Merci a tous pour les review, et voici trois chapitres pour le prix d'un ;)

Chapitre 42

Lorsque Harry se leva le lendemain il était déjà tard, en effet, il s'était senti si épuisé qu'il avait jugé bon de rester au lit, n'étant plus contraint aux horaires normaux.

Il en venait à penser que plus qu'une école, Poudlard était devenue pour lui une maison. Peut être la meilleure maison qu'il ait jamais eue.

Comme Tom Elvis Jedusor.

Harry se sentait à la fois proche et éloigné de Voldemort. Ce dernier avait mal tourné, Harry essayait de faire le bien, mais il était au fond comme lui : un orphelin laissé seul dans le monde de la magie qui ne cherche qu'à faire ses preuves. Même si Harry avait été dépassé par les évènements, c'est ce qu'il espérait lors de sa première année. Faire ses preuves.

S'il défaisait Voldemort, il pourrait alors dire qu'il les avait faite, mais pour ce faire il lui restait quelques menues difficultés à surmonter.

Harry avait décidé de suivre le conseil de Melbourne, à savoir de ne pas se tuer à la tache et de détruire au maximum un Horcruxe par semaine.

Il décida donc de mettre sa journée à profit en étudiant tout ce qu'il pouvait sur des sortilèges puissants.

Le livre de Dumbledore lui fut bien sur d'une grande utilité, mais Harry fut content d'assister l'après midi à un cours de métamorphose.

Il pensait de plus en plus que la métamorphose pouvait être d'une aide précieuse pendant les duels, en surprenant son adversaire par exemple.

L'attention de Harry pendant les cours de la directrice rivalisait avec celle d'Hermione. Jamais Mcgonagall n'avait vu Harry si studieux dans sa matière, elle lui fit très rapidement le compliment :

- Potter, vous avez enfin compris que la métamorphose n'était pas une matière à oublier ?

- Oui professeur.

Le regard que Harry lui porta était plus significatif que des mots, la directrice lui sourit en réponse.

La fin de la semaine passa vite, Harry faisait des progrès notables en sortilèges et en métamorphose, mais il était encore convaincu de ne pas pouvoir rivaliser avec Voldemort en la matière, après tout, Harry n'était pas plus doué que Dumbledore, Dumbledore même qui n'a rien fait contre Voldemort.

Faux. Harry se sentit penser cette aberration. Dumbledore avait passé une grande partie de sa vie à combattre le mage noir, il était l'un des sorciers qui avait le plus pris la chose à cœur, mais Dumbledore n'était pas dupe. Il connaissait la prophétie et savait qu'il ne pourrait pas tuer Voldemort, ainsi il n'essayait pas.

Harry proposa dans les jours suivants un deuxième duel à une Hermione plutôt tendue. Cette dernière accepta, bien que résignée quant à l'issue du dit duel.

Pourquoi ce duel ? Harry désirait ardemment tester la baguette de son père, pour voir s'il pourrait l'utiliser et la maîtriser.

Mais plus que ça, il sentait depuis quelques temps que ses amis perdaient confiance en eux, il ne savait pourquoi, mais il tentait de leur remonter le moral.

Pendant le duel, Harry ne passa pas à l'attaque, il se contentait de répondre aux sortilèges de Hermione par des sortilèges bénins dans le seul but de lui faire croire qu'elle pouvait se défendre.

Harry n'était pas dupe, il avait parfaitement remarqué le fossé qui se créait chaque année, et ce depuis le début, entre Ron, Hermione et lui. Hermione était une sorcière très douée, mais manquant d'esprit pratique quand l'occasion se présentait, Ron manquait de confiance en soi et était d'un niveau un peu inférieur à Harry.

Dumbledore avait dit que cela était du à la marque que Harry avait reçu de Voldemort. Il le marquera comme son égal…

Egal ? Mais dans quel sens … Harry en venait à se le demander. Il interprétait la prophétie de différentes manières. Voldemort l'avait marqué comme son égal dans le sens où il était, après la mort de ses parents, un orphelin comme lui. Il l'avait marqué comme son égal dans le sens où Harry, au même titre que Voldemort, avait échappé à la mort qui s'ensuivait généralement après le sortilège de l'Avada Kedavra.

Ou encore égal dans la puissance magique ? Harry ne le pensait pas. Il avait été impressionné par le duel qu'avaient mené Dumbledore et Voldemort au ministère. Harry ne connaissait pas les sorts puissants qui avaient été lancés ce soir la, il n'avait pas la sagesse de Dumbledore qui lui permettait de rester calme dans n'importe quelle situation.

Ce qu'il avait par contre c'était un furieux désir d'en finir, et ce, rien ne pouvait le calmer.

Harry, bien que pressé, décida de ne pas détruire d'Horcruxe dans la semaine suivante. Il voulait temporiser, se concentrer et se remettre de la dure période qu'il venait d'avoir.

En effet, depuis l'élection du ministre de la magie, il n'avait pas eu une vie facile.

Harry était de plus en plus soucieux de l'ambiance qui régnait à Poudlard. Il avait l'impression d'être dans un château fantôme. Les professeurs étaient de plus sombres au fil du temps, l'ambiance s'était détériorée depuis le mois dernier, Harry sentait que quelque chose n'allait pas. Pourquoi ? C'était la question qu'il se posait de plus en plus sans pouvoir apporter de réponse. Jamais du temps de Dumbledore il n'y avait eu une telle ambiance, du moins d'après ce que Harry savait, même si Voldemort était actif …

Le premier avril arriva trop vite au goût de Harry. Les années auparavant, ils avaient reçus de bonnes farces de la part des jumeaux, dont l'anniversaire tombait étrangement ce jour là.

Maintenant, ils n'étaient plus là, et Harry se demanda s'il aurait à subir les facéties de ses camarades, il n'avait pas le cœur à la fête.

Harry descendit prendre son déjeuner dans la grande salle où il retrouva Ginny. Il ne l'avait pas vue autant qu'il le voudrait depuis quelques temps et cette dernière avait tendance à lui reprocher la façon qu'il avait de la mettre à l'écart.

Harry avait beau chercher de nombreuses excuses, il devait admettre au fond de lui qu'elle n'avait pas tord.

Harry n'avait jamais vu ça, le matin du premier avril la grande salle était particulièrement bruyante, particulièrement animée, or aujourd'hui il n'y avait rien.

Les sorciers avaient ils perdu tout sens de l'humour ? C'était là en quelque sorte une victoire de Voldemort, inspirer la crainte parmi la communauté.

Ils ne parlèrent pas beaucoup durant ce chétif repas, mais leurs regards en disait long sur leurs pensées.

Celui de Ginny était flamboyant, celui de Harry plutôt fuyant … Il serait temps d'avoir une autre discussion.

Ginny ne rata pas cette occasion, à la sortie de la Grande Salle elle dit :

- Harry …

Ce dernier plongea son regard dans le sien

- Harry… Cela va-t-il cesser un jour ?

Harry respira profondément avant de répondre :

- Il le faudra

- Plus les jours passent plus je m'inquiète du lendemain …

- Tu n'es pas la seule, Ginny, regarde comment le château est devenu … On dirait presque un château hanté

- Harry, ne fait rien qui pourrait te coûter la vie s'il te plait

Au travers de cette courte phrase, Ginny exprimait là tout ce qu'elle ressentait, la crainte de perdre Harry, qui était devenu au fil du temps beaucoup plus à ses yeux qu'un petit ami.

- Ginny … Tu ne peux pas savoir comment je t'aime … Je ferais tout ce que je peux pour ne pas mourir … Mais c'est Voldemort en face …

Nouveau silence

- Harry, je me battrais à tes côtés et si tu meures je mourrais.

- Non, Ginny, je ne veux pas te voir courir de risques, si je meure tu pourras être heureuse, profiter de la vie, j'espère bien emporter Voldemort dans la mort …

- Ne dis pas ça ! Et tu ne pourras pas m'empêcher de me battre ! Ce n'est pas que ton combat, Harry, c'est le combat de tout un monde qui ne peut plus supporter ceci.

Harry soupira, comment ne pas admettre qu'elle avait raison ?

Il s'approcha d'elle et l'embrassa tendrement :

- Ginny, je te promets que je ferais tout mon possible pour ne pas mourir et pour que nous soyons heureux plus tard …

Plus tard. Quand ?

Harry prit soudain conscience que la vie pouvait s'arrêter du jour au lendemain sans prévenir. Il prit conscience du fait qu'il pouvait à tout moment perdre les êtres qui lui étaient chers, qu'il fallait maintenant qu'il vive au jour le jour, sans faire de perspectives d'avenirs.

Il n'avait pas eu d'enfance, il n'avait pas eu d'adolescence comme les autres, et maintenant il ne savait pas s'il aurait un avenir …

Pourquoi moi ?

Ce n'était pas dans les habitudes de Harry de s'apitoyer sur son sort, mais même pour une personne dotée d'une capacité émotionnelle très forte, comment être de marbre devant une telle situation ?

La haine que Harry portait à Voldemort ne faisait que s'accentuer de jours en jours, et en quelque sorte Harry était impatient d'en finir.

Quoi qu'il arrive, tout serait fini, dans un sens ou dans l'autre.

Harry avait de plus en plus fréquemment des moments comme celui-ci où il remettait en cause ce qu'il devait faire, ce qu'il avait fait, ce qu'il faisait, il fut interrompu dans ses pensées lorsque Ginny parla :

- Harry, je serais là.

Et elle le laissa seul, elle devait se rendre à son prochain cours.

Harry n'avait aucune information sur les séances d'entraînement que Melbourne donnait aux quelques membres restants de l'AD, mais il voyait régulièrement Ron et Hermione revenir l'air extenué des soirées de réunion.

Tout le monde semblait persuadé qu'ils auraient une place dans la bataille. Car on pouvait parler de bataille, il n'y avait pas d'autre mot, Harry ne tuerai pas Voldemort par la pensée, il faudrait passer à l'acte, et cette idée l'angoissait.

Il n'avait jamais mené de duel à mort et il en venait à se demander ce qui se passerait si lui, Harry Potter, le garçon de la prophétie, venait à mourir. S'en suivrait une longue période de chaos, c'est le moins que l'on puisse dire. Voldemort n'aurait plus rien à craindre dans l'immédiat sauf peut être …

Peut être que si Harry venait à mourir, le garçon de la prophétie deviendrait Neville ? Harry ne pouvait trouver cette idée loufoque car il ne connaissait rien sur le sujet.

Après tout, la prophétie avait été étiquetée à son nom mais elle aurait pu l'être au nom de Neville si Voldemort avait daigné choisir les Londubats.

Harry se souvint alors que des mangemorts avaient été envoyés par Voldemort pour tuer les parents de Neville et qu'il en avait résulté une grande série d'arrestation et la folie des parents de Neville.

Pourquoi Voldemort se donnait il la peine de les tuer ? Pour mettre toutes les chances de son côté ?

Pourquoi Voldemort avait il de nouveau pris la peine d'achever son travail ? Car Harry en était sur, l'attaque à Ste Mangouste était programmée, avait un but précis. Il n'était pas dupe, Voldemort n'était pas quelqu'un à prendre de telles décisions à la légère.

Pourquoi ?

Une autre des questions que Harry se posait était : pourquoi Voldemort était si calme ? Aucune action importante depuis l'attaque du ministère, de petits meurtres par des mangemorts mais rien d'autre… Avait il abandonné toute idée de découvrir la prophétie ?

Attendait il la fin de l'année que Harry ait quitté Poudlard définitivement ?

Tout cela ne laissait présager rien de bon.

Harry décida donc d'intensifier encore son entraînement, c'était comme cela qu'il l'appelait maintenant, en régulant ses journées ; tout d'abord deux heures de métamorphose le matin puis une heure à étudier les sortilèges de Dumbledore, l'après midi deux autres heures de sortilèges et le reste du temps Harry s'entraînerait à l'occlumancie ou irait en cours.

Son emploi du temps ainsi refait lui permettait de mieux se focaliser sur certaines choses, les faisant en temps et en heure.

Plus la fin de l'année approchait, plus l'ambiance du château se dégradait.

Deux semaines après ce premier avril sinistre, une mauvaise nouvelle tomba sur la communauté magique.

Cette nouvelle, Harry l'apprit avant même la Gazette, il reçu en effet une lettre, tard dans la soirée, provenant du ministre même.

Cher Harry

En premier lieu, désolé du manque de contact apparent que nous avons eu depuis mon élection, j'espère que tout est allé dans le bon sens de ton côté, j'ai été très occupé du mien.

Le ministère s'organise, et comme tu as du le lire dans la Gazette nous avons fait un appel aux volontaires voulant défendre la communauté…

Harry avait en effet lu l'article quelques semaines auparavant, même si les sorciers ne deviendraient pas aurors, ils pourraient s'investir et combattre le mage noir.

Ce soir je suis contraint de t'apporter une bien triste nouvelle …

Contre toute attente les forces de Voldemort, et Voldemort lui-même d'après certains témoins encore en vie, dont un certain Mondingus Fletcher qui prétend te connaître, ont envahi la prison d'Azkaban.

Ce même Mondingus Fletcher, incarcéré l'année dernière, a prétendu que depuis quelques jours les mangemorts capturés criaient qu'ils ne resteraient pas longtemps enfermés …

Voldemort est donc venu en personne semblerait il à Azkaban pour délivrer les prisonniers.

Les sorciers du ministère n'ont rien pu faire, nous devons déplorer vingt deux morts de notre côté contre seulement une du côté des mangemorts, tu dois le connaître, Lucius Malefoy a été retrouvé mort dans sa cellule, et aucune capture de notre côté.

Chose étrange, Voldemort est ensuite parti, on aurait pu croire qu'il ferait d'Azkaban sa forteresse, mais visiblement il ne s'agissait là que d'une évasion.

Je te laisse imaginer la réaction de la foule quand la nouvelle aura fait le tour du pays, la Gazette ne manquera pas d'en parler demain.

Le ministère ne sait où donner de la tête, ou les Mangemorts sont introuvables ou ils sont imprenables, nous sommes complètement dépassés par les évènements.

Mais ce n'est pas le seul but de ma lettre, Harry.

Tu dois savoir que un employé du ministère a été enlevé récemment. Une Langue de Plombe, tu sais ce que sont les Langues de Plomb j'imagine, ils travaillent au département des mystères.

Cet employé a été retrouvé mort avant-hier, la nouvelle n'a pas été diffusée, visiblement victime de l'Avada Kedavra. Il y avait la marque des ténèbres au dessus de son corps.

Cet évènement a beaucoup marqué les employés du ministère qui se demandent quel intérêt Voldemort pourrait trouver à une Langue de Plomb.

Ce qu'ils ne savent pas, et que tu dois savoir, il faut jouer franc jeu maintenant, c'est qu'il travaillait, et ce depuis la mort d'Albus, comme membre de la Brigade de Protection des Lieux Magiques. Peu de membres du ministère sont au courant de l'existence de cette brigade, on peut penser qu'il y a un traître parmi nous.

Ceci n'est pas le plus important, Harry, tu dois avoir compris le danger que représente la capture de cet employé et le lien qu'il avait avec la mort d'Albus : cette Brigade a été chargée de protégée l'école de sorcellerie Poudlard depuis cet été.

Je suis certain que tu mesures la gravité de la chose, toutefois sache que il n'y a que très peu de personnes au courant.

La protection en terme d'effectif autour du château a été augmentée, ne soit pas surpris si tu croises beaucoup d'aurors à Pré Au Lard dans les jours qui viennent.

Rufus Scrimgeour

Après relecture rapide de la lettre pour voir s'il n'avait pas rêvé, Harry dut se rendre à l'évidence, l'heure de rendre des comptes était de plus en plus proche.

Cette lettre était à elle seule une plus grande mine d'information que tout ce que Harry avait appris au cours du dernier mois.

Tous les Mangemorts enfermés à Azkaban étaient de nouveau libre et actifs.

Lucius Malefoy tué, cela n'étonnait qu'à peine Harry, il se douta que Voldemort avait tué Lucius de sa main, peut être en raison du fiasco du ministère ou du semi échec de Drago l'année dernière. Ce n'était pas une terrible perte pour la communauté magique, Lucius Malefoy était en effet pourri jusqu'à l'os.

La mort de vingt deux sorciers du ministère, un terrible coup dans le moral des troupes pour sur, aucun mangemort n'avait été blessé ou capturé à part Malefoy … Voldemort se déplaçant lui-même pour veiller au bon déroulement des opérations … On peut se demander comment il a pu briser si vite et facilement les défenses magiques autour d'Azkaban …

Les défenses magiques ? Défenses magiques qui avaient sûrement été installées par la brigade de protection des lieux magiques … Voldemort devait avoir fait sur ce pauvre employé la même chose que trois ans auparavant sur Bertha Jokins, une séance de Legilimancie intense.

Harry repensa ensuite au terrible soir de la mort de Dumbledore. Il revoyait le vieux directeur levé un à un les sortilèges qu'il avait mis en place pour protéger le château, il faut croire qu'il ne les avait pas remis en place ou qu'ils sont partis avec lui.

Voldemort avait donc maintenant les clés de Poudlard en quelque sorte …

Avec les mangemorts libérés et ces informations précieuses entre ces mains, Harry pouvait à juste titre comprendre l'angoisse de la directrice et l'air énigmatique de Melbourne, il devait être au courant.

Ainsi, Harry comprenait mieux l'atmosphère qui régnait dans le château depuis quelques temps.

Si Harry n'allait pas à Voldemort, Voldemort irait à Harry. Logique. Après trois années à chercher à attirer Harry dans des pièges, Voldemort décidait de se déplacer lui-même.

Bien sur, on ne pouvait savoir quand aurait lieu l'attaque, mais on pouvait être sur qu'elle était inévitable.

De plus, Voldemort voulait revenir à Poudlard, c'était une promesse qu'il s'était faite lorsque Dumbledore lui avait refusé son poste de professeur.

Ainsi, Harry rassemblait de plus en plus de pièces pour l'échiquier final, les jeux commençaient à être faits, le temps approchait.

Il n'était plus maître de la situation. Il ne l'avait jamais été.