Chapter 19 - Du sang et des larmes

Terrée dans son bureau, Hermione attendait l'arrivée de Malefoy au penthouse, tendue comme un arc. Ils ne s'étaient pas parlé depuis leurs frôlements dans son bureau, et elle appréhendait de lui faire face. Certes, c'est lui qui avait initié ce rapprochement, mais elle ne l'avait pas repoussé. Pire, elle l'avait encouragé. Enfin, son corps l'avait fait sans son consentement.

"Grangy, il y a plus de cent-mille post avec le hashtag #libéreznosvagins ! C'est un triomphe. Le monde est enfin prêt pour le féminisme. L'égalité des sexes est en marche !"

Pansy entama une danse de la joie, son téléphone à la main, et sautilla jusqu'à Hermione pour l'entraîner avec elle. La Gryffondor pouffa, et se laissa aller quelques secondes à son enthousiasme.

"Scandale du jour ! annonça Blaise en entrant, la mine sombre, la Gazette à la main."

Il était bel et bien revenu au travail par la force des choses et, même si personne ne semblait aborder le sujet de sa folle soirée au commissariat, il avait toujours l'air un peu mal à l'aise.

Les filles s'arrêtèrent de danser, décomposées. La félicité n'aurait pas duré longtemps. Hermione déplia le journal, et constata que la Une ne les concernait pas - à moins qu'ils soient jugés responsables de la disparition d'un joueur de Quidditch à la retraite dans un accident d'avion. Mais un petit encart attira son attention.

"La famille Dubois accusée d'évasion fiscale... Mais c'est pas vrai..."

Rouge écarlate, Pansy se rua vers l'open-space et se mit à hurler.

"QUI QUE TU SOIS, SACHE QU'ON VA TE TROUVER, ET ON VA TE TUER ! SALOPERIE DE TAUPE !"

Choqués, aucun des députés présents à cette heure matinale n'osa répondre. Ils la regardaient, perplexes. Seul Cormac osa se lever.

"Une taupe ? Il y a une taupe parmi nous ?

- Comment tu crois que tous nos secrets apparaissent miraculeusement dans l'actualité, génie ? répliqua Pansy.

- Pansy, bureau, maintenant, ordonna Malefoy qui venait juste d'arriver."

Il ne ralentit même pas sa marche et se contenta de claquer des doigts une fois pour indiquer à Pansy qu'elle n'avait pas le choix, et elle obtempéra en vociférant. Blaise jeta un regard lourd de sens à Hermione.

"Maintenant, tout le monde est au courant. Je ne sais pas si un climat de suspicion généralisée va nous aider...

- Je vais aller leur parler."

Bien décidée à temporiser, Hermione regroupa tout les députés présents en salle de réunion. Cormac, Fortarôme, Flint, Finnigan et Chang la suivirent, échangeant des regards inquiets.

"Pansy est peut-être parano. Ou peut-être qu'elle a raison. A l'heure actuelle, je ne peux rien vous affirmer avec certitude. Si je savais quelque chose, vous seriez les premiers au courant..."

Elle s'en voulut de leur cacher la vérité, mais elle n'avait pas le choix. S'ils commençaient à paniquer, tout allait être compromis. Laura allait percevoir le changement d'atmosphère et se sentir cernée. Elle risquait de tenter des choses plus radicales, qui les mettraient en danger. Elle les regarda tous un par un, tentant de leur communiquer son calme.

"Ne commencez pas à vous tirer dans les pattes et à chercher un traître éventuel. On va tirer tout ça au clair, très rapidement. Il faut vraiment qu'on reste soudés, d'accord ? Quel que soit le responsable de tout ça, ce qu'il cherche, c'est à nous diviser. On ne peut pas le laisser gagner. Si parmi nous il y a une taupe, on la trouvera. D'ici là, soyons prudents. Et solidaires.

- On sait tous qui peut être une balance ou non, grinça Flint.

- Ah oui ? Précise ta pensée, Marcus, l'exhorta Finnigan, qui voyait bien où il voulait en venir.

- Oh ça va, on sait tous que c'est un coup des anciens Progressistes. Ils sont vicieux !

- C'est pourtant pas le parti où il y a le plus de Serpentards, répliqua Cormac.

- QUOI ? rugit Flint en bombant le torse. Les Conservateurs sont des vieux croulants, mais ils ne s'en prendraient pas au parti d'un Malefoy ! Ils ont des valeurs !

- Comme quoi, traquer les né-moldus ? vociféra Finnigan."

Effaré, Fortarôme les regardait se disputer pour leurs anciens partis en tournant la tête d'une direction à l'autre, comme lors d'un match de tennis.

"Les gars, arrêtez, tenta Hermione.

- C'est toujours pareil avec les Gryffondors ! Vous croyez que vous avez le monopole du bien ! Vous vous défendez entre vous ! beugla Flint.

- Et vous, vous êtes des victimes innocentes, c'est ça ? répliqua Cormac."

Finnigan partit dans un rire exagéré pour souligner d'absurdité du discours de Flint.

"On ne devrait pas se déchirer maintenant, lança Cho, qui prenait la parole pour la première fois. On est tous du même côté.

- Ah ouais, vraiment ? On dirait pas ! hurla Flint.

- Ça suffit, fermez-là, intervint Blaise en entrant dans la pièce. Vous avez le droit de ne pas être les meilleurs amis du monde, mais là, on s'en fout. On veut voir un groupe soudé, pas des gosses qui se disputent comme à Poudlard. Personne dans cette pièce n'a intérêt à prononcer le mot taupe, ou à faire circuler des rumeurs. C'est clair ? On sait tous comment finit ce genre de truc. On ne lynchera personne, et on va tous se respecter les uns les autres."

Les autres garçons baissèrent la tête, frustrés. Cormac fut le premier à sortir, furieux, suivi par Finnigan et Flint. Cho eut un sourire désolé, et les suivit. Puis Fortarôme haussa les épaules, dépassé, et s'en alla à son tour.

"Ils vont s'entretuer, gémit Hermione à voix basse.

- Il faut qu'on débusque la taupe aujourd'hui."

Hermione se pinça les lèvres. Mentir aux autres était déjà compliqué, mais à Blaise... Elle n'était pas sûre d'en être capable. Et elle n'était pas sûre non plus que ce soit une bonne solution. Drago voulait protéger tout le monde, mais en taisant l'identité de la taupe, est-ce qu'il préservait vraiment ses amis ?

"Le hacker va arriver, il s'installera dans mon bureau. Officiellement, ça sera un informaticien venu s'occuper de nos serveurs. J'espère qu'il identifiera la taupe dans la journée, s'il arrive à retracer le parcours de cette vidéo porno... On pourra la coincer."

Oh, et puis... N'y tenant plus, Hermione claqua la porte d'un coup de pied, sous le regard circonspect de Blaise.

"C'est Laura. La taupe, c'est Laura.

- QUOI ! hurla Blaise avant de se plaquer une main sur la bouche. Merde, putain, merde... Laura ? chuchota-t-il. Mais pourquoi ? Comment tu le sais ? T'es sûre ?

- Je suis sure, Blaise. On ne vous a rien dit parce qu'on ne voulait pas que vous changiez d'attitude et qu'elle se doute de quelque chose, mais c'est elle, depuis le début.

- On ? répéta Blaise en reculant d'un pas."

Il avait l'air blessé. Hermione tenta de poser une main sur son bras, mais il se dégagea brusquement, et lui jeta un regard de déception.

"Drago ?"

Hermione hocha la tête, coincée.

"On ne le sait que depuis avant-hier. On avait aucune idée de ce qu'il se passait avant ça. On allait vous le dire, bien sûr, mais...

- Mais quoi ? On avez pas assez morflé ? On était pas assez dignes de confiance ? cracha Blaise, en reculant encore.

- Ne le prends pas comme ça, Blaise, s'il-te-plait...

- Ne me dis pas comment je dois le prendre. C'est moi qui ai fini chez les flics à cause de cette ordure. J'en reviens pas que vous m'ayez caché un truc pareil ! A quoi ça sert que je fasse venir un hacker, si vous savez déjà tout, hein ?

- On aura des preuves... Je suis désolée, Blaise !"

Il leva une main en l'air pour la faire taire, et sortit en claquant la porte. Deux fois, parce que la première fois, elle rebondit et ne se ferma pas correctement.

Hermione s'assit seule dans la grande salle de réunion, et balaya l'espace vide devant elle. Ses yeux s'arrêtèrent sur le tableau blanc, sur lequel trônait toujours le planning de la rentrée politique, qui approchait à grands pas. Tout tombait en ruines. Leur groupe prometteur était déjà brisé avant même d'avoir fait passer la moindre loi. Elle avait envie de pleurer, croisa ses bras sur la table et y reposa sa tête. S'il y avait une issue, ils avaient intérêt à la trouver vite, sinon ils ne s'en relèveraient pas.

Quelques minutes plus tard, elle sécha ses larmes, se leva, remit sa chaise en place, et sortit.

Elle tomba directement sur Dubois, qui visiblement la cherchait depuis un moment.

"Hermione, je dois te parler."

Elle lui fit signe de se lancer tout en marchant vers son bureau, et il lui emboîta le pas.

"Ces accusations d'évasion fiscale... Ça date d'il y a trois ans, et mon grand-père a rendu l'argent. Il est malade. Il n'était pas diagnostiqué à l'époque, mais il n'a pas fait exprès de ne pas déclarer ces sommes d'argent... Il perdait la tête !

- D'accord.

- Quoi, d'accord ? sursauta Dubois."

Hermione se força à se concentrer. Le pauvre n'y était pour rien. Il méritait son aide, comme tous les autres.

"Je réfléchissais... Tu as des attestations officielles, pour sa maladie ? Un diagnostic écrit noir sur blanc ?

- Oui, bien sûr. J'ai aussi le compte rendu du jugement. Hermione, mes parents sont catastrophés, ils ont très mal vécu cette histoire à l'époque, et maintenant...

- Ça va aller, Olivier. Envoie des copies de ces documents à la Gazette, et réclame un démenti et des excuses. Je pense que ça suffira. Franchement, vu la montagne de merde qui nous tombe dessus, quelques gallions qui échappent au Ministère, ça ne va pas faire de bruit. Ça devrait soulager tes parents.

- Merci... mais tu sais, le mal est fait. Une fois qu'on dit du mal de toi dans les journaux, ça te suit, même si l'inverse est dit par la suite... Les gens n'oublient pas. Il y a toujours une méfiance. Un soupçon."

Hermione hocha la tête. Bien sûr qu'il avait raison. Cette campagne de dénigrement n'allait pas les laisser indemnes. Mais fallait-il se résigner pour autant, et rendre les armes ?

"Le prochain scandale chassera celui-ci. Qui sait, peut-être qu'on va apprendre que Flint mange des enfants pendant son temps libre."

Dubois pouffa, un peu rasséréné. Hermione poussa la porte de son bureau, et eut la surprise d'y trouver Théo et Pansy, lancés dans une discussion animée. Visiblement, ils avaient brisé la glace.

"Oh, salut Hermione. Salut Olivier ! leur lança la jeune femme, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Alors Dubois, on cache des sous au fisc ? le provoqua Nott, dont la famille s'était miraculeusement enrichie de centaines de milliers de gallions après la première guerre sorcière. Je te filerai des combines plus discrètes, la prochaine fois.

- Théo ! le houspilla Pansy.

- Merci de nous gratifier de ta présence tous les jours, Nott, mais tu n'as pas un travail à toi ? maugréa Hermione, tandis que Dubois quittait les lieux en levant les yeux au ciel.

- Je venais vous proposer d'interviewer Hestia. Zéro côté racoleur, confessions sincères, et Pansy supervise.

- Drago en dit quoi ? demanda Hermione en fouillant dans un tiroir à la recherche d'un cachet d'aspirine."

Interpellée par le silence, elle se retourna et constata que les deux fouines échangeaient un regard inquiet.

"Il dit que tu devrais décider, répondit Pansy d'une voix haut-perchée.

- Et en vrai ? grogna Hermione, qui voyait mal Malefoy déléguer quand il pouvait simplement dire non.

- Il a dit non, avoua Pansy.

- Je suis d'accord avec lui. Et quand bien même je ne le serais pas, c'est lui qui décide."

Elle goba son aspirine et but quelques gorgées d'eau, avant de s'écrouler dans son fauteuil. Cette journée était un cauchemar.

"Mais tu pourrais essayer de le faire changer d'avis, la supplia Pansy. C'est une bonne idée. Les gens ont besoin de s'identifier à quelqu'un pour compatir. Ils ont besoin d'un visage. D'être émus. C'est la seule façon de faire avancer notre cause.

- Hestia a besoin d'être entourée, pas de s'exposer encore plus. Si elle ressent le besoin de parler, elle le fera, en temps voulu. Ne lui mettez pas la pression avec ça, laissez-la respirer ! rétorqua Hermione, lasse."

Elle fusilla du regard Nott, qui laissait Pansy s'acharner à la convaincre, et se contentait de rester assis sur ses fesses comme si ça ne le concernait pas. Alors qu'elle était prête à parier que l'idée venait de lui. Et s'il s'était servi des sentiments de Pansy pour l'amadouer...

"Bon, personne n'est partant Pans'. Désolé, j'aurais aimé t'aider."

Hermione ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau. Alors là, elle s'était royalement plantée. L'idée était de Pansy, et elle avait réussi à entraîner Nott, à le faire se déplacer et l'accompagner. En fait, malgré ses sentiments, Parkinson ne perdait pas le nord. Et c'était rassurant. La Serpentard haussa les épaules, et coula un regard reconnaissant à son acolyte.

"Je crois qu'on devrait attendre que l'idée vienne d'Hestia. Elle est suffisamment sous pression, finit-elle par consentir."

Puis elle se leva, lança un sourire à Hermione, et sortit de la pièce, Nott sur ses talons. Hermione les regarda s'éloigner en se chamaillant gentiment, et elle se dit qu'elle avait tout faux. En fait, Pansy ne courait pas après l'insaisissable Nott. IL lui courrait après, et elle se laissait rattraper. C'était touchant. Et mignon. Un peu d'amour dans ces bureaux gouvernés par la peur et la colère faisait vraiment du bien. A travers la vitre, comme une vieille voisine intrusive, elle les regarda rire et haussa un sourcil lorsque Nott attrapa la main de Pansy pour lui faire un baisemain.

"Ne t'habitue pas trop à ça, c'est leur phase lune de miel, dit Drago, appuyé contre le chambranle de la porte."

Elle sursauta, ne l'ayant pas entendu arriver.

"Attends de voir leur phase divorce d'ici trois ou quatre jours. C'est assez sanglant."

Il était quand même très beau. Elle voyait bien qu'il était en train de lui parler, mais elle n'arrivait pas à écouter. Elle regardait ses lèvres bouger et se sentait comme hypnotisée par leurs mouvements. Il avait des cernes sous les yeux, mais ça lui donnait un charme encore plus ténébreux. En fait, il avait dû venir dans la précipitation le matin-même, parce qu'il ne portait pas de cravate.

"Eh oh, Granger ?"

Oh, quelle gourde. Elle délirait comme une adolescente en plein émoi, et elle n'avait absolument rien entendu de ce qu'il disait.

"Oui, pardon, j'étais ailleurs, bafouilla-t-elle en priant pour ne pas devenir écarlate.

- Je disais que j'avais des rendez-vous pro à l'extérieur. Tu peux gérer, ici ?

- Oui."

Pars maintenant, éloigne toi d'ici. Malefoy la dévisagea avec un sourcil arqué, déconcerté par son attitude étrange. Elle soutint son regard avec grande difficulté, mais il finit par abdiquer, et marcha à reculons vers la sortie. Dès qu'il tourna le coin, Hermione abattit son front contre son bureau et l'y cogna plusieurs fois.

"Stupide, stupide, se maudit-elle."

Un ricanement feutré l'obligea à relever la tête brutalement. Malefoy était revenu, et semblait apprécier le spectacle. Ce n'était pas tous les jours qu'on voyait Hermione Granger se comporter comme un Dobby fautif. Dévastée, la jeune femme resta bloquée, ne sachant pas comment rattraper cette situation désastreuse.

"Bon aprèm, Granger. Sois sûre que je penserai à toi."

Et il partit pour de bon, la laissant pantoise. Que voulait-il dire par là ?

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L'après-midi se déroula dans une lenteur exaspérante. Hermione écouta distraitement son homologue français qui râlait au téléphone, tenta de cacher son ennui au mieux en recevant le responsable d'une association de défense des batraciens, s'en voulut de ne pas éprouver plus de compassion pour les grenouilles, regarda sa montre une bonne centaine de fois, tapota sur sa calculette pour chiffre un projet de loi, effaça, recommença, envoya la calculette s'écraser au sol.

Elle n'était pas, mais alors pas du tout, concentrée. Pourquoi avait-il dit une chose pareille avant de partir ?

Elle se massa les tempes en cercles concentriques, mais cela ne l'aida pas à se détendre. Elle n'était plus bonne à rien. Il la hantait, et il ne l'avait même pas vraiment touchée. Quel genre de midinette était-elle ? Personne ne lui avait jamais fait ce genre d'effet. Et à présent, elle comprenait mieux les groupies du Serpentard. Elle avait été touchée par la malédiction à son tour.

"Ça va, Hermione ? s'inquiéta Astoria. J'ai entendu un drôle de bruit.

- J'ai cassé ma calculette, reconnut piteusement la jeune femme.

- Tu crois pas que tu devrais faire une pause ? Ces derniers jours ont été intenses. Accorde toi un moment, va te faire masser, ou au sauna... suggéra son assistante en ramassant les débris de calculette.

- Je ne peux pas partir, il est trop tôt.

- Trop tôt pour quoi ?"

Pour que Malefoy soit rentré. Elle se gifla mentalement, effarée par les pensées qui la traversaient. Au lieu de travailler, ce qui était tout de même sa seule et unique passion actuellement, elle se perdait en tergiversations, n'avançait pas, et pire, attendait le retour de Malefoy.

"Je vais y aller, tu as raison, décréta-t-elle en attrapant son sac à main.

- Je pensais pas te convaincre si facilement, s'étonna Astoria."

Mais Hermione avait déjà filé.

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Roulée en boule dans son canapé, la jeune femme remettait toute sa vie en question en regardant le plafond. Elle, Hermione Granger, ressentait une attirance indéniable pour Drago Malefoy. Elle se tortilla pour évacuer cette pensée, rougissante. Est-ce qu'elle l'attirait, elle aussi ? Ou est-ce qu'il jouait avec elle ? Si c'était le cas, il devait être fier de son coup. Elle repensa au moment où elle s'était cognée la tête contre son bureau en s'insultant, et enfouit son visage dans un coussin pour hurler. Elle resta là plusieurs heures, jusqu'à ce que la nuit tombe. Et elle en arriva à une décision, qu'elle qualifia de très risquée. Elle devait en avoir le cœur net. Elle devait comprendre si c'était une simple petite attraction sexuelle, qui pouvait s'expliquer par le physique avantageux du blond et par tout le temps qu'ils passaient ensemble, ou si la situation était vraiment hors de contrôle et qu'elle l'aimait vraiment bien.

Elle se leva, prit une douche froide pour remettre de l'ordre dans ses pensées, enfila un gros sweatshirt et un jean. Malefoy n'oserait pas la toucher dans cette tenue. Si son attirance survivait à ça, ils étaient tous les deux foutus.

Elle se rendit au penthouse avant d'avoir changé d'avis. Elle ne savait plus très bien si elle espérait qu'il soit encore là, ou pas.

Elle monta dans l'ascenseur, en ressortit. Elle finit par y remonter, appuya sur le bouton, et faillit s'en échapper à nouveau. La montée lui parut à la foi interminable et trop rapide. Elle avait beaucoup trop chaud. Elle n'aurait jamais dû s'habiller autant. Elle tira sur son sweatshirt pour faire circuler un peu d'air, et paniqua complètement lorsque les portes s'ouvrirent.

Elle fit un pas, puis un autre, et s'arrêta dans le hall d'accueil. Tout était plongé dans le noir. Visiblement, il n'y avait plus personne. Elle fit quelques pas pour s'en assurer, et se stoppa net. Quelqu'un était en train de sangloter.

Elle appuya sur l'interrupteur pour allumer la lumière, et ce qu'elle vit lui arracha un cri d'horreur.

Une paire de jambes féminines dépassait de derrière le desk, entourées d'une marre de sang. C'était plus de sang qu'Hermione n'en avait jamais vu de sa vie, et Merlin savait qu'elle n'était pas une ingénue en la matière.

Glacée d'effroi, elle dégaina sa baguette, et la pointa en direction du corps immobile.

"Il y a quelqu'un ? lança-t-elle d'une voix qu'elle espérait assurée."

Personne ne lui répondit, et elle s'obligea à s'approcher du desk, décrivant un cercle pour s'ouvrir un angle de vue correct.

Et ce qu'elle vit la força à abaisser sa baguette.

Pansy était assise, ses bras encerclant ses genoux, et se balançait d'avant en arrière. Elle était couverte de sang. Face à la détresse évidente de la jeune femme, Hermione se précipita en contournant le corps sans le regarder.

"Pansy, tu es blessée ? Pansy ?"

Les mains tremblantes, Hermione attrapa la Serpentard et la palpa pour vérifier si elle allait bien.

"C'est pas mon sang... finit par souffler Pansy."

Hermione stoppa son examen, et se tourna vers le corps qui gisait à quelques mètres d'elles. Elle se redressa de toute sa hauteur et, avec une appréhension grandissante, elle se rapprocha. C'était Laura. Laura gisait dans une marre de sang à ses pieds. Elle se pencha aussitôt pour vérifier son pouls et, ne le trouvant pas, se mit à paniquer. Elle lança quelques sorts, qui n'eurent aucune conséquence. A genoux dans le sang de sa collègue, elle se retourna vers Pansy.

"Pansy. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"

La Serpentard interrompit ses balancements frénétiques et poussa un cri à glacer le sang. Elle hurlait tellement fort qu'Hermione recula, tombant en arrière dans le sang. Le contact de ses mains avec le liquide poisseux la fit d'autant plus paniquer, et elle se déplaça à quatre pattes vers Pansy pour l'obliger à se taire.

"Pansy, Pansy, arrête, tais-toi, calme-toi !"

Elle l'attrapa et la serra contre elle, continuant à l'exhorter à arrêter de hurler. Elle la serra si fort que Pansy cessa de crier. Elles restèrent une minute ainsi, prostrées l'une contre l'autre et couvertes de sang. Puis Pansy parla.

"C'est un accident Hermione, c'est... accident...

- Ça va aller, Pansy, d'accord ? Calme toi, respire. Tout va bien aller. Explique moi depuis le début.

- Elle voulait nous voler le disque dur, elle... elle allait nous exposer... les mails internes... tous les projets... C'était un accident... Je voulais pas !"

Affolée, Hermione continua à caresser le dos de Pansy, et sentit des larmes glacées rouler sur ses joues.

"Elle croyait sûrement qu'il n'y avait plus personne... Elle est tombée sur nous quand on s'apprêtait à partir, et je me suis jetée sur elle... On s'est battues... Et puis elle m'a frappée avec le disque dur. Je crois que j'ai une dent cassée. Je ne voulais pas qu'elle l'emporte Hermione, c'est tout ! C'était un accident !

- Je te crois Pansy, je sais. Tu ne voulais pas lui faire mal. Qui était avec toi ?

- Théo. Il lui a jeté un sort, elle est tombée. Il a ramassé le disque dur et lui a dit de partir. Elle l'a attaqué, ça a fait exploser le buste... Je l'ai poussée, j'avais peur qu'elle le blesse, tu comprends ? Elle est tombée et s'est empalée sur la sculpture."

Le regard d'Hermione passa des morceaux de marbres éparpillés dans un coin de la pièce, et s'arrêta sur la structure en métal ensanglantée. Cette maudite horreur contemporaine.

"Où est Théo, Pansy ?"

Pile au moment où elle posa la question, la porte de l'ascenseur s'ouvrit de nouveau et elle brandit sa baguette.

Théo, Blaise et Drago se tenaient face à elles. Et leurs regards en disaient long.

"Putain de merde, lâcha Blaise."

Les deux filles étaient serrées l'une contre l'autre, couvertes de sang. Pansy sanglotait de nouveau, et Hermione les menaçait avec sa baguette. Drago fut le premier à réagir. Il leva ses deux mains en l'air, et parla calmement.

"Granger, baisse ta baguette, c'est nous."

Elle obéit aussitôt, et le blond s'avança vers elles en essayant de ne pas marcher dans le sang étalé un peu partout autour d'elles. Hermione se demanda s'il faisait ça pour ne pas abimer la scène de crime, ou pour ne pas salir ses précieuses chaussures. Il s'abaissa à leur niveau, et reprit la parole.

"J'ai besoin que vous vous releviez, d'accord ? Pansy, tu peux faire ça ?"

Hermione s'était redressée immédiatement, terriblement soulagée de ne plus être seule à devoir gérer ce carnage. Elle n'avait jamais été aussi contente de voir Malefoy apparaître. Il avait l'air calme, il ne tremblait pas, sa mâchoire était crispée mais il avait plus l'air concentré que prêt à faire une bêtise.

Mais Pansy restait au sol, cataleptique. Théo s'approcha et la souleva par la taille, avant de la prendre dans ses bras. Elle se laissa faire, comme une poupée désarticulée.

"Quel merdier, pesta Malefoy.

- On devrait appeler Harry tout de suite, il... commença Hermione.

- Non, répliquèrent les trois garçons d'une même voix."

La Gryffondor recula d'un pas, se cognant au mur. Que comptaient-ils faire, exactement ? Elle sonda le regard de Malefoy, et son estomac se retourna dangereusement quand elle comprit ce qu'il avait en tête. Ce qu'ils avaient tous en tête.

"Mais... C'était un accident ! C'était de la légitime défense ! Les aurors comprendront !

- Granger, à quoi ça ressemble d'après toi ? Une députée empalée par des membres de son groupe parce qu'elle s'apprêtait à révéler leurs secrets. En pleine nuit. Dans nos bureaux."

Pansy choisit cet instant pour régurgiter tout ce qu'elle avait dans l'estomac sur le sol.

"On est plus à ça près, marmonna Blaise en se passant une main sur le front."

Théo alla déposer Pansy sur un des canapés de l'entrée, et s'assit à côté d'elle, se prenant la tête entre les mains.

"J'aurais dû la stupéfixier. Si je l'avais fait, elle n'aurait pas pu m'attaquer et rien de tout ça ne serait arrivé.

- Arrête mec, tu pouvais pas deviner qu'elle était cinglée. Personne n'a voulu ça, et personne n'est coupable, ok ? serina Malefoy.

- Qu'est-ce qu'on fait avec le corps ? demanda Blaise, pragmatique."

Malefoy se laissa tomber à son tour sur un canapé, et regarda Laura en silence. Il sentit Blaise l'imiter. Plus personne ne parlait.

"Il faut le faire disparaître. Si quelqu'un la trouve, il y aura une enquête, une autopsie, et on pourra remonter jusqu'à nous, dit Hermione tout à coup."

Ils levèrent tous des yeux surpris vers elle. Droite et toute raide, elle était en appui sur le desk. Ses cheveux lui tombaient devant les yeux, ses mains et son sweatshirt étaient tâchés de sang, elle tremblait, mais elle restait, une fois de plus, la personne la plus efficace dans la pièce.

"Il faut se débarrasser de cette structure. C'est l'arme du crime. Et il faut trouver une excuse qui explique sa disparition, poursuivit-elle. On doit fermer l'accès à cet étage tant qu'on a pas tout nettoyé. Et effacer nos noms du registre des entrées pour la nuit.

- Granger, tu me fais flipper là... lâcha Blaise. Tu fais disparaître des gens tous les jours, ou quoi ?"

Le regard qu'elle lui lança le fusilla sur place, et il grimaça en baissant la tête, un peu inquiet.

"On peut amener le corps au Manoir. Plus personne n'y vit, et ce n'est certainement pas le premier cadavre à être enterré là-bas.

- Il faut le brûler, ajouta Hermione en se retroussant les manches."

Drago bondit sur ses pieds et se précipita vers elle pour lui saisir les poignets, et l'immobiliser avant qu'elle ne déclenche un incendie.

"J'allais pas la brûler ici, siffla Hermione en levant les yeux au ciel."

Il la lâcha, se sentant soudain un peu idiot.

"Bon, on a un plan alors... dit Blaise en se levant. Théo, va nettoyer Pansy dans la salle de bain. Nous, on nettoie tout ce sang. Qui aurait cru qu'il y en avait autant dans un être humain ? C'est dingue, quand même..."

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"Mec, on va pas faire léviter une fille morte comme ça, dans la rue !

- J'ai trouvé une vieille malle, annonça Hermione en tractant un objet lourd."

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"On est sûr que le récurvite suffit à enlever tout le sang ?

- J'ai trouvé de la javel dans le local, dit Hermione."

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"Qu'est-ce qu'on fait, avec cette statue moche ?

- ... Quoi, pourquoi vous me regardez comme ça ? maugréa Hermione.

- Oh, rien, on pensait que tu aurais une solution. On a qu'à la découper en morceau et la mettre dans la malle avec Laura. Ça lui fera de la compagnie.

- T'es inhumain, Zabini ! s'offusqua Hermione.

- C'est ma façon à moi de tolérer l'horreur. Je fais des blagues de mauvais goût."

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"Bon, on dirait qu'on est prêts... dit Malefoy."

Il balaya la pièce du regard et, hormis l'absence du buste et de la statue en métal, il était impossible de noter la moindre différence. Tout avait l'air normal, comme d'habitude, comme si rien ne s'était passé. La malle trônait en plein milieu, prête à être emportée. Ils avaient effacé toute trace de leur présence cette nuit. Le disque-dur était revenu à sa place. Pansy, propre, se tenait contre Théo. Blaise, les mains dans les poches, se tenait à côté d'eux. Et Hermione, qui n'avait pas vraiment eu le temps de nettoyer autre chose que ses mains, était juste à côté de lui.

Mu par une impulsion, il tendit la main vers elle et enserra ses doigts dans les siens. Elle tourna la tête vers lui, sans chercher à lui échapper, et lui jeta un regard éperdu.

La nuit n'était pas finie.

"On se retrouve tous ici demain. Et je ne veux voir ni larmes ni crise d'angoisse. Ce sera une journée de travail normale. On parlera du gala. Et on ne parlera plus jamais de ce qu'il s'est passé ce soir. Tout ira bien, dit Drago, autant pour s'en convaincre que pour en convaincre les autres."

Théo escorta Pansy jusqu'à chez elle, comme prévu, et y passa la nuit. Blaise transplanna jusqu'à un quartier réputé dangereux, et y abandonna le sac à main de Laura. Lorsque les recherches commenceraient, parce qu'il était évident que ça arriverait, les aurors auraient une piste toute tracée.

Drago et Hermione transplannèrent vers le manoir Malefoy. Le parc, plongé dans l'obscurité, était encore plus inquiétant que d'ordinaire. Malefoy réprima un frisson en franchissant les portes en fer qui protégeaient le domaine. Il avait une mission à accomplir, et peu de temps pour s'appesantir sur ses peines. Il suivit le chemin en gravillons, faisant léviter la malle devant lui, la main d'Hermione toujours dans la sienne.

"On a qu'à imaginer que c'est une balade romantique, dit-il pour détendre l'atmosphère.

- Un cadavre flotte devant nous, Drago, le remballa la jeune femme."

Ils continuèrent à avancer en silence, puis bifurquèrent avant même d'apercevoir le manoir. Ils s'enfoncèrent dans la forêt, éclairés par leurs baguettes. Ils marchèrent encore, jusqu'à arriver à une petite clairière.

La malle retomba au sol et fit sursauter Hermione.

Ils échangèrent un regard grave, et levèrent leurs baguettes.

"Incendio, dirent-ils d'une même voix."

La malle s'embrasa. Le feu magique la dévorait plus rapidement que ne l'aurait fait un feu ordinaire. Hermione se serra contre Drago, et ils observèrent le brasier.

"Tu crois qu'on devrait dire quelques mots ? suggéra Hermione.

- Euh... Comme quoi ?

- Je ne sais pas.

- A Laura Pods, une fille... et bien, une fille.

- C'est nul, Drago. C'est pire que de ne rien dire.

- Je ne suis pas prêtre. Je n'ai pas d'hommage tout prêt. Il fallait me prévenir, si tu voulais que je rédige un discours digne de ce nom."

Hermione se mordit la joue pour ne pas sourire, ce qui aurait été déplacé.

"A Laura Pods, qui était la fille de quelqu'un et l'amie de beaucoup d'autres. Merci pour les moments qu'on a partagés. Tu étais brillante et toujours de bonne humeur. Puisses-tu trouver le repos, nous pardonner et être pardonnée.

- Bon sang, même moi j'ai envie de pleurer maintenant, dit Drago.

- Tu crois qu'on a pris la bonne décision ?"

Les flammes dansaient dans les prunelles de la Gryffondor, et Drago la trouva incroyablement belle à cet instant, au milieu du chaos. Elle avait été d'une aide précieuse ce soir. Un repère dans la tempête.

"Je crois qu'on a pris la seule décision possible."

Il passa un bras autour des épaules d'Hermione, et l'attira contre lui. Enlacés, ils attendirent en silence que le feu ait finit de dévorer toute trace de cette désastreuse soirée. Puis Drago creusa une fosse profonde à l'aide de sa baguette, Hermione y fit léviter les cendres, et ils rebouchèrent.

"Puisse ce qui est enfouit le rester, souffla Drago."

.

Hermione enleva ses chaussures avec des gestes lents, et son regard tomba sur son sweatshirt tâché de sang. Elle réprima un haut le cœur et le retira vivement, avant de l'enfoncer profondément dans les entrailles de sa machine à laver. Elle aurait tout aussi bien pu le jeter, puisqu'elle doutait de le reporter un jour, mais mieux valait ne pas laisser traîner de preuves.

Elle regarda son appartement, plongé dans la pénombre. Il était exactement le même que quelques heures plus tôt, quand elle se morfondait au sujet de Malefoy comme une greluche inconsciente. Tout était identique. Pourtant, tout avait changé. Elle se dévisagea dans le miroir du hall d'entrée. Elle avait les yeux hagards. Sa lèvre était enflée, signe qu'elle avait dû la mordre violemment. Ses cheveux pendaient lamentablement le long de ses joues. Mais le pire, c'est ce qu'elle ressentait en se voyant. De la peur. Et du dégoût. Ce qu'ils avaient fait ce soir allait à l'encontre de tout ce qu'elle était. Et Malefoy avait raison. Ils n'auraient pas pu faire autre chose. Ils étaient coincés. Ils s'étaient piégés, ils avaient eux-même tissé la toile qui allait les emprisonner toute leur vie.

Hermione sentit ses jambes trembler violemment, et elle se laissa tomber doucement au sol. Elle agrippa son tapis à pleines mains, enfouissant ses doigts dans les boucles douces.

S'ils avaient parlé, Pansy serait allée en prison pour très longtemps. Leurs carrières à tous, et même leurs vies, auraient été ruinées. Laura aurait finalement réussi ce qu'elle avait entreprit ; les détruire.

Hermione songea à sa collègue, et à tous les instants joyeux et intenses qu'elles avaient partagé. Elle avait apprécié Laura, sincèrement et simplement, même si avec le recul tout cela n'était certainement qu'à sens unique. Quoi qu'il en soit, jamais elle n'aurait imaginé, même dans un cauchemar, que la situation déraperait à tel point. Elle n'avait pas souhaité sa mort. Personne ne l'avait fait. Et maintenant... Ils porteraient tous ce secret.

Malefoy lui avait proposé de dormir à nouveau dans sa chambre d'amis, mais elle avait refusé. Elle tenait à reprendre immédiatement une vie normale. Et dormir chez lui n'était pas normal.

Maintenant, elle le regrettait amèrement. Elle n'avait pas du tout envie d'être seule. Mais il était 1 heure du matin, et elle ne pouvait pas attirer les soupçons en débarquant à l'improviste chez Harry ou Ron.

Elle fut tentée d'appeler Pansy pour vérifier que tout allait bien, mais se dit que si les aurors fouinaient dans leurs relevés téléphoniques, ils allaient lui demander pourquoi elle avait passé cet appel en pleine nuit. Pansy était avec Nott. Il allait s'occuper d'elle, elle n'était pas seule.

Et elle pensa à Lupin. Qui était seul. Qui attendait peut-être le retour de Laura avec le disque-dur. Et s'il était au courant qu'elle était allée au penthouse ? Il allait les dénoncer.

Hermione se releva, et tituba jusqu'au canapé. L'air lui manquait. Elle s'appuya sur un accoudoir, chercha sa respiration, et chancela jusqu'à une étagère où elle empoigna une bouteille de vodka que Ginny avait dû oublier.

Elle l'aurait probablement bue en entier pour s'anesthésier si des coups secs n'avaient pas retenti à la porte.

Alertée, elle s'arrêta de bouger, et écouta. Et si les aurors venaient l'arrêter ? Est-ce qu'Harry serait là ? Elle pensa au regard dégoûté qu'il lui lancerait.

On frappa de nouveau.

Est-ce qu'ils n'auraient pas défoncé la porte, s'ils étaient à la recherche de la complice d'un crime ?

Elle s'approcha à petits pas, sa bouteille à la main.

"Granger ? l'appela la voix de Malefoy, visiblement inquiet."

Un intense soulagement la saisit. Elle se précipita sur la porte, et l'ouvrit brutalement. Il était là. Il remarqua immédiatement la bouteille qu'elle tenait, et soupira. Il extirpa de son propre manteau une bouteille de whisky.

"Je me doutais qu'on aurait besoin de ça."


Je vous avais promis que la taupe allait payer le prix de sa trahison, mais je suis sûre qu'aucun.e d'entre vous n'avait vu tout ça arriver. J'espère que vous comprenez bien qu'il s'agit d'un accident, et que je n'excuserais en aucun cas ce genre de vengeance sanglante. A votre avis, maintenant, qu'est-ce qu'il va se passer ? J'ai hâte de connaître vos impressions sur les réactions d'Hermione et sur notre petite bande de criminels au grand complet.

Merci pour tout, chers lecteurs ! A la semaine prochaine :)