L'inné et l'acquis

Je suis à peine responsable des plaies et des bosses que j'inflige aux personnages d'une autre… avec l'aide indéfectible de Alixe, la surveillance scrupuleuse de Alana Chatelune, et les éclats de rire de Vert… dette éternelle…

Bravo Juliette, la 50e review ! Bien contente aussi que tu te sois demandée qui entrait dans la chambre de Remus… c'était bien mon intention !

Fée fléau…. Wahou… Tu penses à cette fic dans le train ! Là, ça ma touche ! Bon oui, ils ont une sorte de répit, mais évidemment ce n'est pas du tout la fin de l'histoire, alors le répit… C'est vrai que ce passé pour l'instant ne touche pas Harry autant que Cyrus, mais ça va sans doute s'équilibrer…

Bonjour à Antadélie, j'aime beaucoup ton pseudo et j'aime aussi que tu aimes… Des nouvelles de Bellatrix ? Pas cette fois ! Ni de l'Animagus d'ailleurs, mais ça arrive…ça arrive…

Oui, Guézanne, je suis en plein renforcement de la crédibilité de Tonks… Alors, tu lis en Lune et étoile ? T'en es où ? Ça veut dire que tu es arrivée sur l'Inné et l'acquis directement ? Alors c'est possible ?! Je ne pensais pas…

Oui (encore) Hynkyponk, le Cyrus, il est troublé… et c'est pas fini… en fait, j'écris pas si vite que ça, mais sur cette fic j'ai commencé à publier en aillant des chapitres d'avance et je maintiens cette avance…enfant j'essaie, parce que en ce moment, je m'enlise entre le 9 et le 10…

Salut, Ryan, alors toi aussi, t'avais pas vu que je m'y étais remise ? Mais te voilà alors tant mieux !

Bon sinon, évidemment, personne ne regrette le retour de Tonks (Harana, Roudoudou, Sandrine Lupin, Elodie…) ça tombe bien parce que là, on va approfondir !

Sept - Transports

« On va y aller comment ? »

La réponse de Tonks parvint de la salle de bains, étouffée par le bruit de l'eau

« En taxi »

Cyrus se refrogna.

« Oh non, pas le taxi… trop nul… On peut pas y aller en métro ? » - demanda-t-il à la porte close.

« En quoi ? » s'enquit Archibald de manière prévisible

« C'est un train sous la terre, y'a plein de gens rigolos et des portillons délirants - les Moldus, ils ont toujours peur qu'on paie pas leur truc ! »

« Remarquez bien que ça n'empêche rien », proféra Hermione d'un ton docte.

Les trois garçons se tournèrent vers la jeune fille, qui avait entrepris une fouille méthodique de la bibliothèque Lupin à Londres.

« Les portillons », précisa-t-elle « ça n'empêche rien ! »

« Ah ? » dit Harry

« Oui, tu peux faire des murailles de plus en plus hautes, ça ne fera qu'encourager les gens à apprendre à grimper »

« C'est de toi ça ? » - demanda Cyrus, l'air de rien.

« Non, de mon père… »

Remus entra alors dans le salon, les yeux vissés sur le parchemin qu'il déchiffrait.

«Des nouvelles ? » - demanda Harry.

« Hein ? Non… rien d'important… »

« Tu viens avec nous sur le Chemin de Traverse ? » demanda Cyrus.

« Je vous retrouve là-bas… au Chaudron baveur… vers cinq heures…. »

« Tonks veut y aller en taxi », commença Cyrus, avec une moue qui le faisait paraître soudain très jeune.

« Ah », répondit distraitement Remus, occupé à gribouiller des notes sur le parchemin.

« On pourrait pas y aller en métro ? » - insista son plus jeune fils. « Archi, il a jamais pris le métro… »

Remus ne releva même pas la tête et Harry gloussa, secouant la tête comme pour dire à son frère qu'il perdait son temps. Mais Cyrus n'abandonna pas.

« Qu'est-ce que t'en penses ?! »

Cette fois, Remus leva la tête et se rendit compte que les quatre jeunes gens le regardaient.

« Excuse-moi, Cyrus ? Qu'est-ce que tu voulais savoir ? »

« Est-ce qu'on peut y aller en métro !? Est-ce que tu peux dire à Tonks que… »

Mais Remus ne le laissa pas finir :

« Si Tonks a dit en taxi, ce sera en taxi, Cyrus »

Ce dernier ravala un commentaire rageur, mais protesta quand même :

« C'est pas drôle ! »

« Non », reconnut Remus, « c'est sans doute moins exotique que le métro, mais c'est plus sûr… et, en ce moment…»

Cyrus perdit patience :

« C'est ça, faites-nous le coup de la coalition ! Tu la vois, toi, Bellatrix dans le métro ?»

Remus croisa lentement ses bras sur sa poitrine, soutenant le regard de Cyrus :

« Est-ce que j'ai l'air d'une girouette qui change d'avis quand on lui crie dessus ? » - demanda-t-il très doucement.

Cyrus pâlit légèrement.

« Non… mais je ne… »

« Est-ce que tu crois que Tonks a choisi simplement de prendre un taxi juste parce que c'était le mode de transports disponible le plus ennuyeux ? »

Archibald étouffa un gloussement et Cyrus soupira, l'oeil sombre :

« Papa… »

« Tu trouves qu'on vous protège trop, mais sais-tu que les commerçants annoncent que plus de 50 des élèves ont commandé leurs fournitures par la poste pour éviter de devoir se déplacer ? »

Cyrus aurait bien eu des remarques à faire, comme quoi ils faisaient rarement les choses comme les autres, mais son instinct de conservation l'invita à se taire. Pour une fois, il l'écouta.

« Nous, on a décidé que le Chemin de Traverse était suffisamment surveillé pour que vous puissiez y aller… Tonks vous accompagne, et c'est elle qui décide quand et comment, Cyrus. Est-ce clair ? »

« Oui, papa », soupira Cyrus.

« Si elle décide de rentrer ici, vous ferez ce qu'elle dit. Quoi qu'il se passe, vous restez ensemble et vous suivez ces indications. C'est clair ? »

« Oui papa », répéta Cyrus, admettant pleinement sa défaite cette fois. Sous le regard implacable de Remus, Harry, Hermione et Archibald promirent tour à tour.

« Bien, si nous sommes d'accord, je vous souhaite une bonne après-midi », conclut Remus plus doucement, en replongeant dans ses papiers.

La porte de la salle de bains s'ouvrit sur ces entrefaites, et Tonks apparut, habillée d'un tailleur prune qui passerait aussi bien dans le monde moldu que sur le Chemin de Traverse. Elle eut un petit sourire nerveux comme si elle s'attendait à des critiques.

« Vous êtes très chic, professeur », dit Hermione la première.

« Mais pas trop, hein ? » - demanda Nymphadora Tonks Lupin avec une inquiétude sincère à la jeune fille vêtue d'un jeans et d'un sweat à capuche vert pâle.

« Non, non, juste ce qu'il faut », confirma Hermione, et ses trois camarades la regardèrent encore plus bizarrement que quand elle avait révélé avoir lu tout le manuel d'Arithmancie pendant les vacances pour se préparer à une nouvelle matière.

« Bon alors, si vous avez vos listes, on va y aller… On te retrouve alors, Remus ? »

« Je vais faire mon possible, mais si je suis coincé, je préviendrais Tom. »

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Le Chemin de Traverse était exceptionnellement calme pour une veille de rentrée. Et sans doute les chiffres avancés par Remus un peu plus tôt étaient en deçà de la vérité. Les commerçants étaient moroses. Quand ils s'arrêtèrent pour manger une glace chez Florian Fortarôme, le maître glacier soupira : « il y a plus d'Aurors que de clients ! »

Tonks lui sourit et demanda à voix basse commença se passait la nuit avec les Détraqueurs. Florian soupira de plus belle.

« A priori, il ne se passe rien… pour la bonne raison que tout le monde reste chez lui… Demandez à Tom ! Il ne faudrait pas que ça dure trop toute cette histoire ! »

Dans ces conditions les courses furent plutôt rapides. Ni à la Banque, ni chez la couturière, ni chez l'herboriste, ils n'eurent à faire la queue. A chaque étape, Tonks rencontrait des Aurors qu'elle connaissait, et les conversations qui suivaient prenaient souvent plus de temps que leurs emplettes. Pourtant, les quatre jeunes gens se convainquirent bientôt que personne n'avait vu l'ombre du fantôme de Bellatrix Lestrange.

Chez Fleury et Bott, ils eurent vite fait d'acheter les livres qu'ils leur manquaient puisque les vendeurs se bousculèrent presque pour les servir. Carley Paulsen, qui avait appris qu'ils étaient là, vint les rejoindre et il fut vite clair que cette conversation là serait encore plus longue que les autres. Les quatre jeunes gens s'égaillèrent donc dans les rayons de l'immense librairie, feuilletant des livres sérieux ou moins sérieux.

Harry consulta, avec une profonde fascination, une édition spéciale du Quidditch au travers des Ages, d'une hauteur de pages d'au moins 80 cm, dans lesquelles les somptueuses gravures paraissaient rien moins que réelles. Hermione se lassa vite et décida de partir à découverte de la littérature magique sur les Moldus – puisque McGonagall avait accepté de réfléchir au moyen de lui faire suivre trois options, au moins au début de l'année. En chemin, elle fut intriguée de voir Cyrus et Archibald plongés dans un épais volume au rayon potions. Elle hésita puis décida d'aller voir ce qu'ils avaient pu trouver de si intéressant.

« J'y comprends rien, Cyrus ! Ça veut dire quoi ? Que c'est l'armoise qui… »

« Non, Archi… Nous, on n'a pas mis d'armoise, pour la bonne raison qu'il n'y en avait pas dans l'atelier de ton oncle… »

« C'est parce qu'on en a pas mis alors ! »

« Laisse-moi lire… Là, 'sur des sujets ectoplasmiques, la potion d'effacement doit être utilisée avec parcimonie'… »

« Avec quoi ? »

« Faut pas en mettre trop »

« Ah »

« …'et les effets sont très instables sauf…'. »

« Tu parles ! Trop stables, plutôt !»

« Vous faites quoi ? »

Les deux garçons sursautèrent en entendant sa voix.

« Tiens Hermione ! T'es pas avec Harry ? »

« Non, plongé dans une histoire du Quidditch…Et vous ? »

« On s'instruit… » - commença Cyrus, avec une légère hésitation.

« On fait des recherches pour un devoir… » - précisa Archibald.

Mais Hermione s'y connaissait en devoirs.

« La veille de la rentrée ? »

« Jamais trop tard », essaya piteusement Archibald.

« Ah », commenta la jeune fille en haussant les épaules. Elle se rappela vaguement que dans une de ses lettres de Norvège, Harry avait mentionné que son père obligeait Cyrus à travailler… Et Cyrus et Archibald avaient été à Poudlard toute une semaine…Largement le temps de trouver de quoi finir leurs devoirs… Un doute s'immisça. « Un devoir sur quoi ? »

Archibald leva les yeux au ciel, mais Cyrus décida de prendre les choses en main.

« Ecoute… c'est pas un devoir… c'est une bêtise qu'on a faite et qu'on cherche à réparer… Moins t'en sais, mieux tu te portes ! »

La brunette fronça les sourcils.

« Mais ce livre… il n'est pas à Poudlard ? »

« Rogue l'a sorti pendant le vacances… je vais pas aller lui demander… »

« Oh… » - comprit Hermione qui, dans un élan tout à fait gryffondoresque, proposa :

« Moi, je pourrais…. »

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Sur l'insistance des garçons, ils finirent leur visite sur le Chemin de Traverse par le magasin dédié au Quidditch où les attendait, ce qui n'aurait pas manqué de créer un sérieux attroupement s'il y avait eu l'affluence habituelle dans les rues du Chemin de Traverse, le flambant neuf Eclair de Feu.

Il n'y eut que Hermione pour résister à ses lignes pures, au lustre de son manche poli et à la coupe profilé de ses brindilles. Cyrus, Archi et Harry, les yeux exorbités, s'empressèrent de commenter et Tonks s'accroupit avec eux pour étudier l'assemblage réputé révolutionnaire.

C'est dans cette position, sans doute peu orthodoxe, que la découvrit Narcissa Malefoy qui accompagnait, avec un air de martyre chrétienne dans l'arène, son fils Drago dans la boutique d'accessoires de Quidditch. Comme Tonks était très sérieusement engagée dans une discussion technique sur les probables qualités du Nimbus 2000 lors de virages coupés, elle ne vit pas sa tante s'approcher, secouer la tête avec une commisération affectée et prendre une pause tout aussi théâtrale dans son dos. Elle n'entendit pas non plus les toussotements de moins en moins discrets d'Hermione pour l'avertir. Elle ne réagit, finalement, qu'au son de la voix spectrale de Narcissa :

« Je vois ma pauvre enfant que tu changes peu… quelque soient tes efforts vestimentaires et tes changements d'état civil… »

Nymphadora Tonks-Lupin se tourna vers sa tante, les sourcils froncés, mais le coeur battant.

« Tante Narcissa… »

« Oui, bonjour Nymphadora… » Les yeux pâles de Narcissa Malefoy la détaillèrent avec un dédain qui lui rappela douloureusement Severus Rogue et son cœur s'accéléra encore. Non, pas la colère, s'enjoignit-elle comme un mantra. Pas la colère, le mépris, le mépris…

« Encore que dans ce petit tailleur… tu sois presque présentable… ta mère serait soulagée… »

Des réponses furieuses se formaient dans la tête de Tonks, mais aucune ne lui paraissaient adaptées au lieu et à l'instant. Elle n'était plus une adolescente qui pouvait donner libre cours à ses pulsions et insulter sa tante comme elle aurait aimé le faire. Elle n'était même plus vraiment cet électron libre qui aurait pu hausser les épaules et sortir du magasin. Elle se devait de faire face pour Remus, pour Harry, pour Cyrus… sauf que les joutes oratoires n'avaient jamais été son fort. Trois années auprès de Remus Lupin lui avaient néanmoins appris que le calme et le sang-froid étaient la base de ce genre d'exercice. Se forçant à inspirer avant de répondre, elle articula d'une voix qui lui paru trop faible.

« Je suppose que je dois prendre cela comme un compliment… »

Narcissa eut un sourire carnassier.

« Oui, sans doute… qui aurait pu penser qu'une créature aussi sombre qu'un loup-garou… »

« Un loup-garou n'est pas une créature », hurla Cyrus en se ruant presque sur Narcissa.

La main de Tonks sur son épaule l'arrêta – à moins que ce ne soit celles d'Harry qui s'étaient saisies de son pull. Mme Malefoy se contenta d'hausser un sourcil, et Drago, deux pas derrière elle, d'un sourire méprisant. Les rares clients du magasin et le personnel se tournèrent tous vers les deux femmes qui se faisaient face.

« Ah oui, j'oubliait notre petit Cyrus… Je dois sans doute me féliciter de te voir à ses cotés maintenant… Tu l'as adopté m'a-t-on dit… après tout, tu es un peu une Black, toi aussi… »

Sans lâcher l'épaule de Cyrus qu'elle sentait bouillir, Tonks ferma les yeux pour s'inviter au calme. Elle ne pouvait pas laisser Narcissa la provoquer ainsi. Elle avait toujours su qu'un jour un tel affrontement aurait lieu, mais elle avait toujours espéré que, le jour venu, elle aurait des portes de sortie. Qu'Andromeda serait là par exemple… comme toutes les fois précédentes… Remus, et sa légendaire répartie, aurait pu aussi être là. Mais aujourd'hui elle était seule. Pire, Cyrus et Harry étaient présents et elle ne voulait pas les décevoir. Sans oublier Drago et son sourire tordu, ou deux de ses élèves… Elle rouvrit les yeux et répondit d'une voix sourde :

« J'ai bien peur, Tante Narcissa, qu'il y ait plusieurs sortes de Black et que je me sente plus proche d'une lignée qui comprendraient Alphard, Andromeda et Sirius et dont Bellatrix ou vous seraient absentes… »

Narcissa se raidit mais Tonks continua, le rouge aux joues et le cœur battant :

« Il est possible aussi que je ne considère pas que vous soyez très bien placée pour me donner des conseils… ni en matière de mariage, ni en matière d'éducation ! »

« Attention, ma petite », répondit Narcissa, pâle et froide comme ses bijoux, « prends bien garde de ne pas aller trop loin… parce que, quelque soit mon sens de la famille, quelque soit mon affection pour ta mère, je ne me laisserais pas insultée par une gamine qui se croit arrivée parce qu'elle a adopté le Survivant ! »

« Voilà un domaine où je souhaite vivement pouvoir suivre votre exemple, tante Narcissa », répondit Tonks, surprise elle-même d'avoir trouvé aussi naturellement cette répartie.

Les deux femmes s'affrontèrent silencieusement et Hermione, qui était en retrait, fut frappé des similitudes de leurs profils.

« Je crois malheureusement que nous n'avons plus rien à nous dire », lâcha finalement Narcissa de sa voix la plus hautaine. « Viens Drago »

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Tonks se répéta chaque phrase prononcée, décortiqua chaque intonation pendant toute l'heure qui suivit. Quand Harry et Cyrus payèrent leurs emplettes, elle tremblait encore de colère contenue. Les autres clients lui lançaient des regards curieux, certains semblaient appréciateurs – après tout les Malefoy n'étaient vraiment une famille populaire – d'autres semblaient plus dubitatifs – les Lupin ne faisaient pas non plus l'unanimité. La caissière lui glissa un philosophe : « On ne choisit pas sa famille ! » qui faillit la faire exploser de nouveau. Heureusement, elle se contint.

Dans la rue, les garçons essayèrent de lui remonter le moral, de lui dire qu'elle avait été géniale, mais elle n'avait pas envie de les entendre commenter cette scène et elle les rabroua sèchement. Elle lut une surprise blessée sur leur visage, mais ils se le tinrent pour dit. Hermione murmura alors qu'elle aurait aimé passer à l'animalerie magique, que ses parents lui avaient donné une somme pour son anniversaire et qu'elle aurait voulu l'employer à s'acheter un compagnon. Tonks accepta du bout de lèvres, contente d'occuper les quatre adolescents pour un moment.

« Tu veux t'acheter quoi ? » demanda Cyrus.

« Je ne sais pas… j'ai pas très envie d'un crapaud ou d'un rat… »

Harry et Cyrus semblèrent partager son avis.

« J'hésite entre un chat ou une chouette… »

« Une chouette, c'est plus utile ! » remarqua Archibald.

« Oui, mais un chat resterait avec moi quand je lis », fit remarquer Hermione et personne ne trouva rien à rétorquer à cela.

L'animalerie était aussi déserte que toutes les autres boutiques qu'ils avaient visitées cet après-midi-là. La marchande les accueillit donc avec un grand sourire mélancolique. Elle montra à Hermione les trois jeunes chats qu'elle avait en magasin, trois chatons joueurs qui sautaient sur un vieux fauteuil qui perdait ses ressorts. Ils semblèrent un peu trop actifs à Hermione qui avait sans doute « imaginé trouver un coussin ronronnant » - comme le glissa Cyrus à l'oreille d'Harry qui sourit.

Elle se tourna donc vers les hiboux et les chouettes et s'arrêta sur une grande chouette brune, aux sourcils particulièrement bien dessinés.

« Elle est magnifique », apprécia Tonks et ceci sembla décider la jeune fille.

Ils ressortirent donc de l'animalerie avec une grande cage qu'Hermione avait du mal à porter, surtout qu'elle était, comme les autres, déjà chargée de livres, de sachets de poudres et autres ingrédients de potions, de parchemins et d'instruments de mesures divers requis par le professeur Vector pour l'étude de l'Arithmancie. Tonks refusa donc d'aller faire un tour au magasin de farces et attrapes malgré les supplications de Cyrus.

« Ecoute, il est presque cinq heures… et nous sommes très chargés déjà, on va aller au Chaudron baveur, posez tout ça… Remus aura peut-être envie d'y aller avec vous… Moi, j'ai besoin d'une pause, d'accord ? »

Les trois garçons échangèrent des regards qui semblaient sincèrement douter de l'intérêt d'aller acheter des farces et attrapes avec le directeur d'une école – fut-il un ancien Maraudeur ! - mais ils sentirent aussi que la jeune femme était sincère quand elle invoquait sa fatigue.

Ils se dirigèrent donc tous vers le Chaudron baveur où Tonks eut le soulagement de voir, dès son entrée, la haute stature de Remus et l'agacement de le voir entre grande conversation avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.

« Oh, te voilà ! Ma chérie, je te présente M. Chang, le papa de Cho… »

L'entrée en matière eut l'effet secondaire de bloquer Harry, momentanément, au milieu de la salle.

« M. Chang, mon épouse, Nymphadora… »

« Madame »

« Salut Cho ! » lança Cyrus dévisageant la jeune fille, qui se tenait silencieuse au coté de son père, avec une franche curiosité, « alors tes vacances ? Parce que si tu crois que Harry nous a lu tes lettres, tu te trompes !? »

Harry l'ignora de son mieux, serra la main de M. Chang, avant de se tourner vers Cho avec un sourire timide :

« Tu vois, il n'a pas changé… »

Cho répondit par un sourire entendu.

« Hé ! » protesta Cyrus.

« Bon, si vous alliez vous raconter vos vacances à une table, là bas… » - intervint Remus. Comme tous acquiesçaient et se dirigeaient ver une table libre, il retint Cyrus et ajouta à mi-voix : « Je suggère fortement que tu laisses Harry et Cho tranquilles »

« Moi ? » demanda Cyrus, image de l'innocence incomprise.

« A moins que tu ne préfères rester avec nous au bar ? »

« Oh… dans ces conditions, je vais les ignorer complètement ! »

« Heureuse disposition ! »

M. Chang le regarda rejoindre les autres, en ajoutant :

« Un duo de choc que vous avez là ! »

« N'est-ce pas ? » - soupira Remus. « Mieux vaut prévenir que guérir… nous avons déjà une réputation suffisante ! »

Se méprenant sur ces dernières paroles, Tonks blêmit soudain et demanda :

« Qui t'a dit ? »

« Quoi donc ? »

« Pour Narcissa… »

« Vous avez rencontré Narcissa ? »

Tonks se mordit la langue en se rendant compte qu'elle s'était trompée, mais ne vit pas comment elle pouvait faire machine arrière.

« Oui. »

Comme Remus la regardait avec inquiétude, elle ajouta avec un rire forcé :

« Mais ça va… enfin je crois… »

« Cyrus ? » insista Remus.

« Oh… non… enfin, un peu… surtout moi en fait… »

Elle finit par raconter en quelques lignes la rencontre, essayant d'arrondir les échanges pour M. Chang. Quand elle eut fini, ce fut lui qui demanda :

« Je m'excuse de ma curiosité mais… votre mère est proche de ses… sœurs ?»

« Pas vraiment et depuis fort longtemps », répondit Tonks dans un soupir.

« Alors pourquoi… pourquoi Mme Malefoy s'intéresse tant à vous ?»

« M. Chang, il semble qu'il en soit de certains noms comme d'une malédiction… vous avez beau faire, ils vous collent à la peau… »

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Comme dans la suite, il est question de multiples capacités magiques et de cadeaux, ça s'appelle « Dons »… Vous pouvez y ajouter vos reviews ! Ça sera Noël, ou presque !