Chapter 12 - Relations conflictuelles
"Pssst...
- ...
- PSSST !
- Quoi, Parkinson ? grogna Hermione en levant les yeux au ciel exagérément."
Elle savait pertinemment ce que Pansy voulait. A la minute où ils s'étaient tous assis dans la salle de réunion, la Serpentard s'était précipitée pour s'asseoir à côté d'elle, bousculant au passage Cho Chang. Tous ses dossiers étaient tombés au sol, mais Pansy n'avait pas jugé utile de s'en excuser. Elle n'avait pas le temps pour ça : elle était en mission.
"Tu l'as invitée ? chuchota Parkinson en se penchant vers elle.
- Qui ça ?
- P. O. D. S., épela Parkinson comme si personne dans la pièce n'était en âge de savoir lire.
- A ton avis ? répliqua Hermione.
- T'as fini de faire ta mystérieuse ? s'agaça Pansy, en haussant le ton."
Cela lui valut un mouvement de sourcils réprobateur de Malefoy, assis au bout de la grande table. Penché en avant, les coudes appuyés sur ses genoux, il avait adopté la posture du leader à l'écoute, concentré sur les propos d'un de ses députés. Dubois, qui était en train d'exposer son idée de réformer les lois relatives à la vente des articles de sport.
"Ça vous dérange, qu'on soit en train de parler ? siffla Malefoy avec un regard noir.
- On est désolées professeur Malefoy, ça ne se reproduira plus, minauda Parkinson en souriant comme une déficiente mentale."
Face à tant d'insolence, le blond pinça vivement les lèvres mais se contenta de lui faire un doigt d'honneur, ce qui n'était certainement pas une façon de diriger pacifiquement son groupe politique. Cet abruti de Flint ricana brièvement, mais s'arrêta net en faisant à son tour l'expérience du regard de glace de Malefoy.
"Justement Dubois, j'ai eu l'occasion d'échanger avec le directeur de Broomstick Corporation hier. Ton analyse rejoint la sienne, ce projet de loi pourrait relancer leurs ventes, et je pense qu'il t'apportera son soutien public, coupa Hermione pour recentrer les débats sur ce qui importait."
Dubois la remercia d'un sourire et recommença son exposé, avant d'être de nouveau interrompu.
"Et voilà, les Gryffondors se serrent les coudes entre eux, comme d'habitude, lança Hestia Carrow.
- Je suggère qu'on se concentre plutôt sur le contenu de mon projet de loi, s'agaça Dubois.
- Team Dubois ! fit Zabini en le pointant du doigt.
- Oh oui, Team Dubois, confirma Patil."
Hermione fronça le nez face à cette nouvelle manie de beugler "team machin" et "team truc" dès qu'il y avait un désaccord entre eux, ce qui était assez puéril, et se dit que même si Patil était extrêmement agaçante, elle savait qui étaient ses alliés.
"Bon, Dubois, écoute tes supporters et poursuis, dit Malefoy en effectuant un mouliné du bras, las."
Ce dernier obéit sans discuter et la réunion pu enfin reprendre dans un calme relatif. Une heure plus tard, ils se dispersaient de nouveau pour faire leur travail de députés. Sauf Parkinson, qui rôdait autour de Laura. C'était tout juste si elle ne la reniflait pas pour tenter de percevoir les effluves de Malefoy sur elle. Mais Hermione se désintéressa rapidement de ce curieux manège, parce que Zabini et Malefoy étaient en train de se parler tout à fait normalement, alors qu'à en croire les autres ils avaient été à deux doigts de s'entretuer la veille. Qu'avait-il bien pu se passer entre eux ?
"Qu'est-ce que t'as Granger, pourquoi tu nous observes ? pouffa Zabini en se plantant devant elle.
- Oh je... Je ne vous observais pas, répondit Hermione.
- Si, tu nous observais. Hein Drago, elle nous observait, insista Zabini, les yeux brillants d'anticipation à l'idée de réussir à énerver la Gryffondor de bon matin.
- J'sais pas, lâcha Malefoy en ramassant ses affaires."
Il sortit ensuite de la pièce d'une démarche raide, et Hermione en resta pantoise. Il ruinait une occasion de se moquer d'elle ? Il prenait la fuite ? C'était inattendu.
"Tu vois, je ne nous observais pas, dit Hermione en ramassant elle aussi ses affaires."
C'était une maigre victoire, mais toute victoire était bonne à prendre.
"T'as deux minutes ? s'enquit Zabini, d'un air un peu trop dégagé pour être honnête.
- Dans mon bureau ? suggéra Hermione en partant en trombes sans attendre la réponse."
C'était le moment, elle allait tout savoir. Il allait lui expliquer la raison de leur dispute, c'était évident. Par contre, elle ne voyait pas du tout pourquoi il choisissait de lui raconter, à elle, alors qu'il était de notoriété publique qu'elle exécrait le blond. Peut-être que Zabini cherchait une alliée dans son combat face à lui. L'ennemi de mon ennemi est mon ami, tout ça. En fait, peu importaient les raisons : elle voulait savoir, tout savoir, et tout de suite.
"Assieds-toi je t'en prie, proposa Hermione en indiquant un fauteuil à Zabini."
Il referma la porte derrière lui et s'empressa de s'y asseoir.
"Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Qu'est-ce qui t'as pris de m'entraîner dans cette histoire de centre de rétention pour mineurs ? attaqua le Serpentard sans préambule.
- Hein ? gémit Hermione."
Elle était extrêmement déçue qu'il soit venu pour lui parler de ça. C'était... une déconvenue. Mais après tout, une fois ce sujet évacué, rien ne l'empêchait de l'interroger sur sa dispute avec Malefoy.
"On en a parlé vaguement une fois, on était même pas encore dans le même groupe. Comment est-ce que cette hypothèse est devenue un projet de loi ? reprit Zabini, tendu.
- J'ai simplement fait des recherches, c'est un travail préparatoire... Et je pensais qu'on était d'accord tous les deux pour dire qu'il fallait faire quelque chose pour ces enfants. Le terrain de Quidditch, tu te souviens ? Les vertus d'un sport d'équipe, les valeurs positives, l'entraide... la discipline ?
- Je sais très bien ce qu'on a dit. Mais c'était une conversation informelle, une idée... T'as démarré sur les chapeaux de roues et tu m'as complètement laissé sur le bord de la route, Granger, lui reprocha le Serpentard.
- Je suis désolée, j'aurais dû te dire où j'en étais... Mais je n'ai rien déposé, ni fait aucune démarche, j'aurais absolument rien fait sans t'inclure dans le projet. C'est ton idée aussi, on fera ça ensemble c'est évident. Je faisais seulement des recherches, répéta Hermione avec une moue gênée."
Il avait cru qu'elle cherchait à le doubler. Parce que c'était ce que les Serpentards se faisaient entre eux, et aux autres. Mais jamais l'idée ne l'aurait effleurée de l'écarter ainsi !
"C'est pas du tout le problème Granger, je sais très bien que t'aurais pas cherché à m'évincer."
Hermione ouvrit la bouche pour répliquer, lancée comme elle était dans ses justifications et bien décidée à lui prouver qu'elle était de bonne foi, mais elle s'arrêta net.
"Si c'est pas ça le problème, c'est quoi ? demanda-t-elle, sincèrement surprise.
- Mais que t'en aies parlé à Malefoy comme ça, de but en blanc, sans me laisser le préparer ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?"
Face au ton agressif de Zabini, Hermione recula contre le dossier de son fauteuil et déglutit. Il avait perdu son habituel flegme et semblait vraiment, vraiment... déçu. Voilà, c'était le mot.
"Zabini, je comprends pas ce que tu racontes. Pourquoi il faudrait préparer Malefoy ?"
Il la dévisagea comme si elle avait perdu la tête et finit par lâcher un soupir à fendre l'âme. Littéralement.
"Ok, t'es pas au courant. Je me disais aussi... Ça te ressemblait pas d'être aussi insensible. Parce que vraiment, t'as mis les pieds dans le chaudron."
Il se passa une main sur le front, à mi chemin entre le soulagement et l'inquiétude. Et Hermione sentit un poids enfler dans sa poitrine, comme un mauvais pressentiment. Qu'avait-elle fait ?
"Malefoy connait quelqu'un qui est en centre de rétention pour mineurs ? Un proche ? tenta de déduire la jeune femme.
- On peut dire ça ouais... En admettant qu'il se connaisse lui-même."
Hermione étouffa un hoquet de surprise, et se décomposa. Elle vira d'abord au rouge, effarée par son immense bévue, puis au blanc, en réalisant qu'elle avait dû le blesser. Et ses propres mots lui revinrent à la figure comme une gifle. Elle lui avait parlé de ses erreurs d'adolescents. Il avait dû se dire qu'elle savait tout, et qu'elle l'utilisait contre lui. Ce qui serait atroce. Cruel. Indigne.
"Oh mon dieu... souffla-t-elle, blême.
- Oui, voilà... marmonna Zabini. Je l'avais pas vu dans cet état depuis longtemps. Tu l'as attaqué à froid, il était pris au dépourvu, je te raconte pas ce que j'ai ramassé... Il pensait que je complotais dans son dos. Il s'est senti trahi. Et à raison. Inutile de préciser qu'il est totalement opposé à cette loi, soupira-t-il.
- Je suis désolée... fit Hermione d'une petite voix.
- Tu savais pas. C'était involontaire. A vrai dire, je pensais que Potter t'aurais balancé ce genre d'infos... Lui, il est forcément au courant."
La jeune femme baissa la tête, peinée.
"Harry n'en a jamais dit un mot. Mais justement, s'il a fait l'expérience de ces centres... Il sait pertinemment que c'est inhumain, et que ça ne fait qu'empirer le mal. Pourquoi il ne veut pas...
- Tu lâches jamais le morceau, hein ? grimaça Zabini. Il va falloir que tu laisses couler. Ça va devoir attendre, parce que je peux t'assurer qu'en l'état, insister ça condamnera définitivement toute chance de faire passer cette loi. Et ça va le blesser. Je sais que t'es pas du genre à abandonner, mais pour son bien, tu...
- Ok, j'abandonne."
Interdit, Zabini fit une drôle de tête. Il ne s'attendait absolument pas à ce qu'elle abdique si facilement. Il était persuadé qu'elle n'avait jamais reculé sur un projet de loi de toute sa carrière.
"Pour l'instant, ajouta-t-elle. Parce qu'il m'a sauvé la mise vendredi dernier avec ces photos et que je lui dois bien ça.
- Et aussi parce que tu veux pas briser le petit cœur de Drago, tu peux le reconnaître. T'es pas obligée de faire semblant d'être constituée de glace comme lui."
Hermione rougit de nouveau et cacha son trouble en enfouissant symboliquement son dossier "prison" dans un des tiroirs de son bureau.
"Pourquoi il a atterri dans ces centres, d'abord ? s'enquit-elle.
- Son père était à Azkaban, sa mère en cure de sommeil dans un hôpital psychiatrique, sa tante psychopathe était morte, son manoir avait été le QG de Voldemort donc les aurors l'avaient envahi... Il n'avait nulle part où aller. Et comme il était fils de Mangemort, et en plus soupçonné d'avoir joué un rôle dans la guerre, ils n'ont pas fait grand cas de lui.
- Oh mon dieu..."
Hermione leva la tête en direction du bureau de Malefoy, comme si elle comptait s'y ruer pour le serrer dans ses bras. Et au vu de ses yeux de chien battu qui suintaient la pitié, Zabini décida qu'il était hors de question qu'elle s'y rende. Malefoy risquait de l'étrangler. Elle, et lui ensuite, parce qu'il avait tout raconté.
"Il n'y est resté que trois mois. Ensuite Potter et son auréole l'ont fait sortir, il est allé à la fac, sa mère s'est rétablie... Ne fais pas cette tête Granger, on dirait que tu vas pleurer.
- Mais... c'est atroce ! Et injuste ! Il était pas responsable de ses actes, il agissait sous la contrainte, et il avait peur, et...
- C'est ce que tu lui as dit hier, ça, et regarde l'état dans lequel ça l'a mis. Je te recommanderais de ne plus essayer de le réconforter à ce sujet ! Tu es trop sentimentale, c'est pas la bonne approche.
- Mais j'essayais pas du tout de le réconforter, puisque je savais pas qu'il en avait besoin ! J'essayais d'argumenter raisonnablement. Et c'est ce que je pense ! De lui, ou de tous ces enfants. Leur place n'est pas dans ces prisons insalubres. Et tu es d'accord avec moi.
- Ouais. Mais on en reparlera plus tard. Bien plus tard, insista Zabini avec un regard d'avertissement. Il va prendre quelques jours de vacances bientôt, il sera plus relaxé après ça.
- Je vais aller m'excuser, décréta Hermione en se levant.
- Surtout pas ! il objecta avec une lueur de panique dans les yeux."
Décidément, Hermione ne savait comment se comporter avec les Serpentards. Quand elle essayait d'être amicale, elle blessait les gens. Quand elle voulait s'excuser, elle commettait un impair. Quand elle s'énervait, menaçait de frapper, insultait, elle récoltait rires et applaudissements. Il était normal de faire des doigts d'honneur et de tirer les cheveux des gens, mais par contre il ne fallait surtout pas sembler ému ou compatissant. Il était autorisé de bousculer, terroriser, harceler, mais certainement pas d'être courtois et patient.
C'était le monde à l'envers.
"Qu'est-ce que je dois faire, alors ?
- Ne lui en parle plus jamais. Sois gentille, mais pas trop, sinon il va savoir pourquoi tu le fais et il va t'en vouloir encore plus. Et ne t'attends pas à ce que tout redevienne comme avant, il va t'en faire baver. Encaisse ! Ça finira par se calmer."
Un peu effrayée par cette méthodologie, Hermione se rassit lentement dans son fauteuil.
"Mais ça serait pas plus simple de lui dire que je ne savais pas qu'il était allé en prison, et de m'excuser ?
- Non, bon sang Granger tu m'écoutes quand je parle ?"
.
Avec tout ça, Hermione était tellement chamboulée qu'elle en avait oublié d'interroger Blaise au sujet de Laura. Il s'était réconcilié avec Malefoy, alors s'il se tramait quelque chose avec l'un deux, il était forcément au courant. Et c'est précisément ce que Parkinson devait penser, puisqu'elle avait investi le bureau du blond toute la matinée. A son grand désespoir, si l'on en croyait les longs soupirs qu'il lançait dans le couloir lors de ses nombreuses allées et venues vers la cafetière. Hermione avait eu envie de se précipiter dans la salle de Détente et de ragots à chaque fois, mais s'était retenue. Elle allait suivre la stratégie de Zabini, elle avait fait assez de dégâts comme ça.
Et de toute façon, ce n'était pas comme s'il la laissait libre de désobéir. Il la regardait avec des yeux d'aigle dès qu'elle mettait un orteil hors de son bureau, prêt à intervenir si jamais elle craquait et se mettait à faire dégouliner ses bons sentiments sur son meilleur ami.
"Qu'est-ce qu'il a Zabini ? On dirait qu'il a mal digéré son déjeuner, gloussa Astoria en déposant une pile de courrier sur le bureau d'Hermione. J'ai nourri les plantes de Parkinson avec les lettres d'insulte, je me suis dit que c'était une façon écologique et responsable de nous en débarrasser.
- Excellente initiative, c'est très habile, approuva Hermione. Il y en avait beaucoup ?
- De lettres d'insultes ? Non, pas plus que d'habitude. Je crois que le panneau sur le toit a beaucoup plu aux gens.
- Oh, tant mieux, dit Hermione en rosissant de plaisir."
C'était superficiel, mais se savoir aimée de ses électeurs la réconfortait beaucoup.
"Dis... Parkinson t'a interrogée sur Laura ? Je sais pas ce qu'elle a, elle m'a posé plein de questions. Elle m'a parlé d'un gala, elle a dit qu'elle était chargée d'envoyer les invitations, mais c'était vraiment louche.
- Qu'est-ce que t'as répondu ? s'inquiéta Hermione."
Astoria n'avait jamais vraiment apprécié Laura. Il fallait dire que peu de gens trouvaient grâce à ses yeux, elle avait des standards particulièrement élevés. Et elle trouvait que Laura manquait d'envergure, et se montrait trop passive. Astoria aimait les requins, et à ses dires, Laura était plutôt un saumon. Ou une truite.
"Rien de particulier... J'ai dit qu'on était pas vraiment proches et que je ne savais pas si elle avait un "+1" à amener au gala. Pourquoi je n'étais pas au courant qu'il y avait un gala ?
- Parce qu'il n'y a pas de gala, expliqua Hermione. Parkinson enquête sur Laura, elle trouve qu'elle tourne trop autour de ses amis.
- Oh, oui, moi aussi j'ai remarqué qu'elle bavait devant Malefoy. Limite gênant. Hier, il s'est penché pour ramasser ses clefs et je te jure, sans exagérer, que les yeux de Laura ont zoomé sur ses fesses.
- Qui sommes-nous pour juger, chantonna Hermione qui prenait sur elle pour ne pas craquer.
- Euh... Pardon ? Qui sommes nous pour ne pas juger, tu veux dire. Jugeons immédiatement ! décida Astoria avant d'éclater d'un rire cristallin.
- Ferme la porte, suggéra Hermione, déjà honteuse à l'idée de médire sur sa seule amie issue des Progressistes."
Astoria se frotta les mains, extatique, mais sa bonne humeur fut de courte durée puisque quelqu'un toqua à la porte.
"Oui ? lança Hermione, bien décidée à se débarrasser de l'intrus."
Mais elle se décomposa immédiatement lorsque la porte s'ouvrit sur Malefoy, suivi de près par Harry. Voir ces deux-là ensemble était déjà perturbant. Voir le blond fuir son regard, raide, et bras croisés, avait quelque chose d'un peu douloureux. Mais voir le visage agacé d'Harry, ça, c'était vraiment inquiétant. Astoria le comprit immédiatement et s'éclipsa, les laissant seuls tous les trois.
"Euh... Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Hermione d'une voix tremblante.
- J'ai demandé l'adresse de la journaliste qui t'a menacée à Malefoy, dit Harry d'une voix calme.
- Et je lui ai donné, ajouta le Serpentard en regardant un point au dessus de la tête de la jeune femme.
- Je savais que t'allais faire un truc comme ça... souffla Hermione. Mais pourquoi, Harry ? Tout était réglé ! Quel est l'intérêt d'aller agiter tout ça ?
- Je voulais qu'elle me donne sa source. Des photos qui sortent comme par magie deux ans après les faits, qui ont été prises sur une plage privée... C'est pas du travail de professionnel. Un paparazzi les aurait divulguées aussitôt, expliqua son meilleur ami en posant une main apaisante sur son épaule.
- Les journalistes n'ont pas à révéler leurs sources, c'est la loi, contra Hermione. Tu le sais, tu es auror. Tu vas t'attirer des ennuis, Harry...
- C'est exactement ce que j'ai dit, lâcha Malefoy avec un petit air supérieur."
Harry lui jeta un regard courroucé et se reconcentra sur Hermione.
"De toute façon, elle n'a pas pu me répondre. Elle dit qu'elle a reçu ces photos dans un courrier anonyme. Elle a fait vérifier leur véracité, parce que ça aurait pu être un montage, et c'est tout. Je ne pense pas qu'elle m'ait menti.
- Donc ça n'a strictement servi à rien, conclut Hermione. Tu mets en danger ta carrière, et c'est stupide ! Je ne veux pas que tu fasses des idioties pareilles pour moi !
- Je ferais n'importe quelle idiotie pour toi, tu le sais très bien ! répliqua Harry avec un petit sourire."
Malefoy se pencha en avant en mimant quelqu'un qui vomit, et de nouveau le brun le menaça d'un regard glacial. Hermione se garda bien d'intervenir, ses relations avec son leader étaient déjà en danger et ça ne servait à rien de jeter de l'huile sur le feu. Ce combat de coqs était le leur.
"En fait, on est venus t'en parler parce ça n'a pas totalement servi à rien. La conclusion de tout ça, c'est que la personne qui a envoyé ces photos a agi par vengeance, et sûrement par calcul politique vu les tensions actuelles. Et c'est nécessairement quelqu'un que tu connais, sinon il n'aurait jamais su que tu avais été en vacances sur la côte d'Azur il y a deux ans, poursuivit Harry en prenant des précautions oratoires.
- Tout le monde savait que j'y étais, objecta Hermione. Je suis allée à un congrès politique à Nice pendant mes vacances, et la presse a publié des articles à ce sujet.
- Un congrès pendant des vacances... Typique, marmonna Malefoy."
Il lui envoyait des piques, c'était un progrès. Mieux que l'indifférence. Hermione faillit lui sourire pour l'en remercier, mais s'aperçut que ça aurait été très bizarre, et décida de s'abstenir de toute réaction.
"Bon, donc c'est quelqu'un qui ne te connait peut-être pas personnellement, mais qui veut te nuire, résuma Harry.
- Il y a des milliers de gens qui correspondent à cette définition... Je fais de la politique. Ton enquête est dans une impasse. Des tas de personnes me haïssent. Surtout en ce moment.
- Je confirme, lâcha Malefoy. Bon, je vous laisse bavarder, mon rôle dans cette histoire s'achève ici."
Il sortit avec prestance et s'octroya le plaisir de claquer la porte derrière lui, faisant sursauter Harry qui ne s'attendait pas à tant de véhémence.
"Euh... Vous êtes en froid ou c'est tout le temps comme ça ?
- On est en froid, confirma Hermione. J'ai gaffé.
- Oh, son altesse Malefoy est vexée, pouffa Harry.
- Non, c'est grave. Tu savais toi, qu'il avait été en centre de rétention pour mineurs ?"
Harry haussa les épaules, et grimaça.
"Ouais. Mais bon, c'est le secret de l'enquête, je ne suis pas censé raconter la vie des prévenus. Encore moins quand je les connais personnellement.
- Je te reproche rien Harry, je comprends que tu n'aies rien dit. Quelle gourde... J'ai dit des trucs vraiment blessants, et c'est un sujet sensible, alors il est en colère et je le mérite.
- Tu as essayé de t'excuser ?
- AH ! triompha Hermione. Voilà, toi aussi tu te dis que c'est ça qu'il faut faire, parce que tu es normal. Mais apparemment, il ne faut pas. Zabini m'a interdit de m'excuser.
- Oh... Bon, j'imagine que les Sang-purs ont d'autres façon de régler leurs conflits. Tu as essayé le doloris ? Ça marchait bien, fut un temps."
Arracher un rire à Hermione était un exploit en ces temps troublés, mais Harry fut très fier d'y être parvenu.
"Bon, ça va se calmer. Il ne doit pas t'en vouloir tant que ça, parce que c'est lui qui a insisté pour qu'on te dise ce que j'avais fait. Il faut que tu fasses attention Hermione, une personne prête à te salir dans la presse de cette façon n'a aucune morale. Sois sur tes gardes, et si tu as un doute sur quelqu'un, fais le moi savoir.
- Merci Harry... Tu veilles toujours sur moi. Même quand je t'interdis de le faire, dit doucement Hermione avant de le prendre dans ses bras."
Harry lui rendit son étreinte, pensif. Hermione avait pris beaucoup de coups dans sa carrière, mais cette fois ça semblait personnel, et il n'aimait pas beaucoup ça. Il savait d'avance qu'elle ne l'inquiéterait pas si elle avait des soupçons, et il comptait sur Astoria pour le tenir au courant.
.
Pour se changer les idées, Hermione décida d'aller faire quelques recherches à la bibliothèque de l'assemblée. Elle avait abandonné un projet de loi bon gré mal gré le matin même, mais d'autres idées fourmillaient et elle avait besoin de se plonger dans des grimoires épais pour penser à autre chose. Elle déboula donc dans le hall d'un pas volontaire, mais sa course vu arrêtée par Lupin qui sortait d'un des ascenseurs. Il s'arrêta à quelques mètres d'elle sans avoir l'air de savoir ce qu'il convenait de faire. La surprise et un relent de colère s'affichèrent sur ses traits.
"Bonjour Remus, dit Hermione pour briser la glace.
- Bonjour, répondit simplement son ancien leader.
- Comment... vas-tu ? poursuivit la jeune femme.
- Bien."
Il ne lui demanda pas comment elle allait, elle. Il continua à la regarder de travers, avec un certain mépris, comme si poser les yeux sur elle ne lui inspirait qu'un profond dégoût. Hermione se sentit extrêmement mal à l'aise, touchée malgré elle par le ressentiment d'un homme qu'elle avait longtemps adulé.
"Remus, je... commença-t-elle."
Il leva une main autoritaire devant elle, lui intimant de se taire.
"Ne te fatigue pas. On n'a plus rien à se dire ! Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, ni avec Harry."
Ses mots claquèrent dans l'air et il profita de l'état d'hébétude d'Hermione pour battre en retraite vers la sortie, sans lui donner l'occasion de lui répondre. Un peu pantelante, Hermione rehaussa la anse de son sac sur son épaule et respira un grand coup. Elle allait devoir s'habituer à ce genre d'échanges tendus, ils allaient se croiser régulièrement dans l'hémicycle... Mais elle savait déjà que ça allait être difficile.
.
Il faisait nuit lorsqu'Hermione dévala les marches de l'assemblée. Elle allait être en retard à sa propre soirée, et Parkinson allait l'étrangler. Elle transplanna jusqu'à son appartement sans plus attendre, et faillit écraser Laura en atterrissant avec fracas sur le palier.
"Je suis désolée, je suis en retard ! lança-t-elle. J'ai pas vu le temps passer. Pansy n'est pas arrivée ?
- C'est rien, t'en fais pas. Non, pas encore, répondit Laura en la suivant à l'intérieur.
- Installe-toi ! Je vais préparer des petits trucs à grignoter. Quoi de neuf ?"
Laura ôta son manteau, et sembla considérer Hermione avec un drôle d'air.
"Qu'est-ce qui se passe ? On ne fait jamais de soirées entre filles... Encore moins avec Parkinson. Il y a un problème ?"
Prise au dépourvu, la Gryffondor échappa un sachet de chips que se vida sur le sol carrelé de la cuisine. Elle lança un coup de baguette machinal pour nettoyer, et leva les yeux vers sa collègue.
"Un problème ? Non. Non, pas de problème, bafouilla-t-elle, se rendant compte au fur et à mesure que ses mots sortaient de sa bouche qu'elle ne convainquait personne. En fait, depuis qu'on est dans ce nouveau groupe, on ne passe plus autant de temps ensemble et je trouve ça dommage. Alors, c'est l'occasion de renouer, et de te rapprocher de Pansy. Tu sais, elle n'est pas si infernale !"
Laura sembla se satisfaire de l'explication, et décapsula sa bouteille de bière.
"C'est vrai qu'on s'est juste croisées ces derniers jours, reprit Hermione. Avant, on était tout le temps ensemble, mais c'est aussi parce qu'on détestait tous les autres...
- C'est vrai ! Alors que maintenant, il y a une bien meilleure entente."
Hermione allait embrayer sur les garçons, dans la mesure où Laura lui offrait la transition parfaite, mais des coups vigoureux frappés à la porte annoncèrent l'arrivée de Parkinson.
"Tu veux que j'aille ouvrir ? proposa Laura, en voyant que sa collègue se débattait avec les boutons de son four.
- Oui, merci !"
Hermione enfonça les boutons en pestant, sans résultat. C'était un cadeau de ses parents, qui avaient bien entendu choisi un modèle très perfectionné qu'elle n'arrivait jamais à faire fonctionner. Elle claqua la porte du four, tourna les boutons, constata qu'un voyant clignotait, et recommença la manœuvre depuis le début. Hors de question d'abdiquer.
"Tu galères, non ? lança une voix masculine qui n'avait rien à faire là.
- Zabini ? sursauta Hermione en se redressant trop vite."
Sa tête heurta violemment un des montants du placard et elle retomba sur les fesses, groggy.
"Oh ! Ça va ?! paniqua Malefoy en se précipitant dans sa direction, affolé."
Le KO technique d'Hermione en fut d'autant plus grand. Le choc du placard n'était rien en comparaison du choc que lui provoquait l'attitude de Malefoy.
"Pauvre petit placard, dit le blond en caressant la surface en bois d'un air préoccupé."
Trois rires répondirent à sa blague de mauvais goût, et Hermione se frotta la tête, vexée. Elle s'était laissée berner trop facilement. Évidemment. Malefoy la détestait, il ne se précipitait jamais pour secourir quiconque, et il n'était pas du genre à paniquer même face à un cadavre. Il devait en réalité être satisfait qu'elle soit assise par terre et plongée dans une souffrance terrible.
Laura se faufila entre les Serpentards pour l'aider à se relever, et Zabini fouina dans le congélateur pour mettre la main sur une poche de glace.
"Qu'est-ce que vous faites tous là ? maugréa Hermione, qui continuait à y voir un peu flou.
- Pansy nous a forcés, rétorqua Malefoy en regardant sa meilleure amie d'un air furieux.
- Oh, j'ai dû mal comprendre ! Je croyais qu'on était tous les trois invités, Hermione, mentit Parkinson."
La Gryffondor pressa la poche de glace contre son crâne et soupira. Elle aurait dû se douter que Pansy préparait un coup fourré, comme d'habitude. Elle n'allait tout de même pas se contenter de respecter un plan simple, il fallait qu'elle prépare un piège explosif. Parce que comme par hasard, elle avait décidé de rassembler Laura et ses deux proies potentielles, ce n'était certainement pas pour enfiler des perles.
"J'ai dû manquer de clarté, marmonna Hermione."
Elle était bien obligée de jouer le jeu et de continuer à couvrir les manigances de Parkinson, sinon Laura allait se sentir prise au piège et c'était vraiment un coup bas. A présent, Hermione avait honte de sa curiosité déplacée. Manipuler ainsi sa collègue, la mettre dans cette position... Ce n'était pas elle, de se comporter comme ça. Elle c'était rendue complice d'un plan honteux. Et à présent, l'absurdité de ce projet lui sautait aux yeux. Qu'est-ce qui lui avait pris de trahir ainsi Laura ?
"J'ai réussi à allumer le four, annonça Laura, triomphante."
Elle n'avait pas du tout l'air mal à l'aise, enfermée dans la cuisine d'Hermione avec les deux garçons. Ce qui prouvait qu'il ne s'était rien passé entre eux, que Parkinson délirait, qu'elle aussi s'était fourvoyée, et tout ça était parfaitement stupide. La culpabilité envahit Hermione, insidieusement.
"Super ! la félicita Hermione avec un peu trop d'enthousiasme.
- Bon, on va pas passer la soirée dans la cuisine comme des domestiques, décréta Parkinson. Tout le monde au salon !"
Comme si elle était chez elle, la Serpentard entraîna tout le monde sur les canapés et fit léviter des verres et de la nourriture. Hermione se contenta de suivre le mouvement à petit pas, souffrante. Finalement, cela tombait très bien qu'elle ressente une douleur persistante : ça l'empêchait de réaliser que cette soirée était beaucoup trop étrange, et risquait de résulter en un carnage.
Zabini était Zabini, il allait faire des remarques gênantes et acerbes pour provoquer tout le monde. Malefoy voulait la voir mourir, il refusait toujours de poser les yeux sur elle. Parkinson était en chasse de scoop et ne pensait à rien d'autre. Laura était toujours joviale et en retrait, ce qui en faisait une cible facile pour les Serpentards. Et elle, et bien... elle était probablement en pleine hémorragie cérébrale.
"Alors Laura, tu as passé une bonne journée ? s'enquit Parkinson avec autant de discrétion qu'un cachalot dans un magasin de porcelaine.
- Euh... Oui. Et toi ?
- Super ! Mince, on aurait dû inviter Cormac aussi, non ?
- Cormac ? répéta Laura.
- Cormac est sympa, dit Hermione pour se mêler au duel qui s'annonçait.
- Ah ouais ? demanda Zabini en haussant un sourcil qui sous-entendait sa pensée scabreuse.
- Oui. Il est sympa, sportif, il a des cheveux soyeux... Tu pourrais sortir avec lui, Laura ? Parce qu'Hermione et moi, totalement."
Hermione toussota, Laura ouvrit la bouche, Blaise gloussa et Malefoy fronça le nez. Parkinson seule savait où elle allait. Elle avait semé tout le monde en route. La soirée démarrait très fort.
"Il est mignon oui, sans doute... répondit Laura sans trop se mouiller.
- C'est le fait qu'il soit un de tes collègues, qui te freine ?"
Ah, voilà où Parkinson voulait en venir. Elle faisait subir un interrogatoire type nazi à Laura pour en arriver à cette question...
"Euh... C'est surtout qu'on ne se connait pas, en fait, répliqua Laura avec un air un peu pincé qui montrait qu'elle commençait à s'agacer.
- Oui, nous non plus finalement, on ne peut pas dire qu'on le connaisse très bien, confirma Hermione en fusillant Parkinson du regard. Oh, j'entends le four qui sonne !
- Pas du tout Granger, il ne sonne pas, cingla Pansy.
- Mais si, écoute bien ! insista Hermione en se levant un peu trop vite, ce qui lui fit tourner la tête.
- Mais qu'est-ce qui se passe, en fait ? râla Malefoy en posant vivement son verre sur la table basse.
- Rien, répondirent Parkinson et Hermione d'une même voix.
- Ok, donc il se passe un truc, ricana Zabini. Avec Cormac ! Il vous a demandé de lui arranger le coup avec Laura, c'est ça ?
- OUI ! Tout à fait, oui, confirma Hermione en sautant sur l'occasion.
- Ça vous pose un problème, les gars ? enchaîna Parkinson."
Malefoy se passa une main sur le visage, effaré, et Zabini fronça les sourcils. Vu leur réaction spontanée, ils n'avaient absolument aucune idée de la raison pour laquelle Pansy leur demandait leur avis.
Sauf que Malefoy était le leader, et il se dit que peut-être, on attendait de lui ce genre de positionnement. Ou pas ? Il n'en savait rien.
"Il se tape Vane et Patil, et je tolère. Alors allez-y, que les Non-alignés organisent des partouses géantes, je m'en fiche. Je suis un leader dépassé de toute façon, je n'ai aucune autorité sur vos agissements, siffla le blond en finissant son verre d'un trait.
- Oh... Donc, aucun de vous deux n'a d'objection à ce que des relations se nouent entre Laura et Cormac. C'est juste pour confirmer, insista Parkinson.
- Mais je suis là, hein ! rugit Laura.
- Si on jouait aux cartes ? proposa Hermione, qui sentait que la situation lui échappait totalement."
Malefoy se leva d'un coup, et balaya les filles d'un regard glaçant. Il se passa une main dans les cheveux, et finit par soupirer. Son coup était réussi puisque toute l'attention était focalisée sur lui.
"Je ne sais pas ce qu'on fait là, et ce que vous manigancez, mais ça commence à me fatiguer. Je n'avais même pas envie de venir. Alors vos petites préoccupations sentimentales, je m'en fous. Je m'en vais.
- Non, tu t'assois ! le contredit Parkinson. Fais pas le mec au dessus de tout ça. Tu crois qu'on te voit pas, toi, avec tes propres préoccupations sentimentales ?"
Hermione se rassit, et se dit que cette fois les carottes étaient cuites. Pansy avait l'air d'avoir quelque chose sur le cœur, elle ne riait plus, et Malefoy non plus. Leur petite joute verbale précédente avait déclenché autre chose. Spectatrice, Hermione échangea un regard inquiet avec Laura, qui ne comprenait plus rien. Et à vrai dire, elle non plus ne comprenait plus rien. Parkinson l'avait dupée : elle se fichait éperdument de savoir avec qui Drago couchait. En fait, elle voulait lui faire avouer autre chose.
"C'est censé sous-entendre quoi ? grogna Malefoy, menaçant.
- T'es tout le temps d'une humeur massacrante ! Tu t'es même disputé avec ton meilleur ami, pas plus tard qu'hier, et ne me dis pas que ce n'était pas personnel ! Tu ne me dis plus rien, je suis bien obligée de fouiner pour savoir ce que tu trafiques ! s'écria Parkinson, en se levant elle aussi. J'en ai assez que vous me teniez à l'écart, je vois bien qu'il se passe des choses !"
Les deux Serpentard se faisaient face de part et d'autre de la table, sous le regard blasé de Zabini qui secouait la tête.
"Et ça vaut aussi pour toi, Granger ! Tu complotes avec eux !"
Hermione sursauta, étonnée d'être elle aussi sous le feu des tirs de Parkinson. En fait, elle les avait réunis pour leur hurler dessus.
"Arrête un peu ta crise de jalousie Pansy, c'est plus nous trois contre le reste du monde ! On est un groupe politique, pas des adolescents ! Tu te doutais bien qu'on allait cohabiter avec d'autres personnes. A ce que je sache, toi aussi tu le fais. Toi aussi tu complotes, la preuve ce soir, répliqua Malefoy en la pointant du doigt.
- Vous faisiez quoi, vendredi, tous les trois ? Hein ? attaqua la Serpentard.
- Vendredi ? marmonna Laura qui avait l'air de chercher à se remémorer les évènements.
- J'en reviens pas qu'on soit en train d'avoir cette conversation, c'est surréaliste, pesta Malefoy. Depuis quand on a des comptes à te rendre, exactement ?
- Depuis qu'on est AMIS ? clâma Pansy.
- Non mais, Pans', on est amis ça change rien, c'est pas parce qu'on ne se raconte pas toutes les minutes de chaque jour qu'on te cache volontairement des choses... essaya de temporiser Zabini.
- Toutes les minutes, hein ? Blaise, ça fait des jours que vous me laissez dans le noir ! En fait, on dirait que je suis plus votre meilleure amie, je suis juste une députée parmi tant d'autres ! Je suis Pansy Parkinson, merde !
- Olala, calme-toi la diva... la coupa Malefoy. Qu'est-ce que c'est que cette crise ? Si j'avais su qu'être ton ami allait de pair avec autant d'exigences, je serais devenu pote avec Mimi Geignarde. Elle au moins, elle sait disparaitre quand c'est nécessaire...
- Malefoy ! s'étrangla Hermione, effarée de le voir tenir des propos aussi violents envers Parkinson.
- TU VEUX QUE JE DISPARAISSE DANS UNE CUVETTE SALE QUAND TU APPUIES SUR UN BOUTON ? hurla Pansy, les yeux révulsés par la colère.
- Et voilà, c'était sûr, maugréa Zabini dans son coin.
- J'aimerais surtout que tu arrêtes de te comporter comme un bébé qui quémande de l'attention, mais apparemment c'est trop te demander."
Les Serpentard se déchiraient sous ses yeux, et Hermione n'arrivait pas à savoir pour quelle raison. Parkinson était possessive, certes, et elle était sans doute déçue que ses partners in crime de toujours fondent de nouvelles relations... Mais de là à faire cette scène ! C'était un genre de caprice version adulte, ce qui avait un résultat relativement pathétique. Parkinson ressemblait à une enfant. Et Malefoy venait de taper pile où ça faisait mal.
"Je devrais pas avoir à quémander, quand on est amis c'est normal de passer du temps ensemble ! Blaise couche avec tout le monde, et toi tu passes tout ton temps avec Granger !
- Outch, grimaça Zabini comme si Pansy lui brisait le cœur, alors qu'elle ne faisait qu'énoncer une vérité.
- Faux, répliqua Malefoy, qui ne trouvait rien de mieux à dire.
- Et alors vendredi, vous étiez pas ensemble ? insista Pansy."
Cette fixation qu'elle semblait avoir sur la journée de vendredi... Aucun d'eux ne pouvait répondre sans trahir Hermione, et s'ils se taisaient, c'était uniquement pour elle. Alors rien que pour ça, et même si ça lui coutait, Hermione se devait d'intervenir dans ce massacre.
"Parkinson, c'est quoi le problème exactement ? Tu as l'impression d'être... abandonnée ? Moins importante à leurs yeux qu'avant ? demanda la jeune femme d'une voix douce."
Zabini secoua la tête, parfaitement conscient que ce que Granger venait de dire allait déclencher une catastrophe. Peu habituée aux démonstrations de gentillesse, et choquée que quelqu'un lise entre les lignes et l'écoute réellement plutôt que de lui hurler dessus, Pansy fondit en larmes et retomba en arrière sur le canapé. Malefoy écarquilla les yeux, traumatisé, et chercha du soutien dans le regard de Zabini, qui ne broncha pas.
"Bah voilà, bravo Granger, tu l'as faite pleurer, dit Malefoy en toute mauvaise foi."
On dirait que Pansy la drama queen a encore frappé...
J'espère que ce chapitre a répondu à vos interrogations, maintenant vous savez pourquoi Drago s'est emporté. Et visiblement, il a du mal à oublier la gaffe d'Hermione. Heureusement que Blaise, aka le meilleur ami du monde, est intervenu...
Sinon, quels sont vos pronostics pour les photos volées d'Hermione ? Comme certain.e.s d'entre vous l'avaient deviné, cette affaire n'a pas l'air d'être terminée.
Merci, merci, merci de continuer à suivre cette histoire ! Et à la semaine prochaine pour le prochain :)
