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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 179

Drago Malefoy

Le visage de Drago Malefoy exprimait la même contrariété que celui d'Harry Potter et quand leurs regards se croisèrent, la même grimace haineuse tordit leur bouche maussade.

Ron repoussa son homologue de Serpentard d'un geste brusque et lui grogna de laisser le passage.

A quelques pas dans le couloir, la suite de Malefoy s'avança à grands pas. Dans le bureau, les préfets se bousculèrent sur le pas de la porte. Mais Malefoy arrêta d'un geste ses Salamandres et fit deux pas en arrière. Il arborait à présent un sourire narquois et ses yeux ne quittaient pas le regard de bronze de McGregor.

Il fit un salut moqueur à Harry qui tâchait de l'ignorer du mieux qu'il le pouvait.

- Ho ! lança Malefoy d'une voix forte. N'est-ce pas notre Survivant ressuscité ? Que s'est-il passé, Potter ? Encore un évanouissement inopiné ? L'infirmerie te manquait ? Ou les doux soins de Madame Pomfresh ?

- La ferme, Malefoy ! menaça Ron.

- Ho ! répéta Malefoy. L'invincible Harry Potter aurait-il perdu la parole ? C'était donc vrai qu'il suffisait d'un petit trou derrière ta tête pour la faire désenfler ?

Les Salamandres s'esclaffèrent. Malefoy fit un pas en avant, ignorant les poings fermés de Ron et le regard rétréci de McGregor. Il sourit, d'un sourire venimeux, ses yeux dans ceux d'Harry.

- Ils devraient réfléchir, susurra-t-il, ceux qui t'ont désigné comme capitaine… Oui, ils devraient bien réfléchir au piètre champion que tu fais, Potter, si quelques boules de neige suffisent à te mettre KO.

Il éclata de rire, rejetant la tête en arrière dans un geste exagéré et théâtral.

- Tu aurais du les voir, Potter ! Tous à courir dans tous les sens, affolés, éperdus… Se lamentant déjà sur leur sort ! Cela flatte ton ego démesuré, n'est-ce pas, de savoir qu'ils ne sont rien sans toi…

- Ce n'est pas vrai, dit Harry simplement.

Malefoy mima un étonnement sarcastique :

- Qu'est-ce qui n'est pas vrai, Potter ? Tu sais bien qu'ils comptent tous sur toi pour te mesurer au Seigneur des Ténèbres… Ils sont tous là, dans ton dos, à te pousser aux fesses, pour aller faire le sale boulot… Mais je comprends, Potter… Je comprends que tu aies peur… Tu sais que tu ne fais pas le poids contre Lui… Et tes amis ne font pas le poids non plus contre son armée…

- Ce n'est pas vrai qu'ils ne sont rien sans moi… reprit calmement Harry. Et tu le sais. Sinon, tu n'aurais pas aussi peur, Malefoy.

Le rire de Dago Malefoy retentit à nouveau dans le couloir, un peu plus forcé encore.

- Et de quoi aurais-je peur, Potter ? De toi ? De menaces vaines ?

Malefoy tourna imperceptiblement la tête vers Ellie McGregor et fit une moue dégoûtée lorsque ses yeux se posèrent sur les doigts de la jeune fille entrelacés avec ceux d'Harry. Harry se déplaça légèrement sur le côté de manière à rencontrer à nouveau le regard de Malefoy.

- J'ignore de quoi tu peux avoir peur, Malefoy… reprit-il. Et je ne veux surtout pas le savoir. Mais tu as peur jusqu'au fond de ton être. Elle noue ton ventre et fait trembler ta main. Elle brûle ton poignet gauche et engourdit tes pensées. Elle fait serrer tes poings et paralyse ton corps. Parfois, tu ne peux plus respirer et tu as du mal à avaler. Et d'autres fois, elle délie ta langue plus que tu ne le voudrais… Et la sueur à ton front est froide comme l'humidité des tombeaux…

Le frisson qui saisit Drago Malefoy n'échappa à personne. Son visage pâli avait perdu son sourire et il porta vivement sa main droite à son poignet gauche. Un rictus souleva le coin de ses lèvres fines.

- Tu parles d'expérience, Potter… Tu connais bien la peur, dirait-on…

- Oui, je la connais, répliqua Harry en avançant d'un pas vers le Serpentard. Il faudrait être inconscient ou un bien grand menteur pour prétendre ne pas l'avoir ressentie. Après tout, c'est peut-être là la réponse à la question que tu m'as posée un jour, voici quelques mois de cela. Te souviens-tu ? Tu m'avais demandé ce qu'était le courage. Le courage, Malefoy, ce n'est peut-être pas autre chose que de reconnaître ses peurs et de leur faire face.

Malefoy fit un pas en arrière, tout en se dirigeant vers la porte du bureau des Préfets. Il se redressa lentement, alors qu'il s'éloignait d'Harry.

- Tu es doué pour donner les leçons, pas vrai, Potter… Et tu crois que tu n'as rien à apprendre de personne. Mais nous verrons… oui nous verrons qui sera le maître, bientôt…

Malefoy regarda avec morgue ceux qui entouraient Potter et un sourire malveillant naquit sur ses lèvres. Puis il referma la porte sur lui, laissant dehors les préfets qui étaient sortis pour assister au spectacle. Ernie Mcmillan s'avança vers Harry et lui donna une tape sur l'épaule qui fit sursauter le Gryffondor.

- Tu l'as bien mouché, Harry… Il ne savait plus quoi dire !

Puis il entra à son tour dans le bureau, prêt à suivre l'exemple de son camarade de Gryffondor au cas où Malefoy poursuivrait ses attaques verbales. Les autres le suivirent, tout en commentant l'échange. Les Salamandres battirent en retraite jusqu'aux escaliers sur un coup d'œil de Ron. Il ne resta au milieu du couloir que Harry et ses amis.

- Il ne peut vraiment pas s'empêcher d'ouvrir sa grande gueule ! jugea Ellen avec hauteur.

- J'aurais cru qu'il se serait abstenu de tout commentaire, admit Hermione. Il n'a pas intérêt à se faire remarquer en ce moment.

- Et il n'a pas de quoi pavoiser non plus ! ajouta Ron, les yeux toujours fixés sur le groupe des Serpentard qui tenaient l'escalier. Tout ce qu'il a pu engager contre nous a raté. Et malgré tout ce qu'il a pu raconter je ne crois pas qu'il était si heureux que ça de te savoir entre la vie et la mort…

- Je n'étais pas entre la vie et la mort… marmonna Harry.

- Mais ça, il l'ignorait !

- Oui, mais c'est bien ce qui est bizarre… reprit Harry en jetant un coup d'œil furtif vers les Salamandres. Il est furieux après Wilford, mais il trouve le moyen de nous provoquer…

- Il a un peu vite digéré ce revers ! approuva Hermione. Et te provoquer justement là-dessus, avec ce qui lui pend au nez et les menaces d'Ellie doublées de celle que représente maintenant Wilford… Il faut qu'il soit drôlement suffisant…

- Il l'est ! affirma Ron en reniflant avec mépris.

-… ou irréfléchi ! continua Hermione à voix basse.

- Il l'est aussi… répéta Ron avec cependant un peu moins d'assurance.

Hermione leur fit signe de se taire et les entraîna vers les escaliers. Les Salamandres se contentèrent de ricaner sur leur passage avant de pouffer quand ils furent passés. Harry se souvint du trou dans sa chevelure et passa la main sur l'arrière de son crâne. Les rires redoublèrent. Ellie se mordit les lèvres et baissa les yeux.

- Je suis désolée… murmura-t-elle.

Harry serra ses doigts sur ceux de la jeune fille.

- Ce n'est pas grave… Demain matin mes cheveux auront repoussé… affirma-t-il d'une voix enjouée.

Il lança néanmoins un regard assassin aux jeunes gens accoudés à la rambarde en haut des marches. Le reniflement dubitatif d'Hermione ramena son attention vers ses camarades.

- Je t'assure, insista-t-il. Ça arrivait tout le temps quand tante Pétunia me coupait les cheveux…

- Je me fiche bien de tes cheveux ! riposta Hermione. Je trouve que Malefoy est bien trop sûr de lui pour que ce ne soit pas grave !

Ron posa sa main sur l'épaule d'Hermione, autant pour se rassurer que pour la tranquilliser.

- Tu es sur les nerfs, Hony… C'est normal : le tournoi, la blessure d'Harry, tout le reste… Tu vois tout en noir… déjà que tu n'es pas d'une nature optimiste…

Elle dégagea son épaule vivement.

- Vous êtes sourds ou quoi ? Vous ne l'avez pas entendu nous menacer…

- Il menace toujours… marmonna Harry. Il parle trop…

Il leva les yeux vers Hermione et se mordit l'intérieur de la joue pour se fermer la bouche. Son cœur se mit à battre un peu plus fort et il serra sans s'en rendre compte la main d'Ellen dans la sienne.

Ils arrivaient dans le Grand Hall. Ses camarades le saluaient avec soulagement. Tous s'approchaient pour lui demander de ses nouvelles. Il souriait et serrait des mains. Ron faisait un rempart efficace et Hermione répondait aux questions à sa place. Enfin, il put s'éloigner et ils entrèrent dans la salle de Quatre maisons où le même scénario recommença. Il rassura tout le monde. On s'insurgea quand on sut que le sort de Wilford n'était pas encore réglé. Hermione calma les esprits échauffés quand elle affirma que les professeurs attendaient l'aval du directeur pour prendre une décision. Harry se réfugia dans le fond de la pièce. Ron, Ellie et Hermione prirent place à côté de lui.

- Il parle trop… répéta Harry d'une voix morne. Il sait quelque chose que nous ignorons…

- Ou que nous sommes censés ignorer, corrigea Hermione.

- Peut-être qu'il a réfléchi, reprit Ron, et qu'il s'est dit que cette histoire arrangeait ses affaires en provoquant la fermeture prématurée de l'école…

Hermione hocha la tête et n'écarta pas la proposition.

- Cela peut-être n'importe quoi ! soupira Ellie.

- En effet… murmura Hermione.

- Merci beaucoup, McGregor… persifla Ron.

Ellie se ratatina sur sa chaise et se cacha derrière l'épaule d'Harry.

- Fichez-lui donc la paix avec ça ! Protesta ce dernier. Ça n'arrangera rien de lui rebattre les oreilles avec « c'est la faute à McGregor ». Il faudrait qu'on en sache plus sur ce que sait ou ne sait pas Malefoy…

A nouveau Ron porta son regard vers Ellie, et son badge des Phénix.

- Il n'a rien dit non plus sur ses recherches concernant le mystérieux correspondant de Malefoy… laissa tomber le rouquin sur un ton accusateur.

- Il n'a peut-être rien à dire… riposta Ellen, retrouvant pour l'occasion un ton incisif.

Ron renifla d'une manière ostentatoire et Ellie lui conseilla une rasade de pimentine pour enrayer son rhume.

L'arrivée de Neville mit fin à la querelle. Il fit un signe à Harry depuis le pas de la porte. Un instant incertain quant à la tournure que risquait de pendre les évènements dès son départ, Harry se hâta de quitter la table quand Ron demanda si quelqu'un savait ce que devenait sa sœur depuis le début de l'après midi.

Neville le conduisit jusqu'au bureau de son oncle. Le professeur Londubat avait appris la sortie du blessé de l'infirmerie et l'avait fait chercher. Il s'avança jusqu'à la porte et serra les mains du jeune homme dans les siennes.

- Harry ! soupira-t-il quand Neville eut refermé la porte. Harry ! Vous nous avez fait une peur bleue savez-vous !

Un léger sourire passa sur les lèvres du Gryffondor.

- J'en ai bien l'impression, Monsieur, dit-il en tâchant de cacher le peu d'amertume qui restait dans son ton. Et je vous dirais bien que je ne l'ai pas fait exprès si je n'avais pris l'habitude de bannir cette expression de mon vocabulaire…

Algie Londubat le fit asseoir devant son bureau et s'appuya lui-même sur le meuble en souriant.

- Je suppose que cette agression dirigée contre Ellen McGregor a à nouveau mis à mal la position de Dumbledore au Ministère concernant la fermeture éventuelle de l'école… reprit Harry avec un pincement au cœur.

Londubat secoua la main devant lui, comme pour chasser cette préoccupation.

- Le Ministère, ni le Conseil d'Administration, ne sont encore informés de cette agression. D'ailleurs quand ils le seront, nous aurons déjà le coupable… et puisqu'il s'agit d'une question de discipline intérieure, car Monsieur Wilford s'obstine à prétendre qu'une querelle entre camarades de Maison est à l'origine de « l'incident », nous sommes seuls juges de la sanction à appliquer…

- A ce propos… l'interrompit Harry sans oser cependant aller plus loin.

Le professeur Londubat lui sourit à nouveau.

- Vous vous inquiétez pour votre amie ? Rassurez-vous, Harry. Wilford n'aura plus l'occasion de lui faire du mal. Nous lui avons pris sa baguette.

Harry eut une moue dubitative.

- Et je ne pense pas qu'il en aura le temps, continua Algie Londubat sur un ton plus grave. Dès que le professeur Dumbledore sera rentré, il le convoquera dans son bureau pour lui signifier son renvoi. J'étais moi-même en train de rédiger la lettre que je dois adresser à sa famille en tant que directeur de la Maison de Serpentard. C'est une tâche que je n'aime guère, Harry, parmi toutes celles qui me sont dévolues.

- Mais vous devez éloigner Wilford le plus rapidement possible, concéda Harry. Parce que je ne suis pas certain qu'il renonce à s'en prendre à Ellen, ne serait-ce que par fierté si ce n'est pour retourner dans les grâces de Malefoy et de celui qu'ils appellent le Maître… Sans compter que Wilford peut très bien changer de tactique et dénoncer Nott pour ce qui est déjà arrivé à Ellen dans la volière, en contrepartie de l'indulgence du Tribunal… Enfin… je veux dire… et puis ça ne lui déplairait pas, à Wilford, d'envoyer Nott à Azkaban. Il rêve de prendre sa place… Ce serait ennuyeux pour tout le monde si Wilford se décidait à parler, n'est-ce pas Professeur…

Harry se mordit les lèvres. Il n'osait toujours pas insister de trop sur le sujet. Londubat d'ailleurs ne poursuivit pas dans ce sens.

- Vous avez raison, Harry. Nous devons éloigner le jeune Wilford de l'influence néfaste que Malefoy exerce sur lui. Un séjour dans sa famille lui fera le plus grand bien. Je faisais d'ailleurs allusion dans ma lettre à la grande amitié qui semble lier ces deux jeunes gens. Nul doute que la famille de BJ Wilford verra dans cette fréquentation la raison de l'attitude de leur fils. Car eux-mêmes n'ont jamais été soupçonnés d'appartenir à la mouvance engendrée par les idées extrémistes de Voldemort et se sont toujours tenus éloignés de toute activité politique en quelque sens que ce soit.

- Sans doute, renifla Harry. Mais il a quand même trafiqué le balai de Ginny… et les sortilèges de Desquamation c'est quand même lui qui les a lancés… C'est un danger public, Monsieur… Et vous ne me ferez jamais croire, en ce qui le concerne, à une erreur de jeunesse… Vous savez à qui il me fait penser ? A Barty Croupton Junior… Lui aussi sa famille était au-dessus de tous soupçons… Et je suis bien placé pour savoir que c'était un dangereux psychopathe. D'ailleurs, nous ne manquons pas d'exemple autour de nous de gens élevés dans un milieu contraire à leurs idées et à leurs actes… Je ne crois pas que le renvoyer à la garde de sa famille remettra Benedict Wilford sur le droit chemin…

Londubat inclina la tête, comme pour dire qu'il n'en savait rien.

- Sans doute avez-vous raison, Harry. Mais au moins nous l'aurons éloigné de ceux qu'il menace directement….

Harry s'agita un peu sur sa chaise. Londubat ne l'avait tout de même pas fait venir uniquement pour lui parler des chances de rédemption de Benedict Julian Wilford. Il tenta un dernier va-tout :

- J'aimerais voir le professeur Dumbledore, Monsieur… Pourriez-vous l'en avertir quand il sera rentré du Ministère…

Le sourire de Londubat se changea en rire tout à coup.

- Harry ! Soupira-t-il. Ne savez-vous donc pas que vous pouvez me parler en toute franchise, que vous usiez de subterfuges aussi grossiers ?

Harry rougit et baissa la tête.

- Espériez-vous réellement de moi que je vous dise si effectivement le professeur Dumbledore se trouve au Ministère, ou ailleurs ? Allons, jeune homme, vous oubliez que c'est moi l'expert en interrogatoires. Et je ne me laisserai déborder ni par vous ni par BJ Wilford… Allez ! Venez-en au but ! Que voulez-vous savoir ?

Harry se détendit un peu.

- Je voulais savoir si le Professeur Dumbledore avait statué sur le sort de Wilford et si son absence était due à une nouvelle lutte au Ministère pour conserver l'école ouverte ou à la montée en puissance de l'armée de Voldemort. J'ai la réponse à ma première question. Quant à la seconde, vous ne voulez rien me dire – à moins que vous n'en sachiez pas plus que moi. Et je doute que vous puissiez répondre à toutes celles que je me pose encore… Mais ce n'est pas grave. J'ai l'habitude des questions sans réponse et j'ai appris à trouver par moi-même que je veux savoir…

Le professeur Londubat quitta le bureau et prit une chaise qu'il avança à côté du jeune homme.

- Je vous sens un peu amer, Harry, constata-t-il. Est-ce parce que vous pensez avoir manqué d'attentions de notre part ? Je vous assure que nous étions tous à votre chevet lorsque vous étiez inconscient et que nous ignorions encore ce qui s'était passé. Le professeur Dumbledore a quitté d'urgence sa réunion pour s'assurer que vous n'étiez pas en danger immédiat et Minerva et moi avons pris à tour de rôle de vos nouvelles auprès de Madame Pomfresh… Je vous accorde que les circonstances nous ont tenu éloignés de l'infirmerie lorsque vous avez repris conscience et nous le déplorons, mais vous n'étiez pas seul… Vous étiez au contraire bien entouré, si j'en crois les commentaires de Valérie…

Harry baissa la tête. Il se sentait mal à l'aise.

- Ce n'est pas cela professeur… dit-il du bout des lèvres. Du moins, vous le résumez d'une manière qui me fait passer pour un personnage d'une prétention sans borne… Et je me rends compte que si je vous dis que j'ai l'impression que les soins dont on m'a entouré ne sont dus qu'à la crainte de perdre l'unique chance de vaincre Voldemort, vous allez en plus croire que je suis un vaniteux doublé d'un ingrat…

Londubat éclata de rire et tapota le poignet d'Harry.

- Je le ferais assurément si je ne vous connaissais pas un tant soit peu, Harry.

Il laissa passer un moment et son regard redevint grave.

- Vous vous sentez seul…

Ce n'était pas tout à fait une question.

- J'ai tort, je le sais, répondit Harry. Je veux dire que je sais que je ne suis pas seul. Et pourtant…

- Il est normal de douter, reprit Algie sans le laisser finir sa phrase. Surtout quand l'échéance approche. Il y aura encore des évènements contraires, malgré le soin que nous mettrons tous à les empêcher. Jusqu'à la fin, Harry, jusqu'à la fin, il faudra vous battre contre vos propres peurs, vos propres désarrois. Une partie de vous se révolte à l'idée de ce qui vous attend, de ce qui pourrait arriver. Vous n'avez pas à en avoir honte. Il faut tenir compte de ce paramètre là, si vous voulez faire face le moment venu. Car vous vous battrez contre Voldemort, mais aussi contre vous-même.

- On dirait que vous parlez d'expérience, Monsieur, essaya de sourire le jeune homme.

Algie Londubat hocha la tête, d'un air presque absent.

- J'ai combattu des mages noirs, moi aussi… moins puissants, moins célèbres et moins tenaces que Voldemort, il est vrai. Mais cela ne m'a pas empêché de ressentir cette angoisse sourde au moment du combat, le désir irraisonné de tourner les talons alors que l'heure approche où doit avoir lieu ce pourquoi vous avez travaillé– que dis-je ! ce pourquoi vous avez vécu durant des mois entiers. L'heure de vérité n'est jamais facile à attendre.

- Surtout quand cette vérité met en jeu bien plus que soi-même…

Londubat tordit sa bouche. Il s'appuya sur le dossier de sa chaise.

- Harry… commença-t-il, et le jeune homme eut l'impression qu'il cherchait ses mots. Harry, je vais encore parler d'expérience, et même si elle n'est que la mienne, je vous demande de faire attention à mes paroles.

Il se pencha en avant et plongea ses yeux dans ceux de l'élève attentif qui se trouvait devant lui.

- Harry, quand on se retrouve face à l'adversaire, au milieu des combats, on ne se bat pour rien ni personne d'autre que pour soi-même…

Un froncement de sourcil d'Harry, une lueur interdite :

- Ce n'est pas seulement pour moi que je me bats, Monsieur ! protesta ce dernier.

- Vous n'avez pas écouté ce que j'ai dit, Harry. Je dis qu'on s'engage sur les chemins de la lutte, quelle qu'elle soit, pour tout un tas de bonnes raisons. On peut brandir sa baguette au nom des opprimés, ou de la liberté bafouée. Et même partir en guerre par conviction qu'on peut être utile à son prochain. Mais quand l'ennemi prend un visage, et que son arme se pointe sur nous, si on se bat à ce moment-là, ce n'est que pour soi, et pour sauver sa peau. Laissez les autres face à leur propre vérité, Harry. Ils ont de la défense. Quand vous serez face à Tom Jedusor c'est vous et vous seul que cela concernera.

Algie Londubat se redressa sur son siège sans lâcher des yeux le regard d'Harry.

- Neville m'a transmis votre message. Vous savez à présent ce que vous avez perdu ce soir d'Halloween.

- Cela ne m'avance pas à grand-chose… murmura Harry.

- Vous avez toutes les cartes en mains. Vous ne saurez laquelle jouer que lorsque vous serez sur le terrain. Vous verrez, tout s'éclairera quand la partie sera engagée. Tout prendra un sens et…

Le professeur s'interrompit. On frappait à la porte. Il se leva pour aller ouvrir.

- Miss McGregor ? fit-il avec une pointe d'amusement dans la voix. Vous trouviez sans doute que je monopolise un peu trop la compagnie de Monsieur Potter…

Ellen entra, un regard inquiet sur Harry.

- Maintenant que vous le dites, Professeur… fit-elle sans manifester cependant son entrain coutumier.

L'air sérieux d'Harry contrastait singulièrement avec le sourire bonhomme de Londubat. Elle l'interrogea du regard et Harry lui-même fronça les sourcils à son intention.

- Que se passe-t-il, Miss McGregor ? demanda Algie Londubat en désignant la chaise qu'il occupait quelques instants plus tôt.

A ce moment précis, le Baron Sanglant traversa le sol du cachot à coté du bureau. Il tirait sur sa barbe grise et marmonnait une longue litanie de jurons bien choisis. Il s'interrompit brusquement quand il aperçut les hôtes du directeur de Serpentard.

- Pardonnez-moi, salua-t-il d'un geste raide. J'ignorais que vous receviez aujourd'hui, Professeur. Mais je dois vous avertir que le jeune Drago Malefoy vient de se rendre dans le cachot où ont lieu ses études particulières…

Ellen s'avança vivement.

- C'est pour cela que je suis venue ! dit-elle en fixant Harry. J'ai eu des nouvelles. Il a convoqué Nott là-bas. Théodore vient de m'avertir. Il y sera seul avec Malefoy. J'ai peur qu'il ne soit en danger…

Le Baron croisa les bras sur sa poitrine et cracha une nouvelle imprécation.

- Le bougre sait ce qu'il fait ! Il a scellé la salle avec un sortilège. Rien ne filtre de ce qui se dit à l'intérieur… et il l'a doublé d'un charme qui nous interdit d'entrer, nous les fantômes…

- Ça existe ? demanda précipitamment Ellen, avant de faire un pas en arrière sous l'œil sombre du spectre de sa Maison.

Harry se leva, un peu pâle.

- Alors, il n'y a pas trente six solutions…

Il se dirigea à grands pas vers la porte de la réserve.

- Harry, l'interpella Algie Londubat… Si vous songez à la narcomancie… Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée… Vous avez reçu un coup sur la tête ce matin et je crains…

- Vous avez une meilleure idée, Professeur ?

- Harry, si les fantômes ne peuvent passer le barrage du sortilège, il y a de fortes chances que vous ne le puissiez pas non plus.

Harry serra les poings. Quelques dixièmes de secondes plus tard, il se tournait vers le fantôme.

- Retournez dans les souterrains, Baron, s'il vous plait. Et tâchez de retenir Nott le plus longtemps que vous le pourrez… Si mon esprit désincarné ne peut franchir la porte du cachot de Malefoy, alors, trouvons-lui un corps pour la lui faire passer…

Il y eut un silence. Le Baron Sanglant interrogea Londubat du regard.

- C'est le seul moyen de savoir ce qui se dit là bas, fit Harry sur un ton neutre.

Il poussa la porte de la réserve d'une main tremblante et entra dans la pièce.

La réserve était toujours aussi sombre. Et sentait toujours autant l'humidité. Il y faisait toujours aussi froid et le silence résonnait de ses pas rapides. Il alla directement à la couchette, ôta ses lunettes qu'il tendit à Ellen à deux pas derrière lui, et s'étendit. Il ferma les yeux comme Londubat éclairait la pièce de la lueur pâle d'une bougie et il perçut la chaleur rêche d'une couverture qu'on remontait sur lui.

Il vola à travers les couloirs, sur le même chemin qu'il avait parcouru quelques jours plus tôt à la recherche d'Ellen, avec au cœur la même hâte et la même inquiétude.

Il entendit d'abord la voix du Baron Sanglant qui s'adressait à Nott, hautain et provocateur. Il ralentit sa course folle pour calmer son cœur qui battait à se rompre, là-bas, dans le laboratoire de Rogue.

Il devait se faire imperceptible.

- Alors, Monsieur Nott… continuait le Baron qui s'interposait entre la porte du cachot ensorcelé et le jeune homme quelque peu interloqué. Répondez donc ! Que faites-vous sur mes terres ? Ce n'est pas l'heure il me semble votre assemblée quotidienne…

La porte du cachot s'ouvrit brusquement. Nott détourna son attention vers Malefoy qui se tenait sur le pas de la porte. Harry se glissa en son esprit dans une légère appréhension.

C'était une volonté de fer, tendue comme la corde d'un arc. Il se fit tout petit, l'esprit fermé pour tromper la vigilance de Nott. Il s'accrochait à cette volonté. Loin, très loin, la voix de Malefoy lui parvenait, railleuse et méprisante. Et celle du Baron, menaçante.

Il sut que Nott pénétrait dans le cachot. Il sentit la magie. Il se fit encore plus léger, murant son esprit dans un vide presque angoissant. Puis le rire de Malefoy et le fiel dans sa voix pour cracher son mépris envers le fantôme de Serpentard le ramenèrent à la réalité.

- Et toi, Théodore, tu es encore plus pathétique que lui ! Ne savais-tu lui répondre que tu n'as pas de compte à lui rendre ?

- Et défier le Baron Sanglant en son fief ? répondit Nott. Je n'ai pas assez d'inconscience pour cela…

- Son fief ! Proféra Malefoy. Plus pour longtemps, crois-moi ! Les quartiers de Serpentard seront bientôt débarrassés de la vermine qui y grouille et tous les traîtres à leur Maison seront chassés. Ils paieront leur forfaiture au prix fort, je te l'assure. Les vivants comme les morts…

- Et que crois-tu pouvoir faire à un fantôme, railla Nott en levant les yeux au ciel.

- Bien plus qu'il ne pourrait me faire à moi ! répliqua Malefoy. Les fantômes de Poudlard ont pris fait et cause pour Dumbledore ! Ils subiront la colère du Maître. Poudlard sera détruite et ils redeviendront des âmes errantes et sans repos…

Nott s'avança dans le cachot vide, le regard glissant sur les murs décrépis. Il passa la main sur une pierre tachée de brun avant de se retourner vers Drago :

- C'est pour me parler – une fois de plus- de la destruction de Poudlard que tu m'as convoqué ici ?

Drago Malefoy se campa fièrement au milieu de la pièce, les bras croisés sur la poitrine, le menton relevé et la bouche fière.

Son regard gris se posa sur celui de Nott et Harry sentit l'esprit de son hôte se fermer imperceptiblement. Le sien fit de même en réponse et tout ce qu'il ressentit de Théodore Nott fut cette détermination qui l'habitait tout entier.

- Si je t'ai demandé de venir me retrouver ici, Théodore, c'est parce que la pièce est sûre. Nul ne peut entendre ce que j'ai à te dire.

Une pointe de curiosité. De l'admiration. Et un doute.

- Tu as ensorcelé cette pièce rien que pour me faire tes confidences ?

Malefoy eut un rire presque spontané devant autant de naïveté.

- Mais comment crois-tu que tous ignorent ce que nous faisons ici ?

- Je ne pense pas qu'ils l'ignorent…

- Non, c'est juste… Disons qu'entre le savoir et le pouvoir, il y a tout de même une grande différence, Théo… Et tu sais comme moi que cet imbécile de Dumbledore n'agit jamais sans preuve…

Un peu d'agacement retenu. Un sourire forcé.

- Tu m'épates, Drago… Je savais que tu pouvais faire de grandes choses, mais rendre hermétique une pièce entière…

A nouveau le rire de Drago.

- J'ai été un peu aidé, je l'avoue… En fait, ce n'est pas moi qui ai ensorcelé la pièce.

Il sembla réfléchir quelques secondes, puis, avec un sourire complaisant, il leva le bras gauche dans un geste grandiloquent. Il fit retomber la manche de sa robe sur la pliure de son coude et remonta la manche de sa chemise, pour laisser entrevoir le bas de sa marque.

- Seuls ceux qui portent ce signe ont le pouvoir d'autoriser ou d'interdire l'accès à cette pièce. L'ouverture de la porte est le seul moyen pour un non-initié d'entrer ici, qu'il soit vivant ou mort. Que cela reste entre nous, Théodore…

Nott hocha la tête :

- Je suis honoré de ta confiance, Drago… dit-il.

Malefoy s'approcha de lui en souriant et mit sa main sur son épaule. Une sourde tension envahit Harry.

- Théo… reprit Malefoy avec gravité. Je t'ai fait venir car j'ai une mission à te confier. Une mission importante et je ne fais confiance à personne d'autre qu'à toi. Toi et moi seulement serons dans le secret.

La pensée d'Harry suivit le même sens que celle de Nott. Malefoy avait besoin de lui. De lui en particulier. Et il ne lui faisait pas plus confiance qu'à n'importe qui d'autre.

Malefoy s'éloigna de quelques pas. Il marcha dans la pièce, à grands pas impérieux. Il se tourna vers son camarade. Dans ses yeux brillait une excitation qu'il ne cachait pas.

- L'heure approche, Théodore. Bientôt, nous serons les maîtres de Poudlard. Et je t'ai fait venir parce que nous devons nous conformer aux plans du Seigneur des Ténèbres. Nous allons mettre en place le piège dans lequel viendront se prendre ces imbéciles qui s'imaginent que Potter peut les empêcher de connaître la colère de notre Maître.

Il se tut un instant, pour voir l'effet de sa diatribe sur Nott. Le jeune homme conservait la parfaite maîtrise de lui-même.

- Et que puis-je pour toi ? demanda-t-il. Si c'est te débarrasser de McGregor une fois de plus, je te le dis franchement…

- Laisse tomber McGregor, Théo ! Je me fiche de McGregor ! De Potter et de toute la clique ! Il est trop tard à présent pour faire quoi que ce soit contre eux ! Rien ne doit à présent contrecarrer les plans du Seigneur des Ténèbres.

Un silence. Le cœur d'Harry battait au même rythme saccadé que celui de Nott.

- Bien, fit ce dernier en passant sa langue sur ses lèvres soudain très sèches. Et quels sont ces plans ?

L'éclair rusé dans l'œil de Malefoy mit Harry mal à l'aise.

- Tu me permettras de garder cette information pour moi, Théodore. Le Maître compte sur ma discrétion et je préfère taire ce qu'il m'a confié à ce sujet.

La prudence. La plus extrême prudence… Nott s'exhortait ainsi, calmant les battements de son cœur par des inspirations profondes. Malefoy fit venir, d'un geste de la baguette, deux des chaises adossées au mur derrière lui. Il en prit une et s'installa à califourchon face à Nott, l'invitant à faire de même. Le jeune homme obéit, avec des gestes lents et mesurés. Ils croisèrent leurs bras sur les dossiers de leur siège respectif. Malefoy souriait.

- Où en es-tu avec nos camarades ? ceux qui ont perdu leur baguette ? demanda-t-il.

Nott se donna un instant de réflexion.

- Tu veux des noms ? demanda-t-il abruptement.

- Non, je veux que tu me dises sur combien nous pouvons compter.

- Crabbe et Goyle me suivront, je crois. Et avec eux ceux qui se sont mis sous leur protection musclée depuis qu'ils n'ont plus de baguette.

- C'est bien. Ensuite ?

- Ensuite il y a le groupe de Zabini… Lui m'a clairement fait savoir qu'il ne prendrait d'ordres de personne que de celui que le maître a désigné…

Malefoy eut un sourire satisfait.

- Et enfin, acheva Nott, il y en a quelques uns qui ne veulent plus entendre parler de rien… Mais je peux encore essayer de les rallier… surtout si tu m'autorises à leur apprendre que l'heure approche…

Malefoy agita la main comme pour chasser cette préoccupation.

- Ils s'en rendront compte par eux-mêmes et reviendront vers nous aux prémices de la bataille… surtout si tu leur rappelles que leur père sera certainement parmi les assaillants… Après tout, ils ne seraient pas les premiers à choisir leur camp à la dernière minute…

Les yeux de Malefoy se vrillèrent dans ceux de Nott qui ne cilla pas. Il soutint ce regard dur et froid quelques secondes, puis Malefoy se détourna le premier.

- A ce propos… fit Nott sans marquer le moindre tressaillement ni changement de ton. Qu'est-ce que je dois leur dire s'ils s'inquiètent de l'attaque ? Certains se demandent s'ils ne serviront pas de cible. Ils craignent d'être sacrifiés sur l'autel de la victoire du maître et très peu se sentent une âme de martyr…

- C'est qu'ils n'ont qu'une vue à très court terme, répondit Malefoy avec une moue dédaigneuse. Tu n'as qu'à leur dire qu'ils porteront sur eux la marque des Ténèbres afin qu'on ne les confondent pas avec les traîtres à leur sang et les imbéciles qui s'imaginent que Potter peut les mener à la victoire…

Puis il chassa le sujet d'un geste de la main et posa sur Théodore Nott un regard supérieur. Il changea de ton cependant pour ajouter :

- Tu as fait du bon travail, Théo… Le maître sera content de toi. Je ne manquerai pas de lui rappeler combien tu t'es dévoué pour notre cause. Même si tu n'as pas réussi à évincer McGregor….

Nott leva les yeux au ciel.

- J'aurais réussi à nous débarrasser d'elle si tu n'avais pas insisté pour changer les plans à la dernière minute. Combien de fois devrais-je te le répéter, Drago : Le mieux est l'ennemi du bien. Tu es trop perfectionniste.

Un sourire amusé flotta un instant sur les lèvres de Malefoy, qui sembla ne pas se formaliser de l'inflexion légèrement sarcastique de Nott.

- Tu es un garçon étrange, Théodore, murmura-t-il.

Et aussitôt, Harry fut sur ses gardes.

- Je t'avoue même que j'ai eu des doutes sur toi à un moment… Cette histoire avec McGregor…

- Il n'y a jamais eu d'histoire avec McGregor.

- Elle te plait, pourtant.

- Oui. Avoua Nott. Parce qu'elle ne te plait pas à toi, Drago ? Elle a du caractère et du charisme. Et elle est plutôt jolie. Tu imagines ce que nous aurions pu faire, à nous trois ? De quoi faire le pendant à l'équipe de Potter…

- En dix fois mieux ! coupa Malefoy.

Nott approuva du chef.

- Je suis sûr que j'aurais pu la ramener vers nous si elle n'était pas tombée amoureuse de ce diable de Potter.

- Notre Maître a raison, Théo, soupira Malefoy. L'amour est le pire des fléaux. Gardons-nous de tomber entre ses griffes. Cependant, réjouissons-nous d'y voir tomber nos ennemis. Et ne rien tenter contre les amis de Potter, ne signifie pas cesser de menacer. Continuons à lui faire croire que nous pouvons nous en prendre à eux…

- C'est le cas, n'est-ce pas… fit remarquer Nott. Dès que l'occasion se présentera, ses amis seront les premiers visés… Et si j'ai bien compris tes allusions, c'est pour très bientôt…

Le sourire de Malefoy s'élargit. Nott continua ses réflexions à haute voix :

- Quand as-tu appris les nouvelles dispositions du Maître ?

- Ce matin même, reconnut Malefoy. J'ai trouvé le message…

Il s'interrompit soudainement, conscient de l'intérêt de Nott. Celui-ci se reprit aussitôt.

- C'est pourquoi tu étais aussi furieux contre Wilford… murmura-t-il. Pas seulement parce qu'il avait raté son coup, ni parce qu'il s'était laissé prendre par ces deux petits malins de Bobbins et Archer…

- Oui… il faudra les avoir à l'œil, ces deux-là… ragea Drago. Quant à cet idiot de Wilford, il s'y est vraiment pris comme un amateur. Je l'imaginais plus habile…

- Il l'est… tempéra Nott. Il a juste paniqué un peu…

Malefoy prit un air hautain.

- Nous n'avons que faire de gens qui perdent leurs moyens à la moindre occasion… Sans compter que son intervention a bien failli mettre à l'eau la stratégie du Maître… et me mettre par conséquent dans une situation peu confortable. D'ailleurs, tu es toi-même en posture délicate. Comme tu me le faisais remarquer ce matin, Wilford est du genre à vendre père et mère pour sauver sa tête…

Nott se raidit un peu et serra les mâchoires.

- Tu veux que je me charge de lui ?

Malefoy fit un signe de la main, comme pour chasser un insecte agaçant.

- Non, non… Reste en dehors de ça… Tu as à mes yeux une qualité qui vaut tous les talents de Wilford… La discrétion… J'avoue que j'avais pris cela pour de la circonspection, et ton absence d'enthousiasme me chagrinait, vraiment… Mais ta capacité à ne pas te faire remarquer va nous être utile, prochainement. Oublie Wilford, je m'occupe de lui. Toi, concentre-toi sur la tâche qui t'est assignée…

- Regrouper nos camarades injustement punis ? Les maintenir en confiance et leur assurer que la victoire est proche…

- Et nous assurer de leur concours pour le jour… le jour où nous aurons besoin d'eux… termina Malefoy avec un sourire complice.

Embusqué dans un recoin de l'esprit de Nott, Harry sentit les pensées de celui-ci s'agiter. Leur pouls s'accéléra et ce fut la gorge un peu sèche que Nott demanda.

- Tu es donc certain que Potter restera à Poudlard pendant les vacances… je sais qu'il n'est jamais retourné dans sa famille pour Noël, mais les Weasley pourraient… peut-être… enfin…

Le sourire et le regard de Malefoy prirent une teinte amusée ;

- Et comment en es-tu arrivé à la conclusion que le Grand Jour aura lieu pendant les vacances de Noël ?

A nouveau, Harry sentit cette sensation étrange qui l'avait saisi dès son entrée dans l'esprit de Nott. Un calme profond envahit leurs deux êtres et une volonté farouche refoulait toute agitation au plus profond d'eux-mêmes. Nott fixait les dalles sombres du sol. Il fit mine d'hésiter.

- Drago… nous sommes seuls toi et moi dans cette pièce et rien ne peut filtrer d'ici. Nous pouvons parler sans ambages…

Il leva un œil interrogateur sur son camarade qui lui fit signe de continuer.

- Je comprends que tu veuilles garder l'avantage. Je ferais de même si j'étais à ta place. On n'est jamais trop prudent. Mais, si tu étais à la mienne, tu voudrais aussi savoir dans quelle aventure tu t'avances…

Drago hocha la tête pour acquiescer.

- Et moi, je déteste avancer dans l'inconnu. Je suis fort mal à l'aise quand je ne maîtrise pas un minimum de choses… Je sais que tu es le chef, et que je dois suivre les ordres qu'on nous transmet… Mais anticiper donne souvent quelques longueurs d'avance et permet de réagir bien plus vite dans la plupart des cas… Alors… je cherche –je ne peux m'en empêcher, je l'avoue- à savoir quels scénarios nous pourrions jouer dans l'intérêt du… Maître

- Et tu as trouvé ? interrogea Malefoy, un sourire condescendant aux lèvres que Nott évitait de regarder.

Une fois de plus, Nott contrefit l'hésitation. Il grimaça puis parut se décider :

- Nous sommes seuls ! Si je dis quelque bêtise tu seras seul à en rire et si j'ai juste, je te jure de n'en parler à personne.

Malefoy se mit à rire effectivement.

- Parle ! Puisque tu sembles si pressé de me faire part de tes réflexions… Je t'écoute.

Il s'accouda au dossier de sa chaise, l'attention exagérée et un sourire déjà moqueur sur les lèvres.

Nott prit une grande inspiration et quelques secondes pour vider ses pensées de toute intention hargneuse.

- A Noël l'école sera vide de la plupart des partisans de Potter, reprit-il avec sérieux. Et nous, nous serons là. Du moins, moi je serais là. Ainsi que tous ceux qui ont été punis parmi les nôtres. Je crois que c'est pour cela que tu m'as demandé d'accélérer le mouvement avec eux. Car pendant les vacances, la tendance sera inversée : Nous serons plus nombreux que ceux qui sont du côté de Potter et si le Seigneur des Ténèbres veut lancer une attaque sur Poudlard, ce sera le bon moment. Les défenses seront plus faibles, avec une partie des élèves et du personnel absents. D'autant que Potter, privé de ses fidèles sera affaibli. Le Maître n'aura plus qu'à venir le cueillir et il le tiendra au bout de sa baguette sans aucun mal. Tu nous as souvent dit que ces vacances pourraient être définitives pour beaucoup de ceux qui usurpent le titre de sorcier…

Malefoy éclata de rire.

- Je crois que je vais faire beaucoup plus attention à ce que je dis désormais ! s'exclama-t-il.

- Aurais-je entrevu la vérité ? demanda Nott innocemment.

- Le Maître va être fort satisfait de voir quel homme de valeur je lui ramène, Théodore. N'aie aucune crainte. Lorsque nous sortirons d'ici, toi et moi nous continuerons à être des chefs. Il sait reconnaître le mérite et le zèle de ceux qui le servent.

Nott se redressa sur son siège au moment où Malefoy avançait la main pour la poser sur son épaule. Il se leva, comme s'il n'avait pas vu le geste de son camarade et se mit à arpenter la pièce à grands pas.

Harry ferma son esprit pour ne pas se laisser envahir par ses propres angoisses. Il était arrivé aux mêmes conclusions que Nott depuis longtemps. Ce n'était qu'une confirmation de ce dont il se doutait déjà. Et pourtant il sentait le trouble de son hôte. Malefoy n'avait pas tout dit et Théodore Nott n'était pas dupe de ses airs complaisants.

Il se retourna vers Drago qui s'était levé lui aussi.

- Bien… fit-il. As-tu autre chose à m'apprendre ?

- Non. Pas pour l'instant. Je t'avertirai si j'ai autre chose à te dire. Mais je doute que cela soit le cas.

Malefoy se dirigea vers la porte.

- Donc, je compte sur toi. Je te nomme capitaine de la garde des Bannis.

Il se mit à rire.

- Que dis-tu de ce titre, Théo ?

- Si cela signifie que j'ai carte blanche à leur sujet, il me convient.

A nouveau le rire de Malefoy s'éleva.

- Je te fais confiance en ceci, accepta-t-il. Nous formons une équipe, ne l'oublie pas.

Nott fit un sourire froid.

- Je n'oublie jamais rien, Drago, affirma-t-il. Faudra-t-il que je songe également à un moyen de leur rendre leur baguette ?

Malefoy hocha la tête.

- Cela pourrait être utile en effet d'avoir quelques baguettes de plus en réserve. Bien que j'ai déjà pris les devants…

Drago eut un sourire arrogant.

- Crois-tu que j'allais partir à la guerre sans arme ? A quoi me serviraient des soldats s'ils n'ont pas les moyens de se battre.

La mine dépitée de Nott le fit rire de bon cœur.

- Je te les montrerais, ce soir, si tu veux… Je sais que tu ne crois que ce que tu vois, Théo… Et je ne voudrais pas que tu doutes de mes capacités à prévoir et… anticiper…. Mais que cela ne t'empêche pas de réfléchir à un moyen de récupérer les baguettes personnelles de nos camarades… Cependant, penses-y vite. Je te ferai signe quand le Grand Jour sera arrivé. Tu n'auras qu'à lâcher nos camarades bien chapitrés par tes soins dans l'école. Et moi, je ferai ce que j'ai à faire…

Malefoy posa la main sur la poignée de la porte du cachot, fort satisfait de lui. Il se retourna vers son camarade, qui retenait plus que jamais une sourde colère au fond de lui.

- Théodore, dans quelques jours nous serons face à notre destin. D'ici là…

Il soupira.

- D'ici là, on fait comme d'habitude… Tu tiens nos camarades en laisse et moi je m'occupe du reste…

Un relent d'amertume monta au cœur d'Harry.

- C'est ça, Drago, murmura Nott presque pour lui-même et presque malgré lui.

- Que dis-tu ? fit Malefoy.

Nott sourit, un peu forcé.

- Rien… je me faisais juste la réflexion que je n'étais guère doué en effet pour brasser de l'air.

Un instant, Malefoy fronça les sourcils. Nott ne le laissa pas achever sa pensée.

- Je te laisse passer devant, Drago. Si un non-initié peut sortir seul de cette pièce… J'ai besoin d'un peu de silence et de calme pour mettre au point la mission que tu m'as confiée.

Malefoy reprit son air suffisant.

- Je suis heureux de te voir aussi empressé, Théo. Tu pourras quitter le cachot à ta convenance. J'allais d'ailleurs te demander d'attendre un peu avant de me suivre. Je préfère qu'on ne nous voie pas plus souvent ensemble…

- Tu as raison, on pourrait jaser…

Malefoy se mit à rire.

- Tu as décidément un humour particulier, Théo…

- Bien plus que tu ne le crois, répondit Théo quand le jeune homme eut refermé la porte sur lui.

Ce fut un tourbillon qui emporta Harry. Des émotions diverses effleuraient son esprit dans un désordre vertigineux. Des images, par dizaines, par centaines, remontaient soudain des confins de l'oubli où elles étaient reléguées. Des sensations violentes l'assaillirent et il ne réussit pas à fermer son esprit.

Il se rendit compte que Nott s'était rassis, le visage dans ses mains tremblantes. Et Harry sentit monter en lui – en eux- un sentiment familier. Je ne pourrai pas. Je ne pourrai pas. Murmurait une voix dans leur tête. Leur cœur battait la chamade. Harry fut tenté de lui dire qu'il devait avoir confiance en lui. Qu'il réussirait non seulement à donner le change, mais à agir dans le bon sens quand le moment serait venu. Il se retint juste à temps. Nott se redressait, dans une inspiration profonde et son cœur et son esprit se raffermissaient. Il quitta sa place et se dirigea d'un pas assuré vers la porte. Avant de l'ouvrir, il se tourna vers l'intérieur de la pièce et jeta un long regard circulaire sur les murs et le plafond bas.

- J'espère que tu as pris des notes, Potter ! Parce que je n'ai pas très envie de perdre mon temps à réécrire cette conversation. Dit-il à haute voix.

Harry sut que Nott souriait, ironique et il se hâta de quitter son esprit au moment où le jeune homme sortait dans le couloir.

Il refit le chemin à l'envers, luttant contre le courant qui le happait vers le haut, vers son corps étendu dans le froid laboratoire. Il devait prendre son temps. Il n'y avait pas urgence. Il ne voulait pas ressentir trop fortement le malaise du retour à la réalité. Il lui faudrait rester en pleine possession de ses esprits pour répéter les paroles des deux Serpentard. Ne rien oublier, ni les gestes, ni les mots, ni les sensations.

Il suivit Théodore Nott qui remontait vers les niveaux de la surface. Le jeune homme semblait soucieux. Et Harry vit avant lui la haute silhouette de Gregory Goyle lui barrer le passage. Goyle se gratta la gorge.

- Alors ? fit-il d'une voix chuchotante. On t'a vu descendre un peu après Malefoy. Il est remonté mais sans toi… On s'inquiétait.

Nott sourit.

- C'est gentil à vous… Mais je suis de taille à me défendre seul…

Goyle baissa la tête.

- Oui… je sais, je n'ai pas de baguette… mais je suis capable de frapper fort, tu sais…

- Je sais, murmura Nott. Tu voudrais retrouver ta baguette, Gregory ?

Goyle releva la tête, une lueur d'espoir au fond de son œil ordinairement vide.

- Qu'es-tu prêt à faire pour cela ? continua Nott à voix basse.

La lueur s'éteignit dans le regard de Gregory Goyle.

- Qu'est-ce que Drago veut que nous fassions ? demanda-t-il d'une voix morne. Si c'est pousser quelqu'un dans le dos comme il a reproché à Vincent de ne pas l'avoir fait, alors, je ne crois pas qu'il trouvera beaucoup de candidats…

Goyle s'avança encore de quelques pas.

- On entend des rumeurs, Théo… Ce n'est pas parce qu'on n'a le droit de parler à personne qu'on n'entend pas ce qui se dit…

Nott s'appuya de l'épaule à la muraille humide.

- Et qu'est-ce qu'on dit ?

- On dit que Poudlard va fermer… On dit qu'on va se battre… On dit que la victoire est proche…

- La victoire pour qui ? railla Nott.

Goyle secoua la tête, hésitant.

- Ça dépend… avoua-t-il.

- Et que crois-tu, Gregory, qui va arriver… ?

- Je ne sais pas… Je ne veux pas que Poudlard ferme, parce qu'on ira tous à Azkaban. Je ne veux pas qu'on se batte, parce que je n'ai pas de baguette pour me défendre. Si le Seigneur des Ténèbres gagne la bataille, que fera-t-il de nous ?

- Malefoy parlera pour vous ! fit Nott sur un ton léger.

Le reniflement sarcastique de Goyle lui arracha un sourire :

- Et si c'est Potter qui gagne, Londubat parlera pour vous…

Le ton de Nott était toujours moqueur. Mais Goyle ne réagit pas à ses paroles.

- Tu ne crois pas que le Seigneur des Ténèbres va vaincre Potter, n'est-ce pas… dit-il. La prophétie de la Gazette a raison. Nous sommes perdus…

- Allons ! Allons ! Rien n'est jamais perdu ni gagné d'avance, Gregory. On peut toujours influer sur les évènements…

- Mais comment ? souffla Goyle. On n'a pas de baguette…

- Tu crois vraiment que c'est la baguette qui fait la valeur d'un sorcier ? insinua Nott.

- Heu… fit Goyle. La baguette c'est le pouvoir… C'est ce qui fait notre supériorité sur les moldus en tous cas… et c'est ce que dit Drago.

- Ça ne m'étonne pas… murmura Nott avec une pointe de dédain. Mais tu n'as pas répondu à ma question, Gregory : qu'es-tu prêt à faire pour qu'on te rende ta baguette ? Suivre Malefoy ?

A nouveau Goyle hésita.

- Non…finit-il par admettre. Je ne suivrai plus Drago. Et je parle au nom de Vincent aussi. Et de bien d'autres. Il nous a trompé. Il s'est servi de nous. Et il nous a laissé choir. Mais toi, tu ne nous as pas abandonné. Tu nous as toujours écouté quand nous avions besoin d'être entendu. Et tu nous as aidé à voir clair entre nos doutes et nos déceptions. C'est toi que nous suivrons. Nous ferons ce que tu nous diras de faire. Avec ou sans baguette.

- Je peux me tromper aussi et vous mener au désastre…

- Oui, mais toi, on sait que tu ne nous laisseras pas tomber et que tu ne nous sacrifieras pas pour sauver ta peau…

Il y eut un silence qui s'éternisait.

- Tu es certain de cela… ? demanda enfin Nott avec sérieux. Tu es certain que je ne suis pas en train de vous sacrifier à mes ambitions personnelles ?

- Je sais pas ! concéda Goyle désemparé.

- Tu ne veux pas suivre Malefoy, mais tu me suivrais moi qui suis Malefoy ? Et si j'allais tout répéter à Drago ? Ou à Londubat ? Et si je trahissais tout le monde, hein ?

Goyle ouvrit de grands yeux effarés et recula d'un pas.

- Pourquoi aurais-tu confiance en moi, Goyle ? Pourquoi entraînerais-tu tous tes camarades derrière moi ? As-tu bien réfléchi à la portée de tes actes ?

- Je… Je ne sais pas… murmura le jeune homme affolé.

- Et moi je veux que tu saches, Gregory… je ne veux pas d'une horde abrutie derrière mon dos. Je veux que vous ayez conscience de vos actes. Je veux que vous sachiez pourquoi et comment…

- O…oui…

Goyle recula encore d'un pas.

- Alors je veux que tu me dises ce que tu espères de moi !

- Je ne sais pas… balbutia Goyle. Je ne sais pas… Tout est si confus… D'abord Potter qui nous sauve la vie… et puis Singleton qui écrivait les lettres pour Vincent… et maintenant McGregor qui les monte à la volière… et Malefoy qui ne nous regarde pas la figure… Tu as vu comme il traite Wilford à présent qu'il ne lui est plus d'utilité… non que cela me déplaise de voir ce fanfaron humilié… mais c'est pour dire… et puis j'ai un peu peur…

- De quoi as-tu peur Gregory ? demanda Théodore Nott avec plus de calme.

Goyle frissonna. Il frotta son poignet droit et puis le gauche.

- D'Azkaban… et du Maître… Et du doloris… et de mourir… Et de me tromper de route… et de ne rien savoir, sur rien…

- Et que crois-tu que je puisse faire pour cela ? sourit Nott avec un peu d'amertume.

- Toi tu sais ! répondit Goyle avec ferveur. Drago te fais ses confidences. Et tu es intelligent et malin. Oui, tu sais beaucoup de choses. Plus que tu ne veux le dire…

Goyle croisa le regard de Nott dans la pénombre du couloir et ce dernier sourit :

- Entre le savoir et le pouvoir, il y a une grande différence, Gregory, dit-il avec un léger amusement qui échappa à son camarade.

Puis le sourire moqueur qui relevait le coin de ses lèvres s'évanouit lentement.

- Je ne peux t'assurer la victoire, Gregory. Ni à toi, ni à aucun de tes amis.

- Si je voulais quelqu'un ni nous fasse des promesses, je me serais tourné vers Drago Malefoy. Je ne veux plus de promesses, Théo. Je veux juste qu'on me dise quel chemin prendre pour me sortir de cette histoire…

- Celui qui tourne le dos aux ténèbres, Gregory…Un vrai Serpentard n'a d'autre maître que lui-même… Il ne met ses pas dans les pas d'aucun autre. Il fait son propre chemin. Tu dois choisir, Gregory, entre attendre les ordres ou prendre part au monde nouveau qui s'annonce… Que veux-tu ? Trembler de peur jusqu'à ce qu'on te signifie quel sera ton sort ? Ou bien prendre ta destinée en mains ?

- Tu marcheras devant nous ?

Nott secoua la tête.

- Je serai à vos côtés…

- Nous avons besoin de toi pour nous conduire…

- Je vous conduirai, mais ne venez pas me reprocher de vous avoir menés où vous ne le souhaitiez pas…

- On veut juste sauver notre peau.

- Ça, je ne peux te le garantir non plus…

Goyle hocha la tête. Il haussa une épaule, puis l'autre, comme s'il réfléchissait.

- Je te l'ai dit, Théo : nous ne croyons plus aux promesses. On veut juste pouvoir faire confiance à quelqu'un sans risquer de prendre des coups dans le dos et cesser de nous tromper sur tout et sur tous…

- C'est ce à quoi nous aspirons tous, Greg…

Le silence s'emplit du soupir de soulagement de Gregory Goyle. Nott retrouva son allure droite. Il fit un signe de la tête à son camarade.

- Tu seras discret, Gregory, si tu tiens à ce que notre coopération dure le temps qu'il faut…

Goyle remua sa grosse tête de haut en bas pour l'assurer de son silence. Il emboîta le pas à Nott tandis que ce dernier demandait sur un ton indifférent : « C'est quoi cette histoire de volière, de Crabbe et de McGregor ? »


RAR :

Maugreyfiliae : Je suis navrée de ne pas avoir pu t'envoyer de reviews la dernière fois, mais j'ai tout de même eu le temps de lire... J'ai l'impression que les jours me filent entre les doigts... Du coup,je ne me suis jamais sentie aussi proche des personnages de ta fic...( Sourire désabusé). Bienvenue au club ! Petite remarque à propos du titre de ce chapitre : certains de mes ami(e)s que j'ai converti(e)s à ta fic (mais qui n'envoient pas de reviews) n'ont pas arrêté de me faire ch... pour que je leur traduise le titre du chapitre. Heureusement, il y en a quand même deux qui font également du latin! Quand aux autres, je crois que je vais leur envoyer un message collectif leur disant d'aller se faire f... ( on se comprend). J'espère qu'ils lisent les RAR. Castigat Ridendo Mores : la comédie corrige les mœurs en riant… Mais pour ma part si j'avais du mettre un sous-titre j'aurais mis celui-ci : "On vient nous répéter que la comédie corrige en amusant : Castigat ridendo ; il me semble bien plus évident qu'elle amuse sans corriger, quand toutefois elle amuse."
Juste pour te dire, le suspense causé par Drago Malefoy écoutant aux portes est vraiment très fort! Mais il est un peu stupide aussi: depuis écoute-t-on aux portes sans prendre des précautions élémentaires? Ben… il n'écoutait pas aux portes. Il s'apprêtait simplement à entrer chez les préfets… Pauvre Drago ! On lui prête toujours des intentions mauvaises, alors qu'il vient simplement faire son devoir de Préfet !

Choups : En lisant les RAR, j'ai lu que tu n'irais pas jusqu'en Juin, pour la fin de ta fic... Mais là on en est où déjà ? aux vacances de Noel c'est ça ? oui c'est ça… je fais pourtant le décompte régulièrement…

G faim : MDR ! Merci pour ce commentaire. D'ailleurs... Ne voudrais tu pas publier sur Hpfanfiction? Pour pouvoir te mettre dans mes favoris? Là je suis un peu surbookée… je publie ici, sur la Pensine, et sur le site des Secrets… crois moi, ça fait du boulot de tout préparer, répondre aux commentaires, pour que tout soit prêt à poster quasiment en même temps… mais après, quand j'aurais fini, pourquoi pas… Soit sûre que je vais te parler de ton histoire à beaucoup de gens parce que je l'adore! Il s'agit là de la meilleure fic que j'ai lu et j'espère que tu n'auras pas le coeur de faire attendre trop longtemps tout tes fans... Je les fais pas attendre… je publie tous les jeudis. Du moins j'essaie…

chrys63 : je me demande quel sort tu reserve à wilford je me demande s'il va rester à poudlard mais je pense qu'il serait mieux loin de drago car il a un mauvaise influence en plus wilford pourrait dénoncer larry pour sauver sa peau..donc du coup le plan d'harry va etre hors service et drago va etre mal très mal. A nouveau le sort de Poudlard serait-il entre les mains de ce bon à rien de Wilford ? Hum…. Nous verrons bien… bon je sens que la fin arrive très vite donc je me demande comment cela va se finir car si harry rend ses pouvoirs à voldy il va etre mal très mal donc il faut vraiement que le coup de l'amour fonctionne.a plus Hahahhaha ! oui, c'est assez coton…

lolaboop : Wow je suis à cran je suis trop impliquée dans l'histoire et pour t'avouer je refuse d'acheter le tome 6 de peur de perdre le fil entre vos deux histoires! Quelle responsabilité tu me mets sur les épaules là ! Mc millan pas vraiment doué pour faire remonté le moral des troupes! Mcmillan n'est pas doué tout court ! Lol ! non mais ce pauvre Ernie n'a jamais fait dans la dentelle…

daniet : Et j'ai trop ri lorsqu'il évoque l'image d'un Voldemort suçant son pousse à côté d'un Nagini en peluche. Ca casse un peu le mythe de Voldemort. Oui, je me demande si je n'y suis pas allée un peu fort là… Par contre quelque chose m'intrigue. Dans le chapitre prcédent, j'avais noté que Malefoy pour la première fois songeait à s'en prendre directement à Harry, lorsqu'il a essayé de le retrouver dans les cachots. Cette scène m'avait fait froid dans le dos, justement parce que Malefoy semblait passer à un autre niveau. Peut-être a-t-il dit cela devant ses disciples parce que justement il ne l'a pas trouvé. Mais, s'il trouvait Potter à sa merci dans les cachots, hésiterait-il vraiment à lui tomber dessus ? Et là, il n'est pas content parce que Wilford a involontairement blessé Harry. Donc je sais pas...mais bon c'est qu'un détail... Peut-être pas... Ron était trop mignon également à vouloir se fiancer avec Hermione. J'imagine déjà la réaction de Mrs Weasley si cela se faisait. Je pense qu'elle ne pourrait imaginer meilleure compagne pour son fils. Ca c'est pas dit non plus, hein… Par contre, les paroles de Hermione m'ont un peu inquiété, comme tes personnages d'ailleurs. je vis l'histoire comme si j'en faisais partie. Mais Dumbledore va arranger la situation, n'est-ce pas? Dumbledore arrange toujours tout. Un peu trop d'ailleurs, il est temps que chacun prenne ses responsabilités et se débrouille par lui même…
Et Malefoy! Malefoy, toujours là où il ne faut pas. Que faisait-il derrière la porte. S'apprêtait-il à rentrer ou est-ce qu'il tentait de saisir des bribes de conversation. En tout cas ça ne doit pas être facile pour lui d'être préfet dans ces circonstances. le pauvre, seul contre tous. Mais les autres devraient également faire attention à ce qu'il pourrait faire dans le bureau des préfets. Après tout il peut s'y rendre quand il veut et même quand il n'y a personne...on ne sait jamais ce qu'il pourrait tenter... Malefoy… Il a sûrement un atout dans sa manche…

Voldemort : Je t'avais demandé il y a un certain temps si tu comptais mettre un lemon mais tu m'avais dit que tu ne savais pas encore; peut être pourrais tu répondre à ma questions, si c'est pas trop indiscret et par pitié ne me prend pas pour un obsédé je suis juste un gars. Hahahahhaha ! Et comme tu es juste un gars, tu n'entends que ce que tu veux entendre (c'est typique, si si ! ) J'ai pas dit que je ne savais pas encore. J'ai dit que ca m'étonnerait… Ce qui signifie, surement pas. Mais j'aurai du dire carrément : non ! il y a juste une chose que j'ai pas compris c'est le titre Voir un peu plus haut pour l'explication…

Alixe : J'ai beaucoup aimé ce chapitre, je peux pas dire pourquoi, mais j'étais scotchée tout le long Cela me rassure je n'étais pas très sure de moi sur ce coup là… une fois que je l'ai eu posté…