Chapitre 41 Lumière ou Ténèbres ?
Le lendemain Harry se demandait où il était lorsqu'il s'éveilla. Les évènements de la veille lui revinrent en mémoire et il se leva précipitamment.
Une fois habillé il descendit l'escalier en courant et surgit dans la cuisine haletant, il y avait uniquement Remus qui lisait la Gazette.
- Harry ! Quelque chose ne va pas ?
Harry fut surpris. Lupin prenait les événements de la nuit passée avec tant de désinvolture ?
Il resta silencieux quelques instants puis dit :
- Je rentre au château.
Lupin leva la tête et fronça les sourcils :
- Harry, tu es sur que ça va ?
Harry lut au passage le titre du journal que Lupin lisait :
DU FLOU DANS L'ALLEE DES EMBRUMES
Il sursauta.
- Je pourrais voir le journal s'il vous plait ?
Lupin le lui tendit.
Harry lut rapidement la première page.
Des évènements mystérieux ont eu lieu cette nuit dans l'Allée des Embrumes. Les Aurors du Ministère ont retrouvé un cadavre dans le magasin de Barjow et Beurk, de sinistre réputation. L'homme mort, sans antécédents judiciaires, aurait tenté de cambrioler le magasin. Les deux gérants ont été retrouvés stupéfixés au pied de l'homme.
Mais chose pouvant paraître plus étrange, les Aurors ont aussi capturés quatre Mangemorts cette nuit, dont Antonin Dolohov, de sinistre réputation, évadé d'Azkaban voila quelques années.
La population magique est en droit de se demander ce que pouvaient bien faire quatre Mangemorts la nuit dans l'Allée des Embrumes et dans quelles conditions ils ont été arrêtés.
Les deux évènements notables de cette nuit sont-ils liés ? Tout est flou pour le moment.
…
Harry se tourna ensuite vers Rémus et dit :
- Rémus, je dois rentrer au château.
- Je m'en doute, Harry, mais vas-tu enfin m'expliquer ce que veut dire cette histoire ?
Que faisaient les Mangemorts là bas ?
- Je n'en sais rien.
- Et vous avez trouvé un Horcruxe donc ?
- La coupe, c'était la coupe qui était cachée dans la boutique.
Lupin resta songeur.
- Rémus, je vais rentrer maintenant.
Lupin hocha la tête et dit :
- Je comprends Harry, repasse nous vois si quelque chose ne va pas.
Harry sortit rapidement de la maison et il transplana à Pré-Au-Lard. Il se retrouva sur la place du village et se dépêcha de rejoindre le château.
Arrivé dans le parc, il commença à se poser des questions. Qu'était-il arrivé à la coupe ? Était elle en sécurité ? Melbourne allait-il bien ? Avait-il été blessé ?
Il passa devant la cabane de Hagrid sans s'arrêter, il reviendrait.
Arrivé dans le hall, il se dirigea droit vers la tour des Gryffondors. Il donna le mot de passe à la grosse dame et entra. Il était tard, toutefois il trouva Ron, Hermione et Ginny qui étaient les seuls encore présents.
Harry n'eut pas le temps de se poser de question qu'il avait déjà une Ginny folle d'inquiétude au cou et que Hermione et Ron arrivaient vers lui plus rapidement que nécessaire.
- Harry ! Tu nous as fait une telle peur ! Dit Ginny. Ne recommence plus jamais ça !
- Harry ! Je croyais que tout se passerait bien, si j'en crois les journaux, cela n'a pas été le cas.
Hermione était plus anxieuse, elle ne comprenait pas ce qui s'était produit la veille.
Harry s'assit dans le fauteuil le plus proche et soupira.
- La Gazette avait raison, il s'est bien passé des choses dans l'Allée des Embrumes hier.
Il marqua une courte pause et dit :
- Nous avons trouvé un Horcruxe. La coupe de Poufsouffle.
Les trois autres se turent et attendirent la suite.
- Vous avez vu Melbourne ?
Hermione hésita puis dit :
- Non, Harry, c'est pour ça que moi et Ron n'avons pas cours, il n'était pas là ce matin.
- Et toi Ginny tu n'es pas en cours ?
Ginny le regarda et s'exclama :
- Tu crois que j'allais aller en cours en ne sachant pas ce qu'il t'était arrivé ?
Harry tourna la tête, déconfit. Il y eut quelques moments de flottement avant qu'il ne reprenne :
- Nous sommes entrés chez Barjow et Beurk assez facilement. Nous avons cherché pendant longtemps la coupe dans le magasin mais elle n'y était pas.
- Mais pourtant vous l'avez, dit Ron.
- Oui, nous avons déduit qu'il devait y avoir une cachette secrète si la coupe était là, après de longues recherches nous l'avons trouvée. Il était près de deux heures du matin. Lorsque le mur a révélé la cachette, il devait y avoir quelque maléfice, il y a eu un cri strident impossible à stopper. Les propriétaires ont été réveillés …
Hermione sursauta.
- Nous avons du les combattre, dans le bruit ils n'entendaient pas ce que nous disions. Ils nous prenaient pour des cambrioleurs… Melbourne a été stupéfixé, moi j'ai stupéfixé les autres de sous ma cape.
Pendant le combat un homme est arrivé …
Nouveau sursaut d'Hermione.
- Il a voulu profiter du moment pour voler la coupe, mais elle était encore piégée, il est mort en la touchant.
Hermione émit cette fois un petit cri.
- Lorsque nous sommes ressortis cinq Mangemorts nous sont tombés dessus.
Harry sentit la main de Ginny serrer un peu plus fortement son bras.
- Il y a eu un combat, ils étaient plus nombreux, mais on a quand même réussi à les neutraliser. Melbourne a été blessé. Un des Mangemorts a fui, les autres ont été blessés ou paralysés.
Hermione, pour changer, sursauta.
- Melbourne est rentré ici et moi je suis allé prévenir l'ordre au Square Grimmaurd et je suis resté là-bas pour dormir.
- Sans nous prévenir ! Merci pour nous, dit Ginny.
Harry fronça les sourcils.
- Rémus a prévenu McGonagall et je lui ai demandé de vous prévenir.
Hermione dit :
- Depuis quelques jours elle est très occupée, elle semble inquiète …
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas.
Harry resta songeur. Pourquoi, il l'avait aussi remarqué, depuis quelques jours la directrice était-elle si préoccupée ?
Il reprit :
- Je vais aller voir McGonagall, il faut que je lui parle.
Il quitta la salle commune, encore perdu dans ses pensées.
Harry espéra que la directrice n'était pas en train de donner un cours à une quelconque classe, sinon il ne pourrait pas la voir.
Lorsqu'il arriva devant la gargouille qui masquait l'entrée du bureau, il donna l'ancien mot de passe, en vain.
Il sortit donc sa baguette et lança :
- Spero Patronum.
Le cerf blanc s'approcha de lui, Harry lui murmura quelque chose à l'oreille et il partit au galop à travers la gargouille qui ne fit pas le moindre mouvement.
Harry attendit un moment qui lui parut interminable, il commençait à croire que la directrice n'était pas là lorsque la gargouille pivota.
- Désolé Potter, j'étais en discussion avec le Ministre, montez.
Harry suivit McGonagall jusqu'à son bureau.
Une fois dans le bureau, son regard s'attarda comme à l'accoutumée sur le tableau de Dumbledore.
Il aurait juré avoir vu ce dernier lui faire un clin d'œil mais lorsqu'il tourna la tête de nouveau il dormait.
Harry pensa qu'il avait rêvé.
- Potter, vous vouliez me voir ?
- Oui professeur, à propos de ce qui s'est passé hier …
Elle fronça les sourcils :
- J'ai lu la presse, Harry. Harry nota l'emploi de son prénom. Que diable s'est il passé dans l'Allée des Embrumes ?
Harry raconta la soirée à la directrice en passant sous silence la partie concernant les Horcruxes. Lorsqu'il eut fini, la directrice, qui n'était pas dupe, demanda :
- Que cherchiez vous là bas, Harry ?
Harry s'était préparé à cette question :
- Je ne peux vous le dire, professeur.
Elle déglutit.
- Professeur, comment va le professeur Melbourne ?
Elle le regarda surpris.
- Il n'est pas blessé trop grièvement si c'est ce que vous voulez savoir. Il a décidé de prendre une journée de repos. Il doit être à l'infirmerie.
- Merci professeur.
Harry hésita un instant. Il voulait comprendre les raisons de l'attitude de la directrice ces derniers temps. Mais il n'était pas sûr qu'elle accepte de lui répondre. Il décida de tenter sa chance :
- Professeur, quelque chose ne va pas ? Vous semblez préoccupée depuis quelques jours.
Elle fronça encore plus les sourcils :
- Non rien, Harry, tout se passe bien, à part que je suis un peu surchargée de travail.
Elle esquissa un sourire.
Harry ne dit rien mais il se sentit mal à l'aise. Il arrivait maintenant à déceler le mensonge particulièrement facilement. Une des conséquences de la légilimancie probablement.
- Désolé professeur de vous avoir dérangée, je m'en vais.
- Ce n'est rien, Harry.
Harry sortit du bureau de la directrice et partit en direction de l'infirmerie.
Il trouvait le château bien calme, était ce du à une peur de plus en plus grande de l'extérieur qui ternissait un peu la vie des jeunes sorciers ou plutôt par un regain de sérieux dans le but de pouvoir faire face plus facilement lorsqu'ils seraient confrontés à l'extérieur ? Harry se le demandait.
Il se demandait aussi comment il se comporterait si la prophétie ne le concernait pas, si elle concernait un autre, Neville par exemple. Aurait-il eu peur ? Sûrement. Aurait-il été se cacher ? Il ne pouvait le dire, il ne connaissait que son présent et il savait ce qu'il devait faire : se battre.
Il atteignit rapidement la porte de l'infirmerie où il rencontra une Mme Pomfresh plus calme qu'à l'accoutumée.
Lorsqu'il demanda à voir son professeur elle lui répondit qu'il était sorti un peu plus tôt dans le matin mais elle lui précisa aussi de ne pas trop le déranger car il avait besoin de repos.
Harry soupira, ils avaient tous décidé de lui faire faire un marathon dans le château ?
Il sortit de l'infirmerie et se dirigea vers le bureau de Melbourne, à l'autre bout du château, tout en réfléchissant.
Si il comptait bien, il avait maintenant en sa possession la baguette de son père, le Médaillon de Serpentard et la Coupe de Poufsouffle qui comptaient tous trois un morceau d'âme de Voldemort, la bague de Gaunt qui ne contenait plus rien. Il n'avait plus le journal intime de Jedusor, détruit cinq ans auparavant.
Harry déglutit difficilement.
Il avait détruit deux Horcruxes, et trois étaient en sa possession, en attente d'être détruits.
Voldemort possédait toujours une partie de son âme.
Il n'en manquait donc qu'un : Nagini.
Le serpent de l'ombre … Harry ne l'avait jamais revu depuis l'attaque au Ministère où il avait blessé Arthur Weasley.
Harry ne savait rien sur lui si ce n'est qu'il fournissait du venin à Voldemort pour qu'il survive pendant la quatrième année de Harry et qu'il était fortement possédé par Voldemort.
Où vivait-il ? Sûrement aux côtés de Voldemort. Comment expliquer sa taille ? Comment s'en débarrasser…
Harry arriva devant le bureau de Melbourne, il frappa :
- Entrez
Harry s'exécuta. La pièce était très sobrement décorée, pas comme du temps de Lockhart.
Melbourne dit :
- Oh, bonjour Harry, comment vas-tu ?
- Bien, et vous ?
- Oh, j'ai déjà vu pire, je me remettrais.
Les deux hommes restèrent silencieux quelques moments.
Harry demanda, impatient :
- Professeur, vous avez récupéré la coupe ?
Melbourne lui indiqua un paquet qui était au pied de son lit.
- En effet, Harry. Et si je compte bien, il ne manque plus qu'un Horcruxe ?
- Oui, mais pas le plus simple … Nagini …
Nouveau silence rompu par Harry :
- Professeur, si nous tuons Nagini l'Horcruxe sera-il détruit ?
- Très bonne question, Harry, ne peux-tu pas y répondre toi-même ?
Harry réfléchit. Il se souvint de l'entrevue avec Dumbledore pendant laquelle il avait appris l'existence des Horcruxes. Il se souvint aussi des paroles d'Albus.
- Il n'est guère prudent que de confier une partie de son âme à un être capable de penser …
Pourquoi ?
L'être en question pouvait-il détruire volontairement l'Horcruxe ? Si il venait à mourir l'Horcruxe était-il détruit ?
Harry pencha pour la deuxième solution, il voyait mal comment détruire une partie d'âme par la simple volonté …
Il dit :
- S'il meure, on peut penser que l'Horcruxe sera perdu …
- On ne peut être sûrs, Harry, il n'y a pas de précédents …
Pas de précédents. Comme il n'y avait pas de précédent mage ayant créé plus d'un Horcruxe. Comme il n'y avait jamais eu de mage noir aussi puissant.
Décidemment, Voldemort était quelqu'un d'exceptionnel. Voué à faire de grandes choses. Pourquoi avait-il pu mal tourner ?
Harry pensa que c'était du à son enfance très tourmentée, sa mère l'abandonnant, livré à lui-même …
Harry savait qu'il ne devait pas éprouver de compassion envers Lord Voldemort. Chose étrange, Dumbledore, lui qui avait été partisan de la non mort. Lui qui condamnait les baisers des Détraqueurs, lui qui était avant tout partisan du dialogue, le grand Albus Dumbledore lui-même, s'était fait à l'idée que Voldemort devrait être tué.
Voldemort ou Harry
Voldemort ou Harry …
Harry fut tiré de sa torpeur par un Melbourne agité :
- Harry, le temps passe et même si nous avançons cela n'est pas suffisant. Il faut absolument détruire les Horcruxes de Voldemort maintenant que nous en avons trois … Je compte sur toi pour mettre ton temps libre au service des causes qui te semblent les plus justes … Et nécessaires …
Melbourne se tut.
Il reprit après quelques instants de silence.
- Je vais m'occuper de cette coupe afin de vérifier si elle ne contient pas d'autres surprises, ensuite je te la donnerai, et tu devras la débarrasser de ce qu'elle contient. Compris, Harry ?
- Oui professeur.
- Harry, le temps presse, tu comprendras pourquoi rapidement je pense, pour le moment je ne peux rien te dire de plus, mais sache qu'il faut te hâter, la fin est inéluctable et de plus en plus proche. Pour l'un comme pour l'autre.
Harry sortit du bureau du professeur et reprit la direction de la salle commune.
Il pensait aux dernières paroles de Abelforth. Pourquoi devrait-il se hâter mis à part pour réduire le nombre de victimes de Voldemort ? Pourquoi en saurait-il davantage plus tard ?
Il avait la nette impression qu'on lui cachait des choses.
Harry ne retourna finalement pas dans la salle commune, il venait de se rendre compte, ou plutôt son estomac, qu'il était l'heure de prendre un repas bien mérité.
Comme il s'y attendait, il retrouva Ron, Hermione et Ginny dans la grande salle.
Le faux plafond était comme à son habitude à l'image du temps extérieur, maussade en ce jour.
Hermione fronça les sourcils en voyant son air soucieux.
- Quelque chose ne vas pas Harry ?
Il leur raconta l'entrevue avec Melbourne et il leur raconta aussi qu'il pensait qu'on leur cachait des choses, il ne savait pourquoi.
Harry commença à manger, il n'avait pas très faim, mais cela lui donnait une bonne occasion pour réfléchir.
Il n'avait jamais été aussi doué dans les déductions que Hermione, mais il réfléchissait beaucoup plus maintenant.
En remontant le temps, Harry se dit que la directrice était inquiète depuis le lendemain de sa dernière sortie dans le parc avec Ginny
Sortie pendant laquelle il ne s'était rien passé de notable… Ou plutôt si. L'oiseau.
Avait il été porteur d'une mauvaise nouvelle ? Sûrement. Quelle en était la nature ? La mort d'un membre de l'Ordre ? La mort de sorciers de la main de Voldemort ?
Ce qui était sur c'était que la directrice ne voulait pas en parler.
Harry était pourtant sur d'avoir déjà vu l'oiseau qui avait apporté la lettre.
Il repensa à la suite.
Le lendemain, annonce de l'enlèvement d'un employé du Ministère, une Langue de Plomb du Département des Mystères.
Les deux pouvaient-ils être liés ? Si oui comment ?
Tant de questions qui restaient sans réponses… Harry ne savait pas comment éclaircir tout ça.
Le repas passé, les autres retournèrent en cours, laissant ainsi à Harry une liberté totale.
Il décida de mettre ce temps libre au profit de ce qu'il considérait plus que jamais comme sa quête : la destruction de l'Horcruxe qui hantait la baguette de son père.
Baguette qu'il pourrait éventuellement utiliser contre Voldemort pour éviter le problème des sœurs jumelles.
- PURGATO
Rien
- PURGATO
Rien
Cela faisait maintenant deux heures que Harry s'entraînait sur ce sortilège. La baguette de son père n'avait pas bougée. Il n'arrivait pas à le lancer.
Comme pour tout, il lui fallait persévérer. Mais jusqu'à quand ?
De plus, Harry se devait de garder des forces pour la leçon du soir avec Slughorn qui ne serait pas de tout repos.
Les leçons d'occlumancie s'étaient succédées à intervalle régulier depuis la première fois, une fois par semaine, et Harry arrivait maintenant sans problème à tenir son esprit fermé face à Slughorn.
Maintenant, il devait le devancer lorsque ce dernier tentait d'entrer dans son esprit avec la legilimancie. Harry n'y arrivait encore pas très bien, mais il y avait des progrès notables.
- PURGATO
Rien
Harry se laissa tomber essoufflé sur son lit.
Il commençait à perdre espoir, il n'avait vraiment pas le niveau de Dumbledore … Mais après tout, qui lui disait que Albus y arrivait à tous les coups ? Lui. C'était le meilleur.
- PURGATO
Rien.
- PURGATO
La baguette s'éleva de quelques centimètres au dessus du lit, une aura de couleur blanche l'entourait.
Cette lumière faiblit très vite et s'évapora.
Plus rien.
Harry était stupéfait, avait-il réussi ?
Il reprit sa baguette, la pointa vers la baguette et dit :
- Veridatum
A nouveau il vit une tête de mort s'élever puis disparaître.
Encore un échec en somme. Mais il y avait de nets progrès, la baguette n'était pas restée insensible. Harry comprit qu'il était parvenu à lancer le sortilège, mais que son intensité était trop faible :
- PURGATO
Cette fois-ci, Harry avait prononcé l'incantation avec une telle ferveur que la baguette s'éleva à un mètre au dessus du lit. L'aura blanche qui l'entourait était presque palpable. Il y eu une détonation et puis plus rien, la baguette retomba doucement sur le lit.
Harry tomba à genoux, épuisé. Il comprenait maintenant ce qu'était un sort de très haut niveau.
Au bout de quelques minutes il se releva et dit, tout en pointant la baguette :
- Veridatum
Rien.
Il retint un cri d'étonnement.
Il avait lancé le sortilège quelques minutes avant, il avait vu la tête de mort, il n'avait pas rêvé.
Le même sortilège pointé sur le même objet ne donnait plus du tout d'effet. Harry était persuadé d'avoir réussis son sortilège, cela ne pouvait dire qu'une seule chose.
La baguette ne contenait plus rien.
Si elle ne contenait plus rien, cela voulait dire que la portion d'âme de Lord Voldemort présente dans cet objet était maintenant réduite à néant. Il n'en restait plus que quatre.
Nagini, lui-même, la coupe et le médaillon.
Harry sortit de son dortoir à une vitesse folle, il percuta en descendant l'escalier un Neville quelque peu déboussolé. Il sortit de la salle commune alors que Ron et Hermione entraient, ces derniers n'eurent le temps que de le voir passer, il était déjà dehors.
Il se précipita vers le bureau de Melbourne.
Une fois devant il frappa et fut invité à entrer.
- Professeur ! J'ai réussi !
Harry tenait toujours la baguette de son père.
- Réussi ?
- La baguette n'est plus un Horcruxe !
Melbourne se leva de son bureau et lui arracha presque la baguette des mains. Il la posa sur son bureau et prit la sienne.
Il murmura :
- Veridatum
Rien
Il fronça les sourcils.
- Harry, tu es certain que cette baguette contenait une partie de l'âme de Voldemort ?
- Oui, lorsque j'ai réussi ce sortilège de vérité la première fois il y avait une tête de mort qui sortait de la baguette, et maintenant rien.
Les yeux de Abelforth pétillaient. Il n'en croyait pas ses yeux. Comment un garçon de dix-sept ans pouvait avoir maîtrisé ce sortilège complexe aussi rapidement ? Si il le poussait c'était car il trouvait que Harry ne mettait pas assez de cœur à l'ouvrage, mais il ne s'attendait pas à des résultats aussi rapides.
Ce garçon avait décidemment un grand avenir.
- Harry, je ne sais pas comment te féliciter, mais tu as accompli un énorme pas en avant dans la lutte de Voldemort … C'est un acte de très haute magie que d'avoir pu détruire l'âme qui résidait dans cet objet, sache-le.
- Professeur, l'année dernière votre frère a gardé la bague après avoir détruit l'Horcruxe qu'elle contenait, je pourrais donc garder la baguette ?
Il le regarda et sourit :
- Oui, Harry, je pense que tu peux. Tu as gagné ce droit, et de toute manière, tu ressembles tellement à ton père que cette baguette ne pourra pas t'être refusée.
Il y eut un moment de silence entre les deux hommes jusqu'à ce que Melbourne reprenne :
- Harry, tu as réussi à détruire un Horcruxe. Toutefois, je te conseille de ne pas en faire trop, tu risques de t'épuiser. Limite-toi à un Horcruxe par semaine, ils ont attendu des mois, ils peuvent attendre quelques jours. Je ne veux pas te voir affaibli.
Harry avait acquiescé puis était sorti retrouver Ron, Hermione et Ginny auxquels il rapporta bien sur tous les évènements de l'après midi. Hermione fut de l'avis de Melbourne quant à la santé de Harry, il était important que ce dernier se ménage. En prévision de ce qui l'attendait.
Plus le temps passait plus Harry sentait que les gens qui l'aimait avaient tendance à le ménager, comme s'ils croyaient que Harry était quelqu'un dont on ne pouvait se passer. Ils avaient certes raison, mais Harry ressentait quand même un petit trouble lorsqu'il pensait que toute une communauté comptait sur lui.
Dans le but de changer de sujet il dit :
- Et si nous allions manger ? Je meure de faim. En plus nous allons être en retard pour la leçon de Slughorn si nous tardons trop.
Le soir, Harry comprit pourquoi Melbourne lui avait dit ça. Malgré sa volonté il sentit que Slughorn entrait dans ses pensées et il n'arrivait pas à les fermer. Jamais auparavant il n'avait ressenti de faiblesses qu'il qualifiait comme magique. Il n'avait jamais vu de longs duels entre sorciers, le plus long étant celui entre Dumbledore et Voldemort où aucun des deux ne montraient des signes de faiblesse.
Harry fut content de se coucher ce soir-là, il n'avait rien fait de bon pendant la leçon d'occlumancie.
Pour une fois il s'endormit assez bien, content du travail accompli, cette joie de courte durée masquait pour ainsi dire ce qu'il lui restait à faire, il en était parfaitement conscient.
