Chapitre 32

Assit au coin du feu, Harry soupira.

- Très bien, mais ce n'est pas très passionnant

- Tu rigoles ! Tu as battu deux mangemorts !

- Ils étaient nuls

- Mais quand même …

Harry leur raconta brièvement la soirée, les autres ne comprenaient pas pourquoi il était allé à la taverne du sanglier, mais Harry ne savait pas lui-même, par simple curiosité avait il répondu …

- Pauvre Tonks, tu ne pouvais pas faire comme si tu la connaissais

- Pas devant les autres aurors

Harry les regarda, il reprit, se doutant que ses amis ne lâcheraient pas le morceau

- Ecoutez. Demain, j'irais seul au ministère, si je suis seul je passerai plus inaperçu. Et en plus vous aller vous ennuyer si vous venez …

- Et si tu te fais attaquer ?

- Mais non, il ne va pas attaquer le ministère quand même

Hermione soupira, mais elle reprit :

- Je pense que tu as raison, mais je trouve que tu nous mets trop à l'écart …

Harry la regarda mais ne répondit pas, Hermione reprit :

- Harry, tu n'y arriveras pas seul

- Je sais … Mais je n'aime pas vous voir prendre des risques … C'est ma mission.

- Ne recommence pas à jouer au héros solitaire, Harry, la guerre nous concerne tous.

Harry soupira à son tour

- Je sais Hermione, c'est juste dur …

- Pour nous aussi, c'est dur de te voir agir sans rien faire.

Hermione avait raison, Harry ne pouvait le nier, mais il était comme ça, il n'aimait pas mettre en danger la vie des autres.

Il y eut un silence pesant, puis Hermione demanda :

- Tu penses qu'ils te demanderont quoi au ministère ?

- Je ne sais pas, sûrement un résumé de l'attaque …

- Ils pourraient poser des questions gênantes

- On verra bien.

Harry ne leur avait pas parlé de la lettre qu'il avait écrite à la gazette, il préférait ne pas leur dire, Hermione n'approuverait sûrement pas son choix.

Mais Harry avait l'esprit clair, depuis la démission de Scrimgeour, les attaques c'étaient multipliées et la situation n'avait fait qu'empirer, cela ne pouvait durer. Scrimgeour lui avait demandé de s'engager pour le ministère ? Très bien, mais il ne le ferait pas à la légère. Du moins il l'espérait.

Redonner de l'espoir à la communauté. C'était le but du ministre lorsqu'il avait demandé ce service à Harry, mais serait ce vraiment efficace ?

Ce qu'il fallait, c'était plus que des mots, des actes.

Harry décida de finir sa soirée à étudier le livre de Dumbledore, il trouva donc une rapide excuse pour monter se coucher :

- Ecoutez, je suis vraiment fatigué, je n'ai pas beaucoup dormi hier, je vais monter me coucher.

- Bonne nuit Harry.

Ginny l'embrassa, Harry salua les autres et monta dans le dortoir.

Harry ne se coucha pas tard, toutefois il avait rapidement regardé quelques sortilèges de défense, il avait un joli répertoire de sortilèges offensifs, mais niveau défensif, à part esquiver les sorts il ne savait pas faire grand-chose.

Il repensa au duel de Dumbledore contre Voldemort au ministère, Harry avait été impressionné par la tranquillité de Dumbledore devant le danger et par ses sortilèges de défense.

Harry avait notamment vu dans le livre un sortilège plus puissant que le simple PROTEGO mais plus complexe, Dumbledore le jugeait comme étant un sortilège difficile à réaliser. Il créait une sphère d'énergie autour du lanceur qui absorbait le sortilège mineur et medium (la plupart des sortilèges sauf les impardonnables) et qui, lorsqu'il en absorbait un, le transformait en un énorme flash de lumière qui aveuglait pendant un cours moment l'adversaire.

La formule était simple, mais Dumbledore avait précisé que ce sortilège nécessitait beaucoup de pratique pour être bien utilisé.

Harry prit sa baguette et murmura :

- Protemos

Il vit un cercle de lumière pâle l'entourer durant un court moment avant de disparaître.

Harry se coucha, l'air anxieux, comment trouverait il le temps de pratiquer avec tout ce qu'il avait à faire ?

Le lendemain, il était sept heures quand Harry se leva. Il se dépêcha de descendre prendre son petit déjeuner, la veille il avait trouvé un moment pour dire à la directrice où il comptait aller, et partit d'un pas rapide.

Harry vit que Hagrid était déjà debout, il y avait de la fumée au dessus de sa cabane qui faisait fondre les quelques flocons de neiges qui étaient timidement tombés durant la nuit.

Harry adorait le parc de Poudlard sous la neige, il le trouvait encore plus magique que d'habitude.

Une fois dehors, Harry ne perdit pas de temps, il transplana en pensant très fort au ministère de la magie et il se retrouva dans l'atrium qu'il connaissait bien.

Il sortit rapidement et se rendit au guichet le plus proche où il vit une jeune sorcière occupée à écrire un parchemin qu'elle confia a une plume ailée qui partit dans l'ascenseur le plus proche. Harry se souvenait de la pagaille qui régnait dans les ascenseurs du ministère et il espéra ne pas avoir besoin de les utiliser.

Harry dit :

- Bonjour

Elle répondit d'un ton morne :

- Bonjour, que puis je pour vous monsieur …

- Harry Potter

Elle leva la tête surprise, et son air fatigué disparu, laissant place à de l'admiration.

- Harry Potter ! Je suis ravie de vous rencontrer. Milla Gria pour vous servir.

- Merci. J'ai reçu une convocation pour un témoignage à propos de l'affaire de Pré au Lard, vous savez ou je dois aller ?

- Bien sur, une minute s'il vous plait.

Elle se pencha vers une liasse de parchemin et chercha pendant quelques minutes.

- Ah voila ! Salle 4, premier étage, vous pouvez prendre l'escalier ou l'ascenseur.

- Merci beaucoup

Harry décida de prendre l'escalier, les ascenseurs ne l'inspiraient guère.

Il trouva sans mal la salle, qui était fermée, et lorsqu'il frappa il ne reçut aucune réponse.

Il regarda sa montre : 7h45.

Il était en avance, il décida de s'asseoir en attendant et se mit à réfléchir.

Abelforth avait il trouvé la coupe ? Comment la détruire le cas échéant ? Où était Voldemort ? Que préparait il ? Où était ce fichu serpent ?

Il fut interrompu par un homme, assez âgé, qui toussota :

- Hum Hum

- Oh, excusez moi, je ne vous avais pas entendu.

- Je suis Hector Luyas, vous devez être Harry James Potter ?

- Oui

- Très bien, suivez moi s'il vous plaît.

Ils entrèrent dans la salle, qui ne comportait pas de table ni de chaises, juste des fauteuils en cuir étincelants.

- Asseyez vous Mr Potter, l'entretient pourrait être long.

Harry s'exécuta et attendit que l'homme reprenne la parole.

- Mr Potter, cette conversation sera enregistrée ; il sortit de sa poche une plume que Harry identifia comme étant une plume à papotte ; pour des mesures de sécurité et pour aider l'enquête.

- Monsieur, c'est une plume à papotte ?

- Pas exactement, disons qu'elle retranscrit très fidèlement ce que nous dirons. Réservées au ministère.

Il marqua une courte pause et reprit :

- Mr Potter. Vous avez été vu à Pré Au Lard lors de l'attaque de mangemorts contre l'établissement la tête de sanglier. Confirmez vous votre présence la bas ?

- Oui.

- Des témoins racontent que c'est vous qui avez neutralisé les mangemorts avant de donner l'alerte.

- C'est exact.

- Seul ?

- Seul.

L'homme le regarda étonné.

- Mr Potter, que faisait un élève hors de son lit et qui plus est hors de l'école de sorcellerie Poudlard à cette heure avancée de la nuit ?

- Je me promenais, j'ai une autorisation de sortie signée de la part de la directrice elle-même.

Il était choqué cette fois.

- Et pour quelles raisons disposez vous d'un tel privilège ?

- Désolé, monsieur, mais je ne peux pas répondre à cette question qui ne concerne pas l'entretient. C'est d'ordre personnel.

Hector le regarda puis reprit :

- Très bien. Que faisaient les mangemorts quand vous les avez vu ?

- Ils venaient de finir la fouille de l'auberge et se racontaient la mort du sorcier que vous avez retrouvé dans l'auberge.

- L'aviez vous vu ce sorcier ?

- Non, il était visiblement mort quand je suis arrivé.

- très bien. Savez vous ce que cherchaient les mangemorts ?

Harry connaissait la réponse mais il dit :

- Non, je ne sais pas, je suis entré dans l'auberge quand j'ai entendu du bruit et vu la porte défoncée.

- Très bien. Mr Potter, avez-vous vu autre chose ce soir la ?

- Non, les mangemorts n'étaient que deux.

- Très bien. Mr Potter, je dois dire que je suis épaté, vaincre deux mangemorts seul pour un élève de 17 ans est un exploit, vous avez eu de la chance de ne pas être tué, je ne saurais que vous conseiller d'être moins téméraire … Par les temps qui courent …

- Monsieur ?

- Oui ?

- Pourquoi n'y avait il pas de membres du ministère à Pré Au Lard ? Je croyais que les mesures avaient été renforcées depuis la rentrée…

- Depuis la démission du ministre, les choses vont de travers au ministère, nous sommes conscients de l'erreur qui a été commise, et dès maintenant il y aura une équipe de trois aurors sur place.

- Monsieur, connaissez vous le noms des mangemorts arrêtés ?

- Oui, mais le ministère ne révèle pas de telles informations, et encore moins à des élèves, désolé Mr Potter, je crois que nous avons finis.

- Monsieur, y aura-t-il un procès ?

- Oui, mais la date n'est pas fixée, de toute manière ils resteront sûrement à Azkaban, et il y a d'autres préoccupations pour le moment.

- Ok, merci monsieur.

Harry sortit de la pièce, finalement le ministère n'avait pas posé trop de questions embarrassantes.

Harry redescendit dans le hall, il regarda rapidement autour de lui et vit un homme assis dans un canapé près d'un des guichets.

Agé, mais pas trop, l'homme semblait attendre quelqu'un, Harry se dirigea vers lui et demanda :

- Bonjour, vous êtes Barnabas Cuffe ?

- C'est moi, à qui ais je l'honneur ?

- Je suis Harry Potter.

L'homme se leva et le regarda stupéfait. Il reprit, sa voix laissait percer une avidité évidente.

- C'est vous qui m'avez envoyé une lettre hier ?

- Oui, j'aimerais bien faire passer un petit article dans la gazette.

- Un article ?

- Oui, le ministre m'avait demandé de parler au peuple, pour remonter le moral, c'est ce que j'aimerais faire si vous voulez bien.

- Une interview de l'élu ne se refuse pas !

Harry fronça les sourcils, il n'aimait pas ce surnom. L'homme le remarqua et dit :

- Vous n'aimez pas ce nom ?

- Pas vraiment, ce qu'a dit la gazette l'été dernier était complètement erroné.

Barbabas le regarda et reprit :

- Je vais demander une salle, Mr Potter, nous allons bien nous entendre !