L'inné et l'acquis

Générique habituel – JKR, Alixe et Vert - avec des remerciements spéciaux à l'Espace régional Internet citoyen de Haute Romanche...

Bon, Bellatrix en Trelawney, ça surprend autant que ça ne surprend pas, à vue de nez... ce qui est normal parce que je ne l'ai pas vraiment cachée – pas montrée, mais pas cachée non plus...

Comment vont-ils s'en sortir, Neny, Andromaque et les autres ? Eh bien, eh bien…. Déjà, comme ça….

Non seulement il est impossible de transplaner aux Mangemorts, Lupini Filiae, mais en plus ça me priverait d'une scène… Bon, je sais, Voldie n'a qu'à organiser sa sauterie ailleurs… Alixe l'avait bien dit...

Tonks – Guézanne... Tonks fait dans le feu l'apprentissage de la responsabilité maternelle... avec ses propres critères... Non, elle ne l'envoie pas à la poursuite à pied de Remus et compagnie parce qu'elle ne sait pas ce qu'ils font et qu'elle pense qu'il serait plutôt une gêne... Réussira-t-elle à l'éloigner en permanence du champ de bataille... on va voir...

Tu as raison, Fée Fléau, ces chapitres-là sont plus courts en nombre de mots... J'essaie de laisser plus de place à l'action et l'urgence et ça raccourcit notablement mes phrases... c'est un drôle de phénomène...

Comme j'ai vos messages indirectement, je sais, j'oublie plein de monde... alors merci à tout le monde, salut aux nouveaux venus dont je n'ai pas mémorisé les pseudos, et pardon aux impatients, mais comme beaucoup, je suis en vacances et puis j'ai pris mon temps pour lire le six...

Bon le six, je l'ai si positivement adoré que ça m'étonnerait que ça ne m'inspire pas de nouvelles choses... Mais, comme cette histoire-là est presque déjà écrite – si, si, je viens de finir le 36 ! -, ça ne change en rien le contenu de ce chapitre... Il y a des choses qui sont encore plus UA et d'autres finalement moins... mouarf...

Qu'est-ce que les jumeaux viennent faire là, Lunenoire ? Et bien, allons donc voir...

Chapitre Trente-deux : Cartes

Fred et George n'avaient pas beaucoup hésité quand Cyrus était venu les réveiller à leur tour : si la Carte du Philosophe était nécessaire pour sauver Harry, ils n'allaient pas discuter.

« Et puis au pire, maintenant, on sait la faire », avait marmonné George en sortant de la Tour, balayant résolument leurs dernières craintes de la voir finalement confisquée.

Les jumeaux l'avaient donc suivi au travers du château endormi pour aller retrouver dans la Grande Salle Albus Dumbledore et les autres membres de l'Ordre qui devaient avoir répondu à l'appel de Tonks et de Minerva. Cyrus ne savait pas trop quoi en espérer… Lui aurait tellement aimé courir dans la forêt et… Et quoi d'autre, hein ? La carte est ce que tu peux faire de mieux, se morigéna-t-il pour la centième fois.

En arrivant dans le Grand Hall, ils eurent le menu plaisir de passer sous le nez impuissant de Rusard et de Miss Teigne – mais aucun des trois n'avaient réellement songé à s'en réjouir. Et pourtant, il y a à peine une heure, j'aurais donné n'importe quoi pour que ce vieux connard se voie désavoué par Papa, songea Cyrus.

Les conversations s'arrêtèrent à leur entrée dans la Grande Salle. Il y avait là Albus, évidemment ; les Aurors proches de Tonks, Shacklebolt et les Paulsen – rien de très étonnants ; Flitwick - une première pour autant que Cyrus le sache – et, au grand dam des jumeaux, Arthur Weasley.

« Papa », murmurèrent-ils plutôt sobrement.

« Maman est avec Ron », leur répondit simplement ce dernier, visiblement inquiet de voir ses enfants, les uns après les autres, jouer un rôle dans cette histoire.

« Tonks nous disait que vous aviez sans doute un moyen de localiser Harry ? » - interrogea doucement Albus, ramenant la conversation à l'actualité.

Fred et George semblant plus impressionnés qu'ils n'auraient sans doute été prêts à l'admettre, Cyrus prit la parole avec ce détachement clinique que lui seul semblait capable d'opposer à des adultes soupçonneux :

« Eh bien, comme j'ai dit à…Mae, nous avons quelque chose à vous proposer pour retrouver Harry et aussi Papa, Severus et Alastor », reconnut-il. Il fit un signe de tête à Fred qui, un peu rougissant, sortit le rouleau de parchemin des plis de sa robe d'uniforme passée en hâte sur son pyjama et la posa sur la table

« Il s'agit d'une carte », expliqua encore Cyrus. Comme personne ne posait de question, il la déroula et ajouta : « une carte magique »

« Il n'y a rien là-dessus », fit remarquer Shacklebolt.

Avec un infime soupir résigné, Cyrus sortit sa baguette et murmura, évitant soigneusement le regard insondable de Tonks – est-ce que Papa lui a jamais parlé de LA carte ? - comme le haussement de sourcils de Minerva :

« Moi plutôt qu'un autre »

Les adultes, dans leur ensemble, ne purent s'empêcher de murmurer en voyant les lignes apparaître et couvrir l'intégralité du parchemin.

« Une carte de Poudlard ? » demanda Minerva.

« Une carte exceptionnelle », répondit Albus, « si je ne me trompe, elle donne les noms des personnes »

« Oui », avoua très tranquillement Cyrus, regardant bien droit dans les yeux légèrement pétillants de son grand-père adoptif. C'était, après tout la raison, pour laquelle, il montrait la carte. Pas la peine de prendre des gants, maintenant.

« Comment est-ce que… » - commença Minerva

Mais, Tonks ne laissa pas à la directrice des Gryffondor le temps d'enquêter sur la manière dont les trois jeunes garçons avaient pu fabriquer ou se procurer la carte :

« Et alors ? Comment on les trouve maintenant ? » - demanda-t-elle avec une pointe d'impatience.

« Oh ». Cyrus se dépêcha de dérouler le reste de la carte, faisant ainsi apparaître la Forêt magique. « Ils devraient être par ici… »

Tout le monde se pressa derrière lui, essayant de voir par-dessus son épaules sans beaucoup d'efficacité, jusqu'à ce que le professeur Flitwick demande : « Est-ce que cette carte a été, comme je pense, tracée sur un support plus grand que celui que nous voyons aujourd'hui ? »

« Oui », reconnut Fred, « Cy… ON a pensé que ce serait plus simple »

« Très bien pensé », répondit aimablement Filius Flitwick tout en pointant sa baguette vers la zone que tout le monde voulait voir, « Amplio ! »

Le parchemin déborda de la table de tout côté et le professeur d'Enchantements entreprit de le rouler jusqu'à que seule la Forêt interdite soit visible sur la table.

« Cyrus et moi les avons vus partir par là », indiqua Tonks montrant du doigt l'orée Est de la forêt.

« Ici », clama Shacklebolt. « Rogue… Hagrid, Fol-Œil et Lupin… Ils sont là ! »

« Ils se sont séparés, » s'étonna Arthur.

« En tout cas, ils semblent suivre cette direction », reprit Tonks en montrant le Sud de la forêt.

« Où peuvent-ils bien aller ? » demanda Shacklebolt.

« Par là ? Il y a les licornes », indiqua Albus, en haussant les épaules, comme agacé par sa propre incapacité à embrasser l'intégralité du problème.

La clairière aux Licornes ? Cyrus la chercha des yeux par pur réflexe – Harry n'a pas été attiré dehors par des licornes ! - et son cœur faillit s'arrêter de battre quand il la trouva. Incapable de parler, il posa simplement le doigt sur le parchemin.

« Harry », souffla Tonks la première.

« Volde….Voldemort », s'étrangla Minerva.

« Bellatrix…. » - compléta Albus.

« Croupton », s'exclama Shacklebolt « mais qu'est-ce que ferait là le directeur d'Azk… »

« Là regardez ! » - intervint Flitwick alors qu'une nouvelle série de points apparaissait les uns après les autres devant le portail du parc. « McNair… Malefoy… mari et femme…. »

« Les frères Lestrange ! » - souffla soudain Dawn Paulsen dans un étranglement.

« Et bien au moins nous voilà fixés », gronda sourdement Dumbledore et tous les regards revinrent automatiquement sur lui. « Il n'y a pas une minute à perdre, nous devons arriver là-bas avant eux… Minerva, Filius, Arthur, avec Molly, vous allez aider Tonks à protéger le château… Il faut prévenir la division toute entière aussi…»

Cyrus regarda Tonks. Il n'était pas besoin d'être legilimens pour savoir combien être éloignée de l'action déplaisait à la jeune femme. Pourtant elle hocha simplement la tête comme si elle acceptait un ordre, quand Albus sortit précipitamment avec les autres membres de l'Ordre.

Mae, plaida silencieusement Cyrus, on va pas rester là comme deux imbéciles ! mais il n'arrivait pas à saisir son regard.

« Très Chère », compatit Filius, « tout ceci est épouvantable ! »

« Il faut avoir confiance en Albus », renchérit Arthur sur un ton qui indiquait qu'il cherchait avant tout à s'en convaincre lui-même.

« Il faut réunir les élèves ici », réfléchit Minerva à voix haute.

Mais écoutez-les ! - se révolta Cyrus. On voit que c'est pas leur père et leur frère ! Ils ne pensent qu'à leur petite école !

« Ils n'arriveront jamais là-bas avant eux », déclara-t-il rageusement à haute voix.

« Allons dans le bureau directorial, c'est là que ce trouve les commandes de défenses du château, n'est-ce pas Minerva ? », déclara Tonks, comme si elle ne l'avait pas entendu

Fulminant, Cyrus allait revenir à la charge quand Fred eut une idée lumineuse :

« Ce qu'il faudrait, c'est une bonne diversion !»

« Une idée ? » le pressa Cyrus avec un nouvel espoir.

« N'importe quoi ferait l'affaire.. » - continua Fred en haussant les épaules « de la Poudre-de-rire, par exemple... Quand on rit trop, on peut pas courir…. »

« Allons, Fred, comment veux-tu… » - intervint patiemment Arthur.

« On pourrait leur jeter des airs ! » l'interrompit Cyrus, qui ne voulait plus entendre parler de prudence.

Arthur fronça les sourcils, mais Tonks, Cyrus le nota avec une certaine satisfaction, s'était arrêtée et regardait les trois garçons avec une attention nouvelle :

« En balai », renchérit George.

« Vous en avez beaucoup ? » demanda Tonks avant qu'Arthur Weasley ne puisse de nouveau s'interposer.

« Suffisamment », décida Fred après une légère hésitation qui tenait sans doute à la personnalité de celle à laquelle il faisait cet aveu ; pouvait-on avouer à la femme du directeur du collège que l'on détenait une telle quantité de produits interdits ?

« Sans doute peut-on la démultiplier si besoin est », ajouta brusquement Minerva pour le plus grand ébahissement des jumeaux.

Tu vois, Mae, même Minerva y croit ! L'excitation de Cyrus croissait de seconde en seconde : faire quelque chose, n'importe quoi, mais quelque chose !

Tonks cessa soudain d'éviter le regard de Cyrus. Il sentit qu'elle le jaugeait autant qu'elle ne pesait la qualité du projet :

« Essayons, alors », accepta-t-elle finalement.

« On peut ? » demanda George presque timide.

« Que Merlin protège Zonko », murmura Flitwick comme un assentiment supplémentaire.

« Mais, Nymphadora ! » - essaya Arthur, sidéré, alors que, Tonks ayant confirmé d'un signe de tête, Fred faisait venir ses réserves de farces et attrapes, Cyrus son balai et celui de Harry pendant que George s'occupait de leurs propres balais.

« Nymphadora, si vous pensez pouvoir vous passer de moi », commença Minerva.

« Il le faudra bien… » - soupira la jeune femme, avant de s'avancer vers Cyrus de poser une main sur son épaule pour ordonner : « Cyrus, toi et Minerva, vous allez les couvrir, d'accord ? Tu vas te souvenir ? »

« Confusion ? Blocages ? Miroirs ? » - demanda le jeune garçon presque négligeant. Il allait quand même pas lui montrer qu'il avait un peu le trac !

Tonks soupira, visiblement mécontente de le voir prendre le projet avec autant de légèreté, mais reprit :

« Tu ne vas pas prendre de risques inutiles, hein ? Rien d'offensif, hein ? Et obéir à Minerva ? »

Cyrus acquiesçait à peine que Tonks continuait, visiblement déchirée entre deux désirs contradictoires :

« Tu reviens après ? Hein ? »

Cyrus se retint de lever les yeux au ciel mais ne put s'empêcher de faire semblant de ne pas comprendre :

« Revenir ? » demanda-t-il d'une voix naïve qui finit de fermer le visage de Tonks.

« Si tu débarquais dans la clairière, la surprise et le désarroi ne seraient pas là où tu le souhaites », explicita-t-elle durement.

Cyrus blêmit de voir combien elle lisait en lui à livre ouvert. Il ne voulut néanmoins pas immédiatement considérer son argument.

« Mais… » - plaida-t-il encore une fois. C'est Papa et Harry !

« Si je n'ai pas ta parole, tu n'iras nulle part », décida Tonks avec un ton définitif que Cyrus n'osa pas défier.

« OK, OK ! S'il faut promettre, je promets… » - souffla-t-il à contrecoeur.

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Lupin, Fol-Œil et Hagrid n'étaient pas très loin à sa droite. Il le savait. Il ne pouvait ni les voir, ni les entendre, mais il le savait. La forêt était dans son dos, mais la forêt était le moindre de ses soucis. Non, ce qui lui faisait peur, autant le dire, c'était ce qui se trouvait devant lui.

La convocation du Maître qu'il avait choisi de suivre puis de trahir tant d'années auparavant était une chose effrayante, il devait le reconnaître. C'était voir d'un seul coup se réaliser vingt années de ses cauchemars les plus intimes.

Mais il y avait une certaine satisfaction intellectuelle à se trouver aujourd'hui à devoir répondre de ces choix - une satisfaction intellectuelle et une trouille physique toute aussi intense.

Ah, être pour une heure seulement, un Gryffondor qui mette l'honneur avant le risque, l'intégrité avant la sécurité ou l'ambition !

Il espérait qu'il en serait capable.

Ses mains enserrèrent sa baguette avec une nervosité inhabituelle.

Un autre pas, et la lisière se devina, à peine plus claire que le sous-bois.

« Nox », murmura-t-il. Il n'avait plus besoin de lumière et, dans la pénombre, il serait moins repérable.

Même s'il avait décidé d'affronter ce qui était devant lui – et refuser la compassion de Lupin sur le sujet, il n'était pas pour autant pressé que la confrontation ait lieu. Et surtout, il fallait garder le plus longtemps possible le maigre avantage dont il disposait.

Car s'il devait mourir, il fallait au moins sauver Harry…

Et là, c'était son côté Serpentard qui réclamait cette raison, cette contrepartie, ce paiement…

Il devait être le premier sur place. On ne pouvait transplaner dans l'enceinte de Poudlard, et même les plus zélés de ses anciens condisciples ne pouvaient atteindre la clairière avant lui. Mais il ne pensait pas plus sage pour autant d'aller le premier au devant de Voldemort.

« Mais… Harry », avait doucement objecté Remus, quand il lui avait exposé son plan.

« Tu ne Le connais pas comme je le connais », avait répondu le Maître des Potions avec une étrange et amère fierté. « Il veut une vengeance complète… Regarde le lieu : Poudlard ! Il défie Dumbledore, il te défie, toi ! Regarde le procédé, une convocation générale et impérative ! Il lui faut des spectateurs ! Non, tant que tout cela ne sera pas réuni… »

Il ne tuera pas Harry, avait-il pensé sans arriver à le dire, mais Lupin l'avait compris.

« Il n'est pas seul », avait quand même objecté Remus.

« Bellatrix ne lui suffit pas, elle lui est trop acquise ! Il veut une vengeance… que ceux qui ont douté s'agenouillent, que les traîtres soient châtiés… »

« Severus », avait soufflé Remus, comprenant une nouvelle fois les demi-mots de son adjoint.

Ce dernier ne lui avait pas fait la grâce de se montrer touché par sa sollicitude.

« Allons, Lupin, entre Harry et moi, y a-t-il même l'ombre d'un choix dans ton cœur ? » avait-il répliqué sarcastique.

Remus n'avait donc pu que s'en remettre à lui… Severus voulait que d'autres arrivent avant qu'ils jouent leur dernière carte…Non qu'il soit très curieux de savoir qui viendrait et dans quel ordre… Trop viendraient dans tous les cas…. Mais il savait que devant ses premiers fidèles revenus, le Seigneur des Ténèbres révèlerait peut-être une partie de son plan… Il ne tiendrait pas à l'envie de se vanter, Severus le savait… Il ne le savait que trop…

Il faudrait alors saisir l'occasion… Lupin, Fol-Œil et Hagrid… Il repoussa toute réflexion sur la qualité de la troupe… Un demi-géant interdit de magie, un vieil Auror paranoïaque et… seul Remus lui paraissait à la hauteur de l'enjeu, s'il ne perdait pas toute jugeote en voyant son fils adoptif torturé.

Un craquement à sa gauche le sortit de ses joyeuses pensées. Ce n'était pas tout proche mais c'était net. Quelqu'un ou quelque chose avançait dans les bois, sans réellement se soucier du bruit qu'il pouvait faire. Un animal ? Un centaure ? Severus se déplaça très lentement, murmurant des charmes de silence pour rendre son approche plus discrète, et il distingua bientôt une silhouette humaine qui sortait en titubant des fourrés, la main droite convulsivement serrée sur le poignet gauche.

Severus recula instinctivement, se rendant confusément compte qu'il avait sans doute moins peur de Voldemort que de ses anciens condisciples convoqués comme lui au beau milieu de cette nuit sans lune.

La silhouette avançait plus rapidement maintenant qu'elle avait rejoint un semblant de chemin, mais, même à distance, Severus sentait la précipitation de sa respiration. Il l'entendit juré dans une langue ni saxonne, ni latine. Une langue slave peut-être, songea-t-il, Igor ?

000

« Mais que font-ils ? »

Harry releva la tête. Ça faisait un moment qu'il était assis sur l'herbe humide, la tête sur les genoux ; Bellatrix et Croupton se relayaient pour le surveiller tandis que Voldemort arpentait les lieux avec une nervosité grandissante.

« Ils vont venir, Monseigneur », répondit Barton d'une voix assurée. « Personne ne les empêchera de nous rejoindre ! »

« Hum…Tu es sûr des Détraqueurs ? »

« Oui, Monseigneur… J'ai donné congé à tous ceux qui auraient pu s'y opposer…. Mais de toute façon, les Détraqueurs… » (1)

« Je me fiche des problèmes de conscience des Détraqueurs », explosa Vodemort, et Croupton fit instantanément un pas en arrière. « Je les veux là… mes fidèles, injustement torturés…. Je leur dois cette vengeance ! »

Et tu n'as pas toute la nuit, comprit Harry avec une irrévérence et un espoir nouveaux.

Non, sans doute, ils étaient trop prêts de Poudlard pour que Voldemort se sente en totale impunité. Insensiblement, Harry releva la manche gauche de sa robe d'étudiant pour regarder la montre que lui avait offert son grand-père à son entrée à Poudlard. Elle lui apprit qu'il était presque quatre heures du matin…. Il était à peine plus d'une heure quand il s'était glissé hors de Poudlard… ça paraissait des jours maintenant… Est-ce que l'alarme avait été donnée ? Ron était-il toujours soumis à l'Impérium ?

Bellatrix n'avait pas eu tort de faire remarquer qu'il savait peu de chose sur les Impardonnables. Néanmoins, il ne pensait pas que Bellatrix, quelque soit sa puissance, puisse maintenir indéfiniment son contrôle sur les quatre jeunes sorciers alors qu'elle luttait contre Harry ou parlait à Voldemort…. Etaient-ils trop vidés pour agir ? Avaient-ils perdu le souvenir de son départ ? Se pouvait-il qu'il meure ainsi à quelques centaines de mètres de Poudlard sans que personne n'essaie de lui venir en aide ? Il mesura une fois de plus la précarité de sa situation et le faible espoir, qui s'était rallumé dans son cœur, menaça de s'évanouir.

Mais sa montre disait autre chose et il se raccrocha à ça pour éviter de sombrer dans l'auto apitoiement. Un cristal vert luisait indiquant qu'il devait être en présence de magie noire - Ça merci, je savais. Mais son agacement ne tint pas devant l'idée qui s'imposa ensuite : Combien de fois cette année, sa montre avait-elle dû devenir verte en présence de la fausse professeur Trelawney ? Au moins autant de fois que sa cicatrice l'avait lancé ! Harry se sentit de nouveau imbécile et aveugle et dut refouler des larmes qui lui serraient la gorge.

Stupide montre ! Il ferma les yeux mais quand il les rouvrit il crut distinguer sur le fond de l'écran, un mot qui apparaissait et disparaissait. Il n'arrivait pas bien à le lire dans l'obscurité. Il fit un geste pour changer de position et immédiatement Bellatrix pointa sa baguette vers lui :

« Une crampe ? »

Harry grimaça comme pour dire oui, et continua son mouvement sans quitter la femme des yeux. Il était particulièrement troublé par son regard sombre qui lui rappelait tour à tour celui de Cyrus et de Tonks ou d'Androméda. Mais son expression méprisante n'avait d'égale que celle de Narcissa Malefoy. Ne pas la quitter des yeux ! - s'ordonna-t-il.

Il était maintenant assis en tailleur et sa main gauche était plus éclairée qu'auparavant par les lanternes qui délimitaient un cercle autour d'eux. Seulement, il ne voulait pas regarder sa montre maintenant qu'elle l'observait. Ils continuèrent donc à se dévisager, aussi impassibles l'un que l'autre, jusqu'à ce que Voldemort s'exclame :

« Là, regardez ! »

Une silhouette hésitante se détachait du fond de la clairière.

« Vous voyez, Maître ! » - se réjouit Croupton. « Les autres ne vont plus tarder ! »

« Va à sa rencontre ! » le coupa le Seigneur des Ténèbres. « On ne sait jamais ! »

Croupton acquiesça un peu nerveusement et s'avança dans la clairière, sa baguette prête. Bellatrix se plaça de profil, se préparant à intervenir elle aussi. C'était sans doute le moment.

Harry inspira profondément pour se donner du courage et secoua la main pour dégager l'écran de sa montre et le diriger vers lui. Il dut lire plusieurs fois le mot pour se convaincre d'en avoir saisi le sens. Il dut lutter pour cacher l'espoir fou qui de nouveau envahissait sa poitrine. C'était sans doute stupide d'y croire autant ! Pourtant, le mot qui clignotait doucement sur le fond gris lui paraissait plus magnifique et plus puissant que tout les mots du monde : « Famille ».

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Je lui devais bien ce petit bout d'espoir, non ? Surtout que ça ne présage pas tant que ça de la suite... Et puis Vert a insisté...

Dans le suivant, un certain nombre de personnes sont tenues ou non pour « responsables », alors c'est le titre !

(1) Pour ceux que les problèmes de conscience des Détraqueurs pourraient intéresser, je conseille d'aller lire ce que propose Guézanne sur le thème : « Azkaban, Azkaban ! » La fic est aussi bien que le titre !