Chapter 17 - La taupe
"Donc, si je résume la situation, quelqu'un multiplie les coups tordus pour détruire notre groupe, grimaça Astoria. Sur l'échelle du carnage imminent, je dirais qu'on est à 8... Je sentais qu'il se passait des trucs pas nets, depuis quelques temps."
Hermione hocha la tête. Elle venait de passer l'heure précédente à tout expliquer à Astoria. Dans la bataille qui s'annonçait, toutes les forces étaient nécessaires. Et Astoria n'était pas une force secondaire. Elle était déterminée, et suffisamment vive d'esprit pour avoir des idées pertinentes. En plus, avoir tout révélé à Parkinson la veille s'était révélé utile : elle avait non seulement renforcé la sécurité du groupe avec un zèle non contenu, mais en plus elle avait réuni toute l'équipe la veille au soir pour un dîner improvisé. Elle ressoudait les liens, ce que toute personne saine d'esprit devrait chercher à faire en temps de crise.
Parce que Malefoy, lui, avait visiblement oublié qu'il était leader, et que c'était son rôle de serrer les rangs. Il n'était pas réapparu au penthouse après leur visite chez Seamus, et n'était pas là non plus aujourd'hui. Il avait disparu la veille avec l'air de quelqu'un qui prépare un coup sournois, ce qui n'arrangeait rien.
Alors, en cette période trouble, Hermione s'était soudain rappelé l'importance d'avoir un groupe soudé et loyal autour d'elle. C'était toujours comme ça qu'elle avait fonctionné. Qu'ils avaient fonctionné.
"C'est quand même une manière vachement sale de procéder, nota Astoria en stoppant net son opération de tri dans les dossiers. Je veux dire... des photos hot, un scandale sexuel devant des moldus, et maintenant une note interne divulguée ? Ces méthodes sont franchement ignobles. On à affaire à quelqu'un qui a un sens moral pour le moins réduit. C'est déjà un indice.
- Des tas de gens sont capables de telles bassesses pour parvenir à leurs fins... maugréa Hermione, un peu dégoutée de l'espèce humaine. Surtout dans ce milieu.
- Ouais... Mais à quelles fins, justement ? Dans quel but détruire les Non-alignés ? En plus, c'est pas en vous salissant auprès de l'opinion publique que vous allez purement et simplement disparaître.
- Ça met quand même nos chances d'être réélus en danger. Et puis, sans soutien des électeurs, sans mobilisation populaire derrière nous, on ne peut plus faire grand chose.
- Tu crois que c'est un coup de Lupin ? suggéra Astoria, en lâchant définitivement ses dossiers."
Elles échangèrent un regard lourd de sens. Aussi difficile que ce soit de le reconnaître, cette possibilité était crédible.
"Tu m'aurais demandé ça il y a deux mois, je t'aurais ri au nez. Je n'aurais jamais cru Remus capable de se comporter de manière si déloyale. Mais entre temps... Il a changé. Alors je ne sais pas, peut-être que je ne le connais pas si bien que ça et qu'il est effectivement derrière tout ça."
Astoria soupira, désemparée. Tout partait en vrille autour d'eux. Zabini était en pleine dépression, Malefoy avait disparu, Patil n'était toujours pas réapparue, Rogue allait se pointer d'un jour à l'autre, l'odieux Théodore Nott menaçait de s'incruster, Laura se contentait de passer en coup de vent en faisant des messes basses avec tout un tas de gens qu'elle avait pourtant l'air de connaître à peine, et maintenant Hermione avait l'air abattue. Vraiment, toutes ces défections n'auguraient rien de bon.
"Grosse ambiance, ici, lança Pansy en entrant comme une tornade dans le bureau d'Hermione."
Elle déposa une pile de parchemins sur une table basse et se frotta les mains machinalement, avant de jeter un regard malicieux à Hermione.
"J'ai besoin de ton don pour l'organisation.
- Qu'est-ce que c'est ? s'inquiéta Astoria en jaugeant les papiers, déjà dépassée par ses propres dossiers.
- Des fiches détaillées sur des traiteurs, DJ, photographes, décorateurs... Il faut qu'on en sélectionne certains, leur expliqua Parkinson en tapotant lesdites fiches du bout des ongles.
- Parkinson, c'est ça l'urgence ? Planifier une soirée ? hoqueta Astoria.
- T'es sûre que c'est une bonne idée, ce gala ? grommela Hermione.
- Oh, dis donc, un peu d'enthousiasme je vous prie bande de rabats-joie. Oui, évidemment que c'est une bonne idée. On doit montrer au monde qu'on est là, soudés, et en pleine confiance. Et ça mobilisera le groupe autour d'un truc commun, ce qui nous permettra de surveiller tout le monde sans éveiller les soupçons. Faites-moi confiance, c'est le timing idéal."
La bouche d'Astoria se tordit dans une grimace dubitative. Parkinson était cinglée, ce n'était pas vraiment une nouvelle. Mais là, elle passait un cap dans sa folie. C'était la guerre, et elle voulait lancer des feux d'artifice... Alors que, littéralement, c'était des bombes qu'il fallait lancer.
Hermione, elle, eut une réaction plus mesurée. Elle soupira lourdement pour la centième fois de la journée, et empoigna une liasse de parchemins. Tout ça sous le regard réprobateur d'Astoria.
"Tu as choisi un thème pour la soirée ? se renseigna-t-elle avec un semblant d'intérêt.
- Non mais... Hermione, tu n'es pas sérieusement en train de considérer la possibilité d'organiser une foutue fête ? Vous perdez l'esprit, toutes les deux, s'insurgea Astoria. Ne comptez pas sur moi !"
La jeune femme récupéra ses dossiers et sortit de la pièce en secouant la tête, sous les yeux outrés de Parkinson.
"Tu laisses ta secrétaire te parler sur ce ton ? s'étonna la Serpentard.
- C'est aussi mon amie, la défendit Hermione. Et j'apprécie que ma secrétaire ose me dire ce qu'elle pense, y compris quand j'ai tort.
- Ce n'est certainement pas une façon de traiter avec le petit personnel, répliqua Parkinson en pinçant les lèvres. Bon, assez tergiversé. Le thème sera voté en assemblée générale à 17h.
- Tu as convoqué une réunion pour ça ? gémit Hermione.
- Tout à fait. J'occupe nos troupes, pendant ce temps au moins ils ne peuvent pas comploter. D'ailleurs, demain, il y aura une réunion pour établir le menu avec à 15h. Une seconde pour décider du dress code à 18h. Et après-demain, une dégustation de cocktails. J'ai tout un tas d'idées merveilleusement distrayantes pour occuper la taupe."
Hermione reposa sèchement les parchemins sur la table.
"Parkinson, c'est totalement hors de question. On est un groupe politique, pas une colonie de vacances. Notre travail, c'est de préparer des lois. Et c'est capital qu'on continue à le faire, y compris en ces temps troublés.
- Mais... commença Pansy.
- Une seule réunion, trancha Hermione en levant un doigt en l'air. On y décide de tout ce qui concerne l'organisation du gala, et c'est tout."
La Serpentard plissa les yeux, les poings sur les hanches. Elle tenta de déstabiliser Hermione en la fusillant du regard, mais cette dernière ne cilla pas. Pire, elle soutint son regard en haussant un sourcil.
"Par Salazar, tu passes beaucoup trop de temps avec Drago, bougonna Parkinson.
- Où est-il, d'ailleurs ? demanda Hermione.
- Aucune idée, je l'ai pas vu depuis hier matin. Qui sait ce qu'il mijote, cette fois..."
La Gryffondor préféra ne rien ajouter, puisque chacun des mots qui pourraient potentiellement sortir de sa bouche à cet instant serait plein de fiel. Il choisissait de se volatiliser au pire moment, et ce sans avertir quiconque.
"J'imagine que ça nous laisse toutes les deux en charge de ce merdier, grogna Parkinson, avant de pâlir brusquement. Mon dieu Granger, comment on va faire sans Blaise et Drago ? Qui va présider la réunion ? Et notre communication, personne ne s'en occupe... On est seules, complètement seules !
- C'est maintenant que tu t'en rends compte ?"
Parkinson se contenta de secouer frénétiquement la tête, tout à coup dépassée par le poids des responsabilités qui lui incombaient.
"Tu vois pourquoi organiser ce gala tombe plutôt mal... Bon, Cormac et Seamus vont s'occuper de la communication. Ils sont fiables et forment un bon duo. Hestia Carrow était wedding planner avant d'être députée, elle doit savoir organiser une simple soirée de gala. Confions leur tout ça ! Et on présidera la réunion toutes les deux, c'est pas un soucis. On parera aux urgences au fur et à mesure, tout va très bien aller, on va s'en sortir ! De toute façon, on n'a pas le choix. On doit montrer un front uni.
- Un front uni, répéta Parkinson."
Elle leva une main en l'air, et après une seconde de flottement Hermione réalisa qu'elle attendait un high five de sa part. Ce qu'elle fit.
"Granger, on a le leadership. Montrons leur à quel point les femmes au pouvoir sont fabuleuses.
- Oh, pardon d'interrompre votre coup d'état, gloussa une voix narquoise qui fit faire un bond à Pansy.
- Théo ? sursauta Hermione."
Même si leur escapade à Clare Island avait largement contribué à pacifier leurs rapports - ils avaient partagé un lit et une gueule de bois dantesque, tout de même -, Nott restait un journaliste, et le voir rôder sans supervision dans le penthouse ne lui disait rien qui vaille. Surtout qu'il ne semblait pas s'étouffer avec la conscience professionnelle : il avait détruit un document authentique, menti à ses équipes, et tout ça pour aider son meilleur ami. Et, Hermione en était convaincue, ça ne lui avait posé aucun problème moral. Il avait probablement déjà oublié qu'il avait fait disparaitre une preuve accablante.
"Bien le bonjour, mesdames, reprit Théo en effectuant une courbette.
- Bonjour, Théo. Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda Hermione posément.
- Je passais simplement pour vous faire profiter de ma lumineuse présence. Et je cherche Drago, aussi.
- Bienvenue au club, pesta Hermione.
- Bonjour Théodore, déclara soudain Pansy, complètement en dehors du timing normal d'une conversation civilisée."
La Gryffondor lui jeta un regard circonspect, alors que Théo baissait la tête pour masquer un sourire goguenard parfaitement perceptible. Évidemment, le teint de Parkinson vira à l'écarlate.
"Bonjour Pans'. Comment tu vas ?"
Seul le silence lui répondit. Parkinson tourna le dos à Théo, et fit face à Hermione avec une expression totalement affolée. Visiblement, la jeune femme était bouleversée, et avait perdu tous ses moyens... Ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Et ça, d'après Hermione, c'était un appel à l'aide en bonne et due forme.
"On était un peu au milieu d'un truc là, Théo. Tu devrais demander à Flint, si quelqu'un a vu Drago c'est forcément lui... intervint Hermione pour tirer sa collègue de l'embarras.
- Depuis quand ils sont potes ? demanda Nott avec une moue dégoutée.
- Ils ne le sont pas... Disons que Flint est le valet de pied de Malefoy. Il lui sert de secrétaire.
- Oh. Oui, cette version est beaucoup plus plausible. Bon, à plus mesdames, je vous souhaite une excellente journée."
Théo eut à peine quitté la pièce que Pansy se mit à hyperventiler, respirant comme un phoque en pleine crise d'asthme. Elle avait beau agiter ses mains à toute vitesse devant son visage pour en faire redescendre la température, ça ne s'améliorait pas du tout. Puis, sous les yeux d'une Hermione de plus en plus inquiète, elle se mit à faire les cents pas en se grattant le crâne comme une démente, tirant sur ses cheveux, et marmonnant des propos incohérents. Lorsqu'elle commença à lâcher des bordées de juron, Hermione n'y tint plus et se leva pour aller lui porter secours. Bien mal lui en prit : le verre d'eau qu'elle tendit à Pansy s'écrasa au sol, la Serpentard ayant les mains trop tremblantes pour saisir quelque chose.
"J'ose même pas imaginer ce qu'il pense de moi, maintenant... Un désastre... C'était une descente aux enfers. Je ne m'en relèverai jamais. Je ne sais pas quel est l'abruti qui a dit que le ridicule ne tuait pas, parce que c'est faux. Je suis en train de mourir d'un excès de ridicule, se lamentait la Serpentard.
- Tu ne crois pas que c'est un peu excessif ? Tu lui as juste dit bonjour, temporisa Hermione en aidant Pansy à s'asseoir sur son canapé.
- MAIS PAS QUAND IL FALLAIT ! hurla la jeune femme, faisant sursauter la Gryffondor.
- C'est si grave que ça ?"
Hermione avait l'impression étrange de marcher sur des œufs. Et le regard furieux que lui lança Parkinson lui donna raison.
"OUI, bien sûr que c'est grave ! La dernière chose dont j'ai besoin, c'est de m'humilier devant Théo en passant pour une gourdasse écervelée ! Bon sang, comment ai-je pu dire bonjour au mauvais moment...
- ...
- J'ai envie de disparaître, pleurnicha Pansy en enfouissant sa tête entre ses mains.
- Ah non Parkinson, pas toi aussi ! objecta Hermione, affolée. Enfin, c'est ridicule, tu ne vas pas te flageller indéfiniment à cause d'une conversation qui a duré en tout et pour tout quatre secondes...
- Quatre secondes de pure humiliation...
- Pas du tout, ça s'est à peine vu que tu étais... disons, gênée. Je suis sûre qu'il n'a même pas remarqué ! Et puis il t'a prise au dépourvu en plein travail, c'est normal que tu aies été un peu déstabilisée.
- Arrête de me mentir, Granger, la rabroua Pansy."
Interdite, Hermione plissa les yeux et sentit sa mâchoire se contracter violemment. Et, comme pour ajouter à son malheur, la porte de son bureau s'ouvrit pour la centième fois de la journée.
"Je dérange ? s'enquit Cormac sans attendre de réponse. Hermione, pardon, mais est-ce que tu as eu le temps de parler à Malefoy au sujet de tu sais quoi ?
- Je ne trouve pas Drago, Granger. Il faut que tu mettes la main sur lui, c'est urgent... ajouta Nott.
- ÇA SUFFIT ! s'emporta tout à coup la Gryffondor, bondissant sur ses pieds."
Les trois autres eurent un mouvement de recul, choqués par le soudain changement d'attitude d'Hermione. Celle-ci les fixa un par un dans les yeux avec un air si féroce qu'ils s'arrêtèrent tous de respirer. L'atmosphère dans la pièce était à couper au couteau.
"Pansy, tu étais ridicule. Voilà, tu es contente ? Cormac, tout le monde se fiche que tu te tapes je ne sais quelle députée adverse. Nott, je sais pas où est Malefoy et j'ai d'autres chats à fouetter. Je commence à en avoir assez de m'occuper des petits problèmes émotionnels des uns et des autres, de réparer des conneries, et d'intervenir dans des conflits superficiels ! Je suis ni votre mère, ni votre secrétaire, ni votre punching ball. Foutez-moi tous la paix !"
Et sur ces bonnes paroles, elle attrapa son sac et fonça tout droit vers la porte de son bureau.
.
Si tôt qu'elle se trouva dans la rue, Hermione faillit renoncer à sa fuite. Elle n'était pas du genre à tourner le dos à ses amis ou collègue quand ils avaient besoin d'elle. Et s'emporter ainsi... Elle pila au milieu du trottoir, prise de remords. Elle ne savait même pas où elle allait. Elle était partie comme une furie, fuyant ses responsabilités. C'était indigne. Et elle être prête à rebrousser chemin lorsqu'une berline aux vitres teintée freina sèchement à sa hauteur.
La vitre arrière s'abaissa, et la tête de Malefoy apparu.
"Parfait, tu es déjà en bas. Monte, ordonna-t-il avant de remonter la vitre sans attendre sa réponse."
Hermione inspira profondément, à défaut de mettre un grand coup de pied dans la portière. Voilà que sa seigneurie réapparaissait pour lui donner des ordres. Le toupet de ce garçon...
Elle finit par se résoudre à ouvrir la porte, et s'affala sans dire un mot sur la banquette en cuir. L'habitacle était plongé dans le noir, et dès qu'elle eut refermé la portière derrière elle, ce fut le silence complet. Comme Malefoy ne parlait pas, elle se tourna vers lui, en quête d'explications.
Et il était précisément en train de la dévisager. Elle voulut rompre ce silence étrange, mais ne parvint même pas à ouvrir la bouche. Ils se contentèrent donc de se regarder dans le blanc des yeux. Et tout l'énervement d'Hermione retomba. Il était là, la tête en appui sur le siège, une petite mèche blonde lui tombant devant les yeux. Il la fixait sans expression particulière. La jeune femme senti malgré elle un petit sourire poindre sur son visage - le traitre -, et elle déglutit avec difficulté. C'était comme s'il avait absorbé toutes ses frustrations de la journée, elle se sentait presque apaisée.
"Tu étais où, pendant tout ce temps ? finit-elle par demander, la voix un peu rauque.
- Je réglais deux ou trois petites choses, souffla-t-il en regardant de nouveau devant lui."
La jeune femme préféra ne pas le presser des questions qui se bousculaient dans sa tête, menaçant de se déverser sur Malefoy à tout moment. Mieux valait le laisser organiser sa pensée et lui délivrer les informations qu'il souhaitait, c'était une tactique nettement plus efficace avec lui.
"J'ai fait débloquer une partie de l'argent des Patil. Il était saisi par une enquête du ministère, et comme ils ont fuit le pays... ça aurait pu durer un siècle. Padma ne saura pas que ça vient de moi."
Interloquée, Hermione scruta le profil du blond. Il avait fait un geste altruiste, et ne souhaitait pas que le monde entier le sache. C'était... déstabilisant. Elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche, mais le mit en mode silencieux en voyant le nom de Cormac apparaître. Nul doute qu'il cherchait à s'excuser, mais il aurait tout à loisir de le faire plus tard. L'heure était grave. Malefoy avait l'air à la fois buté et concentré, signe qu'il n'avait pas fini ses révélations.
"J'ai tiré quelques ficelles, et j'ai pu mettre la main sur la femme mystère qui a piégé Blaise.
- Quoi ? Mais comment tu as fait ?"
Cette fois, Hermione était franchement sous le choc.
"Diego, on rentre à la maison, ordonna d'un coup le blond en toquant contre la vitre de séparation qui se trouvait face à eux."
La jeune femme était bien consciente qu'il profitait de l'onde de choc provoquée par son annonce pour l'entraîner dans un plan obscur de son invention, mais elle était trop étonnée pour réagir. Et, par dessus tout, la curiosité l'emportait. Il fallait qu'elle en sache plus. Elle avait un terrible sentiment vis-à-vis des activités secrètes du Serpentard.
"Drago, qu'est-ce que tu as fait ? reprit Hermione en masquant de son mieux les tremblements dans sa voix."
Il émit un petit rictus, et tourna la tête vers elle.
"Tu crois que je l'ai tuée ?
- Bien sûr que non, enfin. Mais si les aurors n'ont pas réussi à l'identifier, c'est que c'était une professionnelle, et...
- C'est précisément pour ça que je l'ai retrouvée. J'ai encore un peu d'influence dans les milieux criminels. Du moins, mon nom en a. J'ai fait un petit tour dans l'allée des Embrumes, posé quelques questions aux bonnes personnes, et en quelques heures je connaissais son nom.
- Mais Drago, c'est dangereux, t'aurais dû me prévenir, s'inquiéta la jeune femme, un peu tard.
- Évidemment, c'est totalement ton territoire l'allée des Embrumes. Je suis sûr que les malfrats et les tordus qui y traînent auraient été ravis de parler à la copine d'Harry Potter.
- J'aurais pu...
- Granger, il faut que tu acceptes que parfois, c'est mieux pour toi de ne pas savoir, et de laisser les autres faire le sale boulot, la coupa à nouveau Drago".
Hermione reçut le coup de plein fouet. Le sale boulot.
"Tu crois que je ne peux pas encaisser ? demanda-t-elle d'une voix blanche qui trahissait la tension qui régnait en elle. Dis-moi ce que tu as fait.
- C'est pour ça que tu es dans ma voiture Granger. On va chez moi, elle s'y trouve. Vivante, ajouta-t-il en adressant un clin d'œil goguenard à la jeune femme."
Hermione laissa sa tête retomber en arrière, sur l'appui-tête. Bien sûr qu'il ne l'avait pas tuée. Elle n'en avait pas douté. Mais il avait fait des choses répréhensibles pour la retrouver, c'était certain, elle l'avait senti à la seconde où elle était montée dans cette voiture. Et il savait qu'elle savait, c'était pour ça qu'il s'était senti obligé de préciser qu'il n'était pas un assassin.
"Est-ce que... on la connait ?
- Non, elle a été engagée. Pour séduire Blaise et le prendre au piège. Et elle n'a pas été payée suffisamment pour ça, sinon elle ne serait pas prête à nous parler. C'est du travail d'amateur.
- Tu l'as laissée seule chez toi ?"
Malefoy émit un soupir.
"Non. Potter est avec elle.
- Harry ? bafouilla Hermione, perplexe."
Elle avait du mal à imaginer son meilleur ami, seul en compagnie d'une séductrice professionnelle dans l'appartement luxueux de Drago Malefoy. La scène mentale qu'elle venait de visualiser n'avait aucun sens.
"Il est venu de manière totalement officieuse. On était d'accord tous les deux, il vaut mieux régler cette affaire discrètement plutôt que d'impliquer le Ministère. On a pas besoin de plus de scandale en ce moment.
- C'est bien qu'il soit venu, approuva simplement Hermione."
Non pas qu'elle ne fasse pas confiance à Drago pour régler cette affaire. Mais Harry était sensé, et savait où se trouvaient les limites à ne pas dépasser. Alors, ça la rassurait qu'il soit là, et elle était d'autant plus reconnaissante vis-à-vis de Malefoy ; il était conscient de ses propres failles, et avait mis sa fierté de côté pour demander de l'aide à Harry.
La voiture s'arrêta devant un immeuble ancien, à la façade finement ouvragée, en plein dans le quartier sorcier le plus huppé de Londres. Évidemment.
"Je suis contente que tu m'aies prévenue Drago, mais je ne comprends pas bien en quoi ma présence est requise. C'est quoi mon rôle, là-dedans ?"
Le blond ne répondit pas, et se contenta de sortir de l'habitacle. La jeune femme en fit de même de son côté, coupant l'herbe sous le pied du chauffeur qui était justement en train de se précipiter pour l'aider à sortir.
"Merci Diego, ce sera tout pour ce soir, décréta Malefoy en s'élançant d'un pas altier vers les marches du hall d'entrée, Hermione sur ses talons."
Un majordome ouvrit la porte devant eux en effectuant une courbette qui gêna prodigieusement la Gryffondor, et ils traversèrent un lobby au luxe feutré avant de s'engouffrer dans un ascenseur. Pressé, Malefoy appuya lui-même sur le bouton du dernier étage, au lieu de laisser le majordome effectuer ce geste pour lui. Dépité, ce dernier disparu derrière les deux portes automatiques de la cabine, et Hermione lui lança un sourire contrit.
"Je sais ce que tu penses, mais garde-le pour toi. J'aime autant éviter qu'on se dispute de nouveau dans un ascenseur et qu'on se retrouve coincés, lança Malefoy en regardant le plafond, un sourire en coin.
- Oh bien sûr, à vos ordres Mr Malefoy. Loin de moi l'idée de vous contrarier, répliqua vertement Hermione."
Le blond pouffa et secoua la tête en la regardant, vaguement désespéré. Elle se retint de pouffer aussi, par fierté, et ils gravirent en silence les huit étages. Lorsque les portes s'ouvrirent sur l'appartement du Serpentard, Hermione réprima difficilement un petit couinement. Ce n'était pas clinquant, les lieux ne croulaient pas sous la dorure, mais l'ensemble respirait l'argent et le bon goût. Malefoy entra, balança sèchement son manteau sur une patère, et se retourna vers elle.
"Bienvenue, Granger.
- Euh... merci... marmonna la jeune femme."
Elle enleva son manteau en tourbillonnant au ralenti sur elle-même pour prendre la mesure des lieux. Le salon, immense, était pourvu d'une baie vitrée qui donnait sur les toits de Londres. Un feu magique crépitait dans une cheminée vitrée en métal, projetant une lueur réconfortante sur les canapés et poufs en cuir qui parsemaient l'espace. Mais ce sentiment de réconfort laissa vite place à l'inquiétude, parce qu'Harry apparut par une porte attenante, un air sérieux rivé au visage.
"Harry !
- Où est-elle, Potter ? demanda Malefoy en envoyant valser ses chaussures.
- Toujours dans la salle-à-manger. Elle se tient tranquille.
- Ne me dis pas que tu l'as détachée, s'agaça Malefoy en allant vérifier immédiatement si son intuition était juste. Bon sang Potter, tu l'as détachée !"
Harry leva les yeux au ciel, et attrapa gentiment le bras d'Hermione pour l'entraîner vers l'autre pièce. Elle se laissa tracter, complètement perdue.
"J'vais pas m'enfuir hein, j'irais où sans ma baguette ? maugréa une voix forte."
Hermione pénétra à son tour dans la salle-à-manger et se retrouva face à une brune, plutôt jolie, le visage barré d'une frange un peu trop longue, qui les fusillait tour à tour du regard. Elle était assise sur une des chaises, les jambes croisées dans une pose qui aurait pu laisser croire qu'elle était parfaitement à son aise. Ce qui n'était pas du tout le cas. Elle tremblait, et se triturait nerveusement le pouce. Mais, ce qui soulagea un peu Hermione, elle n'avait pas l'air blessée.
"Bien, asseyons-nous, décréta Malefoy en tirant une chaise face à la table. Quelqu'un souhaite-t-il du thé ?
- Putain, vous les bourges, vous vivez tellement dans un autre monde, lâcha la fille en mastiquant son chewing-gum.
- La ferme ! asséna le blond sèchement. C'est assez populaire pour toi, ça ?"
La fille baissa les yeux, la mâchoire crispée.
"Inutile de s'énerver, autant régler ça calmement et rapidement, coupa Harry en s'asseyant à son tour. Hermione ? fit-il en lui désignant une chaise."
Elle s'y assit mécaniquement, les yeux rivés sur la fille, qui avait l'air mal à l'aise.
"Bon, ce spécimen vulgaire ici présent a, par je ne sais quel miracle, réussit à séduire Blaise le week-end dernier. Même en laissant de côté ses goûts douteux en matière de femme, j'ai du mal à comprendre. Mais passons. Elle se fait appeler Lola, mais ça doit également être un mensonge. Pas vrai ? reprit Drago."
Comme la fille ne répondait pas, et ne le regardait même pas, Malefoy frappa du poing sur la table. Elle se replia encore plus sur elle-même, effrayée.
"Jouer les petites choses fragiles pour t'attirer de la compassion te servira à rien, Lola. Personne n'a de pitié pour les salopes manipulatrices dans ton genre !
- Pas besoin d'être insultant, râla Harry. Lola a été engagée par une femme pour séduire Blaise, avec un scénario complet de ce qu'elle devait faire, où elle devait se rendre, et à quelle heure. Tout était méticuleusement préparé. On lui avait également fourni les contacts de la blogueuse people.
- Qui ? demanda simplement Hermione."
Le regard qu'échangèrent Drago et Harry lui glaça le sang. Ils savaient. Ils savaient et ils avaient peur de lui apprendre la vérité. C'était pour ça qu'elle était là, ce soir. Pour apprendre une vérité tellement choquante, qu'elle avait besoin de l'entendre de la bouche du témoin.
Elle se remit à fixer la dénommée Lola, toujours prostrée. Cette fille avait été un outil, rien de plus. Elle ne pouvait pas réellement lui en vouloir, elle n'avait été que l'instrument d'une vengeance qui la dépassait. Mais à cet instant, Hermione voyait rouge. Elle se leva, traînant sa chaise derrière elle, et s'arrêta face à la fille. Elle se rassit à quelques centimètres d'elle.
"Qui t'a engagée ? demanda-t-elle d'une voix où pointait la colère."
Lola redressa un peu son visage, cherchant l'approbation des garçons. Elle ne savait plus très bien ce qu'elle avait le droit de dire ou non, si c'était préférable de se taire, ni même si elle allait sortir de là vivante.
"Dis-lui ce que tu sais, l'intima Harry."
Après quelques secondes d'hésitation, pendant lesquelles Hermione se retint de se mettre à hurler tant le sang tambourinait dans ses oreilles, Lola parla.
"J'ai rencontré une femme dans une taverne, il y a quelques semaines. Elle m'a demandé de faire quelques petits trucs pour elle. Elle payait correctement et elle avait pas l'air dangereuse, alors je l'ai fait. La plupart du temps, elle me demandait de déposer des enveloppes pour elle, de surveiller des gens, enfin ce genre de trucs quoi. Je pensais juste qu'elle était un peu cinglée. Et puis la semaine dernière, elle est venue avec un homme. Sa tête me disait quelque chose, mais je ne l'ai pas remis tout de suite. Ils m'ont expliqué ce que je devais faire, ils m'ont payée par avance, et c'était tout... je vous jure, je ne sais rien de plus, je ne connais pas le nom de la femme !"
Lola se mit à sangloter bruyamment, sous le regard exaspéré de Malefoy. Cette gourde tournait autour du pot pour émouvoir Hermione. Cette dernière, figée, ne semblait pas réagir. Elle avait posé ses deux mains à plat sur ses genoux, et ne respirait presque plus.
"Cet homme avec elle, tu l'as reconnu. C'était qui ? chuchota la jeune femme."
Elle craignait de connaître déjà la réponse. Le menton de la fille tremblait. Hermione savait qu'aucun retour en arrière ne serait possible une fois que le nom aurait été prononcé.
"C'était Rémus, Hermione, finit par lâcher Harry."
La jeune femme ferma les yeux. Elle s'y était préparée, elle avait des doutes, mais c'était tellement différent d'en entendre la confirmation à voix haute ! Rémus. Rémus œuvrait dans l'ombre pour les salir. Il avait abandonné toute droiture morale, tous ses idéaux, et tout ça pour quoi exactement ? Se venger ? Être réélu ? En tout cas, ce n'était certainement pas pour le plus grand bien comme il aimait à le répéter.
Elle sentit une main se poser sur son épaule et rouvrit les yeux, contrainte et forcée. Harry se tenait derrière elle, et attendait qu'elle réagisse. Elle se tourna vers lui, et lui jeta un regard éperdu. Ce qu'elle lut dans ses yeux ne fut qu'un reflet de ce qu'elle même ressentait : du dégoût, et de la déception. Alors elle se tourna vers Malefoy, qui était figé avec sa tasse de thé à la main. Il la fixait avec inquiétude. A ce stade, personne dans la pièce ne savait comment elle allait réagir, elle y compris.
"Lola, est-ce que tu es entrée en contact avec une journaliste de Wizzards Chanel ? finit-elle par demander.
- Je... J'ai juste déposé l'enveloppe chez la journaliste ! Je ne savais même pas ce qu'il y avait dedans.
- C'est Rémus qui te l'a confiée ? poursuivit Hermione d'une voix atone.
- Non, c'était la femme. Seulement la femme."
Hermione hocha la tête.
"La note interne divulguée, c'était... reprit Hermione d'une petite voix.
- Encore elle, coupa Harry, qui sentait que sa meilleure amie était en train de perdre pied.
- Bien, dit Hermione. Drago, je veux bien une tasse de thé."
L'intéressé haussa un sourcil, mais finit par faire léviter la théière fumante au dessus d'une tasse vide. Le plus naturellement du monde, Hermione se leva, remit sa chaise à sa place autour de la table, et y posa ses deux mains bien à plat. Elle avait besoin de s'ancrer dans quelque chose de solide pour continuer.
"Elle ressemblait à quoi, cette fille avec Lupin ?
- Brune, petite, assez banale. Pas vraiment du genre bourgeoise comme vous trois."
Harry se racla la gorge, gêné d'être assimilé à Malefoy l'aristocrate, mais attendit la suite. Bien sûr, il la connaissait déjà, mais il valait mieux qu'Hermione comprenne qui était la femme progressivement et par elle-même que de le découvrir brutalement.
"Elle avait l'air timide au début, limite fragile, j'ai cru que c'était encore une nana cocue qui voulait que je la venge. Mais en fait, c'est une cinglée... Elle s'énervait parfois, quand les choses ne se passaient pas comme elle voulait...
- C'est qui ? la coupa brutalement Hermione."
Et cette fois, c'était aux garçons qu'elle s'adressait.
"Hermione... commença Harry, en posant de nouveau une main secourable sur son bras.
- Pods, cracha Malefoy."
Il ignora superbement le regard noir que lui lança Harry, et se leva.
"La gentille et effacée Laura Pods paye une paumée pour nous salir, reprit-il. Granger, je ne sais pas pourquoi elle le fait, ni avec quel but en tête, mais ce que je sais, c'est qu'elle va le payer. Cher.
- Bien, maintenant que tout est clair, je vais escorter Lola à la gare de Portoloin, signifia Harry en faisant signe à la fille de se lever. Je ne tiens pas à ce que des oreilles indiscrètes t'entendent fomenter un assassinat, Malefoy, tempère tes ardeurs, chuchota-t-il en passant à côté de lui.
- Pardon ? rugit Hermione en lui bloquant le passage, les poings sur les hanches. Un portoloin ?
- On avait un accord ! pleurnicha soudain la fille. Laissez-moi partir !
- Granger, c'est bon. Elle a signé des aveux complets en présence d'un auror, expliqua Drago en désignant un parchemin sur la table. C'est notre assurance qu'elle ne créera plus de problème, sans quoi elle finira ses jours en prison. De toute façon, elle est interdite de séjour en Angleterre.
- Tu n'as pas ce pouvoir, Drago ! objecta Hermione. Qui nous dit qu'elle ne va pas continuer à travailler avec des deux traîtres sournois ?
- Oh j'ai tous les pouvoirs. Peut-être pas légalement, mais Lola a parfaitement compris que, pour sa sureté, avoir un ancien disciple de Voldemort à ses trousses n'est pas la meilleure option. Elle part vivre en Australie. Définitivement. Potter s'est engagé à créer une alerte si elle repassait nos frontières un jour."
Sans piper mot, Hermione regarda son meilleur ami escorter la fille jusqu'à l'ascenseur, puis disparaître avec elle après un tintement joyeux qui avait l'air parfaitement décalé. Elle se rassit, effarée.
"Je ne te savais pas si magnanime, dit-elle.
- Potter a négocié. Et finalement, je préfère sa solution. Qu'est-ce que tu aurais voulu qu'on fasse d'elle ? Soit on la livrait aux autorités et c'était le scandale assuré, soit on la tuait, et personnellement j'estime avoir atteint mon quota de crimes pour toute une vie.
- On ne va pas dénoncer Rémus et Laura non plus, donc, résuma Hermione.
- On va devoir la jouer plus finement."
La jeune femme hocha la tête, et tira sa tasse de thé vers elle. Elle enroula ses deux mains autour et regarda la fumée s'évaporer doucement, en volutes concentriques. La chaleur qui se propageait entre ses doigts était à la limite de la brûler, mais cette sensation était rassurante. Elle arrivait à ressentir quelque chose, et ça lui faisait du bien.
Elle sentit une main glacée se poser sur les siennes. Le contact de Malefoy ne lui fit pas le même effet que celui d'Harry, plus rassurant, plus familier. La peau de Drago contre la sienne l'électrisa, et elle sentir des frissons lui parcourir l'échine. Il était debout dans son dos, elle sentait son souffle. Mais Drago ne s'attarda pas, et lui enleva sa tasse des mains avec une certaine douceur.
"Tu vas te faire mal, souffla-t-il.
- Merci, répondit-elle simplement.
- Merci de quoi ? Je préfère que tu aies les mains en bon état pour distribuer des baffes à tous ces connards une fois que tout sera réglé, c'est tout."
Contre toute attente, la jeune femme émit un petit rire. Alors certes, ça ressemblait plus à un couinement plaintif, mais c'était un début.
"Je pensais qu'on était amies, elle et moi.
- Et moi je pensais qu'elle en pinçait pour moi.
- On est vraiment deux abrutis, conclut Hermione en levant les yeux vers Drago."
Il esquissa un sourire à son tour.
"Elle nous a dupés en se servant de nos failles. Toi, tu cherches la bonté chez les autres, et moi, je suis un playboy.
- J'arrive pas à croire qu'elle ait pu berner tout le monde pendant autant de temps...
- On ne peut rien dire aux autres. Si quelqu'un change d'attitude, Laura s'en apercevra et elle ne doit pas deviner qu'on est au courant de son petit jeu.
- Je vais avoir du mal à pas enfoncer sa tête dans un mur en la croisant au penthouse, grogna Hermione.
- Du calme Grangy, notre heure viendra. On établira un plan de bataille demain matin. Il est tard, et il vaut mieux être reposé avec de partir sur le sentier de la guerre. Un lit est prêt dans la chambre d'amis, si tu veux !"
La jeune femme fronça les sourcils. Cette soirée avait connu son lot de révélations, mais Malefoy proposant de l'héberger, ça, c'était réellement surréaliste. Après tout, elle pouvait aussi transplanner et rentrer chez elle.
"D'accord, je reste."
.
Hermione, vêtue d'un simple T-shirt de quidditch qu'elle avait trouvé dans la penderie, se glissa entre les draps en soie du lit immense qui trônait dans la chambre d'amis. En d'autres circonstances, un sentiment de plénitude complet l'aurait envahie face à tant de confort. Mais ce soir, son cœur était lourd. De rancœur et de chagrin. Elle remonta la couette jusqu'à son menton, et se replia en position fœtale. Elle s'était tellement, tellement retenue un peu plus tôt dans la soirée. Mais maintenant qu'elle était seule, elle avait soudain très envie de pleurer.
"Bonne nuit Granger ! s'écria la voix de Drago depuis l'autre côté de la cloison.
- Bonne nuit Malefoy ! s'égosilla-t-elle en retour."
Elle se surprit à sourire bêtement et, noyée dans un flot d'émotions contradictoires, elle s'endormit.
...Et la révélation a eu lieu ! Alors, Laura et Lupin ? Le duo maléfique insoupçonné... A votre avis, comment vont réagir les Non-alignés ?
See you next week pour la suite !
