Chapitre 34

Le matin, Harry appréhendait un petit peu l'arrivée des journaux. Lorsqu'il entra dans la grande salle pour prendre son petit déjeuner, il était un peu anxieux et ne dit mot, mangeant en silence.

Hermione et Ginny arrivèrent peu après lui, Ron devait toujours dormir.

Finalement il se leva et entra au moment où les chouettes apportant le courrier firent leur entrée dans la grande salle.

Harry vit fondre sur lui un hibou grand duc portant un exemplaire de la gazette, Hermione s'exclama :

- J'ai reçu la gazette, mais il ne parait pas le dimanche d'habitude …

Harry ne dit rien et prit son journal, glissant un petit pourboire au hibou.

Il lut le titre :

INTERVIEW EXCLUSIVE DE HARRY POTTER. Le jeune homme, connu ces dernières années sous les noms de Survivant ou D'Elu livre ses impressions à notre directeur !

Il y avait une photo de Harry en première page, il se demanda comment elle avait été prise, mais il tourna vite la page pour s'intéresser à l'article. Il lut en silence :

Hier samedi 17 janvier 1997, Harry Potter a accordé une interview au directeur de la gazette Barbabas Cuffe

Chose étrange, ce jeune homme plutôt taciturne a lui-même demandé cette interview avec le directeur.

Pendant la dite interview, Mr Potter a clairement soutenu Rufus Scrimgeour, ex ministre de la magie, et lui a demandé de reprendre son poste, rappelons que Mr Scrimgeour a démissionné devant la pression des sorciers il y a maintenant trois semaines, Mr Potter a fait, à juste titre, remarquer que depuis cette démission les attaques des mangemorts de celui dont on ne doit pas prononcer le nom ont été multipliées et qu'il trouvait que Scrimgeour était l'homme de la situation.

Mr Potter a aussi clairement dit qu'il était persuadé que la communauté magique ne s'opposerait pas au retour de Scrimgeour en tant que ministre, même si notre directeur a émis quelques doutes.

Le deuxième point abordé avec le jeune homme était la lutte contre vous savez qui.

Depuis la mort de Albus Dumbledore en juin dernier, la communauté magique sombrait dans le chaos, laissant ainsi celui dont on ne doit pas prononcer le nom gagner du terrain, Mr Potter a clairement demandé aux sorciers de ne pas baisser les bras et de se battre, il pense que quelqu'un arrivera à vaincre le seigneur des ténèbres.

Pour connaître toutes les rumeurs qui suivent Harry Potter, L'élu selon certains, depuis la débâcle au ministère il y a 2 ans, voir page 2.

Mr Potter n'a toutefois pas confirmé l'existence d'un Elu, mais la communauté magique est en droit de se poser des questions.

La suite de l'article était l'interview en question, ce qu'avait écrit Barbabas et qu'Harry avait vu hier avant de quitter Barbabas.

Harry finit de lire, il vit qu'il n'était pas le seul a avoir lu le journal. Hermione le regardait étrangement, des regards fusaient vers lui, la table des professeurs était agitée, Harry vit même Melbourne lui faire un clin d'œil discret et Mcgonagall le regarder intensément.

Hermione dit :

- Harry … Pourquoi tu ne nous as rien dit ?

Harry la regarda

- Je ne sais pas, je n'étais pas sur de faire ce qu'il fallait.

- Je trouve que tu as bien fait.

Harry était surpris, il ne s'attendait pas à une telle réaction de la part d'Hermione, elle était souvent plus pondérée.

Elle reprit :

- Je pense qu'il ne faut pas cesser de se battre. Sinon Voldemort arrivera à ses fins.

Maintenant, elle ne tressaillait plus en disant le nom de Voldemort.

- Merci

- Tu penses que Scrimgeour reviendra ?

- J'espère.

Ron et Ginny n'avaient rien dit, mais ils avaient le journal de Hermione, ils étaient stupéfaits.

Ginny dit :

- J'espère que les sorciers t'écouteront.

- Je l'espère aussi.

A ce moment, une chouette hulotte entra dans la grande salle et fondit sur Harry déposant une lettre dans ses mains.

Harry ouvra la lettre et lut :

Harry Potter.

J'ai été très émue en lisant la gazette ce matin.

Je pense que vous avez raison et qu'il ne faut pas cesser de ce battre.

Augusta Londubat.

La grand-mère de Neville lui avait écrit une lettre ? Harry était stupéfait, mais il espérait au fond de lui que toute la communauté prendrait la chose de la même manière.

Il ne tarderait pas à le savoir, au moment où Hermione allait parler, Harry entendit de nombreux bruissements d'ailes, il n'en croyait pas ses yeux, des dizaines de hiboux arrivaient par les fenêtres, tous fonçaient droit sur lui avec des lettres.

- Ahhh, mais c'est quoi tout ça ?

Hermione dit :

- Je pense que c'est la réponse des sorciers à ton article Harry, ouvrons les !

La plupart des lettres étaient semblables à celle de la grand-mère de Neville, mais Harry en trouva tout de même une étrange, non signée :

Comment osez vous défier le seigneur des ténèbres ?

Je vous le ferais payer de votre vie.

Harry sourit en voyant cette lettre, il avait visé juste, les mangemorts aussi lisaient la gazette, Voldemort serait vite au courant.

Harry se douta que c'était un mangemort qui lui avait écrit, Voldemort ne s'en serait jamais donné la peine, et il sourit à l'idée de devoir mourir de la main d'un des laquais de Voldemort.

Etant dimanche, les quatre amis n'avaient rien à faire, ils décidèrent donc d'aller chez Hagrid.

Hagrid était dans sa cabane en train de lire un journal que Harry identifia comme étant la gazette

Lorsqu'ils entrèrent il les accueillit à bras ouverts en disant :

- Harry, vraiment, très bien ton article, cela forcera les gens à se battre.

- Merci

- Harry, peut on vraiment gagner la guerre sans Dumbledore ?

- Oui je pense.

Harry le regarda droit dans les yeux

- C'était lui qui organisait tout, qui savait toujours quoi faire …

- Hagrid, Hagrid, Voldemort ne vaincra pas.

Hagrid trembla.

- Il faut vous habituer à prononcer son nom Hagrid !

- Je n'y arrive pas, je ne peux pas.

Harry soupira,

- Si vous avez peur de ce nom il est sur que vous aurez peur de lui !

- Qui n'a pas peur de lui ?

- Personne, mais il faut dominer sa peur, Hagrid.

Harry le regardait encore plus durement, Hagrid baissa les yeux.

- Tu as vraiment changé Harry, vraiment, tu ressembles vraiment à ton père, lui aussi était très courageux.

- Merci

La fin de la matinée chez Hagrid fut un peu plus joyeuse, les amis refusèrent l'invitation à manger, ils avaient des mauvais souvenirs de la cuisine de Hagrid. Ce dernier ne leur en tint pas rigueur.

Harry se demandait comment passer son après midi, il n'avait que l'embarras du choix, chercher les sortilèges pour les Horcruxes, apprendre des nouveaux sortilèges de défense ou d'attaque, passer du temps avec Ginny …

Il pensa que la destruction des Horcruxes devenait de plus en plus nécessaire.

Harry prit Ginny à part et lui dit :

-Tu veux passer l'après midi avec moi rien que tous les deux ? Mais je te préviens, j'aurais besoin du livre de Dumbledore, je veux me débarrasser des Horcruxes rapidement.

- Bien sur, cela laissera du temps à Ron et Hermione. Où allons nous ?

- Le parc ?

- Ca me va

Ils sortirent non sans avoir pris le livre de Dumbledore avec eux. Le parc était devenu en quelque temps l'endroit préféré de Harry, il aimait la tranquillité qui y régnait et il s'y sentir bien. Surtout avec Ginny.

Le parc était encore blanc de neige, Harry et Ginny s'écartèrent du château et Harry s'assit sur un banc et ouvrit le livre. Ginny vint se pelotonner contre lui.

Harry connaissait déjà la page, il l'ouvrit donc directement, et regarde le Dumbledore miniature exécuter le sortilège.

Il le regarda faire deux fois et sortit sa baguette.

- Ginny, tu n'as pas un objet pour tester ? Je n'ai que mes habits

Elle décrocha une barrette et la tendit à Harry qui la prit et la posa sur le banc, il se leva ensuite et lança le sortilège.

Une brume sortit de sa baguette mais ne fit rien.

Harry n'était pas dépité, il ne s'attendait pas à réussir du premier coup.

Il continua à lancer le sort jusqu'à ce qu'ils aient trop froid pour rester plus longtemps et ils reprirent le chemin du château.

Harry n'avait toujours pas réussi le sortilège, mais il ne perdait pas espoir, il avait noté des améliorations au fur et a mesure.

Maintenant la fumée était un peu plus consistante, mais elle ne faisait rien à l'objet.

De retour dans le hall du château, ils virent un élève se diriger vers Harry, une lettre à la main.

Harry le remercia et ouvrit la lettre :

Harry.

J'aimerais vous voir dans mon bureau rapidement.

Minerva Mcgonagall

Ps : Le nouveau mot de passe est : discipline

Ginny dit :

- alors ?

- C'est une convocation chez Mcgonagall

- Quand ?

- Le plus tôt possible.

- Tu vas y aller quand ?

- Maintenant, viens avec moi

Ils partirent en direction de la gargouille qui masquait l'entrée du bureau directorial. Une fois devant Harry donna le mot de passe et la gargouille les laissa passer.

Le professeur Mcgonagall était seule dans son bureau, lorsqu'elle les vit elle dit :

- Il me semble vous avoir convoqué vous, Harry. Enfin, cela ne pose pas de problèmes.

- Merci madame.

- Harry, je voulais vous parler de cette petite interview que vous avez donnée à la gazette …

- Oui ?

- Sachez que l'ordre soutient ce que vous avez dit. Nous pensions aussi que Scrimgeour était l'homme de la situation, nous n'approuvions pas sa démission, j'ai d'ailleurs été en contact avec lui ces derniers jours.

Harry était surpris, l'ordre l'approuvait ?

- Harry, vous n'avez pas dit toute la vérité à la gazette n'est ce pas ?

- En effet, je n'ai pas parlé de la prophétie madame.

- Pourquoi donc ?

- Je n'ai pas envie que tout le monde la connaisse, Voldemort l'entendrait.

- Je vois.

Elle le regarda, mais son regard n'avait rien d'hostile.

Harry tourna son regard vers le cadre de Dumbledore, il dormait toujours. Harry ne comprenait pas, il demanderait à Melbourne la prochaine fois qu'il le verrait, ce n'était pas normal.

La directrice reprit :

- Harry, comment se passent les leçons avec Abelforth ?

- Très bien madame, merci, c'est un peu difficile en fonction de l'adversaire, mais elles me sont utiles, vous avez pu voir les mangemorts ….

Elle souriait

- Harry, malgré les grandes libertés que vous avez, n'en abuser pas et ne vous faites pas tuer inutilement.

- Oui madame, je sais, merci

- Aller, j'ai beaucoup de travail encore.

- Merci madame, bonsoir.

Ils sortirent du bureau et prirent la direction de la salle commune.