Hello! Je suis désolée d'avoir mis si longtemps à publier ce nouveau chapitre, j'ai bon espoir d'être plus régulière maintenant.
Katymyny, je te remercie d'avoir commenté les deux premiers chapitres et j'espère que les suites te plairont si toutefois tu les lis :) Merci à tous les autres à qui je réponds toujours par MP! :)
Ce nouveau chapitre démarre l'enquête de John, Lestrade et Mycroft pour retrouver Sherlock et Molly. les suites à venir seront bien plus angoissantes et dures, mais nous n'en sommes pas là. Enjoy et n'hésitez pas à commenter, bien sûr! ;)
Jen
!
CHAPITRE DEUX
« Difficile enquête »
Le temps avait disparu. Molly avait l'impression que ça faisait des heures qu'elle était là, somnolente et épuisée contre un Sherlock toujours désespérément inconscient. Mais en réalité, cela aurait bien pu faire seulement quelques minutes, ou au contraire des jours, elle n'avait plus la notion du temps.
La bougie n'éclairait que faiblement la petite pièce et aucune lueur ne filtrait de l'extérieur. Molly était terrifiée d'imaginer que bientôt, la bougie s'éteindrait et qu'ils se retrouveraient dans le noir, sans espoir de sortie.
Alors, tout à coup, elle décida qu'il était temps de réagir. Un courage insoupçonné naissait en elle. Elle était consciente et elle se devait d'aider Sherlock. L'amour se mêlait à l'instinct de survie et elle tenta péniblement d'atteindre les poches du Bellstaff du détective, avec l'espoir de trouver quelque chose qui pourrait les aider, peut-être qui lui permettrait de se détacher. Malheureusement, elle ne trouva rien, à part une lampe torche et un smartphone éteint. Il fallait conserver précieusement ces objets, qui pourraient leur être utiles. Si le smartphone était cassé, elle ne perdait pas espoir que le détective parvienne à le réparer d'une manière ou d'une autre. Il avait toujours excellé en matière de technologie.
Elle tenta ensuite de prendre le pouls de son ami pour s'assurer qu'il allait bien. Ses mouvements étaient très entravés et elle était obligée de se tortiller dans tous les sens pour y parvenir, mais elle était médecin, elle ne pouvait pas rester sans rien faire.
Le pouls de Sherlock était rapide, mais régulier. Il respirait normalement. Peut-être était-il juste sous un puissant somnifère ou une drogue temporaire.
Elle décida de tenter quand même de le réveiller. Le secouant, l'appelant, elle se sentit désespérée qu'il ne réagisse pas. Elle avait tellement besoin de lui, qu'il lui explique ce qui se passait… Fatiguée, elle resta contre lui, fixant le plafond, écoutant la respiration du détective en essayant de s'apaiser de ce son calme.
Quelle étrange situation. Elle avait rêvé pendant des années d'être dans ses bras, d'avoir ce niveau de proximité avec lui, mais jamais elle n'aurait imaginé se retrouver dans cette situation en étant dans une pièce souterraine, enfermée, ligotée, retenue en otage par des fous masqués et restant à veiller sur un Sherlock inconscient. C'était bien loin des attentes amoureuses qu'elle avait toujours eu envers lui, bien qu'elle ait toujours su que jamais il ne partagerait ses attentes.
Elle se sentit soudainement coupable. Que dirait-il s'il la voyait comme ça allongée à ses côtés ? Elle avait envie de s'éloigner un peu, mais elle ne pouvait nier que la seule chose à l'heure actuelle qui lui évitait de s'écrouler de peur, c'était sa proximité.
Comme s'il avait senti le malaise de Molly, Sherlock commença à bouger, avant d'ouvrir les yeux péniblement.
« Molly… Ne vous éloignez pas. »
Molly eut le réflexe de se lever d'un bond, mais les liens de ses poignets et de ses chevilles lui rappelèrent bien vite qu'elle ne pouvait pas.
« Sherlock ! Est-ce que ça va ? »
Sherlock ne répondit pas, mais à la place il scruta Molly comme il le faisait quand il voulait déduire quelqu'un. Son regard était encore embué par la drogue mais la jeune femme sentit que son sens aigüe de l'observation était toujours là, ce qui la rassura un peu sur l'état de l'homme. Elle se retrouva un instant intimidée, ce regard qu'il avait lorsqu'il déduisait quelqu'un était toujours très intimidant et pour ne rien arranger, l'esprit de Molly décida pile à cet instant de réaliser que les lumières si tamisées de la pièce découpaient à la perfection les contours du visage de Sherlock, qui n'en paraissait que plus beau qu'à l'ordinaire. La situation était si absurde que la jeune femme, les nerfs déjà bien mis à rude épreuve, se mit à rire nerveusement.
« S'il vous plaît, Sherlock… Dîtes-moi comment vous allez, je ne peux pas lire les gens comme vous le faîtes ne l'oubliez pas… Je n'ai pas votre génie… »
Le détective fronça les sourcils avec étonnement.
« Non, mais vous êtes médecin et vous m'avez ausculté pendant que je dormais… Qu'est-ce qu'il y avait de drôle ? »
Molly se sentit rougir. Comment avait-il fait pour savoir qu'elle avait tenté de l'ausculter alors qu'il était inconscient… Le génie d'observation et de déduction de Sherlock semblait sans limite. Elle l'admirait tellement pour ça, mais elle en était gênée dans la situation actuelle.
« Je ne sais pas, rien… C'est vrai, je vous ai ausculté, je sais que vous avez été drogué ce qui a provoqué votre inconscience… »
Sherlock ne l'écoutait déjà plus. Il s'était relevé, reprenant déjà un peu de ses capacités physiques, et venait de lui détacher les cheveux précipitamment. Molly fut si surprise qu'elle resta sans voix quelques secondes, les yeux écarquillés avant de comprendre qu'il venait de récupérer sa barrette et ses épingles à cheveux et qu'il s'en servait pour la détacher. Le trouble la consomma davantage quand une partie de son cerveau bloqua sur la sensation furtive des mains de Sherlock dans ses cheveux et elle se maudit intérieurement pour être aussi stupide. Elle était tellement en état de choc que le moindre contact avec lui lui faisait perdre le peu de lucidité qu'elle avait. Elle secoua vivement la tête, ne comprenant même pas comment son cerveau pouvait lui jouer un aussi mauvais tour au pire moment. Perdait-elle la tête ? Elle décida immédiatement de se reprendre alors qu'elle se sentait enfin libre de ses mouvements.
Fort heureusement, Sherlock n'avait absolument pas prêté attention à ce qui venait d'arriver. Peut-être n'avait-il rien vu, malgré tout son génie il n'avait jamais été capable de voir combien Molly se consumait pour lui depuis toutes ces années.
Au lieu de ça, il se leva et arpenta la pièce nerveusement.
« Ils sont au moins une dizaine. Ils étaient quatre pour me kidnapper, trois pour vous et il fallait des hommes pour surveiller leur planque, au moins deux, plus celui qui a tout orchestré, mais qui n'est peut-être pas ici. Vous étiez à Baker Street, il y a l'odeur du parfum de Mme Hudson sur vous, ce qui signifie que vous vous êtes rendu chez moi mais à cette heure tardive vous n'auriez jamais osé venir à l'improviste donc quelqu'un vous a attiré dans un piège. Ils ont pris mon téléphone après m'avoir drogué et emmené avec eux aux environs de vingt heures, ils vous ont donc laissé un message depuis mon téléphone vous demandant de vous rendre chez moi, ce que vous avez fait. Ils vous ont kidnappé alors que vous quittiez Baker street, ils ne connaissaient pas votre adresse, sinon il aurait été beaucoup plus simple de vous kidnapper chez vous. Mais ils savaient que vous me connaissiez suffisamment pour venir immédiatement si je vous demandais de le faire. Ces hommes m'ont forcément observé, suivi, ils connaissent mon cercle social et mes habitudes et savaient où j'étais. Leur plan était très organisé, minutieux, préparé à l'avance et ils ont attendu le bon moment pour le mettre à exécution. Il vous ont choisi vous, plutôt que n'importe qui d'autre, sans doute parce que contrairement à John ou Lestrade, vous ne savez pas vous défendre. Pourtant ils ont réussi à me capturer, affronter un adversaire capable de lutter ne leur fait aucune peur. Ils ont sans doute intention de faire pression sur moi à travers vous. »
Molly était restée silencieuse pendant le monologue de Sherlock. Elle savait que pendant ses déductions, il valait mieux le laisser faire et ne pas le déranger. C'était sa technique, sa façon de faire, son talent.
« Vous avez une idée de qui il peut s'agir, de ce qu'ils attendent de vous et de l'endroit où nous sommes ? »
Le brillant détective bougeait dans tous les sens désormais, scrutant les murs, le sol, le plafond, la porte, comme si il lisait déjà mille détails que Molly n'avait pas vu.
« Je dirai que nous sommes dans un souterrain, à environ cinquante km du village où je me trouvais, il est possible que nous soyons en pleine forêt de Wistman's wood. Il leur a fallu peu de temps pour m'emmener ici, mais ils m'ont fait attendre enfermé dans une camionnette pendant des heures, le temps d'organiser votre kidnapping et surtout de vous ramener. Par contre les hommes qui vous ont kidnappé étaient déjà postés non loin de Baker street, ils n'auraient pas eu le temps de faire le trajet aller-retour. Mais ils vous emmenés ici bien avant moi, je ne comprends pas pourquoi… Ils devaient préparer quelque chose que j'aurais pu déjouer si j'avais été ici le premier, mais quoi… »
Sherlock n'aimait pas ne pas savoir. Il ne savait pas qui étaient ces hommes ni leurs motivations.
Après l'inspection des lieux, Il fouilla ensuite dans sa poche pour trouver son Blackberry éteint, la batterie avait été tout bonnement enlevée. Il s'arrêta net dans la pièce, cherchant une explication à ce fait pour le moins étrange.
« Pourquoi enlever la batterie d'un téléphone plutôt que de me le retirer directement? … Ils vous avaient aussi laissé le vôtre, mais en le laissant hors d'atteinte… Comme s'ils voulaient nous laisser des espoirs qui seraient déçus aussitôt… Molly » demanda t'il en baissant les yeux vers la jeune femme qui s'était levée à son tour. Il avait presque l'air inquiet.
« Nous avons affaire à une bande très organisée ayant un but précis, mais leur technique d'attaque est la manipulation mentale, ils vont essayer de jouer sur nos nerfs, de nous faire espérer des choses fausses, ils vont vouloir nous embrouiller l'esprit… Ne laissez personne faire atteinte à votre raison, votre bon sens, ils se serviraient de ça contre nous… Est-ce que vous pouvez me faire confiance Molly ? Ne faire confiance qu'à moi, rien d'autre ni personne ne doit vous atteindre … quoi que ces hommes veuillent vous faire croire ? »
Molly avait pâli en entendant Sherlock dire cela. Elle se pinça les lèvres avant d'hocher la tête.
« Bien sûr que je vous fais confiance Sherlock… Comment pourrais-je croire nos ravisseurs de toutes façons ? Que pourraient-ils vouloir me faire croire , vous pensez qu'ils vont vouloir me faire douter de vous ? «
Sherlock ne répondit pas mais se précipita vers elle.
« Ils reviennent ! Mettons-nous derrière la porte, qu'ils ne nous voient pas de suite en entrant, ça me laissera le temps d'analyser leurs réactions… »
En moins d'une demie seconde elle se retrouva collée au mur juste à côté de la porte, Sherlock devant elle le regard fixé à la porte, les sens en alerte, prêt à bondir comme un félin, même si elle doutait fortement qu'il ait la bêtise de s'attaquer seul et sans arme à plusieurs hommes armés… Essayant de contenir ses tremblements, elle pria très fort que Sherlock sache exactement ce qu'il faisait.
John soupira en s'asseyant sur le rebord du fauteuil de sa chambre d'hôtel. Il n'avait pas fermé l'œil de la nuit et n'était pas prêt de le faire.
Mycroft avait évidemment très mal pris ce qu'il venait d'apprendre. Il ne l'avait pas montré plus que ça alors que John lui téléphonait, mais il ne fallait pas avoir le sens de la déduction de Sherlock pour comprendre rien qu'au son de sa voix encore plus glaciale que d'habitude, que l'aînée Holmes était très vexé. Inquiet aussi, probablement, même si là-dessus, John en doutait encore. Les relations des frères Holmes n'était pas très claire et le médecin militaire ne savait pas décider s'ils étaient des ennemis ou si vraiment ils s'adoraient mais étaient trop différents pour s'entendre ( ou trop orgueilleux pour le montrer ).
Le fait est que Mycroft avait simplement signalé qu'il serait sur place d'ici exactement trente minutes, et John et Lestrade étaient priés de l'attendre sans bouger.
« Ça va être une catastrophe… Si Sherlock a des ennuis, Mycroft va nous tuer, il va nous en vouloir jusqu'à notre mort, Greg ! »
Se plaignit t'il alors que Greg Lestrade revenait dans la pièce avec deux cafés plus que bienvenus.
« On n'avait pas le choix… Si il l'avait appris autrement, il nous aurait accusé d'être malhonnêtes en plus d'être incompétent pour surveiller son petit frère… »
John se contenta de boire lentement son café sans plus rien dire. À vrai dire, ce que Mycroft dirait ou ferait n'était pas sa principale préoccupation. La disparition de Sherlock était la seule chose sur laquelle il fallait réfléchir. Il avait beau tourner et retourner dans sa tête les événements des jours précédents, il ne trouvait aucun indice, rien qui aurait pu expliquer ce qui se passait actuellement.
« Tu crois que Sherlock aurait pu partir de lui-même ? Je veux dire… Il savait qu'il était menacé et il déteste être suivi… Si c'était lui qui avait décidé de disparaître disons, le temps de trouver où était la menace et de revenir montrer qu'il pouvait se débrouiller seul ? » finit-il par demander en essayant d'imaginer les scénarios les moins graves possibles pour son ami.
Lestrade haussa les épaules.
« Tout est possible avec lui… Mais même si ce serait vraiment idiot, je préfère encore un Sherlock idiot qu'un Sherlock en danger… Même si souvent les deux se rejoignent, malheureusement… »
John savait très bien que tout était possible avec son fou de colocataire, et que cette folie pouvait tout à fait le mettre en danger. Dans tous les cas, tous les scénarios envisageables n'étaient pas bons, il fallait le retrouver au plus vite, pour le sortir des ennuis ou au mieux pour l'empêcher de s'y mettre.
Il avait tenté à plusieurs reprises de rappeler Sherlock, ainsi que Molly, sans succès. En ce qui concernait cette dernière, ils allaient vite savoir s'il s'agissait là aussi d'une disparition inquiétante : la jeune femme n'était jamais en retard à son travail et Lestrade avait appris qu'elle était censée commencé tôt, d'ici vingt minutes, si elle ne s'y rendait pas, ils pourraient considérer qu'il y avait un problème.
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Mycroft arriva à l'hôtel exactement à l'heure qu'il avait indiqué, précis comme il l'était toujours. Dissimulant soigneusement la moindre de ses émotions - si tant est qu'il en avait, se dit John – il salua les deux amis, son éternel parapluie à la main et son assistante le suivant comme son ombre. Il prit place sur l'un des fauteuils pour exposer tout ce que ses équipes avaient déjà trouvé.
« Selon mes informations, le portable de Sherlock a cessé d'émettre exactement à 20h03 hier, ici même, à cette adresse. L'opérateur nous a confirmé qu'il a été utilisé à 20h02 pour envoyer un message au docteur Hooper, qui s'est immédiatement rendu au 221 b Baker street. Sur les caméras de surveillance tout autour, nous voyons clairement Miss Hooper s'y rendre. Lorsqu'elle a fait demi tour, visiblement elle semblait contrariée que Sherlock l'ait fait venir pour rien. Elle a tenté de l'appeler plusieurs fois, sans succès. Nous perdons sa trace dans une ruelle où il n'y a pas de caméra de surveillance. Elle s'y est engouffrée mais n'en est pas ressortie… »
John, de moins en moins rassuré, se leva.
« Comment a-t-elle pu être kidnappée sans sortir de la rue ? C'est impossible ! »
Mycroft le regarda d'un air autoritaire, l'invitant à se rasseoir.
« Nous avons pu identifier un véhicule ayant pris cette ruelle une heure auparavant, sans en être ressorti. Vous allez dire que c'était un riverain, mais ce n'était pas le cas. Aucun d'entre eux ne possède un tel véhicule. Je sais déjà ce que vous allez dire, docteur Watson. Pourquoi ne pourrait-il pas s'agir d'amis ou de famille venus voir un des habitants de la ruelle ? Je peux vous dire avec certitude, pour avoir moi-même visionné les vidéos de surveillance pendant mon trajet pour vous rejoindre, que cette voiture est repartie exactement dix minutes après que le docteur Hooper ait disparu des radars. La voiture, blanche, avait été repeinte en bleu et la plaque changée. Ces gens ne sont pas très malins, il était facile de voir que c'était pourtant bien le même véhicule, ils avaient oublié de réparer une rayure sur la vitre arrière… »
John leva au yeux au ciel, décidément il n'arriverait jamais à comprendre comment les Holmes pouvaient voir des détails que personne d'autre ne remarqueraient en si peu de temps. Mais le talent incontestable de Mycroft pour les déductions pourraient bien les aider grandement dans leur enquête, puisque Sherlock n'était pas là pour le faire.
« Très bien ! Où est allée cette voiture ? Savez-vous où est Sherlock ? »
« Je sais où se trouve le docteur Hooper.. Non pas grâce à la voiture qui a été perdue de vue sur une route de campagne menant ici… Mais son téléphone a borné dans une forêt à cinquante km d'ici, les policiers sont déjà prévenus et nous nous y rendons immédiatement ! »
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John et Lestrade avaient repris espoir grâce à ces révélations, il fallait reconnaître que Mycroft était parfois extrêmement utile et efficace lorsqu'il s'agissait de son frère. Pourtant, rien n'était encore gagné. Peut-être que Molly ne serait déjà plus à l'endroit indiqué, et rien ne permettait de dire avec certitude que Sherlock était avec elle, bien que cela semble tout à fait probable.
Un hélicoptère, qui avait d'ailleurs affolé les habitants du village, avait été dépêché pour emmener immédiatement les trois hommes dans cette forêt sombre où ils espéraient retrouver leurs deux amis. La fine équipe arriva rapidement sur les lieux, alors que la police locale les attendait déjà.
« Je suis Mycroft Holmes, voici le Docteur Watson et l'inspecteur Lestrade… Avez-vous retrouvé mon frère et le docteur Hooper ? » demanda Mycroft avec toute l'autorité dont il était capable.
Une femme d'une quarantaine d'années, blonde avec un air sévère, cheveux tirés en arrière et regard perçant, s'avança pour répondre.
« Je suis le sergent Katlyn Road, je suis en charge des recherches concernant les deux disparitions… Nous avons retrouvé le téléphone portable du Docteur Hooper dans ce périmètre, brisé, mais nulle trace de Mr Holmes, et aucun trace de qui que ce soit d'autres… Les recherches continuent nous quadrillons un large périmètre et une brigade cynophile a été dépêché sur les lieux. »
« Donnez-moi le téléphone de Miss Hooper, je vous prie. Mes équipes l'analyseront immédiatement. »
Avec une réticence visible, le sergent tendit à Mycroft le sachet fermé contenant le si précieux indice. John, en militaire habitué, avait déjà commencé à chercher une quelconque trace de ses amis dans les environs, sachant que Sherlock était tout à fait capable de lui avoir laissé un message que lui seul pourrait voir – si jamais bien sûr, Sherlock s'était trouvé là à un moment ou à un autre - .
En réalité, John avait un étrange pressentiment. Il avait l'impression que tout ceci n'était que le début de quelque chose, c'était étrange mais son cœur était serré comme s'il sentait au fond de lui que son ami était réellement en danger. Lestrade eut tôt fait de le rejoindre, comprenant les inquiétudes de son ami.
« T'en fais pas, on va les retrouver… En fait, je ne devrais pas dire ça mais… Je suis plus inquiet pour Molly. Sherlock est Sherlock, il peut se sortir de toutes les situations… Mais Molly ! Dieu sait ce que ces gens pourraient lui faire… »
John se retourna avec un brin de surprise, se demandant si il n'y avait pas là un aveu d'un quelconque sentiment caché de Greg envers la jeune femme.
« Tu sais, Molly est une femme forte et très intelligente, je pense qu'elle est capable de se débrouiller dans une situation délicate… Et puis, si Sherlock est avec elle, il ne lui laissera rien arriver, c'est peut-être un sacré connard souvent, mais il ne laisserait rien arriver à l'un de nous, j'en suis sûr… »
Lestrade soupira :
« Je ne doute pas une seconde de la force de Molly… Ce que je veux dire, c'est qu'elle ne sait pas se défendre physiquement, se battre… Sherlock le fait et ça ne l'a pas empêché d'être enlevé… Peut-être que chaque personne dans l'entourage de Sherlock devrait apprendre à se défendre, après tout c'est plutôt dangereux de fréquenter quelqu'un qui a tant d'ennemis… »
John acquiesça. Ce n'était pas faux, et dans l'entourage de Sherlock, Molly était la plus vulnérable parce qu'elle n'était que médecin légiste, elle n'était pas ni militaire ni policière, et c'était sans doute pour ça que c'était elle que les ravisseurs avaient choisi d'enlever. Pour s'assurer une supériorité. Peut-être faudrait il que Molly suive des cours de défense, une fois qu'elle en serait sortie. Ce n'était jamais de trop quand on était amené à travailler avec Sherlock Holmes.
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Les heures passaient et personne ne trouvait un autre indice qui auraient pu les amener jusqu'aux disparus. C'était comme s'ils s'étaient volatilisé. Désespéré, John prit son téléphone pour appeler Mycroft , reparti depuis longtemps pour continuer à enquêter de son côté.
« Le téléphone de Miss Hooper a été soigneusement désinfecté, il n'y absolument aucun indice exploitable, ni empreinte, ni résidu de quelque sorte que ce soit… Même les odeurs éventuelles ont disparus avec le désinfectant… Nous savons seulement qu'il a été brise d'un coup de pied par un homme ayant une assez bonne condition physique.
Nous avons analysé les données du téléphone, le seul élément que nous avons est le SMS qui a été envoyé du portable de Sherlock et qui a poussé Miss Hooper à se rendre à Baker Street. « Molly, besoin de vous voir pour une affaire. Urgent. Baker Street . SH. » Ça prouve une chose, les personnes qui s'en sont pris à lui connaissaient parfaitement ses habitudes et sont capables d'imiter son style d'écriture. Ils savaient aussi que Miss Hooper viendraient immédiatement avec ce message, sans poser de questions, et que Sherlock travaille avec elle parfois et la connait suffisamment pour lui demander de l'aide sur une affaire et la faire venir chez lui. Il ne fait aucun doute que mon frère a été suivi, espionné durant de longues semaines et que son enlèvement a été très minutieusement préparé. Ils veulent également utiliser le Docteur Hooper comme moyen de pression, étant donné qu'ils ont choisi l'une des seules personnes de l'entourage de Sherlock qui ne soit pas dans un métier où il est nécessaire de savoir se défendre. »
John soupira de défaite. Il avait eu raison, la situation n'augurait rien de bon. Cependant, une question le taraudait depuis un long moment.
« Se pourrait-il qu'il s'agisse de Moriarty ? » Demanda t'il avec angoisse. Il lui semblait tout à fait probable que Sherlock se soit de lui-même laissé entrainé dans un des pièges du criminel consultant, ce qui expliquerait pourquoi il n'y avait aucune trace de violence à l'endroit du kidnapping.
« C'est peu probable, Docteur Watson. Mes équipes sont sûres que Moriarty se tient à peu près tranquille ces derniers temps, et ce n'est pas son mode opératoire. J'ai demandé une enquête pour savoir qui a pu suivre Sherlock assez longtemps pour mettre en place cette opération sans être vu… Ce sont certainement des professionnels. Il s'agit très probablement de la menace qui pesait sur lui depuis plusieurs jours et que nous n'étions pas parvenu à identifier… »
La conversation avec l'aînée Holmes n'avait pas rassuré John. Si vraiment des professionnels avaient décidé d'enlever le détective, et l'avaient prévus longtemps à l'avance, ça n'annonçait rien de bon. La seule chose qui semblait positive dans tout ça, c'était qu'il y aurait certainement une trace d'eux quelque part, s'ils avaient suivi Sherlock d'une manière ou d'une autre, les équipes d'espions de Mycroft les repéreraient. Et s'ils avaient voulu tuer leur otage, ils n'auraient pas pris la peine de faire tout ça. Son ami devait donc être bien vivant, quelque part. Ils allaient pouvoir le trouver.
C'était tout ce qu'il espérait. La journée s'était écoulée et aucun des deux disparus n'avaient été retrouvés. Les recherches s'étaient étendues, mais ne donnaient rien. La forêt était immense, et les recherches pouvaient durer des jours. Et pendant ce temps, nul ne savait ce que les deux otages étaient en train de vivre.
John se sentit mal à l'aise. Il ne voulait surtout pas le dire, mais il avait peur pour son ami. Et il s'en voulait tellement, jamais il n'aurait dû aller manger avec Greg la veille en laissant seul le détective. Il aurait dû être plus fort que ça, passer outre la dispute qu'ils avaient eu ensemble, ce n'était pas comme si c'était leur première dispute, après tout. Ça leur arrivait tellement souvent, mais malgré tout l'agacement que John pouvait ressentir envers son insupportable colocataire, il était réellement attaché à lui. Et aujourd'hui, il ne lui en voulait plus du tout. Il était prêt à lui pardonner tous ses enfantillages et ses caprices, et même à les supporter pendant des heures, des jours ou des mois s'il le fallait. Tout, tant que son ami lui revenait en bonne santé. C'était une étrange sensation qu'il ressentait, mais il savait depuis cette nuit que toutes ces stupides disputes n'avaient aucun intérêt en comparaison de leur amitié, de la joie que John pouvait ressentir de vivre aux côtés de Sherlock. S'il lui arrivait quelque chose, ce serait très difficile pour John. L'ancien médecin militaire n'avait qu'une envie, retrouver son stupide colocataire, lui dire que tout allait bien, et repartir dans leur appartement pour se disputer avec lui pour une histoire de violon à trois heures du matin.
Il souffla en s'accoudant à un arbre. Si son ami le voyait, il lui dirait sans doute que ce sentimentalisme niais n'allait pas aider l'enquête, et ce n'était pas si faux. Il fallait qu'il se reprenne, c'était le moment de montrer du courage, et rien d'autre. La fatigue n'aidait pas, cependant. Il n'avait pas fermé l'œil depuis deux jours. D'abord il y avait eu l'enquête, puis cette soirée et nuit d'angoisse à chercher Sherlock, puis cette journée de recherche dans la forêt, sans succès. En tant que militaire, il avait l'habitude de peu dormir, mais il devait bien reconnaître qu'il n'avait plus la même résistance qu'avant. Pourtant, il était souvent sur des affaires avec Sherlock où il fallait rester éveillé sur plusieurs nuits, mais cette fois-ci quelque chose était différent. John ne savait pas vraiment pourquoi, mais le fait de ne pas avoir son partenaire dans les enquêtes à ses côtés le perturbait. Il savait qu'il n'avait en rien le talent du détective consultant pour résoudre les affaires, et il aurait aimé être aussi doué que lui pour une fois que c'était justement Sherlock qui avait besoin de lui…
Lestrade s'approcha de lui et posa une main rassurante sur son épaule.
« On va les retrouver, tout le monde est sur le coup… J'ai demandé à mes hommes d'aller chez Molly et à Baker Street, pour chercher le moindre indice… La police scientifique est sur le coup aussi, elle cherche dans les environs de Baker Street et dans la rue où Molly a été vu pour la dernière fois… On va forcément finir par trouver quelque chose… En attendant, rentres un peu à l'hôtel, mange, prends une douche, détends toi… Dors un peu… »
Watson soupira avec résignation.
« Tu as raison, je vais me prendre quelques heures de repos mais ensuite je reviendrai… Je ne peux pas rester sans rien faire… Ils ont besoin de nous, Greg… »
Les deux hommes s'éloignèrent rapidement du lieu des recherches. Sans deviner un seul instant que quelque part sous leurs pas, si proche mais si loin en même temps, Sherlock suppliait mentalement son meilleur ami de venir les sortir de là. Dans les profondeurs de la terre, ils n'entendirent pas non plus que Molly venait de pousser un cri de détresse...
A suivre...
Le prochain chapitre sera consacré à Sherlock et Molly et ce qui leur est arrivé au cours de cette première journée aux mains de leurs ravisseurs. La fic va devenir plus sombre avec de l'angoisse et de la manipulation psychologique sous drogue... Jusqu'où l'esprit si brillant de Sherlock peut-il supporter cela avant de commencer à perdre pied? Molly peut-elle l'aider à rester lucide, ou bien la pensée de John? Dîtes moi ce que vous en pensez ;)
