, comme si Ellie cherchait ses mots.

- Malefoy tient toujours à ce que Larry exécute sa mission et ce doublement à présent. Il est persuadé que je vais chercher à me venger moi-même. Larry a cependant réussi à lui faire admettre qu'une autre tentative sur ma personne ne serait pas très appropriée pour l'instant. Et que je ne peux rien contre eux sans risquer moi-même le renvoi ou la fermeture de l'école. Il leur suffit de se tenir sur leur garde et tant que je me tairai, notre ami pourra faire traîner en longueur jusqu'aux vacances au moins…

- C'est le statu quo en somme… répondit Harry.

- Pas tout à fait… Il y a Wilford… il a fort mal supporté les critiques de Malefoy. Il est mort de trouille et il n'arrête pas de répéter à Larry qu'il n'a pas dit son dernier mot.

Avant que Harry eût pu faire un quelconque commentaire, elle rajouta :

- Il se doute nous avons pratiqué un rituel de protection. Il ignore lequel, bien sûr, car il ne peut croire que nous sachions qu'il serait désigné pour s'en prendre à nous. Mais il sait que nous savons à présent… et que ses sortilèges sont inefficaces sur nos amis.

- Tant mieux, répondit Harry.

- Pourtant Larry conseille à nos amis de faire très attention à eux. BJ Wilford est sous pression et prêt à exploser.

- Tant mieux ! répéta Harry. Il est mûr pour faire une erreur…

- C'est ce que j'ai dit à Larry.

Harry imagina le sourire d'Ellen à l'autre bout du parchemin.

- Tu mettras quand même en garde les autres ? demanda-t-elle toutefois.

- Je le ferai, assura Harry. Wilford est presque aussi surveillé que Malefoy à présent, ne t'inquiète pas. Nott ne manquera pas de nous prévenir, je peux te l'assurer.

- Je sais…

L'étonnement d'Harry transparut dans ses mots :

- Tu sais quoi ?

- Je sais que tu l'as menacé, samedi, dans les vestiaires… Il me l'a dit.

Harry se sentit gêné et fut heureux qu'Ellen fût dans ses cachots pour ne pas voir sa brusque rougeur.

- J'étais très en colère, écrivit-il, comme une excuse.

- Je ne te fais aucun reproche… Bien que je croie que menacer Théodore Nott soit aussi efficace qu'un sortilège d'hébétude sur Goyle et Crabbe… Tiens… à propos… Betsie m'a dit que toi et Neville aviez eu une discussion avec Crabbe ? Qu'est-ce que tu lui as dit ? tu l'as menacé aussi ?

- Bien sûr que non ! Je l'ai remercié au contraire de t'avoir sauvé la vie ! pourquoi ?

- Parce qu'il a failli assommer Grayson ce soir… Tu connais Reggie, quand les choses ne vont pas comme il veut, il en vient tout de suite aux mots tendres… Et il a un peu bousculé Grenouille parce qu'elle traînait dans les couloirs. Il lui a dit que la prochaine fois, il la ferait avancer avec un sortilège de botte-fesses. Et là Crabbe s'est retourné et il a dit qu'il n'avait peut-être pas de baguette mais qu'il l'empêcherait de faire du mal à Singleton et que c'était pas parce qu'il était préfet qu'il avait le droit de s'en prendre à plus faible que lui… Tu imagines la surprise dans notre salle commune. Et les ricanements… Grayson l'a pris de haut, mais il n'a plus arrêté de regarder les poings de Crabbe.

Harry ne put s'empêcher de rire tout seul.

- Tu sais, Crabbe, finalement, il n'est pas si bête… il faut juste lui expliquer les choses gentiment, et lentement, pour que ça traverse l'épaisse couche de stupidité qui s'est accumulée durant tout ce temps au service de Malefoy. On n'arrêtait pas de lui répéter qu'il était idiot, il a fini par l'admettre. On ne lui a jamais demandé de réfléchir, il n'en voyait pas l'utilité non plus… Le cerveau, c'est l'inverse des piles. Ça ne s'use que si on ne s'en sert pas…

- Hein ? fit Ellie.

Harry devina son rire clair.

- Je veux dire que si on répète durant des années à quelqu'un qu'il est indigne d'intérêt, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'il le croie.

La page blanche reflétait le silence d'Ellen. Puis :

- Tu crois que c'est ce que voulait Londubat ? Faire comprendre à Crabbe qu'il était digne d'intérêt ?

- Je ne sais pas, avoua Harry. Mais si c'est cela, il ne s'y prendrait pas autrement…

- Tu crois que cela va marcher ?

- Ça vaut le coup d'essayer…

Un autre moment passa dans le silence. Puis Harry écrivit presque à regrets :

- Larry… Il était furieux ? à cause des vestiaires ? Je veux dire…

- Je sais ce que tu veux dire… interrompit Ellen. Je ne crois pas qu'il était furieux. Il a plutôt essayé de me faire parler sur la manière dont tu t'y étais pris pour savoir ce qui était arrivé dans la volière tout en étant dans les toilettes…

- Et tu lui as répondu ? demanda Harry vaguement anxieux.

- Que tu étais bouleversé et qu'il ne fallait pas t'en vouloir d'avoir été aussi brutal…

- Tu lui diras que… je regrette de m'être laissé emporter…

- Tu veux que je lui fasse des excuses à ta place ?

- Je me vois mal lui présenter mes excuses en pleine Grande Salle, Nell…

- Ce serait d'une discrétion exemplaire en effet… De toutes façons, il m'a dit qu'il se fichait pas mal de ce que tu pensais et qu'il n'avait rien à faire de tes regrets.

- Alors tout est bien… fit Harry, un peu vexé tout de même…

- Le meilleur moyen de lui montrer que tu ne le tiens en rien pour responsable de ce qui est arrivé, c'est encore de lui faire confiance pour le reste, non ?

Harry hésita.

- Très bien, finit-il par ajouter. Mais je doute que…

Il barra les mots qu'il venait d'écrire.

- Oublie ça, Ellen…

- Harry… Je suis sûre qu'il a compris… il a compris bien des choses je crois d'ailleurs…

- Un peu trop, reconnut Harry.

Il y eut encore un silence entre eux. Ellen renoua le contact pour annoncer qu'elle devait travailler un peu, tout de même. Elle souhaita une bonne nuit à Harry, sans oser écrire les mots qu'elle avait pourtant prononcés quelques heures plus tôt. Elle rappela l'attention du jeune homme juste avant qu'il ne rompît l'enchantement du parchemin.

- Harry ? Tu es là ?

- Oui…

- Je t'ai toujours trouvé digne d'intérêt, tu sais.

Et avant qu'il n'eût réalisé ce qu'il venait de lire, elle avait rompu le contact.

Harry roula lentement le parchemin et rangea ses plumes. Il se hâta de se préparer pour la nuit et rentrer dans l'abri de son baldaquin rouge. Il fixait le ciel de lit et la petite voix à nouveau dans sa tête chantait sa joie de savoir Ellen si près de lui. Il se mit à rire tout seul. La veille, les cachots lui semblaient inaccessibles ! Les bras croisés sous la nuque, il fermait les yeux pour mieux voir le visage d'Ellen se dessiner dans l'ombre. Sa voix fredonnait dans la nuit et son parfum emplissait le silence. Il se sentait fort, capable de repousser toutes les menaces. De supporter toutes les peines. Il souhaitait presque que Voldemort vînt le tourmenter cette nuit afin qu'il sût qu'à chaque épreuve, les murs de sa citadelle intérieure se fortifiaient. Quoi qu'il arrivât, il continuerait à se battre.

Il se tourna sur le côté, les paupières serrées sur l'image d'Ellen en train de danser, une chanson aux lèvres et les yeux pleins de promesses.

Il s'éveilla au matin la tête en feu et à l'esprit un air lancinant. Avec un pincement au cœur il se rappela que Ellen n'avait pas quitté l'école et qu'elle serait là, à sa place habituelle, au milieu de la table des Serpentard, dès le petit déjeuner. Il la croiserait dans les couloirs toute la matinée et le soir après l'étude, ils se retrouveraient dans la salle des Quatre Maisons… Ha non… Le soir, il avait entraînement de Quidditch.

La journée commençait par un cours de potion avec le souriant professeur Londubat, elle se poursuivrait avec la perspective d'une fin d'après midi plaisante avec ses coéquipiers et d'une fin de soirée plus qu'agréable avec Ellen. La douleur à son front n'était rien. Il ne pourrait empêcher quoi que ce fût d'arriver. Il était vain de pleurer sur ce qui n'était pas encore. Et cette chanson dans sa tête chassait toutes les pensées sombres.

Hermione posa sa main sur les doigts d'Harry qui tambourinaient sur la table.

- Je t'en prie Harry, cesse donc, veux-tu… C'est terriblement agaçant ! pria-t-elle.

- Désolé, répondit distraitement Harry la tête tournée vers la table vert et argent.

Il attendait impatiemment le moment où Ellie quitterait sa place. Il se leva en même temps qu'elle, souriant déjà à la jeune fille. Il la vit longer sa table et l'entendit – toute la salle l'entendit, d'ailleurs, à part ceux qui étaient trop occupés pour faire attention- s'exclamer pour Grenouille qui s'attachait à ses pas :

- Mais non Betsie ! Ne t'inquiète pas pour ça… Et puis, tu le sais bien… La vengeance est un plat qui se mange froid…. Très très froid…

Harry crispa sa main sur sa baguette. Wilford n'avait pu s'empêcher de se retourner vers Malefoy qui n'avait pas bronché. Le regard glacé qu'il avait jeté à la préfète de Sixième Année, cependant, n'avait pas échappé à Harry. Et Nott avait l'air de trouver tout cela fort amusant.

Ellen rejoignit Harry et ils sortirent ensemble du réfectoire.

- Tu en fais trop, Nell… grommela-t-il tout en sachant que ses remontrances seraient inutiles.

- Tant qu'ils croiront que je cherche le moyen de me venger moi-même – et que je ne l'ai pas encore trouvé – je ne risque rien…

- C'est ce que tu penses…

- Harry ? Je n'ai pas envie de parler de ça !

- Moi non plus !

Il soupira.

- Tu préviendras Ginny de se tenir sur ses gardes davantage que d'ordinaire ? demanda-t-il. Je n'ai pas eu le temps de le faire. Je verrai Ron et Neville tout à l'heure en cours de Potions.

Elle l'embrassa et le quitta devant la porte du cachot qui leur servait toujours de classe de potion. Il frappa à la porte. Le professeur Londubat était déjà là. Il écrivait sur le tableau noir et il s'interrompit quand Harry entra.

- Harry ! que se passe-t-il mon garçon ? Vous avez un problème avec mes cours de Potions ?

- Non, monsieur, répondit Harry avec un sourire. Je voulais simplement vous demander quand nous reprendrions ceux en Défense… et je suis venu vous parler de BJ Wilford également.

Le professeur Londubat ensorcela sa craie qui continua à inscrire au tableau que les examens blancs auraient lieu la première semaine après les vacances. Il invita Harry à prendre place devant son bureau et s'assit lui-même derrière le sien.

Quand leurs camarades pénétrèrent à leur tour dans la salle de classe, Malefoy fit remarquer que Potter faisait encore du zèle et qu'il était sans doute en train de quémander des leçons de rattrapage… Quelques rires discrets lui répondirent. Nott eut un sourire étrange avant de détourner le regard de celui d'Harry, et le Professeur Londubat sauta sur l'occasion :

- Des cours de rattrapage ? Cela serait fort utile à certains d'entre vous en effet… Mais je crois que Miss Granger a quelque chose à vous proposer à ce sujet. Miss Granger, voulez-vous exposer votre projet d'aide aux devoirs ?

Hermione ne se le fit pas dire deux fois. Elle expliqua son intention d'organiser une étude sur des thèmes bien définis dès la rentrée et priait les intéressés de venir la trouver dans son bureau, ou bien de contacter les Préfets de leur Maison. Naturellement, elle ferait passer l'information auprès des autres classes. Elle remercia chacun de son attention et rejoignit sa place dans le silence. Malefoy n'osa faire aucun commentaire. Et ce ne fut qu'en sortant du cours qu'il apostropha Ron.

- Elle doit s'ennuyer ferme avec toi Weasley, ta sang-de-bourbe, pour ne penser qu'au travail… Je comprends pourquoi elle cherche à se rendre indispensable auprès de son ancien soupirant… On dit que le professeur Krum ne jure que par la Préfète en Chef…

Harry retint le bras de Ron qui faisait mine de se retourner.

- On va être en retard, Ron… dit-il en l'entraînant vers le cours suivant.

Le rire ironique de Malefoy remplit le couloir tandis que les deux Gryffondor manquaient bousculer Viktor Krum qui sortait de la salle des professeurs. Ron devint tout rouge, alors que ses camarades éclataient de rire. Viktor se méprit. Il crut que le jeune homme était gêné d'avoir heurté un professeur. Il se mit à rire lui aussi et emboîta le pas à Harry et Ron.

- Tu es toujours d'accord, Harry, demanda le jeune professeur avec timidité, pour me prêter ton balai cet après midi ?

Harry acquiesça.

- Je viendrais vous rejoindre avant l'heure de l'entraînement, si vous le souhaitez, Professeur. Ça vous dirait un duel ? Nous deux et le Vif d'Or ?

Le regard sombre de Viktor Krum s'alluma soudain. Il serra la main d'Harry en hochant la tête avec gratitude. Il se tourna vers Ron.

- Tu viendras aussi Ronald ? Charlie m'a raconté que tu avais gagné le championnat avec ton équipe ;

- Je suis poursuiveur… pas attrapeur, grommela Ron.

Harry lui donna un coup de coude. Ron grogna :

- Tu viens : on va être en retard…

Harry quitta Krum sur un signe de la main en songeant qu'il était heureux qu'Hermione eût eu quelque chose de très urgent à faire dans son bureau de préfète en chef avant de rejoindre la classe de McGonagall.

….

Mais il oublia Ron et ses déboires dès qu'il aperçut les Sixième Année qui descendaient vers le Hall. Il vit passer Wilford, très pâle. Et derrière, Ellen et Ginny, hilares. Il se souvint qu'ils sortaient de chez Trelawney. Il interrogea du regard les jeunes filles. Ginny pouffa.

- Nous avons eu droit à une séance de Tarot, avec les différents tarots existants, leurs similitudes et différences, et une démonstration par la Grande Sibylle en personne. Devine qui elle a pris comme cobaye ?

- Wilford ?

- Tout juste ! Et que lui a-t-elle prédit ?

Harry fit une grimace. A en juger par la tête du jeune homme, ce ne devait pas être de très bonnes nouvelles que le professeur de divination venait d'annoncer au Serpentard. Harry secoua la tête. Il renonçait à chercher. Ellie prit un air mystérieux et le ton concentré de Trelawney quand elle jouait les oracles.

- Oooh ! jeune homme ! L'Ermite renversé ! Tss ! Tss ! Ce n'est pas une bonne chose cela ! Je vous engage à vous méfier d'un sorcier puissant et âgé qui pourrait vous mener à un destin funeste… La vie de reclus vous tente-t-elle, très cher ? Voyons cela, retournez une autre carte… La justice ! Par Morgane ! Gardez-vous des mauvais sujets et des mauvaises actions ! Vous ne vous en relèveriez pas… Je ne peux que vous conseiller la plus grande des prudences, Monsieur Wilford !

Elle se mit à rire.

- Depuis, je lui fais l'effet d'un fantôme à un moldu ! s'exclama-t-elle.

Harry leva les yeux au ciel.

- Vous vous croyez malines, pas vrai !

- On n'a rien fait, nous ! C'est Trelawney qui a encore fait des siennes…

- Si elle pouvait avoir raison, comme pour Asphodèle, soupira Ellie. J'aimerais tant que ce sorcier puissant et âgé soit Londubat et qu'il l'envoie à Azkaban…

- Oui mais pour cela il faudrait pouvoir l'accuser de quelque chose de grave… répondit Harry. Et je n'ai pas envie que ce quelque chose-là concerne ceux qui me sont proches… et surtout pas l'une d'entre vous !

Ginny haussa les épaules.

- Bien, Capitaine ! ronchonna-t-elle.

Ellie ne dit rien, mais elle reprit une attitude plus sérieuse.

Ils se séparèrent et prirent chacun des directions opposées.

Harry n'était pas mécontent de son sermon, et il était encore plus satisfait de n'avoir eu aucune contestation de la part de ces deux entêtées qu'étaient Ginny et Ellen. Il se promit de réitérer ses mises en garde à Ron, qui semblait plus préoccupé d'Hermione que de la menace des Salamandres.

Le reste de la matinée se passa sans autre anicroche que les bougonnements de Ron contre les professeurs qui n'avaient pas trouvé mieux que de leur coller des examens à la rentrée des vacances de Noël. Cela tenait du sadisme d'après lui ! De quoi lui gâcher la joie du retour de Charlie et du mariage de Percy. De quoi lui gâcher cette journée et le mettre en rogne… Il ronchonnait tant et si bien, à propos de tout et de rien, que Madame Pince vint le prier de marmonner ses incantations occultes ailleurs que dans le temple sacré du silence, sa bibliothèque.

- Tu devrais aller prendre l'air, Trésor, lui conseilla Hermione. On se retrouve dans mon bureau après ton entraînement ?

Harry se leva en même temps que Ron, autant pour échapper à la vigilance d'Hermione que parce qu'il avait lui aussi besoin de se changer les idées. L'air qui psalmodiait dans sa tête depuis le matin, comme une litanie qu'il rythmait du bout de son crayon sur la table lorsqu'il s'empêchait de la fredonner, lui donnait mal au crâne.

- Viens avec moi sur le terrain de Quidditch, proposa-t-il à Ron. Une partie à trois avec Viktor devrait nous remettre les idées en place…

- Merci bien ! fit sèchement Ron alors qu'ils sortaient de la bibliothèque. Tout ce dont j'ai envie c'est de me faire battre à plates coutures par le professeur Krum…

- Il ne s'agit pas de ça ! plaida Harry. Tu n'as pas besoin de te mesurer à lui…

- J'ai dit : non merci !

Ils entrèrent dans la salle commune des Gryffondor en même temps que Ginny qui venait de finir sa journée de cours et qui, elle, se déclara tout à fait disponible pour suivre Harry sur le terrain de Quidditch.

Leur tenue d'entraînement sous le bras, les deux Gryffondor se dirigèrent sans se hâter vers le stade. Le sentier dessinait dans la neige un long serpent sombre qu'ils suivaient en silence. Enfin, Harry demanda :

- Aucune nouvelle de Wilford ?

- Pas la moindre ! répondit Ginny. Tu vois bien que tes prévisions alarmistes n'étaient pas fondées…

- On en reparlera… sourit Harry.

Il n'insista pas. Il leva les yeux vers le ciel et prit une grande inspiration comme pour goûter l'air froid de toutes les odeurs dont il était chargé.

- Finalement, c'est vrai qu'on dirait qu'il fait un peu moins sombre qu'hier à la même heure, dit-il.

- C'est parce que le temps est moins couvert, répondit Ginny en riant. C'est ce qui te rend d'humeur joyeuse ? Tu n'arrêtes pas de fredonner depuis que nous avons quitté le château. Ça ne te ressemble vraiment pas…

Harry eut un geste agacé.

- C'est une chanson que chante Ellen…. Je me suis endormi avec cet air en tête hier soir et je me suis réveillé avec ce matin. Je n'arrive pas à me l'enlever de l'esprit…

Ginny éclata de rire.

- Vous n'avez pas autre chose de mieux à faire avec Ellen que de vous chanter des berceuses ?

Harry n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche pour répliquer. Ginny avait changé d'expression. Elle leva le bras vers le stade, les yeux exorbités, et la bouche ouverte. Il suivit son regard effaré. Et il se mit à courir, sa baguette à la main, Ginny sur les talons.


RAR !

daniet : Ton chapitre m'a laissé un sentiment un peu étrange. On a l'impression de souffler un peu après tout ce qu'il s'est passé et, en même temps, on sent que la pression monte tellement que tout pourrait péter à n'importe quel moment. C'est assez angoissant, je dois dire. J'ai le sentiment que la moindre étincelle suffirait à tout faire exploser. Je te jure, toute cette pression, ça me tue. Tout semble tenir à un fil, extrêmement ténu. Ce n'est peut-être pas qu'une impression. Ce n'est pas pour rien que j'ai intitulé un chapitre précédent Sur une Poudrière… Je me demande d'ailleurs si elle va se venger. Pour l'instant c'est plus amusant de voir Wilford se liquéfier tandis quelle lui jette des regards assassins… J'espère que ce qu'il lui est arrivé, lui mettra un peu de plomb dans la tête. En même temps, c'est Ellie, aussi, faut pas trop en demander… Et puis, bien sûr, j'espère bien qu'elle restera à Poudlard. Si Ellie représente bien le caractère des Mac Gregor, je suppose que son père n'est pas du genre à lui dire de fuir. Il serait plutôt du style à lui dire de faire face à ses problèmes. C'est plutot elle qui ne lui a pas envoyé dire… Il est d'ailleurs à souhaiter, pour Harry, qu'il ne lui arrive rien. On le sent tellement à fleur de peau en ce moment, tellement mal à l'aise et incertain...que s'il arrivait quelque chose à Ellie, j'ai peur qu'il ne fasse une bêtise. Il joue un jeu très serré, il n'a pas intérêt à faire le moindre faux pas. Mais Harry reste Harry, et il réagit toujours avec son coeur. Heureusement, d'ailleurs, non ? Définitivement, je m'inquiète pour l'avenir. J'ai l'impression que tout va exploser d'un coup, sans qu'on s'en rende compte. Je te jure, je n'en peux plus là...tu vas m'empêcher de dormir... Hahahahaha ! excuse-moi, mais j'ai du mal à le croire quand même… Et crois moi quand ça va exploser tout le monde s'en rendra compte. Je suis heureuse que ma façon de décrire certains personnages te plaisent ; C'est ce qui me plait à moi dans l'écriture d'une fic, non pas d'écrire une histoire qui de toutes façons sera balayée par la version officielle, mais de s'attacher à ces personnages quelque peu secondaires (bien que certains persos secondaires de JKR soient d'une importance capitale) et de les développer un peu plus. Bien sûr qu'il faut leur donner de la nuance. C'est ce qui fait la profondeur d'un personnage et qui le rend un peu plus « réel » - je n'ose plus écrire le mot crédible. Lol.Ce serait cool si ils redoublaient tous leur année, et hop, on est reparti pour un an. D'ailleurs, ça me fait penser à quelque chose. Si on a droit à un happy end et que tous les gentils survivent, elle risque de s'ennuyer Ellie, pour sa dernière année. Et j'imagine bien Harry lui rendre visite en cachette, à Poudlard...Mdr ! Remarque par les passages secrets et avec la cape d'invisibilité… Mais bon je sais pas si ce serait bon pour la scolarité de la demoiselle…

Sined : Je viens de me lire tes 175 chapitres dans la semaine, c'est géant ! Record battu ! Bienvenue Sined.

chrys63 : bon j'ai adoré mais je sens que la fin est proche...sniff car dumbledore dit bien que c'est la dernière ligne droite je m'inquiete également pour lui car tu le dépeins très fatigué je dirais meme las de la vie. Il a quand même 150 ans et des poussières, faut pas oublier… Notre ellie va se transformé en cupidon que c'est mignon... Oui enfin… je sais pas si c'est vraiment son avis… j'ai eu chaud j'ai bien cru que le coup de la voliere allait etre fatal à l'école. mais dumbledore sauve toujours la situation : là il n'a pas eu besoin, personne n'est au courant.

Choups :Dis, tu pense qu'il y aura encore environ combien de chapitres avant le "dénouement final" ? Je ne sais vraiment pas. J'ignore totalement combien de « temps écrit » va me prendre le récit des évènements jusqu'au dénouement. Je me demande quand même comment tu vas terminer tout ça... Une fin d'HP avant la fin de JKR, en quelques sortes... Ca fait bizarre. Vous devez avoir l'habitude, ce n'est pas la première fic qui termine l'histoire avant la fin de l'histoire…

Etincelle de Vie : J'attends avec impatience la réaction du père d'Ellie mais je pense qu'il la laissera à Poudlard vu le caractère des McGregor. C'est surtout vu le caractère d'Ellie… Est-ce qu'Harry pourra danser avec Ellie lors du bal ou alors sera-t-il déjà en train de se battre contre Voldemort? Non mais… tu crois vraiment que je vais répondre à cette question ?

Maugreyfiliae : Et à propos de Dumbledore "une angoisse étreint soudain mon coeur" ( Je ne sais pas pourquoi "Jane Eyre" m'a trotté toute la journée dans la tête): le brave et sage Dumbledore ne s'acheminerait pas lentement vers la fin? Car il faudra bien qu'il s'efface à un moment pour laisser vraiment la place à Harry... Il faudra bien qu'il s'efface, d'une manière ou d'une autre. HP est un roman de quête initiatique, j'en suis intimement persuadée. Donc, il faudra que s'effacent ceux qui représentent les figures parentales, détenteurs d'un savoir et de connaissances qui ont attraits à l'histoire du héros et à la manière dont il doit dérouler les fils de cette histoire… C'est pour cette raison que j'ai « éliminé » ceux de la génération des parents d'Harry. Quant à Dumbledore… qui lira verra… Et comme tu le dépeins très fatigué dans ce chapitre... et que le dénouement approche... il se peut qu'il soit une des premières victimes de Voldemort... Comme je le disais plus haut : il a aussi un peu plus de 150 ans et pas mal d'années de lutte derrière lui…Je l'imagine assez se portant courageusement au devant de Voldemort pour donner le temps aux autres professeurs de mettre à l'abri les élèves... Je sais pas ce que j'ai ce soir, je me sens en veine d'imagination... Hahahhaha ! en veine de lyrisme même ! je crois que je vais en profiter pour avancer dans mon chapitre... Y a intérêt si je veux le poster dimanche soir au plus tard... Maugreyfiliae ou les problèmes d'envoyer un chapitre hebdommadaire sans négliger les cours et sans piquer de crises de nerfs... Tout un art... je ne te le fais pas dire !

Petite Plume : J'ai adoré les jeux de couleurs sur le visage de Crabble. Mythique. Passer du blanc au vert puis au blanc, avec un petit détour par le rouge. Tiens ce sont les couleurs du drapeau Bulgare… Heureusement que tu parlais pas d'un gryffondor ou d'un serdaigle, car le faire virer au blau aurait été plus dur, sauf après absorption d'une potion quelquonque. Ou d'une dragée arc-en-ciel © Weasley Frères… Ton histoire comporte de plus en plus de similitudes avec la dernière guerre mondiale (dois-je ajouter moldue ?). Oui, mais c'est quand même JKR qui a commencé ! A la différence près que Hitler s'est emparé du pouvoir légalement par le vote des citoyens et non par la force comme Voldemort essaye de le faire. Oui, cette fois. Mais la première fois, il a fait ça tout à fait légalement, en plaçant des hommes à lui dans les plus hautes sphères de l'état sorcier… J'ai bien aimé le discours de Dame Agnès. Comment lutter contre les intolérances ? C'est un vaste programme n'est-ce pas…Hum pourquoi quand je dis que je voudrais écrire des bulles sur certaines personnes, j'ai l'impression que tu penses immédiatement Miss Mc Grégor ? Parce que tu me parlais d'elle juste avant je pense… Je ne voulais pas offenser quelqu'un en parlant de province. Je le sais bien. Je ne l'ai pas pris comme une offense. Peut-être est-ce l'élitisme parisien qui déteint sur moi. Comment qualifies-tu ce qui est autre que Paris ? Vu que moi je suis en « province » il ne me viendrait pas à l'idée de qualifier Normand ou un Vosgiens de provincial. Je dirai un Normand ou un Vosgien. Remarque je ne dis pas non plus banlieusard pour ceux qui habitent en région parisienne. C'est normalement que le "je t'aime" échangé ne m'a pas du tout marqué contrairement aux autres lecteurs ? Il n'était pas fait pour marquer. Du moins je ne l'ai pas écrit dans ce but ou dans cet état d'esprit. C'est venu dans la conversation en fait. J'voulais faire court et j'ai encore fait long. Quand on a pris petite Plume comme pseudo, ce n'est quand même pas si étonnant que cela…

craup : Haa, la Dame Grise (soupir)... Si j'avais quelques sciècles de plus... hahhahhha !Note que maintenant, je suis sûr que Harry va survivre à son combat avec Voldemort. Il se relèvera pour vérifier que Ellen va bien. MDR ! Oui mais sous quelle forme reviendrait-il ?

molly : Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi Harry , Ellie et leurs amis ne disentpas ce qu'ils savent pour faire exclure définitivement Malfoy et Wilford. Ben parce que d'une part ils ne veulent pas faire exclure Malefoy. Ils veulent l'avoir sous la main, heu…. Sous les yeux. D'autre part, s'ils disaient ce qu'ils savent, Nott risquerait de faire partie de la charrette… ou bien il serait désigné à la vindicte des salamandres qui restent actives malgré tout… Ils préfèrent que Poudlard soit fermée ou qu'Ellie soit mise à l'écart? Ils préfèrent ni l'un ni l'autre, mais entre deux maux, il faut parfois faire la part du diable…

Halzin : Je ne suis pas un garcon, mais disons que je définirais ca comme ca : je suis un esprit de mec dans un corps de fille. Lol Difficile à classer dans les statistiques, dans ce cas ! lol ! je commence a m'attacher a Ellie moi...lol Beuh….pourquoi tu parles comme si tu pensais qu'elle allait disparaître ?

ISAM : As-tu ecris d'autres fics ? Non c'est la première. Mais bon depuis le temps qu'elle court, on peut dire qu'il y en a deux en une… (je suis modeste moi, je ne fais pas de fic L'Oréal… lol ! ) Et pour repondres a "petite plume" oui il y a des garçons qui lisent des "fanfictions" et même des "bac+7 en informatique" (nous sommes logique mais pas insensibles) lol. Qui oserait penser cela ? PS si tu as besoin d'aide pour ton site tu peux compter sur moi. Ok ! je garde ta proposition sous le coude ! J'en parlerai à mon webmaster dès qu'il rentrera de vacances ! Merci.

Voldemort : Bon courage pour la suite. Merci. Je vais en avoir besoin. Ton fidel serviteur Lord Voldemort Ta signature me fait rire à chaque fois. Non que je me moque, mais normalement c'est Voldemort qui a de fidèles serviteurs…

Angel's Eyes : Enfin! Argf, quelle discussion angoissante avec Dumbledore! "La dernière ligne droite", elle pourrait pas durer encore quelques dizaines de chapitres ? A peu près… oui il faudra bien ça pour boucler la boucle… Mouahaha, il est terrible, ce Neville! Jamais je ne l'aurais imaginé comme ça! Beuh…. Mais qu'est-ce qu'il a fait encore, Neville ? Moldudavie! Mdr! Elle est bonne celle-là. Je pouvais pas la louper… Par contre, tout le monde est passé à côté d'Ilya Kuryakin sans le reconnaître…

Lyane
: J'ai comme l'impression qu'Ellie ne va pas se laisser faire par son père. Je la vois bien de taille à lui tenir tête. Ben oui, hein… De toutes façons, elle sait bien que sans elle, Harry ne peut pas vaincre Voldemort, et que ses camarades de Serpentard ne peuvent pas s'en sortir tous seuls, et que Poudlard s'écroulerait aussitôt… heu… Elle n'a pas envie de partir, quoi… C'est quand même affolant de voir que ce sont des enfants qui vont devoir se battre dans cette guerre. Les adultes aussi se battent, mais que des enfants de moins de 15 ans soient obligés de choisir un camps et de le défendre, ça me rend dingue. Quand je parle de ça, je pense aux premières années, jusqu'au BUSEs qui ont du choisir (Betsie, etc). Après, les sixièmes et septièmes années, qu'ils aient choisi un camp est assez normal. Mais de devoir se battre... Enfin, je pense que tu vois ce que je veux dire. Les plus jeunes vont se retrouver en première ligne. On en reparlera. Mais tu te souviens de ce que JKR met dans la bouche de Dumbledore dans je ne sais plus quel tome : ce sont les innocents qui sont les premiers touchés…

Alixe : C'est assez mignon, Crabbe et Bultrode, cela met une touche légère dans une ambiance très lourde. Oui, qui aurai pu croire cela d'eux ?
par contre, j'ai oublié : il est arrivé quoi à Bulstrode ? Quand elle a voulu venger la mort de son chat, elle s'est trompée de cible, elle a frappé Malefoy juste au moment où Wilford changeait d'apparence, Drago lui a envoyé un sortilège d'oubliette, depuis elle est un peu hagarde. On l'a envoyé sous bonne garde à Ste Mangouste où elle est soignée pour dépression nerveuse sans doute, bien que je me demande si les sorciers connaissent les soins psychiatriques, vu la manière dont on s'occupe des Londubat…