Au fond du couloir
Le loup vient nous voir
A pas de loup noir
Qui a peur du loup ?
C'est nous, sauvons nous !
(Comptine populaire)
Grimpe, grimpe petit montagnard
Déjà il se fait tard
Surtout ne te retourne pas
Ne regarde pas en bas.
2) GRIMPEZ MCKAY
GRIMPEZ MCKAY ! Allez, plus vite ! Rodney grimpait et râlait. Sheppard pouvait l'entendre marmonner et percevait des bribes du monologue du scientifique : « …militaire..gros bras..pas d'entraînement moi… ». Mais ils n'avaient pas le choix, il fallait avancer. Et vite. Il poussait et tirait le scientifique, l'obligeant à aller plus rapidement encore.
Rodney s'accrochait tant bien que mal aux aspérités de la roche et s'élevait sans beaucoup de grâce. Mais le major devait s'avouer qu'il y mettait tout de même pas mal de volonté. Quoique avec un wraith aux fesses, n'importe qui donnerait tout ce qu'il a pour…Tiens, à propos de fesses…Le major posa le regard sur celles de McKay qui étaient juste au dessus de lui. Mouais, pas mal. Des petites fesses toutes rondes, toutes mignonnes, toutes…Le major se reprit. Mais qu'était-il en train de faire ? Il matait les… « Non, c'est pas possible. Le soleil a dû taper trop fort sur ma tête !
Il posa néanmoins la main sur ledit postérieur, pour le pousser en tout bien tout honneur.
-« McKay, pressez-vous, Luke est à nos f… »Il se reprit. Décidemment, cette histoire de fesses l'obnubilait. « Il est à nos talons ! »
Ils arrivèrent sur un petit plateau et firent une pause pour souffler un peu.
-« J'enpeuxplusj'enpeuxplus » haleta le scientifique. «Il va nous suivre encore longtemps, celui-là ? »
-« Ben, il m'a l'air drôlement rancunier. Lui et vous, vous n'avez pas le même humour, on dirait. »
-« Major, vous redites un mot de plus là-dessus et je craque ! » hurla le scientifique.
-« Mais arrêtez de hurler, crétin, vous allez l'attirer ! »
-« Crétin ! »
-« Ah, le voilà, je vous l'avait bien dit, monsieur l'intellectuel qui ameute nos poursuivants ! »
-« NOS poursuivants ? Il n'y en a qu'un, que je sache, non ? Même si vos capacités intellectuelles sont limitées, on vous a appris à compter à l'armée, peut-être ?. »
-« Dites, McKay, et si je vous abandonnais là, on pourrait évaluer vos capacités physiques et déterminer leurs limites. Qu'en pensez-vous ? »
Le scientifique en resta sans voix. Bon, le major avait quand même un certain sens de la répartie. Et puis il avait réellement besoin de lui. Même s'il se doutait bien que Sheppard ne le laisserait pas seul, il préféra ne pas tenter le diable.
Il regarda le major droit dans les yeux et lui envoya un sourire éclatant.
John, subjugué, sentit quelque chose remuer à l'intérieur de lui. (1)
-« Euh, bon, oui, on arrête la scène de mén…hum, on ferait mieux d'y aller, on a assez perdu de temps comme ça ».
Ils reprirent leur ascension. Derrière eux, Luke avait déjà commencé à escalader. Rodney jeta un coup d'œil en bas et son regard rencontra celui du wraith. Ce dernier lui envoya un grand sourire carnassier. Sa mâchoire et ses dents semblaient tout droit sortir d'un film d'horreur.
« Je suis sûr qu'il se lèche les babines », pensa Rodney, se souvenant tout à coup de ces contes pour enfants où il y avait toujours un gros loup affamé montrant des crocs luisants et tranchants. Un gros loup prêt à bondir du livre pour se jeter sur le petit lecteur qu'était Rodney et qui… « Plusypenserplusypenser » Rodney accéléra brusquement au grand étonnement de John qui l'observait.
En effet, ce dernier avait atteint le sommet et, couché à plat ventre, surveillait l'ascension du scientifique.
-« Dites, McKay, soyez prudent quand même. Regardez où vous mettez les pieds. Assurez-vous que... »
-« Pas de problème, major », le coupa Rodney essoufflé. « Je commence à prendre le coup, vous savez. J'assimile très vite et…Aaaahh ! »
Dans sa précipitation Rodney venait de poser le pied sur un petit décrochement qui se détacha immédiatement de la roche. Il perdit l'équilibre.
-« McKayyy » s'écria John en attrapant in extremis les poignets du scientifique dont les jambes pendaient maintenant dans le vide. « Aidez-vous avec les pieds, je vais vous hisser ».
John le tira et bientôt McKay se laissa tomber à ses cotés. Ce dernier tremblait et était blanc comme un linge. John le prit dans ses bras et le serra contre lui pour le rassurer. (2). Le scientifique se pelotonna contre son ami.
-« Ouf, merci major, merci, merci, merci » bredouilla Rodney qui pensait encore à son gros loup.
-« Ca va, c'était rien » répondit le major qui n'était pas habitué à tant de gratitude de la part du scientifique.
-« Comment RIEN , j'ai failli terminer englouti par le gros l.., par un wraith et c'est rien ça ? »
-« McKay, je vous signale que les wraith ne cassent pas la croûte comme nous ; Ils vous plantent leurs griffes dans la…. ».
-« Stop, major, pas un mot de plus là-dessus. Sinon, je sens que je vais me sentir mal ! » dit Rodney en se dégageant des bras de John. Il regarda autour de lui et remarqua un éboulis.
-« Dites, major, et si on faisait rouler les pierres sur Luke ?
-« McKay, vous êtes génial ! »
-« Je sais, major, je sais » répondit le scientifique en toute sincérité et avec la modestie qui le caractérisait.
Les deux hommes se précipitèrent sur le monticule et s'armèrent de projectiles.
-« Coucou Luke ! »cria le scientifique. Le wraith le regarda et reçu un bout de rocher dans les dents. Il poussa un rugissement de rage.
-« McKay, vous allez pas recommencer à le provoquer », se fâcha John en expédiant une grosse pierre sur la tête de leur poursuivant.
-« Mais non, major, loin de moi ces enfantillages !
Le major qui allait viser de nouveau s'arrêta dans son geste, soufflé par l'aplomb du scientifique. Après ce qu'il avait fait, il ne manquait de toupet en parlant d'enfantillage ! »
-« Bon, dit Rodney, et si on lui balançait tout d'un coup ? »
Les deux hommes se placèrent derrière l'éboulis et poussèrent de toutes leurs forces. Le wraith qui était presque arrivé au sommet leva la tête et eut juste le temps de voir un bout de falaise lui tomber dessus. Il lâcha prise et entraîné par l'éboulement dégringola en bas et disparut recouvert sous les rochers. Le major eut un flash : il se remémora l'image du Coyote du dessin animé qui poursuivait les bip-bip et qui tombait toujours dans un précipice ou il prenait immanquablement en prime un gros rocher sur la tête. Il se mit à rire.
-« Je ne sais pas ce qui vous fait rire major, mais ça, c'est pas drôle du tout. »
Rodney désignait l'autre versant. L'érosion avait taillé dans la roches des espèces de marches qui devaient mesurer au moins un mètre cinquante à deux mètres chacune. On aurait dit un escalier pour géant qui descendait d'abord doucement sur deux cent mètres environ et s'arrêtait abruptement au dessus d'un lac.
-« Major, qu'allons nous faire ? »
John jeta un regard du coté de l'éboulis qui couvrait le wraith. Une main griffue surgit de l'amas de pierre.
De l'autre coté il examina l'étonnant escalier de roches qui descendait vers l'eau.
-« Et bien, Rodney, nous allons…sauter !
J'ai bien dit « à l'intérieur.. »
Ca fait deux fois. Bon, quand on aime…