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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.


Chapitre 183

La Dernière Ligne Droite

Lorsque Nott sortit des toilettes, la première des choses qu'il vit, ce fut Potter, appuyé aux lavabos. Malgré lui, Théodore Nott eut un mouvement de recul. Potter fit un pas vers lui, les mains vides et les paumes levées, en un geste de non agression manifeste. Nott jeta un coup d'œil vers les portes ouvertes des toilettes vides. Seule une porte restait fermée. Il interrogea Harry du regard, et le Gryffondor secoua la tête. Un bruit de verrou se fit entendre et un garçon de Première Année de Serdaigle sortit. Il reconnut immédiatement les deux occupants de la pièce et se hâta de sortir.

Nott eut un sourire moqueur.

- Hélas, Potter… Tu fais peur aux petits enfants…

Harry leva les yeux au ciel et s'apprêta à répondre que la réputation des Serpentard n'était sans doute pas étrangère à la fuite même pas déguisée du gamin.

La porte du couloir s'ouvrit et Zabini entra à son tour. Il eut une seconde d'hésitation. Puis il jeta un regard mauvais sur Harry, un autre goguenard sur Nott et il s'enferma dans un box.

Nott eut une expression amusée devant la grimace contrariée d'Harry.

- C'est curieux, Potter… cette propension à te croiser dans les toilettes… Si cela continue, on va commencer à trouver matière à rumeurs… Ce ne serait pas bon pour ton image, ça… Tu devrais prendre garde…

- C'est toi qui devrais prendre garde, Nott… le coupa Harry.

Et il fit sortir de sa baguette, qui fut dans sa main en une fraction de seconde, une fumée grise qui prit la forme d'un dragon. Nott fronça les sourcils, intrigué.

- Des menaces, Potter… ? dit-il pourtant. Tu voudrais peut-être dire aussi quelques mots pour moi au… Maître ?

Il fit signe à Harry que Zabini écoutait sûrement derrière la porte.

- Je n'ai pas besoin de parler pour toi, Nott, reprit Harry sur un signe d'assentiment. Je suis certain que Malefoy s'est déjà chargé de faire ton éloge…

- Je sais parfaitement quelle estime me porte Drago Malefoy, Potter… ironisa Nott. Et je n'ai que faire de tes mises en garde… Je me garde fort bien tout seul, depuis toujours…

L'expression de son visage cependant démentait la voix moqueuse. Il s'avança jusqu'aux lavabos et ouvrit les robinets juste à côté de ceux où se trouvait Harry. Zabini ne sortait toujours pas de ses toilettes. Nott se lava les mains avec soin, sans se hâter. Harry ouvrit également les robinets de son lavabo, en grand, et le bruit de l'eau couvrit sa voix chuchotante.

- C'est ton éloge funèbre que prépare Malefoy… murmura-t-il avec précipitation, les yeux fixés sur la porte de Zabini.

- Je sais ce dont Malefoy est capable… grinça Nott.

Harry eut un geste et un claquement de langue agacé. Il saisit le poignet de Nott qui s'apprêtait à tourner les robinets.

- Le Grand Jour ! chuchota-t-il avec hargne. Ce sera le dernier pour toi si tu ne me crois pas…

Nott retira vivement son bras de l'étreinte nerveuse de la main d'Harry. Au même moment, le verrou des toilettes de Zabini fit entendre un léger grincement.

Harry sursauta. Nott tira sa baguette. Et tout ce que l'ancien Salamandre vit fut Nott et Potter face à face, en position de duel. Il jeta un regard d'envie sur les bouts de bois menaçants et quitta les toilettes, un sourire narquois au coin des lèvres.

Théodore Nott abaissa sa baguette et la rangea dans la poche de sa robe. Il regarda longuement Harry faire de même.

- Tu es un drôle de gars, Potter… finit-il par dire. Oui… un drôle de gars…

Et il sortit des toilettes sans rien ajouter de plus.

Ellen attendait devant la salle des Quatre Maisons. Elle s'avança vers Harry.

- Alors ? Tu avais encore quelques menaces à faire à Nott dans les toilettes ? demanda-t-elle à voix basse.

Harry essaya de faire comme s'il ne comprenait pas ce dont elle parlait. Elle pencha légèrement la tête sur le côté.

- Pourquoi ai-je l'impression que tu me prends pour une idiote parfois, Potter ?

Harry se mordit les lèvres.

- Ca n'a rien à voir avec toi, Nell, assura-t-il.

- Alors pourquoi n'avoir pas laissé Alba se charger de la commission… ?

- Parce que c'est entre lui et moi, cette fois, Ellen…

Il lut une lueur d'inquiétude dans les yeux de bronze de la jeune fille. Il lui sourit et se pencha vers elle.

- Et puis… j'ai bien le droit de conserver quelques mystères, non ? murmura-t-il à son oreille. N'est-ce pas ce qui fait mon charme ?

Par prudence cependant, il ne la laissa pas répondre. Il prit sa main et l'entraîna vers le Hall. Et tandis qu'ils montaient les escaliers vers le deuxième étage, elle susurra à son tour :

- Tu n'as pas osé, n'est-ce pas…

- Quoi donc ?

- Venir dans mon dortoir… Allez, avoue…

Il la regarda du coin de l'œil.

- Comment peux-tu en être certaine ? demanda-t-il sur le même ton.

Elle ne répondit pas tout de suite, se contentant d'une grimace dubitative.

- Tu es vraiment bizarre, Potter… finit-elle par dire.

- Je sais… sourit Harry en la poussant dans le laboratoire.

Hermione, Ron et Ginny étaient déjà là, devant la Carte du Maraudeur ouverte sur la table. Hermione ne laissa pas le temps à Harry d'invoquer une quelconque excuse.

- Dumbledore est dans son bureau. Dépêche-toi d'aller le trouver. Et ne traîne pas pour revenir. Tu as beaucoup à nous dire, Harry, alors fais vite.

- Je passerai chez Krum en sortant de chez Dumbledore. Demain soir, ça vous convient comme rendez-vous ? On se retrouve tous dans la salle du club… je n'ai pas très envie de faire ça dans la salle des Quatre Maisons.

- Ca va faire du monde, estima Ron en grimaçant.

- On se serrera… Tu as encore des recommandations à me faire, Hermione ?

- Non, ça ira… Ha ! Si ! Tu pourrais m'envoyer Dobby, s'il te plait ?

Ron sursauta.

- Tu n'as pas dans l'idée d'impliquer ces pauvres elfes dans la bataille au moins ? s'inquiéta-t-il.

Hermione réfléchit quelques secondes avant de répondre :

- Heu… je suppose que je peux dire que non… techniquement parlant… Mais j'aimerais mieux ne pas en parler maintenant… je préfère d'abord voir Dobby… si ne n'arrive pas à convaincre les elfes de m'aider, je songerai à d'autres moyens…

Ellie se mit à rire.

- Pourquoi veux-tu les convaincre ? Tu n'as qu'à leur ordonner de faire ce que tu veux qu'ils fassent !

Hermione soupira.

- Décidemment, Ellie… Tu ne comprendras donc jamais…

Le sourire d'Ellen s'élargit.

- J'avoue que parfois la pensée Gryffondor m'échappe totalement… admit-elle.

Harry cependant ôtait des mains d'Hermione la Carte du Maraudeur.

- J'en ai besoin pour le mot de passe ! dit-il.

- N'oublie pas de la remettre à sa place ! recommanda Ginny, s'attirant aussitôt un regard sévère de son frère.

Harry quitta le laboratoire alors que Ron se penchait vers sa sœur pour lui interdire de se rendre à Pré-au-Lard de la journée. Harry songea que c'était là non seulement peine perdue, mais le meilleur moyen de l'y envoyer immanquablement, même si elle avait déjà d'autres projets pour ce dimanche.

Harry arriva devant la gargouille qui gardait l'entrée de l'escalier montant au bureau rond tendu de rouge. Il jeta un œil sur la carte et ouvrit la bouche pour prononcer le mot de passe. Il se rendit compte que la porte était déjà ouverte et il mit le pied, très précautionneusement, sur la première marche de l'escalier.

Au fur et à mesure qu'il s'élevait, Harry distinguait deux voix qui discutaient. Il reconnut celle de McGonagall, sans entendre réellement ce qu'elle disait. Il percevait l'anxiété de la directrice adjointe au travers de son ton pressant et de sa respiration saccadé.

- Vous croyez qu'annuler le bal de Noël changera quelque chose, Minerva ? répondait la voix de Dumbledore.

- Ho ! Albus ! priait McGonagall. Je comprends que vous ne vouliez pas fermer l'école avant la fin du trimestre… et je vous soutiens de toutes mes forces à ce sujet, vous le savez ! Mais… qu'importe un jour de plus ou un jour de moins ! Renvoyez les enfants dans leurs foyers vendredi soir au lieu de samedi comme prévu… Cela ne changera pas la face du monde !

Harry arrivait devant la porte du bureau entrouverte. Le silence qui suivit les dernières paroles de Minerva McGonagall lui fit craindre que sa présence fût révélée et il allait toquer quand Dumbledore reprit.

- Minerva… Tout faire pour éviter qu'une prophétie se réalise, c'est le meilleur moyen de la précipiter… Je croyais que vous l'aviez compris… Ils viendront, quoi que nous fassions. Et avancer ou retarder leur arrivée ne ferait qu'empirer les choses.

- Ho ! Albus ! répéta McGonagall avec des sanglots dans la voix. Tous ces enfants…

- Ces enfants, Minerva, reprit Dumbledore d'une voix douce, n'en sont déjà plus pour la plupart. Vous le savez comme moi. Nous vivons des temps qui font grandir plus vite. Cela s'est déjà produit. Et je suppose que cela se reproduira encore, hélas.

- Ne pouvons-nous empêcher…

- Minerva… Je sais combien vous tenez à chacun d'eux. Vous vous cachez derrière vos airs sévères mais vous ne pouvez me leurrer, moi…

- Albus… ce sont des enfants… Vous refusez de le voir…

- Et vous vous oubliez que c'est un enfant qui a réduit Voldemort à l'état de fantôme durant plus de douze ans. Il va devoir se battre contre lui à nouveau. Et il n'a pas besoin qu'on le traite en enfant…

- Mais…

- Minerva… Ce sont toujours les innocents qui payent le prix le plus fort. Vous ne pourrez les protéger de tout. Il faut les laisser grandir. Ce n'est pas nous qui avons décidé de la situation. Nous leur avons donné tout ce dont ils pourraient avoir besoin pour affronter ce qui les attend. Nous avons fait de notre mieux, avec ce que nous avions à disposition et le temps qui nous était imparti. C'est à eux de se battre à présent. C'est à eux de savoir quel monde ils souhaitent. Pour eux. Pour ceux qui viendront après eux. Nous avons fait de même en notre temps ; mais celui-ci est révolu. Nous sommes devenus des gardiens, Minerva. Nous avons entretenu le feu et conservé la lumière. Nous avons fait notre devoir de mémoire et de mise en garde. Nous les avons laissé découvrir peu à peu l'ampleur de leur tâche. Ils l'ont acceptée. Le temps est venu, Minerva, où nous devons rentrer dans l'ombre. Et laisser marcher devant, ceux qui porteront désormais ce flambeau que nous devons leur faire passer. C'est dans l'ordre des choses, Professeur McGonagall.

- Mais qu'ils doivent se battre ainsi, Albus… Cela me révolte. N'avons-nous pas assez perdu de forces vives lors de la première guerre ? Que des parents pleurent leurs enfants, ça, ce n'est pas dans l'ordre des choses, Albus, ce n'est pas dans l'ordre des choses…

Il sembla à Harry que le silence qui suivit était plein des larmes de McGonagall et son cœur se gonfla de tristesse. Non pour lui. Non pour ses camarades. Non parce que le professeur évoquait des images terribles. Mais pour la vieille dame qui pleurait.

Il entendit un froissement d'étoffes dans le bureau et un bruit de chaise qu'on recule. La voix de Dumbledore à nouveau s'éleva à peine dans le silence feutré.

- Minerva, ma très chère, j'ai confiance, en vous, en ces enfants qu'il n'est pas encore temps de pleurer. Nous avons su montrer le chemin de l'espoir à ceux dont nous avions la charge. La bannière de Poudlard flottera encore longtemps très haut sur ce château. Et flotterait-elle sur des ruines, tant qu'il restera une seule personne fidèle à l'esprit des Fondateurs dans notre monde, l'Ombre n'aura pas encore gagné.

- Puissiez-vous avoir raison, Albus…

Harry l'entendit se moucher bruyamment.

- Bien… fit-elle enfin d'une voix plus ferme. J'ai étudié avec attention le plan d'évacuation des quartiers de Serpentard avec Algernon… et je suis inquiète. Si Malefoy ne se vante pas en prétendant qu'il détient un nombre suffisant de baguettes pour armer tous ses anciens camarades, nous serons confrontés à un nouvel Halloween. Sans compter que Malefoy connaît de fait les mots de passe pour accéder à ses quartiers. Les jeunes gens de Serpentard seront les premiers exposés, je le crains…

Elle s'interrompit et Dumbledore prit la parole.

- Une seconde, Minerva, je vous prie. Peut-être allons-nous avoir un complément d'information… J'ai donné des ordres pour que l'accès à mon bureau soit donné sans restriction à Harry Potter et je constate qu'ils ont été suivis. Il doit être en train de monter à ce bureau en ce moment même…

Il éleva la voix :

- Entre, Harry !

Harry poussa la porte lentement. Il murmura un bonjour timide devant McGonagall. Il n'y avait plus de traces de larmes dans ses yeux mais il évita son regard, un peu mal à l'aise.

Dumbledore l'invitait à s'approcher du bureau et lui présentait un fauteuil.

- Le professeur McGonagall s'inquiète des baguettes de contrebande de Drago Malefoy, Harry… continuait le directeur avec un sourire enjoué.

Le vieil homme qui paraissait s'éteindre la veille dans le bureau de Londubat avait cédé la place à nouveau au Directeur de Poudlard, vieux, certes, mais au regard vif. D'un geste lent, il insistait à montrer le siège à Harry.

- Peux-tu nous en dire davantage, Harry ?

- Pas grand-chose, hélas, professeur, répondit le jeune homme avec circonspection. Mais, effectivement, Malefoy possède des baguettes qu'il destine au groupe de ses Salamandres qui en ont été privés. Il en conserve une partie dans son dortoir, et une autre dans le bureau de Goldstein.

McGonagall sursauta.

- Mais… fit-elle.

Puis elle se reprit :

- Oh ! c'est vrai ! Nous avons rangé le bureau d'Anthony Goldstein et l'avons vidé de toutes ses affaires personnelles afin que personne ne soit tenté de forcer sa porte. Le mot de passe a été supprimé. Cela m'était sorti de la tête. Bien… puisque nous savons ce qu'il en est, nous pourrons donc confisquer ces baguettes…

Harry toussota, un œil sur Dumbledore.

- Excusez-moi, Professeur… Mais si vous faisiez cela, Malefoy se douterait de quelque chose. Et je ne donne pas cher de Théodore Nott dans ce cas…

McGonagall pinça les lèvres.

- Nous ne pouvons laisser ces armes potentielles à disposition… recommença-t-elle.

Harry toussota à nouveau.

- Il semblerait qu'Hermione ait une idée là-dessus, Madame… J'ignore encore laquelle, elle n'a rien voulu dire avant d'avoir tout mis au point… Vous la connaissez, n'est-ce pas… Mais il se pourrait bien qu'elle ait trouvé le moyen de neutraliser ces baguettes-là…

- Vous voyez, Minerva, insinua Dumbledore avec un sourire, quand je vous disais qu'il fallait avoir confiance en ces jeunes gens…

- Hé bien… concéda le professeur McGonagall, si les baguettes sont neutralisées, le risque de voir les cachots de Serpentard se transformer en piège pour ses occupants est moins élevé… Le professeur Flitwick et moi-même travaillons sur un système d'alarme, inspiré des méthodes moldues de Miss Granger, afin de prévenir l'école tout entière d'une éventuelle attaque… Les Serpentard seront prévenus qu'il devront, dès qu'ils entendront l'alerte, se rendre dans la Grande Salle. Là-bas, le professeur Londubat se chargera de les répartir dans les autres maisons où ils seront mis à l'abri.

- Hum… fit alors Harry.

McGonagall se tourna vers lui, intriguée.

- On a un autre problème à ce sujet, Madame, dit-il en hésitant. Il semblerait que le fameux contact de Malefoy soit un Préfet… Nous pensons qu'il s'agit d'un Cinquième Année. Nous avons pratiquement éliminé les Serpentard de la liste des suspects. Mais il reste l'une des trois Maisons qui ne serait pas à l'abri d'une intrusion… si jamais les mangemorts attaquaient l'école.

- Oh ! fit McGonagall. Cela change beaucoup de choses en effet…

Elle se tourna vers Dumbledore.

- Albus…

Il leva la main.

- Les salles communes sont encore les lieux les plus sûrs de l'école. Voyez avec les tableaux, Minerva, et les fantômes. Si jamais les mots de passe étaient révélés, il faudrait donner l'alarme le plus rapidement possible pour porter main forte à ceux qui en auraient besoin.

- Cela n'éliminera pas tous les risques, Albus…

- Cela n'empêchera pas surtout, intervint Harry, que la peur et l'effroi ne saisissent les cœurs à l'heure des combats…

McGonagall fit un bond sur sa chaise. Dumbledore pencha légèrement sa tête pour observer Harry par-dessus ses lunettes en demi lune. A peine fut-ce si le coin de ses lèvres se souleva en un sourire furtif.

- D'où tenez-vous ces paroles, Potter ? demanda McGonagall encore interloquée.

- Si je vous disais que Betsie Singleton me les a répétées ce serait un mensonge, Professeur, répondit Harry. Et si je vous disais que je les tiens de Luna Lovegood ce ne serait pas tout à fait vrai non plus… Mais peu importe comment et pourquoi je les ai entendues… Je les connais et mes amis également.

McGonagall se tourna vers Dumbledore, fort contrariée.

- Je vous l'ai dit, Albus, si jamais ces paroles arrivaient aux oreilles de nos élèves, ce serait la panique totale…

- C'est possible, Minerva… mais nous n'y pouvons rien cette fois. Les témoins ont été nombreux. Nous ne pouvons les faire taire.

McGonagall se retourna vers Harry, très agitée.

- Potter… commença-t-elle. Vous vous rendez compte qu'on ne peut accorder de crédit à ces mots prononcés par une jeune fille quelque peu… sujette aux élucubrations, termina-t-elle pudiquement.

- Vous sembliez pourtant prête à y donner foi, il n'y pas plus loin que quelques minutes, Minerva, répondit Dumbledore légèrement amusé.

Harry évita les regards des deux professeurs afin de ne pas laisser voir qu'il avait entendu le début de leur conversation.

- Nous n'avons pas l'intention de parler, Madame, dit-il cependant. Pour l'instant, Lavande, et ses copines sont très en colère, et elles refusent d'aborder le sujet. Mais dans quelques jours, il se pourrait que des rumeurs circulent.

McGonagall prit une grande inspiration.

- Nous allons droit à la catastrophe, Albus ! marmonna-t-elle.

- Minerva, voyons… tranquilisa Dumbledore. Vous avez toujours tendance à voir les choses en noir… Laissons Harry nous dire ce qu'il a à nous dire.

Il fit signe au jeune homme de continuer. Ce fut au tour de Harry de prendre son souffle avant de parler :

- Quand je sortirai de ce bureau, Professeur, j'irai trouver Viktor Krum pour lui demander de venir nous parler de la manière dont les mangemorts conçoivent la guerre, mais pas au point de vue tactique cette fois…

- Potter ! s'étrangla McGonagall les mains sur la bouche. Vous… Vous… n'y songez pas !

- Je crains que oui, Madame, répondit Harry désolé. Si on ne peut faire mentir une prophétie, alors autant se préparer à son accomplissement. D'après Luna Lovegood, les oracles ne sont jamais que des avertissements, des mises en garde contre ce qui arrivera de toutes façons… De la même manière que nous n'avons pu empêcher Peter Pettigrew de rejoindre son maître et lui rendre une partie de sa puissance, nous n'empêcherons pas Voldemort de lancer son armée contre Poudlard. Autant nous y préparer du mieux que nous pourrons. Faire croire à mes camarades qu'ils sont invincibles, qu'ils vaincront parce qu'ils luttent pour une cause juste, ou que je les protégerai de ma seule présence ne serait pas honnête. Je sais que leur montrer du doigt le spectre de leur propre mort, ou de ceux qu'ils aiment, peut leur faire peur. Mais si cela doit arriver, il vaut mieux qu'ils prennent peur maintenant, et qu'ils choisissent de se mettre à l'abri lorsque l'heure des combats sonnera, plutôt qu'ils ne chancèlent lorsqu'on aura besoin d'eux. Je sais que beaucoup d'entre eux ont déjà fait l'apprentissage de la peur et de l'affliction. Mais beaucoup trop n'ont encore aucune idée de ce qui les attend. Ce qui est arrivé à Halloween n'est rien comparé à ce qui risque d'arriver bientôt. Il faut qu'ils en prennent conscience.

McGonagall l'observait en silence, les yeux ronds derrière ses lunettes carrées ; et Dumbledore la regardait elle, à la fois amusé et ému.

- Etes-vous certain que Viktor Krum acceptera ce que vous voulez lui demander, Potter ? dit-elle d'une voix tendue.

- Je n'en sais rien encore, Madame. Mais je lui dirai la même chose qu'à vous et je ne crois pas qu'il me refusera son aide. S'il le faisait, cependant, je comprendrais. Et nous trouverions autre chose pour mettre mes camarades face à la vérité qui nous attend tous.

McGonagall se raidit.

- Vous êtes bien catégorique Potter, dit-elle avec appréhension.

Harry lui sourit, sans insolence.

- Je suis mal placé pour nier l'existence des prophéties, Professeur. Je ne parle pas de leur exactitude, ni de leur accomplissement. Je ne parle que de leur existence.

Il se tourna à son tour vers Dumbledore :

- Je suppose que vous avez longuement étudié cette nouvelle prédiction, Professeur. Nous avons réfléchi, mes amis et moi-même, à sa signification. Nous ne sommes pas d'accord sur son sens. Certains veulent voir la victoire des forces du mal ; d'autres trouvent encore en ces mots l'espoir d'une victoire et la force de se battre. Je doute que vous m'éclairiez sur la manière d'interpréter cette énigme…

Dumbledore sourit à son tour.

- J'ai longuement étudié cette prophétie, Harry. Et d'autres avec moi ; et j'avoue que nous ne sommes pas non plus d'accord sur le sens à donner à certains termes. Il semblerait que cela signifie plus que nous ne voulions le croire. Mais tant que l'heure des combats ne sera pas venue, tout ce que je peux croire demeurera du domaine du conditionnel. J'espère fortement que cette prédiction se décline en deux parties. Et s'il ne fait aucun doute que la première nous annonce l'intrusion brutale des forces du mal à l'intérieur de Poudlard, je veux croire que la seconde nous parle d'alliés impromptus…

- Vous êtes trop confiant, Albus… murmura Minerva McGonagall.

- Minerva… appela doucement Dumbledore. Savez-vous quand ont lieu les heures les plus sombres ? Juste avant que l'aube se lève. Toujours. Quel que soit le temps, la saison, ou les circonstances.

- Aux heures les plus sombres avant que l'aube se lève… murmura Harry, s'attirant à nouveau un regard presque craintif de McGonagall.

- Pour moi c'est un message d'espoir, Minerva. Comme le soleil après la pluie, le printemps après l'hiver. Pour qu'une aube nouvelle se lève, il faut passer par la nuit noire… C'est dans l'ordre des choses.

Minerva McGonagall ferma les yeux.

- Et quel prix paierons-nous cette aube nouvelle ? ce nouvel ordre ? ce printemps en promesse ?

- Trop cher sans doute, répondit Dumbledore. Trop cher pour nous qui savons le prix de la vie… Et nous prendrons sur nous les larmes et le chagrin, tout le poids de ces vies trop tôt effacées. Pour laisser à ceux qui auront survécu le droit de vivre. C'est aussi pour cela qu'ils se battent. Cette guerre leur aura coûté une partie de leur jeunesse. Nous serons là pour veiller à ce que le reste de leur vie leur soit rendu meilleur.

- Albus… Vous le savez… Rien n'effacera ce qu'ils auront vécu…

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, Minerva…

Il se tourna vers Harry et le dévisagea longuement. Un peu gêné, Harry s'agita sur sa chaise.

- Professeur… dit-il pour changer de sujet. Je dois vous dire autre chose… Hier soir, Voldemort a appelé ses fidèles…

Dumbledore hocha la tête.

- Nous le savons, Harry. Nous étions sur le qui-vive mais il n'y a pas eu d'attaque hier soir.

- Un dernier entraînement avant l'assaut ?

- Ou les dernières consignes avant l'ultime appel, admit Dumbledore.

Harry sursauta. Dumbledore l'interrogea du regard. Harry frappa son front du plat de la main.

- Bien sûr ! laissa-t-il échapper dans un accent de compréhension soudaine. Mais comment n'y ai-je pas pensé plus tôt ! Comment n'y avons-nous pas tous pensé plus tôt… !

Il se mit à rire tout seul. Tout se mettait en place. Tout s'expliquait. Sauf pour McGonagall qui commençait à le regarder avec inquiétude. Dumbledore sourit à Harry :

- Pourrais-tu rassurer Minerva, Harry… J'ai comme l'impression qu'elle aimerait bien comprendre elle aussi…

Harry s'avança vers le bureau et se tourna à demi vers McGonagall.

- C'est hier matin, Malefoy l'a dit à Nott, qu'il a reçu son dernier message de Voldemort. Ses dernières instructions. Plus rien ne doit bouger jusqu'au grand jour… Cette nuit j'ai eu accès à l'esprit de Voldemort et il est persuadé que je suis anéanti de douleur et de colère. Donc, si j'applique les méthodes du professeur Londubat, je peux dire deux choses : la première, c'est que Drago n'a pas du le tenir encore informé de l'échec de la tentative de meurtre sur Ellen. Ce qui signifie que soit il n'a pas osé, soit il n'a pas échangé de courrier avec son maître depuis. Compte tenu de la surveillance exercée par l'Ordre et le Ministère sur tout un chacun, je pense la deuxième éventualité est assez proche de la vérité. Il n'aura pas voulu prendre de risques, ni en avertissant Voldemort de ses défaites, ni en multipliant les contacts. Peut-être en a-t-il même reçu l'ordre. Ce qui signifie également que le message d'hier était les dernières consignes de Voldemort à son Cavalier, confirmé par le fait que Drago Malefoy a annoncé à Nott qu'il attendait un signal pour rassembler ses forces, les armer et les lancer à l'assaut de Poudlard de l'intérieur en attendant celles qui viendront de l'extérieur. Un peu l'inverse de Halloween… où c'était Malefoy qui devait lancer l'appel. Cette fois, ce sera Voldemort qui décidera du moment. Et le meilleur moyen de prévenir Malefoy de l'imminence de l'attaque ?

McGonagall porta la main à sa bouche.

- La Marque ! murmura-t-elle. Mais cela signifie qu'il n'y aura pas d'autre appel d'ici le moment de l'attaque…

- Ce qui veut dire qu'il ne laissera pas passer trop longtemps, approuva Dumbledore. Il ne peut laisser ses mangemorts sans leur ration de violence et de combats…

- Cela veut dire également que Malefoy n'aura qu'une marge de manœuvre très étroite, réfléchit McGonagall.

- Pas forcement, répondit Harry. Dans ses dernières instruction, Voldemort a très bien pu lui dire : deux heures après l'appel, nous attaquerons, soyez prêts. Il appellera en même temps ses mangemorts qui se rendront aux rendez-vous désignés d'avance avant de transplaner jusqu'au plus près de Poudlard. Il leur faut le temps de se réunir et d'arriver. Sans compter les impondérables du genre aurors et membres de l'ordre qui seront placés sur le chemin du château.

- Naturellement, acquiesça Dumbledore. Nous ne laisserons pas l'école sans protection.

- C'est pourquoi je m'échine à vous répéter qu'il faut neutraliser Malefoy et sa clique ! gronda McGonagall. S'il n'a plus de contact avec son maître, pourquoi nous en priver…

- Parce que tant que nous n'avons pas identifié son contact chez les préfets, Professeur, insista Harry, nous ne pouvons rien faire ; Ce dernier préviendrait aussitôt celui qui le relie à Voldemort et nous ne maîtriserions plus grand-chose. Nous ignorerions ce que déciderait alors de faire Jedusor. Puisque vous avez le moyen de savoir quand les mangemorts reçoivent leurs appels, vous pourrez prévoir l'attaque et mettre à l'abri tous ceux qui devront l'être.

- Un sorcier averti en vaut deux, Minerva ! fit Dumbledore en souriant du scepticisme de McGonagall.

Celle-ci préféra se tourner vers Harry que d'affronter l'entêtement du directeur.

- Vous avez dit que le Seigneur des ténèbres était revenu vous tourmenter, Potter… Et qu'il vous avait trouvé dans un état de désolation propre à lui laisser croire que vous aviez perdu toute raison de vivre… Est-ce une conséquence de votre coup sur la tête ?

- Vous parlez du fait que j'étais à nouveau en contact avec Voldemort, Madame ? Demanda Harry pour gagner du temps. Ou du sentiment désespéré que je ressentais à ce moment là ?

- Les deux, Potter…

Harry grimaça et frotta l'arrière de son crâne d'où la bosse de la veille avait disparu.

- En fait… Aucun des deux faits n'ont à voir avec mon coup sur la tête… Mais ils sont incontestablement liés au fait que j'étais dans l'esprit de Drago Malefoy au moment où Voldemort a appelé ses fidèles…

McGonagall ouvrit de grands yeux effrayés.

- Vous avez fait quoi ? Potter !

- Il fallait bien qu'on en sache un peu plus sur ces intentions, Madame.

- Et vous en avez appris beaucoup plus en effet ! grinça McGonagall, sarcastique.

Harry dut reconnaître qu'en effet c'était prendre beaucoup de risques pour presque pas grand-chose.

- Mais une chose est sûre à présent, affirma-t-il. Voldemort est persuadé que son plan a marché et rien ne le distraira plus de son but tant qu'il me croira ainsi à sa merci.

- J'espère que vous n'avez pas l'intention de recommencer pareil exercice, Potter ! exigea McGonagall.

- Non, Madame… Même si je pense que je ne risque plus de me retrouver convoqué à une assemblée de Mangemorts par l'intermédiaire de Malefoy, je peux vous assurer que l'idée de me retrouver dans sa peau une fois de plus m'est tout à fait insupportable.

Il frissonna, et même s'il mit un peu d'exagération dans son sursaut de répugnance, il était totalement sincère.

Dumbledore lui sourit.

- C'est bien, Harry… Je te remercie d'être venu nous trouver. Nous allons réfléchir à tout ce que tu nous as appris et faire au mieux pour protéger ceux qui doivent l'être. Est-ce tout ce que tu voulais ?

Harry se tourna vers le cadre qui abritait d'ordinaire Phinéas Nigellus.

- J'aimerai m'entretenir un instant avec Monsieur Nigellus…

Mais le portrait était vide. Harry se leva et appela :

- Monsieur Nigellus ?

Il cogna du bout de sa baguette contre le cadre.

- Monsieur ?... L'avez-vous envoyé en mission, Professeur ? demanda-t-il à Dumbledore.

- Il devrait être là, reconnut le Directeur. A moins qu'il n'ait trouvé plus intéressant à faire Square Grimmaurd…

A cet instant, le portrait de Nigellus apparut.

- Je vous prie de m'excuser, fit-il de son ton obséquieux. J'étais en conversation avec le jeune moldu et je ne pouvais interrompre ainsi l'entretien sans paraître impoli.

Harry le regarda par-dessus ses lunettes, cherchant dans le ton ou l'expression de l'ancien directeur l'ombre d'une moquerie.

- En conversation ? fit-il avec circonspection.

- Effectivement, répondit Nigellus en lissant sa moustache. Votre cousin et moi nous sommes trouvé un point commun.

- Oh ! fit Harry avec un sourire. Vous moquer de moi, sans doute.

- Médire de vous serait plus exact, jeune homme.

Harry se mit à rire, un peu sarcastique tout de même.

- Vous voilà donc tous deux à votre affaire !

- C'est amusant, je n'en disconviens pas… répondit Nigellus avec plus de sérieux qu'Harry ne s'y attendait. Du moins cela l'était, au début. Et j'avoue que j'espérais trouver là matière à parfaire votre discrédit… Mais tout ce que sait faire ce jeune homme, c'est raconter comment lui et ses brutes de camarades vous forçaient à la fuite, avant de vous tomber dessus. Il ne se rend pas compte que plus il parle des humiliations qu'il vous faisait subir, plus c'est lui-même qu'il rabaisse. Et j'en arrive même… oui… J'en arrive même…

Il se tut, pencha la tête sur le côté comme pour observer Harry d'un peu plus loin.

- Vous pouvez garder votre pitié pour vous, Nigellus… répartit Harry en se redressant avec orgueil.

- De la pitié ? répéta Nigellus. Non. Ce n'est pas de la pitié que vous m'inspirez, Potter.

Il sourit, chassa le sujet de la main, comme on chasse une mouche.

- Peu importe, ce que je pense ne vous soucie guère, n'est-ce pas… Vous vouliez me voir ? Que puis-je pour vous ?

- Pourriez-vous demander à Dobby de venir me voir dès qu'il en aura l'occasion ?

- Je suppose que la commission ne peut souffrir aucun retard…

- Ce serait bien que je puisse le voir avant ce soir…

Nigellus se tourna vers Dumbledore qui secoua la tête pour lui signifier qu'il n'avait rien de particulier à lui confier. Le portrait salua. Il s'inclina légèrement à l'attention de McGonagall et disparut comme il était venu.

Harry se retrouva devant la porte de l'appartement de Viktor Krum, dans les quartiers réservés aux Professeurs et il n'était plus aussi sûr de lui que lorsqu'il était sortit du bureau de Dumbledore.

On avait donné au nouveau professeur de Défense contre les forces du mal l'ancien appartement du professeur Rogue et Harry se sentait légèrement mal à l'aise alors qu'il attendait qu'on répondît à son appel.

La porte s'ouvrit et le visage de Viktor Krum s'éclaira quand il vit Harry sur son palier.

- Harry ! s'écria-t-il. Entre !

- Je ne veux pas te déranger, Viktor… commença Harry, de plus en plus embarrassé.

Mais Krum avait déjà ouvert tout grand sa porte et s'effaçait pour laisser le jeune homme entrer chez lui. Il referma la porte derrière lui et tandis qu'Harry restait immobile, comme gêné, il se dépêchait de ramasser, sur le fauteuil près de la cheminée, une couverture sombre qu'il roula en boule avant de la reposer au même endroit. Il avançait vers la cuisine tout en parlant et faisait signe à Harry de le suivre.

A part le fauteuil près de l'âtre, il n'y avait que très peu de meubles dans la pièce. Elle semblait encore plus austère que lorsque Rogue l'habitait – mais Rogue n'habitait pas cet appartement ; il vivait dans son cachot au milieu des ses chaudrons et de ses fioles ! Il n'y avait aucun ornement, aucune photo, et à part la robe de sorcier que Viktor portait durant les cours, il n'y avait rien de personnel. Harry frissonna et s'efforça de sourire à Krum qui semblait si heureux de recevoir sa visite.

- Assied-toi, Harry ! répétait-il pour la cinquième fois. Assied-toi… Je n'ai que du thé à t'offrir, mais c'est de bon cœur… Ha ! Et des petits gâteaux… !

Il ouvrit une boite en fer qu'il tendit à Harry.

- Ils sont bons, tu sais… C'est Molly Weasley qui me les a envoyés…

Cette fois, Harry ne put s'empêcher de sourire franchement et il eut la vision fugitive d'un Krum vêtu d'un pull d'une couleur innommable mais avec un V triomphal sur la poitrine.

Harry s'assit à la table vide tandis que Viktor s'affairait à faire chauffer la bouilloire pour le thé. Il sortit la boite à sucre et fit apparaître deux petites cuillères et deux tasses. Il continuait à parler, s'empressant auprès d'Harry, le remerciant d'avoir quitté ses amis pour se joindre à sa compagnie.

- Je n'aime pas beaucoup les dimanches, souriait Viktor comme pour s'excuser. Et depuis que tout le monde est interdit de Quidditch…

Il poussa la boite de biscuits vers Harry pour cacher sa gêne.

- Le professeur Flitwick m'a promis une partie d'échecs cet après midi… Il est drôle, n'est-ce pas…

Harry haussa une épaule.

- C'est un professeur… dit-il maladroitement.

- Oui, bien sûr, murmura Viktor. Je voudrais pouvoir me retrouver de l'autre côté, tu sais, Harry. Se serait bien plus agréable pour moi. Je comprends que je ne dois pas… Et puis, je ne voudrais pas te mettre en situation difficile vis-à-vis de tes camarades.

- Je sais que ce n'est pas facile, Viktor. Mais… ce sera bientôt fini. Quoi qu'il arrive, de toutes façons.

Viktor hocha la tête.

- Mais je suis vraiment touché que tu prennes du temps pour venir me voir…

Harry rougit et toussota.

- Viktor, ce n'est pas une visite totalement désintéressée…

- Je t'ai dit que je serais là si tu avais besoin de moi, Harry…

Harry prit une grande inspiration et se lança, d'une traite :

- J'ai besoin que tu viennes demain soir au club de duels…

- Tu veux que je reparle encore de la manière dont les Mangemorts organisent leurs attaquent ?

- J'ai surtout besoin que tu racontes ce que font les Mangemort quand ils attaquent…

Le sourire de Viktor se figea d'abord puis s'estompa. Il quitta sa place pour se tourner brusquement vers la bouilloire qui n'avait pas encore fait entendre son sifflement caractéristique.

Ils restèrent un long moment silencieux, puis Krum demanda, la voix basse, toujours tourné vers la bouilloire qui prenait son temps.

- Et qui y aura-t-il demain soir pour entendre ce que j'aurais à leur dire ?

- Tout le monde. Tous ceux qui risquent d'avoir à faire à eux…

- Les enfants aussi ? Je veux dire…

- Oui, répondit Harry, interrompant la phrase de Viktor. Surtout eux. Je veux qu'ils comprennent qu'il ne s'agit pas d'un jeu.

- Tu veux que je leur dise qu'ils risquent perdre leur vie, si les mangemorts attaquent l'école ?

- Quand les mangemorts attaqueront l'école, Viktor, il n'y aura pas de quartier. Tu le sais. Je le sais. Je veux qu'au moment où il faudra les mettre à l'abri, il n'y ait pas de temps perdu en discussions stériles. Je veux que lorsque l'alarme sonnera, ils obéissent aux consignes sans faire prendre de risques supplémentaires à ceux qui seront chargés de leur sécurité. Tu es le seul qu'ils écouteront. Tu es le seul qu'ils prendront au sérieux. Eux, et les plus âgés aussi. Tout ceci n'a pas encore de réalité pour la plupart. Ils se sont battus à Halloween, mais contre des élèves tout comme eux. Quand il s'agira de se battre contre ceux qui viendront bientôt, j'ai peur qu'ils ne se laissent submerger par la panique. Ils oublieront tout ce qu'ils ont appris. Ils se retrouveront sans défense aucune contre ces hommes sans pitié. Ils seront à leur merci. Je veux qu'ils se mettent dans le crâne qu'ils ne sont pas plus forts que la mort.

Viktor se tourna lentement vers Harry. Il était pâle.

- J'ai dit à Dumbledore qu'il fallait faire partir tout le monde, murmura-t-il avec difficulté. Et il m'a répondu que lorsque les derniers havres n'étaient plus sûrs, il était inutile alors de chercher à fuir la tempête…

- Si Poudlard n'est plus sûr, Viktor, nulle part ailleurs ne peut l'être non plus…

Le sifflement strident de la bouilloire les fit sursauter tous les deux. Krum se détourna à nouveau. Il versa l'eau bouillante dans la théière. Harry se leva lentement.

- Je vais te laisser réfléchir, Viktor. Si tu ne viens pas lundi, je comprendrais.

- Non !

Viktor se retourna vivement, la bouilloire à la main. Il renversa l'eau brûlante sur le sol dans son geste brutal. Il eut un sourire douloureux.

- Tu te rends compte de ce que tu me demandes, Harry ?

Le jeune homme hocha la tête.

- Tes amis seront là aussi ? reprit Krum.

- Je suppose, répondit prudemment Harry.

Krum reposa doucement la bouilloire sur l'évier. Harry s'éloigna vers la porte. Il esquissa un signe de la main et ses mots d'au revoir ne franchirent pas ses lèvres. Il referma la porte sur l'image de Viktor dans la pièce vide et il eut mal pour lui.

….

Dès que Harry pénétra dans le laboratoire, Ellie bondit vers lui, délaissant semblait-il une partie d'échecs acharnée.

- Tu es totalement irresponsable ! cria-t-elle. Je t'avais dit que c'était dangereux ! Mais tu n'en fais jamais qu'à ta tête ! Et tous ça pourquoi ? Hein ? Pour des…

Il ne la laissa pas finir. Elle était là, devant lui, ses yeux lançant des éclairs non pas de colère mais de ce je-ne-sais-quoi qu'il avait déjà remarqué dans son regard la veille quand elle l'attendait dans le Grand Hall après son entrevue avec Isadora. Il l'attira contre lui et l'embrassa sous le regard médusé de ses camarades, à l'exception de Ron qui s'écroula de rire sur la table.

- Je savais bien que les conseils de Bill serviraient à quelqu'un en fin de compte ! s'étrangla-t-il.

Ellen resta interdite quelques secondes encore après que Harry l'eût lâchée.

- On en reparlera… dit-elle avant de retourner à sa place avec toute la dignité dont elle pouvait faire preuve dans ce silence entrecoupé des hoquets du fou rire de cet idiot de Weasley.

Elle redressa les pièces que le jeune homme avait fait tomber dans son enthousiasme.

- Hum ! fit Hermione qui prodiguait toujours quelques coups d'oeil et de coude appuyés à Ron. Si nous en revenions à notre affaire.

Harry s'assit à côté d'elle.

- J'ai fait appeler Dobby, dit-il. Il viendra dès que Nigellus aura mis la main sur lui. Je vois que vous avez informé Ellen de ce qui était arrivé hier soir.

- Oui et Larry a appelé également, compléta Hermione. A priori, il semblerait qu'en effet le contact de Malefoy soit un Préfet…

- Il l'est, confirma Harry avec assurance. Neville l'avait deviné.

Neville, à ce moment, fit un geste de victoire.

- Heu… dit-il pourtant, un peu gêné. Je veux dire : c'est embêtant, ça…

Ellen se mit à rire, ironique.

- Te gêne pas, Neville ! C'est pas tous les jours que tu as raison, tu aurais tort de ne pas le faire remarquer…

- Ellie… reprocha doucement Hermione avant de se tourner vers Neville à nouveau. Je n'ai pas attendu de savoir si Neville avait vu juste ou non. Luna va se charger de surveiller les personnes de sa Maison que je lui ai signalées. Chez les Poufsouffle, c'est Justin qui aura l'œil à tout. Chez les Serpentard…

Elle jeta un regard à Ellie qui fronça les sourcils.

- Tu ne m'as rien demandé à moi… fit-elle remarquer.

- J'ai chargé Bobbins et Archer de me rendre compte des faits et gestes des Préfets, confirma Hermione.

- Tu n'as pas confiance en moi ? s'indigna la Préfète de Serpentard.

- C'est toi qui a une trop grande confiance en tes camarades ! répliqua Ron, assez satisfait de la tournure des évènements.

Hermione secoua la tête.

- Il ne s'agit pas de cela ! s'agaça-t-elle. Mais Malefoy t'a déjà dans le collimateur. Autant éloigner son attention de ta petite personne. Je ne crois pas cependant qu'il s'agisse d'un Serpentard, pour toutes sortes de raisons dont je vous ai déjà parlé. Mais si Bobbins et Archer arrivent à faire croire que nos soupçons se portent sur l'un des leurs… Le véritable intéressé n'en sera que moins sur ses gardes… Malgré tout, je crains que nous en soyons pour nos frais. Si ce que Harry nous a rapporté de l'entrevue d'hier entre Nott et Malefoy est vrai, et je n'ai aucune raison d'en douter, se hâta-t-elle d'ajouter comme Ellie ouvrait à nouveau la bouche pour s'indigner, alors je pense que nous n'aurons plus l'occasion de surprendre sur le fait celui que nous voulons prendre…

- Il faudra bien qu'il reçoive ses instructions dans un ultime message… fit Ron avec évidence.

Hermione ébaucha une grimace.

- Je crains qu'il ne les ait déjà reçues, Mon Cœur…

- Oui, mais… renchérit Ellie. Ce fameux signal qu'il attend, il faudra bien qu'on le lui fasse parvenir d'une manière ou d'une autre…

- Il se pourrait que ce soit d'une autre, en effet… hésita Hermione.

- Et tu as une petite idée ? voulut savoir Ginny partagée entre l'exaspération et la réflexion.

Hermione leva les yeux vers Harry.

- Je m'étonne que tu n'y aies pas pensé aussi Harry… surtout après ta mésaventure d'hier soir…

- J'y ai pensé, Hermione, corrigea Harry. Je crois aussi que le prochain appel du maître sera pour avertir ses mangemorts de se ruer vers Poudlard…

Tous autour de la table frissonnèrent.

- Bien sûr ! s'exclama Neville. C'est un signal discret et difficile à intercepter… à moins d'avoir un mangemort sous la main et de surveiller son poignet à chaque seconde…

Ellen haussa les épaules :

- Mais nous avons un mangemort sous la main !

- Et tu crois que Malefoy voudra bien nous prévenir quand il ressentira la douleur dans son bras ? railla Ron.

- Elle ne parlait pas de Malefoy, Ron… répondit Hermione. Mais ne l'appelle pas ainsi, Ellie. Il n'est pas un mangemort. Il ne l'a jamais été…

- Nous verrons cela, lui sourit Ellen. Demain, nous saurons s'il a été ou non un mangemort.

Hermione pâlit un peu. Elle ne voulut cependant pas engager un débat à ce sujet avec Ellie, ni devant ses amis. Elle fit un effort pour se tourner vers Harry mais Ellen la devança :

- A propos, Harry, tu devais aussi aller voir Krum ce matin… As-tu eu la présence d'esprit de lui demander de nous avertir la prochaine fois qu'il recevra l'appel de son maître ?

A nouveau tous autour de la table tressaillirent. Harry remonta ses lunettes sur son nez. Il se sentait aussi mal à l'aise que dans l'appartement de Krum.

- Je lui en parlerai plus tard…dit-il.

- Lundi soir ? proposa Luna.

Harry appuya ses lunettes sur son nez, comme si elles allaient tomber.

- S'il vient… oui, je lui en parlerai…

- Il a dit qu'il ne voulait pas venir… ? s'inquiéta Ginny.

- Non… répondit Harry. Mais il n'a pas promis qu'il viendrait non plus… Ce n'est pas une chose facile que je lui demande, vous savez.

- On le sait, affirma Hermione. Si tu veux, si demain il ne vient pas au club de Duels, c'est moi qui lui demanderais de nous avertir pour le signal…

- Ha ! ricana Ron presque malgré lui. On est certains qu'il accepterait cette fois !

Ginny leva les yeux au ciel dans une horrible grimace.

- Il y avait longtemps qu'on n'avait pas eu droit à une réflexion de ce genre ! s'exclama-t-elle. Bon ! On fait quoi s'il ne vient pas ? On envoie Hermione le chercher ?

Son frère lui jeta un regard noir mais n'osa pas répliquer. Harry ne répondit pas.

- Il viendra, assura-t-il.

Mais il était loin de ressentir la certitude qu'il manifestait. Il préféra changer de sujet.

- Nott vous a appris que Malefoy conservait d'autres baguettes ailleurs que dans son dortoir ?

Hermione leva un sourcil.

- Tu sais où il les cache ?

- Dans le bureau de Goldstein.

- Ho ? Oui, bien sûr… cela concorde également avec le fait que son contact soit un Préfet…

Elle soupira et reprit :

- Il me facilite la tâche…

- Tu n'as pas l'intention de te rendre toi-même dans le bureau de Goldstein… prévint Ron.

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? se moqua Ellie. Goldstein n'est pas là. Il ne risque pas de séduire ta petite amie.

- Non, mais s'il prenait à Malefoy l'envie de rendre visite à ses baguettes alors qu'Hermione fait de même, tu imagines le résultat ? grogna Ron avec hargne.

- On se calme ! fit Hermione en levant les mains. Tu penses bien que je m'assurerai d'abord de l'emploi du temps de Malefoy, voyons Ron ! Et puis on n'y est pas encore ! Je n'ai pas encore reçu le matériel adéquat ni l'assurance de la coopération de tout le monde… Donc, laissons-là ce chapitre.

Elle reporta son attention vers Harry.

- Avant ton arrivée, Ron et Ellie nous résumaient la situation sur l'échiquier. Veux-tu que nous en parlions, Harry ?

Harry jeta un coup d'œil sur les pièces qui s'ennuyaient sur la table. Il plaça les pièces blanches face aux pièces noires les unes en face des autres, ainsi que tous les pions, puis il saisit le roi blanc dans une main, le roi noir dans l'autre et les cogna l'un contre l'autre.

- Hé ! s'écria le roi blanc.

- Vous êtes fou ! jeune homme ! s'exclama le roi noir.

- Voilà ! fit Harry. La situation est-elle bien résumée comme ça ? Pour ma part, je ne vois pas ce qu'on pourrait ajouter de plus.

Il ne laissa pas à Ron le temps de le contredire. Il se leva et dit :

- La séance est terminée. C'est tout pour aujourd'hui !

Neville se leva aussitôt pour aller vérifier son alambic. Harry attrapa la main d'Ellen et l'entraîna vers la sortie. Au passage, il murmura quelque chose à l'oreille d'Hermione et sortit dans le couloir.

- Va chercher ton manteau, on se retrouve dans le Grand Hall, enjoignit-il à Ellie. On a largement le temps de faire une grande promenade dans le parc avant le repas.

Ellen s'éloigna sans un mot, bien qu'elle n'en pensât pas moins. Et dès qu'elle eût disparu à l'angle du couloir, il entra dans les toilettes de Mimi Geignarde.

Mimi Geignarde était là, flottant au-dessus des lavabos, un masque d'ennui incommensurable sur son visage grisâtre. Harry lui dit « Salut. Ça va ? »

- Fiche le camp ! dit-elle.

Harry s'étonna. Quelle mouche piquait le fantôme des toilettes ?

- Ça ne va pas ? demanda-t-il bien qu'il sût qu'il n'eût pas du poser cette question.

Mimi lui fit un sourire sarcastique.

- Mais tout va bien… De toutes façons, tout le monde s'en fiche de ce que peut ressentir cette vieille folle de Mimi… Elle est déjà morte alors qu'est-ce que ça peut faire qu'elle s'ennuie à mourir dans cet endroit sordide… Sans jamais personne pour lui rendre visite…

Elle se mit à pleurer bruyamment et Harry souhaita que Hermione se dépêchât d'arriver avant qu'il ne prît à Mimi l'envie d'inonder les toilettes.

- Si tu te plaignais moins, tu aurais plus de visites… dit-il quand même, agacé par les longs regards appuyés qu'elle lui lançait de loin.

Il eût mieux fait de se taire. Elle fonça vers lui et lui hurla en pleine face que si elle pleurait sur son sort, elle avait ses raisons et qu'il verrait bien, lui, quand se serait son tour ! parce qu'il ne faudrait pas compter sur elle pour lui tenir compagnie ! Ah ça non, alors ! Il n'en était pas question ! Il n'aurait qu'à aller au diable !

Et elle croisa ses bras sur sa robe sombre, son menton parsemé d'acné pointé vers Harry, attendant visiblement une réaction de sa part.

- Je peux savoir pourquoi tu es fâché contre moi ? questionna-t-il, éberlué. Je sais que j'ai un peu négligé de passer par les toilettes du deuxième étage ces temps-ci, Mimi… mais tu sais j'étais très occupé et…

- Je sais ! renifla le fantôme avec hauteur.

Elle passa derrière Harry et posa son menton à hauteur de son épaule.

- Mais quand tu seras mort, tu seras tout à moi… minauda-t-elle.

- Tu ne veux plus m'envoyer au diable ? railla Harry convaincu qu'elle lui faisait une énième scène de jalousie.

Mimi se remit à pleurer en volant à travers toute la pièce.

- Pourquoi es-tu si méchant avec moi, Harry ? Je ne t'ai jamais fait de mal ! Et toi tu me rejettes comme une vieille chaussette ! Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu me traites de cette manière ?

Harry ouvrit la bouche mais ne sut que répondre à part un « Moi ? » stupéfait.

Mimi cessa de geindre aussi sec et rappliqua devant lui, le regard furibond.

- C'est pas toi peut-être qui m'as dit d'aller au diable ?

- Mais non ! Je n'ai jamais dit ça voyons ! Qui a pu te…

Et il se frappa le front :

- Peeves ! grinça-t-il entre ses dents.

- Oui, Peeves ! hurla Mimi prête à se remettre à gémir aussi tapageusement qu'à son habitude.

Harry se mit à rire, ce qui accentua la colère du fantôme.

- C'est lui que je voulais envoyer se pendre ailleurs, Mimi, pas toi ! Mais tu connais Peeves ! Toujours à semer la zizanie…

Mimi fit une grimace dubitative.

- Moui… dit-elle, pas encore prête à se laisser convaincre.

Elle revint flotter tout contre l'épaule d'Harry, battant des paupières derrière ses lunettes.

- Pour te faire pardonner, tu viendras hanter les toilettes avec moi quand tu seras mort ?

L'arrivée d'Hermione dispensa Harry de répondre, sans le libérer de la présence curieuse du spectre.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda rapidement Hermione avec inquiétude.

- Je voulais juste savoir si tu comptais venir lundi soir au club de duels.

Hermione ne répondit pas immédiatement. Elle tordit sa bouche et mordit ses lèvres.

- Non, dit-elle avec hésitation. A moins que tu n'exiges expressément ma présence demain soir.

Harry secoua la tête, soulagé.

- J'allais te demander au contraire de ne pas venir…

Et comme il allait visiblement ajouter quelque chose, elle battit en retraite vers la porte.

Mimi Geignarde s'en vint soupirer à l'oreille d'Harry.

- C'est une histoire triste, n'est-ce pas… murmura-t-elle. Mais les histoires d'amour sont toujours tristes, tu ne crois pas ?

Harry la regarda du coin de l'œil.

- Non ! assura-t-il.

- Tu dis ça parce que tu n'es pas encore mort…

Harry savait qu'il aurait du lui aussi prendre la porte sans demander son reste. Cependant, il ne put s'empêcher de répondre avec un peu d'humeur.

- Je suis sûr qu'Ellen surmontera ma perte avec courage et dignité.

- Oh ! ça j'en suis persuadée, se moqua Mimi. Je ne parlais pas de ça. Mais rassure-toi, je serais là pour te réconforter quand tu verras ton Ellen se consoler dans les bras d'un autre quand tu seras mort…

La colère monta à la tête d'Harry comme une bouffée de chaleur. Il eut envie de crier à Mimi qu'il préférait encore partager son éternité avec Peeves plutôt qu'avec elle. Il fit taire sa jalousie réveillée comme une poussée de fièvre.

Il se hâta de sortir des toilettes tandis que Mimi poussait un long éclat de rire qui n'avait rien à envier à ses lamentations dramatiques.

La journée du dimanche passa aussi calmement que possible.

Ellen ne proposa pas de parties de boules de neige. Ils sortirent dans le parc jusqu'à ce que le jour se fît avare de lumière. La neige avait une teinte grise sous le ciel alourdi.

Devant le perron, un bonhomme de neige que des Première Année avaient terminé dans l'après-midi portait un chapeau de travers, des yeux en cailloux, un large sourire, un balai « emprunté » au placard de Madame Bibine et sur le poitrail des badges des Phénix en guise de boutons.

Dans le Hall, ils croisèrent Rusard qui faisait avancer vers le couloir du rez-de-chaussée une rangée de Salamandres manifestement peu enthousiastes.

Du Grand Escalier, des rires descendaient. Et on n'entendait que les mots de vacances, Noël, bal, robe, cavalier/cavalière entre les exclamations étouffées. Rusard jetait des regards mauvais sur ceux qui osaient montrer une telle joie de vivre en ces circonstances dramatiques. Il marmonnait entre ses dents que tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.

- Nous sommes dimanche, Monsieur Rusard ! lui répondit Ellen sur un ton enjoué alors qu'elle retirait son écharpe de son cou.

- Oui… oui… oui… murmura Rusard avec un regard en coin sur la jeune fille. Vous vous croyez très forts, tous, parce que vous pouvez vous servir d'une baguette, pas vrai… Vous êtes tous à mettre dans le même panier, sans distinction… Aussi arrogants, insolents, irrespectueux et fiers les uns que les autres… Vous supprimerais votre baguette à tous, moi…

Harry entraîna Ellie dans le couloir, vers la salle des Quatre Maisons, avant qu'elle n'eût l'idée de répondre quelque chose d'encore plus impertinent.

Ils croisèrent les frères Crivey qui annoncèrent fièrement qu'ils venaient d'afficher les premières photos du tournoi d'Echecs dans la salle commune. Le rang des Salamandres vint traîner ses pieds dans les parages. Harry remarqua parmi eux les boucles blondes de Wilford. Le Serpentard marchait au milieu de la rangée, encadré par deux autres garçons.

- Hé ! fit Colin Crivey en montrant BJ Wilford du doigt. Mais qu'est-ce qui lui est arrivé ?

- Il est entré dans une porte, répondit en riant Andrew Archer qui arrivait des cachots en compagnie de Bobbins et quelques Première et Deuxième Années.

Il fit un clin d'œil à Harry et désigna les deux Trolls qui fermaient la marche, l'air maussade.

Ellie poussa tout le monde dans la salle des Quatre Maisons jusqu'à une table libre.

- On s'assoit ! ordonna-t-elle aux Septième Année qui obéirent sans discuter. Et vous m'expliquez pourquoi Wilford a un œil au beurre noir sans que je sois impliquée !

Bobbins se mit à rire.

- Tu ne le croiras jamais ! s'exclama-t-il.

- Ce n'est pas si drôle, Fergus, le calma Archer. Si nous n'étions pas intervenu, on serait peut-être tous en train de faire nos bagages. Crabbe ne connaît pas sa force, tu le sais bien. Et Wilford à l'infirmerie, ça n'aurait pas été bon pour nous…

- C'est juste, admit Bobbins, mais avoue quand même que c'est assez jubilatoire de voir les Salamandre se dévorer entre eux, non ?

Ellie souffla d'exaspération et Archer se hâta d'expliquer qu'alors qu'ils empruntaient, Bobbins et lui, un raccourci, ils étaient tombés sur Crabbe et Goyle en train de secouer Wilford. Ils avaient trouvé la situation très réjouissante au premier abord, en songeant que Malefoy avait sans doute envoyé les deux gorilles bousculer son ancien lieutenant, pour le persuader sans doute de garder sa langue sur ce qu'il pouvait savoir. Cependant, ils avaient vite trouvé que Crabbe se laissait emporter et que la colère qui l'animait n'était pas du bluff. Goyle avait beau lui dire que Wilford en avait assez pris plein la tête comme ça, il n'en continuait pas moins à le prendre pour un punching-ball en hurlant qu'il n'allait pas s'en sortir comme ça et que ça lui apprendrait à vouloir envoyer les autres à Azkaban ; qu'il allait l'envoyer à Ste Mangouste, lui, pour lui faire les pieds…

En désespoir de cause, Goyle s'était tourné vers eux et les avait supplié de faire quelque chose. Parce que si Crabbe continuait, c'était certain, il allait y aller à Azkaban ! Et tous les autres avec lui, parce que l'école fermerait, c'était sûr… L'idée de voir tout le monde en prison était bien séduisante aux yeux de Bobbins et Archer, mais ils n'avaient pas l'intention de laisser fermer l'école. Ils immobilisèrent Crabbe, relevèrent Wilford qui menaça tout le monde de se venger et bondit vers la sortie du passage secret. Pour tomber entre les bras de Reggie Grayson qui lui assura que s'il ouvrait seulement la bouche, il laisserait Crabbe l'assommer pour le compte. Archer désensorcela Crabbe, légèrement revenu à lui-même. Ils le laissèrent montrer à nouveau ses poings à Wilford qui se cacha derrière le Préfet de Sixième Année.

- Tu dis un mot, Wilford, et je t'achève ! menaça l'ancien garde du corps de Malefoy.

Et comme ni le préfet, ni Archer, ni Bobbins ne le priaient de se taire, Wilford prit très au sérieux les paroles de son ancien camarade.

- Grayson a ramené tout le monde dans les cachots… conclut Bobbins. Je ne sais pas pourquoi, mais cet abruti de Crabbe avait l'air vraiment remonté.

Archer secoua la tête.

- Je ne sais pas trop ce que Malefoy lui a raconté, mais ça a fait un drôle d'effet sur lui…

Harry toussota dans son poing. Il se leva de sa place et annonça qu'il était temps de se rendre dans la Grande salle pour le repas. Les deux Serpentard de Septième Année quittèrent la table et Ellie se tourna vers son ami :

- Ca n'a rien à voir avec Malefoy, n'est-ce pas… demanda-t-elle avec un sourire goguenard.

Harry prit un air innocent.

- Comment pourrais-je le savoir ? fit-il.

Ils se rendirent au réfectoire où l'œil poché de Wilford fit le plus grand effet. Le pauvre garçon semblait complètement éperdu. Il se retrouvait assis entre Zabini et Goyle, très loin de Malefoy vers qui il levait des regards craintifs, et trop près de Crabbe sur qui il gardait un œil inquiet.

- Je suppose qu'il s'imagine, lui aussi, que c'est Drago qui a commandité son agression par Crabbe… fit Neville en s'asseyant en face d'Harry. J'avoue que je ne suis pas très fier de moi, sur ce coup-là…

Harry se mordit les lèvres.

- Je ne pensais pas que Crabbe s'en prendrait physiquement à Wilford…

- Et à quoi t'attendais-tu donc ? se moqua Hermione en passant derrière lui pour prendre sa place.

- Pas à ça en tous cas… soupira Harry. Enfin… je croyais que Crabbe se contenterait de l'impressionner un peu, histoire de rendre Wilford un peu plus paranoïaque qu'il ne l'est déjà.

- Hé bien ! on a vu où nous menait cette stratégie ! asséna Hermione. Maintenant on a une véritable bombe à retardement dans les cachots de Serpentard !

- Il va partir, assura Harry. Je suis sûr que demain, il fera ses valises. Le professeur Londubat m'a assuré que Wilford serait mis hors d'état de nuire au plus tôt.

- Justement, chuchota Ron, le menton sur l'épaule d'Hermione. Ça fait déjà plus de vingt-quatre heures qu'il a été arrêté, et on s'approche presque des quarante-huit… Ça fait un peu tard pour être au plus tôt…

- Ouais ! bougonna Seamus. Vous verrez qu'il va s'en sortir… mais je vous le dis, s'il reste ici, j'ai pas l'intention de lui rendre la vie facile !

- Ça va bien, Seamus ! gronda Hermione. S'il reste ici, tes menaces seront bien le dernier de ses soucis. C'est avec Crabbe qu'il partage sa table, sa salle commune, et ses retenues… Sans compter Malefoy…

- Oui Malefoy voudra le faire taire… murmura Dean. Il doit savoir trop de chose…

Hermione leva les yeux au ciel.

- Vous n'avez donc pas de cervelle ? chuchota-t-elle avec exaspération. Malefoy ne veut pas faire de vagues tant qu'il n'aura pas reçu le dernier appel du maître ! je ne dis pas que ça ne l'arrangerait pas que Crabbe envoie Wilford à l'infirmerie, mais pas si ça risque de mettre à mal les plans du maître… Une fermeture de l'école l'obligerait à revoir sa stratégie et ce serait la seconde fois au moins qu'il devrait le faire ! Or, Malefoy sait qu'il faut éviter de contrarier le maître… De plus, il sait que Wilford se taira.

- Ça c'est toi qui le dis ! grogna Seamus.

- Seam a raison, risqua Neville.

- Il a tort ! Vous avez oublié une chose… Nous avons oublié une chose très importante. Corrigea Hermione avec sérieux.

Et comme tous la regardaient avec intérêt, elle ajouta en dépliant sa serviette.

- Wilford est persuadé de la victoire des Ténèbres. Il sait assez de choses en effet pour en être certain, en plus de ses convictions intimes. Raconter ce qu'il sait serait impliquer Malefoy et Malefoy est le bras droit de Voldemort, à Poudlard du moins et c'est ce que Drago s'emploie à faire croire en tous cas. Wilford ne souhaite pas la victoire de notre côté ; ni la défaite de l'autre camp… ajouta-t-elle avec un regard entendu à Harry et Neville.

- Il sait qu'il paiera ses erreurs et ses maladresses… continua-t-elle. Il espère que son silence lui vaudra la magnanimité de Malefoy et qu'il parlera pour lui au Maître. Et peut-être même espère-t-il encore pouvoir participer à la bataille qui verra le règne des Ténèbres s'étendre sur notre monde…

- Raison de plus pour l'éloigner ! insista Ron.

- Je suppose que s'il est encore ici, c'est que Dumbledore a ses raisons, mon cœur. Et je ne doute pas qu'elles soient excellentes…

Elle tapota la main de Ron.

- Rassure-toi : Wilford n'a plus de baguette, et Crabbe a l'œil sur lui… et ses poings le démangent encore semble-t-il… Crois-moi, Wilford ne pourra pas faire un pas hors du chemin sans que les deux trolls ne lui collent aux semelles.

- Alors j'ai pas trop gaffé, se risqua à demander Harry.

Hermione leva les yeux au ciel, cependant que Ron insistait :

- Mais au moment des combats… Ils se retrouveront tous les trois du même côté, Hermione. Et là, ils feront une trêve pour nous tomber dessus de concert !

- Ça, on n'en sait rien ! soupira Neville.

Il tourna la tête vers la table des Serpentard et Ginny se présenta enfin à table. Elle contempla un instant les visages un peu sombres et les assiettes vides.

- Qui est mort ? demanda-t-elle en se glissant à sa place.

- Personne ! sursauta Dean.

- Alors pourquoi ces têtes d'enterrement ?

- A cause de Wilford ! répondit sourdement Seamus.

- Ha ! Il sera parti demain ! fit Ginny légèrement. J'ai croisé McGonagall et Dumbledore dans les escaliers et je les ai entendu discuter…

- Du départ de Wilford ? s'étonna Hermione. Dans les escaliers ?

Ginny fit mine de réfléchir.

- Voyons ça… McGo a dit – de son air offusqué, vous savez- Je le recevrai, Albus… Croyez-moi, je trouve que vous êtes encore bien trop indulgent avec ce garçon… Et qu'il porte le nom de Wilford ne me gênera guère pour dire son fait au représentant de sa famille. Je n'imaginais pas que vous puissiez vous laisser impressionner par… heu… je veux dire… Alors Dumbledore l'a regardée avec un petit sourire et a répondu : Si Magnus Wilford prend la peine de se déplacer jusqu'ici, Minerva, je peux moi aussi prendre celle de le recevoir… Et voilà ! Pourquoi vous ne mangez pas ? C'est pas bon ?

Mais Seamus Finnigan avait retrouvé le sourire en même temps que l'appétit, et il lui faucha la grande cuillère pour se servir avant elle.

- Vous vous rendez compte qu'on devrait être en train de réviser, là…

Hermione était mollement appuyée au dossier du fauteuil, devant la cheminée de la salle des Quatre Maisons.

- Chut… Hony… l'heure est grave. Ne me déconcentre pas…

Assis en tailleur à ses pieds, le dos contre ses jambes, Ron poussait d'une chiquenaude son Fou qui refusait de lui obéir.

Assise en face de lui, Ellie serrait les bras d'Harry autour d'elle, tout en réfléchissant à sa prochaine manœuvre.

Neville surveillait la partie, sur la banquette à laquelle Harry appuyait son dos. Luna lui montrait de temps en temps une phrase dans un article du Sorcier Indépendant de la semaine précédente. Les conversations chuchotées de la salle leur parvenaient à peine.

Harry renversa sa tête sur le fauteuil et ferma les yeux. Il se sentait fatigué, mais très serein. Et il entendait profiter de ce moment de silence et de calme jusqu'au dernier moment.

Soudain, il sentit un léger courant d'air et une présence nouvelle.

- Harry Potter ?...

Harry se redressa vivement tandis qu'Hermione dérangeait Ron pour regarder derrière son fauteuil.

- Dobby ? Où es-tu ? chuchota-t-il.

- Il est là ! fit Hermione.

Les grands yeux implorants de l'Elfe émergèrent de derrière le dossier du fauteuil de la jeune fille.

- Harry Potter voulait me voir ? demanda Dobby. Harry Potter n'est pas satisfait du service de Dobby auprès de sa famille ?

Harry lui fit signe de se taire.

- Je suis très satisfait, Dobby. Vraiment très très satisfait… Mais ce n'est pas moi qui voulais te voir, c'est Hermione…

L'Elfe leva un regard inquiet sur la Préfète en Chef.

- Ha ? fit-il avec hésitation.

- J'ai un service à te demander, Dobby, lui sourit Hermione.

Mais le petit être indécis ne fut pas rassuré pour autant. Il se mit à serrer ses doigts les uns dans les autres…

- Ha ? refit-il. Dobby écoute Hermione Granger…

Hermione se leva :

- Rejoins-moi dans le labo, confia-t-elle à l'Elfe. J'aimerais que tu m'aides et il faut que tu comprennes parfaitement ce que je vais t'expliquer.

Elle quitta la compagnie de ses amis et Dobby jeta un long regard alarmé à Harry. Le jeune homme haussa les épaules pour lui signifier qu'il n'avait aucune idée de ce qu'elle allait lui demander…

Pourtant, une bonne demi heure après que Dobby eût disparu sur les traces d'Hermione, aucun des membres du groupe n'avait vraiment la tête à ce qu'il faisait, sauf peut-être Luna, toujours plongée dans la nouvelle version de la Gazette et du Chicaneur réunis…

Ellie se dégagea de l'étreinte des bras d'Harry et se leva d'un bond.

- Après tout, elle ne prépare pas le casse de Gringott's… Pas de raisons de faire tant de mystères ! Qu'est-ce que tu en dis, Weasley ? On va les rejoindre ?

Ron réfléchit une seconde, jeta un regard sur cette partie d'échecs qui avait perdu tout intérêt depuis qu'Hermione n'était plus là, et se redressa lui aussi.

- Tu as raison, McGregor… ! dit-il. Allons l'empêcher de se mettre à nouveau dans les pires ennuis !

Neville arracha le journal des mains de Luna et l'entraîna derrière les autres tandis que Harry se levait lentement, songeant qu'Hermione n'allait apprécier qu'à demi cette intrusion dans son antre.

Mais Hermione avait d'autres soucis que de se plaindre de la curiosité de ses camarades. Elle était assise devant Dobby qui se couvrait la tête de ses mains suppliantes.

- Dobby est désolé, Hermione Granger. Ils ont dit « Non ! Non ! Non ! » Il ne faut pas que Hermione Granger soit en colère contre eux, n'est-ce pas. Ils ont trop peur…

- Je ne suis pas en colère, Dobby… soupira la jeune fille. Je suis simplement un peu ennuyée… en fait, très ennuyée… Et un peu déçue aussi… Je pensais qu'ils comprendraient… Tu leur as expliqué ? Tu leur as bien dit que c'était pour défendre Poudlard ?

L'Elfe hocha la tête.

- Mais ils ne veulent pas aller fouiller chez les Serpentard…

Ellie s'avança. Elle toisa l'Elfe.

- Sais-tu pour quoi la plupart des sorciers méprisent les Elfes, Hermione ?

- Ellie… ce n'est pas le moment… je t'en prie… essaya d'éluder la préfète en chef.

- Parce qu'ils se contentent d'être des esclaves alors qu'ils pourraient être leurs propres maîtres… parce qu'ils tendent le cou à la main qui les frappe en espérant encore que viendra une caresse…

- Ellie ! répéta Hermione un peu lasse.

- Ordonne-leur de faire ce que tu désires, et ils se prosterneront devant toi. Mais si tu leur demandes de prendre le moindre risque pour leur propre sécurité, ils se mettront à trembler et à attendre qu'on vienne les tirer d'affaire !

Elle laissa tomber un regard goguenard sur Dobby.

- Même lui tremble à l'idée de se rendre chez les Serpentard

Dobby ferma à demi ses yeux exorbités.

- Ellie, ça suffit… essaya Harry.

Mais Ellie n'avait pas l'intention d'arrêter.

- Tu as besoin de quelqu'un qui fasse l'échange entre les baguettes de Malefoy et celles que tu as commandées aux jumeaux hier ? Je le ferai ! assura-t-elle.

- C'est bien trop risqué ! riposta Hermione.

- C'est hors de question ! trancha Harry.

- Il faut bien que quelqu'un le fasse ! Avec la Carte et la cape d'invisibilité, ce sera un jeu d'enfant…

- Et si on demandait à Larry ? tenta Neville.

- Non ! dirent en même temps Ellie et Hermione.

- C'est trop dangereux pour que ce soit l'un d'entre nous ! continua la préfète en chef. C'est pourquoi j'aurai voulu qu'un des Elfes nous vienne en aide : il pourrait agir alors que le dortoir serait vide, pendant les cours, ou lors des repas… On ne remarquerait son absence nulle part. Il n'aurait qu'à claquer des doigts pour faire l'échange.

Elle poussa un grand soupir.

- Il faut trouver autre chose, c'est tout…

- On a trouvé autre chose ! s'entêta Ellie. Je peux le faire !

Harry tapa du pied et serra les poings. Il souffla d'exaspération.

- Non… Dobby le fera…

Hermione secoua la tête.

- Il ne faut pas qu'on te voie, Dobby. Tout le monde sait avec quel zèle tu sers Harry…

Dobby lança un regard blessé à Ellen avant de répondre.

- Mais personne ne fait attention à un Elfe, rétorqua-t-il. Surtout chez les Serpentard. Nous nous ressemblons tous pour eux. Et Dobby sait se montrer discret. Si les dortoirs sont vides, personne ne le verra, même pas les tableaux dans la salle commune.

Harry s'approcha de l'Elfe. Il s'accroupit pour se retrouver à sa hauteur et posa sa main sur l'épaule frêle. Il se rendit compte que la créature portait un de ses anciens T-shirt, qui lui faisait comme une toge retenue à la taille par une ceinture de corde.

- Tu voudrais faire ça pour moi, Dobby ? demanda-t-il doucement. Tu es libre à présent, tu n'as plus à obéir à quiconque, tu le sais…

- Je suis libre, oui, répondit l'Elfe. Et c'est Harry Potter qui m'a libéré. Je ne l'oublie pas…

Il esquissa le geste de porter la main d'Harry à ses lèvres mais se retint.

- Mais ça, continua-t-il, je ne le ferai pas pour Harry Potter. Ni pour Hermione Granger. Ni pour aucun sorcier. Ça, je le ferai pour tous les Elfes. Ils sont comme ils sont - et il lança un regard en coin à Ellie McGregor- mais ils ne méritent pas de redevenir comme au temps de Vous-Savez-Qui… Ce serait terrible pour tout le monde si Vous-Savez-Qui revenait au pouvoir. Et pour les Elfes encore davantage que pour les autres…

Il frissonna et secoua la tête vivement.

- Non ! Non !… Si Dobby peut éviter cela. Alors Dobby le fera. Au nom de tous les Elfes.

Il se tourna vers Hermione et lui demanda solennellement ce qu'il devait faire.

- Reviens me voir demain matin, avant les cours, dans mon bureau de Préfète en Chef. Je saurai exactement ce que nous pourrons faire alors…

Dobby hocha sa grosse tête difforme.

- Je viendrai, dit-il.

Il leva la main pour claquer des doigts et son regard se posa à nouveau sur Harry.

- Harry Potter va combattre le Seigneur des Ténèbres à nouveau ? demanda-t-il.

- C'est ce qui est prévu, Dobby…

- Alors si Harry Potter peut affronter à nouveau le Maître des Ténèbres, Dobby peut se retrouver à nouveau face à son ancien maître sans trembler…

Il resserra sa ceinture et rajusta le T-shirt un peu large qui découvrait son épaule. Puis il claqua des doigts.

Ils restèrent tous à se regarder dans le silence.

- De qui parlait-il ? demanda soudain Ellie. Son ancien maître ? Qui est-ce ?

- Malefoy, répondit Ron en s'asseyant sur la première chaise qu'il trouva à sa portée.

Il tourna la tête vers Hermione.

- Ça ne marchera jamais ! estima-t-il. Ils vont se rendre compte de la substitution. Dès la première utilisation…

Hermione l'interrompit d'un haussement d'épaule.

- Mais alors il sera trop tard, Ron… Il ne reste plus qu'à espérer que personne n'ait l'idée de se servir des fausses baguettes avant le moment fatidique…

- Croisons les doigts ! murmura Neville en joignant le geste à la parole.

Le silence à nouveau s'installa. Hermione le rompit.

- Bon… soupira-t-elle. Voilà… C'est en marche… Ceux qui veulent sauter du train peuvent encore le faire mais c'est la dernière occasion je crois… Après, il sera trop tard…

- Il est déjà trop tard, grogna Harry.

Ron se leva et se dirigea vers la porte.

- C'est bientôt l'heure du couvre feu, prévint-il.

Et comme personne ne réagissait, il ajouta :

- Je sens que cette semaine va être terriblement courte…

- Ou terriblement longue, corrigea Luna.

- Ça va dépendre de ce qui va se passer demain soir au club de duels… approuva Neville.

- Tu as des nouvelles de Krum ? demanda Ellie à Harry.

Il secoua la tête.

- Comme dit Hermione : c'est en marche. A présent, on ne peut plus influer sur grand-chose.

Il haussa une épaule.

- On verra bien…

Dans le couloir, Ron et Hermione se dépêchaient en avant ; Neville avait bifurqué quelques mètres plus tôt pour raccompagner Luna chez les Serdaigle. Harry et Ellie marchaient en silence.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda brusquement Ellen.

- Je n'ai pas aimé ta façon de parler à Dobby, finit par admettre Harry qui ruminait depuis un moment.

- Ho ! ce n'est que cela…

Harry s'arrêta au milieu du couloir.

- Non ce n'est pas que cela ! Je sais bien que ce n'est qu'un être inférieur pour toi, mais… mais… Tu as tort !

- Ça c'est un argument ! se moqua-t-elle.

- Tu crois que ç'en est un que de reprocher à Dobby l'inertie de ses congénères alors qu'il a prouvé qu'il était capable de raisonnement et de libre arbitre, ne serait-ce qu'en violant toutes les lois de son espèce pour me prévenir du danger qui me menaçait…

- Non ! se mit à rire Ellie. Mais avoue tout de même que c'est stupide de ne pas faire pour soi-même ce qu'on peut faire pour les autres, non ? Tu sais ce qu'on dit : Charité bien ordonnée… Surtout avec les pouvoirs qu'ils ont… et sans baguette ! Alors quand tu entends cet abruti de Malefoy prétendre avec emphase que c'est la baguette qui fait le sorcier… Moi ça me fait rire ! Mais pour en revenir aux Elfes, ils m'agacent sérieusement. Qu'ils soient voleurs par nécessité, menteurs par crainte, et pusillanime par habitude, je veux bien le croire… mais il ne faut vraiment n'avoir aucune dignité pour accepter ce qu'ils acceptent… Moi je préfèrerais mourir plutôt que de courber l'échine comme ils le font. Et je ne suis pas non plus du genre à dire merci quand on me frappe.

- Ça ! marmonna Harry, tout le monde en est bien conscient.

- Et toi Harry ? questionna encore Ellie. Qu'est-ce que tu ferais ?

- Je ferais gonfler la tante Marge… répondit-il avec un sourire au coin des lèvres.

- Tu vois ! fit remarquer Ellen.

Harry ne put s'empêcher de sourire devant son air trop sûr d'elle.

- Oui mais moi… je commençais à me laisser convaincre que j'étais digne d'intérêt… murmura-t-il pour lui-même. Avant je me contentais de fuir et de n'en penser pas moins…

Il mit son bras sur ses épaules.

- Tu sais combien de siècles ça doit faire qu'on dit aux Elfes qu'ils ne sont pas dignes d'intérêt ?

Ellen passa son bras dans le dos d'Harry.

- C'est certain, il y a plus de boulot qu'avec Crabbe ! Et c'est pas peu dire !

Ils firent quelques pas, elle leva la tête vers le visage d'Harry pour essayer de voir dans ses yeux s'il était toujours fâché contre elle. Et comme elle ne voyait plus de trace de contrariété, elle lui sourit, un peu espiègle :

- Tu crois que Granger a réalisé dans quelle œuvre titanesque elle s'est engagée ?

Harry soupira :

- Hermione est la championne des causes désespérées, Nell…

Il sut ce qu'elle allait dire rien qu'à la petite lueur qui brilla dans les yeux de la jeune fille.

- Ça ! se moqua-t-elle. Tout le monde en a été persuadé le jour où elle est devenue votre amie à toi et Weasley…

Harry ne répondit pas. Il resserra l'étreinte de son bras sur son épaule pour la tenir un peu plus près contre lui.

Il la raccompagna jusqu'au rez-de-chaussée où elle retrouva ses camarades de Serpentard qui s'apprêtaient à rentrer avant l'heure du couvre feu. Ils fermèrent la marche du groupe et les laissèrent s'éloigner un peu. Non loin du bureau de Londubat, ils s'arrêtèrent pour se souhaiter une bonne nuit.

- A tout à l'heure ? demanda Harry.

Elle secoua la tête, la main sur la joue du jeune homme.

- J'ai du travail et toi tu es fatigué. La copie conforme restera dans mon sac ce soir. Et puis, je ne sais pas écrire tout ce que je voudrais te dire. Et quand je suis avec toi, je n'ai pas très envie de parler…

Elle s'approcha tout près et l'embrassa.

- Merci pour cette journée Harry… dit-elle doucement.

- Pourquoi merci ? demanda-t-il un peu embarrassé.

- Parce que c'est une journée de gagnée…

Elle le serra contre elle.

- Je crois que je commence à comprendre les Centaures ! murmura-t-elle. J'ai hâte de passer chaque jour de cette semaine avec toi et en même temps je sais que chaque journée me rapproche du jour où nous devrons nous battre, chacun de notre côté.

Ce fut lui qui l'embrassa cette fois, pour s'empêcher de parler et de dire des mots qui n'avaient pas de sens. Elle n'attendait pas de promesses. Et quels serments pourrait-il lui faire ? Au jour le jour, plus que jamais, ils avançaient désormais vers une échéance qu'ils ne pourraient éviter.

La porte du bureau du professeur Londubat s'ouvrit lentement. Un « Hum » discret se fit entendre. Ellie fila vers les cachots sans se retourner. Harry, lui, fut obligé d'attendre le professeur Londubat qui le rappelait d'un geste.

- Vous permettez que je fasse un bout de chemin avec vous, Harry ?

Le jeune homme se tint sur ses gardes, sans même savoir pourquoi. Algie Londubat souriait de son habituel sourire bienveillant sur le même visage rondement engageant.

- Je suppose que Rusard ne pourra pas dire que je rôde dans les couloirs après le couvre-feu si vous êtes avec moi, Monsieur… répondit-il en essayant de ne pas laisser paraître son trouble.

- Ne soyez pas si nerveux, Harry, voulut rassurer Londubat.

Ce qui rendit le jeune homme encore plus agité.

- J'allais pendre des nouvelles de Viktor Krum, continua Londubat.

Harry se concentra sur le bout de ses chaussures soudain.

- Il m'avait assuré qu'il serait présent au repas de ce soir, quand je suis allé lui faire une petite visite cet après midi… et il n'est pas venu. Ce garçon m'inquiète, Harry…

Il tourna la tête vers le jeune Potter qui se hâta d'examiner sa baguette avec beaucoup d'attention.

- Je sais que vous et vos amis faites votre possible pour lui rendre son exil plus facile, et je souhaitais vous dire que cela le touche beaucoup, bien qu'il ait conscience que sa position de professeur ne lui permette pas d'approfondir certaines relations comme il le désirerait.

Harry jeta un coup d'œil furtif vers le vieil Algie avant de se replonger dans l'examen de ses ongles qu'il avait recommencé à ronger.

- Ne tournez pas autour du pot, Professeur, demanda-t-il d'une voix un peu tendue. Il vous a parlé de ce que je lui ai demandé ?

Algie hocha la tête.

- Et vous désapprouvez ?... hasarda Harry comme le vieil homme se taisait.

- J'aurais préféré que vous n'ayez ni l'un ni l'autre à prendre une telle décision. Mais je suppose que… c'est dans l'ordre des choses…

Il sembla se recueillir sur lui-même, perdu dans des pensées intimes, avant de pousser un soupir et de retrouver son sourire doux.

- Vous a-t-il annoncé sa réponse, Monsieur ?

Londubat secoua la tête.

- Je crois qu'il ignore encore ce qu'il va faire, Harry. En tous cas, il l'ignorait encore cet après midi.

Ils s'arrêtèrent devant l'entrée du passage qui conduisait au tableau de la Grosse Dame. Harry murmura un bonsoir un peu découragé et tourna les talons en traînant les pieds. Londubat le rappela.

- Harry ? fit-il en cherchant son regard. Si Viktor Krum renonçait à venir, envoyez-moi Neville. Ce que je pourrais dire n'aura sûrement pas le même impact, mais au moins vous n'aurez pas réuni vos amis pour rien…

- Merci, professeur. Souffla Harry qui songeait justement qu'il lui faudrait réellement trouver une solution de rechange.

- Bonsoir, Harry, termina Londubat.

Et Harry vit qu'il lui tendait sa main droite. Il la prit et le professeur Londubat serra sa main gauche par-dessus. Longuement, il garda la main d'Harry dans la sienne. Puis il le lâcha et s'éloigna sans un mot de plus.


RAR :

craow42 : J'ai une petite question tu as dit ne pas vouloir écrire de suite a cette fic, cela veut il dire qu'après peut etre plus de 200 chapitre, ta soif d'écriture sera étanchée, hahahaha ! oui pour quelques jours… quelques semaines tout au plus ! va tu arréter totalement d'écrir ou vas tu entreprendre une autre fic parallèle ou meme sans rapport? (va tu laisser ton immense tallent inexploité et tes fidèles lecteurs dépourvu ?) Je n'en sais rien ! m'arreter d'écrire ? je ne crois pas que se soit possible. Une autre fic ? Heu… maintenant que je sais ce que c'est… remarque c'est aussi ce que j'ai dit après la naissance de mon premier enfant, ça m'a pas empêché d'en faire deux autres après… Il ne faut jamais dire Fontaine… vous connaissez la suite ! Mais je n'ai vraiment aucune idée de ce que je ferai après… il faut déjà que j'arrive à la fin, ce sera bien…

daniet : Dis donc violent ce chapitre. Je me souviens d'une scene ou rogue avait subi le doloris en meme temps que Malefoy et c'etait pas joli joli apres. C'est vrai, mais le doloris de Malefoy père était un vrai doloris avec toute la fureur de Voldemort. Là, c'était « seulement » le maitre qui se rappelle au bon souvenir de ses fidèles… Par contre, alors le coup de Voldemort qui appelle Malefoy au moment ou Harry allait savoir, tu ne pouvais pas nous faire ca! C'est pas possible... Mais si c'est possible ! Non serieusement, c'est quelqu'un qui a acces au bureau d'Anthony Goldstein...mais franchement je vois pas...et ca m'obsede! Je constate, en effet ! Pour finir la scene avec Crabbe c'est trop mignon. Franchement il me fait vraiment de la peine. Il a l'air tellement perdu. Et franchement personne n'est tres tendre avec lui. Oui mais il n'a jamais été très tendre non plus avec personne… enfin, à ce qu'on en sait… J'ai relu la premiere partie des secrets et franchement Rogue, il le traite vraiment comme un mois que rien. Rogue n'a d'indulgence pour personne. Il tolère Crabbe et Goyle quand ils mettent des bâtons dans les roues d'Harry, mais rien que de penser que ce sont des Serpentard, il doit en manger son chapeau des fois… En tout cas, c'etait un tres bon chapitre... j'espere qu'on en saura plus sur le traitre dans le suivant...Et sur les conquetes de Crabbe... J'ai hate d'etre jeudi, mais dis tu voudrais pas publier deux fois par semaine, s'il te plait...ce serait tellement gentil...des le jeudi soir, je suis deja en manque! Hahahahaha c'est gentil à toi ! Mais non, ce n'est pas possible. Mon bêta lecteur ne tiendrait pas le rythme. Et je tiens à le garder.

Maugreyfiliae : Je t'avais écrit une des plsu longues reviews de toute ma carrière de revieweuse ( carrière qui n'a qu'un an et quelque, je le reconnais), mais mon ordi s'est éteint tout seul avant que je ne puisse l'envoyer! Gr! Ah ! je connais ca ! Moi, c'est quand je poste mes chapitres que ça arrive parfois. Une fois je m'y suis prise à 4 fois pour poster sur un autre site (mise en forme du titre, des italiques etc….) et tout ça pour m'apercevoir à la fin qu'en plus, le chapitre passait pas en entier et qu'il fallait le couper en deux pour pouvoir le poster en intégralité… Tout ça pour dire que je compatis…
Bon, alors je réapitule tout ce que j'avais dit au sujet de Nott et Rogue: quand tu dis que ce sont les maisons qui font Poudlard, et non pas qui méritent d'en faire partie, je suis d'accord avec toi, seulement je m'étais mal exprimée. On dépeint souvent Salazar Serpentard comme un être fourbe, convaincu de sa supériorité, retors et j'en passe... Mais s'il n'avait été qu'un salaus, aurait-il été ami avec els autres fondateurs? Aurait-il fondé Poudlard? Disons qu'il avait les défauts de ses qualités, comme tout un chacun. Un jour un trait de caractère à pris le pas sur les autres et ca a été le clash. Des mots sur lesquels on ne peut pas revenir sans perdre la face… Car il y a une chose que je maintiens entre Serpentard et Gryffondor (les originaux) il y avait un point commun : et c'est l'orgueil, qui peut très vite se transformer en arrogance. Après tout, ne dit-on pas qu'il précipita la chute des anges ?
Et à mon avis, certains auraient mérité de se retrouver à Serpentard, mais le Choixpeau ne les y a pas envoyé car ils n'adhéraient pas à l'idologie , et n'auraient pas été à même de s'épanouir dans ce nid de vipères... Mais probablement a-t-il ressenti que des gens comme Ellen et Denis étaient capables de s'en sortir à Serpentard, et même enrichis par cette maison. Car Ellen serait-elle exactement la même si elle n'avait pas dû s'opposer sans cesse à des gens comme les Salamdres? pas sûr... Et que fais-tu de notre petite grenouille ? Ellen est comme elle est. Ce n'est pas le fait d'être à serpentard qui l'a rendue aussi « rosse » ainsi que l'a qualifiée une lectrice sur un autre site. C'est parce qu'elle est Ellen McGregor avec ses qualités et ses défauts qu'elle est à Serpentard. Ce n'est pas une question d'idéologie. C'est peut-être une question de choix. Ou de non choix.
ET une dernière question: est-ce que cette nuit, tous à veiller Harry ( ou à être censés de le faire), n'est pas un des derniers souvenirs heureux et drôle de la petite bande? Que tu as placé pour faire une sorte de provision de bons souvenirs pour tes personnages avant la grande bataille? Ha ! il faut prendre ce qui vient et se souvenir de la fable du héron…

Trunks-01 : Bienvenue ! Il y a 5 jours j'ai fait la découverte de ma vie. Ou presque. Tu as lu les 182 chapitres en 5 jours ? J'y crois pas ! De plus, le moment avec peter dans le vestiaire m'a fait penser au seigneur des anneaux, que j'ai adoré. Vraiment ? En quoi ? Ha ! peut-être dans les scènes entre Gollum/Sméagol et les deux hobbits… C'est possible ! je n'avais jamais fait le rapprochement, mais c'est vrai que Peter dans le vestiaire a quelque chose de Gollum. Quant à Ron, il ferait un excellent Samsagace… et Harry ressemble par certains cotés à Frodon. MDR ! après la trilogie de Stars war ! la trilogie du SDA ! J'espère que tu vas la continuer prochainement que je puisse lire la suite, avec tout tes fans. Elle suit son cours… et elle est mise à jour tous les jeudis…

Etincelle de Vie : Par contre je suis un peu comme Seamus, tu ne crois pas que sa transe lui ait monté à la tête, à Harry? Parce que franchement je ne vois pas pourquoi il y a de quoi être euphorique! Enfin bon... Ben si, au contraire ! il a cru toucher le fond durant cette nuit. Il s'aperçoit que tout n'est pas aussi noir qu'il le croyait.
J'ai pas très bien compris la fin du chapitre: Pourquoi Harry voulait que Ellie retourne dans la salle des 4 maisons? Parce qu'il voulait aller aux toilettes ou alors est-ce que ça un rapport avec la porte du cachot qui s'ouvre! Il a dit dans la salle des 4 Maisons comme il aurait dit dans le jardin de dame Agnes ou bien ailleurs… La porte du cachot qui s'ouvre, c'est Crabbe qui veut sortir de la salle, ça n'a rien à voir avec Harry.

Akeri la malicieuse : ouais, j'avoue, ma dernière revew était un peu nulle, mais ej voulait dire que depuis un temps, c'était le seul qui n'avait rien subit de physiquement, a part l'attaque raté dans le vestiaire. Oui mais si j'attaque Ron physiquement en plus de psychologiquement on va croire que je lui en veut, alors que je l'aime bien, ce pauvre Ron. et aussi hâte de comprendre comment malfoy pouvait recevoir son courier dans la salle des préfet. Si c'est un préfet qui est son contact, c'est le préfet qui reçoit le courrier et qui le dépose sur le bureau de Malefoy, discrètement.

cemeil : Dis... vu qu'on est plus qu'à 6 ou 7 semaines de Noel... les vacances de Poudlard vont arriver en même temps que les notres? ou pas? A peu près…
Jme demande bien pourquoi Harry a envoyé Ellen vers la salle des 4 maisons... Oo parce qu'il n'a aucune imagination et c'est l'endroit le plus proche qu'il a trouvé.

jellyka : Et le traître, j'ai vraiment hate de connaître son identitée! c'est quelqu'un que draco croit impossible à soupsonner.. Tu m'intrigue beaucoup... C'est fait pour !

Choups : C'est bête que Harry n'ait pas osé (ou pu) voir qui était "le traitre", celui qui donne des informations à Malefoy... Quoique maintenant, on peut être sur (ou presque, on sait jamais...) que c'est un Préfet ... oui, mais lequel ? Mais, pourquoi Harry est-il si heureux (ou en tout cas, il en a l'air) le lendemain ? J'ai pas vraiment compris... Parce qu'il l'a décidé !

The Rattlesnakemerci pour vos encouragements.

Voldemort : Bon allez bon courage pour le copier coller du cerveau au disque dur (lol) Si seulement ! Je viens de passer 3 jours sur un chapitre… enfin pas vraiment un chapitre. Un épisode, on va dire… Et justement, j'arrivais pas à sortir ce que je voulais de mon cerveau…

chrys63 : de plus,cette transe va le prerarer à la rencontre avec voldy car lorsqu'il va se retrouver confronter à son esprit, il retrouvera des sentiments qui à déjà ressenti chez drago. c'était un bon entrainement. Tiens c'est un argument qu'il pourrait ressortir à Hermione et cie… bon je me demande toujours qui est le traitre. pourtant tu laisses des indices mais je n'y arrive pas. Cherche pas. Tu trouveras pas. Donc tu nous laisse sur notre fin car ellie part en courant suite à la poignée des toilettes qui bouge et harry semble soudainement soucieux face à cet événement...Non… C'est la poignée de la salle de classe où il y a encore Crabbe, qui bouge. Et c'est après que Harry soit déjà parti vers les toilettes.

Lyane : Dis? J'ai vraiment besoin de te dire encore que ton chapitre est super? Oui !
La transe de Harry me parraissait logique, j'ai eu une intuition soudaine de l'endroit où se trouvait l'esprit du Survivant quand Malfoy a dit que Voldy était tout impatient. C'était une trop belle occasion de parler de ce qui se passe quand on se trouve dans l'esprit de quelqu'un d'autre. Je ne pouvais pas passer à côté… c'est juste.
Le réveil de Hermione et Ron. J'ai trouvé ça trop choux. Ron persuadé que c'est encore un rêve, Hermione qui reste très posée dès le matin, et surtout le fait qu'ils se soient enlacés en dormant. Trop choux (un peu moins mignon de se faire ronfler dans l'oreille, mais bon). Faudra bien qu'elle s'y fasse.
La joie de Harry. Je plains tout le monde. Je suis sure qu'un Harry de bonne humeur et bien décidé à le rester doit être légèrement invivable. Déjà rien qu'avec Malfoy, il a bien commencé. Il risque d'agir comme un harmonieux mélange de Remus (pour le coté je sais ce que je fais), de Sirius (le coté je fais ce que je veux) et de James (le coté je suis de bonne humeur à en démoraliser les autres). Enfin, c'est un avis personnel. MDR ! Tiens, c'est uen idée ça ! Comment vaincre Vdm ? Par un excès de bonne humeur !
Retour à la transe mais pour le point de vue de Malfoy. Voir les choses comme lui les voit était super. On se rend compte que c'est vraiment un grand malade. On s'en doutait par son rôle dans ta fic, mais là, c'est impressionant. Personne ne lui a parlé des jeux moldus où on peut jour à conquérir et dominer le monde? Ca calmerait peut-être certaines de ses pulsions. Le pauvre. Malefoy… Il y aurait bcp à dire sur Malefoy. Outre le fait qu'il est comme on l'a fait…

Sined : Toujours aussi magnifique... J'ai hâte que la bataille commence, je sens quz ça va être GRANDIOSE ! Et zou ! un peu de pression sur l'auteur !