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Disclaimer : Tout est à JKR, lieux, personnages -sauf certains que vous reconnaîtrez aisément- créatures, etc je ne tire aucun bénéfice de cette histoire, si ce n'est celui du plaisir que je prends à écrire et faire partager ce que j'écris… Bonne lecture.
Chapitre 185
Situation de Crise
…
La mine sombre, Hermione et Ron revenaient vers le cachot de Londubat. Ron, la voix un peu enrouée, annonça qu'ils n'avaient pu contacter personne.
- Mais c'est normal, essaya de rassurer Hermione, malgré son air inquiet. Ils sont sans doute en train de se préparer pour ouvrir la boutique. Nous essaierons encore dans la matinée. On pourra même demander au Professeur Londubat de leurs nouvelles… on ne sait jamais…
Elle tapota le bras de Ron et ils prirent tous les trois le chemin du cours de Potion.
…
Ils entrèrent dans la salle dont le silence n'était troublé que par le bavardage de Malefoy qui commentait à sa manière les nouvelles du Sorcier Indépendant. Ron lui jeta un regard chargé de haine alors qu'il s'avançait avec ses camarades vers Algie Londubat pour lui demander à voix basse s'il savait quelque chose de plus que le journal. Algie secoua la tête sans un seul mot. Il retint Harry tandis que Ron et Hermione rejoignaient leurs places.
- Quand j'ai vu Neville arriver, hier soir, j'ai cru que vous vouliez m'inviter à votre petite réunion, dit-il.
- Viktor est venu, Monsieur… Je veux dire que le Professeur Krum…
Londubat sourit.
- Je sais, c'est la première chose que Neville m'a dite quand il est entré... Il ne faut pas lui en vouloir de n'être pas resté…
- Je ne lui en veux pas, Monsieur.
Ils se regardèrent longuement. Et Londubat hocha la tête, comme s'il échangeait avec lui-même quelque réflexion profonde.
- Ne vous inquiétez pas, Harry… dit-il. Nous surmonterons cette épreuve également.
Le rire de Malefoy dans le dos d'Harry lui fit l'effet d'une grossièreté. Il se retourna vivement pour voir Drago Malefoy rire de Ron qui venait de verser sur la table le contenu de l'encrier d'Hermione.
- Calme-toi, Ron… conseilla Hermione après avoir jeté un sort de nettoyage.
- Oui, calme-toi, Weasley ! se moqua Malefoy. S'il suffit de quelques mots dans un torchon pour faire trembler ta main… qu'en sera-t-il le jour où la peur et l'effroi se répandront dans Poudlard ?
Avant que Ron eût pu même songer à une réponse, et qu'Harry eût le temps de sauter à la gorge de Malefoy, un jet d'encre sortit de son propre encrier et gicla jusqu'à sa bouche qu'il ouvrait largement pour rire tout son saoul.
…
Les mots que Londubat allait prononcer lui restèrent dans la gorge. Malefoy recrachait à présent avec dégoût une encre bleue qui dégoulinait sur son menton.
- Miss Granger ? appela le professeur.
Hermione sursauta et, la baguette toujours pointée vers ce qui restait de la tache sur la table de Ron, se tourna vers Londubat.
- Monsieur ?
- Miss Granger, puisque je vous vois prompte à réparer les maladresses des jeunes hommes, voudriez-vous, je vous prie, éponger la table de Monsieur Malefoy pendant qu'il ira cracher ailleurs le poison qui lui coule de la bouche…. et changer de robe.
Une lueur de haine passa dans les yeux de Malefoy qui manquait s'étouffer de rage et de dégoût.
- Je peux tout aussi bien jeter un sortilège de nettoyage sur Malefoy, proposa Hermione en levant sa baguette.
Le Serpentard fit un bond sur le côté.
- Gue be douche bas ! chale chang de boube ! cria-t-il comme il put, la langue, les lèvres et le menton bleuis.
Ses mains dégoulinaient d'encre et il les aurait volontiers serrées sur le cou de Harry à en juger par l'intensité du regard qu'il posait sur le Gryffondor. Harry se gardait de faire un geste. Il esquissait seulement un sourire satisfait qui agaçait suprêmement Malefoy.
D'abord stupéfaits, les élèves commençaient à se réveiller de leur torpeur. Des rires étouffés se faisaient entendre. Et Harry observait attentivement les efforts de Nott pour rester impassible devant ceux que faisait Malefoy pour attraper sa baguette sur la table sans la tacher d'encre. Harry, d'un geste nonchalant de la sienne, la souleva légèrement et la fit glisser jusqu'à la poche de Malefoy. Celui-ci sursauta davantage encore que lorsque Hermione avait menacé de détacher sa robe.
- Du be le baiera ! Botter !
- Inutile de me remercier, Malefoy… fit Harry comme s'il n'avait pas bien entendu.
Malefoy s'essuya la bouche d'un geste rageur, bavant plus que jamais sur sa robe.
- Tu me le paieras, Potter ! cria-t-il. C'est toi qui as lancé un sortilège sur l'encrier !
Harry changea de visage mais la voix de Londubat l'empêcha de parler.
- Monsieur Malefoy, dépêchez-vous je vous prie.
- Je sais que c'est lui… tempêta Malefoy qui se fichait complètement à présent d'avaler de l'encre ou d'en mettre partout sur son visage. Mais bien sûr, on ne lui dira rien à lui, le chouchou du Directeur… Il se planque toujours derrière quelqu'un. Et quand ce n'est pas derrière le manteau de Dumbledore, c'est derrière le jupon de ses petites amies.
Harry serra la main sur sa baguette et la leva imperceptiblement.
- Mais au moins, moi, mes petites amies, elle sont toujours vivantes et saines d'esprit… grinça-t-il.
- Mais ça pourrait ne pas durer longtemps…menaça Malefoy oubliant toute retenue.
Il grimaçait à chaque parole et il salivait tellement que l'encre diluée coulait à la commissure de ses lèvres. Harry frissonna. Si l'encre eût été rouge, il eût pu passer pour un vampire juste après de morbides agapes. Il se secoua. Ce n'était que de l'encre et Malefoy aurait l'air ridicule dans les couloirs. De quoi s'attirer la sympathie de Peeves durant quelques heures.
Il revint à la réalité.
- … pas Potter qui a fait cela, Monsieur Malefoy. Je sais qui s'est rendu coupable de cet enfantillage. Je demande donc à cette personne de bien vouloir venir me voir cet après-midi après les cours… Quant à vous Monsieur Malefoy, je ne vous répèterai pas de quitter cette salle de classe. Et passez donc chez Madame Pomfresh qu'elle vous donne un dépuratif. Ce n'est pas très sain de boire de l'encre.
- Je n'ai pas bu de l'encre… grinça Malefoy. Et je ne veux pas de votre dépuratif…
- Monsieur Malefoy, vous perdez du temps et vous en faites perdre à vos camarades. Nous avons un devoir à faire aujourd'hui…
Tout le monde se hâta de sortir ses affaires. Harry rejoignit sa place à côté de Ron et Hermione. Malefoy leur jeta un regard assassin, ainsi qu'à ses camarades de Maison, toutes tendances confondues. Il quitta la pièce sur un haussement d'épaule. Il ne revint pas et Londubat émit le vœu que le jeune homme fût revenu sur sa décision et fût allé trouver Madame Pomfresh.
…
Harry tendit son devoir au professeur avec une grimace dubitative.
- Vous savez ce que je crois, Monsieur ? Malefoy se fiche complètement des examens… Le seul qui ait quelque valeur pour lui, il l'a déjà passé.
Londubat sourit sans rien dire, tout en prenant le devoir d'Hermione. Elle attendit Ron qui rangeait ses affaires et Harry qui ne se décidait pas à quitter le bureau.
- Que va-t-il arriver à la personne qui a jeté l'encre sur Malefoy, Monsieur ? demanda Ron.
- Pourquoi ? s'amusa le professeur. Vous voudriez partager la retenue, Monsieur Weasley ?
Ron pâlit, il bafouilla. Londubat se mit à rire. Hermione s'impatientait à la porte.
- On vous appelle, Monsieur Weasley… sourit Londubat.
Ron prit ses affaires sous son bras et se hâta de sortir.
- A-t-il vraiment cru que j'allais le mettre en retenue également ? demanda-t-il à Harry.
- C'est ce que le professeur Rogue aurait fait, Monsieur, soupira Harry. Ou plutôt non… C'est lui qu'il aurait rendu responsable de tout ce qui est arrivé. Qu'allez-vous faire à Hermione, Monsieur ?
- Hermione ? Pourquoi ferai-je quelque chose à Miss Granger ?
Harry fut déconcerté.
- Vous avez demandé à la personne qui avait jeté le sort sur l'encrier… et je croyais… C'était de l'ancienne magie, Monsieur, n'est-ce pas… dit-il à voix basse.
Londubat sourit sans rien ajouter de plus. Il tapotait le paquet de devoirs sur son bureau pour le rendre régulier.
Soudain, Fumseck apparut entre le jeune et le vieil homme. Londubat sourit.
- Ho ! Un message urgent, semble-t-il.
Il tendit la main vers la patte du phénix qui laissa tomber un parchemin dedans. Harry quitta la pièce à reculons, mais avant qu'il eût pu deviner quoi que ce fût de la lecture de Londubat la porte se referma sur lui.
Il se hâta dans le couloir. Si ce n'était Hermione, qui cela pouvait-il être ? Aucun de ses camarades n'était capable de faire une chose pareille. Et il voyait mal un Serpentard prendre la défense de Ron… Et c'était apparemment le sentiment de ce dernier lorsque Harry rejoignit le reste de la classe devant la porte du cours de Métamorphose.
- Puisque je te dis que ce n'était pas moi, Ron… insistait Hermione à voix basse. Je ne dis pas que l'idée ne m'a pas traversé l'esprit, mais…
- Mais si ce n'est pas toi, insista à son tour Ron avec un sourire entendu, et puisque ce n'est pas Harry non plus… Alors qui est-ce ?
- Je-ne-sais-pas ! marmonna Hermione.
Son regard s'alluma quand elle vit arriver Harry, alors que les autres cherchaient également lequel des élèves de la classe de Potions avait bien pu oser s'en prendre à Malefoy.
- Moi j'ai bien une idée, fit Neville d'un air rêveur… Je pense que c'est un Serpentard.
- Pff ! ricana Finnigan… Tu vois un Serpentard – et encore moins une Salamandre- s'en prendre à Malefoy parce qu'il aura insulté le Roi Weasley… ?
- Oh ! s'exclama Neville. Ce n'est pas parce qu'il a insulté Ron que… Aïe !
A ce moment, Hermione, qui passait devant lui pour se rapprocher de Harry, trébucha sur son pied et l'entraîna devant elle dans une chute qui se termina aux pieds de la robe vers émeraude de McGonagall.
- Miss Granger ! Monsieur Londubat ! dit-elle d'un air sévère. Relevez-vous, je vous prie. Vous viendrez me voir à la fin du cours.
- Neville n'est pour rien dans la chute, Madame, essaya de plaider Hermione.
- J'en jugerai plus tard, si vous le permettez, Miss Granger, répondit McGonagall sans se départir de son air fermé. Entrez et silence dans les rangs, voulez-vous. A partir de cette seconde, considérez-vous dans les conditions de l'examen !
…
Ils obéirent tous et Harry ne put échanger avec ses amis que des regards soucieux qui se transformèrent en des regards de panique quand ils virent la longueur du questionnaire que leur remettait McGonagall.
- Interrogation sur la théorie, qui comptera pour moitié dans la note de cet examen blanc, annonça le professeur. Je vous interrogerai sur la pratique à la rentrée. J'espère que certains sauront mettre à profit ces vacances pour améliorer leur moyenne.
…
Tous baissèrent la tête vers leur parchemin. Sauf Harry qui fixait toujours McGonagall. Il lui avait semblé qu'un infime tremblement avait fait chevroter la voix du professeur sur la fin de sa phrase. Il vit qu'Hermione fronçait le sourcil. Il eut du mal à avaler soudain. Et il en vint à douter que McGonagall fît rester Neville et Hermione en fin de cours uniquement pour leur faire un sermon sur leur tenue. Pourtant, si quelqu'un avait une mauvaise nouvelle à annoncer à Neville, son oncle était là… Quant à Hermione, ses parents étaient en sécurité sous le Fidélitas d'Arthur Weasley. Non… Non… ce devait être simplement un accès de mauvaise humeur de McGonagall, du aux mauvaises nouvelles de la matinée.
- Potter ?
Harry sursauta. Il se rendit compte qu'il fixait McGonagall d'une manière presque indécente.
- Potter ? Pensez-vous pouvoir trouver les réponses aux questions de ce devoir dans la contemplation de ma personne ?
Il y eut des petits rires étouffés. Hermione lui jeta un regard scandalisé.
- Heu… Non, Madame… répondit Harry.
Il se plongea dans son devoir, les joues brûlantes et très très vexé que Hermione eût pu penser qu'il tentait de tricher en lisant dans l'esprit du professeur.
…
…
Quand Harry sortit de la classe, il attendit Hermione qui elle-même attendait à l'intérieur que tout le monde eût rendu sa copie. Ron faisait les cent pas dans le couloir. L'inquiétude ne le quittait pas et le silence d'Harry l'agitait un peu plus.
Enfin Hermione sortit de la classe. Ron se précipita vers elle.
- Qu'est-ce qu'elle voulait ?
- Me dire que ce serait le professeur Vector qui dirigeraient les opérations d'évacuation de Serpentard lors de l'exercice d'aujourd'hui… fit-elle d'un air soucieux alors que les élèves commençaient à arriver devant la porte.
Ils s'écartèrent un peu, mais Hermione voulut attendre Neville. L'absence de Londubat réveilla les craintes d'Harry et Hermione ne répondait pas aux questions pressantes de Ron. Enfin la porte s'ouvrit et tous les trois s'avancèrent du même pas vers Neville. Il détourna le regard quand il les vit qui l'attendaient. Il était sombre.
- Est-ce que… ? commença Hermione la gorge douloureuse.
Ron s'était arrêté de marcher. Et Harry n'osait prononcer un son.
Neville secoua la tête. Il pinça son front entre ses yeux et ferma les paupières.
- C'est grand-mère… dit-il. En fait, c'est mes parents… mais ça va… Ils sont en sécurité maintenant. Mais grand-mère… Vous savez où il y a un autre hôpital que Ste Mangouste à Londres ?
Hermione, Ron et Harry échangèrent un regard.
- Oui, répondit Harry. C'est là-bas qu'on a emmené tes parents ?
Neville hocha la tête.
- Et Grand-mère aussi, ajouta-t-il, la voix tremblante. Ils vont bien la soigner là-bas ? demanda-t-il. Elle va avoir tous les soins qu'il faut comme à Ste Mangouste ? Il ne faut pas qu'elle meure…. Parce que sinon… sinon… qu'est-ce que je vais devenir tout seul ?
Il battit des paupières plusieurs fois et sa lèvre inférieure se mit à trembler.
- Tu n'es pas tout seul, Neville. Nous sommes là, tu le sais…
Hermione lui tendit les bras et il laissa tomber son front sur l'épaule de la jeune fille. Du fond du couloir, un appel ironique leur parvint.
- Alors c'était vrai ! se moqua Ellie en approchant le plus vite qu'elle le pouvait sans courir. Finnigan nous a dit que Granger et Londubat étaient en train de se faire passer un savon par McGonagall parce qu'elle les avait surpris en train de se rouler par terre dans le couloir sans la moindre retenue…
- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Ginny juste derrière elle.
- Neville pleure, constata Luna avec étonnement.
- Je le vois bien ! s'agaça Ginny. Je veux savoir pourquoi…
Elle porta soudain la main à sa bouche comme pour étouffer un cri. Elle ouvrit précipitamment son sac et en sortit l'exemplaire du Sorcier soigneusement roulé pour qu'il ne prît pas de place parmi ses affaires de classe. Elle le déroula avec hâte et poussa un autre petit cri.
- Pathologie des Sortilèges ! Je savais bien que ça me disait quelque chose ! C'est le service où sont internés tes parents !
Pour toute réponse, Neville se mit à sangloter de plus belle, les bras autour d'Hermione, sans se soucier de ce que pouvaient penser ceux qui croisaient leur chemin.
- C'est le guérisseur en chef de ce service qui a été enlevé hier soir par les mangemorts !
- Ils ont fait du mal à tes parents ? demanda Luna avec inquiétude.
Neville se redressa et essuya ses yeux d'un revers de main.
- Ils ont fait irruption dans les salles et ils ont commencé à lancer des sorts sur les malades et les infirmiers. Il parait qu'ils disaient des horreurs sur les faibles d'esprits qui étaient des inutiles et ce genre de choses… Il y a eut des morts je crois… je ne sais pas… McGonagall n'a pas voulu insister… Elle m'a juste dit que mon père avait été blessé par la chute du lustre et que ma mère n'avait rien mais qu'elle était très agitée et qu'on avait du la plonger dans un sommeil de sortilège pour les transporter tous les deux à… à… je sais plus…
- Mais ton père va bien maintenant ? demanda Luna. Ce n'est pas une blessure très grave, n'est-ce pas…
Neville secoua la tête.
- Non… Non… Il va bien maintenant… Mais c'est grand-mère…
Un sanglot revint dans la gorge de Neville.
- Elle a lu dans le journal que l'hôpital avait été attaqué une fois de plus et son cœur… a lâché.
- Ho ! Neville… laissa échapper Ellie avec un geste vers lui qu'elle retint.
- Heureusement, Tonks est arrivée pour l'avertir que papa et maman allaient bien et qu'ils avaient été transférés ailleurs. Elle a transplané avec elle aussitôt et on a pu lui donner des soins. Je crois qu'elle l'a emmenée au même endroit que papa et maman… McGonagall m'a dit qu'Oncle Algie venait de partir la rejoindre.
- Mais je ne comprends pas, fit Ron. Ton oncle devait quand même savoir que tes parents avaient été blessés hier soir… Il a bien du l'apprendre ce matin au moins !
Neville hocha la tête, l'œil frémissant de ressentiment.
- Il n'a rien voulu me dire avant que j'ai terminé les examens de la journée… dit-il sur un ton plein d'amertume.
- Il a eu raison ! défendit Hermione. Tes parents étaient sains et saufs et en lieu sûr ! Cela n'aurait servi à rien que tu rates ton examen à cause de quelque chose qui était passée et qui n'avait pas de conséquences encore, puisqu'il ignorait que ta grand-mère était hospitalisée également.
Neville fit la grimace. Il leva les yeux vers Harry.
- Tu es toujours raisonnable, Hermione, dit-il. Mais je suis sûr que Harry me comprend lui.
Tous les regards se posèrent sur lui et Harry se sentit très mal à l'aise. Bien sûr, il comprenait Neville. Et en même temps, il comprenait Algie Londubat. A la place de ce dernier, il eût fait la même chose, connaissant l'émotivité de Neville. Et à la place de Neville… Oui, il savait ce que Neville était en train de ressentir en ce moment.
…
Harry fit signe à Ron d'avancer.
- Vous allez être en retard, les filles ! dit-il en les poussant vers les escaliers.
- Ce n'est pas grave, on a Soins aux Créatures maintenant…
- Oui mais pas nous, se décida Hermione.
Elle se tourna vers Neville.
- Veux-tu aller te ressaisir un moment, Neville. Je dirais au professeur Flitwick…
- Non ! non ! Ça va… Il n'y a aucune raison de s'affoler, pas vrai…
Il sourit, embrassa la main de Luna qui partit avec ses deux camarades de Sixième Année. Les quatre Septième Année se rendirent au cours de Sortilèges et essayèrent de se faire aussi petits que leur professeur pour se rendre à leurs places respectives.
- Avec tout ça, grogna Ron, on n'a même pas pu contacter les jumeaux. J'espère qu'on ne nous a pas fait le même coup qu'à Neville et qu'on n'attend pas la fin de la journée pour nous annoncer une nouvelle catastrophe…
Harry se contenta de hocher la tête en s'efforçant de rester impassible. Il venait de songer à une chose qui emplissait son cœur d'allégresse, malgré un pincement de remords. Si Madame Londubat était à l'hôpital, Neville resterait à Poudlard pour les vacances.
…
…
Avant le repas, Hermione tenta de contacter les jumeaux. En vain. Elle recommença après manger. Sans résultat. Toute l'après-midi, elle fit crisser sa plume, à intervalles de plus en plus rapprochés, sur le parchemin de copie conforme… Aucune réponse ne venait soulager l'angoisse de Ron.
Ginny n'avait pas plus de chance avec Gerry. Et Harry regrettait de ne pouvoir emmener tout le monde se calmer les nerfs sur le terrain de Quidditch.
Hermione se rongeait les ongles, et Ellie faisait une tête de six pieds de long. La mésaventure de Drago Malefoy n'avait pas fait rire grand monde, mais celui-ci en gardait rancune à toute l'école, aux Gryffondor en particulier et à ceux qui côtoyaient Potter davantage encore. Il semblait que le goût amer de l'encre fût encore dans chacune des paroles qu'il adressait à chacun. Il sifflait sur ses Salamandres, crachait son venin sur les Serpentard, et empoisonnait l'air de tous les autres.
…
Il avait eu l'intention de se poster pas loin du bureau de Londubat pour interroger tous ceux qui se présenteraient devant sa porte, mais au repas de midi, cette vielle chouette de McGonagall avait fait une annonce au nom du Directeur de Serpentard. Madame Pomfresh reprenait pour l'après-midi son rôle de professeur de Potions et tous les rendez-vous du professeur Londubat étaient annulés jusqu'à nouvel ordre.
Cette nouvelle contrariété avait exacerbé le ressentiment de Malefoy. Il en assénait avec d'autant plus d'acidité ses sempiternelles rengaines sur la victoire prochaine et le mauvais quart d'heure qu'allaient bientôt passer les ennemis de l'Héritier de Serpentard.
Il se gargarisait des nouvelles du matin ainsi que de ce qui avait filtré dans l'école de l'attaque de Ste Mangouste. Il avait attaqué Neville, dont les yeux rouges trahissait l'anxiété alors que l'oncle Algie ne revenait pas malgré la fin de l'après-midi, sur le sort des inutiles et des faibles. Seuls les forts, les puissants et les habiles trouvaient grâce aux yeux du Seigneur des Ténèbres. Les autres, ceux qui ne savaient que pleurnicher, et se cacher derrière la robe d'un champion de pacotille, leur destinée était toute tracée… Et l'armée de Voldemort n'aurait aucun mal à semer la peur et l'effroi parmi eux. Malefoy reprenait à dessein les paroles de la prophétie de Lovegood. Cela le faisait rire. Que ce fût cette idiote de Loufoca, la petite amie de ce lourdaud de Londubat, l'un des partisans les plus fidèles de Potter –il n'oublierait jamais que ces imbéciles avaient contribué à l'arrestation de son père- qui lui tendît le bâton pour battre ses adversaires était d'une ironie délicieuse.
Il voyait ses propres partisans redresser la tête et oser lever les yeux vers lui, comme pour lui dire qu'ils étaient prêts et qu'ils n'attendaient que son signal.
…
L'exercice d'alerte qu'on leur fit faire était d'un pathétique risible. Il s'y plia d'assez bonne grâce cependant, remerciant la direction de l'informer aussi gracieusement de ses intentions en cas d'attaque. Il se replia avec ses camarades dans la Grande Salle, qui accueillait déjà les autres Maisons. Ceux qui se trouvaient déjà dans leur salle commune avaient pour consigne de ne pas bouger, sauf les Serpentard qui devaient tous se réunir dans le réfectoire tandis que les professeurs faisaient l'appel.
Et ils eurent droit à une nouvelle leçon de défense contre les forces du Mal, les plus jeunes au milieu, les plus avancés et les plus habiles sur les bords du cercle qu'ils formaient. C'en était navrant de ridicule. Les mangemorts ne feraient qu'une bouchée de tout le monde. Il eut un regret, toutefois : celui de ne pouvoir lui aussi pratiquer de répétition générale avant l'assaut…
…
…
Au repas du soir, l'ambiance était plus que morose. En fin d'après-midi, on était venu chercher Justin Finch-Fletchey dans la salle des Quatre Maisons et il n'avait pas reparu. Il avait juste averti Susan qu'il partait parce qu'il était arrivé quelque chose à ses parents, mais qu'elle devait dire à Harry qu'il ne laissait pas tomber. Susan n'arrêtait pas de pleurer et Harry ne pouvait s'empêcher de penser que ce quelque chose avait un rapport avec le fait qu'il soit le fiancé de Susan, la nièce d'Amélia Bones.
…
Lorsque Dumbledore apparut, un peu avant le dessert, accompagné de McGonagall et de Algie Londubat, il avait beau sourire aux élèves qui le regardaient passer des interrogations au fond des yeux, il ne réussit à rassurer personne. Il resta debout derrière la table des professeurs, sans prendre sa place. Il n'eut pas besoin de réclamer le silence.
Même les Salamandres attendaient avec attention qu'il parlât.
- Jeunes gens… Je n'ai pas de très bonnes nouvelles… Le Ministère vient de m'informer – tous retinrent leur souffle- qu'il n'était pas en mesure d'assurer la sécurité d'un retour en masse des élèves chez eux pour les vacances. Vos parents vont recevoir un courrier du Ministère et de l'école pour les avertir. Ceux qui le désirent, ou qui en ont la possibilité, pourront venir chercher leurs enfants à Poudlard. Nous faisons notre possible pour mettre en place d'ici samedi prochain, date où la plupart d'entre vous aurait du prendre le Poudlard Express, un moyen de ramener chez eux les Première et Deuxième Années en priorité. Nous enchaînerons ensuite avec les Troisième et Quatrième Années etc… Je ne vous cache pas que les attaques de mangemorts risquent de se multiplier singulièrement en ces périodes de fête. Et je ne peux vous garantir que Poudlard sera épargnée. Nous savons que Voldemort n'en restera pas à sa première tentative ratée – les Salamandres punies baissèrent la tête et se figèrent comme si Dumbledore avait lancé un sort d'entrave-. Nous ignorons quand aura lieu cette attaque, si elle a lieu. Nous ne pourrons peut-être pas renvoyer chacun passer les vacances dans sa famille dans des délais raisonnables. Nous espérons avoir demain la liste des élèves à rapatrier dans leur foyer et à ce propos, je recommande vivement aux élèves majeurs qui souhaitent rester de se rapprocher de leur directeur de Maison dès ce soir afin de l'établir au plus vite et au plus précis. Je vous remercie tous de votre attention. Ah ! J'oubliais… Le couvre feu est avancé d'une heure, à partir de ce soir. Pardon Minerva ? Le bal de vendredi… ? Non non… je ne vois pas l'utilité de l'annuler. Nous mettrons simplement la musique un peu moins fort et fermerons les portes un peu plus tôt, mais je ne voudrais pas priver ces jeunes gens d'un peu d'amusement. Ils sont privés déjà de tant d'insouciance.
Il sourit largement à toute la salle avant de quitter la table. Il traversa la salle dans le même silence impressionnant. Puis quand il eut refermé la porte sur lui, les murmures s'élevèrent.
- Portoloin ! dit Seamus.
- Cheminée ! fit Dean.
- La ferme ! trancha Ginny. Ron, il faut qu'on mette quelque chose au point tous les deux !
- Quoi ? demanda Ron.
- Tu es majeur, si tu veux rester personne ne pourra t'obliger à partir. Et moi je veux rester… Il faut qu'on trouve un moyen de rester ensemble…
- Et le mariage de Percy ? dit Harry incertain.
- Je ne suis pas d'accord pour que tu restes, Ginny… marmonna Ron.
- Ça, je m'en fiche ! déclara la jeune fille. Tu n'as pas ton mot à dire. Quant à Percy, il peut se passer de nous !
- Ron a peut-être envie d'être le témoin de son frère à son mariage, intervint Hermione.
- J'en ai pas grand-chose à faire du mariage de Percy… grogna Ron.
- Tu veux dire que tu préfères rester ici en attendant que des fous furieux viennent nous lancer des sortilèges mortels au lieu de te retrouver en famille pour célébrer un évènement joyeux… ? demanda Seamus éberlué.
- Tu étais pourtant très heureux de revoir Charlie et très honoré d'être le témoin de Percy… hasarda Harry.
- Oui, mais il y a des choses plus importantes…
- Je ne te le fais pas dire ! conclut Ginny. Alors, tu m'aideras à trouver le moyen de rester aussi…
- On en reparlera veux-tu… éluda Ron avec lassitude.
Il repoussa son assiette d'un geste tout aussi lourd de fatigue.
- Si on n'a des nouvelles de personne ce soir… demain matin je force la porte du bureau de Dumbledore… ajouta-t-il d'un ton à la fois féroce et désespéré.
Hermione se pencha vers lui :
- Ecoute, Ron… Demain, c'est mercredi. Si je n'arrive pas à contacter les jumeaux comme d'habitude, je monterai chez Dumbledore avec toi… Tu es d'accord ?
Ron leva vers elle un regard éperdu d reconnaissance. Il renonça cependant à l'embrasser pour lui témoigner davantage de gratitude car le professeur Londubat s'approchait de la table.
…
Neville pâlit un peu. Il se retint à la table dans un geste incontrôlé. Son oncle posa sa main sur son épaule.
- Tout va bien Neville, dit-il d'une voix calme. Plus de peur que de mal.
- Grand-Mère ? demanda Neville d'une voix un peu trop aigue.
- Elle est allée mieux dès qu'elle a vu Frank et Alice… Ne t'inquiète plus, mon garçon.
- Mais comment mon père a-t-il été blessé ? continua Neville avec plus d'assurance. Et pourquoi avez-vous tardé à venir me rassurer ?
- Neville… soupira Londubat sa main toujours sur l'épaule de son petit-neveu. Je crois que nous devons avoir une conversation, mais ce n'est ni le lieu ni le moment. Viens me voir tout à l'heure, mais n'oublie pas l'heure du couvre-feu.
Neville se tut, un peu renfrogné. Son oncle serra une dernière fois sa main sur l'épaule du jeune homme et quitta la table des Gryffondor. Aussitôt après, Ellie fit son apparition avec Luna.
- Alors ? Tout va bien ? demanda Ellie.
Neville haussa les épaules et quitta la compagnie avec Luna.
- Tout va bien ? redemanda Ellie avec anxiété.
Harry lui fit une grimace. Elle lui tendit la main.
- Tu as entendu ? On nous vole une heure, ne perdons pas de temps…
…
…
Dans la salle commune du rez-de-chaussée, on ne parlait que très peu. Tous avaient compris que les nouvelles du matin n'étaient que la partie émergée de l'iceberg qui se rapprochait inexorablement du lourd vaisseau qu'était Poudlard. Personne n'avait envie de se remémorer les histoires qu'avait raconté Krum la veille, mais chacun avait à l'esprit le son de sa voix, chargée d'émotions, âpres et douloureuses. Ils ne voulaient pas non plus songer à cette rengaine qu'était devenue la prophétie de Luna.
…
Dans le coin le plus reculé de la pièce, assis parterre devant l'âtre où ronflait un feu nourri de plusieurs énormes bûches, ni Harry ni Ellie ni Hermione ni Ron ne parlaient. Ginny tentait désespérément de joindre Dennis, sous l'œil distrait de Luna. Hermione avait renoncé à voir apparaître sur le parchemin de copie conforme les phrases codées. Ron ne la pressait même plus d'essayer encore. Il était profondément abattu, les épaules avachies et la tête basse. Il refusa la partie d'échecs que lui proposa Ellen, désolée de le voir si accablé. Elle tenait les bras d'Harry contre elle, davantage pour empêcher qu'il ne la serrât trop fort que pour l'empêcher de la lâcher. Il fixait les flammes d'un air absent et le froid était en lui malgré la chaleur qui venait de la cheminée.
…
L'heure du couvre-feu fut bientôt là. Personne ne se fit prier pour regagner ses quartiers. Harry raccompagna Ellen jusqu'au bord des cachots. Ils marchèrent lentement derrière les Serpentard qui regagnaient leur salle commune en traînant les pieds. Devant le bureau de Londubat, ils s'arrêtèrent. Harry remit une mèche derrière l'oreille d'Ellie, sans rien dire. Elle le serra contre elle, sans un mot.
Elle s'éloignait comme Neville sortait de chez son oncle. Il regarda Ellen disparaître dans l'ombre et se tourna vers Harry. Son expression était toujours aussi attristée que durant toute la journée et l'entretien avec Algie ne paraissait pas avoir apaisé ses craintes.
- Ça va ? demanda Harry à tout hasard.
- La réserve du bureau de mon oncle n'est pas confortable, répondit Neville.
Harry fronça les sourcils.
- Heu… ?
- J'y ai passé la majeure partie de mon temps, continua Neville en prenant le chemin des escaliers. Ça a été un vrai défilé. D'abord Crabbe, puis Nott, Bobbins, Archer… etc… Je n'en sais pas plus sur mes parents, mais je peux te réciter dans le détail la liste des Serpentard qui restent et ceux qui partent.
Neville agita la main devant lui comme pour chasser des pensées importunes. Il baissa le ton.
- Tu sais qui a envoyé l'encre à Malefoy ? chuchota-t-il.
Harry secoua la tête.
- C'est Larry… souffla Neville.
- Tu plaisantes ! fit Harry sur le même ton.
- Je m'en doutais, ajouta Neville. Et je crois que Hermione s'en doutait aussi. Sur le moment, je n'ai pas compris que c'était lui. Mais c'est quand Seamus a demandé pourquoi un Serpentard voudrait venger Ron que j'ai réalisé que ce n'était pas la raison véritable. C'est quand il a commencé à parler de la prophétie, quand il a commencé à dire que nous avions raison d'avoir peur et que nous devrions tous trembler devant la puissance du Maître… Enfin, c'était sans doute ce qui allait suivre, comme d'habitude… C'est à ce moment qu'il a été interrompu. Je suppose que… le capitaine de la Garde des Bannis n'avait pas envie de l'entendre prétendre qu'il n'y avait pas d'autres chemins que celui qui mène aux Ténèbres, surtout après les terribles nouvelles de ce matin…Tu as vu la tête que faisaient les Salamandres ? Ils avaient l'air quelque peu incertains et désorientés…
- Et ton oncle l'a puni ? s'inquiéta Harry.
Si Nott écopait d'une retenue, songeait Harry avec inquiétude, Malefoy ne tarderait pas à en venir aux mêmes conclusions que Neville.
- Il lui a juste demandé de ne pas recommencer dans son cours… ni ailleurs. Car Malefoy était assez vindicatif sans lui donner matière à ruminer.
- C'est tout ? grimaça Harry.
- C'est tout ce qu'il a dit… Mais je le voyais qui rangeait dans leur boite, devant Nott, les baguettes confisquées, et la boite dans le tiroir du bureau, en précisant que ce même tiroir avait été forcé quinze jours plus tôt et qu'il était obligé de prendre des précautions. Il fermait avec une clé et avec une formule. Il a bien montré la clé à Larry, sans en avoir l'air, et il est allé la pendre dans l'armoire avec les autres. Ensuite il a murmuré la formule et il a raconté que pour ouvrir le tiroir il devrait opérer en sens inverse sous peine de voir ses efforts totalement vains. C'est pourquoi il procédait toujours de la même manière, parce que son grand âge jouait des tours à sa mémoire.
Harry se mit à rire.
- En somme, il lui a montré comment accéder aux baguettes sans forcer son tiroir…
- Il gagnera du temps… admit Neville dans un soupir.
Ils montèrent les marches du deuxième palier en silence.
- Je suppose que Nott reste à Poudlard, dit enfin Harry.
- Oui, et Andrew et Fergus aussi.
- Et Malefoy ?
- Sais pas… Il n'est pas venu.
Harry toussa dans son poing comme ils pénétraient dans le couloir secret qui menait devant le portrait de la grosse dame.
- Et toi ? fit-il d'un air qui se voulait indifférent… Ton oncle t'a averti de ce que tu ferais aux vacances ?
Neville lui lança un regard amusé.
- Je reste, dit-il.
- Ha oui ! dit Harry avec une fausse désinvolture. Puisque ta grand-mère est à l'hôpital…
L'amusement de Neville grandit un peu plus.
- Je suis majeur, Harry, ai-je besoin de te le rappeler ?
Harry rougit légèrement. Il ne sut que répondre. Toutefois, Neville avait repris un air plus sérieux.
- De toutes façons, je serais resté quand même… dit-il en laissant passer Harry par le trou du portrait d'Imogen.
Et si sa réponse fit se serrer le cœur de son ami, le sourire de celui-ci fut comme un rayon de soleil dans la triste journée qui s'achevait pour Neville.
…
…
Ellie McGregor se hâta de rejoindre ses condisciples. Elle hésita à prendre le raccourci, puis jugea qu'elle ne risquait rien ; tout le monde devait déjà être rentré. Elle se glissa derrière une tenture et n'eut que le temps de se plaquer contre le mur, s'estimant chanceuse de n'avoir pas encore allumé sa baguette.
- Qu'est-ce que tu es allé faire dans le bureau de Londubat ? chuchotait la voix de Malefoy qui avait troqué son accent traînant contre un ton menaçant.
- La même chose que d'autres, Drago… répondait celle de Nott, tranquille et nettement plus audible. Il voulait savoir si je restais pour les vacances…
- Tu fais du zèle ? se moqua Malefoy, avec hauteur.
- J'ai reçu une convocation. J'avais cru comprendre que tu ne désirais pas que je me fasse remarquer...
Il y eut un silence chargé d'attente. Ellie retenait son souffle. Son cœur battait si fort qu'il devait s'entendre jusqu'en haut de la tour d'astronomie. Puis la voix de Nott s'éleva encore, légèrement plus froide, à peine plus ironique.
- Je n'ose penser, Drago, que tu me soupçonnes d'être à l'origine de ta mésaventure de ce matin… Serais-je le seul sur qui se portent tes soupçons ? Crois-tu vraiment que ce soit un Serpentard qui ait voulu t'empêcher d'humilier cet imbécile de Weasley ?
- Si ce n'est Potter... cracha Malefoy qui se contenait manifestement. Ce ne peut être que la sang-de-bourbe… Oui… ce ne peut être qu'elle.
Il se mit à rire, d'un rire méprisant et dérangeant.
- C'est vrai… après tout… Potter n'est qu'un médiocre jeteur de sorts, n'est-ce pas. Tout ce qu'il sait faire c'est épater la galerie avec son ridicule Patronus.
- C'est vrai ! approuva Nott avec une pointe de sarcasme. Tout le monde sait que Granger est la meilleure élève de cette école et que sans elle, Potter et son pote n'auraient jamais dépassé les examens de Première Année.
Malefoy se remit à rire, avec méchanceté. Ellie entendit leurs pas s'éloigner. Elle ne bougea pas pour autant.
- Ne t'en fais pas… Elle va regretter son arrogance, cette…
Ellie n'entendit pas la fin de la phrase. Elle devina que les deux garçons avaient quitté l'étroit couloir du raccourci.
Elle se décida à suivre leurs pas, avec circonspection. Elle se faufila derrière la tapisserie et jeta un coup d'œil mi figue mi raisin au portrait hautain qui surveillait depuis le mur d'en face l'entrée de la salle commune de Serpentard. Elle entra, une angoisse sourde dans tout son être. Elle serra sa baguette dans sa main, prête à toute éventualité.
Crabbe était assis dans un coin de la salle, tout seul, la tête dans ses bras. A la table voisine, Goyle n'osait s'approcher. Il chuchotait avec quelques uns des Salamandres privés de baguettes, entre deux coups d'œil sur leur camarade, ou bien sur Drago Malefoy qui venait d'entrer en compagnie de Nott.
Zabini, à l'opposé, surveillait avec attention les deux jeunes gens ; avec avidité, corrigea Ellen. Son regard ne cessait d'aller et venir de l'un à l'autre, souriant au moindre signe d'éventuel désaccord.
…
Dans le silence pesant, elle entendit la voix de Malefoy, nettement plus satisfait que quelques instants plus tôt, qui ralliait ses troupes. Il écrasait d'un regard méprisant les Serpentard qui avaient refusé de le suivre, leur promettant les pires moments de leur vie. Il souriait à ses Salamandres, leur jurant qu'ils n'allaient pas tarder à retrouver leur place et leurs droits. Il pérorait tout à son aise car aucun de ses opposants n'avait le cœur à lui répondre. Ils se tournaient tous vers Ellie, mais leur porte-parole habituelle préféra se taire. Elle s'avança à grands pas vers la table où Bobbins et Archer avaient ouvert leurs livres de cours pour réviser leurs examens du lendemain.
- Qu'est-ce qui se passe avec Crabbe ? demanda Ellie au moment où elle entendit Nott poser la même question à Goyle un peu plus loin.
Betsie Singleton s'approcha à pas feutrés et, tout bas, comme au chevet d'un malade, elle soupira :
- Pauvre Vincent… ! Londubat l'a fait appeler, après souper, pour lui annoncer qu'il était inutile de chercher à joindre Bulstrode…
Le cœur d'Ellie se serra à nouveau.
- Elle était à l'hôpital ? demanda-t-elle précipitamment.
Betsie hocha la tête d'un air désolé.
- Elle a été terriblement blessée et elle est morte aujourd'hui…
Elle poussa un long soupir, tout en lançant un long regard navré vers Crabbe qui tournait le dos à tout le monde, la tête dans ses mains.
- Dire qu'elle devait sortir demain… Il espérait qu'elle pourrait revenir à l'école après les vacances… Le pauvre… répéta-t-elle. Il est si abattu.
- C'est parce qu'il n'a pas compris ce qui était arrivé… railla Bobbins.
- Ho si ! Il l'a compris ! assura Betsie en enlevant ses lunettes épaisses pour essuyer son œil humide. Mais il s'est montré très courageux. Il n'a pas pleuré.
Archer se mordit les lèvres, tout en lançant un regard éloquent à Ellie.
La jeune préfète détourna les yeux vers Crabbe. Elle vit Nott à côté de lui qui lui parlait à voix basse et cette brute fruste de Vincent Crabbe qui hochait la tête en l'écoutant. Crabbe se leva lourdement et, d'un pas chancelant, se dirigea vers les escaliers.
Malefoy s'avança vers Nott.
- Que lui as-tu dit ?
- Qu'il ferait mieux d'aller se coucher.
Malefoy retint un geste et un claquement de lange agacé.
- Que lui as-tu dit ? répéta-t-il avec une pointe d'impatience.
Nott ne répondit pas immédiatement. Zabini attendait, la plume levée, une lueur friande au fond des yeux. Théodore releva la tête, imperceptiblement.
- Je lui ai seulement rappelé que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort… Et que bientôt, il ne souffrirait plus. Il ne songerait qu'à faire payer à ceux qui sont responsables de tout ceci le juste prix de leurs actes… Quand l'heure des combats sonnera, il sera de ceux qui ouvriront le chemin et il pourra laisser éclater sa colère. Il goûtera alors à la douceur de la vengeance.
Zabini eut l'air déçu, puis il reprit espoir. Malefoy tordait sa bouche en une moue sceptique. Puis il éclata de rire.
- Tu aurais fait un bon orateur, Théo… Et tu aurais fait un malheur en politique… Mais je crois que tu gâches tes talents avec Vincent… Je ne pense pas qu'il soit à même de comprendre les effets de rhétoriques. Mais ce n'est pas grave. Tu as raison de nous débarrasser de sa présence triste. Ce soir, l'heure n'est pas à la désolation, bien au contraire. Réjouissons-nous… l'heure approche où les vrais sorciers feront la preuve de leur puissance.
Malefoy tourna vers la table de Bobbins et Archer un sourire triomphant.
…
…
Les deux Septième Année levèrent vers Ellie un regard interrogateur. Elle haussa une épaule.
- Laissons-les à leurs morbides célébrations, dit-elle à haute voix. A quoi pouvons-nous attendre de la part de ceux qui se réjouissent de la mort de leurs semblables ? On nous a promis des heures sombres, elles sont déjà là.
Elle se tourna à son tour vers Malefoy et ses Salamandres et regarda Drago au fond des yeux.
- Nous disparaîtrons peut-être tous. Tout ce qui a été construit sera peut-être abattu. Et le Seigneur des Ténèbres élèvera peut-être son trône de pourriture et de décombres sur des ruines branlantes. Et lorsqu'il n'y aura plus rien à combattre ; lorsqu'il n'y aura plus personne à torturer ; Lorsqu'il n'y aura plus de pouvoir à conquérir… il dressera ses chiens les uns contre les autres pour leur donner leur mesure de sang et de rage… Il les regardera s'entrégorger pour gagner le droit de se coucher à ses pieds.
Le silence se fit encore plus profond. Archer se leva lentement, la baguette à la main et se plaça à la droite de McGregor. Bobbins fit de même et se tint derrière l'épaule gauche de la jeune fille. Il repoussa doucement du bras Betsie Singleton pour la mettre à l'abri derrière lui. Un peu plus loin, Reggie Grayson avait fait un pas devant sa sœur, prêt à toute éventualité.
…
Le regard plissé de Malefoy était fixé sur celui de McGregor qui ne cillait pas. Il eut un petit rire dédaigneux.
- Je vois que tu acceptes enfin l'idée de ta défaite, McGregor.
- Ma défaite ? Ce ne serait pas ma défaite, Malefoy. Ce serait celle du monde des sorciers et des moldus confondus. Ce serait celle de l'humanité. Et tu n'as pas plus de cervelle qu'un Troll si tu ne l'as pas compris. Ton maître immortel se nourrit de la mort des autres… et la tienne lui ferait autant d'effet que la mienne !
Malefoy avança d'un pas. La baguette pointée. Les Serpentard se mirent en garde.
- Ça, McGregor, ce n'est pas certain… J'en sais quelques unes, de morts, qui lui procureraient la plus grande des satisfactions… à commencer par celle de Potter, ainsi que celles de chacun des membres de ce stupide Ordre du Phénix et de leur sénile de chef… Et celui qui lui procurera la tête d'au moins l'un d'entre eux… celui-là aura pour lui la reconnaissance éternelle du Maître, la gloire et les honneurs…
Ellie secoua la tête.
- Ce que tu peux être bête, Malefoy…
…
Drago Malefoy ouvrit la bouche.
- Qu'est-ce qui se passe ?
La voix sévère de Londubat la lui referma. Le directeur de la Maison de Serpentard se tenait sur le seuil, son visage rond figé dans un air de mécontentement manifeste. Les baguettes disparurent dans les poches avec plus ou moins de rapidité.
- Monsieur Malefoy ? reprit Londubat. Voulez-vous me dire ce qui se passe ici ?
- Rien, Monsieur ! lâcha Malefoy avec raideur.
- Je suis heureux de vous l'entendre dire, Monsieur Malefoy. Je vous rappelle que vous êtes Préfet de Septième Année et que vous devez veiller à ce que rien ne vienne troubler la tranquillité de votre Maison. Miss McGregor, Monsieur Grayson, ceci est aussi valable pour vous.
Grayson baissa la tête. Ellie fixait toujours le visage haineux de Malefoy.
- Miss McGregor… insista Londubat.
Elle fit un effort pour tourner la tête vers le professeur.
- Monsieur ?
- Voulez-vous me dire ce qui se passe réellement ?
- Pas grand-chose, Monsieur…
- C'est un peu plus que rien… fit remarquer Londubat, ironique. Nous arriverons peut-être à entrevoir un bout de vérité… Bobbins ? Archer ?
Bobbins secoua la tête. Archer jeta un œil sur Malefoy, puis sur Londubat. Il eut un sourire du coin des lèvres.
- Malefoy nous prévenait que lui et ses camarades avaient l'intention de fêter quelque chose, Monsieur…
A nouveau le silence se fit tendu.
- Vraiment ? fit Londubat, sévère.
- Oui, Monsieur. Il semblerait que Malefoy ait à fêter une victoire sur Potter…
Londubat fronça les sourcils. Malefoy releva la tête vers Archer, furieux.
- Aux dernières nouvelles, Malefoy en est à deux à zéro, Monsieur… continua Archer.
- Pardon ? dit Londubat.
- Oui, Monsieur : deux petites amies refroidies à zéro…
Même Ellie leva un regard abasourdi vers Andy Archer. Malefoy fit un bond en avant et tendit sa baguette vers son camarade. Le bout de bois s'envola aussitôt vers la main de Londubat.
- Monsieur Malefoy… dit-il froidement. Vous viendrez rechercher votre baguette demain matin dans mon bureau à la première heure. Monsieur Archer… vous aurez l'occasion de me montrer toute l'étendue de votre humour si particulier dans un essai sur le respect qu'on doit à ceux qui ne sont plus. Demain soir, après les cours, dans la salle de potions. Apportez un rouleau de parchemin et une plume. Pour l'encre, nous aurons ce qu'il faut.
Cette fois ce fut Bobbins qui laissa échapper un borborygme incongru qu'il camoufla en une toux intempestive afin de ne pas s'attirer les foudres de son directeur de Maison. Londubat s'apprêta à quitter la salle commune de Serpentard.
- Rejoignez vos dortoirs, jeunes gens. Allez ! Dépêchez-vous… je vous rappelle que nombre d'entre vous ont encore des examens blancs demain matin. Je tiens à vous signaler également que le Baron Sanglant hantera exclusivement les quartiers de Serpentard ce soir. Je lui ai demandé de renoncer aux hurlements macabres pour cette nuit mais si vous entendez des lamentations sinistres, vous saurez que c'est lui. Si jamais il suspecte une autre tentative d'empoignade, vous serez tous consignés jusqu'aux vacances, et même pendant pour ceux qui restent !
Il fit un geste et tous se dirigèrent d'un pas morne vers son dortoir. Chaque camp accusant l'autre d'être responsable de cette sanction. Le dernier élève disparut au bas de l'escalier qui menait aux chambres. L'obscurité se fit dans la salle commune.
…
Nott suivit Goyle et Malefoy jusqu'à leur chambrée. Malefoy se laissa tomber sur son lit, avec rage. Les rideaux du lit de Crabbe étaient tirés ; Goyle s'approcha et appela son camarade pour demander de ses nouvelles. Ils chuchotèrent un moment. Puis Crabbe sortit la tête de derrière ses baldaquins.
- Ils t'ont pris ta baguette à toi aussi ? demanda-t-il.
Malefoy ne répondit pas. Il tourna le dos à ses camarades et seul Nott l'entendit jurer qu'ils paieraient tous au centuple chaque minute passée sans sa baguette. Discrètement, il lança un sortilège d'entrave autour du lit de Malefoy au cas où il aurait l'idée d'aller chercher une baguette dans sa cachette durant la nuit.
…
Son pouls s'emballa. Tout s'accélérait. Il fallait faire attention. Surveiller Zabini. - Il recommençait à montrer les dents. Remonter Crabbe et Goyle. - Cette histoire de Bulstrode tombait à pic. Et se garder de Malefoy –plus que jamais.
Jamais Ronald Weasley n'avait attendu le cours d'Histoire de la Magie avec autant d'impatience. Et lorsque le professeur Binns annonça de sa voix monocorde qu'ils avaient vingt minutes pour lui résumer les dates et les faits importants de la lutte conte le mage Grindelwald, il avait fini en dix, arraché le devoir d'Hermione des mains de la jeune fille et ordonné de sortir sa copie conforme tandis qu'il portait les parchemins sur le bureau de Binns qui somnolait sur sa chaise.
Hermione attendit que Ron fût revenu pour pointer sa baguette sur son badge. Ron serrait ses doigts sur le poignet d'Hermione et Harry fixait la page blanche comme s'il pouvait faire apparaître les mots par sa seule volonté.
Enfin, tandis que Binns reprenait son cours là où il l'avait laissé la semaine précédente, Ron poussa un soupir de soulagement qui fit se retourner Neville.
- Bonjour Poudlard, ici la brigade… Higgs au rapport…
Ron laissa échapper une plainte. Neville se tourna à nouveau, les sourcils froncés.
- Bonjour, Terry… Ici Hermione. Nous sommes très inquiets. Comment vont les jumeaux ?
- Fred est à la boutique. George est à Ste Mangouste. Je suis de permanence aux transmissions…
Ron s'empara de la plume d'Hermione et gribouilla :
- Pourquoi George est-il à l'hôpital ?
Hermione récupéra sa plume et demanda à Ron de se calmer un peu tandis que Higgs répondait.
- Il est allé voir son amie Dorothy… Vous savez que le chemin de traverse a été attaqué hier… ?
- Avant-hier, corrigea Hermione avec hâte.
- Aussi…
Il y eut un moment de panique silencieuse. La main d'Hermione tremblait lorsqu'elle écrivit.
- Nous l'ignorions. Nous ne savons que l'attaque de lundi soir…
- Demande-lui pourquoi c'est lui qui est au rapport… demanda Ron soupçonneux.
- Parce que Fred est à la boutique et George est allé voir Dorothy à l'hôpital ! répliqua Hermione un peu nerveuse.
Elle écrivit cependant :
- Tu ne devrais pas être à Ste Mangouste ? ou à Oak Mansion ? avec les attaques d'avant-hier et d'hier, il doit y avoir du travail non ?
Higgs ne répondit pas immédiatement.
- Je suis en repos pour l'Ordre. Et je ne travaille plus à Ste Mangouste…
Hermione joua un instant avec sa plume.
- Tu as démissionné ? demanda-t-elle.
- Disons que je me suis mis en disponibilité… en fait, oui… J'ai été obligé de démissionner.
- Pourquoi ?
Quelques secondes encore passèrent avant de revoir apparaître l'écriture penchée de Higgs sur la copie conforme.
- J'avais été approché, il y a quelques mois de cela, et en même temps que d'autres anciens de Serpentard, par des agents du Ministère qui travaillaient pour Vous-Savez-Qui… Ils ont été arrêtés quelques temps plus tard et j'espérais ne plus entendre parler d'eux… Mais voici trois ou quatre semaines, j'ai à nouveau été contacté, en même temps que d'autres guérisseurs, et comme j'ai refusé de rejoindre l'armée de Vous-Savez-Qui, j'ai du me cacher. Je travaille toujours pour l'Ordre et quand je suis de repos, je fais les permanences de la Brigade. Nous sommes en état d'alerte permanente depuis lundi soir. Plus personne ne sort de chez lui. Il n'y a pas un seul client sur le Chemin. L'Allée des Embrumes a fait l'objet d'une descente en règle des Aurors du Ministère. Presque toutes les boutiques ont été fermées.
…
Hermione n'avait pas besoin de poser de questions. Les mots apparaissaient, rapides, presque fébriles, sur le parchemin. Comme si le jeune homme au bout de la plume à plusieurs milliers de lieues de l'Ecosse, laissait s'échapper un trop plein de détresse.
- La Brigade est sur les dents. Nous avons été pris de court. On a appris l'attaque au ministère, lundi, alors que nous intervenions dans la rue même de la boutique. Nous n'avons même pas pu nous rendre à Ste Mangouste avant la fin de l'assaut. Nous n'avons pu qu'empêcher le feu de se propager dans tout le Chemin de Traverse.
- Le feu ?
- Oui… Ils ont essayé de mettre le feu à la boutique d'Ollivander… Ils avaient déjà essayé de la cambrioler mais ils n'avaient pas pu y entrer. Ils avaient écrit des slogans sur les murs et la vitrine sans pouvoir entrer dans le magasin. Et comme ils n'arrivaient pas à faire prendre les flammes devant la porte, ils ont mis le feu aux deux boutiques attenantes. C'était le soir, tout le monde était chez lui… Ça a failli être une véritable catastrophe. Heureusement, George raccompagnait Dorothy chez ses patrons qui l'hébergent depuis qu'il est si dangereux de se déplacer en ville. Ils ont pu donner l'alerte et commencer à éteindre le feu. Mais il avait déjà atteint les étages habités. Ollivander était là aussi. Il regardait brûler sa boutique et la rue entière sans rien dire, ni rien faire. Vous savez, après la première tentative d'effraction de sa boutique, Fred lui avait demandé s'il n'avait pas peur de se retrouver seul chez lui au cas où les mangemorts reviendraient. Il lui a répondu qu'il avait vendu leur baguette à la plupart de ceux qui suivaient le Seigneur des Ténèbres et qu'il savait se protéger des sorts qu'elles pouvaient jeter. George lui avait alors fait remarquer qu'il devrait choisir ses clients avec plus d'attention. Et le vieil Ollivander lui a répliqué qu'il fabriquait des baguettes, qu'il les vendait à qui en avait besoin, et que personne n'avait à lui dire ce qu'il avait à faire ou ne pas faire. C'était ce qu'il avait répondu à ceux qui l'accusaient de laisser des sang-de-bourbe et autres sang-mêlés se servir d'un aussi noble instrument. Chez lui, chacun trouvait la baguette qu'il méritait, quel qu'il soit… Et là, alors que nous étions tous en train d'essayer de sauver ce qui pouvait l'être encore, il regardait sa boutique partir en fumée… et ils nous sont tombés dessus. Dans la nuit, on ne les a pas vu arriver. Ils devaient être tapis dans l'ombre à attendre que le vieux sorte. On s'est aperçu qu'ils étaient là, et qu'ils essayaient d'emmener Ollivander parce que ce dernier a dit à haute voix : Lâchez-moi Meredith Linwood. Si vous vouliez une autre baguette, il fallait venir la demander ! C'est à ce moment que tout à dégénéré… Les sortilèges ont fusé de partout. On a vu Ollivander disparaître avec deux mangemorts. Les autres continuaient à nous viser. On ne savait plus s'il fallait empêcher le quartier de brûler ou rendre sortilèges pour sortilèges. Tout le monde était affolé. Et quand la brigade que Fred avait appelée à la rescousse est arrivée, les mangemorts avaient disparus, la moitié de la rue avait brûlé et on comptait les morts et les blessés. George a été légèrement brûlé, Dorothy a été touchée par un sortilège. Fred est en train de renforcer les défenses de sa boutique parce que hier la vitrine en a pris un coup aussi. Il n'a pas eu le temps de le faire avant…
Je vous l'ai dit, nous sommes en état d'alerte. Aussi bien les Aurors du Ministère, que les membres de l'Ordre, que la Brigade… On ne sait pas où ils vont frapper. Ni quand. Et ils frappent un peu partout. Et n'importe quand. Même en plein jour. Hier…
…
Higgs s'interrompit. Quelques minutes passèrent. Harry, Ron et Hermione avaient les yeux fixés sur le parchemin.
- Désolé… une communication urgente mais tardive… Je viens d'apprendre que d'autres ateliers de baguettes ont flambé dans la nuit. Et une fabrique de balais également. Celle qui fournit le Ministère en balais ultra rapides – ceux qui sont réservés aux Aurors de la Brigade d'Elite… Ce sont les employés qui ont trouvé la marque noire flottant au dessus des ateliers. Le veilleur de nuit est mort. Où en étais-je ?
- A hier… s'empressa d'écrire Hermione.
- Ha oui… Vous avez eu des nouvelles de votre frère Bill ?
…
Ron fit un bond sur sa chaise. Harry sentit son cœur se serrer.
- Qu'est-ce qui est arrivé à Bill ? chuchota Ron à la feuille blanche comme si elle pouvait l'entendre, et surtout lui répondre.
Hermione répéta la question de la manière adéquate.
- Hier à midi, il y a eu une nouvelle attaque. C'était Gringott's qui était visée cette fois. Quand les sorciers qui travaillent dans la banque sont sortis à la pause de midi, ils ont eu la surprise de voir surgir une escouade de mangemorts qui les a pris pour cible. Il y a eu des morts encore… mais Bill a réussi à ramener les survivants à l'intérieur de la banque et les gobelins ont empêché les mangemorts d'entrer. Le problème c'est que plus personne ne pouvait en sortir. Je crois que Bill a réussi à prévenir son père et les Aurors ont débarqué. Mais d'autres mangemorts ont transplané. On allait faire venir la Brigade, mais à ce moment une de nos sentinelles nous a appris que des Détraqueurs se déplaçaient vers le sud du pays et que l'Ordre avait envoyé là-bas plusieurs de ses membres. Moi, je devais prendre mon service à Oak Mansion et ce n'est qu'en fin d'après-midi que j'ai vu arriver Bill Weasley et quelques uns de ceux qui travaillent à Gringott's accompagnés d'une cohorte de Gobelins très mal en point. Heureusement que Charlie Weasley était là pour son examen hebdomadaire. Il est plutôt doué en soins aux créatures magiques, le bougre.
- Et Bill ? grinça Ron oscillant entre la panique et l'envie de tenir Higgs à bout de bras pour lui arracher les informations de la tête.
- Bill m'a raconté qu'il ne devait son salut qu'à un nommé Gripsec, fort habile à lancer des sorts de protection et à faire des crocs en jambes.
- Pardon ? écrivit Hermione à la demande d'Harry et Ron.
- Des crocs en jambes… C'est comme ça que Bill a évité de prendre en pleine tête un sortilège de rétrécissement tandis qu'il était ressorti avec quelques collègues et gobelins sur le parvis de la banque pour prêter main forte aux aurors. Par contre, il est tombé brutalement face contre terre et il a eu le nez cassé. Sinon, il a eu d'autres égratignures sans gravité… si ce n'est qu'elles ont un mal fou à cicatriser et que la peau tout autour des plaies se craquelle…
- Desquamation ? Interrogea Hermione alors que Ron semblait au bord de l'évanouissement.
- Non. Répondit laconiquement Higgs. J'y ai pensé tout de suite mais ce n'est pas ça. Pas plus que la gale des écailles, comme l'a dit Charlie… mais je crois qu'il plaisantait. J'ai essayé un baume cicatrisant au sang de Dragon, mais ça n'a pas marché. Et puis on dirait que plus on tente de les soigner, plus il en apparaît… C'est d'autant plus étrange qu'on dirait que ses taches de rousseur se sont multipliées. Il en a partout sur le visage…
- Bill n'a pas de taches de rousseur partout sur le visage… souffla Ron. C'est lui qui en a le moins…
Hermione regarda les joues parsemées de taches de son de Ron.
- Est-ce que tu penses à ce que je pense ? chuchota la jeune fille d'un air pénétré.
Ron plissa les yeux :
- Que je devrais utiliser un sortilège de Coquettes pour les faire disparaître ?
- Mais non ! ce que tu es bête ! Je pense à l'éclabouille !
Ron se renfrogna.
- Ho ! Ça va ! grogna-t-il. C'est pas si moche que ça quand même !
- Mais pas toi ! s'énerva Harry à la place d'Hermione. Pour Bill ! Tu crois qu'ils ont lancé à Bill un sortilège de ce genre ?
- Ils on bien envoyé à des Moldus des maladies bizarres et contagieuses… cita Hermione en se remémorant les termes de l'article de la veille.
Elle se pencha à nouveau vers le parchemin.
- L'éclabouille ? fit Higgs. Mais c'est une maladie qui a été éradiqué il y a pas mal de temps déjà ! Et puis… on aurait vu apparaître sur Bill des dartres sombres…
- Terry ! l'interrompit Hermione. Bill a des taches de rousseur, les dartres sont dessous. Et puis il n'a pas attrapé l'éclabouille ! On la lui a envoyée ! Rappelle-le à Oak Mansion pour un examen plus précis. Tu verras que ses prétendues taches de rousseur suppurent et s'étendent… Ce n'est pas un baume au sang de dragon qu'il lui faut. C'est une potion au sang de dragon… je te donnerai la recette un peu plus tard, je ne l'ai pas en tête dans son intégralité.
Il y eut un moment d'attente.
- Puis-je te demander où tu vas trouver une recette de potion de soin pour une maladie qui n'est même plus dans les manuels des aspirants guérisseurs ?
Ron et Harry regardèrent Hermione avec intérêt.
- Dans un ouvrage ancien que j'ai trouvé dans la réserve… commença-t-elle à écrire.
Puis elle s'interrompit, biffa ce qu'elle venait d'inscrire sur la feuille de parchemin, et reprit :
- Non… ce n'est pas vrai. C'est un livre que le professeur Rogue m'avait prêté avant de disparaître. Il est annoté de sa main. Et je crois que nous pouvons lui faire confiance en ce qui concerne l'efficacité des formules.
- Si c'est le professer Rogue qui préconise ce traitement, alors… Mais comment as-tu pensé à l'éclabouille ? insista Higgs.
Hermione sourit en écrivant :
- Parce que j'ai Ron sous les yeux quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre et que je n'arrête pas de penser à un vieux sorcier irascible qui l'a traité d'abominable.
- Hé ! fit Ron.
- Très drôle, Hermione ! répondit Higgs. Si c'est bien l'éclabouille, je dirais à Bill Weasley que c'est son petit frère qui lui sauve la mise !
- Il n'a pas intérêt à en parler aux jumeaux ! avertit Ron à l'attention d'Hermione.
Elle lui sourit, l'embrassa sur le nez et murmura :
- Mais je les aime, moi, tes taches de rousseur. Et j'adore aussi ta manière d'écrire avec ton nez, mon Cœur. Tu as une tache d'encre, là…
Puis elle se remit devant le parchemin, avertit Higgs qu'elle allait devoir couper la communication car le cours se terminait, mais qu'elle le rappellerait à peine plus tard. Elle roula la feuille soigneusement tandis que Ron frottait l'aile de son nez sans réussir qu'à la rendre un peu plus bleue à chaque passage.
Avant même que Binns eût retraversé le tableau noir, Hermione était à la porte de la salle. Elle lança un rapide « Dites à Hagrid que je suis malade. On se retrouve pour le repas. »
Ron resta sur le pas de la porte, un peu rêveur.
- Elle ne va tout de même pas passer une heure à discuter avec lui ! fit-il exaspéré.
- Mais non ! répondit Harry. Elle va juste la passer à se moquer de ton éclabouille !
- Je n'ai pas l'éclabouille !
- Alors tu as croqué une confiserie de chez Weasley Frères… se moqua Neville qui venait juste de les rejoindre. Tu es tout rouge d'un côté et tout bleu de l'autre…
Ron lui lança un regard ombrageux.
- Et toi ? t'as pas attrapé un torticolis à force de te retourner pour voir ce que faisait Hermione ?
Il partit en avant, d'un pas farouche. Neville échangea un regard avec Harry.
- Krum ? fit-il.
- Non… Higgs ! répondit Harry les yeux au ciel.
…
….
Hagrid fut un peu déçu de l'absence d'Hermione. Il semblait extrêmement nerveux et ne cessait de jeter des coups d'oeils inquiets aux différents groupes qui s'étaient formés au début du cours. Il bredouillait force « heu » et « hum » qui rendaient incompréhensibles des instructions déjà brouillonnes, mais que personne n'écoutait.
Les Poufsouffle jetaient des regards mauvais vers les Salamandre. Ils n'avaient pas de nouvelles de Justin et les imaginations s'enflammaient, attisées il faut le dire par les harangues de Malefoy qui prophétisaient la fin des sang-de-bourbe qui infectaient toutes les couches de la société sorcière, noyautaient les institutions, infiltraient les meilleures familles pour mieux supplanter ceux à qui revenait le pouvoir légitime.
Susan ne cessait de faire tourner nerveusement à son doigt la bague que lui avait offerte Justin. Ron ne la quittait pas des yeux et Harry savait qu'il serrait dans sa main, au fond de la poche de sa robe, l'écrin qu'il destinait à Hermione.
…
Harry, cependant, se demandait pourquoi Malefoy avait tenu à faire acte de présence au cours d'Hagrid, lui qui s'était permis de manquer le devoir de Londubat, à part montrer qu'il avait récupéré sa baguette.
Au petit déjeuner le Deux à Zéro de Archer avait fait le tour des tables, et si certains se gargarisaient de ce mot, il n'en allait pas de même pour Harry. Cela ne lui avait pas soutiré le moindre petit sourire. Ellie s'était bien gardée de faire un quelconque commentaire et s'était dépêchée de changer de sujet.
Il ne pouvait pourtant laisser de côté cette pensée qu'il croyait effacée de son esprit. Elle revenait, plus obsédante que jamais. Plus amère et déchirante aussi. Ellen, qu'il ne pourrait protéger toujours et surtout pas quand elle aurait besoin de lui. Et Malefoy lui glissait de longs regards menaçants, un sourire narquois aux lèvres, comme s'il lisait dans son esprit.
…
Hagrid écourta la leçon. Il renvoya tout le monde avec soulagement, content que rien ne se fût passé durant son cours. Ron tira sur la manche du manteau d'Harry qui suivait des yeux le dos de Malefoy qui s'éloignait, entouré de ses acolytes, plus ricanants qu'ils ne l'avaient jamais été.
- Harry ? Tu vas bien ? On dirait que tu viens de voir le spectre de la mort…
Harry haussa les épaules. Il reprit, entre Ron et Neville, le chemin du château, le pas lourd et le cœur gros.
…
…
Dans la salle commune de Gryffondor, ils trouvèrent Hermione qui les attendait en compagnie de Ginny. La jeune fille avait pu avoir une rapide conversation avec Dennis – elle avait prétexté un léger malaise, elle aussi, durant le cours d'Hagrid un peu plus tôt dans la matinée. Le professeur n'y avait vu que du feu et l'avait autorisée à se retirer quelques instants avec Ellie McGregor à l'abri de sa cabane.
Enfin, Gerald Dennis avait répondu à ses appels. Il avait prétendu n'avoir le droit de lui dire où il était, ni ce qu'il faisait, mais il l'avait assurée qu'elle n'avait pas à s'inquiéter pour lui, quoi qu'elle apprît, lût, entendît sur la disparition massive d'anciens Serpentard employés au Ministère. Elle ne devait plus chercher à le joindre. Il était en alerte vingt quatre heures sur vingt quatre depuis le lundi précédent. Elle ne devait surtout pas non plus essayer de le rejoindre à Pré-Au-Lard. Et elle devait lui promettre de se montrer très prudente et de prendre garde à elle. Parce que s'il lui arrivait quelque chose, il ne le supporterait pas.
…
Ron, l'air de rien, s'enquit de ce que Higgs avait bien pu apprendre de plus à Hermione. Celle-ci pu rassurer Neville sur l'état de sa grand-mère et de ses parents et déclara qu'elle irait porter les baguettes qu'elle avait récupérées à McGonagall. Après tout, ce n'était qu'un juste retour des choses. Ces baguettes avaient sans doute été volées à des Aurors ou des membres de l'Ordre. Elle n'osa formuler le fond exact de sa pensée, mais elle vit sur les visages de ses camarades qu'ils partageaient le même avis sur l'origine de ces baguettes.
- Et c'est tout ce qu'il a dit de plus ? interrogea Ron.
- A peu près, répondit Hermione.
- Et il vous a fallu une heure pour ça ?
- J'ai aussi recopié les instructions pour fabriquer la potion pour soigner l'éclabouille. C'est assez compliqué…
- Il fallait lui dire de se tremper tout nu un soir de pleine lune dans un tonneau de foies de crapaud avec une anguille autour du cou… Je suis certain que Bill aurait apprécié.
- Et peut-être qu'il lui aurait mis son poing dans la figure, railla Ginny.
- Ouais… fit Ron avec un sourire sardonique.
- C'est ça ! ajouta Hermione sarcastique. Et Bill dans tout cela ? Tu aurais laissé ton frère se couvrir de croûtes purulentes pour avoir le plaisir de voir Terry Higgs avec un œil poché ?
Ron baissa la tête, un peu honteux.
- Je suis sûr qu'il lui a dit qu'il trouvait son cerveau admirable, chuchota-t-il à Harry quand Hermione eut tourné le dos.
Elle l'entendit toutefois et se retourna vivement.
- Je te signale que le cerveau admirable, en l'occurrence, ce n'est pas moi, Ron… C'est le professeur Rogue…
- Et quoi ? s'énerva un peu Ron. Toi et Higgs allez vous associer pour créer le chœur de louanges de Severus Rogue, ce héros méconnu… Hé bien je vais te dire une chose : je lui suis très reconnaissant d'avoir…
- Heu… Ron… essaya d'intervenir Harry, comme son ami levait le ton.
Mais Ron était emporté par l'agitation qui couvait en lui depuis la veille, il ne l'écouta qu'à moitié :
- … d'avoir fait ce qu'il a fait. Mais ce à quoi il est réduit en ce moment… il ne l'a pas volé ! Et je crois que lui-même en était persuadé. C'est consciemment qu'il s'est infligé une éternité d'expiation solitaire ! Alors je comprends fort bien que sans lui nous ne serions sans doute pas ici à discuter de tout ça, et je ne veux pas dire du mal de lui, mais de là à le porter en triomphe… Ça, c'est au-dessus de mes forces.
- Personne ne te demande une chose pareille… répondit Hermione sur un ton las.
- Non ! tu me demandes juste de considérer Rogue comme un héros. Mais j'en ai marre des héros. Et des cerveaux admirables qui t'entourent. De tous ces gens formidables qui te tournent autour.
Hermione ouvrit la bouche, interdite. Ginny se prit la tête entre les mains.
- Ronnie, c'est pas le moment pour une scène de jalousie.
Ron se tourna vers sa sœur, comme piqué au vif.
- J'en ai marre d'être coincé ici à rien pouvoir faire que d'attendre ! reprit-il avec une colère qui montait, montait et débordait sans qu'il pût la retenir.
Hermione voulut poser sa main sur le bras du jeune homme.
- Mais nous sommes tous là à attendre… On ne peut rien faire d'autre, mon Cœur…
Il retira son bras vivement.
- Je ne peux rien, veux-tu dire… Tout le monde ici a son rôle. Tout le monde fait des choses importantes pour la défense de Poudlard. Sauf moi. Moi, je ne suis là qu'à embêter le monde, raconter des bêtises et jouer avec un échiquier… sans être capable de te sortir de danger, alors que c'est moi-même qui…
Neville se pencha discrètement vers Harry et tordit sa bouche pour lui glisser à l'oreille :
- Il délire ?
Hermione s'avança vers Ron.
- Tu devrais te calmer, dit-elle avec inquiétude. Ce n'est rien. Juste un peu trop de pression accumulée.
Elle voulut le prendre dans ses bras. Il la repoussa.
- C'est ça ! Fais-moi remarquer que je ne suis pas non plus capable de supporter un peu de pression…
Il bouscula Ginny pour courir vers les escaliers du dortoir des garçons. Les quatre autres restèrent silencieux tandis que leurs camarades quittaient la salle commune pour le réfectoire en chuchotant.
Jezebel Dawson s'approcha avec un sourire faussement innocent.
- Ronald est malade ? demanda-t-elle.
Ginny lui lança un regard furibond.
- Ça va lui passer… assura Harry d'une voix morne. Ça va lui passer.
- Je vais le voir, décida Hermione.
- Et nous on descend manger ! décréta Neville en retenant Ginny par le bras alors que la jeune fille s'apprêtait à suivre Hermione. Tu viens, Harry ?
Harry poussa Dawson devant lui.
- Dieu merci, tu pars pour les vacances, Dawson… murmura-t-il sur un ton menaçant.
- Hé bien… je me disais justement, commença la gamine en bombant le torse.
Harry lui donna une tape sur la tête.
- Hé ! Tu as entendu Dumbledore : les Premières et Deuxième Années seront évacuées d'office et en priorité !
- C'est pas juste ! tempêta Jezebel d'un air maussade.
Harry laissa tomber un regard goguenard sur elle :
- Qui a dit que la vie était juste, Dawson ?
