Chapter 7
Hermione s'engouffra dans le restaurant comme une tornade et chercha immédiatement Harry des yeux. Son léger accident d'épaule l'avait mise en retard, et elle espérait que son meilleur ami n'ait pas quitté les lieux. Malheureusement, elle avait beau balayer la salle du regard, elle ne le vit pas.
Elle s'approcha donc d'un serveur, mais n'eut pas le temps de lui poser de questions puisqu'une deuxième tornade entra dans le restaurant, les lunettes de travers.
"Tu partais ? Désolée, je suis super en retard... Une urgence au boulot, encore, maugréa Harry.
- T'en fais pas, je viens juste d'arriver... Une urgence d'épaule, répondit Hermione en pointant du doigt la responsable de ses malheurs."
Harry grimaça, et la conduisit à une table où ils s'installèrent sans perdre plus de temps.
"Tu devrais vraiment te faire examiner, Hermione. C'est au moins la cinquième fois qu'elle se déboite, c'est pas normal... Et c'est de ma faute, si on avait pu aller te faire soigner correctement la première fois... se lamenta Harry en secouant la tête.
- Arrête un peu, on était en cavale ! Ce n'est pas du tout de ta faute. En plus, c'est pas si grave... Je sais la remettre maintenant.
- Qui t'a aidée, cette fois ? s'enquit le brun."
Hermione piqua un fard et réalisa tout à coup que sa réponse risquait de paraître très bizarre une fois sortie du contexte. Ce n'était pas très commun de demander à un ancien ennemi de jouer les assistants médicomages dans un placard à balais.
"Oh, un... collègue ! répondit-elle de manière évasive."
Harry leva les yeux de son menu, interpellé.
"Quel collègue ? pouffa-t-il, sans se douter une seconde que la réponse n'allait pas le faire rire très longtemps.
- Malefoy, souffla Hermione en grimaçant."
Elle se servit un verre d'eau pour masquer son malaise, et détourner son attention d'Harry qui la fixait avec la mâchoire pendante. Elle but sa boisson à petites gorgées, observant sans en avoir l'air l'expression de son meilleur ami se transformer peu à peu.
"Malefoy, répéta le brun comme pour mieux intégrer cette idée.
- Je n'avais pas le choix, il n'y avait que lui et c'était urgent, alors... se justifia Hermione."
Harry hocha la tête lentement, les yeux dans le vague. Il était visiblement toujours en train d'analyser cette information, et son amie le laissa faire. Elle attrapa une tranche de pain dans une panière et commença à la grignoter.
"C'est bien que tu aies quelqu'un pour t'aider, même dans ce nouveau groupe, finit par dire Harry. Je veux dire, bien sûr il y aura toujours Astoria, et Laura, mais... Si tu lui fais confiance pour remettre ton épaule en place, alors j'imagine que je peux lui faire confiance aussi."
Hermione en échappa son morceau de pain qui roula sur la nappe blanche et alla se cogner contre la carafe d'eau dans un bruit mat.
"Tu as pris une potion, pour ton épaule ? Ce n'est pas parce qu'elle est revenue à sa place que la douleur s'en va, reprit Harry."
Il plongea une main à l'intérieur de sa veste et se mit à y farfouiller comme s'il s'était agi d'un grand sac. Hermione savait parfaitement que les aurors agrandissaient magiquement leurs poches pour y stocker tout un tas de chose, pour la simple et bonne raison qu'Harry avait un jour échappé une épée sur le sol de sa cuisine.
"Ah, voilà, dit Harry en posant une fiole de potion devant elle. C'est un anti-inflammatoire, prends le."
Elle déboucha le flacon et en versa le contenu dans son verre, avant de l'avaler d'un coup sans quitter son ami des yeux.
"Tu es sûre que ça va ? T'as l'air... bizarre, insista Harry tandis qu'elle déglutissait avec difficulté.
- Je suis juste un peu surprise que tu réagisses comme ça à propos de Malefoy. Agréablement surprise, je veux dire, expliqua Hermione.
- Que voulais-tu que je dise ? Tu avais besoin d'aide et il t'a aidée. Je n'ai pas grand chose à lui reprocher sur ce coup là... Il a été gentil avec toi, n'est-ce pas ?
- Oui, confirma Hermione.
- Alors ça me va, conclut Harry avant de héler le serveur pour commander."
Hermione se replongea dans son menu, mais ne faisait que lire encore et encore la même ligne. Malefoy avait été gentil avec elle, c'était un fait. Il avait même été incroyablement patient compte tenu de son caractère irascible et de son habileté à persiffler. Mais s'il était accouru, c'était avant tout pour éviter qu'elle ne ridiculise sa personne, et la totalité du groupe des Non-alignés en agissant comme une décérébrée devant des journalistes.
Elle songea à cette proximité qu'elle leur avait imposé et rougit furieusement en se souvenant qu'elle avait pleuré devant Malefoy, qu'elle lui était tombée dessus et qu'elle était restée collée à lui un peu trop longtemps. Elle se cacha entièrement derrière son menu pour éviter qu'Harry ne remarque son trouble, et souffla distraitement un "la même chose" au serveur qui venait prendre leurs commandes. Elle espérait juste que le brun n'avait pas eu l'idée de commander des choux de Bruxelles ou des endives.
"Hermione, tu es écarlate, remarqua Harry dès que le serveur eut récupéré les menus.
- J'ai un peu chaud, marmonna-t-elle en s'éventant avec sa main droite."
Son bras gauche était encore douloureux, et ce malgré la potion gracieusement fournie par le service des aurors.
"Si c'est de penser à Malefoy qui te met dans cet état, par pitié, n'en dis pas plus, pouffa Harry, persuadé de faire un trait d'humour absolument éloigné de la réalité."
Hermione fit semblant de rire, et lança la conversation sur Daphné et Dahlia pour empêcher Harry de continuer à la taquiner de cette façon. Le reste du repas se déroula dans la bonne humeur, même s'il y eut une légère crispation lorsqu'Harry évoqua Lupin. Il était l'une des dernières personnes en vie qui le reliait à ses parents, et le voir agir de la sorte peinait beaucoup le jeune homme. Il avait l'impression que quelque chose lui échappait dans son comportement, et Hermione ne pouvait qu'être d'accord. Leur ami avait basculé tout d'un coup dans une attitude accusatrice et paranoïaque, ce qui ne lui ressemblait pas. AU fond d'elle, Hermione sentait malgré tout que les racines du mal de Rémus étaient anciennes, ancrées dans la guerre, la perte de Tonks, et cette noirceur qui apparaissait au grand jour à présent était peut-être présente depuis très longtemps.
Mais comme ils ne pouvaient rien y faire dans l'immédiat, ils avalèrent leur café et se séparèrent sur le trottoir. Harry avait des méchants à attraper, et Hermione devait aménager son bureau.
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Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, le cœur d'Hermione loupa un battement. Elle avait déjà pesté tout au long de son ascension contre le luxe de la cage d'ascenseur rutilante, le marbre au sol, les colonnes ornées du hall d'entrée, et le majordome en costume qui se faisait passer pour un concierge. Mais là... Là, c'en était trop.
Devant elle se trouvait un espace beaucoup trop grand.
Une sorte de hall d'accueil avec du parquet au sol et une foutue cheminée lui faisait face. Les plafonds étaient immenses, et comme si ça ne suffisait pas, un lustre clinquant pendait en plein milieu. Au fond de cette pièce, dans laquelle la jeune femme se serait bien vue emménager et finir ses jours, se trouvait une verrière de plusieurs mètres de haut, qui laissait entrer la lumière et faisait des reflets sur le parquet. On devinait par la porte un espace immense qui se cachait derrière. Hermione avança d'un pas dans le hall, et se laissa tomber sur un canapé moelleux pour observer avec une moue circonspecte le portrait de Malefoy accroché au mur.
"Ah, Granger, tu peux m'aider ? la héla Parkinson qui apparut par une ouverture dans la verrière, trainant ce qui semblait être une gigantesque plante en pot. Je me suis dit que ces bébés seraient mieux ici que dans la serre de mes parents, où personne ne peut les admirer. Qu'en penses-tu ?
- Parkinson, est-ce que c'est une plante carnivore ? vérifia Hermione en fronçant le nez.
- Je savais que tu t'en apercevrais, miss Je-sais-tout, chantonna la serpentard en essuyant le filet de transpiration qui perlait sur son front.
- PARKINSON, ton horrible plante à dévoré un de mes dossiers ! hurla la voix d'Astoria, paniquée, depuis derrière la verrière."
Cela décida Hermione à se lever, et elle traversa la pièce en prenant bien soin de contourner la plante de Pansy, qui était occupée à l'arroser. Arrivée à la porte de la verrière, elle eut de nouveau le souffle coupé.
Devant elle se trouvait une sorte d'openspace aménagé de manière moderne, avec des bureaux en verre translucide et des fauteuils colorés. Sur les côtés de cette pièce, se trouvaient en enfilade une quinzaine de bureaux. Lorsqu'elle prit conscience qu'une fontaine trônait au centre de la pièce, elle se plaqua une main éberluée sur la joue.
"Je sais... lui dit Astoria, en levant les bras au ciel. Et encore, tu n'as pas vu ton bureau !
- Ce n'est pas... ça, mon bureau ? demanda Hermione en désignant l'openspace de la main.
- Granger, Granger... lança la voix traînante de Malefoy qui sortait d'une des pièces attenantes. Ces bureaux-là sont réservés au petit personnel, aux élus de second ordre. Toi, tu as un vrai bureau, lui expliqua-t-il en pointant du doigt une porte juste à côté de la sienne. Pour ton intimité, vu que tu sembles y tenir, ajouta-t-il."
Hermione ne comprit pas s'il faisait référence aux conditions qu'elle avait posées la veille, ou à leur escapade dans un placard à balais, mais elle lui emboita le pas pour aller visiter son bureau d'élu de premier ordre. Elle ne remarqua même pas qu'Astoria était partie dans le sens inverse, probablement pour régler son compte à la plante de Parkinson.
"Malefoy, j'espère que tu plaisantes... Tu ne peux pas traiter tes collaborateurs comme ça, et faire une hiérarchie entre eux... Tout le monde est important.
- Oui, c'est bien ce que je leur dirai, approuva le serpentard en ricanant.
- Et comment tu vas justifier que certains d'entre nous aient droit à un bureau personnel, alors que d'autres seront relégués ici ?
- Ceux qui ont un bureau font parie de l'exécutif du groupe, répliqua Malefoy comme si c'était une évidence.
- L'exécutif ? répéta Hermione en se plantant au milieu du passage."
Elle ne comprenait plus rien. Quelle rôle devait-elle tenir au juste dans ce groupe ? Malefoy fut forcé de s'arrêter lui aussi, et lâcha un soupir à fendre l'âme. Quelle plaie, cette Granger !
"Je ne sais pas ce que ça veut dire. Blaise m'a dit de dire ça, dit il en haussant les épaules comme si ce n'était pas important.
- Comment ça, Blaise t'a dit ? Il sait mieux que toi, le leader, comment va fonctionner ce groupe ? tiqua Hermione.
- C'est lui qui s'occupe des ressources humaines, et de la communication. Il a dit que si je voulais accorder un traitement de faveur à mes personnes préférées, je devais avoir une raison valable. Alors c'est ça, la raison valable. Vous faites partie de l'exécutif."
Hermione blêmit en comprenant qu'elle faisait partie des personnes préférées de Malefoy, ne sachant pas si c'était parce que la première de la classe en elle était flattée que le chef l'adore, ou parce qu'elle craignait qu'il ne se moque d'elle et la jette dans une cave bien cachée.
"Ne te méprends pas Granger, je te donne une place importante uniquement parce que le peuple t'adore et que... Que tu m'agaceras peut-être un peu moins si tu es cachée par quatre murs au lieu de trôner au milieu de mon openspace. Je ne veux pas que la première chose que les gens voient en entrant ici, ce soit une hystérique qui se démembre dans des placards à balais, et fonce dans des portes avec son visage."
Avant qu'elle n'ait pu se retenir, Hermione se mit à rire, mais se reprit rapidement. Elle ne savait même pas pourquoi elle avait trouvé ça drôle. Malefoy arqua un sourcil goguenard, visiblement très satisfait de sa remarque. Or, Hermione refusait catégoriquement de le laisser se pavaner avec ce petit air fier de lui sur le visage.
"Je veux savoir précisément en quoi consiste l'exécutif des Non-alignés avant ce soir, Malefoy, sinon c'est toi qui va te retrouver démembré en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le menaça-t-elle."
Excédé, il expira bruyamment et se pinça l'arrête du nez. Une épine dans son pied, voilà ce qu'elle était.
"J'exige, je veux, fais-ci, fais-ça, tiens mon bras...! Qui c'est le chef, ici ? s'agaça-t-il."
Hermione partit dans un nouvel éclat de rire, et en rajouta un peu pour enfoncer le clou en riant plus longtemps que nécessaire.
"Parce que tu as vraiment cru que j'obéissais aux ordres, et en plus aux tiens, Malefoy ?"
Il s'avança vers elle brusquement, les iris soudain beaucoup plus sombres qu'à l'accoutumée. Il allait probablement la remettre vertement à sa place, mais Zabini entra dans l'openspace et le coupa dans son élan.
"Une putain de fontaine, sérieusement ? Où sont le salon de massage et les prostituées ? s'exclama le jeune homme en sifflant d'admiration.
- Ah, Zabini, tu tombes bien, l'appela immédiatement Hermione."
Le concerné lui jeta un regard suspicieux, surtout lorsqu'il réalisa que Malefoy avait un regard plutôt ombrageux.
"Vous vous disputez encore ? A quel sujet ? s'enquit-il en avançant vers eux, déjà las.
- C'est quoi, l'exécutif du groupe des Non-alignés ? attaqua immédiatement Hermione.
- Oh, dit Zabini en stoppant sa progression. Et bien, c'est Malefoy, le leader. Ensuite c'est Pansy, toi, et moi, les conseillers stratégiques. Ça sonne bien non ? J'ai piqué ce terme aux moldus, je trouvais que ça faisait sérieux. T'en dis quoi ? Hermione Granger, conseillère stratégique, lança Blaise en faisant des gestes amples avec ses bras."
Hermione fronça le nez. Pourquoi avait-elle l'impression insidieuse que personne ne savait vraiment ce qu'il faisait, ici ? Zabini avait l'air d'avoir vaguement imaginé quelque chose, à partir de bribes de mots moldus qu'il n'avait même pas pris le temps d'analyser. Interdite, Hermione dévisagea les deux garçons. Ils fonçaient droit dans le mur, à pleine vitesse, et ne semblaient même pas s'en apercevoir.
"Il y a une dizaine de bureaux, on est 4. Que vont faire les autres ? Qui sont-ils ? Quelles seront leurs missions, et les nôtres ? On va élaborer quoi, comme stratégies ? énuméra la jeune femme en haussant le ton au fil de ses questions.
- C'est pas vrai, Granger ! la rabroua Malefoy, au bord de l'implosion.
- Quoi ! s'offusqua Hermione. Mes questions sont légitimes !"
Zabini choisit de couper court au duel qui menaçait de reprendre entre les deux, et éclata de rire, ce qui les fit se retourner d'un mouvement presque symétrique. Ils le dévisageaient avec le même regard furieux, et à cet instant leur ressemblance était saisissante. Il déglutit avec difficulté, sous le feu des deux paires d'yeux qui le foudroyaient.
"Je te fais marcher. On a créé un comité exécutif au sein de groupe pour déterminer les orientations générales de notre politique, histoire que ça ne parte pas dans tous les sens et qu'on ait une ligne directrice. Pour l'instant on est que quatre, mais en fonction de l'évolution des choses... Petit à petit d'autres députés nous rejoindrons. L'idée c'est de se mettre d'accord sur le discours qu'on tiendra sur tel ou tel sujet, pour qu'on ne se contredise pas ensuite. On parlera aussi des propositions de loi qu'on veut porter. Enfin, ce genre de choses.
- Le but principal c'est surtout d'empêcher Malefoy de décider de tout sans jamais nous consulter, comme il aimerait pouvoir le faire, ajouta Pansy qui traînait une seconde plante au fond de la pièce, avec l'aide d'Astoria.
- Attention Pans', il se pourrait qu'on te retrouve mystérieusement dans l'estomac d'une de tes plantes, lui lança Malefoy.
- Elles n'ont pas d'estomac, inculte, rectifia Parkinson.
- Bref, grogna Malefoy en tournant ostensiblement le dos à la serpentard. Est-ce que c'est plus clair pour toi, Granger, ou tu veux qu'on rajoute des trucs sur la plaque de ton bureau ?"
Hermione secoua la tête, satisfaite. Certes, elle s'était totalement faite avoir par l'attitude désinvolte de ses nouveaux collègues, mais visiblement ils avaient pensé leur projet en prenant en compte tout le monde. L'idée de confier la direction des choses à plusieurs personnes plutôt qu'une seule plaisait particulièrement à la jeune femme. Par contre, un point noir continuait à la chagriner.
"Bon, vu ta tête, il y a encore un soucis, soupira Malefoy en s'appuyant négligemment contre une colonne, bien conscient que la discussion risquait de s'étirer en longueur.
- Désolée d'être la rabat-joie de service, mais comme je te l'ai dit hier soir, je doute que cet endroit soit très... approprié. Malefoy, regarde autour de toi ! Des dorures, des colonnes, des meubles de designer et des vitres partout... On se croirait dans le loft d'un artiste en vogue, pas dans un QG politique. C'est pas très accueillant..."
Malefoy hocha la tête et se détourna brusquement, avant de se diriger droit sur la porte du futur bureau d'Hermione. Il l'ouvrit en grand, et lui fit signe d'entrer à l'intérieur. Après une petite hésitation, Hermione obtempéra et passa devant lui le menton relevé pour lui montre qu'elle n'avait pas peur de lui. Zabini, qui ne voulait pas manquer la suite du spectacle, la suivit.
Le blond referma ensuite la porte et attendit qu'Hermione ait finit de s'émerveiller sur la sublime pièce dans laquelle elle se trouvait. Le parquet la ravissait, la baie vitrée qui faisait l'angle lui donnaient envie de sautiller, les moulures au plafond l'enchantaient. C'était probablement ce que Malefoy voulait : l'acheter avec son sublime bureau. Elle finit, à regret, par se retourner vers lui.
"C'est splendide Malefoy, mais justement, c'est exactement ce que je disais : c'est clinquant. Ostentatoire. Écrasant.
- J'ai saisit l'idée, la coupa le serpentard. Tu vois, ce que tu ne comprends pas, c'est qu'ici c'est un lieu à part. Un lieu où la magie opère, où on résout les problèmes du monde, ou toutes les plaintes de nos électeurs arrivent et trouvent une solution. On ne peut pas faire opérer notre magie dans une cave insalubre, ou un quelconque local sinistre rempli de meubles de récupération. Granger, tu crois qu'avoir l'air pauvre ça te rend plus efficace pour aider les vrais pauvres ?"
Hermione ne sut même pas quoi répondre, estomaquée. Son raisonnement était complètement tordu. Mais il avait au moins le mérite de pointer ses propres contradictions. Pensive, elle commença à faire les cents pas dans son presque bureau. Dans son dos, Malefoy lança un clin d'œil complice à Zabini, tout persuadé qu'il était d'avoir totalement convaincu la Griffondor du bienfondé de sa stratégie.
Mais elle n'avait pas dit son dernier mot. De nouveau, elle se planta devant lui.
"Sans basculer dans la misère et accueillir les gens en guenille... Tu crois pas que ça envoie pas le bon message ? On est là, dans notre tour d'ivoire... Loin des préoccupations de ceux qui nous ont élus. Je veux dire, le sorcier moyen n'a pas une fontaine dans son salon !
- Sur la fontaine, tu peux pas la contredire, gloussa Zabini.
- J'admets que je me suis un peu emballé avec cette fontaine. Je la mettrai dans mon bureau, si ça vous fait plaisir."
Malefoy crut vraiment qu'il avait suffisamment transigé pour apaiser tout le monde, comme si sa maudite fontaine changeait quelque chose.
"Ta fontaine, c'est juste le point culminant de toute cette folie des grandeurs, maugréa Hermione en désignant les plafonds ouvragés au-dessus de leurs têtes.
- Elle dit parce qu'elle n'a pas encore vu la terrasse, pouffa Zabini, non sans s'attirer les foudres du blond."
Malefoy se renfrogna, et Hermione comprit qu'il y avait certainement un problème de taille sur la terrasse.
"Je veux monter, décréta-t-elle.
- Ne crache pas dans la soupe Granger, ou je déplace ton bureau dans le local à poubelles, l'avertit Malefoy en lui faisant signe de le suivre."
Ils traversèrent l'openspace dans un silence relatif, seulement troublé par les gloussements de Zabini qui avait hâte de voir la tête de Granger. Ils montèrent dans la cage d'ascenseur dans le calme, et Malefoy enfonça le bouton avec virulence. Cette journée qui aurait dû se dérouler dans la joie et la bonne humeur, où chacun devait juste aménager son bureau, et bien Granger l'avait ruinée avec ses questions inquisitrices. Il se précipita sur le toit alors que les portes ne s'étaient même pas encore ouvertes en entier, et croisa les bras sur sa poitrine, attendant l'impact.
Hermione ouvrit la bouche, atterrée.
Une affiche d'au moins six mètres de haut trônait sur le toit de leur immeuble. Malefoy et ses yeux perçants en taille XXL. Et comme si ça ne suffisait pas, sur le sol, on pouvait lire les mots "Non Alignés" écris en lettres d'or sur pratiquement toute la largeur du toit. En lettres d'or.
"C'est au cas où quelqu'un survolerait la ville à dos de Dragon ? demanda Hermione, qui ne voyait pas bien l'utilité d'une telle mise-en-scène.
- Les visiteurs transplanneront ici, rétorqua Malefoy.
- Bon. C'est un fait établi, tu souffres de mégalomanie sévère. Mais... Enfin Malefoy, les gens ne viennent pas voir Beyonce !
- Qui ? s'enquit Zabini.
- ... Peu importe, coupa Hermione. Bon sang, j'en reviens pas de ce que je suis en train de regarder.
- Bien, que proposes-tu ? finit par abdiquer Malefoy."
Zabini lui jeta un regard en coin, surpris qu'il baisse les armes si facilement alors que Pansy et lui n'avaient pas réussi à lui faire entendre raison. Et ce n'était pas faute de s'être copieusement moqués de lui.
"Tu peux garder tes lettres dorées, commença Hermione."
Malefoy s'autorisa un petit sourire supérieur.
"Mais cette affiche, elle doit disparaitre, ajouta la Griffondor en pointant du doigt le double colossal de Malefoy."
Le blond fulminait face à cet affront. Ils se toisaient, debout l'un en face de l'autre, sous le ciel lourd de Londres. L'électricité était palpable et Blaise se demanda un instant si un éclair n'allait pas tomber pile sur l'affiche de la discorde.
"Je suggère qu'on la remplace, reprit Hermione pour faire un pas vers le blond.
- Par quoi ? Ta tête de veracrasse ?"
Blaise grimaça, persuadé que la brune allait lui arracher la tête. Encore une fois, elle le détrompa, et émit un petit sourire.
"Non, Malefoy. On pourrait oublier l'idée des visages. Si on mettait plutôt du texte ?"
Elle se tourna vers lui et Blaise sursauta. Par Merlin, elle était en train de l'attirer dans le conflit.
"Du texte ? répéta Malefoy, perdu dans ses pensées. Genre... un extrait d'un de tes grimoires poussiéreux ? Un extrait de l'Histoire de Poudlard, peut-être ?
- Cesse ta mauvaise foi, rouspéta Hermione. Des informations ? Des projets de loi qu'on défend ? Je sais pas, quelque chose de percutant...
- J'ADORE ! s'exclama Zabini avec un enthousiasme débordant."
Il était sorti malgré lui de sa réserve, étourdi par toutes les idées qui lui traversaient l'esprit.
"Les gars, en matière de comm, c'est vraiment, vraiment super. C'est original. C'est efficace. Les yeux du monde seront braqués sur cette tour, et sur nos messages. On peut parler aux gens en quelques mots... On peut bousculer les codes, exactement ce qu'on voulait ! Oh, C'est fantastique..."
Zabini se mit à se déplacer en levant les bras au ciel à intervalles réguliers, à deux doigts de bondir comme une biche sur le toit.
"Je vois... Une compte à rebours magique qui annoncerait un évènement spectaculaire. Je vois des phrases ! Des citations ! Des punchlines qui seraient reprises dans les médias ! Granger, tu es géniale !"
L'intéressée se rengorgea, ravie. Elle n'avait pas imaginé autant de chose que Zabini, mais avait ouvert la voie. Et Malefoy dû bien reconnaître qu'ils tenaient là quelque chose d'innovant. Aussi, même s'il était un peu vexé que son portrait géant soit effacé au profit d'une idée de Granger, il choisit de se taire. Il était prêt, au moins de temps en temps, à se mettre en retrait pour faire place belle à son groupe. C'est ce qu'on attendait d'un bon leader, et comme dans tout ce qu'il entreprenait, Malefoy ne voyait pas d'autre option que d'être le meilleur.
"Bien, qu'on retire cette splendeur. On se réunit à 17h pour décider d'une affiche à poser à la place. Dès ce soir, toute la ville doit pouvoir lire ce qu'on a à dire, décréta le blond en enfonçant les mains dans ses poches."
Un peu étonnés qu'il ne proteste pas plus, Zabini haussa un sourcil suspicieux et Hermione inclina la tête, dans l'attente d'une explosion. Mais Malefoy restait de marbre face à eux, et finit même par faire disparaître lui-même son précieux alter-égo de papier, qui se replia en quelques dixièmes de secondes avant de disparaître dans un froissement sec. Il rangea ensuite sa baguette, et croisa les bras.
"Hum... Où... Où aura lieu la réunion ? s'enquit Hermione pour tenter de redonner un aspect normal à leur échange.
- A ton avis, Miss-je-ne-sais-plus-rien ? Dans la salle de réunion, tiens, rétorqua Malefoy en se dirigeant vers l'ascenseur sans lui prêter plus d'attention.
- Quelle salle de réunion ? sursauta Zabini.
- Oh, j'ai oublié de vous la montrer. Suivez-moi, leur lança Malefoy en faisant tournoyer une main pour les inciter à se presser."
Ses deux collègues obtempérèrent sans discuter plus que cela, bien conscients qu'il valait mieux éviter de le contrarier dans l'immédiat. Il avait déjà dû abandonner sa fontaine et son portrait en quelques minutes, il ne fallait pas lui en demander trop d'un coup.
.
Il était 17h pile et Hermione et Laura étaient seules dans la salle de réunion, attendant avec une impatience teintée d'appréhension que les députés qui allaient se rallier à leur groupe fassent leur entrée. Hermione tapait nerveusement du pied en se retournant fréquemment vers la porte, qui restait ostensiblement close.
"Il avait dit 17h, maugréa la jeune femme."
Laura allait répliquer lorsque la porte s'ouvrit enfin, révélant une députée qui s'avança prudemment vers elles, le regard parcourant frénétiquement la pièce.
"Hermione, Laura, les salua Cho Chang avec un petit sourire énigmatique."
Elle s'avança plus franchement vers elles pour leur serrer rapidement la main, et tira une chaise autour de la table pour s'y asseoir. Hermione lui lança un regard en coin, un peu étonnée. Chang n'avait jamais fait de vagues, n'avait jamais porté le moindre projet de loi, et se faisait tellement discrète dans la presse que la majorité des sorciers de Grande-Bretagne ne devaient même pas connaître son nom. Alors, ce coup d'éclat, c'était assez surprenant.
"Je vois à vos visages que vous ne pensiez pas me voir ici, pas vrai ? murmura la jeune femme en se triturant nerveusement les doigts."
Hermione sa racla prudemment la gorge pour prendre le temps d'élaborer une réponse diplomatique.
"On n'avait aucune idée de qui étaient les autres députés du groupe, à vrai dire, souffla Laura avec un sourire engageant.
- Moi non plus. Sauf Hermione, en fait, répondit Chang. Comment Malefoy t'a convaincue ?"
Hermione haussa les épaules, plongée dans un état de perplexité intense. Elle n'avait aucune idée de la manière dont il l'avait convaincue, à vrai dire.
"Manipulation, répliqua-t-elle laconiquement, en octroyant un clin d'œil à la Serdaigle. Plus sérieusement, on ne se sentait plus à l'aise dans notre groupe, et on a saisit cette opportunité je suppose. Et toi ?"
Malefoy entra à ce moment là et balança sur la table une pile de dossiers qui s'étalèrent à grand bruit.
"J'ai couché avec elle, évidemment, lança-t-il."
Chang rougit furieusement et Hermione écarquilla les yeux, complètement choquée par cette information. Elle se tourna vers Laura pour vérifier qu'elle avait bien entendu la même chose, et constata à la mine de son amie qu'elle ne s'était pas fourvoyée.
"Oh ça va, respire Granger, c'était une blague. C'est Blaise qui l'a convaincue de nous rejoindre, je n'ai rien à voir dans tout ça.
- On va à la même salle de sport, expliqua Chang à toute vitesse, peinant à retrouver un teint plus pâle.
- Oh, soupira Hermione en levant les yeux au ciel. Où sont les autres ?"
Malefoy s'assit élégamment sur le bord de la table, laissant une jambe pendre dans le vide, et consulta sa montre en or d'un air agacé.
"Ils visitent les bureaux. Qui aurait cru que ça prendrait autant de temps... Ah, tiens, Padma Patil. Bienvenue, lança le blond en lui désignant une chaise."
De mieux en mieux, songea Hermione. Padma était la sœur la moins insupportable des deux, mais tout de même. Elle vouait une rancune tenace à Hermione depuis des années sans que la jeune femme n'en connaisse la source, ce qui promettait une ambiance résolument amicale.
"Bonjour, bonjour, bonjour, répéta-t-elle à mesure qu'elle serrait les mains de ses nouvelles collègues."
Vinrent ensuite Lucas Fortarôme, le petit fils du célèbre glacier du chemin de Traverse ; Hestia Carrow, au grand regret d'Hermione qui n'avait toujours vu en elle qu'une peste toujours fourrée dans les mauvais coups des Serpentards ; Bastien Queensbury, un ancien champion de Bavboules ; l'odieux Marcus Flint qui ne put s'empêcher d'octroyer une accolade complice à Malefoy ; Cormac MacLaggen, qui s'autorisa à déposer une bise sur la joue d'Hermione pour une raison qui échappait à la jeune femme ; Olivier Dubois, qui avait toujours l'air très détendu ; Seamus Finnigan, qui devait détester à présent Dean Thomas au moins autant qu'Hermione compte tenu de sa présence parmi eux ; Romilda Vane, qu'Hermione ne connaissait que parce qu'elle avait couru des années après ce pauvre Harry, le harcelant de ses assauts.
"Bien, nous sommes 15, et nous pouvons commencer, décréta Malefoy en tapant dans ses mains pour faire taire les messes basses."
L'ambiance était un peu tendue, d'anciennes inimitiés jamais résolues refaisant surface entre eux. Cela se voyait d'ailleurs à la répartition des gens autour de la table ; les Serpentards étaient rassemblés sur un côté et jaugeaient tout le monde avec leur habituel regard supérieur. Seuls Dubois et MacLaggen étaient tolérés à leur côté, probablement parce qu'ils étaient joueurs de Quidditch et donc immunisés. Peut-être que régler les conflits à coups de battes et de cognards était plus sain, finalement.
Venaient ensuite les Gryffondors et les Serdaigles, qui s'étaient mélangés naturellement sans songer à leurs anciennes appartenances. Parkinson était installée entre Hermione et Laura, brisant le code silencieux qui s'était instauré.
"Je constate qu'il n'y a pas de Poufsouffles autour de cette table, ricana Flint avec son horrible voix croassante.
- Je constate qu'il n'y a ici qu'un seul redoublant, et c'est toi, le coupa Hestia Carrow à la surprise générale."
Personne ne s'attendait à ce que les Serpentards se tirent dans les pattes entre eux, et encore moins avec une telle pugnacité. Contre toute attente, Flint se mit à rire, produisant un son très désagréable.
"J'avais oublié que tu étais mariée à l'un d'entre eux, Hestia, dit-il en lui lançant un sourire d'excuse."
Elle le balaya d'un revers de la main et Malefoy choisit ce moment pour se lever, réitérant implicitement sa demande de silence.
"Bien, maintenant que nous avons évacué cette question capitale de savoir qui vient de quelle maison, j'aimerais vous remercier d'être tous venus aujourd'hui. Il manque trois personnes autour de cette table. Un élève de Durmstrang, le frère de Dumbledore dont vous connaissez tous la réputation, et un ancien professeur de Poudlard...
- C'est Lupin qui vient de réaliser que son groupe craignait à mort ? le coupa Finnigan, ce qui eut le mérite de faire sourire tout le monde."
Sauf Malefoy, qui détestait qu'on le coupe, encore moins pour faire une blague.
"Il s'agit de Severus Rogue.
- QUOI ! s'indigna Hermione en se levant d'un bond."
Elle avait été la première à réagir, parce que c'était épidermique, mais les autres étaient largement aussi choqués qu'elle par cette nouvelle. Fixant Drago avec horreur, Hermione attendait qu'il esquisse un sourire qui indiquerait qu'il s'agissait d'une blague. Mais le blond était imperturbable, et la regardait en retour sans broncher. Sans cligner des yeux. Sans respirer.
Il savait qu'il risquait gros en annonçant cette nouvelle, et c'est précisément pour cela qu'il avait gardé cette information secrète depuis des semaines. Même ses plus proches alliés n'en savaient rien. Alors il attendait, que quelqu'un se décide à parler, à objecter, à l'attaquer.
"Drago, t'es pas sérieux... grimaça Blaise en passant une main sur son front blême.
- Il n'a pas officiellement démissionné du groupe des conservateurs, mais il devrait nous rejoindre sous peu, et je pense que vous devez le savoir, expliqua Malefoy en attendant la prochaine salve, qui serait sûrement moins agréable."
Surtout s'il en croyait la position d'Hermione, qui était toujours debout et le fixait avec des yeux furieux.
"C'est avant qu'on aurait dû le savoir ! C'est malhonnête d'avoir attendu qu'on s'engage avec toi avant d'annoncer un truc pareil ! cracha la jeune femme. Tu savais pertinemment qu'aucun de nous ne voulait travailler avec Rogue. Enfin ! Non seulement il est infect et nous a tous traumatisés pendant notre scolarité, mais en plus, il n'a RIEN, absolument RIEN, de quelqu'un tourné vers l'avenir ! Qui ici pense qu'il fera avancer la politique et le monde sorcier ? On parle d'un type qui vit encore cloitré dans un manoir avec des chauves-souris, qui n'apprécie que l'ordre, la discipline, et la torture ! En quoi ça rejoint nos valeurs, en tant que groupe, ou en tant que personnes ?"
Essoufflée par sa tirade, Hermione balaya l'assemblée du regard et constata que tous, même ceux qu'elle aurait crus hostiles à sa personne, approuvaient ce qu'elle venait de dire. Pansy, qui s'était tue jusqu'à présent, alla jusqu'à regard Drago en secouant la tête pour marquer sa déception.
"Je suis team Granger sur ce coup, dit-elle. Qu'est-ce que ce vieux professeur, ancien mangemort, détesté de tous et antipathique, va nous apporter ? C'est totalement contradictoire avec l'image qu'on veut véhiculer.
- Franchement, même pour nous les Serpentards, c'est incompatible, appuya Flint.
- S'il franchit cette porte je ne réponds plus de moi, ajouta Romilda Vane en roulant des yeux de manière théâtrale.
- J'ai pas lâché mon groupe pour me retrouver piégé dans une autre arnaque, protesta Finnigan en croisant les bras sur sa poitrine."
Malefoy, toujours debout face à eux, attendait patiemment qu'ils aient tous exprimé leur mécontentement. Il s'était attendu à toutes ces réactions. Même blanchi par la justice, même décoré par le ministre en personne suite à un discours poignant d'Harry Potter, même respecté comme professeur, Rogue restait un personnage ambigu et détestable, qui incarnait dans l'inconscient collectif un ancien monde et de mauvais souvenirs.
"C'est bon, vous avez fini ? Parce que j'ai une information qui devrait vous aider à envisager les choses sous un autre angle, lâcha le blond en regardant distraitement ses mains.
- Cesse de faire ta diva, s'impatienta Hermione en le menaçant de l'index, bien décidée à ne pas le ménager.
- Rogue est en couple avec un autre homme et souhaite faire promulguer une loi qui autorise le mariage entre personnes de même sexe. Ce qui, vous vous en doutez, est totalement hors de question pour les Conservateurs. J'ai donc jugé qu'il avait toute sa place ici, avec nous."
Un silence de mort s'abattit dans la pièce et Hermione se rassit brusquement. Alors ça, elle ne l'avait pas vu venir.
Une petite visite du penthouse et une rapide présentation des députés, je crois que c'était deux choses que vous attendiez ! Maintenant, le cadre est vraiment posé. Et évidemment, un petit élément perturbateur signé Drago vient faire son apparition. A quoi vous vous attendez, avec Rogue ?
Dans le prochain épisode, la cérémonie tant attendue aura enfin lieu. Je publierai plus rapidement la prochaine fois, pour me faire pardonner ce léger retard (oui, comme à chaque fois, mais je fais au mieux).
Merci à toutes et tous mes reviewers ! 3
