Je suis très étonnée par votre fascination pour les coquillettes.

Vous m'avez fait beaucoup rire ! Ne vous inquiétez pas, Lucius a bel et bien mangé ses pâtes.


Chapter 49 - Suisse, suite et fin

"C'est... intéressant."

Lucius mastiqua avec application sous les regards anxieux de Drago et Hermione. Puis il avala et plongea à nouveau sa fourchette dans cette étrange mixture orange. Il l'étudia quelques secondes, et entreprit de dévorer avec application ses coquillettes au fromage.

Hermione se remit à respirer normalement et l'imita. Pendant quelques minutes, seul le bruit des couverts résonna dans la petite salle à manger. On aurait presque dit un repas de famille normal. À ceci près que la famille normale ne serait pas composée d'un criminel de guerre. Dont la femme dormirait à l'étage, persuadée qu'un fantôme de ses ancêtres était revenu les hanter.

"Narcissa et moi avons décidé de socialiser avec des moldus", annonça brusquement Lucius.

La fourchette de Drago grinça contre son assiette et il regarda son père avec les yeux ronds.

"Il n'y a rien à faire dans ces montagnes et le ministère nous a autorisés à... entretenir des relations amicales avec notre voisinage moldu, reprit Lucius entre deux bouchées. C'est même encouragé. Pour notre couverture.

- Vous avez des voisins ? s'étonna Hermione.

- Pas exactement. Il n'y a personne dans ces montagnes, grommela Lucius. Nous avons rejoint un club de raquettes.

- Un club de quoi ? sursauta Drago.

- De raquettes, répéta Lucius avec un air parfaitement condescendant. Ce sont des sortes de petites plateformes que l'on chausse pour marcher dans la neige sans s'enfoncer. C'est assez ingénieux.

- Oh, fit Drago, qui avait des difficultés à assimiler ces informations.

- Et donc, vous marchez en groupe ?" relança Hermione.

Si elle avait su qu'elle allait mener une conversation avec Lucius Malefoy sur ses habitudes de randonneur...

"Oui. Et parfois, nous pique-niquons, ajouta Lucius avec une fierté à peine voilée. C'est-à-dire que nous emportons avec nous de quoi nous sustenter, et nous mangeons dans la nature...

- Je sais ce que c'est qu'un pique-nique, père, dit Drago en fronçant les sourcils.

- Oh ! Tu semblais assez ignorant concernant les habitudes des moldus, alors...

- Les sorciers aussi pique-niquent, marmonna Drago, qui n'en revenait pas d'être critiqué pour son manque de connaissances sur les moldus par son propre père.

- Vraiment ? s'étonna Lucius en se tournant vers Hermione pour une confirmation.

- ... Oui, tout le monde pique-nique, dit-elle prudemment.

- Intéressant.

- Et vous parlez de quoi, avec vos amis moldus ? Ils doivent se demander ce que vous faites seuls dans cette montagne. Et vous trouver... bizarres ? grimaça Drago.

- Severus nous a aidés à établir une histoire qui semble crédible. Nous sommes des espions retraités à la recherche d'un coin paisible et d'anonymat."

Peut-être que Rogue n'était pas la meilleure personne pour inventer une histoire cohérente. Hermione se mordit l'intérieur de la joue pour s'empêcher d'émettre la moindre critique, mais Drago n'avait pas cette prudence.

"C'est sa vision d'une histoire crédible ? s'exclama Drago, qui n'avait aucun tact.

- Pourquoi ce ne serait pas crédible ? se vexa Lucius. Ta mère et moi aurions pu faire carrière dans l'espionnage, et y exceller !

- Sans aucun doute, confirma Hermione en jetant un regard appuyé à Drago.

- Un espion, même retraité, n'avouerait jamais au premier venu qu'il était un espion", articula lentement Drago, comme s'il s'adressait à un demeuré.

Hermione soupira. Leur dîner de famille pacifique allait s'écrouler en fanfare.

"Bien sûr ! s'agaça Lucius. C'est pour ça qu'on ne leur dit pas que nous sommes des espions à la retraite. Nous restons mystérieux.

- Et qu'est-ce que ça change par rapport à la réalité de votre situation ? gloussa Drago. Dans les deux cas, vous restez évasifs sur votre passé. À quoi vous sert votre histoire saugrenue si vous ne la racontez pas ?"

Lucius jeta sa serviette sur la table. Hermione ferma les yeux. Lorsqu'il ne se passa rien, elle rouvrit prudemment un œil.

"Tu as raison, reconnut Lucius, perturbé. Ça n'a aucun sens. Severus a perdu l'esprit. L'amour fait ça aux gens. Depuis qu'il a rencontré Vladimir...

- Vous connaissez Vladimir ? se lança Hermione, saisissant au vol une occasion inespérée de changer de sujet.

- Non, pas en personne. Les visites ne sont pas autorisés, ici. Nous communiquons par Skype. Skype, c'est...

- Je sais parfaitement ce qu'est Skype, coupa Drago en pointant sa fourchette en direction de son père.

- Ne sois pas sur la défensive, c'est irritant !" siffla Lucius.

D'une claquette de la main, il envoya voler la fourchette pointée dans sa direction, et Hermione sursauta lorsqu'elle la sentit frôler son oreille. Lucius écarquilla les yeux, étonné de la trajectoire inopinée du couvert.

Elle sentit aussitôt la main de Drago se poser sur sa cuisse et il la pressa rapidement avant de se lever pour aller ramasser sa fourchette.

"J'ai raison d'être sur la défensive, tu viens de jeter une fourchette à la tête de ma fiancée.

- Je vous prie de m'excuser, Miss Granger, s'empressa de dire Lucius. Je vous assure que je n'ai pas fait exprès. Je sais que nos... circonstances passées peuvent vous laisser penser l'inverse, mais c'était involontaire.

- Hermione. Appelez-moi Hermione, s'il vous plaît.

- Hermione, répéta Lucius comme pour effectuer un test.

- Je sais que vous n'avez pas fait exprès. Et nous ne sommes pas fiancés, ajouta-t-elle sobrement.

- Pas encore, dirent de concert les deux Malefoy.

- Qui veut du dessert ?"

.

Lucius finit par se retirer pour la nuit et Drago et Hermione sortirent prendre l'air sur la petite terrasse qui faisait le tour du chalet. Enroulés dans une couverture, assis l'un contre l'autre sur un banc rustique, ils regardaient les étoiles en silence.

"C'est... calme, finit par marmonner Drago.

- Aucun bruit, confirma Hermione.

- C'est étrange.

- Qu'est-ce qui est étrange ?

- D'être là. Au milieu de nulle part. Dans ce silence... Alors que notre pays est au bord de la guerre civile et qu'on est menacés par des terroristes."

Hermione grogna sous la couverture, et donna un petit coup d'épaule au blond.

"Tu exagères. Il n'est pas question de guerre civile.

- Pour l'instant, soupira Drago.

- Tu crois que tes parents vont pouvoir nous aider à identifier ces terroristes ?"

Elle le sentit hausser les épaules.

"Aucune idée... Ma mère est en toupie et Lucius... Il se comporte mieux que ce que j'anticipais, mais je ne sais pas s'il sera d'un grand secours.

- Ils ont l'air d'avoir envie d'aider, temporisa Hermione.

- Ouais... Mais rien ne dit qu'ils puissent. Cette histoire d'héritier des Black, c'est peut-être une impasse. J'espère que les autres arrivent à avancer de leur côté.

- On en saura plus demain."

Hermione colla son nez tout froid dans son cou et il frissonna.

"Granger, tu vas te transformer en bloc de glace. On devrait rentrer."

Sans attendre sa réponse, il se leva et la souleva dans ses bras en prenant soin de ne pas dérouler la couverture. Il ouvrit la porte du coude, et décida de lui faire franchir le seuil telle la mariée qu'elle n'était pas - c'est-à-dire qu'il lui cogna la tête dans un des montants de la porte par inadvertance.

"Bon sang, Drago, maugréa Hermione.

- J'ai encore besoin de m'entraîner, ricana Drago en claquant la porte derrière eux.

- Qu'est-ce qui te prend tout d'un coup, avec ces idées de mariage ?"

Il gravit l'escalier vers l'étage en silence, prenant le temps de formuler une réponse adaptée. Lorsqu'il déposa Hermione sur leur lit et envoya valser ses chaussures, il n'avait toujours pas répondu.

"Drago ?" le pressa Hermione en commençant à se déshabiller.

Il soupira pesamment, et se laissa tomber les bras en croix sur le lit.

"J'en sais rien. J'ai l'impression qu'être en contact avec mes parents me fait réaliser..."

Il émit une suite de grognements frustrés.

"Réaliser ? pressa Hermione."

Plus de grognements.

"Réaliser que tu tiens aux traditions et que tu ne veux pas vivre dans le péché ?

- Quoi ? Non ! s'étrangla Drago, qui curieusement parvenait de nouveau à articuler. Assieds-toi et cesse de te déshabiller, tu vas avoir besoin de toute ta concentration pour ne pas me rire au nez."

Elle se retint de rouler des yeux et se laissa tomber sur le lit en essayant d'oublier qu'elle portait des chaussettes de randonnées, aucun pantalon, et un pull en laine qui la grattait. Elle roula sur le côté pour lui faire face, et appuya sa tête sur ses mains jointes.

"Je suis prête, l'informa-t-elle. Concentrée.

- Hmm. Bon... Être là avec eux... Inévitablement, ça me fait penser à la personne que j'étais, à la personne qu'ils ont élevée, et... à ce que je ne veux plus être, du tout. J'ai toujours été mal à l'aise avec eux, mais maintenant, c'est pire. Je viens plus tellement les voir, parce qu'être avec eux, ça m'oblige à me rappeler, et à me confronter à qui j'étais. À l'enfant qu'ils ont élevé... À ce que j'ai fait."

La main d'Hermione vint impulsivement s'enrouler autour de la sienne et elle la serra fort. Elle savait à quel point ça lui coûtait de mettre à nu ses émotions, et était déjà touchée par cette confession.

Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'il ne faisait que commencer.

"Et... Granger, te voir là, face à eux, être exactement qui tu es sans t'excuser, et être polie, et gracieuse, et me soutenir, alors que tu devrais avoir envie de les tuer, et de ME tuer, t'imagines pas ce que ça représente pour moi. Je sais pas comment tu fais ça. Tu me calmes. Et que tu sois ici, c'est comme si... deux versions de moi entraient en collision ? Moi, celui que mes parents connaissent, et moi, celui que tu connais ? Ça m'a fait réaliser que j'ai envie d'être le deuxième. Cette version est mieux."

Il étouffa un petit rire gêné et Hermione sentir les larmes lui monter aux yeux.

"Et... c'était pas douloureux de leur faire face, cette fois. Je veux dire, ça s'est plutôt bien passé, ce week-end, compte tenu de notre passif. C'est comme si j'étais réconcilié avec eux. Autant que je puisse l'être, du moins. Ce qui est étrange, parce que te voir ici, ça aurait dû raviver tout un tas de trucs désagréables, remettre nos désaccords en avant, et pourtant on a même parlé de Bellatrix sans que personne n'entre dans une rage terrible... C'est paradoxal, mais tu m'as aidé à accepter ce qui s'est passé. Et à accepter que c'est ok si je suis différent de mes parents, et qu'on peut ne pas être d'accord, tout en ayant une sorte de relation... Oui, c'est vraiment étrange. Peut-être que je suis une meilleure personne quand je suis avec toi. Tu m'obliges à me confronter aux choses et à être vrai. Quand tu me regardais, en bas, sur les canapés, je ne pouvais pas agir autrement qu'en assumant la nouvelle personne que je suis. Et je suis désolé, parce qu'ils t'ont fait du mal, et qu'ils ont souhaité ta mort, et maintenant je suis là à te dire que j'ai un peu retrouvé mes parents grâce à toi, et... Enfin, tout ça pour dire que ça m'a fait réaliser que t'as tellement chamboulé toute ma vie, et que tu es devenue tellement importante, et que je me sens vraiment connecté à toi... Genre, à un niveau spirituel ? On dirait un fou... Bref, ce que je voulais dire... C'est que je plaisantais, en quelque sorte, avec cette idée de mariage. Au début. Je suppose que je testais le son que ça faisait en sortant de ma bouche. Mais la vérité, c'est que je sais qu'à un moment dans le futur, je te demanderai vraiment de m'épouser, parce que je ne peux pas imaginer ressentir un dixième de ce que je ressens avec toi avec quelqu'un d'autre, et que j'ai envie d'être la personne que je suis avec toi pour toujours. Hermione, tu pleures ?

- Oui, gémit-elle en se jetant sur lui pour l'étouffer entre ses bras avec une force inhumaine.

- Je suis désolé, je suis vraiment désolé...

- Drago, hoqueta la jeune femme depuis les profondeurs de sa chemise. Je t'interdis d'être désolé ! Personne ne m'a jamais dit d'aussi belles choses de toute ma vie !"

Il fronça les sourcils et se raidit, déstabilisé.

"Est-ce que ça veut dire que tu veux bien qu'on se marie ?" tenta-t-il après quelques secondes de silence.

Elle se mit à rire et à pleurer en même temps, lui asséna une tape joueuse sur le torse et décida de le laisser esquiver une potentielle discussion émotionnelle, alors qu'il venait plus ou moins de lui confesser son amour inconditionnel dans une tirade qui allait à l'encontre de sa personnalité.

Il avait assez mis son cœur à nu pour les dix années à venir, le connaissant. Et il l'avait fait devant elle, pour elle.

"Drago, j'étais déjà amoureuse de toi, mais maintenant ça a pris des proportions inquiétantes. Alors je veux bien qu'on se marie. Mais pas tout de suite. Et ne rentre pas à Londres en l'annonçant à nos collègues ou à Gossip Bitch !"

Il éclata de rire, sentant toute sa nervosité s'envoler, et d'autant plus lorsqu'elle se mit à rire avec lui.

"J'en reviens pas d'avoir dit tous ces trucs... mièvres, grogna-t-il contre ses lèvres.

- Il faut bien qu'il y ait un romantique dans cette relation, le rassura Hermione en gloussant.

- Tu vas payer pour ça !"

Les menaces de Drago se manifestèrent par moins de vêtements sur eux et plus aucune parole échangée pendant une bonne partie de la nuit.

.

Le lendemain matin, Hermione se réveilla légèrement courbaturée, et seule. D'ordinaire, même s'il se réveillait avant elle, Drago restait au lit et s'occupait avec son téléphone ou un livre jusqu'à ce qu'elle émerge. Où était-il passé ?

Est-ce qu'il regrettait ses confessions nocturnes ?

Elle se frotta les yeux, grogna en croisant son reflet ébouriffé dans le miroir, et se rua sous la douche dans l'idée de retrouver au plus vite une apparence humaine. Et de se calmer. Parce qu'à l'idée que Drago puisse retirer ce qu'il lui avait dit la veille, elle sentait son cœur se serrer et la bile remonter dans sa gorge.

Lorsqu'elle descendit, pleine d'appréhension, jusqu'au salon, elle étouffa un glapissement étonné.

Les trois Malefoy avaient envahi la table de la salle à manger à grands renforts de parchemins, et gribouillaient à tout va dans un brouhaha de chuchotements. Drago fut le premier à relever la tête vers elle, et lui sourit aussitôt.

Elle lui rendit son sourire, infiniment soulagée, et puisa du réconfort dans ses yeux gris qui pétillaient.

"On essaye de trouver quel Black pourrait être en vie, expliqua-t-il en brandissant sa plume.

- Nous avons définitivement écarté les Malefoy, ajouta Lucius sans lever la tête, une paire d'épaisses lunettes vissées sur son nez.

- Oh", dit Hermione, mal réveillée.

Narcissa lui fourra une tasse de thé fumante entre les mains et entreprit de l'asseoir de force sur une chaise.

"Miss Granger, vous voyez, nous avons étudié toutes les possibilités, mais il est évident que les derniers Malefoy en vie se trouvent dans ce chalet. Il n'y a toujours eu qu'un seul héritier mâle, et il est impensable qu'un ancêtre soit miraculeusement revenu d'entre les morts.

- Tu parles d'un miracle, grogna Drago.

- Drago, un peu de respect pour les morts, le rabroua Lucius mécaniquement.

- Donc, les Black..." fit Hermione, pensive.

Elle attrapa un avis de décès qui traînait sur la table, et remarqua qu'il en existait en réalité une large pile, dont certains remontaient au XVe siècle.

"C'est... impressionnant, remarqua-t-elle. Mon propre arbre généalogique remonte, au mieux, au XIXe siècle."

Trois paires d'yeux estomaquées se fixèrent sur elle.

"Les moldus ne conservent pas de traces de leurs ancêtres ? s'étrangla Narcissa.

- Si, bien sûr... Mais... Je ne sais pas, je connais mes grands-parents, et le nom de mes arrières-grands-parents, mais au-delà... Aucune idée. Cela demanderait des recherches."

Lucius ôta ses lunettes, et se massa l'arête du nez.

"Miss Granger. Hermione. Êtes-vous en train de dire que vous ne connaissez pas votre ascendance avec certitude ?

- ...Je suppose que non.

- C'est absolument terrifiant ! pépia Lucius d'une voix aigüe. Comment pouvez-vous dormir la nuit ? Ne rien savoir sur votre lignée... Ignorer tout de ces personnes qui vous ont transmis la vie... Cette incertitude !

- Père, inutile d'en faire un drame, siffla Drago en lui jetant un regard appuyé.

- Je suppose que vous avez raison, consentit Hermione. Peut-être que je ferai quelques recherches.

- C'est une excellente idée ! l'encouragea Narcissa. Il est toujours bon de savoir d'où l'on vient. Peut-être que vos parents souhaiteront vous aider dans cette tâche.

- J'en doute, lâcha Hermione avant de se racler la gorge, gênée. Qu'est-ce que je peux faire pour vous aider ? Je lis rapidement, donnez-moi une pile."

Drago lui jeta un regard étrange et fit glisser une liasse de parchemins vers elle. Elle grimaça un sourire qu'elle espérait rassurant, et entama sa lecture.

Ils travaillèrent en silence pendant toute la matinée, ne s'interrompant que pour discuter d'une piste - toujours infructueuse. Lucius devenait de plus en plus frustré à mesure que les heures s'égrenaient, et Hermione retrouva avec stupeur les gestes d'impatience de Drago en lui. Mêmes soupirs agacés, même tremblement du genou, même mouvements crispés de la mâchoire. Narcissa s'éclipsa pour confectionner un "casse-croûte", ce qui d'après elle consistait en un repas de seulement quatre plats, et ils ne s'interrompirent même pas pour manger.

Bien entendu, cela provoqua un incident lorsque Drago échappa par mégarde l'acte de mariage de Bellatrix dans sa purée. Le parchemin s'imbiba de liquide à toute vitesse, et l'encre se mit à se mélanger sur la feuille à vue d'œil, sous le regard pétrifié de Narcissa.

Hermione plissa les yeux en direction du blond. Elle aurait juré qu'il l'avait fait exprès.

"Par Salazar Drago, depuis quand es-tu devenu si maladroit ? Quel empoté ! rugit Lucius en secouant le document dans tous les sens.

- Attention, il va..." commença Hermione.

Il se déchira en deux et voleta sur le table.

"... se briser. Le parchemin est friable lorsqu'il est humide", conclut laconiquement Hermione.

Narcissa éclata en sanglots, et Drago se précipita pour la consoler, ce qui ne fit que renforcer l'impression initiale de la Gryffondor : il avait volontairement détruit le parchemin, sans songer qu'il pouvait être précieux aux yeux de sa mère.

"C'était un monstre, mais c'était ma sœur, gémit Narcissa en tamponnant élégamment ses yeux. Ces documents sont mon héritage. Ma responsabilité. Ils ne peuvent pas être détruits sous ma garde !

- Je suis désolé, mère. Je vais le faire réparer. Granger, on peut faire ça, pas vrai ?

- Tu veux dire, le faire restaurer ? Oui, on peut. Il y a un excellent spécialiste sur le chemin de Traverse.

- Formidable ! tonna Lucius. Est-ce qu'il sait se débarrasser de taches de purée ?

- Je suppose que oui", confirma Hermione.

Elle ne savait pas si elle se sentait très à l'aise à l'idée de maintenir en l'état un reliquat de Bellatrix Lestrange, mais ça avait l'air important pour sa future belle-mère, et c'était sûrement le premier sacrifice d'une longue liste d'horribles choses qu'elle allait devoir accepter si elle liait son destin à celui de Drago.

Ainsi, l'incident fut classé. Drago passa le reste de l'après-midi à veiller sur sa mère, lui jetant de petits regards en coin et lui servant du thé. Lucius avait remarqué son petit manège, et soupira en secouant la tête.

Ils épluchèrent tous les documents à leur disposition, ce qui ne leur permit que d'acquérir une seule certitude : officiellement, tous les Black étaient morts. Aucun d'eux n'avait d'enfant caché, et cette piste était une impasse. Déçus, Drago et Hermione rassemblèrent rapidement leurs affaires et firent leurs adieux aux Malefoy.

Cela fut une affaire vite réglée, puisque Lucius comme Drago étaient deux blocs de glace allergiques aux effusions. Narcissa montra un peu moins de retenue, mais c'était tout de même des adieux plus proches d'une poignée de main professionnelle que d'une accolade familiale.

Drago émit un soupir à fendre l'âme sitôt qu'ils eurent tourné au coin du chemin, et ses épaules se relâchèrent brusquement.

"On a survécu", réalisa-t-il avec étonnement.

.

Le retour à Londres se révéla épuisant, et Hermione s'effondra sur le canapé à peine franchi le seuil du loft. Elle était tellement pressée de dormir qu'elle ne remarqua pas la présence de Zabini, étalé sur un fauteuil dans le noir avec une bière à la main.

"Ah, vous voilà enfin !" s'écria-t-il.

Hermione se redressa brutalement, les yeux toujours fermés.

"Blaise ? s'étonna Drago en entrant à son tour dans la pièce. Qu'est-ce que tu fais ici ? Il s'est passé un truc ?

- Je vis ici maintenant, l'informa l'intéressé en croisant ses pieds sur la table basse. Je demande l'asile.

- Pardon ? s'étouffa Drago, qui chassa Blaise de sa précieuse table d'un coup de pied dans le genou.

- Aïe ! gémit Zabini.

- Où est Dobby ? marmonna Hermione.

- Au manoir, je suppose. Ils sont tous fourrés là-bas depuis votre départ.

- Et pourquoi tu ne les aides pas ?" répliqua Drago.

Il se laissa tomber sur le canapé à côté d'Hermione et lui massa distraitement la nuque du bout des doigts.

"Je ne peux pas. Je suis caché, expliqua Blaise.

- Caché ? répéta Hermione, qui avait refermé les yeux et se retenait de ronronner.

- Ma mère... soupira Blaise. Je ne la supporte plus. J'ai envie de l'étrangler. Elle a accepté d'abandonner le projet Lupin, mais maintenant qu'elle n'a plus de meurtre à planifier, elle est tout le temps sur mon dos. C'est insupportable. Elle fait même la cuisine. Elle repasse mes chaussettes. Elle range mon appartement. Elle répond au téléphone à ma place.

- Les parents sont une plaie, siffla Drago.

- Comment ça s'est passé, la Suisse ?

- ... Bien, confessa Drago, à moitié surpris.

- Bien ?"

Blaise avala une énorme gorgée de bière et plissa les yeux.

"Pas en ce qui concerne notre enquête. On a à peu près autant de pistes sérieuses qu'avant de partir, c'est-à-dire aucune, résuma le blond.

- Granger, cesse de ronronner par pitié, s'agaça Blaise.

- Eh ! Si tu comptes t'installer ici, tu vas devoir vivre avec nos règles, Zabini ! Petit un, tu me laisses ronronner en paix. Petit deux, il est tard et j'ai envie de dormir, alors fiche le camp dans la chambre d'amis. Petit trois, ne mets pas tes pieds sur les meubles. Petit quatre, si tu bois une bière, la moindre des choses c'est d'en proposer aux autres."

Drago étouffa un petit rire et tapota affectueusement la cuisse de la jeune femme.

"Je crois que les règles sont établies, Zabini. Bonne nuit !"

.

"Beurk, mais qu'est-ce que c'est que ce truc gluant ? pépia la voix de Pansy.

- On dirait un bout de papier... Repose-le, c'est dégoûtant, ordonna la voix de Théo.

- Je ne sais pas ce qu'ils ont foutu en Suisse les gars, c'est mystérieux. Ils ont changé, je vous le dis, se plaignit Zabini d'une voix misérable. Ils avaient l'air... différents.

- Dobby apprécierait que vous le laissiez laver le sac de voyage de Monsieur Malefoy sans toucher à ses affaires !

- Est-ce que Granger porte vraiment ce genre de culottes ? Je la prenais pas pour une amatrice de dentelle, mais...

- Ne touchez pas aux sous-vêtements de Miss Granger !

- Dobby a raison Nott, ne fourre pas ton nez dans les culottes d'Hermione ! Qui sait ce qu'ils ont fait avec. Regardez dans quel état ils ont mis ce parchemin !"

Hermione grogna, mortifiée, et enfouit sa tête plus profondément sous le bras de Drago. Ils ne pouvaient jamais avoir la paix. Ici, personne ne respectait aucune limite.

"Je vais les virer, je reviens, grommela Drago.

- Mmh... On devrait se lever, de toute façon."

Hermione se colla un peu plus contre lui et parsema son torse de baisers avant d'enfouir son visage dans son cou.

"T'es sûre que tu veux te lever ?"

Hermione soupira et bondit hors du lit, échappant de justesse aux bras du blond qui tentait de la maintenir contre lui.

"On a plein de choses à faire, aujourd'hui. Debout ! s'exclama-t-elle avec entrain.

- Je te hais.

- Moi aussi, je te hais", répliqua-t-elle avec un sourire gigantesque.

Drago papillonna des yeux et lui sourit en retour, avant de secouer la tête.

"Je m'avoue vaincu. Mais tu vas payer pour ça.

- MALEFOY ! GRANGER ! Réunion !" beugla Pansy depuis la cuisine.

.

"Alors, à l'ordre du jour... commença Pansy en s'interrompant pour mastiquer un muffin. Bon, le plus simple, c'est que je suive l'agenda minuté de Granger. Merci pour ça, d'ailleurs, ça nous a beaucoup aidés. D'abord, la conférence de presse de Weasley s'est déroulée sans accroc. Il connaissait son discours, il a fait des blagues aux journalistes, et il n'a essayé de prononcer le nom de l'architecte que deux fois. Pas de chute dans le public ou de dérapage quelconque. Il était charmant et professionnel. Les retours sont hyper positifs, tout le monde salue l'initiative de la fondation. La presse a adoré Weasley !

- Pas tout le monde, s'immisça Zabini en levant les yeux au ciel. En réalité, c'est très partagé. Dans l'opposition, plusieurs députés ont dit que c'était une manipulation des électeurs et que Drago voulait juste améliorer son image. Anonymement, bien sûr. Sauf Thomas, qui a dit qu'on cherchait à récupérer les enfants de mangemort et à laver le cerveau des autres prisonniers pour en faire une force en notre faveur. Ah, certains disent aussi que c'est juste un subterfuge habile pour récupérer ton manoir.

- Une armée d'enfants ? s'étouffa Hermione. C'est inacceptable. Je vais rendre visite à Dean.

- Je ne pense pas qu'une attaque frontale soit notre meilleure option, temporisa Pansy.

- Je peux le poignarder dans n'importe quelle position", ricana Hermione.

Drago pouffa et lui asséna une claque sur les fesses, ce qui fit hausser les sourcils de Nott jusqu'au plafond.

"Bien... Ensuite, nos plans définitifs du manoir ont été validés par la commission du Ministère, mais ils ont exigé une visite lorsque les travaux seront achevés pour une approbation définitive, reprit Pansy comme si de rien n'était.

- Ces petites fouines, siffla Nott.

- On organisera une visite. Avec la presse. Et les leaders politiques adverses. Et... des profs de Poudlard. On aura besoin de rallier tout le monde derrière nous, décréta Drago. Il faut donner l'impression qu'on se lance dans une aventure collective, pour la communauté, et qu'on veut impliquer tout le monde.

- C'est noté ! Astoria pourra s'occuper de l'organisation ?

- Bien sûr ! approuva Hermione en prenant des notes sur son carnet. Je verrai avec elle. Où en est le gala ?

- La liste d'invités est complète, les invitations ont été rédigées et les enveloppes sont prêtes, les musiciens et le traiteur sont réservés. Astoria et Cho ont recruté le personnel pour faire le service hier. Nos tenues sont prêtes et sont stockées au penthouse. J'ai booké un photographe grâce aux contacts de ma mère, il est américain, une pointure.

- C'est fantastique, Pansy !" la félicita Hermione.

Parkinson se mordit la joue, et leva les bras au ciel.

"J'ai juste énuméré ce que j'avais réussi à faire. C'est un carnage les gars, je suis désolée, ça va être une catastrophe. Les problèmes s'accumulent !"

Et elle enfouit sa tête entre ses mains pour y pousser un hurlement déchirant. Nott bondit sur ses pieds pour la réconforter, mais elle se mit à sangloter, et il recula d'un air paniqué.

"On va trouver une solution, Parkinson, la rassura Zabini. Ça ne peut pas être si terrible que ça.

- Bien sûr que si ! C'était mon idée, je vous ai forcé la main, et maintenant c'est un champ de ruines ! beugla la jeune femme, écarlate.

- Prenons les problèmes un par un, proposa Hermione en traçant un tableau sur son carnet avec de grands gestes. Pansy, on t'écoute.

- Le ministère me harcèle pour savoir comment on compte sécuriser un tel événement en pleine crise terroriste ! Ils veulent des tas d'informations que je n'ai pas ! Ils veulent envoyer leurs aurors ! Ensuite, le manoir est juste un gigantesque bourbier ! Les travaux n'avancent pas assez vite et ces foutus ouvriers ne m'écoutent pas. Ils refusent de comprendre qu'on a impérativement besoin des salles de réception, de l'escalier principal et des cuisines. Et Jean-Pïerre ! Ne me lancez pas sur Jean-Pierre ! Il fait que lancer des idées extravagantes ! C'était censé être notre plus belle réussite, une démonstration de force, on devait entrer avec nos tenues coordonnées et être époustouflants de prestance, et maintenant, on va avoir l'air de clowns désorganisés qui se baladent entre des échafaudages. Le parc... Le parc est dévasté, c'est impraticable. On n'a pas encore résolu le problème des enchantements de protection, donc si ça se trouve, personne ne verra réellement le manoir puisque personne ne sera en mesure d'y entrer."

Essoufflée par sa tirade, Pansy se jeta dans les bras de Théo et se remit à sangloter.

"Mmh, dit Drago, perplexe.

- Je ne vois rien d'insurmontable", coupa Hermione avec autorité.

Tout le monde lui jeta un regard désabusé, sauf Pansy qui était occupée à se moucher discrètement dans la manche de Théo.

"Drago, il faut que tu briefes nos équipes de sécurité et que tu communiques notre dispositif aux aurors pour qu'ils donnent un coup de main. Sergueï a l'habitude de ce genre de soirées, il aura un plan. Et vois avec Rogue pour ces enchantements, il t'aidera. Zabini, tu peux lancer la campagne de comm pour faire monter l'attente. Prends deux députés du groupe pour t'aider, disons... Dubois et Patil. Nott, si tu pouvais faire un sujet au journal de 20 heures, ce serait parfait. Je vais m'occuper des travaux et de Jean-Pierre, tout va rentrer dans l'ordre. Il nous reste dix jours, c'est largement suffisant."

Un silence lourd s'abattit quelques secondes sur la cuisine de Drago, puis ce dernier se pencha pour simultanément pincer les fesses d'Hermione et lui embrasser le front - deux gestes qui n'allaient pas intuitivement ensemble, mais il n'était pas à un paradoxe près. C'était à la fois tendre et grossier, aussi personne ne savait comment réagir, et tous se résolurent à regarder ailleurs. Sauf Hermione, qui devint toute rouge et leva les yeux au ciel.

"Au travail, décréta Drago. Tous au penthouse."

.

Chacun s'attela à ses tâches et la journée fila à toute vitesse sans que personne ne se penche sur leur autre préoccupation, à savoir une mort potentiellement imminente par explosion.

Hermione résolut le problème des travaux avec tact et diplomatie, tout en effrayant subtilement les quelques ouvriers récalcitrants, puis tenta de localiser Harry pour lui raconter leur voyage infructueux en Suisse. Hélas, la nuit tombait, Harry ne répondait pas au téléphone, et son seul espoir était de le trouver chez Ron et Astoria. Il n'y était pas. Elle se retrouva sur le chemin de Traverse sous la pluie, inquiète et à cours de solution.

Puis son téléphone vibra, et elle réalisa avec stupeur qu'un message venait d'Harry.

Il ne contenait que trois émoticônes : un bonhomme qui ronfle, un lit, et un doigt d'honneur. Car contrairement à tous les sorciers de sa connaissance, Harry avait totalement adopté les émoticônes pour communiquer, et ce par simple fainéantise. Il trouvait ça plus rapide que de former des mots avec des lettres, activité hautement chronophage.

Hermione en conclut qu'Harry souhaitait se reposer en paix et, désœuvrée, se décida à aller acheter quelques livres. Drago devait toujours être au QG des Non-alignés, et après une journée passée à se retenir de relâcher son dictateur intérieur, elle ne pouvait imaginer faire face à la marée de questions de ses collègues.

Elle passa sans y penser devant la vitrine du restaurateur d'ouvrages anciens, puis pila, et fit un demi-tour brusque. Elle avait sauvé l'acte de mariage de Bellatrix de la poubelle le matin-même, où Dobby avait failli le fourrer dans sa frénésie de rangement. Tout à sa joie d'avoir trouvé une activité productive à poursuivre, elle accéléra...

"Hermione ! s'exclama Albelforth, qu'elle venait de percuter.

- Oh ! Excusez-moi, je... Je vous ai marché sur le pied ? réalisa-t-elle, mortifiée.

- Non, rassurez-vous, ce n'est pas mon sang. Il se trouvait là avant que vous ne me culbutiez."

Hermione s'étouffa un peu avec sa salive, et se pencha pour observer le liquide qui ruisselait sur les santiags d'Albelforth.

"J'ai assisté à un combat de moldus fort enthousiasmant, expliqua le vieil homme.

- Pardon ?

- Ils tournoyaient dans une danse harmonieuse entre des cordes tendues.

- Albelforth... pardonnez-moi, mais je ne comprends pas. Des moldus sont blessés ?

- Oh, celui qui a saigné sur ma chaussure avait définitivement quelques dents cassées, mais il semblait ravi de sa victoire. J'ai adoré ! Connaissez-vous la boxe, Miss Granger ?

- La boxe ! Évidemment ! De la boxe. Ces moldus se battaient dans une compétition sportive encadrée. Rien d'illégal, réfléchit-elle à voix haute. Une activité acceptable pour un député."

Soulagée, Hermione expira.

"Encadrée, c'est-à-dire ? On m'a pourtant dit que ce ring était underground.

- Merlin... Un match de boxe clandestin ? Mais... Ne m'en dites pas plus, Abelforth, je vous en prie ! siffla Hermione en secouant la tête.

- À votre guise. Où alliez-vous si vite, de toute façon ?

- J'ai besoin de faire restaurer un document qui a été endommagé.

- Formidable ! Je vous accompagne."

Ainsi, Hermione et Abelforth déposèrent le parchemin déchiré et recouvert de purée entre les mains d'un vieux monsieur, ils se souhaitèrent une bonne soirée, et elle retourna au loft pour y attendre Drago.

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Il entra près d'une heure après, les traits tirés et la cravate de travers. Il se rua sous la douche après un long regard épuisé dans sa direction, puis la rejoint dans le lit sans un mot. Hermione referma son livre soigneusement, le posa bien droit sur sa table de nuit, et attendit patiemment qu'il se mette à déverser tout ce qui le tracassait.

"C'était épouvantable, finit-il par soupirer.

- Pansy a dit que tu avais parfaitement géré avec le ministère, le contredit doucement la jeune femme.

- Oh, ça. Oui, Sergueï a mis au point un dispositif de sécurité parfait et il a été validé par les aurors, qui ont même été impressionnés vu qu'ils ne savent rien faire de leurs dix doigts sans Potter pour les superviser.

- C'est quoi, le problème ?"

Drago se plaqua une main sur le front dans un geste dramatique, et soupira de nouveau.

"Karacter a de nouveau repoussé la date de reprise des débats. Il pense que la mort d'Irina Dolohov ne signifie pas que c'est fini, et pour une fois il refuse de suivre le ministère. Il a raison bien sûr, mais dans ce cas précis, ça ne nous arrange pas.

- Pas vraiment, reconnut Hermione. Tu l'as vu en personne ?

- Non, il a envoyé des lettres aux leaders de groupe. J'ai entendu que Lupin était furieux et qu'il avait tenté de pénétrer de force dans son bureau.

- Quoi d'autre ?"

Drago se retourna pour lui faire face et esquissa un petit sourire.

"Comment tu sais qu'il y autre chose ?

- Tu serais pas aussi abattu pour un truc aussi facilement soluble.

- Très juste. Les réactions suite à l'annonce de la création de ma fondation..."

Il grimaça, et regarda un point quelque part au-dessus du lit.

"Pansy a sous-estimé les réactions négatives. Bien sûr, ce qui domine c'est l'approbation, mais il y a beaucoup de voix qui s'élèvent contre nous. Contre moi, en fait. Ma sincérité dans cette démarche... Personne n'a l'air de vraiment y croire.

- C'était prévisible, temporisa Hermione. Depuis quand ça te touche qu'on estime mal ce que tu prévois, ou que personne ne soit capable de lire tes actions ? Ils ont tort, et tu vas le leur prouver en faisant de ta fondation un succès indiscutable. Ils n'auront plus rien à dire dans quelques mois, quand les enfants seront installés et que tout fonctionnera comme sur des roulettes.

- Mmh...

- Drago, personne n'avait dit que ça allait être facile de réhabiliter le manoir et le nom des Malefoy. C'était évident qu'il allait falloir plus qu'une conférence de presse menée par Ron Weasley.

- Je sais tout ça... T'as raison. Je suis juste fatigué."

Hermione lui caressa les cheveux dans un geste apaisant, enfouissant sa main dans ses mèches blondes.

"Parfois, je me dis que tout ça ne sert à rien, que j'ai beau faire ce que je peux, à la fin de la journée tout ce que les gens voient quand ils lisent mon nom, c'est Voldemort et Lucius Malefoy et la guerre. Ça ira mieux demain. J'ai juste besoin de dormir un peu."

Drago la serra contre lui sans un mot, reconnaissant mais pas convaincu. Elle attendit quelques minutes qu'il s'écroule de fatigue, puis s'extirpa du lit en douceur et s'éloigna dans le couloir. Elle marcha sur la pointe des pieds jusqu'à la chambre d'amis et s'y engouffra sans frapper, de peur de réveiller Drago.

"Blaise ? J'ai besoin que tu fasses parvenir anonymement des photos à Gossip Bitch."


Des hypothèses quant aux manigances d'Hermione en cette fin de chapitre ?

J'espère que ce séjour en Suisse vous a plu, en tout cas c'était super pour moi d'écrire le personnage de Lucius ! J'ai essayé de trouver un équilibre entre le mélo obligatoire et un peu d'humour.

Prochain chapitre : retour aux affaires !