Chapitre 33
Barbabas revint très vite, l'air excité :
- Parfait, nous avons la salle 4 du premier étage de libre pour la fin de la matinée.
Harry n'était pas très enthousiaste à l'idée de rester pendant toute la matinée pour une simple interview, mais il acquiesça et suivit le directeur de la Gazette, après tout il connaissait la salle, il venait de la quitter.
De retour dans la salle, Barbabas demanda :
- Harry cela te dérange si j'utilise une plume à papotte ? Cela sera plus commode pour moi.
- Si la plume déforme comme celle de Rita, alors oui …
- Ne t'inquiètes pas, tu pourras relire.
- Très bien.
Harry s'assit dans un fauteuil et attendit, se montrant plus confiant qu'il ne l'était, même si, après tout, il ne s'agissait que d'un petit entretient, un de plus. Il pensait aux répercussions que cette interview pourrait avoir, sur l'ordre d'abord, sur les élèves de Poudlard, et aussi sur la communauté.
Le directeur toussota, Harry sortit de sa rêverie.
- Excusez moi
- Ce n'est rien, Harry, très bien, vous m'avez donc demandé de faire une interview et de le publier dans la gazette ?
- Oui.
- Puis je vous demander pourquoi ?
- En fait, cela fait depuis l'année dernière que le ministre me le demandait, il pensait que cela pourrait remonter le moral des sorciers.
Harry put voir la plume écrire à toute vitesse.
- Et maintenant que Scrimgeour n'est plus ministre vous passez à l'action ?
- En quelque sorte, mais je souhaiterais aussi vous parler de sa démission.
- Vous ne l'approuver pas ?
- Non. Je pense que si quelqu'un doit être ministre de la magie en ce moment, cela doit être une personne qui connaît la guerre, qui ne reculera pas. Scrimgeour était le chef des aurors, il n'a démissionné que parce que la foule le lui a demandé, mais regarder, depuis, combien d'attaques de mangemorts ?
- En effet, il y en a eu beaucoup. Mr Potter, vous soutenez donc Rufus Scrimgeour ?
La plume s'affola, Harry n'en tient pas compte et reprit après un petit silence pendant lequel il regarda le journaliste droit dans les yeux :
- Oui.
- Malgré les différences qu'il avait avec feu Albus Dumbledore ?
- Oui. Même s'ils n'étaient pas d'accord, Dumbledore trouvait Scrimgeour bien à la place de ministre.
- On dit que vous étiez avec Dumbledore le soir de sa mort ?
- C'est exact, mais ce n'est pas le sujet de l'entretient, et je ne souhaite pas en parler, désolé.
Barbabas avait l'air déçu mais il reprit :
- Très bien, et comment comptez vous remonter le moral des sorciers, Mr Potter ?
- Je sais que les temps sont durs, Voldemort…
Barbabas tressaillit
- … Voldemort s'acharne de plus en plus à tuer des sorciers, ou moldus, mais il ne faut pas perdre espoir. Il ne faut pas cesser de se battre, abandonner c'est lui donner la victoire. Plutôt que de choisir la facilité et le rejoindre, combattez le, ne vous laissez pas abattre, le monde n'en sera que pire.
- Mr Potter, vous osez prononcer le nom du seigneur des ténèbres ?
Harry le regarda droit dans les yeux, un regard dur et inhabituel chez lui :
- Oui. La peur d'un nom ne fait qu'accroître la peur de la chose elle-même.
- N'avez-vous pas peur ?
- Tout le monde a peur, mais il y a ceux qui savent surmonter leur peur pour faire ce qu'il leur semble bon de faire. Il serait idiot de dire que nous n'avons pas peur.
- Mr Potter, comment voulez vous gagner la guerre contre le seigneur des ténèbres maintenant que Dumbledore est mort ? Il était le seul qu'il n'avait jamais craint.
- Nous ne la gagnerons pas en nous enfuyant, en nous cachant. Il faut se battre, il y aura encore des morts, cela ne fait aucun doute, mais il y a des causes pour lesquelles il vaut la peine de mourir.
- Mr Potter, avez-vous envie de mourir ?
Harry le regarda surpris :
- Bien sur que non monsieur.
- Pourtant vous parlez comme si vous n'aviez pas peur de la mort.
- En effet, je pense qu'il ne faut pas en avoir peur, de toute manière nous sommes tous condamnés à mourir, que ce soit maintenant ou dans dix ans, quelle différence ? Cependant, je n'ai pas l'intention de mourir. Du moins pas tout de suite.
- Pourtant, on dit que le seigneur des ténèbres est immortel depuis qu'il a survécu au sortilège mortel qui était censé vous tuer …
- Personne n'est immortel, c'est impossible, la pierre philosophale qui procurait une longue vie a été détruite, et il n'en existe aucune autre, je ne vois pas comment il pourrait l'être.
- Ainsi, vous pensez que celui dont on ne doit pas prononcer le nom tombera ?
- Il tombera, comme tous les tyrans sont tombés un jour, mais ce n'est pas en ne nous battant pas que cela arrivera.
- Très bien, et que pensez vous que doit faire la population et le ministère ?
- Dans un premier temps il faudrait que Rufus Scrimgeour reprenne sa place, et qu'il lance des mesures pour empêcher le plus possible les mangemorts de nuire.
- Pensez vous que la population, qui a demandé sa démission, verrait d'un bon œil son retour en temps que ministre de la magie ?
Harry le regardait, cette fois, toute trace de sourire avait disparue de son visage. Il était sérieux. Il répondit :
- J'en suis persuadé. Si quelqu'un peut être ministre à l'heure actuelle c'est lui.
- Mr Potter, qui peut selon vous mettre fin aux agissements du seigneur des ténèbres ?
- Je ne sais pas. Ce qui est sur c'est que si la communauté magique réagit, nous pouvons freiner l'agissement des mangemorts, de cela j'en suis sur.
Nouveau silence. Les deux hommes se regardaient, Barbabas finit par reprendre :
- Merci Mr Potter, voulez vous ajouter quelque chose ? Votre déclaration paraîtra dans le journal de demain matin, édition spéciale du dimanche pour l'occasion.
- Je pense avoir dit tout ce que je voulais, je vais toutefois ajouter pour ceux ayant des mauvaises intentions qui liraient le journal : Il est encore temps de se repentir et de quitter Voldemort et de joindre le bon camp, mais les dés sont jetés, les choix doivent être faits rapidement.
- Merci, Mr Potter, voulez vous lire ce que la plume a écrit ?
Il souriait.
Harry répondit :
-Si cela ne vous dérange pas, on m'a beaucoup calomnié par le passé et je n'aimerais pas que cela recommence.
Il lui tendit le parchemin que Harry parcourut rapidement, il le lui rendit en lui disant qu'il le trouvait très bien.
- Mr Potter vous recevrez demain un hibou avec un exemplaire gratuit de la gazette, merci pour cette interview.
Harry quitta la salle en silence, il était sur d'avoir fait ce qu'il fallait, mais il était aussi anxieux des réactions qu'auraient les sorciers.
Il soupira et se dit : Ce qui est fait est fait.
Il sortit du ministère et transplana à Pré Au Lard.
De là, il remonta vers le château, il remarqua qu'il commençait à neiger, il se rapella qu'ils avaient un match de Quidditch l'après midi et que jouer sous la neige ne serait pas agréable.
Il n'était que onze heures du matin lorsque Harry rentra dans la salle commune, il y trouva Ginny et Ron. Hermione n'était pas là.
Ils se précipitèrent sur lui et demandèrent :
- Alors Harry ? Tu es resté bien longtemps.
Il répondit d'un ton bourru
- Quelques affaires à régler.
- Et l'audience ?
- Ils m'on juste demandé ce que j'avais vu et fait, rien d'autre
Ginny était soulagée, elle avait pensé pendant un court moment que Harry pourrait avoir des ennuis à cause de sa présence à Pré Au Lard à cette heure.
Harry reprit :
- Prêts pour cette après midi ?
- Tu parles, quel temps de chien.
Harry éclata de rire, il se souvint que Ron n'aimait pas jouer sous un temps autre qu'un grand soleil.
- Tu t'y feras vieux. Où est Hermione ?
- Bibliothèque, des devoirs à faire … Elle commence à réviser pour les ASPIC …
- Mais on est en janvier !
- Elle dit qu'il faut s'y prendre à l'avance, tu la connais …
Harry pensa qu'il n'aurait vraiment pas le temps de réviser ses ASPIC, les cours étaient déjà durs à suivre avec les horaires qu'il avait, alors des examens … Il décida de ne plus y penser pour le moment.
Harry passa la fin de la matinée avec les autres à paresser dans la salle commune, lorsqu'ils descendirent prendre leur repas ils retrouvèrent Hermione qui posa les même questions que Ron et Ginny à Harry sur sa visite au ministère.
Harry ne leur dit rien sur l'interview, il préférait les laisser découvrir par eux même le lendemain, de toute façon tout le monde serait assez tôt au courant.
Harry pensa que Voldemort risquait de ne pas apprécier l'article si jamais il venait à le lire.
Tant mieux, si il le poussait à agir sottement cela l'arrangerait, mais il y avait encore des Horcruxes à détruire …
Le match fut gagné par les Griffondors, les Serpentards n'avaient plus d'équipe digne de son nom depuis que la plupart des anciens joueurs avaient finis leurs études et que Malefoy avait quitté l'école.
La fin de l'après midi se passa comme à chaque victoire de Griffondor dans l'euphorie la plus totale, les cuisines avaient été dévalisées pour l'occasion et la fête fut joyeuse, Harry réussit même à se détendre un peu.
Le repas du soir rapidement expédié, il n'avait pas faim, il monta dans son dortoir avec Ginny Ron et Hermione. Une fois le livre en poche ils partirent en direction d'une salle de classe pour s'exercer. Ils s'arrêtèrent dans celle qui servait à accueillir les leçons avec Melbourne.
Au bout d'une heure d'entraînement intensif, ils firent une pause, ils étaient en nage, ils n'avaient pas arrêtés.
A ce moment la porte de la salle s'ouvrit laissant place au professeur Melbourne qui sourit en les voyant.
- Bonsoir jeunes gens, j'étais sur de vous trouver là.
- Bonsoir professeur. Répondirent t'ils en cœur.
- Ces sortilèges rentrent un petit peu dans vos têtes ?
- Certains sont difficiles, même si ils sont bien expliqués.
- Et oui, c'est de la magie de haut niveau.
Il se tut et les regarda, mais reprit rapidement :
- Harry, tu as parlé à tes amis, j'en suis presque sur ?
- Oui.
- Très bien, sachez que j'ai été chez Barjow et Beurk depuis notre dernière discussion, Harry, j'ai cherché la coupe dans la partie accessible au public, mais je ne l'ai pas trouvée. Rien d'étonnant, elle aurait été vendue trop vite, ou perdue ou je ne sais quoi encore.
Mais toutefois, je pense qu'elle est tout de même là bas. Mais il ne sera pas évident de la trouver avec des vendeurs très peu conciliants, même si je ne suis pas sur qu'ils soient mangemort, ils ne sont pas non plus adeptes du ministère et des gentils sorciers.
Harry n'était pas étonné, il pensait que Abelforth ne trouverait pas la coupe, Voldemort l'aurait protégée, il n'aurait pas supporté de la voir vendue au premier sorcier venu.
- Jeunes gens, je l'ai déjà dit à Harry, mais je vous le redemande, ne divulguer pas mon identité, je vois que les mangemorts sont sur ma trace, ils peuvent toujours me chercher, ils ne me trouveront pas.
- Professeur, je croyais que personne ne se souvenait de vous ?
- Je pense que Peter Pettigrow si, il me connaissait un petit peu, du temps de la première guerre j'était assez actif, même si je ne me battais pas de front, j'était derrière et je participais aux réunions de l'ordre.
- Pourquoi Voldemort veut vous tuer ?
- Je pense qu'il veut se débarrasser de notre famille.
Il souriait, Harry fut surpris de la manière dont il prenait la chose.
- Mais il ne me trouvera pas, du moins pas tant que je ne le déciderais pas. Ne vous inquiétez pas jeunes gens. Voulez vous que je vous entraîne ce soir ? Je pourrais vous aider pour quelques sortilèges.
- Volontiers.
La fin de la soirée fut encore plus éprouvante pour les quatre amis, Abelforth disait qu'il fallait apprendre coûte que coûte la théorie et la mettre en pratique rapidement, après le sortilège viendrait avec le temps.
Harry était sortit de la salle avec un nouveau sort en poche, très utile, qui permettait de geler l'adversaire pendant un court moment. Il l'avait essayé sur Ron, ce dernier pouvait respirer et était conscient, mais il ne pouvait rien faire d'autre.
Harry tomba sur son lit et ne prit pas le temps de se déshabiller, il dormait déjà.
