Chapter 41 - Penisgate
Hermione se pencha en avant pour observer de plus près une ride imaginaire qui apparaissait sur son front, et croisa le regard de Drago dans le miroir. Un des coins de sa bouche se plia dans une ébauche de sourire, et il continua à se brosser les dents comme si de rien n'était. Hermione fit rouler ses yeux dans leurs orbites et se mordit la lèvre pour ne pas sourire à son tour, parce qu'elle n'avait aucune raison valable de glousser - sauf si on considérait que se brosser les dents avec Drago Malefoy torse nu en était une.
Ce genre de scène domestique, de plus en plus fréquente entre eux, avait eu le mérite d'apprendre à Hermione que Drago se brossait très bien les dents. Pour une personne normale, cette information ne revêtait aucun intérêt. Mais pour elle, méticuleuse et appliquée fille de dentistes, voir quelqu'un se brosser les dents avec méthode et gestes précis, c'était extrêmement plaisant.
Tout était devenu très confortable entre eux. Ils se déplaçaient l'un autour de l'autre sans difficulté, échangeant sourires narquois (pour lui) contre joues rosissantes (pour elle), se heurtant gentiment d'un petit coup d'épaule dans les couloirs, l'un tendant sa cape ou sa baguette à l'autre au moment de partir, discutant de manière investie aussi bien au sujet des relations diplomatiques internationales que des avantages des draps en soie.
Drago riait plus souvent que d'habitude et Hermione s'autorisait à se lover contre lui tel un chat quand bon lui semblait. Elle était même à deux doigts de ronronner. Surtout quand il glissait ses doigts dans ses cheveux.
Petit à petit, heure après heure, Drago s'immisçait dans tout son être, se créant une place de plus en plus grande, jusqu'à devenir indispensable, comme un prolongement d'elle-même. C'était à la fois terrifiant et réconfortant, comme une présence constante qui accélérait le temps et le rendait plus intense.
Il la bouscula d'un petit coup de hanche pour la tirer de ses pensées, et elle lui asséna une tape joueuse à l'arrière du crâne, qui le fit ricaner.
"J'ai ouvert la lettre de mes parents, lâcha-t-il après avoir craché son dentifrice dans le lavabo avec une élégance qui lui était propre.
- Oh, répondit simplement Hermione, prise au dépourvu."
Comme il ne semblait pas prêt à divulguer davantage d'informations, elle continua d'appliquer sa crème hydratante pendant une bonne minute.
"Et ? finit-elle par demander, n'y tenant plus."
Leurs regards se croisèrent à nouveau dans le miroir, et il s'appuya sur le rebord du lavabo.
"Ils ne sont pas ravis que j'ai choisi de traîner mon propre nom dans la boue en direct à la télévision, résuma-t-il d'un air faussement détaché.
- Ils n'ont pas dû voir le même discours que moi, fit Hermione en tentant de réfréner ses instincts meurtriers. J'ai plutôt l'impression que tu as redoré l'image associée aux Malefoy en t'élevant au-dessus de la mêlée. Je veux dire... Il est temps de vivre au XXIe siècle, non ? Ton discours était parfait, et tu devrais en être fier. Ne les laisse pas te rabaisser."
Drago haussa les épaules.
"La consanguinité, c'est pas passé du tout, ajouta-t-il."
Elle émit un petit grognement.
"Ils n'ont pas parlé d'autre chose ? vérifia-t-elle."
Drago pivota et s'appuya nonchalamment sur un coude pour lui faire face.
"Ils semblent inquiets au sujet de notre association, répondit-il avec un ton neutre.
- C'est... Prévisible ? tenta-t-elle.
- Probablement.
- Et ça te dérange ?"
Hermione pivota à son tour face à lui, juste à temps pour le voir lever les yeux au ciel.
"Je ne vais pas mentir et te dire que je me fous complètement de leur approbation. C'est mes parents, malgré tout. J'espérais qu'ils finiraient par comprendre qu'ils avaient tort et qu'ils reviendraient à la raison, après tout ce temps. Mais non. Ils continuent à s'accrocher à leur vieux monde, leurs vieilles habitudes, leur haine..."
Il se passa une main dans les cheveux, et soupira.
"Je suis tout ce qui leur reste, et ils ne sont même pas prêts à être juste polis envers moi. Ils agissent comme si mon mandat de député était un petit caprice, et que mes choix étaient juste un genre de rébellion d'ado contre eux."
Hermione posa ses mains à plat sur son torse, et se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser légèrement. Drago encercla sa taille de ses bras et l'attira contre lui, posant son menton dans ses cheveux.
"C'est tout à ton honneur de croire qu'ils peuvent changer et de continuer à espérer qu'ils soient... différents, souffla-t-elle. C'est tes parents. C'est normal d'attendre leur soutien. S'ils ne sont pas capables de le comprendre et de te le donner, c'est entièrement de leur faute. Tu n'as rien à te reprocher.
- Je sais, marmonna-t-il.
- Quand ils apprendront l'existence de la fondation, ils réaliseront peut-être enfin que tu es sérieusement engagé là-dedans. Pour de bon."
Hermione ne savait pas si elle lui disait exactement ce qu'il voulait entendre, ou s'il y avait un fond de vérité à ses paroles. Elle n'était pas sûre que des gens comme les Malefoy soient réellement capables de changer, et d'abandonner leur position, même pour leur fils. Elle alimentait les espoirs de Drago, alors que rien ne disait qu'ils étaient fondés. Mais elle savait aussi qu'elle ne pouvait pas lui jeter au visage que ses parents étaient juste de sinistres individus malintentionnés et obtus.
"Weasley vient au penthouse ce matin, l'informa Drago tout contre son front. Astoria l'a convoqué en parlant de l'organisation du match de Quidditch avec les aurors."
Hermione pouffa et recula un peu pour le regarder dans les yeux.
"C'est une embuscade ?
- Qu'est-ce que tu voulais que je fasse d'autre ? Tiens, Weasley, si tu passais au bureau, j'aimerais te nommer à la tête de ma fondation avec un budget de plusieurs centaines de milliers de gallions ?"
Hermione, forcée de reconnaître qu'il marquait un point, hocha la tête, et se mit de nouveau sur la pointe des pieds pour enserrer la lèvre inférieure de Drago entre les siennes. Juste parce qu'elle pouvait le faire, et qu'elle en avait envie, et qu'il sentait bon. Il réagit immédiatement et la serra un peu plus fort contre lui, glissant sa langue contre ses lèvres. Elle ne put retenir un léger gémissement, ce qui sembla provoquer Drago, qui la souleva d'un geste rapide et l'installa sur le comptoir du lavabo.
"On va être en retard, dit Hermione en penchant la tête en arrière pour donner plus d'accès à Drago, qui picorait, mordillait et léchait son cou de la plus délicieuse des manières.
- S'en fout. Suis le chef, marmonna-t-il indistinctement."
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Hermione se rongeait les ongles nerveusement en observant la salle de conférence dans laquelle Drago et Ron étaient enfermé depuis deux bonnes heures. C'était extrêmement long, et elle n'arrivait pas à décider si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Il était impossible de voir ce qu'il se passait là-dedans, et pour autant qu'elle sache, ils pouvaient parfaitement s'être entretués. Ron avait l'air franchement perdu lorsque Astoria l'avait escorté à l'intérieur, et Drago semblait nerveux, ce qui n'augurait rien de bon.
Elle s'attendait à voir Ron ressortir en hurlant au bout de quelques minutes, voire même à ce que la porte vole en éclats sous les hurlements de Drago, mais rien ne s'était produit.
Et depuis, personne n'était sorti. Astoria avait tenté d'entrer en prétextant une tournée de cafés, mais la porte était fermée à clef, et seule la voix de Drago s'était manifestée pour lui dire de ficher le camp. Depuis, plus rien.
Elle croisa le regard perplexe de Pansy, qui errait dans l'open-space, et grimaça.
"Qu'est-ce que Ron fait ici ? demanda brusquement Cormac, la faisant sursauter. J'ai pas rêvé, il est bien entré avec Malefoy, non ?"
C'était délicat de trouver une réponse satisfaisante à cette question sans en dire trop. En réalité, Hermione ne savait même plus pourquoi c'était un secret ; le ministère savait, c'était donc une question de jours avant que le monde entier ne soit informé de l'existence de cette fondation. Mais, avec tout ce qu'il s'était passé ces dernières semaines, et l'ambiance fratricide qui régnait, ils n'avaient pas trouvé le temps de discuter de leur projet avec le groupe. Ce qui allait vite devenir un problème, et pouvait potentiellement renforcer la défiance envers Drago.
Aussi, Hermione choisit de formuler une réponse évasive.
"Il va probablement travailler avec nous, à l'avenir. S'il le souhaite, évidemment.
- Quoi ? Il va nous écrire des histoires de blaireau ? ricana Cormac."
Hermione s'agita sur sa chaise, mal à l'aise.
"On ne peut rien annoncer pour l'instant, mais vous serez tous informés rapidement, Cormac.
- Informés de quoi ? Qu'est-ce qui se passe qu'on ne sait pas, cette fois-ci ? s'agaça son collègue."
Heureusement, il avait maintenu un ton proche du chuchotement, et n'avait alerté personne de son mécontentement. Cela indiquait une chose : il voulait comprendre, pas créer une esclandre et ameuter tout le groupe pour leur tomber dessus. Essayant de se rappeler que Cormac n'était pas l'ennemi, Hermione décida de lui montrer qu'elle lui faisait confiance.
"C'est très délicat, vous en parler avant aurait pu ruiner le projet. Ce n'est pas directement lié à notre groupe, mais... Ça implique Drago. Et le ministère.
- Le ministère ? répéta Cormac en se penchant en avant. Qu'est-ce qu'il peut bien faire avec eux ? Est-ce qu'il a... des problèmes ? Parce que s'il faut qu'on s'inquiète, dis-le moi maintenant.
- Non, c'est plutôt une solution à nos problèmes. C'est une bonne nouvelle, Cormac, affirma Hermione doucement en plantant son regard dans le sien. Fais confiance à Drago, il sait ce qu'il fait."
Son assurance sembla rassurer son collègue, qui hocha la tête et finit par lui tapoter maladroitement l'avant-bras.
"Désolé d'imaginer le pire, mais avec tous ces scandales, et ces meurtres, et... Enfin, Malefoy n'est pas facile à aborder, ces temps-ci.
- Il est sous une pression immense, s'empressa d'expliquer Hermione avant d'avoir eu le temps de réfléchir. Je sais qu'il est... intense. Mais tout ce qu'il fait, c'est pour le groupe, et pour vous tous. Essayez de vous souvenir de ça quand il perd ses nerfs en réunion."
Les yeux de Cormac roulèrent dans leurs orbites.
"Personne ne remet en cause son leadership, c'est juste que... commença-t-il.
- C'est l'impression que vous donnez, pourtant, coupa Hermione en lançant un regard appuyé à son collègue."
Ce dernier sembla relativement mal à l'aise, et fit basculer son poids d'une jambe à l'autre.
"Moi, je ne le conteste pas, amenda Cormac. Je déteste ce qui se passe dehors, ça me rend fou d'être enfermé, mais je suis bien conscient qu'il n'y est pour rien. Je ne veux pas parler pour tous les autres, mais... Ils le savent aussi.
- J'espère, soupira Hermione."
La conversation s'acheva rapidement après cette mise au point, et Hermione se replongea dans l'observation de la porte de la pièce dans laquelle Drago et Ron se livraient potentiellement à un combat de boxe acharné.
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"Ils ne sont toujours pas sortis ? chuchota Pansy une bonne heure plus tard."
Hermione secoua la tête, définitivement crispée.
"Peut-être qu'on devrait réessayer d'entrer. Je veux dire... C'est inquiétant. Vas-y, toi, la pressa la jeune femme en lui donnant un petit coup d'épaule."
Elle soupira, et se passa une main sur le front.
"C'est bon signe, qu'ils passent autant de temps ensemble. On devrait pas intervenir."
Pansy lui jeta un regard interdit, et tira rapidement une chaise pour s'asseoir face à elle.
"Granger, qu'est-ce qui t'arrive ? hoqueta-t-elle avec un air sincèrement inquiet. Tu te mêles systématiquement des affaires de tout le monde, ici. C'est ton mode opératoire. Sans toi, ce serait la guerre civile. Pourquoi tu restes en arrière, cette fois ?"
Aussi pénible que ce soit de le reconnaître, Parkinson avait vu juste, et Hermione fût bien forcée de contenir la rage qui bouillonnait en entendant parler de son caractère de cette façon. Pourtant, c'était ce qu'elle faisait : surveiller, encadrer, intervenir. Elle appelait ça superviser, les autres espionner ou fourrer son nez partout. Question de perspectives. Mais Drago était un adulte responsable, et elle pouvait difficilement attendre des autres qu'ils respectent sa position de leader si elle-même ne lui faisait pas confiance pour prendre ses propres décisions. En particulier concernant sa fondation. Fondation qu'elle l'avait poussé à lancer, et ce malgré ses blocages émotionnels. S'il y avait bien un moment où elle se devait de redonner du pouvoir à Drago, c'était maintenant.
"J'ai confiance en lui, répondit-elle simplement."
Pansy papillonna des yeux.
"Bullshit, lâcha-t-elle.
- Parkinson, Drago a pris lui-même la décision d'engager Ron. Il sait ce qu'il fait.
- Il a pris cette décision en suivant tes conseils. Il a écouté tes arguments. Qui étaient pertinents, je te l'accorde. Néanmoins, il s'attend forcément à ce que tu déboules dans ce bureau, comme tu le fais à chaque fois. Vous êtes ensemble là-dedans depuis le début, pourquoi cette fois-ci tu le laisses patauger en solitaire ?
- Il ne patauge pas ! objecta Hermione. Et il sait que s'il a besoin de mon intervention, il n'a qu'à m'appeler. Il ne l'a pas fait, donc c'est qu'il se sent capable de gérer ça tout seul."
Pansy recula contre le dossier de sa chaise, et plissa les yeux, à cours d'arguments.
"Alors ça, je ne l'avais pas vu venir, finit-elle par souffler."
Hermione arqua un sourcil pour l'inciter à développer, ce qui fit sourire la Serpentard.
"Je comprends ce que tu essayes de faire, Granger. C'est pour booster son égo ! Mais il n'a pas besoin de ça, il est naturellement sûr de lui. T'as pas besoin de t'inquiéter de fragiliser sa masculinité ou sa position de chef. Pas avec lui. Il est trop arrogant et imbu de sa personne pour se sentir menacé par qui que ce soit, ajouta Pansy en levant les yeux au ciel. S'il te laisse intervenir autant, c'est parce qu'il a compris que ça servait ses intérêts, et qu'il ne pouvait pas se passer de toi. Il est pragmatique. Et son égo est indestructible. Tu le verras jamais geindre qu'il se sent menacé par ton intelligence ou ton charisme. Que tu sois une femme n'y change rien."
Hermione s'accorda quelques secondes pour intégrer ce que Pansy essayait de lui dire.
"C'est pas une question d'égo, expliqua-t-elle. C'est une question de contrôle. Drago subit son héritage, son manoir, ses parents, son nom... Il a besoin de sentir qu'il a le pouvoir, qu'il dirige les évènements, et que c'est lui qui prend les décisions. Je n'essaye pas de m'effacer pour le rassurer, c'est pas du tout ça. En réalité, ça n'a rien à voir avec moi, ou avec notre relation. Simplement, il a besoin de réaliser qu'il est en charge, qu'il ne subit pas. Ces dernières semaines ont été très difficiles pour lui, pourtant il n'a rien laissé paraître, il a tout encaissé, il est monté sur scène pour s'exprimer...
- T'es amoureuse de lui, la coupa Pansy, la bouche ouverte.
- Quoi ? pépia Hermione d'une voix étranglée.
- Tu perçois les émotions refoulées et tortueuses de Drago Malefoy, ça déjà c'est un exploit, et tu lui donnes les clefs pour prendre le contrôle sur sa vie en t'effaçant. T'as confiance en lui. Et c'est ta confiance qui lui donne l'impulsion pour faire ce qu'il faut. C'est... désintéressé, et... Et surtout, ça montre que vous avez atteint un tel niveau d'intimité et de sécurité que les enjeux de pouvoir entre vous n'existent plus, débita Pansy à toute vitesse. Granger, t'es totalement amoureuse de lui.
- Je dois aller faire des courses, décréta Hermione en se levant avec brusquerie."
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Plantée dans l'aile 3 de la pharmacie la plus proche, Hermione étudiait avec attention une boîte de tampons après l'autre. En réalité, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait là, ni quelle avait été l'urgence de faire des emplettes en pleine journée. Elle n'accordait d'ailleurs pas plus d'intérêt que cela à la constitution des tampons, mais lire les instructions et les composants et les recommandations remplissait son cerveau d'informations à traiter, et l'empêchait de songer à l'épiphanie de Parkinson. Parce que si elle le faisait, si elle s'autorisait à se pencher sur ce changement de dynamique avec Drago, elle allait complètement paniquer.
Alors elle était entrée dans le magasin le plus proche, avait foncé tête baissée dans une allée vide, et s'était employée à étudier avec une précision coutumière le rayon des protections hygiéniques.
"Il y a des phtalates dans les tampons ! marmonna-t-elle dans sa barbe."
Finalement, ces investigations impromptues pouvaient se révéler instructives. Elle poursuivit son enquête méthodique en soulevant une sixième boîte, et la retourna pour en lire les petits caractères.
"Polypropylène... murmura-t-elle, prenant des notes mentales."
Hélas, l'aile 3 de la pharmacie fut bientôt entièrement passée au peigne fin, et Hermione fut forcée de basculer dans l'allée suivante. Elle n'eut pas le temps de réaliser où elle se trouvait, puisqu'elle percuta une masse non identifiée et extrêmement parfumée.
"Députée Granger ! s'écria une voix."
Hermione sursauta violemment et jongla un instant avec toutes les boites de tampons en équilibre dans ses bras. Par miracle, aucune de tomba, et cette petite victoire sur la vie la poussa à sourire distraitement. Du moins jusqu'à ce qu'elle lève les yeux sur l'intrus.
"Oui ? s'enquit-elle avec un air suspicieux. Vous êtes ?
- Izzie Skeeter, reporter pour Gossip Witch. Nos lecteurs aimeraient savoir, comment avez-vous réussi à convaincre Drago Malefoy, un sang-pur traditionnel, d'utiliser des préservatifs moldus ?"
Une boîte de tampon atterrit dans un bruit sec sur le carrelage de la pharmacie.
"Gossip Witch ? répéta Hermione, perdue. Vous avez une carte de presse ?"
La seule réponse qu'elle obtint fut un flash d'appareil photo en plein visage. Excédée, elle leva une main pour protéger ses yeux, et échappa de nouveau une partie de son échantillonnage méticuleux.
"Je ne sais pas qui vous êtes, mais ce sont des méthodes indignes ! Arrêtez de me prendre en photo ! s'écria Hermione sous une pluie de flashs."
Elle tenta de ramasser à l'aveugle ses boîtes, sans trop savoir pourquoi elles lui étaient devenues si essentielles, mais ne réussit qu'à renverser une partie du rayon qui se trouvait à sa gauche, et se retrouva sous une pluie de préservatifs.
Mortifiée, elle regarda autour d'elle à toute vitesse et se demanda un instant si elle pouvait créer une diversion pour ramper discrètement vers la sortie.
"Je suis Izzie Skeeter, répéta la fille comme si son nom était supposé lui ouvrir toutes les portes.
- Au vu de vos méthodes, je suppose que vous êtes liée à Rita ? siffla Hermione en avançant d'un pas menaçant dans sa direction.
- Sa fille, affirma le rejeton de Satan."
Hermione lâcha un grondement sonore. Flash.
"Qu'est-ce que c'est que ce journal qui poursuit des députés à la pharmacie ? Avez-vous seulement une éthique ?
- Je suis blogueuse, rectifia Izzie. Je fais ce que je veux. Alors, Malefoy, les capotes ? Quelle taille ? Quel parfum ? Avec ou sans lubrifiant ?
- PARDON ?! rugit Hermione."
Flash.
"Diriez-vous que les pratiques sexuelles des nés-moldus diffèrent de celles des sangs-purs ? Quelle est votre position sur le sexe anal ?"
Ce fut la goutte d'eau fatale pour Hermione qui, aveuglée par la rage et l'indignation, jeta une boîte de tampons au visage de Lucifer. Loin de déstabiliser l'infâme blogueuse, cela ne fit que l'encourager à mitrailler la députée avec son appareil photo.
"Mais arrêtez ! C'est parfaitement illégal ! Vos questions sont déplacées ! hurla Hermione en pointant un doigt accusateur en direction de son adversaire.
- Mais répondez, madame la députée ! Les sorciers veulent savoir ! insista Izzie avec un sourire diabolique aux lèvres. Avez-vous utilisé les chaînes du donjon des Malefoy avec Drago ?
- OH MON DIEU ! hurla Hermione."
Outrée, elle projeta boîte de tampons après l'autre vers la blogueuse, et lorsqu'elle eut épuisé son stock, elle dévalisa le rayon dans lequel elles se trouvaient et lui jeta des préservatifs au visage. Oh, elle réalisait bien qu'elle était en train d'agir comme une cinglée en public, et que c'était du pain béni pour le suppôt de Skeeter, mais à ce stade elle n'avait plus le contrôle sur sa colère. Elle eut l'intense satisfaction de toucher l'œil de la blogueuse dans un lancer parfaitement dosé, et profita de cette maigre victoire pour la sermonner - sans cesser de jeter des préservatifs.
"Vous êtes la honte de votre profession ! Aucune éthique ! Ma sexualité ne regarde que moi ! Grossier personnage ! criait-elle en bombardant son ennemie.
- Mesdames, je vous en prie ! tenta d'intervenir le pharmacien, les yeux ronds.
- J'ai touché un point sensible, Granger ? la provoqua Skeeter en reculant par précaution derrière un présentoir à lunettes. Malefoy refuse que son royal pénis entre en contact avec une sang de bourbe ?
- Quelle indécence ! hurla tout à coup la voix de Pansy, qui déboulait en courant dans la boutique."
Son sac à main tournoya rapidement au dessus de sa tête et alla se fracasser sur la tête de Lucifer, qui en tomba sur les fesses. Profitant du momentum, Hermione se rua en avant et piétina son appareil photo à grands coups de bottines. Le pharmacien, complètement sous le choc, avait reculé contre son comptoir, et les rares clients avaient fui la boutique.
C'est seulement à ce moment-là qu'Hermione remarqua que derrière Pansy se trouvait Drago, qui avait adopté un masque dur, et Blaise, qui tentait avec grande difficulté de se retenir de rire. Ron aussi était là, et avait plaqué une main horrifiée sur sa bouche.
"Ne vous approchez plus jamais d'elle, c'est bien compris ? siffla Drago en s'avançant calmement vers Skeeter, qui était toujours assise par terre, avec un emballage métallique carré collé sur le front."
Elle le toisa en silence un instant, apeurée, mais il n'avait pas fini.
"Mon royal pénis ne vous concerne pas. Ni les tampons et les préservatifs d'une députée. En réalité, ne parlez pas de nous. Jamais. Ne mentionnez pas nos noms dans votre torchon. Sinon, les chaînes de mon donjon pourraient revêtir une autre fonction que celle que vous lui prêtiez il y a quelques minutes. Est-ce que c'est bien clair ?"
Elle s'empressa de hocher la tête, et recula en crabe, glissant sur le sol de la pharmacie.
"Granger, tu as besoin de passer à la caisse ? demanda Drago comme si une bataille de tampons ne venait pas d'avoir lieu.
- Je... Non, bafouilla-t-elle en regardant le carnage autour d'eux.
- Je vais régler ça avec ce charmant pharmacien, décréta Blaise en tapotant gaiement l'épaule d'Hermione. Il vaut mieux faire taire ce potentiel scandale immédiatement."
Reconnaissante, Hermione s'attaqua à ranger les boîtes rescapées à leur place d'un coup de baguette, tandis que Pansy chassait Lucifer du magasin en battant des mains comme s'il s'agissait d'un caniche mal élevé.
"Oust ! Bouh ! s'écriait-elle.
- Bon sang, Hermione... finit par lâcher Ron, toujours planté à l'entrée du magasin. Est-ce que ça va ?"
Elle sentit la main de Drago s'enrouler doucement autour de la sienne.
"Oui, souffla-t-elle."
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Après tant d'émotions, et complètement affligée par la tournure des évènements, Hermione se laissa entraîner par Drago sans opposer de résistance. Elle avait envie de savoir ce qu'il s'était passé avec Ron, elle voulait aussi expliquer l'altercation qui venait d'avoir lieu, elle avait des dizaines de questions à poser, pourtant la seule chose qu'elle voulait vraiment, c'était se pelotonner contre Drago sous sa couette épaisse et ne plus voir la lumière du jour.
Il ne la pressa pas à parler sur le chemin vers son loft, se contenant de tenir sa main avec une fermeté rassurante et de caresser ses phalanges.
Sitôt passé la porte d'entrée, il lui retira son manteau sans lui demander son avis, et lâcha un hoquet surpris lorsqu'un préservatif en sortit. Ils regardèrent l'objet de la discorde en silence, puis Drago éclata de rire, et Hermione plaqua ses deux mains sur son visage. Toujours hilare, il encercla ses poignets de ses doigts et tenta de la forcer à la regarder, sans succès.
"Granger, s'il te plaît, la supplia Drago en se collant contre elle, la forçant à reculer contre le mur le plus proche."
Son dos entra doucement en contact avec la paroi, et elle sentit les doigts de Drago se faufiler dans ses cheveux pour dégager son visage - elle devait être hirsute, compte tenu des évènements précédents. Elle sentit ensuite ses lèvres chaudes se poser contre son front, puis sur ses tempes, et elle consentit enfin à retirer ses mains de son visage. La vision qui l'attendait était idyllique. Drago avait les joues un peu rouges d'avoir ri, les cheveux en désordre, et les yeux brillants. Il était tout près, et il sentait bon, et Hermione avait envie d'être beaucoup plus proche que ça. Comme s'il avait lu dans ses pensées, il utilisa la main qui était toujours dans ses cheveux pour incliner sa tête en arrière, et plaqua ses lèvres contre les siennes avec ferveur. Lorsqu'il se séparèrent pour respirer quelques minutes plus tard, il la contemplait toujours avec une sorte d'incrédulité admirative.
"Mon royal pénis est en alerte maximale depuis qu'il a assisté à ce combat de rue sans merci, souffla-t-il."
Il colla son bassin contre le sien pour illustrer ses propos, et Hermione gémit.
"Je ne devrais pas encourager la violence, Granger, mais c'était sexy.
- J'ai honte, avoua Hermione en enfouissant son visage dans sa chemise pour qu'il ne voie pas son embarras.
- Tu devrais pas. T'as rien fait de mal.
- C'est moi qui ai lancé la première, gémit Hermione contre son torse."
La légère vibration qu'elle sentit contre sa joue lui apprit que Drago trouvait cette situation vraiment hilarante.
"Pans' a dit que tu étais partie brusquement, et que tu avais l'air... bouleversée, dit-il plus sérieusement. Elle n'a pas dit à quel sujet.
- Oh, grogna Hermione en encerclant son torse pour le coller contre elle, dans une tentative de détourner la conversation.
- Oh ? répéta-t-il.
- Comment vous m'avez trouvée ? demanda-t-elle d'une petite voix.
- On raccompagnait Weasley au pied de l'immeuble, et... Bon, la vitrine de la pharmacie est en face de la porte d'entrée. Alors, pourquoi t'as quitté le bureau avec précipitation ?"
Impossible de détourner Drago lorsqu'il flairait une faille.
"J'avais besoin de tampons, mentit Hermione.
- Oh... réalisa Drago en reculant légèrement."
Il l'embrassa doucement sur les lèvres et sourit.
"Je suppose que mon royal pénis va devoir attendre, dans ce cas."
En une fraction de secondes, le visage d'Hermione se décomposa.
"Quoi ! Non, objecta-t-elle.
- Ah ? Écoute, Granger, je ne suis pas contre, mais...
- Non, je veux dire, je n'ai pas... Je n'avais pas un besoin urgent de tampons. C'était... De l'anticipation. Pour qu'en j'en aurai besoin. Plus tard.
- Tu as quitté le bureau en courant pour acheter des tampons dont tu n'as pas besoin dans l'immédiat ? résuma-t-il.
- J'aime être toujours prête, répliqua-t-elle."
Drago secoua la tête, clairement pas dupe, mais choisit de ne pas s'appesantir sur le sujet alors qu'il avait un besoin pressant à satisfaire, et que finalement rien n'entravait la poursuite de son projet. Quelques secondes plus tard, tous leurs vêtements avaient disparus et ils se roulaient en riant dans le couloir de l'entrée.
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Habituellement, se réveiller à côté de Drago impliquait un corps ferme contre son dos et un bras enroulé négligemment autour de sa taille. Ce matin-là, Drago était redressé en position assise contre la tête de lit, et fixait son téléphone avec un air crispé, ne lui prêtant aucune attention. Elle s'étira bruyamment dans l'espoir d'attirer son attention, ce qui fonctionna. Il verrouilla immédiatement son téléphone et le lança au loin, avec une volonté exagérée de s'en débarrasser.
Hermione fronça les sourcils, immédiatement suspicieuse. Drago se laissa glisser à sa hauteur, et pendant quelques minutes ce ne fût que mains baladeuses et soupirs satisfaits, mais la distraction fut de courte durée. À la seconde où elle redescendit de son état de béatitude orgasmique, elle planta son regard dans le sien.
"Bonjour, souffla-t-il avec un clin d'œil.
- Qu'est-ce que tu me caches ? soupira-t-elle en caressant sa mâchoire du bout des doigts.
- Fuck, grogna-t-il."
Il soupira, et fit léviter son téléphone jusqu'à eux.
"Blaise a surveillé le blog de Gossip Witch. Elle a posté un article très tard dans la nuit.
- Oh mon dieu, paniqua Hermione en tendant la main pour attraper le téléphone. Cette... sournoise..."
Drago tendit son bras pour le placer hors de portée, et lui jeta un regard d'avertissement.
"Garde en mémoire que personne ne lit ce truc, et que tu n'es même pas nommée.
- Cette peste a contourné ta menace, réalisa Hermione. Elle ne m'a pas mentionnée !
- On va s'occuper d'elle quand même, siffla Drago. C'est une promesse."
Il lui tendit enfin le téléphone, et elle s'empressa de se plonger dans sa lecture.
Pénisgate chez les Non-alignés
Saviez-vous, chers lecteurs, que les politiques ont une vie sexuelle tout ce qu'il y a de plus banale ? Un missionnaire le week-end, en dix minutes c'est réglé, et prenez garde à ne surtout pas l'évoquer en public. Circulez, y a rien à voir. Bo-ring. Eh bien, petits curieux, sachez que ce n'est pas le cas de tous les députés. Le changement est en marche.
L'un d'entre eux aime serpenter et se faufiler avec intensité pour faire rugir sa complice, et au diable la prudence ! Éloignez les enfants, parce que ces deux-là font des étincelles. L'anaconda et la tigresse sont le nouveau it-couple du monde médiatique : pour eux, pas de tabous ou de limites. Le bruit court dans les couloirs de l'Assemblée qu'aucun placard à balai n'est sacré.
Hermione interrompit sa lecture une seconde, écarlate, pour croiser le regard calme de Drago. Elle avait brusquement la nausée.
Pourquoi est-ce intéressant, chers lecteurs ? Parce que cette libération des corps et de la parole est révélatrice d'un immense changement dans notre société. Je m'explique. Les vieux bonhommes en costume ? Archaïques. Les fonctionnaires sérieux ? Has been. Le missionnaire ? Un vestige du passé. Ce qui fait sens aujourd'hui, c'est eux : la fougue et les hormones en ébullition, les instincts désinhibés, place au sexe débridé et à la jouissance ! C'est précisément ce que revendiquent ces députés. Ils assument leurs désirs et les revendiquent en plein jour, n'hésitant pas à déclencher une pluie de contraceptifs sur la ville ou à parler de leurs parties génitales en public. Car, je peux vous affirmer avec certitude que le royal pénis d'un héritier est actuellement en train de pénétrer, par quelque moyen que ce soit, dans une né-moldue. Là, en ce moment.
Regardez autour de vous. Est-ce que le monde s'est écroulé ? Cette révélation, aussi fracassante soit-elle, ne prouve qu'une chose : les barrières sont tombées. Et la vie continue.
En exclusivité, et malgré les risques encourus pour ma santé, j'ai enquêté pour vous, en immersion dans le lieu de débauche qu'est le quartier général du nouveau parti en vogue. Au péril de ma vie, et malgré des menaces explicites, j'ai osé poser les questions qui fâchent, et aller au fond du sujet. Bien au fond, sachez-le. Alors, pour tous ceux qui spéculent sur la nature exacte des relations unissant le leader des Non-alignés à sa collaboratrice volcanique, je peux vous l'affirmer avec certitude : c'est HOT et INTENSE. Ces deux là échangent des regards langoureux depuis des semaines, au vu et au su de tous, sans ne jamais confirmer qu'ils s'adonnent à des activités pornographiques derrière les portes closes. En réalité, cela va bien au-delà : sa majesté Blondie est prêt à tuer pour elle, et roule des mécaniques pour la protéger, ce qui convenons-en dénote avec sa lâcheté habituelle. Et elle, me direz-vous ? Il a dompté le fauve, je peux vous l'affirmer. Elle ronronne et bât des cils à la simple vue de son bad boy repenti. Ah, mes doux lecteurs, la romance n'est pas morte. Non, maintenant, elle se promène sans culotte. Et pour celles qui courraient après le Royal Pénis, oubliez-le : il a récemment été retiré du marché.
Si nos députés montrent l'exemple, allons-y gaiement. Sexons nous les uns les autres. Un peu d'enthousiasme, que diable ! Et si, au passage, ça vous fait oublier quelques préjugés racistes, félicitations : vous êtes entrés dans le XXIe siècle, ère de l'orgasme, de la lubrification et du sexe anal !
- 10 % sur les vibromasseurs VrrVrr avec le code PENISGATE
Le téléphone lui tomba des doigts, et elle poussa un cri de frustration.
"C'est... C'est... bafouilla-t-elle, tremblante. AFFLIGEANT ! Révoltant ! Indigne ! Un tissu de mensonges ! Quelle grossièreté ! Merlin, je suis tellement soulagée que mes parents ne connaissent pas ce blog ! Mon dieu Drago, est-ce que tes parents lisent Gossip Witch ? Qui lit Gossip Witch ? Nos collègues ? Nos amis ? Oh mon dieu... Elle mentionne ton pénis au moins trois fois... Elle a dit penisgate... PENISGATE !"
En proie à la panique, Hermione bondit hors du lit malgré la tentative de Drago de la retenir.
"Pourquoi tu dis rien ? Tu te rends compte de ce qu'elle implante dans la tête des gens ? On est pas des détraqués sexuels ! On va la traîner en justice ! Mais dis quelque chose, bon sang !
- J'ai du mal à me concentrer quand tu sautes partout toute nue, Granger, déclara Drago en croisant ses bras derrière sa nuque, l'image même de la détente."
Elle lui jeta un coussin au visage, et reprit sa marche.
"Comment tu peux penser à ça maintenant !
- C'est difficile de faire abstraction, expliqua-t-il simplement, un sourire narquois aux lèvres.
- DRAGO ! Concentre-toi.
- Uniquement si tu t'assois."
Elle souffla bruyamment, et consentit à s'asseoir sur le bord du lit, loin de lui. Mais pas suffisamment loin, puis qu'il n'eut qu'à bondir en avant pour la soulever et la déposer à califourchon au-dessus de lui.
"Drago ! sursauta Hermione en sentant définitivement sa joie de la retrouver entre ses jambes. Vraiment ?
- Vraiment, confirma-t-il. Écoute, c'est pas la peine de paniquer. C'est plutôt drôle, quand on y pense. Vois ça comme un article satirique, qui raconte n'importe quoi pour distraire des gens qui savent pertinemment que c'est n'importe quoi. En plus, combien elle peut avoir de lecteurs ? Dix, tout au plus.
- Tout n'est pas complètement faux... C'est ça, le problème. Elle s'appuie sur une petite vérité pour la tordre dans tous les sens, et partir dans des délires déplacés.
- Oh ! Donc, tu admets que je t'ai domptée grâce à mes talents pour la pornographie ?"
Elle le foudroya du regard, mais finit par esquisser une ébauche de sourire. La légèreté de Drago la poussait à relativiser. Après tout, il avait raison : personne ne pouvait croire quoi que ce soit publié par une illustre inconnue sur un blog de ragots. Et puis, quand bien même, personne ne lisait ce truc-là.
"On a dix minutes avant d'aller au bureau, l'informa Drago en caressant avec un détachement calculé l'intérieur de ses cuisses.
- J'imagine que si on va directement à l'essentiel, ce sera suffisant, soupira Hermione."
Son ton blasé ne convainquit personne.
Oups.
Je suis sûre que le titre de ce chapitre vous a fait froncer les sourcils. J'espère que ce petit intermède vous aura distrait.e.s !
Merci de continuer à lire !
