Titre : Emotion boom

Auteur : Ruines

Rating : M (-MATURE- pas pour rien)

Genre : OS (oui enfin c'est un OS de trente pages, alors il va avoir le bonheur d'être coupé en deux), Yaoï (relation amoureuse et sexuelle entre hommes, vous voilà prévenu), Romance

Pairing : FWxGW (FREDXGEORGE soyons clair, le « GW » ne désigne pas Ginny !)

Source : Harry Potter – sans allusion précise aux six premiers volumes, un grand merci à J.K. Rowling.

Notes : Je me permets de mettre un petit mot ici pour rassurer les lecteurs de Ephémère. La fic n'est ni finie, ni en pause, ni abandonnée. Je vous assure que je ne peux pas écrire cette fic en ce moment, mais ça va revenir, en tout cas, j'espère que vous me pardonnerez pour l'attente.

Plein de poutous d'amour à mon ziguiguie, parce qu'il t'aura fallut du courage (et de la patience) pour la lire (et la corriger) deux fois !lol

Soyons clair, cette fic n'est pas là pour créer un débat, ni une crise, alors s'il vous plait, pas d'attaque. C'est un plaisir que je me suis fais et que j'espère pouvoir offrir à toute personne à qui elle plaira, ni plus, ni moins. Bonne lecture.


Samedi 28 juillet, au matin.

Alangui dans un gigantesque baldaquin aux dais sculptés de bois de merisier, un jeune dormait paisiblement.

Sous son drap de coton ocre, n'était visible qu'une masse informe de cheveux roux, parsemée de mèches blondes et rougeâtres, ainsi qu'une paire d'épaules dénudées, à la peau étrangement blafarde sur lesquelles apparaissait de petites taches brunes.

« George ! » Hurla une voix masculine venant de la pièce voisine « Lève toi gros fainéant »

Le corps sous le drap remua lentement, écartant les bras, prenant encore plus de place dans le lit et se recala en grognant contre les oreillers pour se rendormir.

Quinze minutes passèrent ainsi, dans un silence tout relatif, puis des pas rapides se firent entendre, le son se répercutant dans les murs, augmentant encore alors qu'ils se rapprochaient dangereusement.

La porte s'ouvrit brusquement sur un jeune homme roux, lui aussi méché de blond et de rouge, aux boucles mi-longues frôlant délicatement ses clavicules et ses épaules alors que sa frange recouvrait partiellement ses profonds yeux pâles à la teinte céruléenne. Ceux-ci brillaient d'une lueur de malice alors qu'il avisait le corps étendu de son frère.

S'approchant à pas de loup, il contemplât discrètement les traits détendus de son jumeau, étrangement semblable aux siens, d'une œillade fascinée. Couché sur le ventre, la tête de coté profondément enfouie dans le polochon -comme on embrasserait avec véhémence le sein d'une maîtresse, son profil était d'une beauté tout enfantine, alors qu'ils venaient de fêter leur vingt quatrième années.

Redressant quelque peu la tête, les yeux de nouveau étincelants, un sourire plein de dents aux lèvres, Fred Weasley sauta sauvagement sur sa mie, le chevauchant de toute sa hauteur en hurlant à tue-tête :

« Madeleine la sorcière, qui était partie en guerre, vit la colline et la descendit, franchissant les lignes ennemies » Entama t-il alors que George venait de sursauter, laissant échapper un son inarticulé « Sa baguette sous la bras, un barbare elle massacra » Continua t-il en riant à moitié alors que George venait de les retourner, maintenant ses bras au-dessus de sa tête et le priait de se taire « Un petit Doloris pour qu'ils frémissent » Enchaîna t-il « Un Avada Kedavra pour- »

Mais il ne put finir sa phrase puisque George venait de lui enfoncer deux doigts dans la bouche, le faisant ainsi taire, un sourire dégoûté aux lèvres alors que Fred entreprenait de les lécher pour qu'il les retire.

« Je t'ai dis de te taire » Gronda George en retirant ses doigts et les essuyant sur la chemise de lin de son frère.

« Et moi je t'avais dis de te lever »

« Hurlé, serait plus exact »

« Tu m'avais entendu salop ! »

« Ouais, mais j'adore quand tu me saute dessus alors que je suis à demi nu » Lâcha t-il en jetant un regard à son caleçon de satin noir sur lequel se baladait en lettre d'or : « Fuck me I'm famous »

George laissa échappa un rire cristallin, entraînant son frère dans son fou rire, alors qu'il s'effondrait tout contre lui, son oreille au niveau de son cœur, écoutant avec étonnement ses pulsations cardiaques qui allait en rythme parfait avec les siennes.

« Je crois que je t'aime Fred » Laissa t-il échapper.

Fred gloussa bêtement en repoussant son frère et se leva du lit :

« Tu 'crois' ? J'espère bien que tu m'aimes, après vingt-quatre ans de vie commune. Maintenant lève toi marmotte, il est déjà 8h45, tu as dix minutes pour te préparer, sinon je pars sans toi »

« 8h45 ? Merde ! » Hurla t-il en se relevant à son tour « Pourquoi t'es pas venu me réveiller plus tôt ? » Il n'attendit pas la réponse et alla s'enfermer dans la salle de bain, laissant entendre par la fine porte de bois le son agréable des gouttelettes d'eau s'écoulant avec furie.

OOOOOOO

Samedi 28 juillet, après midi.

« Alors c'est très simple d'utilisation, il suffit d'en enduire la baquette de la personne que tu veux- »

« Elle est vraiment douée, tu ne trouve pas ? » Demanda Fred en s'adressant à son frère qui faisait un rapide inventaire de leur stock « George ? George tu m'écoutes oui ? »

« Ouais, je t'écoute. C'est pas comme si je pouvais faire autrement non plus, tu me bassine depuis quinze minutes » Lui répondit une masse de cheveux auburn qu'il voyait dépasser d'une pile branlante de carton à sa gauche « Tu parles de qui au fait ? »

« Mais de Félice voyons ! » S'exclama son jumeau comme si c'était une évidence en lui jetant un sachet de poudre à rêve en pleine tête.

« Hey ! On ne joue pas avec la marchandise. Et qu'est ce que tu lui trouves de particulier franchement ? » Demanda George en sortant de son recoin, allant rejoindre son frère qui observait, par le rideau de velours de l'arrière boutique, leur toute nouvelle employée, Félice.

La jeune femme, de près de vingt trois ans était ce qu'on pouvait appeler « une belle plante ». Montée sur près d'un mètre quatre-vingts, elle avait un corps aux hanches étroites mais aux formes généreuses et une courte chevelure brune d'où s'échappait quelques mèches hirsutes malgré ses nombreux soins. De grands yeux noirs cerclés de fins cils bruns, un court nez à la pointe recourbée, de fines lèvres pâles et la courbegénéreuse de ses joues lui donnaient un air de poupée russe auquel on ne pouvait que difficilement résister.

Objectivement, George devait avouer qu'elle était vraiment mignonne, mais de là à s'extasier sur sa trop grande beauté comme le faisait son frère, il ne fallait pas exagérer.

« Je ne vois vraiment pas ce que tu lui trouves. Elle est presque aussi grande que toi, sa poitrine est trop petite, sa voix est mièvre et elle sourit comme un niaise » Commenta t-il sincèrement.

Fred le regarda d'un air outré et le frappa de son poing à l'épaule en s'écriant avec colère :

« T'es vraiment un connard ! Elle est très belle et elle fait un travail fabuleux. En plus, toi tu peux parler, avec toutes ses putes avec qui tu passe tes nuits » Cracha t-il avec hargne.

« Et bien invite là à dîner ta princesse charmante, vilain crapaud » Proposa George en s'éloignant, blessé malgré lui par les paroles de son frère.

C'est vrai qu'il n'avait jamais eu aucune relation sérieuse, mais aller jusqu'à dire qu'il accueillait dans ses draps des putes, il ne fallait pas pousser. Et puis bon, tout le monde n'était pas comme son frère, petit puceau attendant l'âme sœur, non, lui, il avait une libido et celle-ci se manifestait en conséquence.

Alors qu'il allait remettre en vitrine des « sachets surprises », son regard s'attarda sur le corps de son frère, trépignant, alors qu'il s'adressait à Félice d'un air idiot, sautant d'un pied sur l'autre. C'est fou comme il perdait contenance face à une personne pour qui il éprouvait de tendres penchants. George tira la langue en grimaçant de dégoût alors qu'il se détournait de ce corps tellement semblable au sien qui venait de lui faire face, un fier sourire au lèvre.

Il venait de l'inviter à dîner…

OOOOOOO

Samedi 28 juillet, le soir.

« George ! GEORGE ! Mais bordel de Dieu qu'est ce que tu fous dans cette salle de bain ? Magne-toi, je suis pas encore près » Hurlait Fred en tambourinant sur la fine porte de bois le séparant de son frère « Arrête de te pouponner, c'est moi le dragueur ce s- » Il fut interrompu dans sa phrase, par la brusque ouverture de la porte.

Dans le chambranle se tenait George, un peignoir de coton de couleur noir ouvert sur tout le devant de son corps nu et encore humide de sa douche. Ses cheveux, alourdis par l'eau, retombaient en mèche éparse sur ses yeux clairs, entravant se vue. C'est d'une voix colérique qu'il s'exclama, faisant fi de sa nudité :

« Tu fais chier Fred, tu me fais chier! J'ai quand même le droit de prendre ma douche. J'suis encore chez moi aux dernières nouvelles. C'est quand même pas ma faute si t'est pas près alors que ta pimbêche arrive dans quinze minutes »

Fred légèrement surprit et gêné de voir son jumeau dans cette tenue, ferma brièvement les yeux alors que ses joues se coloraient rapidement d'une ravissante teinte carmine.

« Par tous les saints George, ferme ton peignoir » Le supplia Fred en lui passant devant pour atteindre l'armoire dans laquelle se trouvait son parfum.

« Oh je t'en prie Fred, ne viens pas jouer les prudes avec moi. Dois-je te rappeler que nos corps son semblable dans les grandes lignes ? » Demanda George en lui prenant des mains le flacon pour lui en mettre de très légères touches dans le cou, derrière les oreilles et aux creux tendres du poignet.

Fred lui jeta un regard interrogatif alors qu'il voyait son jumeau étaler de deux doigts l'eau parfumée dans son cou, puis se penchait légèrement vers lui pour le respirer :

« Tu as toujours tendance à en mettre trop et si tu ne veux pas faire fuir ta proie avant qu'elle n'ait mis un pied dans l'appart, je pense que tu en as suffisamment ainsi » S'expliqua t-il en lui rendant la bouteille et en se dirigeant vers sa chambre pour se changer « D'ailleurs, si tu veux mon avis, tu ferais mieux de troquer cette horreur que tu porte pour ta chemise noire à rayures »

Fred jeta un rapide coup d'œil à sa tenue et dut admettre que son vieux tee-shirt proclamant : « je suis le roi du monde » n'était pas du meilleur effet. Car même s'il avait l'intention de paraître décontracté face à Félice, ainsi il semblait surtout négligé.

Il courut dans leur chambre commune -ils partageaient encore le même lit- et émit un sifflement sonore.

George, au centre de la pièce, était vêtu d'un élégant pantalon de toile blanche, à la coupe guindée, se portant de façon assez ample hormis au niveau des fesses qu'il moulait comme une seconde peau et des cuisses bandantes merveilleusement mise en valeur. Pour tout haut, il ne portait qu'un fin débardeur noir seyant agréablement ses muscles pectoraux et abdominaux ainsi qu'un pull de résille blanc. Ses cheveux étaient retenus dans un catogan lâche, ses yeux étaient marqués d'un fin trait de khôl tandis que ces lèvres brillaient d'un éclat rougeâtre comme certaines mèches de sa chevelure. Il sortait du coté moldu ce soir.

C'était à se demander où était passé le jeune homme de quinze ans à la haute stature, aussi épais qu'une planche de bois et flottant dans ses gros pulls de mailles épaisses aux couleurs chatoyantes dont les initiales étaient tricotées à même le devant.

« Tu es magnifique » Dit-il sans pouvoir sans empêcher.

« Je sais. Bon p'tit frère, j'vais te laisser, je suis sur que ça se passera bien » Passant devant lui, il lui embrassa le haut du front en lui fourrant dans les mains une chemise noire finement rayée de blanc et de rouge.

OOOOOOO

Dimanche 29 juillet, au matin.

Alors que l'aube venait à peine de se lever, laissant pénétrer dans le salon la douce lueur orangée des premiers rayons du soleil, George jeta avec désinvolture sa veste de velours noir sur le dossier du canapé et se dirigea vers la chambre.

Semant sur son chemin ses chaussures, chaussettes, résille et débardeur, il déboula calmement par l'interstice de la porte, retira silencieusement son pantalon et se laissa couler sous les draps, rejoignant ainsi son frère, vêtu d'un short de coton blanc et d'un vieux tee-shirt gris.

Passant doucement son bras autour de la taille fine de son jumeau, il planta sa tête dans le creux tendre de son cou et respira les effluves fruités du parfum de son gel douche, soupirant de contentement. Il se laissa ainsi bercer par la respiration et le souffle chaud qui lui effleurait l'oreille, jusqu'à ce que la fatigue l'emporte.

Dans son sommeil, Fred le prit inconsciemment dans ses bras, fourrageant d'une de ses mains ses cheveux, entremêlant certaines mèches poisseuses à ses doigts fins et s'emplissant les narines de l'odeur musquée de sa transpiration tandis que celle plus acide du sexe lui faisait froncer le nez.

OOOOOOO

Dimanche 29 juillet, au matin, quelques heures plus tard.

Au alentour de midi, George ouvrit lentement les yeux en bayant démesurément. Se retournant sur le dos, il chercha à sa droite son frère mais ne découvrit qu'un enchevêtrement de drap encore chaud.

« Fred ? » Appela t-il d'une voix rauque.

Comme aucun son ne lui répondit, il décida de se relever doucement, traversant la chambre pour rejoindre le couloir et ainsi accéder à la salle de bain. Alors qu'il ouvrait la porte, ses oreilles furent envahies par une myriade de gémissement et de sons entrecoupés.

Avançant silencieusement pour pénétrer à demi dans la pièce, ses yeux s'écarquillèrent grandement tandis qu'il fixait d'un regard trouble son jumeau.

Celui-ci était de profil, entièrement nu, adossé à l'une des vitres de la douche, le corps luisant d'eau qui s'écoulait encore avec force du pommeau mural. Ses cheveux étaient ramenés en arrière par la forte pression du jet, les collant ainsi sur son front et ses tempes. Les yeux fermés et la tête renversée, il bougeait incessamment les lèvres sans qu'aucun son n'en sorte hormis de doux gémissements qu'il ne pouvait s'empêcher de prononcer alors que sa main bougeait activement sur son sexe.

George se délectait de cette vision, penchant même le visage de coté d'un air réfléchi alors que les coups de poignet de son frère augmentaient de vitesse. Il faisait preuve d'un tel abandon alors que l'intégralité de ses muscles bandaient à l'en faire souffrir, que George en vint à se demander si lui-même paraissait si beau lorsqu'il se masturbait.

Reprenant conscience de ce qu'il était en train de faire, il ressorti prestement -mais toujours en silence- de la salle de bain et s'adossa quelques secondes aux murs froids derrières son dos, juste le temps de laisser son cœur reprendre un rythme normal.

OOOOOOO

Samedi 20 Octobre, après midi.

Alors que la rentrée à Poudlard s'était faite il y a près d'un mois et demi, le magasin « Farces pour sorciers facétieux » ne désemplissait pas. A croire que les élèves s'étaient tous passés le mot afin de venir vider leur stock.

Depuis que le Lord Noir avait été terrassé durant ce qui aurait dû être la septième année d'Harry, le monde magique avait semblé renaître. Bien entendu, il subsistait encore des désaccords au sujet de la direction du ministère, puisque la multitude de ministres aillant été nommés au poste, n'étaient qu'une succession d'incapable aux idées ravageuses. Présentement, une assemblée avait été créée afin de maintenir un semblant d'ordre en attendant qu'un sorcier puisse réellement être promu à la charge de ministre.

Voyant arriver un petit groupe d'élève de cinquième année de Gryffondor, George se mit en quête de son jumeau et de Félice qui avaient mystérieusement disparu il y a près de dix minutes.

Passant devant le rayon « Erotico- farce » il attrapa par le col de sa robe un jeune quatrième année de Serpentard qui regardait avec envie les différentes poudres, potions et autres mixtures et le traîna vers ses camarades de Poudlard en le réprimandant à haute voix, sans gêne, faisant rougir jusqu'aux oreilles l'élève :

« C'est pas de ton âge morveux. Restes-en au pétard explosif. Tu ne dois même pas être capable de te servir de ton zizi, alors laisse le à sa place »

Un fin sourire aux lèvres, il traversa rapidement le magasin pour se diriger vers l'arrière salle. Poussant d'un geste brusque la tenture de velours qui avait été enchanté pour qu'aucune personne non répertoriée ne puisse la passer, il marcha directement et d'un pas rageur vers les légers rires qu'il entendait à quelques pas de là.

Ses mâchoires se crispèrent violemment alors qu'il découvrait son jumeau et Félice, étroitement liés contre le mur de grosse pierre, leurs lèvres soudées en un énième baiser se décollant les unes des autres par intermittence, laissant s'échapper de doux gémissement ou s'égarer leurs langues.

Sa pomme d'Adam se coinça dans sa gorge tandis qu'une folle envie de les arracher l'un à l'autre le prenait. Pas qu'il n'était pas au courant de leur relation -Fred en était suffisamment heureux pour en faire profiter la terre entière- mais les voir se peloter dans un coin sombre du magasin, c'était comme si la vérité s'imposait vraiment à son esprit. Comme si celle-ci qu'il s'évertuait à refuser depuis près de trois mois, se retrouvait d'une seconde sur l'autre enfoncée profondément et cruellement dans sa tête, devant ses rétines, face à son cœur et à ses battements furieux.

Fred ne l'aimait plus lui seul. Fred ne l'aimait plus.

Une rage sourde envahit chaque pore de sa peau alors que sa voix claquait, plus tranchante qu'une lame :

« Vous le dites si je vous dérange »

Fred et Félice s'écartèrent l'un de l'autre rapidement, prit sur le fait et prirent un air penaud,en ne cessant pas de sourire pour autant et de se jeter des petits regards amoureux.

George avait fortement envie de vomir et c'est d'une voix glaciale qu'il continua :

« Félice, que je te reprenne à ne rien foutre alors que des clients attendent de l'autre coté et t'es virée, c'est clair ? » Fred lui jeta un regard courroucé, ne comprenant visiblement pas ce qui ce passait, alors que Félice se dépêchait de rejoindre la boutique « Je rentre à l'appart » Lâcha t-il finalement, en laissant Fred, seul, sans aucunes explications.

Sortant par la porte de derrière, George fit quelques pas de coté avant de se laisser tomber à genoux, sur le sol boueux jonché de feuilles mortes aux teintes marronnées, et vomit.

Les larmes coulaient douloureusement le long de ses joues, asséchant ses yeux meurtris par le vent froid du début de soirée. Frappant du poing le sol humide, secoué de soubresaut, il resta ainsi près de vingt minutes avant de trouver la force de se relever et de se diriger vers leur appartement.

OOOOOOO

Mercredi 25 décembre, à l'aube.

Présentement, les jumeaux avaient réuni dans leur appartement, agrandi magiquement pour les fêtes de fin d'année, toute leur famille. Au petit nombre de dix-sept, les chambres étaient toutes intégralement occupées, forçant même Harry et son petit ami –depuis maintenant un peu plus de quatre ans-, Draco Malfoy, à dormir sur le canapé du salon. Ce dernier avait d'ailleurs longuement pesté contre cet « affreux bout de tissu racorni » avant que le jeune homme brun ne le fasse taire d'un époustouflant baiser.

Au alentour de deux heures trente, alors qu'ils venaient à peine de terminer leur repas, chacun s'étalant selonson bon vouloir dans l'appartement, à danser, grignoter, jouer ou discuter, Fred jeta un regard anxieux à Félice, à ses cotés, qui lui répondit d'une pression sur la main et d'un baiser au coin des lèvres.

Se levant lentement, comme un prisonnier vers sa potence, il sonda la pièce du regard à la recherche d'une masse de cheveux roux -bizarrement, il y en avait un grand nombre- et d'un visage aussi familier que le sien.

Son regard effleura le trio d'or à nouveau réuni, autour du feu, riant bêtement d'une blague de Ron, à ses parents, discutant religieusement autour d'un café avec ceux de Hermione, Percy, Bill et Fleur, puis à Draco, jetant de petit regard en coin à Harry alors qu'avec Ginny et Charlie ils venaient d'entamer une partie de cartes magiques.

Indéniablement, ses yeux se portèrent sur la petite Salomé, ravissant petit ange blond, fille de Fleur et de Bill qui jouait avec animation avec son jumeau, assis tous deux sur un fauteuil, se chatouillant avec cri et rire.

L'incident du mois d'octobre n'avait jamais été réabordé puisqu'à la suite de cette journée, George avait attrapé une petite bronchite et était resté cloué au lit durant une longue semaine, avec près de 4O°c de fièvre malgré les potages et autres potions médicamenteuses que lui avait préparé Molly.

Fred fixa le profil de son frère, ses lèvres fendues d'un large sourire. Un pincement au cœur lui fit plisser les yeux alors qu'il se demandait s'il serait vraiment en mesure de le laisser seul ici, alors qu'il ne c'était jamais quitté.

Avançant d'un pas branlant, il posa sa main sur l'épaule de George et lui murmura qu'il aimerait lui parler en privé. Ce dernier lui jeta un regard confus, ses sourcils s'arquant de surprise, mais il le suivit néanmoins, après avoir déposé une bise sonore sur le front de sa petite nièce.

« De quoi veux-tu me parler ? » Lui demanda t-il en refermant délicatement la porte de la chambre, leur accordant ainsi un peu d'intimité.

Fred s'assit doucement sur le lit, fixant un point invisible au-dessus de l'épaule de son frère, puis sa voix s'éleva, claire et calme, ses yeux ne rencontrant pourtant jamais ceux de George, éblouissant dans son pantalon de satin noir et sa chemise de lin :

« George- » Il fit une légère pause, semblant chercher ses mots.

« Epargne-moi les détours s'il te plait » Le supplia son frère en lui jetant un regard trouble.

« Félice et moi avons décidé de nous installer ensemble » Il risqua un regard vers son double, qui ne disait toujours rien, attendant visiblement le reste « On… ça va faire cinq mois qu'on est ensemble et des semaines qu'on en parle. Et justement, ce matin, Félice a reçu un coup de fil de son oncle, il a une petite maison en plein Londres moldu et il aimerait la louer. Il lui a demandé si ça l'intéressait et… elle a dit oui. On emménage dans un mois et demi » George vacilla une seconde, faisant se lever Fred qui vint lui prêter son bras, qu'il repoussa sèchement « Ecoute, ça ne veut pas dire que j'abandonne la boutique. Je viendrais travailler normalement et puis, je t'inviterais souvent à la maison, comme ça on restera quand même ensemble » Tenta t-il en souriant doucement.

Ne voyant toujours aucunes réponses, il tenta d'écarter de la main les cheveux qui entravaient la vue de son frère, qui avait baissé imperceptiblement la tête, mais se vit repousser une seconde fois, avec bien plus de force, si bien qu'il en tomba à la renverse.

« George, qu'est ce que tu- »

« Ta gueule ! » Hurla celui-ci « Tu m'entends ? Je ne veux plus que tu l'ouvres devant moi ! Tu ose me, me, me… me dire ça le soir de Noël. Non mais tu te fous de moi ? » Ses pupilles, exagérément dilatées, ne laisser que peu de surface à l'iris « Tu veux me laisser ? Et tout ça pour cette espèce de salope ? Je… c'est pas possible… » Il se détourna brusquement, acculant son front moite de sueur contre la surface fraîche du mur « Dis-moi que c'est pas vrai Fred, je t'en supplie, dis-moi que c'est pas vrai »

Fred sortit de son état d'hébétement et vint se poster derrière son jumeau, entourant de ses bras la taille mince de son frère. Celui-ci se débattit violemment, se retournant pour lui faire face et tentant par des coups de se défaire de sa prise.

« Calme-toi George » Chuchota t-il tout contre ses lèvres et l'écrasant contre le mur « J'ai vingt-quatre ans, je… on, on ne va pas passer le reste de notre vie ensemble »

George lui lançant un regard embué et murmura, la voix serrée de sanglots retenus :

« Pourquoi pas ? »

« Parce que… » Fred soupira doucement « On se verra toujours autant. A la boutique, pour toutes les fêtes, et puis tu viendras à la maison, je te l'ai déjà dis. Ce n'est pas parce que je déménage que je veux couper les ponts. Tu es mon jumeau George, je ne pourrais jamais faire ça. Tu es un petit bout de moi, tu es indispensable à ma vie et à mon bonheur »

« Alors reste » Les mains de George se placèrent à l'arrière du crâne de Fred, épousant la forme arrondie de ses doigts, les rapprochant ainsi l'un de l'autre.

« Non, je ne peux pas. Tu penses à Félice ? »

« Mais qui sera avec moi le soir? Qui me réchauffera les mains quand j'aurais froid en hiver ? Qui râlera contre le concierge qui ne fait qu'augmenter le loyer ? Qui me réveillera le matin ? Qui m'aimera, si toi, tu n'es pas là ? » Finit-il du bout des lèvres.

Fred soupira une seconde fois, embrassant les pommettes hautes à sa portée ainsi que les paupières gonflées et humides, qui se fermait sous chacun de ses attouchements.

« J'aime Félice, je ne peux pas la laisser »

George, en une poussé se dégagea des bras qui l'entouraient, envoyant pour la seconde fois son frère à terre. Ses yeux, de nouveau fixe, le transpercèrent d'un regard accusateur qu'il ne pouvait supporter d'être portésur lui, avant qu'il ne crache au sol, entre les jambes repliées de Fred, marmonnant avec hargne :

« C'est bien ce que je me disais. Elle tu l'aimes et tu ne peux pas la laisser, mais moi, t'en à rien à foutre! Tu veux que je te dise ? Et bien casse-toi. Et ne revenez plus jamais chez moi toi et ta pute. Tu ne fais plus partie de ma famille, tu es mort »

Essuyant d'une main les larmes qui perduraient aux coins de ses yeux, il franchit la porte de la chambre sans se retourner, traversa le salon d'un pas furieux sous le regard inquisiteur de ses invités qui n'avaient visiblement pas entendu leur dispute et quitta l'appartement, sa veste sous le bras, à la recherche du meilleur remède qu'il n'est trouvé pour calmer sa colère ou son stress, le sexe.

De son coté, Fred pleurait silencieusement, à genoux sur le sol, sa tête cachée dans ses mains. S'il s'était attendu à ce que Félice vienne le rejoindre, il fut déçu. Cette dernière reprit naturellement sa conversation avec Ginny, faisant fi du départ de George, comme tout le reste des personnes présentes, pensant très certainement que c'était là encore une colère du jumeau Weasley, comme il lui arrivait souvent d'en éclater ses derniers mois.

OOOOOOO

Mercredi 25 décembre, au matin, quelques heures plus tard.

Après le départ de tout le monde, au alentour de cinq heures, Fred n'avait pu se résoudre à aller se coucher dans sa chambre, trop inquiet pour son frère qui n'était toujours pas réapparu.

Il s'était donc installé dans le canapé, et somnolait doucement, ses yeux s'ouvrant et se refermant à chaque bruit de pas qu'il pouvait entendre. Alors que sa tête s'affaissait doucement sur ses épaules, le bruit de la clé dans la serrure lui fit relever les yeux.

Courrant vers la porte, derrière laquelle il entendait George râler contre l'étroitesse du verrou dans lequel ne passait pas sa clé, il l'ouvrit et reçut à la volée son frère qui se maintenait précédemment à la porte fermée.

Le regard trouble, celui-ci sentait fortement l'alcool, le sexe, ainsi qu'une légère odeur de vomi qui lui retourna le ventre.

L'attrapant sous les épaules pour le glisser dans l'appartement, George chuchota un millier de mots incohérents, dans un sens inintelligible, tout en caressant de sa langue le creux du cou de Fred, dans lequel il était niché.

« George arrête ça tu veux ? Tu me chatouille »

L'installant doucement sur le canapé, il lui retira ses bottes, ses chaussettes, son pantalon et sa chemise. Sa veste n'étant nullement en vue, il l'avait très certainement perdu au cour de la soirée. Maintenant uniquement vêtu d'un boxer rouge de résille aux fines mailles, Fred ne put s'empêcher de rougir en le portant d'une main derrière le dos et l'autre sous les genoux.

Il le transporta dans la salle de bain, où il tenta de l'allonger sur l'émail froid de la baignoire, parallèle à la douche. S'agenouillant à ses cotés, il tenta de lui enlever son dernier vêtement, mais c'était sans compter sur ses gigotements et autres gestes brusques que son frère n'avait très certainement même pas conscience d'avoir.

« George, George » Appela t-il en lui effleurant la joue, deux prunelles opalines le fixèrent d'un air trouble, sans réellement le voir « Lève les hanches que je puisse te retirer ton vêtement »

Dans un grognement sourd et un geste mou, il se souleva avec l'aide du rebord, permettant ainsi à Fred de le mettre à nu. Celui-ci alluma doucement le jet d'eau, laissant se remplir la baignoire.

Alors qu'il redressait George pour l'asseoir sur un tabouret de douche, il lui passa doucement un gant tiède et savonneux sur le visage, glissant ensuite sur son dos, caressant sa chute de rein et atteignant rapidement la courbe rebondie de ses fesses, qu'il ne parcourut que rapidement.

« Je t'aime Fred » Lui murmura George en posant sa tête sur son épaule « Je t'aime tellement fort »

En disant ses paroles et alors que la main gantée de Fred effleurait doucement ses seins durcis, le sexe de George se gonfla d'un même mouvement, alors qu'un gémissement sourd franchissait ses lèvres, mettant mal à l'aise son frère.

Fred, rouge brique, inspira par le nez, retenant sans vraiment sans rendre compte sa respiration et posa sa main sur le sexe dressé de son frère, alors que celui ci dardait le bout de sa langue hors de sa bouche pour lui lécher le lobe de l'oreille.

Fred laissa s'échapper un petit cri aigu en retirant vivement sa main de son pénis, ce qui fit râler son frère, toujours perdu dans son monde, réclamant plus de soins d'une voix étrangement rauque, les yeux intégralement clos :

« Encore » Geignit-il.

Le jeune homme roux se releva rapidement, pour éviter d'entrer de nouveau en contact avec son jumeau et regarda celui-ci d'un œil nouveau mais indéniablement effrayé. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, ses mains étaient moites, la tête lui tournait et sa verge pulsait douloureusement contre le tissu rêche de son short.

Ce demandant bêtement ce qui était en train de lui arriver, il attrapa une grande serviette de coton moelleux, sécha brièvement un George qui s'était endormi dans ses bras et le porta, toujours nu, dans leur lit. Remontant bien haut les couvertures, il éteignit le plafonnier d'un coup de baguette et repartit s'installer sur le canapé.

OOOOOOO

Mercredi 9 Janvier, l'après midi.

George, conformément à ses dernières paroles cohérentes, n'accordait plus le moindre regard ou la moindre parole à son jumeau, qui dormait depuis lors dans le canapé du salon.

Même à la boutique, l'ambiance était loin d'être des plus réjouissante, si bien que depuis deux semaines, les clients semblaient fuir leur magasin.

Pour Fred, la situation était devenue invivable. D'immenses cernes bleuis barraient le dessous de ses yeux, son teint de pêche avait viré au blafard, faisant ressortir plus que jamais ses nombreuses taches de rousseurs et il semblait avoir perdu quelques kilos dû à sa mauvaise alimentation. Pas que le canapé soit tellement désagréable, bien au contraire, mais les crises d'angoisses qui le prenaient au seuil du sommeil, ou plus rarement en pleine journée, le laissaient tremblant et fiévreux durant des heures, l'empêchant ainsi de profiter de ses nuits.

De plus, l'empaquetage de ses affaires personnelles ne faisait que lui attirer les regards cruels de son frère, qui passait à ses cotés, frappait dans les cartons et allait s'enfermer dans sa chambre, d'où il ne sortirait qu'au alentour de vingt-trois heures, minuit, pour sortir et coucher avec une quelconque partenaire qu'il aurait tout aussitôt fait de remplacer le lendemain.

C'était seulement dans ses moments que Fred pouvait profiter de sa présence, puisqu'il rendrait toujours dans des états déplorables, cuvant un bon demi-litre d'alcool. Ainsi, il s'occupait patiemment et calmement de lui chaque matin. Le déshabillant, le douchant et le bordant d'une voix douce. Il était même arrivé qu'il dut masturber son frère, pendant que celui-ci s'excitait alors qu'il le laver de simple caresse sur le corps.

Il ressortait généralement de ces instants encore plus détruit, son sexe durement tendu et des images -qu'il n'osait se rappeler- aux caractères obscènes plein la tête.

Félice, à l'entre deux, voyait son petit ami ruiner sa santé et ne savait visiblement pas comment raccorder les choses entre les deux jumeaux. Elle ne pouvait plus accepter le désintérêt dont faisait preuve Fred à son égard. C'est ainsi qu'en cet après midi glacial du mois de janvier, elle s'était finalement décidée à aller discuter avec George, puisque Fred refusait catégoriquement de lui en parler.

Alors qu'elle voyait George s'éclipser par l'arrière boutique, très certainement pour épancher son besoin de nicotine, elle le suivit silencieusement, prétextant à Fred qu'elle allait faire un peu de rangement dans leurs stocks puisque peu de clients occupaient le magasin.

Enfilant son polaire d'un noir d'ébène, serrant étroitement son écharpe écarlate autour de son cou, elle poussa la lourde porte de fer et découvrit George, assit sur un tas de cartons bancals, une clope au bec, fumant l'air de rien, les yeux dans le vague, comme souvent ces derniers temps.

« George, je peux te parler ? » Commença t-elle d'une voix sure.

Le jumeau Weasley ne se retourna même pas vers elle et éclata d'un rire clairement moqueur.

« Ca me rappelle quelques choses » Souffla t-il après son éclat.

« C'est à propos de Fred. Et de toi, accessoirement » George daigna enfin poser son regard sur elle, un regard mesquin et clairement malveillant, mais il l'a laissa néanmoins poursuivre « Et bien voilà. Je sais que tu es au courant pour notre emménagement à Finou et moi » Le rouquin grimaça de dégoût face à l'absurdité du surnom « Et je sais aussi que tu l'as suffisamment mal pris pour ne plus lui adresser la parole… »

« Dit donc, tu en sais des choses » Chuchota George avec ironie.

Passant outre la réflexion du jumeau de son amant, Félice enchaîna :

« Comme tu as dû le remarquer, il n'est vraiment pas bien. Il dort mal, ça se voit et puis, il a perdu du poids »

« Tu es en train de me dire que je suis responsable ? »

« Hum… pas exactement. Enfin, indirectement, si. Il n'est pas bien à cause de votre dispute. J'aimerais que tu ailles lui parler, que vous vous réconciliez tous les deux, pour ne pas vous laisser submerger par l'adversité »

« Je n'irais pas le voir »

« Tu es ridicule ! » S'écria Félice en haussant la voix.

George se leva brusquement et la projeta contre le mur de l'arrière cour. D'une voix empreinte de colère, il s'exclama, ses yeux se faisant meurtrier :

« Ferme là. Je ne te dois rien. Tu m'as pris la chose qui comptait le plus au monde, alors je t'interdis de l'ouvrir devant moi. Tu n'es rien à mes yeux, même pas bonne à baiser »

Félice le regarda les yeux écarquillés avant de prononcer, des sanglots dans la voix :

« Je n'ai jamais eu l'intention de te voler Fred »

« Menteuse » Lâcha t-il en se détachant d'elle, la laissant choir mollement au sol en un bruit sourd.

Alors qu'il écrasait sa cigarette contre le mur, la jetant au sol, il pénétra par la petite porte, ayant dans l'idée de regagner son poste et croisa juste au devant, son jumeau, immobile dans le chambranle, la bouche très légèrement ouverte, le fixant d'un air perdu.

George lui souffla un baiser imaginaire, un sourire en coin et regagna le magasin.

OOOOOOO

Samedi 12 Février, en fin de soirée.

Fred fit un rapide tour du salon, regardant bien s'il n'avait oublié aucun carton hormis celui qu'il avait en main. Se retournant vers la cheminée, il fit un petit sourire à Félice, qui lui rendit au centuple, trop heureuse d'enfin aménager avec lui.

« Va-y d'abord. J'aimerais aller dire au revoir à George »

« Fred, je ne sais pas si c'es- »

« Si. Vraiment, il faut que j'y aille. Je ne vais pas me sauver comme un voleur Félice, c'est mon frère »

Cette dernière acquiesça et lui prenant le carton des mains, elle se dirigea vers l'âtre de la cheminée et s'en fut avec quelques paroles :

« Maison de Félice Geanson et Fred Weasley, Londres »

Fred attendit qu'elle fut partie, avant de rejoindre son ancienne chambre où il était sur de pouvoir trouver George. Arrivant devant la fine porte de bois, il tapa deux légers coups et se permit d'entrée comme il n'entendait aucune réponse.

George était dos à lui, près de la fenêtre entrouverte, devant laquelle il fumait avec grâce, tirant de longue bouffée, qu'il expulsait par petite pression, laissant apparaître sur le carreau froid de grande tache de condensation.

« George ? Je… je vais y aller » Dit-il doucement en s'approchant de quelques pas, maintenant à moins d'un mètre de son frère « J'aurais aimé qu'on discute tout les deux, mais tu n'as pas vraiment l'air de le vouloir, alors, voilà. Tu le sais déjà, mais, si tu as besoin de quoi que se soit, appelle-moi. Je viendrais immédiatement »

N'obtenant aucune réaction, il se retourna tristement et franchit le chambranle d'un pas las, le dos voûté. S'arrêtant un instant, il pivota à demi, pour avoir dans son champs de vision son jumeau et énonça d'une voix douce, sans remarquer les tremblements qui semblaient prendre George :

« Je t'aime »

George attendit que son frère ait définitivement quitté l'appartement pour se laisser aller à son chagrin. Ses jambes lâchèrent sous son poids et celui de la tristesse réunit. Accolant son front au sol, il laissa libre court à ses larmes, pleurant sans relâche et geignant des plaintes amères.

OOOOOOO

Jeudi 17 Février, à midi.

« Ecoute je me fais vraiment du souci, il n'est pas venu travailler depuis le début de la semaine. Je vais faire un tour à l'appart. Il est peut être malade, j'en sais rien, mais je ne peux pas rester comme ça sans avoir de ses nouvelles »

« Je suppose que je dois garder la boutique ? »

« S'il te plait » Fred attrapa son manteau, embrassa doucement la pommette de Félice et sorti du magasin, enfonçant autant que possible son bonnet sur ses cheveux emmêlé.

Arrivant à l'appartement, ne sachant pas s'il pouvait ou non utiliser son double des clés, il sonna un coup et ne recevant aucune réponse se permit de pénétrer dans ce qui était il y a moins d'une semaine encore, son petit chez lui.

Même s'il avait visité à plusieurs reprise la maisonqu'il partageait avec Félice avant de s'y installer, il avait eut un mal fou -et avait encore du mal- à s'habituer à ce nouvel environnement.

Les mains fraîches de Georges venant se calfeutrer en pleine nuit entre ses cuisses lui manquaient, ainsi que les engueulades pour savoir qui allait préparer le dîner, qui allait faire les courses, et qui décaperait les toilettes. Tellement de chose qu'il avait partagé avec son jumeau, tellement de souvenirs, de larmes, de crises et de réconforts. Cette chose inestimable qui les liait l'un à l'autre, et même plus, il avait peur de l'avoir perdu à vie.

Il lui était arrivé, depuis qu'il avait déménagé de se réveiller en plein nuit, au alentour de cinq heures pour s'assurer que George n'était pas derrière la porte, en train d'attendre qu'il lui ouvre.

Il avait beaucoup de mal à s'habituer à sa nouvelle vie, tellement de mal qu'il regrettait amèrement son départ. Mais il ne pouvait pas du jour au lendemain revenir sur sa parole et quitter cette personne qu'il avait aimé durant de nombreux moins. Avait aimé, car quoi qu'il puise vouloir s'en convaincre, elle ne lui importait plus autant qu'avant.

Il arrivait même qu'elle l'agaçe par ses manies de rangement, par ses cheveux qu'elle faisait tomber dans le lavabo en les brossant, par le rouleau de papier toilette qu'elle refusait de mettre dans le dérouleur prévu à cet effet. Toutes ses petites choses de la vie courante, qui brisait un peu plus le semblant de couple qu'ils avaient un jour formé.

Reprenant pied avec la réalité, Fred entendit de sourds gémissements provenir de son ancienne chambre. Ayant peur de ce qu'il allait découvrir, il poussa très légèrement la porte, se laissant porter par la forte odeur qui emplissait la pièce. Une odeur de renfermé, de transpiration, de poussières et indéniablement de sexe brut.

Ses yeux se portèrent d'abord sur les vêtements qui jonchaient de-ci de-là le sol de la pièce.

Un bas résille dans un coin, un porte jartelle serti d'une étonnante dentelle dans l'autres, une petite jupe de jean à gauche, un boxer noir à droite.

Et là, sur le lit, alangui, les membres étendus, George, entièrement nu sur un drap de coton blanc, la tête rejeté en arrière, les yeux fermés si fort qu'il en faisait se plisser ses paupières, et son membre, fièrement dressé. De par et d'autre de celui-ci ce tenait deux jeunes filles, des jumelles si Fred en croyait leur ressemblance flagrante, aussi nu que l'était leur partenaire, embrassant, mordant, léchant et suçant successivement -et à leur tour- la verge qui leur faisait face, faisant s'échapper d'étrange et hypnotique son de la bouche du jeune homme roux.

Fred se détourna, de peur de se faire surprendre, et vint se placer sur le canapé, en face de l'âtre, tentant d'ignorer les bruits et autres sons qui lui parvenaient, auxquels s'accompagnaient toutes sortes d'images, extrêmement claires sous ses paupières.

Après près d'une vingtaine de minutes, les sons aillant diminués, puis disparus, George apparut dans le salon, sans qu'aucun vêtement ne couvre son intimité. Il ne semblait nullement surpris de voir Fred assit dans le canapé, rougissant alors que George se pavanait sans gène devant son nez, venant même s'asseoir à ses cotés, une tasse de chocolat chaud calée entre les mains.

« Je peux savoir ce que tu fais chez moi ? » Commença t-il.

« Je m'inquiétais » Dit-il tout naturellement, en se forçant à visser ses yeux sur ceux de son frère « Tu ne viens plus au magasin depuis près d'une semaine, alors je me faisais du souci »

« Et bien comme tu vois, tu n'aurais pas dû. J'ai seulement décidé de prendre… quelques jours de congés »

Fred se releva d'un coup, ses poings serrés à l'en faire mal, alors qu'il se mordillait la lèvre inférieure, signe de sa colère.

« Quelques jours de congés ? » Explosa t-il « Et il ne te serais pas venu à l'esprit de me prévenir bien entendu ! » George haussa les épaules et but une gorgée de sa boisson « J'étais mort d'inquiétude figure toi. Parce que, que tu refuse de m'adresser la parole pendant des mois, je peux l'accepter, même si j'en souffre, mais que tu me laisse m'inquiéter alors que tu savais parfaitement dans quel état me mettrait ton absence, je te trouve- »

« Tu crois être le seul à souffrir ici ? » Le coupa son frère.

Fred se laissa tomber à genoux devant lui, faisant fit de sa nudité et de la position qu'il prenait en s'installant ainsi aux pieds de son frère.

« Parle-moi. Ne me laisse plus dans le flou »

George décroisa les jambes, les écartant, permettant ainsi à son jumeau de s'approcher. De la main gauche, il tenait fermement sa tasse tandis que de l'autre il flattait avec volupté l'arrondi de sa joue.

« D'accord »

« Pardonne-moi. Je suis tellement désolé de t'avoir laissé. Tu me manques tellement » Fred le regarda droit dans les yeux.

« Reviens-moi. Je n'attends que toi, reviens Fred »

« Je ne peux pas ! » S'exclama t-il « Tu ne peux pas me demander de choisir entre toi et Félice. Ne me demande pas ça… »

Le visage de George se durcit, ses yeux devinrent fuyants et il cessa de caresser de la pulpe des doigts la joue de son jumeau. Il se renfonça dans le sofa en serrant fortement son chocolat des deux mains. Fred attrapa le menton du jeune homme roux d'une main, le forçant ainsi à lui faire face.

« Viens à la crémaillère. Dimanche, viens. Il y aura tout le monde. Fait-moi plaisir, viens chez moi »

« J'y réfléchirais »


A suivre...


Bon et bien voilà la première partie. Pour ceux qui s'inquiète, la deuxième est déjà prête et n'attend que d'être publiée.

Néanmoins, je vais attendre quelques jours, histoire de vous laisser le temps de vous remettre et peut-être de me laisser un petit mot.

Sur ce, passez une excellente soirée. Ruines.