L'inné et l'acquis

Non, ils ne sont pas à moi… mais je ne leur fais que peu de mal, je les nourris bien et je les rendrais après…promis !

Si vous en doutiez, Alixe et Vert étaient une nouvelle fois là pour me guérir de mes angoisses et rajouter des 's' ici ou là…

Alors Rogue Alixe, Antadélie,
Oui Rogue fait toujours payer aux autres ses propres déboires… mais il ne perd pas pour autant le but ultime… il est ambigu, détestable et touchant quand même… une nouvelle définition de Serpentard…

Alors Rogue (2) Louloute et Guézanne
C'est un personnage énigmatique et passionnant… le pourquoi de ses choix, ses rapports avec sa conscience… je vais y revenir…

Léo semble réunir beaucoup de suffrages… Titou, Antadélie... Je note, je note mais il nous reste pas mal de temps… ça me rappelle que j'avais oublié la dernière fois de répondre à Ryan : non les enfants ne seront pas des loups-garous –une seule façon de le devenir, être mordu… Ma référence du moment, Mirrored et autres fics d'Alphie… pense peut-être les traduire un jour….

Remus Dumbledore… Titou, Fée Fléau…
Sans doute la fonction qui veut ça… Merci Alixe de me souffler la réponse

Tonks Fée Fléau… Oui, je me sers sans doute d'elle pour faire avancer Remus… oui, sans doute, n'est-elle pas très « canon » mais le canon est encore pauvre sur Melle Nymphadora Tonks…. « La meilleure alliée de ses beaux-fils » Guézanne ? Oui, sans doute… car finalement ce n'est pas tant que Harry doive rester ouvert que Remus qui doive s'ouvre, je crois… Et c'est aussi une réponse pour Thamril d'une certaine façon…

Lunenoire et Juliette… aiment les « grandes explications »… Ah, ben en revoilà !

Harry et Remus ?Merci Godric de croire si fort à leurs relations… merci aussi pour les symptômes de grossesse… encore que je pense avoir une petite expérience personnelle en la matière… mouarf…

Bellatrix… Titou s'y perd… mais peut-être n'as-tu pas envie de la voir ?
Petite Plume…
bonne pioche ! Tu vois, Lulu-Cyfair, t'es plus toute seule !

Andromaque… alors Bella est-elle discrète, très présente ou a-t-elle pris la personnalité de quelqu'un que personne ne soupçonne ? Les trois.

Spéciale dédicace à Lyane parce que arriver maintenant – alors que tu n'aimes pas les UA en plus ! -ça me laisse rose de plaisir !

Il ne faut jamais revendre son dico de latin, Juliette, ça peut te reprendre des années plus tard ! La preuve !

Et pour la cadence, désolée, débordée…
et puis besoin de caller des choses sur plusieurs chapitres…

Vingt-cinq - Fortunes

Remus heurta presque Severus Rogue de plein fouet en sortant de la cheminée du Grand Hall de Poudlard ce soir-là.

« Severus ! Rien ne t'obligeait à m'attendre si tard ! »

« M. le Directeur sait bien que j'ai à peine plus besoin de sommeil que lui »

Le ton était badin et léger, pourtant le regard de Remus resta inquisiteur.

« Rien qui ne pouvait attendre demain matin ? »

« Non, juste ma curiosité, rassure-toi… » - répondit son adjoint d'un ton étonnamment égal. Il se tut un instant avant d'ajouter en détournant les yeux : « Mme Lupin m'a longtemps et obligeamment tenu compagnie, mais les contraintes physiologiques ont eu le dessus, finalement…»

Remus apprécia en silence. Mme Lupin… révérence… tenu compagnie… ils avaient parlé… physiologie… l'idée de la naissance entrait dans le crâne congénitalement obtus à ces choses de Severus… Il eut la délicatesse de ne pas insister :

« Ni insolence, ni insubordination ? » demanda-t-il plutôt.

Rogue sourit brièvement.

« Tu t'imagines bien que toute l'école est bien trop occupée par ton affaire de Quidditch pour même chercher à agacer un vieux prof comme moi… Même la congénitalement turbulente famille Lupin ! »

Ah le tournoi amical de Quidditch ! Albus avait apprécié l'idée à sa juste valeur ! Tous les candidats postulaient à un poste et chaque semaine on tirait au sort deux équipes qui s'affrontaient le week-end suivant. L'idée était de mélanger les maisons, les visiteurs et les locaux, les joueurs expérimentés et ceux qui trépignaient régulièrement de ne pas pouvoir jouer. Ça ne ferait sans doute pas des matchs de très haute qualité, mais ce n'était pas le but ! Et si ça détournait deux minutes l'attention discutable d'un Igor Karkaroff, ce serait encore mieux !

En regardant son adjoint, Remus vit qu'en son absence il avait réfléchi au projet et était venu à le comprendre.

« Puis-je m'en féliciter sans que tu n'exploses ? »

« Puis-je demander à M. le Directeur s'il avait vraiment pensé à toutes les conséquences de ce projet où si, en bon Gryffondor, il l'a jeté en l'air pour voir ? » contra Severus, implacable.

Remus ne put retenir un sourire devant une déclaration qui tenait sans doute du compliment. « Tu as parlé avec Harry ? » s'enquit-il toujours soucieux de ne pas réveiller le chatouilleux orgueil de son bras droit.

Severus eut le regard grave et acquiesça un peu brusquement.

« Tu veux un compte-rendu ? »

Remus considéra la question, puis secoua la tête.

« Si tu as envie de m'en parler… mais sinon, pas spécialement… »

Il sentit le relâchement musculaire de son adjoint. Mais que crois-tu que je ne sache pas ? pensa un peu douloureusement Remus.

« De toute façon, il va sans doute s'empresser de se réfugier entre tes bras paternels », reprit Sevrus après quelques secondes où seuls le bruit de leur pas avaient brisé le silence. Remus s'arrêta et Severus fit de même deux enjambées plus tard. Sans se retourner, il murmura : « Il est possible que je n'ai pas été capable de faire la part des choses pendant la durée de l'entretien… »

« Oh », répondit Remus, comme si cela l'étonnait. Rogue ne parut pas vraiment dupe mais il ajouta sur le ton rare de la confession :

« Harry a eu une idée étrange, à la fin… Il pense que je devrais en parler avec Cyrus… »

« Avec Cyrus », répéta Remus, stupéfait de ne pas y avoir pensé avant. Mais son adjoint, lui, se méprit sur le sens de sa surprise.

« Oui, comme s'il avait besoin de ça ! » éternua-t-il avec dérision.

« Ou comme si ce n'était pas ce dont vous aviez besoin l'un et l'autre », contra Remus.

« Qu'est-ce que tu veux dire, Lupin ? Tu veux que je me réconcilie avec la mémoire de Black ? »

« Il serait sans doute en effet peu sage de l'envisager si tu dois hurler autant… » - articula l'interpellé sèchement.

Conscient de sa gaffe et de sa perte de contrôle, Rogue blêmit violemment. C'est dans le plus grand silence qu'ils empruntèrent ensemble l'escalier tournant menant au bureau directorial.

« Tu ne crois pas que… qu'a-t-il besoin de savoir qu'il ne sache déjà ? » reprit le Maître des potions, à peine les portes refermées.

« Et bien justement… le fait est qu'il ne sait rien, ou pas grand-chose sur l'étroite inimitié qui vous a lié, Sirius et toi, pendant tant d'années… » - expliqua Remus en s'asseyant sur son canapé de cuir avec une certaine lassitude. Dire qu'il avait espéré s'effondrer dans son lit en arrivant…

Mais, cette fois, c'est le Maître des potions qui resta silencieux et il comprit qu'il devait préciser sa pensée :

« A priori, Sirius ne lui laisse pas un libre-accès à tous ses souvenirs… Oui, je sais, ça paraît difficile à croire, mais la partie adulte de Cyrus filtre… »

« C'est lui qui… Comment sait-il ça d'abord ?»

« Il a eu plusieurs flashs, des souvenirs qui remontaient tout seul et qui se trouvaient arrêtés en plein milieu… Et puis, sans doute à la demande de Harry, mais je n'ai pas trop voulu savoir, il a cherché des informations… sur toi, sur moi, sur Bellatrix… »

« Saine occupation ! » grinça le Maître des potions.

« Il s'est bien fait peur… Je ne crois pas trop qu'il y retournera de si tôt… » - commença Remus un peu plus vivement, avant de se rappeler que Severus ne savait pas se protéger autrement que par la violence verbale et la dérision. « Bref, il a juste compris que Sirius bloquait tous les souvenirs de Poudlard qui se rapportaient à toi. », conclut-il.

« Ça doit en faire quelques-uns ! »

« Oui », reconnut Remus en espérant que cet aveu servirait aussi d'excuses.

Severus resta une nouvelle fois silencieux puis, finalement, demanda avec une ironie dont Remus perçut toute la douleur :

« Et à lui, tu n'as pas dressé un petit historique ? »

« Je lui ai dit que Sirius devait s'en vouloir… »

La dérision de Severus s'exprima bruyamment.

« Que vous vous étiez faits beaucoup de mal… » - précisa Lupin imperturbable.

« Moi ? Moi, je lui ai fait du mal ! » - s'étrangla le Maître des potions.

« Oui », répondit calmement Remus. « Je ne crois pas qu'il se serait autant acharné sur toi si tu n'avais pas été si proche de ce qu'il aurait pu être… de ce que ses parents auraient voulu qu'il soit… »

« Je n'ai rien de commun avec lui ! Rien !»

Lupin soupira.

« Je ne pense pas que cette conversation puisse nous mener quelque part, ce soir… » - finit-il par dire. « Nous sommes trop fatigués et sans doute aussi trop émus.» Severus ouvrit la bouche mais Remus fut plus rapide : « Essaie seulement d'y réfléchir… Ce sera plus facile qu'avec Harry, tu sais… Cyrus sait quand même beaucoup de choses… Je pense que les souvenirs reviendront… quand ils pourront se raccrocher à des informations concrètes ! »

Le Maître des potions laissa les mots s'évanouir dans la semi-pénombre du bureau directorial. Il était toujours debout, tellement raide et immobile qu'on pouvait douter de sa nature humaine. Il aurait pu être un de ces sorciers des temps anciens pétrifiés au milieu d'un champ pour avoir essayé des magies trop avancées pour l'époque…. Quand il acquiesça, presque imperceptiblement, au bout de longues secondes, Remus sursauta presque.

« Il est en effet sans doute trop tard ce soir, pour apporter une réponse définitive… » -acquiesça-t-il. « Tu as l'air fatigué… Tu prends bien tes potions ? »

Remus déglutit. Severus ne refusait pas. Il s'inquiétait pour lui. Il y avait des moments comme cela qui semblaient racheter tant d'autres qu'on se demandait si on les avait mérités !

« Ne prends pas ce sourire imbécile ! Je n'ai aucune envie de devoir prendre ta place à la direction de ce Tournoi… Trois jours m'ont suffi ! » - explosa de nouveau Severus.

« Karkaroff ? » s'enquit en retour le directeur de Poudlard. Combien de passés continueront-ils de nous hanter ?

Severus haussa les épaules dans un geste à la fois fataliste et dérisoire. Remus soupira de soulagement. Rien de grave !

« Sybille est-elle venue te parler de ton avenir ? » le taquina-t-il.

« Que les puissances infernales m'en préservent ! »

« Elle est retournée voir Karkaroff ? » demanda Remus plus sérieusement.

« Pas que je sache »

Remus laissa les mains lisser son visage comme pour en chasser une trop lourde fatigue. Ses trois jours à Londres, leurs cortèges de discussion, d'informations, de stratégies l'envahirent soudain.

« J'ai demandé Albus de venir pour le premier match… Je voulais qu'il essaie de comprendre pourquoi ce Tournoi la fascine tant ! » - l'informa-t-il.

Le Maître des potions sourit un peu mécaniquement :

« Tu cherches une raison pour arrêter le Tournoi ? »

« Non, Severus. »

« Je me disais aussi qu'à fréquenter des Gryffondors, je devenais stupidement optimiste ! » maugréa l'interpellé en quittant la pièce – sans doute content d'avoir eu le dernier mot, pensa Remus avec un sourire las.

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Quand le nom de Cyrus Lupin avait été prononcé par Minerva McGonagall alors que toute la Grande Salle attendait la composition des deux premières équipes, l'intéressé était très occupé à faire rire Archibald et Herman aux dépends de Colin qui avait ressorti son appareil photo. C'est Ginny qui l'avertit d'un coup de coude dans les côtes.

« Aïe ! Quoi ? »

Mais avant que sa camarade ait pu lui répondre, la directrice de Gryffondor soupira presque comiquement :

« A moins que vous ne vous désistiez, M. Lupin ? »

Comme l'interpellé semblait toujours aussi perdu, Ginny lui souffla :

« L'équipe ! T'as été tiré au sort ! »

Cyrus avait alors semblé remarquer les cinq autres qui étaient venus rejoindre Minerva au pied de la table des professeurs.

« Vas-y », murmura alors Archi, le poussant dans le dos.

Cyrus avait obtempéré très lentement, prenant le temps de repousser ses cheveux de son visage et d'épousseter son uniforme avant de rejoindre les autres. Il n'avait pas paru particulièrement intimidé ou gêné de se retrouver ainsi l'objet de tous les regards. A peine avait-il jeté un coup d'œil vers Remus et Tonks, comme pour vérifier dans les yeux rieurs du premier et dans le sourire que la seconde cachait derrière son verre qu'ils se moquaient de lui autant qu'il l'imaginait.

« Merci M. Lupin ! » l'accueillit la professeur de Métamorphose quand il fut arrivé. « Voici donc la première équipe : Cédric Diggory, batteur, en sera le capitaine, Miroslav Backus de Durmstrand sera le deuxième batteur, Morag McDougall de Poufsouffle en sera le gardien, Aliénor Poussin de Beaux-Bâtons et Cyrus Lupin de Gryffondor seront les poursuiveurs. Et Thomas Summersby, l'attrapeur Vous avez jusqu'à samedi prochain pour vous entraînez… Nous allons maintenant procéder au second tirage au sort… »

« Diggory, Summersby et Lupin » commenta Olivier Dubois à la table des Gryffondors, « ça fait presque déjà une équipe présentable ! »

Personne ne le contredit. Cédric était de l'avis de tous un des meilleurs joueurs de l'école, Summersby, l'attrapeur des Poufsouffle n'était pas mauvais non plus et tous les Gryffondors savait que si Katie ou Angelina avaient été malades, Cyrus Lupin qui participait depuis l'année dernière aux entraînements de l'équipe aurait fait partie des remplaçants potentiels.

Une nouvelle fois, le professeur Chourave tira des papiers des six différents paniers alignés devant la table – un pour les batteurs, un pour les attrapeurs, un pour les poursuiveurs, un pour les gardiens. Mme Bibine avait présidé aux tests qui avaient permis à ceux qui ne faisaient pas encore partie d'une équipe de faire acte de candidature. Il avait été annoncé que le joueur le plus expérimenté serait de fait le capitaine de l'équipe.

Après avoir déplié chacun des parchemins, la professeur de Botanique le tendait à sa collègue de Métamorphose qui lisait le nom du candidat retenu à haute voix. On vit ainsi le français Osmond Léclair, les bulgares Alexei Worst et Imre Belan, ainsi que la Serdaigle Thelma Lewis s'aligner à la gauche de la professeur de Métamorphose. Katie Bell vint encore les rejoindre et quand Drago Malefoy fut appelé au poste d'attrapeur, Mc Gonagall fit de la première la capitaine de l'équipe.

« Ah b'en au moins, on va pas s'ennuyer », conclut Ron avant tout le monde.

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Cyrus disparut. Il se prit au jeu de cette préparation et de ce match comme il pouvait se prendre de passion pour une blague au point de sembler en perdre le manger et le dormir. Il se jetait sur le terrain d'entraînement dès ses cours finis. Profitant du droit d'invitation lié au Tournoi, il mangeait la plupart du temps avec les autres membres de son équipe, et en particulier à la table de Beaux-Bâtons où il baragouinait avec bonheur un français mâtiné de latin et de portugais. Harry avait plusieurs fois pensé aller regarder les entraînements mais il y avait renoncé. Ça embêterait Cyrus, sinon il lui aurait proposé !

« T'irais pas jeter un œil ? »

« Où ça Ron ? »

« Sur le terrain…. »

« T'es en mission pour Ginny ? » la taquina Harry, pensant à Radio Poudlard qui parlait beaucoup de l'entente croissante entre Aliénor Poussin et Cyrus.

« Laisse tomber Harry, tu sais pas ce que sait les sœurs ! »

« Paraît que je vais savoir bientôt… »

« Mouais et ben profite en attendant ! Parce que moi, bonne pâte, je lui demande si ça va, et elle m'a presque écorcher vif à sa place à lui ! »

« Donc, tu veux te faire une opinion ? »

« Non, je veux savoir s'ils vont exploser Malefoy ou non ? »

Harry sourit. « C'est pas très gentil pour Katie… »

Ron lui rendit son sourire :

« Là c'est les jumeaux qui sont coincés ! »

« Toute l'équipe est coincée », le corrigea doucement Harry. « Viens, prenons par là, c'est plus court ! »

En arrivant sur le terrain, ils virent qu'ils n'avaient pas été les seuls à braver l'air encore plus hivernal que printanier pour se faire une idée de la valeur des équipes

« Tiens Harry, te voilà ! Tu viens admirer ton frère ? »

« Salut Olivier ! Juste curieux !»

« Tu parles, il a fallut que je le traîne ici ! » grommela Ron.

« Tenez, regardez là ! Lui et la petite Française sont de plus en plus en phase… Elle n'a pas un trop mauvais balai non plus ! Ils vont être redoutables ! »

« Méfions-nous de Katie…. » - commença Harry.

Mais sa phrase resta dans l'air tandis qu'il suivait des yeux son frère qui évitait avec aisance plusieurs cognards, faisant un passe arrière osée à la fameuse Aliénor Poussin qui la réceptionnait avec une adresse indéniable et se démarquait suffisamment pour lui repasser le souaffle au moment même où il frôlait les buts. Sans attendre il l'envoyait d'un le cercle du milieu. Les spectateurs applaudirent spontanément.

« Putain ! Vous avez ça dans le sang, les Lupin ! » - s'exclama Olivier, les yeux exorbités par l'excitation.

Harry sourit, prenant le compliment pour ce qu'il était et repoussant les réflexions moins simples qui menaçaient. Le rôle du sang ? N'était-ce pas la même chose que celui de cette fameuse destinée ? N'y avait-il aucune place pour la volonté, le libre arbitre, le choix et la probabilité, pour tout ce qu'il apprenait en arithmancie ? N'était-il un bon attrapeur que parce que James en avait été un avant lui et non parce que Minerva lui avait entré les règles du Quidditch dans la tête dès qu'il avait mis un pied à Poudlard ? Cyrus n'était-il pas, d'après Remus, un bien meilleur joueur que Sirius ? Mais son agacement trouva rapidement une autre cible quand une voix hautaine s'éleva derrière eux, en réponse à l'exclamation de Olivier.

« Ils ont surtout de meilleurs balais ! »

« Pauvre petit Malefoy ! » rétorqua Dubois en haussant les épaules.

« Oui Dubois, tu as raison rien que la fortune ne puisse arranger », répondit l'héritier des Malefoy avec un sourire méprisant. Il tourna immédiatement les talons, comme s'il allait directement s'acheter un nouveau balai – sans doute pleurnicher auprès de son père pour en avoir un, estima Harry – bien avant qu'Olivier n'ait trouvé à répliquer qu'il ne servait à rien d'avoir un bon balai, si on ne savait pas s'en servir !

C'était courageux et gentil de la part de Dubois de prendre leur défense, estima Harry, sauf que Malefoy n'avait rien d'un mauvais attrapeur, il fallait le reconnaître. Il n'aimait pas les regards qu'il avait lus dans les yeux des élèves qui s'étaient retournés pour observer la scène. Oui, un Eclair de feu n'avait rien d'un balai courant pour des adolescents et constituait sans doute un luxe qui les plaçait Cyrus et lui dans une catégorie de privilégiés. Mais ils étaient sensés faire quoi, les laisser dans un placard ? Pourquoi personne ne semblait remarquer que Cédric lui aussi en avait un ?

« T'inquiète Harry, il est juste jaloux, pour un fois qu'il est dans une équipe, il voudrait gagner, mais il voit qu'il va avoir affaire à forte partie », commenta alors doucement Ron, comme s'il avait lu en lui comme dans un livre.

Ça faisait tellement longtemps que Ron n'avait pas cherché à faire autre chose que le provoquer ou mettre en cause leur amitié que Harry se sentit sincèrement ému. Comme Cyrus marquait de nouveau au même moment, il décida de cacher cela en se joignant aux applaudissements nourris. Ouais, Malefoy Eclair de feu ou pas, avait intérêt à bien s'accrocher !

000

« Tu l'as entendu ? « demanda Archibald mais le regard sombre et le visage fermé de Cyrus constituaient sans doute en eux-même une réponse.

« Tu crois que son père peut acheter, comme ça, des balais à toute son équipe ? » demanda Herman.

« Moi, je crois qu'avec les Malefoy faut s'attendre à tout ! » affirma Archibald.

« Ce qui est sûr, c'est qu'on peut pas faire grand-chose pour l'en empêcher ! » constata Herman.

Cyrus, les poings serrés, gronda :

« Je peux aller voir mon père »

« Qu'est-ce que tu crois, qu'il peut empêcher Malefoy de faire des cadeaux à son fils ? » s'étonna Herman.

Cyrus secoua la tête avec obstination.

« J'y vais maintenant », annonça-t-il comme si c'était la seule conclusion à retenir du moment.

« Tu es sûr ? » - demandèrent en même temps Archi et Herman, mais il ne se retourna même pas.

Pourtant, devant la gargouille, Cyrus faillit renoncer. Une petite voix raisonnable lui disait que ça allait finir par une longue leçon sur le politique, le possible, les risques et la prudence… Mais il pensa à combien Malefoy allait se rengorger s'il recevait en effet des balais pour toute son équipe et il serra de nouveau les poings et annonça son mot de passe personnel.

Il ne fut pas surpris de voir son père en haut des escaliers, mais quand il lut dans ses yeux que ce dernier avait l'air de s'attendre à qu'il se soit cassé les dents ou brûlé les cheveux… Cyrus en fut presque gêné.

« Cyrus ? »

« Papa… je.. je voulais te parler »

« Mais oui, bien sûr… entre… Nous avions presque fini avec Severus… »

Severus ? Ça c'est ma chance… soupira le jeune garçon en entrant dans la pièce.

Le Maître des potions était derrière le bureau et roulait des parchemins avec minutie. Il ne leva que brièvement les yeux vers lui et son visage resta insondable. On aurait presque pu croire qu'il ne l'avait pas vu entrer. Cyrus murmura une salutation et attendit avec fatalisme.

S'il restait, Severus allait sans doute pas manquer une telle occasion de faire remarquer combien il manquait de retenue ou de mesure. Il pourrait aussi facilement sous-entendre une fois de plus que Remus était décidément trop laxiste avec lui. Mais, contre toute attente quand Severus ouvrit la bouche ce fut pour demander presque amicalement : « alors prêt pour samedi ? »

Ce fut le rire de Remus qui le sauva. Ce rire léger qu'il réservait à ses seuls proches.

« Severus, tu n'es pas gentil ! Déjà qu'il ne sait pas par quel bout me poser la question ! »

« Je demande juste s'il est prêt à affronter une armée d'Eclair de feu ! »

« Une armée légèrement chimérique », intervint Remus.

« Il me semble que même si elle n'est pas réunie, finalement, elle pèsera sur les imaginations », remarqua Severus, le regard rêveur.

« Il est sûr que si Lucius voulait, il en aurait les moyens matériels !»

« Donc, tu ne vas rien dire ? »

« Dire quoi ?. »

Cyrus ne reprit son souffle qu'à la fin de ce long échange entre les deux hommes. Il avait toutes les confirmations qu'il pouvait craindre : la rumeur était fondée, l'affaire était politique et la justice n'aurait pas beaucoup de chance. Il lança un regard fondamentalement triste à son père adoptif et baissa la tête, cherchant déjà une excuse pour s'en aller.

« Cyrus », commença son père.

« Oui, je sais, je ne dois pas faire l'enfant, et remercier le père Noël d'avoir, moi aussi, un bon balai !» - le coupa l'interpellé prêt à sauter sur ses pieds.

« Ce qui est aussi le cas de Cédric », fit encore remarquer Remus, « et il paraît que la petite Française a un bon balai!»

« Un Azzuro, c'est un balai italien… c'est pas mal », grommela Cyrus avant de s'emporter de nouveau, « mais est-ce que c'est acceptable qu'il offre des balais à son équipe comme si… »

« Surtout pour une équipe temporaire ! » - intervint son père avec un léger sourire. « Severus lui a proposé d'équiper l'école en meilleurs balais, pour rééquilibrer les matchs »

Cyrus leva des yeux aussi immenses qu'étonnés vers le Maître des potions.

« Il est possible que je n'ai pas autant développé cette dernière idée d'équilibre, mais que j'ai rajouté quelque chose sur le prestige et l'influence qu'il tirerait d'apparaître comme un bienfaiteur de l'école », commenta ce dernier.

« Waow » apprécia Cyrus après un instant de réflexion, « et alors ? »

« Alors, il doit y réfléchir… ce qui est déjà énorme », répondit son père.

Cyrus se mordilla les lèvres, se sentant soudain un peu ridicule. Sans doute aurait-il dû leur faire confiance. Il se souvint que Sirius leur avait fait confiance après tout…et pas qu'un peu ! Et il était même la preuve vivante de cette confiance.

Soudain, frissonnant sans même s'en rendre compte, il vit dans sa tête un Albus plus jeune dans le même bureau. Sirius se tenait face à lui, il était debout et James était à ses côtés. Ils étaient en colère et leurs voix étaient agressives. « Comment pouvez-vous LUI faire confiance ? » demandait sourdement James. Cyrus sut instinctivement qu'ils parlaient de Severus mais, comme chaque fois auparavant que le Maître des Potions avait été au centre d'un de ces flashs, le souvenir s'arrêta net. Il s'aperçut que son frisson était devenu un tremblement et que Remus l'avait pris dans ses bras, les yeux pleins d'alarme.

« C'est la première fois que tu voyais ce souvenir ? » demanda alors Severus d'une voix sourde et Cyrus comprit qu'il l'avait suivi dans sa tête.

« Ce n'est pas un souvenir », gronda l'adolescent, « les souvenirs je les contrôle, je les appelle, je les refuse… ça… ça… »

« Ça, c'est ce qui s'est déjà passé les autres fois ? » demanda Remus.

Cyrus hocha la tête faiblement, ravalant ses larmes. Il sentit que Remus le serrait plus fort, l'attirant sur ses genoux comme un enfant et il le laissa faire. Il avait envie d'être encore plus jeune, encore plus protégé du passé comme de l'avenir.

Il ne vit pas le long et intense regard qu'échangèrent par-dessus sa tête, Remus et Severus. Il n'observa pas la décision modifier lentement la posture du Maître des potions et celui-ci finir par hocher la tête. Il entendit juste celui-ci murmurer :

« Si tu crois que ça peut l'aider »

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Le suivant va parler, une fois n'est pas coutume, de mémoire, mais aussi du premier match et de la seconde épreuve du Tournoi – non, non, j'oublie pas Bellatrix mais que voulez-vous, elle attend son heure….
Tout ceci semble bien répondre au titre « Echos ».