L'inné et l'acquis

Toujours rien à moi.

Encore un chapitre relu, augmenté et commenté par Alixe et Vert !

Dette éternelle…

Merci pour tout ce courrier. C'est rigolo de voir que je vous amène à vous posez les « bonnes » questions… les réponses viendront en leur temps.. mais quelques bribes quand même :

Cyrus/Rogue (Fée Fléeau, Hynkyponk, Lulu-Cyfair, Guézanne, Thamril – bonjour Thamril, d'ailleurs, enchantée…) Oui, c'est important… Rogue n'a pas entièrement fait table rase de son passé, de ses regrets, de ses remords… Cyrus n'en a pas encore fini avec la maîtrise de sa mémoire… et on va y revenir…

Oui Lazoule, quand je dis 'expert en magie noire', je ne veux pas dire que Sirius ait été un méchant sorcier mangemort, mais quelqu'un qui s'y connaissait… il avait quand même dû s'y frotter assez jeune, vu sa famille…

« Ce Harry là, on a pris la peine de l'élever.. » c'est ce que dit Alixe… Mouarf, mouarf, mouarf… Mais si vous êtes là, vous aussi vous savez le mal que ça m'a donné...

De l'action avec Harry ? Ryan et Thamril… oh, b'en vous allez être servies…

N'oublions pas ceux qui ont simplement partagé leur enthousiasme (Eriol, Alana Chantelune…) Merci !

Qui sera le champion du tournoi (Antarès) ? Et bien aujourd'hui, on va avancer là-dessus tiens ! Avec quelques petits détours bien sûr, mais vous savez comme j'aime me perdre dans les grands bois, non ?


Onze – Ectoplasmes

Ça ressemble presque à une réunion de l'Ordre, pensa Remus en s'asseyant à son tour à la place d'honneur à la table. L'heure tardive, les faces connues…. Bien sûr ni Filius, ni Marigold n'en font partie, et Amos non plus, mais sinon…Il ne manque que Albus…

Il sourit à Arthur Weasley qui lui faisait face avec Diggory. De son coté de la table, il était encadré par Severus et Minerva. Plus loin sur sa gauche, Maugrey et Tonks étaient là pour la partie sécurité. A la droite de Severus avaient pris place les autres directeurs de maison.

« Nous sommes donc réunis ce soir pour les derniers préparatifs du lancement du Tournoi », commença Remus. « Le professeur Dumbledore s'excuse, mais il participe à une mission d'évaluation des besoins de coopération magique en Afrique… Mme Ombrage est elle aussi malheureusement retenue à Londres… Arthur, vous la représentez ? »

« Pas exactement », répondit le père de la tribu rousse qui hantait les couloirs de Poudlard. Et beaucoup autour de cette table retinrent un sourire. « Je suis ici pour la Coopération magique, Dolorès… Dolorès n'est, comment dire, pas entièrement convaincue du caractère pédagogique de cet évènement…. »

Severus soupira, et Remus décida de finir de détendre l'ambiance en faisant remarquer :

« Le professeur Rogue, à ma droite, partage ses réserves…n'est-ce pas Severus ? »

« M. Le Directeur sait que je sais taire mes réserves quand cela est préférable », répondit très doucereusement le directeur de Serpentard, sans même tourner la tête vers lui.

Remus surprit le regard sidéré de Amos Diggory sur son adjoint, mais commenta très doucement :

« Rien ne me ferait changer d'avis, en effet, sauf des réserves en terme de sécurité… »

Le père de Cédric sursauta en comprenant qu'il s'adressait à lui :

« Oh… professeur Lupin… je… Je tiens d'abord à réitérer les excuses du Département de l'application des lois magiques pour le… débordement des Détraqueurs… Pendant la durée du Tournoi, nous serons beaucoup plus présents à leurs côtés pour éviter tout autre évènement fâcheux…»

« Vous voulez dire que vous allez nous laisser ces horreurs ! » s'exclama Minerva.

Diggory regarda Lupin qui ne cilla pas. Il aurait toujours le temps de se poser en arbitre.

« Les circonstances actuelles… » - commença le représentant du Ministère.

« Sans vouloir adopter une formulation aussi enthousiaste que le professeur McGonagall », intervint Remus, « ça fait bientôt deux mois que nous sommes rentrés, et il ne s'est absolument rien passé, ni à Poudlard, ni au Pré-au-lard qui ait justifié la présence de telles créatures… »

Il y eu presque un mouvement collectif de tête de son côté de la table. Tous l'approuvaient. Et l'envoyé du Ministère le mesura.

« Je ne peux pas faire ça, Lupin », dit alors très directement Diggory.

« Et bien, au moins comme ça, on le sait », répondit tout aussi directement le directeur de Poudlard. Diggory grimaça, sans doute mal à l'aise dans une position aussi tranchée, mais Remus continuait. « Maintenant, j'espère que vous serez plus efficace pour assurer la sécurité des élèves et des délégations pendant le tournoi ! »

« C'est bien mon attention », s'empressa de répondre Diggory. « Nous avons par ailleurs à répondre aux plaintes de l'ensemble des commerçants au Pré au lard comme sur le chemin de Traverse, et il est probable que le dispositif tout entier va être revu avant la Noël… s'il ne se passe rien… »

Maugrey leva la main et Remus l'invita d'un geste à prendre la parole :

« Vous comptez détacher combien d'hommes ici ? »

« Une quinzaine », annonça Diggory. Le chiffre était énorme et personne ne trouva rien à dire.

« Nous ne pourrons pas dire que vous ne nous prenez pas au sérieux », apprécia finalement Remus. De nouveau, des hochements de tête appuyèrent ses paroles. Il prit le temps de souligner cette unanimité, avant de reprendre d'une voix plus aimable :

« Passons peut-être au programme… » Il y eut un frémissement autour de la table, des plumes saisies, des parchemins ouverts. « La sélection de notre candidat aura lieu comme l'année dernière pendant la fête d'Halloween… Les autres écoles comptent suivre le même calendrier…»

« Selon les mêmes modalités ? » - demanda Arthur Weasley.

« Et bien, sauf contre-proposition… »

« On a passé suffisamment de temps l'année dernière à mettre ça au point », grinça alors Severus.

Remus esquissa un sourire et reprit :

« Selon les mêmes modalités, donc. Tous les élèves de sixième année seront encouragés à faire acte de candidature. Mme Ombrage appréciera sans doute que nous préférions que les cinquième et septième années se concentrent sur leurs examens. »

Diggory hocha la tête. Arthur eut un petit sourire.

« Vous pourrez dire aux services de communication du Ministère que nous aurons les noms des candidats des trois écoles le lendemain d'Halloween vers midi. » Weasley nota. « Les épreuves commenceront en janvier… à la fin janvier d'ailleurs, une fois que nos hôtes se seront acclimatés à notre école… »

Au mot 'épreuve', l'intérêt de Arthur Weasley sembla avoir pris un coup de fouet.

« Le programme est arrêté ? »

« Et bien presque, n'est-ce pas Minerva ? »

« La première épreuve est surtout impressionnante, puisqu'il s'agira de dérober un œuf – un faux œuf – à des femelles dragon… » - commença la professeur de Métamorphose. « Mais je doute que vous l'ignoriez M. Weasley ! »

« Charlie a été très vague », répondit précipitamment Arthur, les oreilles écarlates.

Diggory vint au secours de son collègue en demandant :

« Les dragons sont déjà là ? »

« Ils sont au milieu du lac, sur une île invisible », révéla Flitwick. « Hagrid s'occupe d'eux. »

Tous les membres de Poudlard partagèrent un sourire à l'évocation du garde-chasse, qui avait rarement paru aussi enchanté que quand il donnait des nouvelles de ses pensionnaires.

« Au moment des épreuves, des spécialistes viendront de Roumanie pour prêter main forte à Hagrid », ajouta Remus. Diggory prit des notes.

« La seconde découle de la première », reprit finalement Minerva. « L'œuf cachera un message secret… »

« Une distorsion sonore assez amusante… » - commença Flitwick en battant des mains, mais sa collègue ne lui laissa pas l'occasion de développer.

« Ce message sera une énigme logique qui devra permettre de participer à la deuxième épreuve…Nous hésitons encore entre sur une épreuve aquatique ou une épreuve aérienne… mais dans les deux cas, il s'agira de sauver quelque chose d'important pour les participants… »

« Ça va être… intéressant », commenta Weasley, mais ses yeux et ses joues indiquaient qu'il aurait pu utiliser des qualificatifs beaucoup plus expressifs si la réunion avait été moins formelle. Remus ne put s'empêcher de lui sourire. Lui aussi adorait ce tournoi et les possibilités qu'il offrait de s'amuser dans un cadre scolaire.

« Vous…vous aurez bien sûr à cœur la sécurité des élèves », ne put s'empêcher de demander Diggory, un peu plus pâle.

Minerva lui répondit par un regard qui aurait fait frissonner n'importe quel élève de Poudlard et réussi à faire baisser les yeux de l'envoyé du Ministère. Remus intervint.

« Vous êtes en train de vexer Minerva, Amos… une chose rare et difficile… » - commença-t-il essayant d'adoucir l'effet produit par la directrice des Gryffondors. « C'est justement pour des raisons de sécurité que nous hésitons entre les deux versions de l'épreuve et la présence de Détraqueurs doit être pris en compte dans ce choix. »

Diggory accepta sa médiation.

« Nous devrons être mis au courant quand le programme définitif sera prêt afin de prendre toutes les mesures de protection nécessaire ».

« Il y aura une troisième épreuve, copiée sur ce que nos amis français ont fait l'année dernière, un parcours d'épreuves magiques, essentiellement de défense contre les forces du mal, amenant à la coupe… J'y travaille avec les professeurs Maugrey et Tonks», expliqua encore Remus.

« Nous avons retenu la forme du labyrinthe », ajouta cette dernière, ouvrant la bouche pour la première fois, «un labyrinthe végétal, et Marigold, enfin le professeur Chourave, nous fournira les plantes nécessaires à sa réalisation ».

La professeur d'Herbologie confirma d'un signe de tête, et la réunion se termina ensuite assez rapidement par l'élaboration d'un calendrier de réunions. Remus raccompagna personnellement les deux envoyés du Ministère jusqu'à la cheminée centrale.

« Cédric espérait que vous ouvririez l'épreuve aux cinquième années », commença Diggory, « déjà qu'il n'y a pas de Quidditch ! »

Remus sourit.

« Je pense que les sixièmes années qui viennent d'avoir leurs BUSE et n'ont pas encore à préparer leurs aspics méritent d'être privilégiés »

« Bien sûr, bien sûr… et bien, même vous Arthur, vous n'aurez personne en âge de concourir ! »

« Non, et je pense que c'est mieux pour les nerfs de Molly ! Elle s'inquiète suffisamment comme cela !»

Les trois hommes rirent doucement.

« Vous non plus professeur, encore trois ans à attendre ! »

« J'ai peur d'être comme Molly, Amos, je trouve que mes fils ont déjà une capacité naturelle à se mettre dans suffisamment d'ennuis sans participer à un quelconque tournoi ! »

00

« Alors vous l'avez ? Où est-elle ? »

Hermione ne se rappelait plus d'avoir vu Nick aussi excité, ou même d'avoir jamais vu un fantôme aussi excité. A l'exception peut-être de Peeves, mais Peeves était un esprit frappeur.

Cyrus, lui aussi, parut surpris du ton du fantôme de Gryffondor, mais lui répondit calmement :

« Oui, je l'ai… la potion et son antidote… »

« On va le faire tout de suite !? » - demanda Nick, à peine plus calme.

Archibald leva les yeux au ciel :

« On est là pour ça, vous savez… »

Le fantôme lui jeta un regard agacé, et Cyrus s'empressa d'arrondir les angles.

« Il veut dire que nous vous remercions de nous consacrer un peu de votre temps… »

« Oui, oui, ma foi, j'y ai pas mal réfléchi et votre projet m'amuse beaucoup », répondit le fantôme d'un ton bien plus raisonnable que précédemment.

Hermione sortit alors de son sac les deux fioles, et tous firent silence.

« Vous… vous êtes sûrs que ça va marcher ? » demanda alors Nick avec une certaine nervosité.

« Oh pour la première potion, on n'a pas de doute », dit Archibald d'un ton désabusé. « Malheureusement… »

« C'est surtout la deuxième que nous devrons tester », confirma Hermione.

« Oui, oui », dit le fantôme, de nouveau très excité. « On va faire comment ? »

« Et bien », commença Cyrus, « Vous allez choisir une partie de vous-même et on va… pulvériser la potion dessus… a priori il faut attendre au moins 24 heures pour qu'elle fasse totalement effet et, nous, on aimerait bien attendre davantage… pour tester réellement le pouvoir de l'antidote… »

« A ce que j'ai lu, l'effet tend à croître pendant 72 heures », précisa Hermione.

« 72 heures… ça nous amène à mercredi… après Halloween … » calcula le fantôme.

« On peut attendre moins si vous préférez », s'empressa de d'ajouter Archibald, se méprenant sur le sens de la remarque du fantôme.

« La science est la science », déclara Nick d'un ton important. « Vous voulez sauver des congénères fantômes de l'oubli où vous les avez malencontreusement jetés… j'attendrais 72 heures. »

Hermione se mordit les joues pour ne pas rire. Archibald sourit largement et Cyrus conclut aimablement :

« Merci Nick. »

« De rien, mon petit, de rien », fit le fantôme, grand prince. Il ajouta ensuite, d'une voix plus basse : « Bien sûr, ton père n'a aucun besoin de connaître nos petits arrangements… »

« J'ai aucun intérêt personnel à lui faire savoir », répondit Cyrus avec un air très sérieux. Archibald pouffa.

« Tu m'étonnes »

Hermione grimaça, mais se retint de faire un commentaire. Quand Cyrus avait parlé de réparer une bêtise, elle n'avait jamais cru qu'elle passerait autant de temps en recherche à la bibliothèque ou à essayer de demander, de la manière la plus innocente possible à Rogue les subtilités des réactions ectoplasmiques. Elle n'avait pas non plus anticipé qu'elle se retrouverait ainsi la nuit dans les passages secrets du château à préparer des potions interdites ou à rencontrer des fantômes.

Quand elle essayait d'être objective, elle trouvait qu'ils n'avaient pas réparé grand-chose pour l'instant, mais avaient ajouté de nouvelles imprudences à une erreur de manipulation remontant à l'été dernier. D'accord, l'idée de faire disparaître les fantômes les plus bruyants du Manoir McAlisrtair pouvait être apparue amusante au beau milieu de l'été. Sans doute, les deux garçons ne pouvaient pas savoir que de l'albumine desséchée n'avait pas exactement les mêmes propriétés que l'albumine fraîche. Certes, on pouvait comprendre que Archibald n'ait pas osé expliquer à sa mère pourquoi tous les fantômes étaient devenus invisibles. Que Cyrus ait pensé qu'ils pourraient préparer un antidote discrètement était une idée qu'elle trouvait déjà beaucoup plus discutable. Hermione avait de plus en plus l'impression qu'ils s'étaient surtout systématiquement privés de porte de sortie honorable. Et, elle les y avait aidés…

Elle regarda donc avec des sentiments partagés Cyrus verser la préparation dans le pulvérisateur de serre qu'il avait subtilisé lors du dernier cours de botanique et revisser soigneusement le flacon. Elle pensa au professeur Lupin, à la confiance qu'il lui faisait et se sentit encore plus mal.

« Alors, Nick, où… » - commença le jeune Lupin, l'air pas mal moins assuré qu'habituellement, jugea Hermione.

« J'y ai bien réfléchi », dit le fantôme. « Et je me suis dit que c'était l'occasion… »

« L'occasion ? » répéta Cyrus.

Nick sembla hésiter, puis annonça fièrement : « L'occasion d'être enfin un fantôme sans tête »

Les trois Gryffondors échangèrent un regard stupéfait. Aucun ne sembla trouver facilement des mots pour exprimer ce qu'ils pensaient.

« Sans tête », répéta machinalement Archibald.

« En fait, Nick », essaya Hermione, « on pensait à quelque chose de… de plus petit… une main par exemple…»

« Vous ne croyez pas être capable de faire disparaître ma tête toute entière ? » - demanda le fantôme soudain glacial.

Il n'y avait pas besoin d'être devin pour comprendre qu'il ne serait pas intéressé par une autre expérience. De nouveau, les trois Gryffondors échangèrent des regards.

« Si, je pense que ça marcherait, on a bien fait disparaître Alistair-le-batailleur, il est plus gros que le Baron… » - constata Archibald.

Cyrus intervint alors, ses yeux noirs insondables, et Hermione avait appris à interpréter cela comme un signe de nervosité ou de colère :

« Le problème est que ça va être, comment dire, très voyant, Nick… »

« Et alors, jeune homme ? » Il y avait clairement du défi dans la voix du fantôme.

« Et bien, je croyais, tu venais de dire… Mon père va s'en rendre compte… »

« Je ne vois pas le problème… »

« Mais… » - commença Hermione, décidant que Cyrus avait besoin d'aide.

« Ecoutez-moi bien tous les trois, je vous rends service, alors c'est à vous de m'en rendre un », l'interrompit Nick, ses yeux brûlants. « Ça fait des siècles que j'essaie d'entrer à la société des fantômes sans tête, et cette année, j'aurais ma chance… Je n'aurais pas de tête quand le soir d'Halloween, lorsque la commission viendra… »

« Et après, on pourra tester l'antidote ? » demanda Archibald.

« Bien sûr, bien sûr », répondit le fantôme mais Hermine vit dans les yeux de Cyrus qu'il n'était pas réellement convaincu par ses affirmations.

« Cyrus », commença la jeune fille.

« Et si on oubliait tout », dit alors assez brusquement le frère d'Harry.

« Vous n'avez pas confiance en moi ? » s'outragea le fantôme.

Cyrus haussa les épaules.

« Je ne veux pas plus d'ennuis que j'en ai déjà », répondit-il très sincère.

« Alors, je ne crois pas que tu es bien le choix, jeune Lupin… Je te rends service et tu me rends service… sinon, j'ai peur que M. Rusard ne vous trouve avant que vous soyez de retour dans vos lits… »

« Quoi ? » cracha Archibald. « Mais…C'est du chantage ! Vous êtes sûr que vous ne vous êtes pas trompé de maison ?! »

« Criez, mon jeune ami, criez tout votre saoul, je ne crois pas que Peeves soit très loin… »

Archibald ravala des commentaires sans doute peu flatteur pour le genre ectoplasmique. Cyrus resta immobile de longues secondes, puis leva lentement le pulvérisateur :

« Cyrus ! » s'écria Hermione.

« On n'a pas le choix, Hermione… »

« Oui, ne perdons plus de temps ! » s'écria le fantôme, levant très haut la tête au dessus de sa fraise.

000

« Tu crois que ça va être qui ? » demandait Ron, alors qu'ils sortaient de leur dortoir.

Harry haussa les épaules. Il ne voyait pas vraiment de Gryffondor de sixième année qui puisse être retenu – mais il n'aurait jamais pensé à Aethel l'année dernière.

« Aucune idée… c'est aussi bien comme ça, non ? »

Ils commencèrent à descendre l'escalier en colimaçon en silence. Soudain Ron lança d'une voix un peu incertaine :

« Trelawney… hier, pendant le cours de Divination, Trelawney a dit qu'on serait surpris… »

Harry jeta à son vieux copain un regard qui disait clairement, ce qu'il faisait des prédictions de Trelawney. Ron se renfrogna un peu et grommela :

« On sait pas vraiment comment ils décident ça… Ils disent que c'est le Puits, mais c'est peut-être les profs ! »

« Ron ! Et tu crois la même chose pour le Choixpeau ? »

« Non... non, le Choixpeau a l'air de te connaître… » - reconnut Ron.

« S'ils choisissaient, ils le diraient…ça leur prend pas mal de temps et d'énergie magique tout ce processus de sélection, je crois pas qu'ils feraient tout ça pour faire semblant ! »

« Si tu le dis ! »

Ils traversèrent la salle commune de Gryffondor de nouveau silencieux, et Harry remarqua :

« Tu sais où est Hermione ? »

Le rouquin haussa les épaules.

« Sans doute enfermée dans la bibliothèque.. Vous avez travaillé tard, hier soir ? »

« Pardon ? »

« Elle m'a dit que vous deviez faire des recherches en Arithmancie… » Il y avait presque une pointe de jalousie dans la voix de Ron.

« Hier soir, je… j'étais avec McGonagall », finit par révéler Harry.

Ron lui lança un regard suspicieux qui lui fit mal, puis soudain son regard s'éclaira comme s'il se souvenait :

« Pour tu-sais-quoi ? »

« Oui. »

« Oh, ça avance ? » C'était une vraie question sincère et Harry fut un peu soulagé. Il n'était pas heureux de cet emploi du temps qui le séparait de Ron plus qu'il ne le souhaitait. Sans parler de ce qu'il pensait de l'Etude des Moldus, mais tout cela, il devait le garder pour lui.

« Bof… pas plus que ce que tu as déjà vu mais… mais j'ai plus besoin d'un Détraqueur pour y arriver.. » - expliqua-t-il alors qu'ils rejoignaient le grand Escalier.

Ron ne sut rien faire d'autres qu'exprimer sobrement son admiration : « waow ! »

« Donc Hermione m'a menti ?» demanda-t-il après un moment. Son visage s'était de nouveau fermé et Harry ne sut pas trop quoi dire.

« Ecoute… elle voulait peut-être faire des recherches… » - dit-il, un peu au hasard.

« Pourquoi m'a-t-elle dit qu'elle y allait avec toi alors ? »

« Mystère, mon cher, mystère… » - répondit Harry en haussant les épaules. « Et toi, tu as fait quoi ? »

« Halloween… les jumeaux avaient réussi à s'approvisionner je ne sais comment en bonbons de chez Honeydukes… On n'a bien rigolé», raconta Ron, un peu radouci.

L'approvisionnement à Honeydukes ressemblait un peu facilement à l'exploration du souterrain de la sorcière bossue que Cyrus et lui avaient indiqué aux jumeaux dernièrement, jugea Harry. Manquerait plus qu'ils se fassent prendre ! Faudrait pas deux jours à Papa pour se poser des questions. Il soupira et se demanda si Ron était au courant du projet de carte de Poudlard de ses frères. Il aurait juré que non, et il fut de nouveau malheureux pour son ami. Celui-ci fronça de nouveau les sourcils et dit : « tu sais un truc bizarre ? »

« Non… »

« On n'a pas vu Nick de toute la soirée et, en fait, Parvati a fait remarquer qu'on l'avait pas vu depuis deux jours… »

Harry haussa les épaules.

« Ça nous a épargné son couplet comme quoi il aimerait bien ne plus avoir de tête ! »

Ron gloussa.

« C'est vrai, mais c'est quand même curieux ! C'était Halloween quand même !»

« Il avait peut-être rendez-vous avec Hermione ! » lança Harry en riant. « Ça c'est dur pour toi comme concurrence, un fantôme ! »

« Ah, ah, ah. Très drôle ! »

Alors qu'ils allaient s'engager dans le Grand Hall, Minerva McGonagall apparut subitement sur leur passage. Elle leur parut particulièrement blanche et Harry ne put retenir ses questions :

« Minerva ? Qu'est-ce qui se passe ? »

« Monsieur… » - commença-t-elle plutôt sévèrement, puis s'emblant se raviser, elle ordonna à peine moins sèchement : « Harry…Tu… tu vas le savoir très vite… Suis-moi !».

Harry ne se rappelait plus qu'elle ait pris ce ton avec lui depuis la fois où tout le monde avait cru qu'il s'amusait à écrire des messages sanguinaires sur les murs et à pétrifier Miss Teigne.

Les yeux ronds et le cœur battant, il obtempéra.

000

Niark, niark, niark….

Nouveau test pour les Lupin… et nouveau champion pour Poudlard…

Le prochain chapitre, je l'ai en tête depuis deux étés. Incroyable, non ?

Ça vous dira pas grand-chose mais je vous le dit quand même : il s'appelle Silences