Chapitre 10 De bon matin
Lorsque Harry se réveilla le lendemain, il mit quelques minutes pour émerger. La promenade dans le parc avec Ginny et une intense réflexion avant de s'endormir avaient pour le moins pris part aux cernes qu'il avait devant les yeux. Il soupira et pensa que c'était le dernier jour avant le week end.
Lorsqu'il descendit dans la salle commune, il n'y trouva personne. Il regarda sa montre et vit que les cours étaient déjà commencés depuis presque une demi heure. Et personne ne l'avait réveillé ! Non, ce n'était pas possible, il devait y avoir une explication logique.
Harry entendit tout à coup un bruit qu'il interpréta comme étant un gémissement.
Mais que se passait il donc ce matin ?
Il n'avait pas fait attention en arrivant dans la salle, mais les placards et les fauteuils semblaient bien près des murs.
Il comprit alors et rigola.
- Wingardium Leviosa !
Le fauteuil le plus proche se trouva vite dans les airs, révélant ainsi trois élèves qui riaient à en mourir.
Harry n'était pas sur de bien partager la plaisanterie lorsque Ron émergea de sous un autre fauteuil.
- Allez mon vieux, rigole un peu ! Ca ne peut pas te faire de mal, tu as vu ta tête ?
- Très drôle. Grommela t'il Mais quelle heure est t'il vraiment ?
Hermione choisit ce moment pour descendre de son dortoir, encore à moitié endormie. Elle demanda quelle était la source de l'agitation qui régnait, les rires l'ayant sortie de son sommeil.
Harry se tourna une fois de plus vers Ron et dit :
- Quelle heure est il nom d'un dragon ?
- Oh, environ sept heures moins le quart
Harry soupira et se demanda comment Ron avait fait pour dérégler sa montre sans qu'il s'en aperçoive. Il allait le lui demander lorsqu'il vit que Ron (et Hermione aussi) n'étaient pas aptes à répondre à quelque question que ce soit pour le moment.
Se doutant que Ginny n'était pas levée, Harry décida de l'attendre pour aller prendre son petit déjeuner.
La journée passa bien plus vite que Harry ne l'aurait cru, peut être étais-ce dut au fait que les cours de ce vendredi étaient animés par les professeurs les plus barbants du collège, hormis la défense contre les forces du mal bien sur.
Harry ne fut pas mécontent de voir le week end arriver, mais il le fut par contre lorsqu'il vit à quelle vitesse celui-ci avait défilé.
La semaine d'après, un élève de troisième année que Harry ne connaissait pas s'avança vers lui et demanda :
- Quand auront lieu les essais pour la constitution de l'équipe de Quidditch ?
Harry du le faire répéter, car l'élève était tellement timide qu'il avait parachuté sa phrase. Harry connaissait bien de telles situations et ne lui en tenu pas rigueur.
Ah, le Quidditch, Harry l'avait presque oublié, c'est pour dire à quel point la situation était grave.
Cette année, une de leur poursuiveuse avait fini ses études, donc il y avait une place vacante dans l'équipe.
Harry décida de passer une annonce comme quoi la sélection aurait lieu le samedi prochain dans la matinée, mais qu'étant donné qu'il ne manquait qu'une personne, Harry ne voulait pas voir d'autre postulants que ceux qui viendraient pour un poste de poursuiveur.
Même si la semaine passa encore une fois très vite, les quatre inséparables trouvèrent quand même un moment de libre pour passer voir Hagrid.
Harry espérait que ce dernier comprendrait à quel point ils étaient occupés et qu'il ne referait pas le même cirque que l'année dernière.
Lorsque Harry le vit de plus près que depuis la table des professeurs, il comprit qu'il n'était pas le seul à avoir été affecté par la mort de Dumbledore.
Hagrid paraissait plus triste qu'à l'accoutumée, lui qui était toujours souriant et joyeux.
Cependant, il n'avais pas cessé son projet qui consistait à rendre son demi frère Graup le plus social possible (rappelons que Graup est un petit géant faisant plus de deux fois la taille de Hagrid (qui lui-même n'est pas à proprement dit une petite personne) et qu'il montre de fâcheuses tendances pour la violence, même si l'année passée avait été plutôt calme de ce point de vue)
- Oh oui, il deviendra bientôt un très bon assistant, il parle assez bien l'anglais maintenant, mais j'ai peur qu'il soit trop farouche lorsqu'il verra les élèves.
Ils n'eurent pas besoin d'occlumencie pour se comprendre à ce moment, et se doutèrent bien que ce ne serait pas Graup le plus effrayé lorsqu'il prendra ses fonctions aux côtés d'Hagrid.
Hagrid leur proposa un de ses fameux gâteaux, mais ils venaient de manger donc ils refusèrent avec gentillesse, le géant ne parut pas s'en formaliser.
Il reprit :
- Comment se passent les cours cette année ? Pas trop de travail ? Quoique avec les ASPICS
- La plus grosse partie du travail cette année n'est pas en relation avec les cours.
Harry avait dit ça sans très bien savoir pourquoi, mais lorsqu'il y repensa il se rendit compte que Hagrid était une des dernières personnes qui lui restait en dehors de ses amis. Il maudissa intérieurement Voldemort, son désir de vengeance n'en fut qu'accru.
Hagrid se renfrogna
- Oh, j'espère bien qu'on arrivera un jour à l'arrêter, mais depuis la mort du professeur Dumbledore …
Il ne put finir sa phrase, il était en larmes.
- Hagrid, les gens ne peuvent vivrent éternellement, mais vous avez raison, il est temps de stopper Voldemort.
Harry essayait de se donner contenance, mais au fond de lui-même il était aussi triste que Hagrid et la mort de Dumbledore lui rappelait inlassablement cette maudite soirée de juin.
Hagrid fut visiblement impressionné, il reprit :
- Il est loin le temps où je t'apprenais ce que tu étais Harry, j'espère que tu te rappelles lorsque nous avons acheté ta baguette magique, ce que Mr Ollivander a dit ? Voué a faire de grandes choses, Mr Potter.
Je sais que tu n'aimes vraiment pas lorsqu'on te dit ça, Harry, mais je suis persuadé que tes parents auraient été fiers de toi, ils étaient des battants aussi.
La visite fut écourtée par la reprise des cours, Harry et ses amis promettant qu'ils reviendraient plus souvent.
