Chapter 8 - Hautes tensions

"What the fuck ? articula silencieusement Astoria en refermant la porte du nouveau bureau d'Hermione derrière elle."

Hermione secoua la tête de gauche à droite sans répondre, toujours sous le choc de la nouvelle. Rogue. Rogue dans le même groupe politique qu'elle. Rogue amoureux d'un être humain doté d'émotions, fait de chair et de sang. Rogue prêt à se battre pour avoir le droit de se marier. Se marier. Hermione visualisa malgré elle son ancien professeur de potions, directeur des Serpentards, en train de remonter l'allée d'une église en costume, et retint à grandes difficultés un haut le cœur.

"Tu savais toi, qu'il était gay ? reprit Astoria à voix basse en s'asseyant sur le canapé, à côté de sa patronne.

- Non... marmonna Hermione. Aux dernières nouvelles, il était amoureux de la mère d'Harry... Mais bon, ça remonte à des décennies et personne ne s'est jamais posé la question des inclinations de Rogue. Dire qu'il est... amoureux, grimaça Hermione.

- C'est qui, ce mec ? Il doit être sacrément tordu pour avoir envie de s'unir jusqu'à ce que mort s'ensuivre à quelqu'un comme Severus Rogue..."

Hermione fixa le bout de ses chaussures, étourdie. Malefoy leur avait coupé l'herbe sous le pied, à tous.

Il avait lancé une bombe dévastatrice susceptible de faire imploser leur tout nouveau groupe, puis avait enchaîné avec une deuxième bombe surréaliste qui leur avait coupé le sifflet. Bien sûr, il avait parfaitement calculé son petit effet en les prenant de cours. Même s'ils n'avaient pas tous eu les mêmes raisons de sombrer dans le silence, ça avait fonctionné : ils s'étaient tous tus, et il avait fallu de longues minutes avant que quelqu'un ne réussisse à parler. Parkinson avait commencé à rire, bientôt rejointe par d'autres, avant que toute la table soit secouée de soubresauts hystériques qui avaient eu le mérite de surprendre Malefoy.

Puis Flint avait tout bonnement ruiné l'ambiance en lâchant une question sans équivoque :

"Mais euh... Nous, on est pour le mariage gay ? Je veux dire, moi, je m'en fiche ils font ce qu'ils veulent, mais est-ce que c'est nécessaire qu'ils euh... se marient, comme les gens normaux ?

- Les gens normaux ? avaient répliqué illico un grand nombre de voix offusquées."

Ensuite, tout le monde s'était mis à crier, et Malefoy avait interrompu la première réunion pour renvoyer tout le monde chez soi, avant d'extirper Flint de la salle sans ménagement. Nul doute que ce contact initial resterait dans les esprits. Cette scène d'apocalypse avait eu le mérite de mettre en lumière tout ce qu'Hermione craignait en rejoignant les Non-alignés : se trouver face à des idées rétrogrades, des gens butés, des discussions qui la révulsaient. Ils avaient des différends irréconciliables. C'était prévisible. Et c'était un constat d'échec, déjà, au bout de seulement quelques heures. A nouveau, elle était confrontée à des points de vue opposés au sien, et elle allait devoir montrer les dents, et lutter, et se battre pour gagner le moindre centimètre de terrain. Seule contre tous.

Seule, ou presque. Elle allait devoir déterminer qui étaient ses alliés dans ce conflit qui s'annonçait, et vite.

« Avec tout ce bazar, on a abordé absolument aucun des sujets urgents alors que la cérémonie a lieu dans deux petites, infimes, minuscules heures, rouspéta Hermione.

- Je crois qu'il valait mieux ordonner une dispersion, vu le bruit que vous faisiez dans cette salle... j'ai cru que vous en étiez venus aux mains, avoua Astoria.

- C'était moins une. Parkinson avait soulevé sa chaise et s'apprêtait à la balancer à travers la tête de Flint. Et le pire, c'est que personne n'a rien fait pour la stopper. Elle s'est ravisée toute seule.

- Peut-être qu'un bon coup de chaise lui aurait remis les idées en place, à ce cher Flint. »

Hermione haussa les épaules, peu convaincue de l'efficacité du coup de chaise contre l'homophobie.

« Flint n'est pas très éveillé. Je dirais même qu'il est profondément idiot. Ce qu'il lui faut, c'est une éducation. De la pédagogie.

- Ouais... la pédagogie du coup de chaise sur le coin du nez, insista Astoria. Tu sais, sans aller aussi loin que Flint, parfois Ron aussi dit des choses un peu... limites. »

Hermione redressa la tête vers elle, interpellée. Elle connaissait Ron, sa promptitude à émettre des jugements à l'emporte-pièce et à asséner des idées avec brusquerie. Il ne pensait jamais à mal, mais son manque total de finesse avait blessé quantité de personnes, Hermione la première. Mais ce trait particulièrement irritant de sa personnalité était compensé par cette facilité qu'il avait à remettre en cause ses certitudes et à utiliser son immense cœur.

« Ron réagit toujours mal face à l'inconnu, il se braque dès qu'il ne comprend pas. Souvent, quand j'écris un discours, je me dis... Qu'est ce que Ron en penserait, qu'est-ce qu'il retirerait de mes mots ? Et ça m'aide à être plus claire, souffla Hermione à demi-mots, un peu honteuse de tirer profit de la fougue de son meilleur ami pour aider sa propre petite carrière. »

Astoria hocha la tête pour montrer à Hermione qu'elle comprenait parfaitement, et se mit à rire doucement. Elles savaient toutes les deux à quel point elles aimaient Ronald Weasley, même s'il avait parfois un don pour se montrer agaçant. C'était elles deux, les femmes de sa vie. Après Molly, bien évidemment.

« Qu'est ce que tu comptes faire, avec Rogue ? demanda Astoria de but en blanc.

- J'ai besoin d'un petit remontant avant de répondre à cette question."

Astoria approuva d'un hochement de tête et se dirigea tout droit vers un des cartons qui n'avait pas encore été déballé, avant d'en tirer deux verres et une bouteille de gin moldu.

"Je savais que ça allait nous servir rapidement, affirma-t-elle en débouchant la bouteille."

Hermione lui tendit un des deux verres d'un geste las, mais ce dernier resta désespérément vide. Quelqu'un était en train de frapper à la porte du bureau, et ce de façon assez autoritaire.

"Oui ? s'enquit Hermione d'un ton revêche, avant de se lever en réalisant qu'elle devait faire un effort de politesse."

Parkinson s'engouffra aussitôt dans la pièce, traînant Zabini par la manche, et claqua la porte derrière eux.

"J'ai mis l'enquêteur de mes parents sur le coup, on devrait avoir une réponse rapidement, lança la jeune femme avant de s'interrompre pour étudier la bouteille que tenait Astoria. Tiens, tiens, Granger. Pas si sage que ça on dirait !

- Un enquêteur pour quoi faire ? grimaça Hermione en dupliquant les verres d'un coup de baguette."

Parkinson roula des yeux et s'empressa d'attraper le verre que lui tendait Astoria.

"Pour trouver qui est le mec de Rogue, tiens. T'as pas envie de savoir ?

- Pans', les gens normaux sont préoccupés par ce qu'il vient de se passer en réunion, pas par la vie amoureuse d'un ancien prof, marmonna Blaise en avalant rapidement son verre, avant de s'asseoir sur une chaise en rotin.

- Rien n'empêche de se préoccuper simultanément de ces deux questions de la plus haute importance, rétorqua Parkinson en pointant un index manucuré vers Zabini.

- Attendez... les coupa Hermione. On s'en fiche, de qui Rogue fréquente. La vraie question, c'est plutôt ce qu'on doit faire avec Flint. On est tous d'accord qu'on ne peut pas lui laisser dire des trucs pareils, on est dans le même groupe et ça va forcément se répercuter sur nous. Hors de question que quiconque pense qu'on est d'accord avec ça, qu'on s'associe à ses propos !"

Blaise secoua la tête, et croisa ses jambes. Pansy, absorbée par le fond de son verre, ne répondit pas non plus. Et ce silence s'éternisa, pesant, lourd, chargé de l'inquiétude d'Hermione qui craignait de voir ses potentiels alliés lui tourner le dos.

"On pourrait planquer des artefacts de magie noire dans son bureau, le dénoncer et attendre qu'il soit envoyé à Azkaban. Comme ça, problème réglé, plus de Flint, proposa soudain Parkinson."

Hermione eut un hoquet de surprise, hésitant entre s'étrangler d'horreur et se mettre à rire face à cette bonne blague de Serpentard.

"Ou alors, on lui casse la gueule ? Simple, efficace, une méthode qui a fait ses preuves, ajouta Astoria.

- Il nous reste aussi la possibilité de le virer du groupe en l'accusant de détourner des fonds, un classique ! suggéra Zabini."

Les yeux d'Hermione passaient de l'un à l'autre, de plus en plus atterrée par ce qu'elle entendait. Où était-elle tombée ? Dans une association de mafieux anonymes ?

"Mais... bafouilla-t-elle.

- Tu as une meilleure idée ? s'enquit Parkinson d'un air très poli, comme si la réunion se poursuivait et qu'ils étaient en train de discuter du budget photocopies.

- Mais... répéta Hermione, avant de se racler la gorge. Écoutez, avant d'en arriver à ces extrémités, on pourrait peut-être envisager de parler avec lui, non ?

- En l'attachant à une chaise dans les caves de l'immeuble, oui. Les pieds dans une bassine d'eau, et... poursuivit Zabini."

Hermione se leva d'un bond, et plaqua ses poings sur ses hanches. Cette fois, c'en était trop.

"Arrêtez deux secondes vos délires de Serpentards sous acide ! On est pas des bouchers, ou des tueurs à gage, on est des députés par Merlin ! Il faut trouver une solution diplomatique ! Et je vais m'en charger immédiatement, puisque aucun d'entre vous n'est capable d'assez de lucidité pour avoir une vraie conversation avec un collègue ! Je rêve, mais je rêve...!"

Hermione s'élança, boucles au vent, vers la sortie de son bureau. Elle eut à peine fermé la porte derrière elle que Zabini pouffa, très satisfait :

"C'était encore plus rapide que ce que je pensais. Sainte Grangy va nettoyer tout ça !"

.

Hermione longea rapidement l'enfilade de bureaux rutilants, à la recherche de Flint. Presque tout le monde était parti suite au fiasco, sauf les membres de l'exécutif si cher au cœur de Malefoy. Mais ils se cachaient avec une bouteille de gin et c'était encore à elle de se retrousser les manches pour mettre de l'ordre, puisque leur bien aimé chef avait disparu.

La fontaine continuait à couler gracieusement au centre du penthouse, comme si tout était normal. Et Hermione remarqua de la lumière dans le bureau de Malefoy, qui contrairement à ce qu'elle avait pensé, n'avait pas fuit les lieux comme le couard qu'il était habituellement. Elle pinça les lèvres et respira un grand coup, se préparant au combat. Flint était là-dedans, elle en était sûre. Et le savoir enfermé avec Malefoy, qui était encore plus en position de force que d'ordinaire, n'augurait rien de bon : le blond était incapable de transiger, ou d'essayer de comprendre. Il broyait, il menaçait, il exterminait, mais il n'était certainement pas du genre à faire des compromis pour arranger une situation tendue.

Le poing d'Hermione cogna trois fois contre la porte et elle fut soulagée de ne voir aucune flaque de sang couler sous le battant en bois ouvragé.

"Entrez ! ordonna la voix glaçante de Malefoy."

Hermione ne se laissa pas impressionner par si peu et poussa la porte. Flint était assis sur une chaise en face du bureau de Malefoy, et se tenait la tête entre les mains. Le blond affichait un air sévère, sourcils froncés.

"Euh... Navrée de vous interrompre, lança Hermione pour entamer la conversation.

- Tu n'es pas du tout navrée, la contredit Malefoy en lui désignant la chaise voisine à celle de Flint pour qu'elle s'y assoie.

- Très juste, reconnut Hermione en jetant un regard en coin à son collègue, toujours prostré.

- Bon, qu'est-ce que tu veux ? Je me doutais que tu viendrais mettre ton grain de sel."

La Gryffondor sourit de son air le plus hypocrite et croisa les jambes pour se donner une contenance.

"Effectivement, je viens me mêler de ce qui me regarde. La réunion a été brutalement interrompue et la cérémonie approche, alors ce serait bien de savoir ce qu'il va se passer."

Flint se redressa brièvement, avant de se replonger dans son mutisme.

"Granger, Granger... chantonna Malefoy. On va simplement se lever quand notre groupe sera appelé et signer leur fichue déclaration. Rien d'impossible à faire, même pour les moins éveillés d'entre nous, expliqua le blond en jetant un regard lourd de sens à son ancien camarade de Serpentard. Ensuite, dès demain, on reprendra cette réunion avortée."

Hermione coula de nouveau un regard sur le côté, sans cacher la pitié qu'elle éprouvait pour Flint qui se faisait martyriser par un despote et ne semblait pas s'en offusquer. Il se soumettait en silence. Malefoy n'avait pas cherché à expliquer, il avait exigé, et son ancien camarade de classe avait abdiqué. Certes, Flint avait dérapé, mais le traitement qu'il subissait, elle ne l'approuvait pas. Il n'y avait qu'à regarder sa position, replié sur lui même, les épaules voutées, fuyant leurs regards. On aurait dit un chiot.

Malefoy suivit son regard, et leva les yeux au ciel. Granger et sa légendaire bonté d'âme.

"Est-ce que Rogue sera présent à la cérémonie de ce soir ? s'enquit Hermione d'un ton aussi dégagé que possible.

- Il est député et c'est la cérémonie d'inscription, il y a donc de fortes chances, rétorqua Malefoy avec un petit air supérieur très irritant.

- J'ai mal formulé ma question.

- Ça me parait évident.

- Je vais reformuler !

- Je t'en prie !"

Ils se foudroyèrent une fraction de seconde du regard, mais Hermione se reprit immédiatement pour ne pas lui donner la satisfaction de réussir à l'énerver.

"Est-ce que Rogue va officiellement s'inscrire parmi nous ce soir, lors de la cérémonie ?"

Malefoy esquissa un sourire vague, et joua avec sa plume qu'il fit rouler entre ses doigts. La Gryffondor dû se mordre l'intérieur des joues pour ne pas la lui faire avaler, et attendit qu'il ait fini de jouer avec ses nerfs.

"Est-ce que tu t'y opposes ? finit par demander Malefoy.

- On ne t'a jamais appris que ce n'était pas poli de répondre à une question par une autre question ? grogna Hermione.

- Oh, mon éducation connait quelques lacunes je le reconnais. Bon, parlons clairement. Tu ne veux pas de Rogue ?"

La jeune femme soupira, acculée. Il lui demandait son avis, c'était une première.

"Si je dis que je m'oppose à ce qu'il nous rejoigne, qu'est-ce que ça va changer ? C'est toi qui décideras.

- Je te demande ta conviction profonde."

Malefoy la regardait d'un air impénétrable, comme si ce qu'elle allait répondre revêtait réellement un intérêt à ses yeux. Hermione fut obligée de reconnaître qu'il était doué ; c'était précisément ce que les électeurs attendaient. Quelqu'un qui les écoute, qui se sente concerné, qui accorde de l'importance à leur point de vue. Certes, c'était feint dans le cas de Malefoy. Mais l'exécution était parfaite. Et de nouveau, elle était acculée, obligée de lui répondre. Après tout, s'il lui donnait l'occasion de s'exprimer, elle n'allait pas s'en priver.

"Ce n'est certainement pas une personne que je porte dans mon cœur. Mais ça, c'est à titre personnel et même si ça ne m'enchante pas de devoir travailler avec lui, je suis prête à le faire. Ce qui me dérange, c'est qu'il incarne des valeurs archaïques, il a défendu des préceptes suprémacistes, il a traumatisé des générations d'enfants avec ses vieilles méthodes éducatives, et soyons réalistes : les électeurs le détestent. Les nôtres, du moins. Ils n'auraient jamais voté pour nous s'ils appréciaient le positionnement de Rogue, c'est incompatible. Tout ça, tu le sais très bien. Je ne t'apprends rien. Alors, pourquoi tu pousses pour qu'il nous rejoigne ?"

Malefoy continua à la dévisager avec un certain amusement.

"Tout ce que je voulais savoir, c'est que tu ne t'opposais pas à sa présence, conclut-il simplement.

- Malefoy...

- Flint, rentre chez toi. Prends une douche, enfile un costume décent, on se retrouve au Parlement. Viens un peu en avance, ordonna le blond en se levant, signe que la conversation était terminée."

L'ancien joueur de Quidditch déploya son immense carrure et s'empressa d'obéir sans demander son reste, mais Hermione elle, ne l'entendait pas de cette oreille. Ce n'était pas parce que son altesse Malefoy avait décidé que le dialogue était rompu qu'elle devait s'incliner. Alors elle resta obstinément assise, bras croisés, et le défia du regard.

"Tu peux rester là si tu veux, mais moi je m'en vais. A tout à l'heure ! lança-t-il en attrapant sa cape.

- Non, certainement pas, tu t'assois ! objecta Hermione d'un ton sec."

Malefoy pivota sur ses talons et écarquilla les yeux, outré qu'elle ose s'adresser à lui sur ce ton. La Gryffondor elle-même semblait choquée par son propre comportement autoritaire.

"Je te demande pardon ? demanda Malefoy d'un ton glacial.

- Euh... Écoute, je sais que tu es le chef et tout ça, mais je ne suis pas d'accord.

- Pas d'accord avec quoi, exactement ?

- Avec ton attitude ! Déjà, tu nous convoques à une réunion qui n'est qu'une mascarade, puisque tu savais pertinemment que tes deux petites annonces successives allaient semer le bazar. Résultat, on a abordé aucun sujet urgent, on ne sait pas qui on est, où on va, ce qui nous lie. Ensuite, tu refuses de donner la moindre explication au sujet de Rogue. Et tu maltraites tes collaborateurs ! Flint est idiot, mais il ne mérite pas d'être écrasé par une petite brute dans ton genre ! énuméra la jeune femme en comptant sur ses doigts.

- Bon sang, Granger ! s'exclama Malefoy en se passant une main sur le visage, réellement agacé. Tu vas être chiante comme ça tout le temps, ou c'est juste pour marquer ton territoire au début ?

- Ah non, je vais être chiante comme ça, tout le temps, confirma Hermione en relevant le menton.

- Bien ! Très bien ! Et moi, je vais m'en aller en claquant la porte, comme ça, tout le temps ! cingla le blond en mettant à exécution ses propos dans un grand bruit."

Hermione sursauta et se retrouva seule et hébétée, assise sur sa chaise, sans avoir eu le temps de dire ouf. Quel toupet ! Il venait de lui fausser compagnie avec une incorrection telle qu'elle dû prendre sur elle pour ne pas détourner tout son bureau. Mais pour qui se prenait-il ?

Elle perdit de précieuses secondes à analyser la situation et, lorsqu'elle sortit enfin, Malefoy avait déjà transplanné.

.

Hermione sentit la main de Laura se resserrer sur son bras dans un geste de crispation, et releva la tête. Elles marchaient sur le trottoir en direction du parlement et, comme il fallait s'en douter, une marée de journalistes faisait la queue au bas des marches de l'édifice. La nuit était tombée, pourtant les rafales de flash et les projecteurs des caméras éclairaient la scène comme en plein jour.

"On a qu'à traverser en souriant, t'en fais pas, déclara Hermione en tapotant la main de Laura."

Elles continuèrent à avancer en prenant un air dégagé, jusqu'à ce que Cho Chang et Padma Patil viennent se greffer à leur petit groupe. Elles se saluèrent d'un signe de tête, et leurs quatre regards se portèrent de nouveau sur le groupe de journalistes.

"Je déteste ça, marmonna Chang dans sa barbe.

- Tu marches à côté d'Hermione Granger Cho, personne ne fera attention à toi, siffla Patil."

Laura lui jeta un regard malveillant, agacée par cette remarque. Mais Hermione semblait s'en ficher éperdument, et avait déjà commencé à sourire machinalement aux journalistes. Elles franchirent le rideau sans lâcher aucun mot, gravirent les marches, et se réfugièrent dans le hall à l'ambiance habituellement feutrée du Parlement.

Mais en réalité, ce soir-là, les journalistes assoiffés de scoop étaient plus disciplinés que les députés. Partout, des groupes de tailles variables complotaient, se défiaient du regard, s'invectivaient. Le climat était encore plus tendu que lors de la précédente cérémonie. Mais malgré ce capharnaüm, ils se tournèrent quasi unanimement vers l'entrée, et dévisagèrent les nouvelles venues. Puis ils se remirent à chuchoter à toute vitesse.

"Super... Qu'est-ce qu'on est censés faire maintenant ? grogna Laura, qui ne savait pas où aller."

A qui parler ? Un simple signe de main à quelqu'un pouvait être analysé et décrypté par les autres, et leur donner du grain à moudre. Pour l'instant, personne ne savait qui composait le groupe des Non-alignés. Et Malefoy n'avait insisté que sur un seul point : ne rien révéler. Attendre. Encore un coup pour théâtraliser la révélation...

"On devrait... se mettre dans un coin, à l'écart, proposa Hermione en cherchant un espace libre du regard.

- Oui... On aura qu'à faire comme les autres et marmonner toutes les quatre, ça ne sera pas suspect, ajouta Chang, écarlate.

- On se croirait à Poudlard, pesta Patil en tapant du pied nerveusement.

- Derrière ce ficus, là, indiqua Laura en se précipitant vers un des rares coins de la pièce non surpeuplé."

Elles se déplacèrent en file indienne et en silence vers leur mètre carré tant espéré, et se rassemblèrent en cercle.

"Ils nous regardent toujours ? demanda Chang.

- Oui, confirma Laura en hochant la tête à toute vitesse.

- Ils savent que je suis Non-alignée, ils se doutent que Laura aussi... Alors ils doivent commencer à se dire que vous deux, c'est pareil, songea Hermione en regardant discrètement autour d'elle."

Un député conservateur frôla leur petit groupe et elle dû s'écarter brutalement pour éviter un coup d'épaule vengeur. Hermione ouvrit la bouche pour protester, mais Laura posa une main apaisante son bras. Alors, on en était là. Une ambiance de vestiaires. En temps normal, un sort aurait fusé et le député agressif se serait retrouvé pendu au plafond par les pieds.

"Ils deviennent tous fous ! pesta Laura.

- Tout le monde redescendra après l'annonce. Cette tension... ça va retomber, dit Hermione en époussetant machinalement sa cape.

- Je comprends pas pourquoi on doit rien dire ! C'est pas comme si ça changeait quelque chose. Dans quinze minutes, tout le monde saura, maugréa Patil."

Hermione haussa les épaules. Elle était bien d'accord, mais inutile de donner raison à cette greluche qui ne faisait que râler depuis qu'elle était arrivée. Cela n'aidait en rien à détendre l'atmosphère, qui était déjà électrique.

"Dispersez-vous, siffla la voix de Malefoy qui passait près d'elles, seul, et roulant des mécaniques.

- Il se prend pour un général dans l'armée, maintenant ? grogna Hermione.

- On devrait obéir, il a raison... déclara Patil en suivant des yeux le blond qui fendait la foule."

Elles partirent donc chacune dans une direction différente, et se retrouvèrent isolées parmi leurs collègues soit hostiles, soit compatissants. Hermione perdit rapidement de vue les autres, et se concentra donc sur la lecture d'un prospectus qu'elle avait ramassé sur une table. Cette situation était extrêmement gênante.

"Bonjour, Hermione."

La jeune femme leva la tête et fut surprise de se retrouver nez-à-nez avec Dean Thomas.

"Je voulais juste que tu saches qu'on va t'écraser. Toi et ton petit groupe d'arrivistes inexpérimentés, vous n'avez aucun appuis. Je vous donne deux mois avant de vous entretuer. Et là, ça ne sera pas la peine de revenir ramper. Ta carrière est finie. Tu n'es plus rien, et j'ai hâte que tu le réalises. Ta chute sera d'autant plus agréable à regarder que tu tombes de si haut."

Muette de stupeur, Hermione écarquilla les yeux face à la violence des propos crachés par son ancien allié. Il avait parlé si bas que personne d'autre qu'elle n'avait entendu, mais tous les députés autour attendaient une explosion, c'était évident. Hermione déglutit avec difficulté, et capta le regard de Parkinson dans la foule. Celle-ci, plantée une dizaine de mètres plus loin, fronçait les sourcils et semblait hésiter à intervenir. Alors la Gryffondor fit la seule chose qui pouvait éviter un scandale de grande ampleur - et une probable castration irréversible de Thomas.

"C'est très fairplay Dean, je n'en attendais pas moins de ta part. Cette douceur dans tes propos ne me donne qu'une envie, c'est de te crever les yeux avec un clou rouillé et de les faire manger à ta mère. Bonne soirée, conclut Hermione en s'éloignant, un faux sourire plaqué aux lèvres."

Un bras tendu stoppa rapidement sa fuite, et elle soupira de soulagement en réalisant qu'il ne s'agissait que de Zabini.

"Granger, qu'est-ce qui t'a pris ? chuchota-t-il, mi hilare mi choqué.

- Quoi ? tiqua Hermione. Comment... Tu as entendu ?

- Je lis sur les lèvres. J'ai perdu l'ouïe pendant six mois quand j'étais petit, alors j'ai développé certaines... compétences. Alors ?"

La jeune femme ne put s'empêcher de rougir de honte, mais ne baissa pas les yeux pour autant.

"Il m'a énervée, finit-il par souffler.

- Oh, tout s'explique."

Zabini gloussa, ravi d'avoir pris sur le fait Miss parfaite en train de menacer un collègue d'atroces tortures.

"Bon, allons-y, l'hémicycle est ouvert !"

.

Karacter avait l'air de sombrer plus profondément dans la dépression nerveuse à chaque cérémonie. Son pas se faisait plus pesant, son teint plus cireux, son regard plus vitreux. Il observait les députés s'installer avec un air absent et désespéré. Ses menaces de démissionner si la situation ne se réglait pas au plus vite étaient à prendre au sérieux : il en avait assez. Et ce snobinard de Drago Malefoy qui se pavanait au lieu d'aller s'asseoir, alors qu'IL était responsable de toute cette débâcle... Karacter pinça les lèvres et lui envoya autant d'ondes négatives qu'il le pouvait. Mais cette tête-à-claques peroxydée ne semblait pas les percevoir, et continuait à faire le fier entre les travées, serrant des mains, distribuant des claques dans le dos, souriant d'un air faux, comme s'il possédait les lieux.

Hermione regardait elle aussi Malefoy faire son Malefoy, avec une moue réprobatrice. Eux devaient faire profil bas, se taire, pendant que lui se débrouillait pour être le centre de l'attention. L'assemblée était en désordre complet, plus personne ne savait où s'asseoir puisque les groupes et les amitiés avaient éclaté en vol. Alors les députés se contentaient de s'installer de manière aléatoire, au milieu de leurs quelques alliés rescapés, ou tout simplement dans les zones qui leur étaient le moins hostiles. Hermione était donc assise tout au fond, entre Laura et un Conservateur à qui elle n'avait jamais adressé la parole.

Enfin, tout le monde parvint à s'asseoir, et le silence se fit. Tout le monde s'observait en chien de faïence, attendant le début des ennuis.

"Bien, puisque vous êtes tous enfin en place... Nous pouvons commencer cette cérémonie, soupira Karacter. Je vais appeler les chefs de groupes qui monteront chacun leur tour sur l'estrade, et appelleront les inscrits à les rejoindre. Vous vous lèverez dans le calme et viendrez vous aligner face à l'assemblée, en silence, et vous prêterez serment. Ensuite vous retournerez à vos places, toujours dans le calme. Je compte sur votre sens des responsabilités pour vous comporter convenablement, conformément à ce qui est attendu d'un député. Est-ce bien clair ?"

Seul le silence lui répondit. Il se racla la gorge, déroula un parchemin, et tout le monde retint son souffle.

"Nous allons procéder par ordre alphabétique. Le leader du groupe Conservateur, je vous prie."

Ce dernier se leva avec grâce et descendit les marches, avant d'aller se planter à côté de Karacter, les mains jointes dans son dos. Il savait parfaitement que son groupe serait amputé d'un certain nombre de députés, mais il ignorait encore leur identité.

"Membres du groupe Conservateur, levez-vous."

D'après les pré-inscriptions révélées lors de la première cérémonie, 30 personnes devaient se lever. Hermione compta rapidement, et réalisa qu'ils n'étaient que 29.

"Rogue, murmura-t-elle."

Celui-ci, assis à l'extrémité droite de l'hémicycle, n'avait pas bougé d'un millimètre, et de nombreux regards choqués ou furieux se dirigeaient vers lui. Mais il n'était pas le seul à subir les foudres de ses collègues : Romilda Vane poussa un cri aigu lorsqu'un député lui marcha sur le pied en descendant vers l'estrade, Flint reçu une boulette de parchemin entre les deux yeux, et Hestia Carrow se vit octroyer une claque derrière la nuque par une femme d'un âge avancé. De là où elle était placée, Hermione vit distinctement Malefoy secouer la tête vigoureusement, comme pour interdire à la jeune femme de réagir.

"Ça ne se passe pas si mal que ça, s'étonna Laura à voix basse."

C'est précisément à ce moment là que Pansy se leva d'un bond, et attrapa fermement la queue de cheval de la députée qui était assise juste devant elle. Comme si ça ne suffisait pas, elle l'agita dans tous les sens, faisant valser la tête de la femme qui poussait des cris stridents. Malefoy et Zabini se levèrent prestement et se mirent à s'acharner sur les bras de Pansy pour qu'elle relâche sa prise, en vain.

"Par Merlin, mais que faites-vous ! s'insurgea Karacter dans son micro. Lâchez cette personne ! Lâchez-là ! Sécurité !"

Deux aurors entrèrent immédiatement et vinrent prêter main forte à Zabini et Malefoy, qui n'arrivaient pas à venir à bout de la fureur de leur collègue. Et Parkinson finit par abdiquer. Écarlate, elle défroissa sa robe, et jeta son bras en l'air pour réclamer la parole.

"Mais qu'est-ce qu'elle fait ? s'inquiéta Hermione, effarée.

- Mais que voulez-vous ? sursauta Karacter, perplexe.

- Je profite de la présence d'aurors parmi nous pour signaler une infraction majeure au code de déontologie des députés. Cette radasse vient de me traiter de Traître à mon sang et de Pute à moldus."

La foule émit un cri outragé, et Karacter en lâcha son micro qui tomba dans un bruit mat.

"C'est une honte ! s'emporta-t-il immédiatement, hurlant si fort qu'il n'avait plus besoin de micro. Vous êtes députée, bon sang ! Vous DEVEZ connaître la loi, et vous savez que ces insultes sont sévèrement punies depuis les grands procès ! Le monde sorcier ne tolérera plus ce genre d'outrages racistes ! Et vous, Parkinson, vous ne pouvez pas vous battre comme une chiffonnière dans cette enceinte !"

La sorcière incriminée baissa la tête, pendant que Pansy fulminait toujours. Et Malefoy profita de cette brève accalmie pour prendre la parole.

"Nous déposerons une plainte au ministère de la Justice dès demain, il est évident que nous ne laisserons pas passer ça. Mademoiselle Parkinson n'a fait que réagir avec toute la vivacité qui la caractérise à des propos nauséabonds.

- C'est toi qui dis ça, Malefoy ? l'apostropha Dean Thomas. Tu as pratiquement inventé ces propos nauséabonds.

- Ça va être un carnage, soupira Hermione.

- Fais quelque chose ! l'exhorta Laura."

Le vent avait tourné dans la salle ; d'abord quasi unanimement choqués par les insultes racistes, les députés semblaient trouver que l'attaque portée contre Malefoy était légitime. Hermione elle-même gardait un souvenir vivace des "sale sang de bourbe" qu'il proférait à tout bout de champ. Mais elle ne pouvait pas laisser son collègue se faire injustement traîner dans la boue pour son passé, alors que pour une fois il n'avait rien fait. Pour l'instant. Parce qu'au vu du regard qu'il portait sur Thomas, il s'apprêtait à répliquer.

Alors elle se leva, et frappa sèchement du plat de la main sur la table.

"Assez ! Il ne s'agit pas de Malefoy, mais de... cette femme avec une queue de cheval, là ! s'exclama-t-elle. Écoutez, on a tous dit et fait des choses regrettables quand on était à Poudlard. On était des enfants, on était le fruit de notre éducation, c'était la guerre et on vivait dans une société différente. Avec des lois différentes. Vous ne pouvez pas, dix ans après, blâmer quelqu'un pour les actes odieux d'une autre. Ces insultes sont répréhensibles, elles seront punies, il n'y a pas de débat. Peut-on reprendre la cérémonie, à présent ? Ou certains d'entre-vous ont encore envie de se comporter comme dans une cour de récré ?

- Je ne peux qu'être d'accord avec vous, Miss Granger. L'incident est clos, pour l'instant. Que les Conservateurs rejoignent leur leader sans plus attendre !"

Il y eut un léger flottement, puis ils se mirent en marche. Hermione se rassit, et croisa le regard de Malefoy. Sa mâchoire était crispée et ses yeux jetaient des éclairs, mais il avait l'air reconnaissant. Ou souffrant. Impossible de savoir, puisque personne n'avait jamais vu Malefoy être reconnaissant envers qui que ce soit.

"T'as pas pu t'empêcher de défendre ton petit mangemort, persiffla Dean en profitant de l'agitation pour se rapprocher d'elle.

- Tu n'as aucune leçon à donner à personne. Ne viens pas t'acheter un courage maintenant que ta vie n'est plus en danger, et que tu es bien au chaud dans une assemblée. C'était avant, qu'il fallait t'opposer aux brutes, rétorqua vertement Hermione.

- Il t'a fait quoi, Malefoy, pour que tu sois aussi véhément ? ajouta Laura. Il a piqué ta copine ? suggéra-t-elle."

Thomas, les traits déformés par la rage, se détourna et repartit à sa place sous leurs regards médusés. Laura pivota au ralenti vers Hermione, et ouvrit la bouche dans une grimace excitée.

"Je crois que je viens de taper juste sans faire exprès... On tient un scoop ! se réjouit-elle. Je me demande si Sorcières Hebdo serait intéressé par cette information croustillante.

- Je suis sûre que Parkinson sera ravie de mettre son enquêteur sur le coup, pouffa Hermione."

Elles se turent le temps que les Conservateurs prêtent serment, puis ils regagnèrent leurs places avec des têtes d'enterrement. Cette cérémonie n'était certainement pas une victoire pour eux : non seulement ils avaient perdu beaucoup de membres, mais en plus une des leurs avait proféré des insultes racistes qui allaient faire couler beaucoup d'encre. Non, ce n'était vraiment pas une bonne journée.

"A présent, c'est au tour des Non-alignés. Drago Malefoy, si vous vouliez bien me rejoindre... demanda Karacter, qui avait visiblement très envie d'en finir au plus vite."

Malefoy obtempéra sans discuter et descendit les marches d'un pas altier, à deux doigts de sautiller de joie. C'était son moment de gloire. Il s'installa au centre de l'estrade, une main dans la poche de son pantalon, et l'autre campée sur sa hanche. Comme une gravure de mode.

"Il en fait toujours trop, murmura Hermione, plus pour elle-même que pour Laura.

- On dirait un mannequin..."

Hermione fit rouler ses yeux dans leurs orbites et se redressa, prête à descendre. Elle croisa le regard inquiet de Chang, assise un peu plus bas dans les travées, et lui sourit d'un air rassurant.

"Membres du groupe des Non-alignés, levez-vous !"

Disséminés ça et là dans la grande salle, ils se levèrent d'un même geste. Et la pièce s'emplit de murmures à mesure que leurs collègues découvraient leur identité. Hermione croisa brièvement le regard de Lupin, qui l'évita comme si elle l'avait brûlé, et elle ressentit un pincement au cœur. C'était fait. La rupture était consommée, elle allait rejoindre Malefoy sur cette estrade et la page se tournait définitivement.

"Veuillez descendre, leur ordonna Karacter d'une voix monocorde."

Hermione sentit ses jambes se mouvoir toutes seules et elle descendit, marche après marche, pas après pas, rejoignant la file indienne qui grossissait peu à peu. Elle avait le sentiment de sauter d'une falaise abrupte, sans avoir aucune idée de ce qui l'attendait en bas. Ce n'était certainement pas des pensées réconfortantes, et l'angoisse montait doucement en elle. Impossible de faire marche arrière. Et de toute façon, elle n'en ressentait pas l'envie. Mais cette impression que l'avenir était sombre l'étouffait, comme des tenailles qui se refermaient lentement autour de sa gorge.

Puis elle sentit Parkinson lui mettre un gentil coup d'épaule, Zabini lui fit un clin d'œil, Laura lui sourit. Et elle respira un peu mieux. Elle tomba sur les yeux métalliques de Malefoy, qui irradiait littéralement de joie, eut envie de le frapper, comprit qu'il avait lu dans ses pensées, sentit monter une envie de rire traitresse, remarqua qu'il craquait un sourire. Et là, elle respira de nouveau librement. C'était vraiment agréable de se détester autant mutuellement. Elle s'aligna avec eux face à l'assemblée. Solidement arrimés les uns aux autres, le menton relevé, ils défièrent silencieusement leurs collègues d'oser n'émettre ne serait-ce qu'une critique.


Et voilà, ça y est, vous l'avez eue votre cérémonie ! J'espère qu'elle vous a plu. C'est officiel, Hermione est une Non-alignée. En attendant, l'ambiance ne s'est pas vraiment améliorée à l'assemblée, et c'est que le début.

Je répondrai à vos review sur le chapitre précédant dans la semaine, je ne vous ai pas oubliés :)