Chapitre 39
Il y eu un petit moment de flottement pendant lequel personne ne dit rien, puis soudain Melbourne dit :
- Mr Potter obtient la note maximale et j'accorde 50 points à Gryffondor. J'accorde aussi vingt points à Mr Londubat pour son accession à la finale et cinq points pour tous les élèves qui ont gagné au moins un duel.
Il se tourna vers Harry qui lui tendait sa baguette.
- Merci.
Les deux hommes se regardèrent pendant un cours moment puis Abelforth se tourna de nouveau vers le reste de la classe :
- Jeunes gens, filez sans quoi vous serez en retard pour votre prochain cours.
Les élèves ne se firent pas prier, ils sentaient qu'il régnait une atmosphère tendue, mais ils n'auraient su dire pourquoi.
Une fois tous les élèves partis sauf Ron Hermione et Harry, Abelforth reprit la parole :
- Jeunes gens ! J'ai été très étonné par vos combats, surtout par les votre Harry et Hermione. Vous faites des progrès, c'est bien. Pensez à toujours chercher à surprendre les ennemis, c'est un élément capital dans un duel !
Il marqua une courte pause, il les regarda, non pas d'un regard pédagogique, mais d'un regard empli de bienveillance.
Il reprit :
- Vous ne m'avez pas reparlé de cette coupe de Poufsouffle, j'en déduis que vous n'arrivez toujours pas à détruire les Horcruxes en votre possession ?
- Non. Admit Harry. Ce n'est pas faute d'essayer, monsieur.
- Hmm, je vois. Je vais me répéter, mais je ne peux pas vous aider, non pas que je n'en sois pas capable, là n'est pas le problème, mais il est nécessaire que vous soyez aptes à vous débrouiller seuls.
Le regard qu'il leur portait était un peu plus intense, Harry crut voir Albus Dumbledore lui parler, mais il chassa vite cette idée de son esprit : c'était impossible. Il nota toutefois la similitude qui existait entre les deux frères.
Harry se promit mentalement d'augmenter le rythme de ses séances d'entraînement. Maintenant qu'il n'était plus sous la contrainte d'horaires de cours, il pouvait avoir plus de temps à lui.
De temps à lui …
Il pensa à Ginny. A Sirius. A Dumbledore. A ses parents. A ceux qu'il aimait. Aurait-il jamais le temps de vivre ? Serait-il toujours condamné à faire le bien ? A se battre contre des sorciers dont le seul but, la seule raison de vivre, est la destruction ou le meurtre ?
Loin était le temps de la première année de Harry, où le nom de Voldemort lui faisait peur, désormais il n'éprouvait plus de craintes.
Non seulement il n'avait plus peur, mais il se sentait plus sur de lui de jours en jours.
En fin de compte, l'affrontement était inévitable, dans un an ou dans dix ans. Harry voulait en finir.
Cependant, pour cela, il fallait, pour espérer tuer Voldemort, détruire ses Horcruxes, et pour ce faire, travailler le sortilège de révélation.
Harry fut tiré de ses pensées par un Abelforth souriant :
- Harry, ne crois pas que ne veuille pas vous aider, mais ce que je dis est vrai, il est nécessaire pour toi et tes amis de vous éduquer vous-même en partie maintenant.
Harry resta pensif, il ne savait que répondre.
- Un autre point, Harry. J'ai été très impressionné par les progrès tout au long de l'année de Mr Neville Londubat. Je pense que cela serait une erreur de ne pas lui permettre de faire ses choix. Je sais qu'il a lui aussi des comptes à régler avec Voldemort. Tu auras besoin de toute l'aide possible, Harry. Voldemort n'aura pas d'états d'âme. Il n'en a sûrement plus assez pour ça ! Harry, tu dois admettre que les gens sont libres de faire leurs choix ! Ce sont nos choix qui nous différencient !
Et sur ces paroles il laissa un Harry déconfit, Ron et Hermione étant partis pour le prochain cours quelques minutes auparavant.
De retour dans la salle commune de Gryffondor, Harry était seul. Seul, il l'avait souvent été, malgré la présence de ses amis. Seul, il avait du combattre le Basilic, il avait du fuir devant un Voldemort ressuscité après le tournoi des trois sorciers, seul il devrait en finir avec ce sinistre mage noir.
Il remonta ensuite dans son dortoir pour être à l'aise et ne pas être interrompu. Il sortit le livre de Dumbledore de sous son lit et reprit la lecture des sortilèges de révélations.
Dumbledore précisait qu'une fois l'objet et sa nature profonde connus, il resterait encore l'étape de destruction de ce qui serait indésirable.
Harry pensa que chaque chose trouverait une réponse en temps voulu, pour le moment il lui fallait tenter de réussir ce sortilège.
Harry point sa baguette vers une chaussette qui traînait et dit :
- Veridatum
Rien ne se passa, comme il s'y attendait.
- Veridatum !
Deuxième essai, toujours aucune amélioration.
Harry soupira, s'il n'y arrivait pas, était-ce du au fait que l'objet ne contenait rien de particulier ? Où plutôt un manque de concentration de sa part ?
Il se replongea dans la lecture du livre.
Il lut la dernière phrase, écrite en post-scriptum par Albus :
PS : Sur un objet ne contenant rien d'anormal, le sortilège n'aura aucun effet.
Harry était médusé. Il avait perdu tant de temps pour rien ?
Il fouilla frénétiquement dans sa valide pour retrouver la baguette magique de son père. Il avait bien fait de la reprendre à Lupin lorsqu'ils étaient au quartier général.
Il la trouva, perdue sous une pile de linge.
Il la posa sur le lit et dit :
- Veridatum !
Il y eu une bourrasque, puis rien.
Harry était encore plus déconfit, cela ne lui était d'aucune utilité si il ne savait pas précisément ce qu'il y avait dedans.
Il respira et réfléchit à toute vitesse. Si la baguette contenait bien, comme la bourrasque l'avait prouvée, quelque chose qui ne devrait pas y être, le problème venait sûrement du fait que Harry n'avait pas correctement lancé le sortilège. C'était la seule explication rationnelle qu'il avait trouvé, si bien que Harry reprit sa baguette :
- VERIDATUM !
Il n'avait pas crié, juste parlé avec une intensité qui ne lui était guère familière.
Cette fois si, la baguette ne fut pas indifférente à l'incantation.
Ce n'était plus une bourrasque qui en sortit mais un panache de fumée grise, et bientôt Harry pu voir se dessiner une tête de mort entrelacée, le signe des Mangemorts.
La marque des Mangemorts ? Pouvait on choisir la forme que prendrait son âme une fois séparée ? Ou bien était ce du aux actions de l'homme ? Ou simplement la tête de mort représentait l'acte odieux qui avait été commis ?
Harry n'en savait rien mais il jugea que ce n'était pas important. Il avait réussi ! Enfin, depuis plusieurs mois qu'il cherchait les Horcruxes, il en avait identifié un !
Lorsque Ron et Hermione arrivèrent après la dernière heure de cours de la journée, ils trouvèrent dans la salle commune un Harry très agité et souriant :
- Suivez moi, j'ai réussi.
- Réussi ? Dit Ron
- Vous verrez ! Montez !
Une fois dans le dortoir des garçons, Harry, suivit d'un Ron et d'une Hermione étonnés, prit la baguette de son père et la posa sur son lit :
- Veridatum
Cette fois encore le même phénomène se reproduisit, la tête de mort se dessina puis se volatilisa.
Hermione dit, après un court moment de silence :
- Oh Harry, c'est magnifique ! Mais comment le détruire ?
En effet, c'était une bonne question, Harry n'y avait pas pensé.
- Je ne sais pas, mais ce qui est sur, c'est que c'est un Horcruxe.
- Tu as essayé avec le médaillon ?
- Non
- Tu devrais …
Harry pensa que c'était une très bonne idée.
Nouvelle fouille dans sa valide pour enfin sortir d'une chaussette un médaillon terni portant un grand S orné d'un serpent.
Il le posa sur le lit et dit :
- VERIDATUM
Il était un petit peu anxieux, il espérait ne pas s'être trompé. A son grand soulagement, Harry vit le même phénomène que précédemment se reproduire, nouvelle tête de mort.
Il souffla et dit :
- Tu vois ! Il ne nous reste plus qu'à les détruire !
Hermione soupira
- Plus qu'à ! Tu oublies que Dumbledore a perdu une main.
- C'est différent, il a perdu sa main sur le maléfice qui protégeait la bague, les deux objets ont été vérifiés, il n'y a plus de maléfice.
Hermione eut une réaction brusque. Harry se souvint tout à coup de la manière avec laquelle il avait vérifié la baguette. Il déglutit et dit, essayant de calmer son amie :
- Hermione, ne reparlons pas de ça veux tu …
- Harry, tu sais ce que j'en pense …
- C'était nécessaire, Hermione.
Elle se buta, Harry décida de la laisser se calmer, il se tourna vers Ron :
- Comment avez-vous trouvé le cours de duel ?
Ron grommela, il ne digérait sans doute pas son échec contre Neville.
- Bof.
Hermione quant à elle était soudain plus enjouée :
- J'ai trouvé le cours génial, c'était tellement inattendu et utile ! Bien sur, tu as été le plus fort Harry, mais de la à battre Melbourne !
Harry se renfrogna.
Hermione continua.
- Harry, je suis sure que tu as utilisé la légilimancie pour le troubler, c'est vrai ?
- Oui.
- Tu y es arrivé ?
- J'ai réussi à deviner le prochain sort qu'il allait lancer, cela l'a perturbé, j'ai pu le désarmer.
Hermione était étonnée.
- Mais le professeur Slughorn ne nous a montré que comment se protéger …
- J'ai eu des leçons avec Rogue, j'avais à peu près compris comment il faisait puisqu'une fois cela s'est retourné contre lui.
Hermione restait toutefois surprise.
L'arrivée de Ginny interrompit leur conversation.
- Où étiez vous ? Je ne vous ai pas vus de la journée !
Hermione Harry et Ron se regardèrent, Hermione dit à Harry :
- C'est toi qui racontes !
Une fois au courant de toute l'histoire Ginny était elle aussi stupéfaite. Elle dit :
- La prochaine fois appelez-moi, j'ai l'impression d'être inutile ! Et maintenant c'est l'heure du repas, j'espère au moins pouvoir passer la soirée avec toi, Harry !
Harry regarda sa montre, comme le temps avait passé vite ! Il dit :
- Bien sûr, je n'avais pas l'intention de m'entraîner ce soir de toute manière, cette journée a été épuisante.
Le repas fut vite pris, Harry sortit ensuite avec Ginny.
Il pensa alors que la Saint-Valentin approchait, il se demandait ce qu'il pourrait offrir à sa belle pour l'occasion.
Ginny et lui étaient maintenant dans le parc. Les étoiles brillaient.
Elle lui dit doucement à l'oreille.
- Harry, j'ai l'impression que tu me mets à l'écart.
Harry resta silencieux quelques instants.
- Non, Ginny, c'est juste que maintenant je n'ai plus de cours, je vais avoir du temps que vous n'avez pas.
Ils continuèrent à marcher, regardant les étoiles. Quel délicieux moment, pensa Harry. En aurait-il beaucoup d'autre avant la fin ? Il ne voulait pas mourir. Il voulait profiter de la vie. Mais aurait-il le choix ?
Ginny, comme ayant lu dans ses pensées, se tourna vers lui et dit :
- Harry, je sais que nous survivrons à l'épreuve, mais il ne faut pas cesser de se battre, il faut en finir ! Ne nous rejette pas !
Sur ces paroles elle l'embrassa, le plus tendrement possible.
Harry entendit soudain un bruissement d'aile, il se tourna d'un bond et sortit sa baguette.
Il leva la tête et vit un oiseau qu'il ne connaissait pas voler à toute vitesse vers le château et s'engouffrer par une fenêtre qu'il reconnut comme étant celle de la directrice.
Encore une mauvaise nouvelle ?
La soirée se termina on ne pouvait mieux, Harry avait rassuré Ginny, lui-même ayant été rassuré par Melbourne. Il était allé se coucher l'esprit un peu plus heureux que le matin.
Le lendemain, lorsque le courrier arriva, Harry entendit Hermione crier :
- Disparition d'un employé du ministère !
Elle lisait le journal.
Zergo Bousio, soixante quatre ans, dont vingt-trois passés au Ministère au Département de Mystères, a mystérieusement disparut. Ne s'étant pas présenté à son travail et ne donnant plus aucune nouvelle de lui depuis trois jours, le Ministère a dépêché au domicile du vieil homme une brigade d'Aurors.
Ils virent une maison dévastée par une lutte et des Moldus affirment avoir vu des hommes déguisés emmener Zergo.
Les hommes déguisés ne seraient que des Mangemorts de Vous-Savez-Qui.
Hermione était horrifiée, comme à chaque enlèvement.
Harry était perplexe, pourquoi Voldemort s'intéressait-il à cet homme ?
Il repensa soudain à l'oiseau qu'il avait vu la veille, il était sur que le Ministre avait informé la directrice de cet événement et Harry se demandait en quoi cet enlèvement pouvait bien la concerner.
