Coucou!
Voici le tout nouveau chapitre de cette histoire, un trèèès long chapitre qui est aussi le dernier qui soit entièrement centré sur Sherlock et Molly.
Les voici donc plongés dans l'angoisse de cette forêt infernale. Au programme, une Molly courageuse face à l'état préoccupant de Sherlock, beaucoup de Sherlolly sur fond de Johnlock, et des chiens monstrueux qui sèment toujours la terreur... Les sentiments et les vraies émotions de nos deux héros se dévoilent plus que jamais dans ce chapitre placé sous le signe de l'aventure!
Avertissement : meurtre, angoisse et crise de démence et de violence!
Enjoy!
CHAPITRE SIX
« La forêt »
Sherlock se réveilla lentement, comme dans un brouillard, plusieurs heures après s'être éveillé une première fois. Il était retombé rapidement dans l'inconscience, mais cette fois-ci, il eut l'impression de se réveiller pour de bon, bien que très lentement.
Peu à peu, et contrairement à la première fois, la mémoire lui revint. Le kidnapping, les jours passés dans ce souterrain enfermé avec Molly, les tortures mentales, puis leur évasion et enfin, l'attaque de ce chien monstrueux qui avait emporté Molly…
À cette pensée, le détective essaya de se relever. Il était complètement endolori, meurtri par les violents coups qu'il s'était pris, et il avait mal au crâne à cause du coup à la tête qu'il avait reçu et qui l'avait fait s'évanouir. Il se rendit compte aussi qu'il était transi de froid, malgré la chaleur de son long manteau, la nuit était de plus en plus glaciale au cœur de la forêt et l'humidité avait gagné le vêtement pendant les longues heures où il était resté inconscient au sol.
Mais il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Déjà, parce que s'il ne bougeait pas de suite, il risquait l'hypothermie. Et ensuite parce qu'il était toujours autant terrifié par ce qu'il avait vu juste avant de s'écrouler, et qu'il était incapable de savoir si c'était réel ou non. La seule chose dont il était sûr c'était que Molly n'était pas là, et qu'il y avait bel et bien son collier sur le sol…
Il chercha péniblement sa lampe de poche puis l'alluma en tremblant, étourdi mais bien décidé à retrouver Molly au plus vite. Il doutait pourtant que ce soit possible et même qu'elle soit encore en vie, mais tant qu'il n'avait pas de preuve dans un sens ou dans l'autre, il ne pouvait pas l'abandonner.
Chancelant sur ses jambes, il remarqua bientôt des traces sur le sol, et son regard s'agrandit sous la surprise.
C'était les mêmes traces que celles qu'il avait vu lors de sa dernière enquête, et qu'il avait trouvé à proximité des lieux du crime. Ces traces étranges qu'il n'avait pas su comprendre au début…
Il n'avait donc pas rêvé. Le chien monstrueux qu'il avait vu était bien réel et c'était lié avec le meurtre sur lequel il enquêtait en arrivant ici.
Son esprit de détective reprit lentement le dessus, bien qu'il soit très ralenti par tout ce qu'il venait d'endurer. Tout cela n'était pas un hasard et il ne faisait plus aucun doute que les militaires qui les avaient enlevés lui et Molly étaient les meurtriers de Matilda Winters, la personne sur laquelle il était venu enquêter, mais aussi que tout cela était prévu depuis longtemps. Sherlock avait en effet la certitude depuis plusieurs jours déjà que ses ravisseurs avaient minutieusement préparé leur coup, et il avait désormais la certitude qu'ils avaient choisi de tuer une innocente pour l'attirer lui, et pouvoir ainsi l'enlever en étant directement à proximité de leur laboratoire désaffecté.
Mais ce que Sherlock ne comprenait pas, c'était comment un tel chien pouvait exister. S'agissait-il de manipulation génétique ? L'idée lui paraissait quasiment impossible, mais il n'avait en réalité aucune explication. Et ça ne faisait qu'augmenter son état d'angoisse qui ne semblait plus vouloir passer.
Il détestait avoir peur de cette façon, mais il devait bien reconnaître qu'il était parfaitement terrifié, même à présent qu'il était bien éveillé. Les effets de la drogue auraient pourtant dû s'estomper avec l'antidote, mais ce n'était pas le cas. Il ne parvenait toujours pas à reprendre le contrôle de ses émotions, ni de son corps qui ne cessait de trembler et son cœur de battre la chamade…
Pourtant, malgré tout, la seule chose qui importait à ses yeux à cet instant, c'était de retrouver Molly. Il penserait à son propre état plus tard.
Il balaya du faisceau de sa lampe tout ce qui était autour de lui, mais il n'y voyait quasiment rien. Le brouillard commençait déjà à s'épaissir et la seule chose qu'il distinguait, c'était les traces de pas du monstre, les traces du corps de Molly traîné au sol et celles des bottes des soldats. Il n'y avait rien d'autre, ni sang, ni indice, les traces l'amenaient jusqu'à un certain point mais s'arrêtaient bientôt près d'un arbre, et il ne pouvait que supposer que tout avait été effacé à partir de ce niveau pour l'empêcher de retrouver son amie. Il chercha un long moment, à genou dans les feuillages, fouillant nerveusement le sol pour retrouver la moindre trace, mais il tremblait si fort et sa vue lui paraissait si trouble, il ne parvenait pas à trouver quoi que ce soit et l'angoisse l'étreignait. Il avait la sensation d'être perdu, de ne plus avoir ses capacités habituelles et dans un élan de rage, il se releva et courut, cherchant des yeux le moindre indice, cherchant Molly. Il ne savait pas où il allait, il courrait juste tout droit, parfois s'arrêtant et observant tout autour de lui, sans jamais rien trouver.
La forêt était immense, et il n'avait aucun repère. Ça n'avait plus rien de comparable avec les rues et dédales de Londres qu'il connaissait par cœur, ici il ne savait pas où il était, où il allait, ni où chercher. Molly pouvait être n'importe où, peut-être même de nouveau enfermée dans les souterrains. Il réalisa d'un seul coup que quelque chose clochait, car il aurait été extrêmement facile pour les ravisseurs de l'emmener lui aussi de nouveau dans leur cellule, pourtant, ils étaient partis en le laissant là, sur le sol de la forêt, seul.
Ce n'était pas normal. Mais il ne savait pas pourquoi. Il n'arrivait pas à déduire quoi que ce soit, son esprit bien trop embrumé, malgré ses efforts, et c'était comme s'il avait peur de la forêt elle-même, il n'y avait plus rien de rationnel dans son comportement, il semblait que plus rien en lui ne lui obéissait et il savait qu'il allait en devenir fou.
Au loin, le hurlement de la bête retentit, et il était prêt à s'élancer dans cette direction lorsque le même hurlement retentit dans une autre direction, et puis une autre, comme une meute de loup qui se répondrait. Terrifié, il tourna sur lui-même en balayant la forêt de sa lampe, alors que ses tremblements reprenaient.
À moitié fou, il se mit à hurler, en pleine crise de nerfs incontrôlable.
« MAIS QU'EST-CE VOUS VOULEZ À LA FIN ! QU'EST-CE QUE VOUS VOULEZ ! »
IL hurlait dans le vide, se tenant la tête en gémissant alors qu'il ne supportait plus les hurlements des loups monstrueux, chaque son devenant presque une torture pour lui et l'empêchant de se concentrer sur quoi que ce soit. Son mal de tête n'arrangeait rien et fou de rage, il attrapa une branche non loin de lui et frappa, frappa tout ce qu'il pouvait, le sol, les arbres, les rochers, jusqu'à ce que la branche se brise et ne lui fasse saigner les mains, mais il s'en moquait, il avait besoin de ça, il avait besoin d'exploser. Il n'en pouvait plus. Il attrapa une pierre qu'il balança en direction du dernier hurlement de loup, hurlant lui-même pour que ça s'arrête.
Il s'écroula enfin contre un arbre et leva son visage vers le ciel qu'il ne voyait même pas à cause du brouillard. Ses lèvres tremblaient et il réalisa avec désespoir qu'il était à la limite de laisser échapper des larmes d'épuisement. Il ferma les yeux, ne se supportant pas dans cette faiblesse émotionnelle insupportable, lui qui avait passé toute sa vie à faire taire la moindre de ses émotions. Mais ici, désormais seul dans cette forêt lugubre après des jours de torture, et sans savoir ce qu'il était advenu de Molly, il se sentait vulnérable. Inutile. À quoi lui servait d'être un génie, d'être le meilleur détective au monde, à quoi lui servait son intelligence et sa déduction ? Ici , ça ne lui servait plus à rien.
Épuisé, il n'arrivait pas à décider s'il devait se relever et fuir, courir jusqu'à sortir de cette forêt et aller chercher de l'aide, ou bien chercher Molly par lui-même tant qu'il était peut-être encore temps. Retourner au labo lui semblait être une option envisageable pour la retrouver, mais il savait qu'alors il serait sûrement ré emprisonné dans cet enfer et les expériences sur lui recommenceraient. Il savait qu'au mieux qu'il en perdrait la raison, au pire il n'y survivrait pas.
De nouveau, il pensa à John. Il ne savait même pas s'il allait le revoir un jour. Son état ne lui permettrait peut-être même pas de faire des kilomètres dans cette forêt pour trouver de l'aide, il avait l'impression que ses forces s'en allaient d'heures en heures. Il savait que ça ne faisait pas assez longtemps qu'il était enfermé pour être dans un tel état, il avait l'habitude de la privation de sommeil et de nourriture et était résistant. Seule la drogue pouvait expliquer qu'il soit si mal en point. Ca l'avait tué à petit feu, il n'y avait aucune autre explication. Il avait pourtant une haute tolérance aux substances illicites, de par son passé de toxicomane, mais ici, il n'avait été qu'un cobaye pour un produit d'expérimentation, et ça faisait toute la différence. Il réalisa soudainement qu'une nouvelle trace de piqûre était présente sur son bras, et que les ravisseurs l'avaient drogué de nouveau quand il s'était écroulé un peu plus tôt, avant de le laisser seul dans la forêt.
C'était donc de nouveau un test. Une expérience, pour savoir s'il tiendrait ainsi dans cet état seul livré à lui-même. Et il ne savait pas ce que ça signifiait pour Molly.
##########
Molly s'acharnait depuis des heures à se détacher.
Après que le chien monstrueux l'ait traîné et maintenu, elle avait vu Sherlock s'écrouler, puis les ravisseurs lui injecter une nouvelle dose avant de le laisser là, inconscient sur le sol. Ils avaient ensuite emmené Molly loin dans la forêt puis l'avaient attaché à un arbre.
« Nouveau jeu… Puisque vous avez voulu vous enfuir, nous allons en profiter pour tester vos réactions dans la forêt… À vous de vous sortir de là et d'aller aider votre détective bien-aimé, s'il est encore vivant quand vous arriverez… Nous aimerions qu'il reste encore un peu en vie pour continuer les expériences, c'est vraiment un cobaye remarquable… Mais nous avons déjà collecté suffisamment d'informations alors… S'il venait à lui arriver quelque chose… Ce ne serait pas si grave ! »
Puis, ils l'avaient laissé là.
Molly était réellement terrifiée. La nuit ici était d'une épaisseur impénétrable, d'une noirceur absolue.
Mais elle était vivante, elle qui avait vraiment pensé mourir quelques instants plus tôt. Elle n'avait aucune idée d'où pouvait bien venir ce chien monstrueux qui semblait bouleverser toute loi de la logique, mais pour l'instant, une seule chose comptait. Elle était vivante et consciente, et Sherlock lui était inconscient quelque part ici, risquant la mort. Elle devait aller l'aider, et pour ça, elle ne devait se concentrer que sur une chose : se détacher.
Avec désespoir, elle essaya plusieurs techniques, ne comprenant que trop vite qu'il lui faudrait des heures pour défaire les nœuds et s'échapper.
Mais Molly était femme qui savait être patiente quand il le fallait. Dans son métier, elle avait appris la minutie, le travail de précision, et elle savait qu'elle viendrait à bout de ce qu'elle avait entreprit. La pensée de Sherlock seul quelque part non loin de là lui donnait du courage et elle s'accrochait désespérément à l'idée de pouvoir le sauver, si c'était encore possible. Elle ne l'abandonnerait pas, elle l'aimait bien trop pour ça.
Ce n'est qu'au bout de plusieurs heures qu'elle parvint enfin à se libérer. Endolorie, elle prit son courage et profita du peu de lumière qui filtrait de la lune à travers le brouillard pour avancer, pas à pas, cherchant à ne pas trébucher sur les nombreux branchages et pierres. Elle entendait tout autour d'elle les hurlements des bêtes, et tremblait à chaque fois mais elle continuait d'avancer. Si elle s'arrêtait, elle savait qu'elle pouvait mourir de froid ici.
Elle était glacée, affamée et assoiffée, épuisée, et elle pensa à tout ceux qu'elle voulait revoir pour continuer à avancer. Sherlock, bien sûr, mais aussi sa famille, ses amis, John, Greg. Elle se demanda un instant si Greg était inquiet pour elle, s'il était en train de se battre pour la retrouver, sans trop savoir d'où lui venait cette pensée. Elle avait envie de le revoir et de lui dire qu'elle allait bien. Il y avait finalement peu de gens qui comptaient vraiment, mais évidemment que le policier en faisait partie.
Mais pour l'instant, une seule personne comptait. Sherlock.
Le jour commençait lentement à se lever et elle y voyait un peu mieux pour avancer, malgré l'humidité encore plus intense qui l'enveloppait de froid. Un bruit se fit entendre non loin d'elle, et cette fois-ci, ce n'était pas les loups. C'était un cri et c'était la voix de Sherlock.
Son cœur s'emballa brutalement, lui donnant l'énergie pour courir vers l'origine du cri, effrayée de ce qu'elle allait pouvoir découvrir.
Sherlock venait d'être attaqué par la bête. Il se débattait alors que, comme elle la veille, il était traîné sur le sol. Il semblait être dans un état de terreur incontrôlable et dans un sursaut d'énergie, il frappa la bête au niveau des yeux et profita de cet effet de surprise pour se libérer de son emprise. Se relevant comme il le pouvait, il s'enfuit en courant, sans vraiment voir où il allait.
Il n'avait pas vu qu'un peu en contrebas, il y avait une sorte de point d'eau assez profond et il trébucha, plongeant dans l'eau froide.
Molly était figée sur place, n'osant plus bouger de peur d'être à son tour attaquée par la bête. Elle regardait en direction de là où Sherlock était tombé, mais elle n'était pas assez proche pour voir quoi que ce soit.
Au bout de quelques instants, la bête partit, semblant être sifflée au loin par les militaires qui la rappelaient. Molly en profita pour s'approcher du bord et poussa un cri.
Sherlock ne parvenait pas à remonter à la surface. Il se débattait pour le faire mais semblait comme coincé par quelque chose dans l'eau qui l'empêchait de nager, et elle réalisa qu'il était en train de se noyer.
Le cœur de Molly rata un battement. D'abord paralysée, elle décida d'un seul coup qu'il n'y avait qu'une seule chose à faire, aller le chercher. Le point d'eau était seulement à quelques mètres et n'était pas du tout agité, il ne serait pas du tout difficile d'y nager. Sherlock aurait pu lui aussi nager sans problème s'il ne s'était pas coincé la jambe en tombant.
Sans plus réfléchir, elle dévala en courant la petite pente pour se jeter à l'eau, nageant jusqu'à Sherlock qui luttait pour remonter.
Molly n'était peut-être pas une grande sportive, mais elle savait très bien nager et elle respira un grand coup avant de plonger sous l'eau pour enlever la branche qui retenait Sherlock. Ce n'était pas très difficile, mais Sherlock semblait trop affaibli pour y parvenir lui-même et au moment où elle réussit à le dégager, elle réalisa qu'il venait en fait de sombrer dans l'inconscience.
Elle remonta aussitôt à la surface, désespérée. La terre ferme n'était pas loin, mais elle n'avait aucune idée de comment tirer Sherlock jusque là, elle avait si peu de force, et pourtant, elle n'avait pas le choix. Il était inconscient et si elle ne réussissait pas, il allait se noyer ici. Folle de désespoir mais déterminée à le sauver, elle se battit pour le maintenir hors de l'eau, lui donnant ainsi l'air dont il avait tant besoin, puis nageant comme elle pouvait, se débattant pour maintenir son visage hors de l'eau. Lorsqu'elle parvint jusqu'au bord, elle tira Sherlock de toutes ses forces pour le dégager de l'eau, avant de s'écrouler à ses côtés, trempée et glacée, épuisée. Elle prit le poignet de son ami et constata que son cœur battait toujours, et qu'il respirait toujours. Elle lui avait évité la noyade, et s'il était tombé dans l'inconscience ce n'était pas parce qu'il était noyé, même s'il s'en était fallu d'un cheveux, mais par épuisement.
Elle resta là, un long moment, reprenant son souffle, serrant la main de Sherlock, elle aussi au bord de l'évanouissement. Les deux restèrent là, côte à côte, Molly s'accrochant à la main de Sherlock. Le silence était retombé dans la forêt lugubre, le jour se levait et ils semblaient seuls au monde. La jeune femme se demanda un instant s'ils allaient finir par mourir ici, tous les deux perdus dans cette forêt infernale. Au fond d'elle, si ça devait arriver, elle se sentait rassurée qu'ils soient ensemble, mais elle savait une chose, c'est qu'elle resterait à ses côtés ici et qu'ils s'en sortiraient ou périraient ensemble. Elle savait qu'aucun des deux n'abandonnerait l'autre. Sherlock ne l'aimait peut-être pas comme elle l'aimait, mais ils étaient liés dans cette aventure et ici, contrairement à tout ce qu'ils avaient vécu auparavant, ils ne pouvaient compter que l'un sur l'autre. Ils étaient seuls ici, alors c'était ensemble ou rien.
######
Ce fût finalement Sherlock qui réagit en premier, rouvrant les yeux alors que le matin était arrivé. Le brouillard s'était en partie levé, et l'air était un peu moins froid que ce qu'il avait été pendant la nuit. La journée s'annonçait pour l'instant relativement ensoleillée, ce qui était plus que bienvenu pour leur corps et vêtements trempés.
Revenant progressivement à lui, il sentit la présence de Molly juste à ses côtés. Un flot de soulagement inhabituel chez lui l'envahit, en réalisant qu'elle était non seulement en vie mais en plus, qu'elle avait pu par on ne sait quel moyen, s'échapper , le rejoindre et mieux encore, lui sauver la vie. Il n'avait que rarement été aussi reconnaissant envers une personne, hormis John qui lui avait sauvé la vie plus d'une fois.
Mais Molly n'était pas militaire comme John, elle n'avait aucun entrainement et Sherlock dû reconnaître qu'il était impressionné et surpris, il ne l'avait jamais imaginé ainsi et son estime pour elle venait de grandir d'un cran. Molly était une personne et une amie extraordinaire.
La jeune femme, épuisée, s'était sans le vouloir endormie, lui tenant toujours la main. Sherlock la regarda un petit instant, malheureux de la voir si mal, elle qui d'ordinaire était si lumineuse et souriante. Il voulait retrouver sa Molly heureuse, il voulait la sortir de là. Depuis qu'il était ici avec elle, il avait vraiment réalisé combien elle comptait, et toute la sincérité de son amitié pour elle. Il avait aussi compris que les sentiments de la jeune femme à son égard étaient différents, qu'elle l'aimait sincèrement et il voulait essayer de lui éviter d'en souffrir. Il sentait qu'il devait être là pour elle, préserver leur amitié désormais qu'il savait ça, peut-être l'aider à être heureuse ailleurs. Il avait compris qu'il était la raison pour laquelle les histoires d'amour de Molly n'avaient jamais fonctionné, c'était à cause des non dits qu'il y avait entre eux, lui en n'ayant jamais exprimé son amitié, avait fait espérer Molly d'une manière ou d'une autre et en étant si inaccessible, avait entretenu le fantasme, et elle en n'ayant jamais exprimé ses sentiments, s'était tout simplement empêcher d'avancer. Il devait réparer ça, parce que le bonheur de son amie lui importait, quoi qu'il pouvait bien en dire. Il avait un cœur et ce dernier s'était rappelé à lui grâce à cette aventure.
Mais, s'il voulait que Molly ait un avenir, il fallait qu'ils sortent d'ici vivants, elle au moins. Il se releva péniblement, réveillant ainsi la jeune femme qui ouvrit des yeux effrayés.
« Mon dieu Sherlock vous allez bien ? » S'écria t'elle, s'en voulant aussitôt de s'être endormie alors que Sherlock était inconscient.
« Un peu mieux… Je crois bien que le fait d'avoir bu la tasse m'a en fait… Un peu réhydraté. » Répondit il avec un léger sourire rassurant, et Molly réalisa qu'il semblait effectivement très légèrement mieux.
« Merci, Molly… Pour m'avoir sauvé tout à l'heure. » Ajouta t'il, conscient qu'elle lui avait effectivement sauvé la vie.
Molly ne put s'empêcher de sourire un peu.
« Je ne vous aurai jamais laissé, vous le savez… Je suis là pour vous… Toujours. » répondit elle, sincère.
Si elle avait compris que Sherlock ne serait jamais amoureux d'elle, elle avait aussi compris qu'il avait une vraie amitié envers elle, bien qu'il ne l'avait jamais montré. Et cette amitié était la chose la plus précieuse qu'elle n'aurait jamais pu espérer avoir de lui. Elle qui avait toujours été comme une ombre auprès de lui, invisible et insignifiante, cherchant désespérément un seul regard de cet homme, elle se sentait à présent comme libérée de quelque chose. Elle n'était plus invisible, elle n'était plus insignifiante, et mieux qu'un regard, elle avait son amitié et sa reconnaissance. Elle se sentit exister à côté de lui, alors qu'elle se sentait éteinte auparavant lorsqu'ils étaient ensemble, car il ne la voyait pas. Ce n'était pas de la manière qu'elle aurait cru et espéré, mais ça faisait du bien à son cœur. Indéniablement, quelque chose avait changé entre eux depuis cette nuit infernale où ils s'étaient mutuellement aidé et sauvé.
« Et vous ? Que s'est il passé cette nuit ? » demanda Sherlock avec un soupçon d'inquiétude non maîtrisé dans la voix.
Molly lui expliqua brièvement tout ce qui s'était passé, et elle put voir au fond des yeux bleus du détective une admiration qu'elle n'aurait jamais, oh grand jamais cru possible de voir un jour. Et c'était peut-être l'une des plus belles sensations de toute sa vie. Sherlock n'admirait personne, sauf John. Mais aujourd'hui, il admirait Molly.
Les deux amis se levèrent ensemble, encore bien affaiblis mais décidés à sortir d'une façon ou d'une autre de cette forêt. La première chose à faire pour eux était d'aller boire au point d'eau, ils avaient conscience que cela pouvait être dangereux, mais leur déshydratation l'était bien plus et dans cette partie de l'Angleterre, ils savaient que l'eau des sources et des rivières étaient relativement propre, loin de la pollution. De plus, l'eau était claire, et il n'avait pas plu ces derniers jours, ce qui était bon signe. Ils se mirent d'accord sur le fait qu'ils devaient boire. Sherlock, lui, en avait aussi besoin pour éliminer la drogue de son système.
Ils en profitèrent pour se laver le visage et se réveiller davantage, avant de nettoyer leurs écorchures et égratignures. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était comme un réel luxe pour eux après ces journées enfermés sous terre. La lumière du jour leur faisait du bien, l'air frais aussi. Bien sûr, ils étaient affamés, épuisés, mais cela leur permit de retrouver un tant soit peu de forces, et ils allaient en avoir bien besoin, ils le savaient…
« Qu'allons nous faire maintenant ? Aller vers le Nord, c'est ce qu'on fait dans ces cas là, non ? » Questionna Molly.
« C'est ce qu'on va faire oui… Je nous estime à 50 km du village, mais si nous avons de la chance, la police et John doivent nous chercher dans la forêt… Leur périmètre de recherche doit être d'environ 30 km pour l'instant, il nous suffirait d'en faire une vingtaine pour qu'ils nous trouvent… »
Molly hocha la tête, ils savaient tous deux que ce ne serait pas simple étant donné leur état mais aussi et surtout parce qu'ils étaient toujours dans le territoire des ravisseurs et que les bêtes rodaient toujours…
####
Étonnamment, plusieurs heures s'écoulèrent sans qu'il ne se passe rien.
Les deux compagnons d'infortune avaient réussi à faire plusieurs kilomètres, s'éloignant du laboratoire mais sachant très bien qu'ils étaient toujours dans la zone dangereuse. Sherlock avait évalué le fait qu'il y avait bien une dizaine de kilomètres tout autour de l'ancienne base secrète, qui devait toujours être protégée par un mur de barbelés et peut-être même, par un champs de mines. Pour l'instant, ils n'étaient pas encore arrivés dans ce secteur, mais il savait que sortir de cette enceinte serait très difficile. Nul doute que leurs ravisseurs le savaient aussi et que c'était bien pour cela qu'ils laissaient à leurs deux otages la liberté de marcher plusieurs heures à travers la forêt.
Le détective avait profité de ce temps pour réfléchir à une solution, à un moyen de sortir ou mieux encore, à un moyen d'attirer l'attention des policiers qui devaient être à leur recherche à plusieurs kilomètres de là. Il avait réussi à trouver une idée valable, bien que dangereuse, mais pour cela il fallait au moins parvenir jusqu'à l'enceinte protégée.
Pour autant, bien qu'ayant pu désormais se désaltérer pour stopper la progression de la déshydratation, il ne se sentait toujours pas vraiment mieux pour autant. À maintes reprises, il s'était senti partir, chancelant, et à chaque fois Molly avait dû insister pour qu'il ne prenne quelques instants pour s'asseoir, souffler et se reposer. Elle craignait que les substances qu'on lui avait administré de force, ne l'aient rendu malade, et leur seul espoir résidait dans le fait que désormais, il n'était plus en contact avec ces drogues et que son organisme allait peu à peu les évacuer. Déjà, il tremblait légèrement moins, il semblait moins effrayé et avait légèrement repris le contrôle de lui-même, mais ce n'était jamais stable, parfois Molly le voyait de nouveau lutter en silence…
Ils décidèrent de s'arrêter quelques instants alors qu'ils avaient trouvé un endroit ensoleillé au bord de l'eau. Ils avaient froid, malgré la journée plutôt tempérée, car leurs vêtements étaient toujours trempés sur leur peau.
Sherlock, voyant Molly frissonner depuis de longues minutes, décida qu'il fallait agir.
Il se retourna et déboutonna sa chemise, l'enlevant, l'essorant et l'accrochant sur une branche au soleil. Il avait déjà ôté son long manteau depuis qu'ils avaient commencé à marcher, car le vêtement était très lourd désormais qu'il était tombé dans l'eau.
Molly le regarda en fronçant les sourcils, puis se mordit la lèvre en le voyant se mettre ainsi torse nu. Gênée, elle détourna le regard, même si elle avait compris pourquoi il faisait ça.
« Vous devriez faire de même, Molly… Votre veste et votre pull sont littéralement trempés, votre peau ne peut pas sécher et vous allez tomber en hypothermie ou risquer la pneumonie… »
Il avait raison, elle le savait. Mais elle se sentait tout à coup incapable de se dévêtir même en partie, pas devant lui, elle avait trop peur de ce qu'elle allait ressentir, mais aussi peur de son regard assassin, ce regard capable de voir le moindre défaut, la moindre chose qui n'irait pas sur son corps… Elle avait encore le souvenir cuisant des réflexions qu'il lui avait faites parfois, comme à propos de sa poitrine trop petite ou de sa bouche trop petite également, même si elle doutait réellement qu'il n'ait fait exprès de la blesser de par ses réflexions. Sherlock était un être qui ne voyait que par la logique et l'observation, il disait toujours ce qu'il voyait, sans même réaliser si cela pouvait être blessant ou au contraire flatteur…
« Je… Je ne peux pas… » Répondit elle, peu sûre d'elle d'un seul coup. Sherlock ne sembla pas comprendre et la regarda d'un œil étonné.
« Pourquoi ? »
« …Vous le savez très bien… » répliqua Molly peu à l'aise et subitement un peu énervée devant une telle ignorance.
Sherlock resta un instant à la regarder en fronçant les sourcils, puis il réalisa soudainement.
« Oh… » répondit il doucement, et Molly aurait presque pu croire qu'il était un peu gêné, même si ça ne lui ressemblait pas.
« Je… Je suis désolé pour… De ce que j'ai pu dire parfois sur votre physique, c'était maladroit… Je suis désolé. »
Molly cligna trois fois des yeux sous la surprise. C'était seulement la seconde fois en plusieurs années qu'il s'excusait ainsi ouvertement pour son comportement. Puis, devant son regard sincère, elle sourit.
« Ça va, Sherlock… Tout va bien, ça va. »
Malgré sa gêne, elle finit par ôter sa veste et son pull, complètement intimidée de se retrouver ainsi en soutien-gorge devant l'homme qu'elle désirait depuis toujours mais n'aurait jamais. Pour la mettre plus à l'aise, il s'était un peu détourné, et elle décida que le seul moyen pour elle de dominer sa gêne, c'était de se remettre dans le rôle du médecin qu'elle était. Sherlock avait de toutes façons besoin d'être examiné, et elle découvrit avec douleur qu'il était en fait couvert de bleus et de traces des coups violents que les militaires lui avaient donné.
« Vous avez beaucoup de blessures… Laissez moi vous examiner, je voudrais m'assurer que ces sauvages ne vous aient rien cassé, qu'il n'y ait pas d'hémorragie interne ou quelque chose comme ça… »
Sherlock soupira comme à chaque fois qu'il devait être examiné par un médecin, car il avait horreur de ça. Le seul qui avait sa confiance était John, mais dans le cas où John n'était pas là, comme aujourd'hui, il donnait sa confiance à Molly. Alors il hocha la tête et laissa la jeune femme l'examiner.
Cette dernière était très professionnelle quand elle faisait cela. Elle savait passer complètement outre ce qu'elle pouvait ressentir pour lui, pour simplement agir en tant que médecin, et s'assurer qu'il allait le mieux possible.
« Tout va bien, finit elle par dire, soulagée. Je pense qu'ils savaient exactement où vous frapper pour ne pas causer trop de dommages, juste pour… vous faire mal… »
« Parfait, je suis résistant à la douleur, et d'ici quelques jours il n'y aura plus rien… Je vais vous examiner aussi. »
Molly se décomposa. Elle n'avait pas prévu ça. De nouveau, un flot de gêne l'envahit.
« Vous ne pouvez pas me demander ça Sherlock… Pas vous… Je ne pourrai pas… »
Un court instant, il ne répondit pas. Il semblait encore avoir du mal à comprendre l'ampleur des sentiments de Molly, mais il sembla finir par comprendre.
« J'aurais trop peur de ne pas… De ne pas savoir cacher ce que ça me ferait si vous vous approchez de moi comme ça » murmura t'elle en espérant qu'il avait vraiment compris.
Sherlock finit par s'asseoir, semblant réfléchir.
« Molly, je… Vous savez que je ne suis pas doué pour les choses comme ça… Les… Sentiments… Émotions… Sensations… Je pourrai peut-être vous aider à ne plus rien ressentir… »
« Mais je ne veux pas ne plus rien ressentir ! « s'écria t'elle. « Vous ne comprenez pas… Je veux juste… Je veux juste conserver notre amitié… Je ne peux juste pas… Je ne peux pas arrêter de ressentir. Je ne peux pas m'arrêter. » Elle préféra taire la fin de sa phrase, incapable de la terminer et de lui dire la vérité telle qu'elle était, qu'elle ne pouvait pas arrêter de l'aimer.
Il hocha juste la tête en réponse.
Un long moment, ils restèrent tout les deux assis, un peu éloigné l'un de l'autre. Ce fût Sherlock qui se releva en premier, remettant sa chemise désormais un peu plus sèche alors que Molly remettait son pull. Il s'approcha doucement d'elle, comme s'il hésitait encore sur comment faire, comme s'il ne voulait pas la blesser.
« Moi aussi, je veux conserver notre amitié… Et je ne vous en veux pas. Je suppose que vous ne pouvez pas dépasser vos émotions comme je peux le faire, d'ailleurs parfois… même moi, je ne sais pas toujours le faire… J'essaye d'oublier ce que je ressens, et parfois, c'est difficile… »
Molly le regarda intensément. Il ne lui en fallait pas plus, elle savait très bien ce qu'il voulait dire.
« Vous devriez le dire à John… »
Sherlock eut le regard fuyant. Molly arrivait souvent à le comprendre plus vite que les autres. Si aujourd'hui il comprenait que Molly ait du mal à cacher le désir qu'elle éprouvait pour lui, c'est parce qu'il avait le même mal à cacher parfois celui qu'il ressentait pour John. Il ne l'avait jamais évoqué, à personne, il n'en avait jamais ressenti le besoin, mais ici, seul avec Molly, il avait eu besoin de le dire, et il ne savait pas pourquoi. Il savait très bien qu'il n'en aurait d'ailleurs jamais parlé à personne sans les effets pour le moins surprenants des drogues qu'il avait été forcé de tester.
« Inutile » répondit il pourtant sans son assurance naturelle.
Molly lui lança un long regard presque accusateur.
« Vous n'avez pas arrêté de penser à lui et de le voir dans chacun de vos délires dûs à la drogue, vous auriez pu appeler n'importe qui d'autre ou même personne, mais c'est son nom que vous avez répété sans cesse… Je connais ça, vous savez… Quand j'étais seule enfermée ici, avant que vous arriviez, je… Je pensais beaucoup à vous, on pense toujours aux personnes spéciales quand on est en danger… »
Le détective regarda Molly silencieusement. Il avait compris l'aveu de la jeune femme, et le courage que cela lui demandait.
« Je… Je ne comprends pas, Molly… Pourquoi vouloir me pousser à avouer quoi que ce soit à John alors que vous aspirez à ce que ce soit envers vous que j'ai ces attentions… Je n'arrive pas à comprendre. »
Elle le fixa un instant douloureusement, avant de sourire doucement, tristement.
« Vous ne comprenez tellement pas ce qu'il y a de plus simple, parfois… Vous êtes un tel génie, et pourtant, vous ne comprenez pas les sentiments humains, ce qui semble simple et naturel à chacun d'être nous… Je vous pousse à parler à John de vos sentiments parce que j'ai envie que vous soyez heureux, tout simplement… C'est ce qu'on fait quand on aime des gens, on veut qu'ils soient heureux… Et je sais que ça ne peut pas être avec moi, et John… Je pense que c'est réciproque entre vous, vous pourriez être heureux… Vous n'avez pas envie d'être heureux avec une personne qui compte, et pour qui vous comptez ? »
Sherlock sembla un instant perdu, comme englouti par un flot d'informations et de questions insolubles. Son regard était fixé sur un point invisible et il paraissait tout à fait frappé d'incompréhension. Molly ne pu s'empêcher de glousser presque tendrement en voyant son génie d'ami complètement dépassé par des choses aussi simples que ces innocentes questions.
« Je suis heureux… Je suis déjà avec John, enfin nous habitons ensemble, travaillons ensemble… C'est suffisant…
Réciproques ? Vous vous trompez Molly, John n'est pas gay, il le dit bien assez souvent pour que ce soit très clair pour tout le monde… »
Il y avait presque une pointe de tristesse dans ces derniers mots, dont il ne se rendit pas compte lui-même mais que la jeune pathologiste perçut. Elle était une des rares à toujours deviner quand Sherlock était triste, et ça avait presque toujours à voir avec John.
« Je sais qu'il dit ça, et je pense que c'est la vérité… c'est juste que… il y a quelque chose de différent entre vous deux, ça se ressent quand vous êtes ensemble… Je crois qu'il n'aime pas les hommes en général, mais il vous aime vous… Je peux me tromper bien sûr, après tout je ne suis pas Sherlock Holmes » tenta t'elle avec humour « mais je sais reconnaître certaines choses vous savez… »
Sherlock ne put s'empêcher de sourire. Un vrai sourire, amusé, presque un rire, un sourire magnifique que Molly n'avait jamais vu sur lui d'ordinaire si froid ou ironique. Il y avait une complicité certaine entre eux à cet instant, ils étaient tristes tout les deux mais complices dans cette émotion, et ça, jamais Molly n'aurait pu en rêver un jour. C'était comme si elle avait accès à un Sherlock inconnu aux yeux du monde, à l'homme derrière le sociopathe autoproclamé. C'était des moments précieux, où elle avait l'impression de l'aimer plus que jamais mais aussi, de réaliser qu'il n'était qu'un homme au fond, et dans son cœur elle sentait l'amour augmenter mais la fascination elle, n'était plus la même qu'avant, et elle avait de moins en moins l'impression d'être la petite légiste invisible complètement amoureuse d'un génie sociopathe, mais de plus en plus une femme bien présente, qui entretient un vrai lien de complicité avec un homme incroyable, mais humain… Elle avait beau souffrir beaucoup de savoir qu'elle ne serait jamais avec lui, une part d'elle étonnamment se libérait de lui alors qu'ils se rapprochaient, et elle voyait là, peut-être, une étincelle d'espoir quant à sa vie future, sans lui comme amour, mais avec lui comme ami… Et tout ce qui lui importait, au fond, c'était que ce soit AVEC lui, quelle que soit la manière de l'être.
####
Il était désormais temps de repartir. Leur route était encore longue et ils ne pouvait plus se permettre de se reposer plus longtemps. Sherlock était préoccupé par le fait que rien ne les stoppait dans leur marche pour l'instant, tout semblait trop calme, il n'aimait absolument pas ça et même s'il ne l'avait pas dit à sa compagne d'infortune, elle l'avait deviné et elle était inquiète, elle aussi.
Au bout d'environ une bonne heure de marche, le soleil disparut, laissant place à une pluie brumeuse, et de nouveau le froid les envahissait. Frissonnante et essayant de se réchauffer par la marche et en se frictionnant, Molly remarqua soudainement que quelque chose n'allait pas avec Sherlock.
Il s'était arrêté, le visage fermé et regardant fixement un point loin d'eux. Il était pâle et semblait en colère.
Molly tenta de voir ce qu'il regardait, mais il n'y avait rien, du moins rien qu'elle ne puisse voir mais elle se disait que le sens de l'observation du détective était mille fois supérieur au sien, alors elle se décida à lui demander.
« Sherlock, qu'est-ce qu'il y a ? »
Il ne répondit pas. Molly fronça les sourcils, elle avait l'impression qu'il n'était plus là, son regard était vague et il était comme… différent.
Un peu inquiète, elle s'approcha de lui pour lui toucher l'épaule, et à cet instant sa réaction fut d'une telle violence que Molly se retrouva projetée au sol, deux mètres plus loin. Criant de douleur et de surprise, elle regarda terrifiée Sherlock qui explosait de rage et attaquait à coup de pierres et de branches un ennemi qu'elle ne voyait pas.
Le regard de la jeune femme s'agrandit sous le choc, ne comprenant pas ce qui se passait. Sherlock semblait incontrôlable, et la seule chose dont elle était sûre c'était qu'il n'était pas normal, il avait le regard embué de drogue et il hurlait des choses incompréhensibles, et elle finit par comprendre qu'il était en pleine crise de démence. Effrayée, elle plaqua sa main à sa bouche pour s'empêcher de crier, suivant l'homme fou du regard. Il n'avait plus rien de la personne adoucie et attentionnée qu'il avait été depuis qu'ils étaient ici, mais il n'avait plus rien non plus du Sherlock habituel.
L'esprit de médecin de la jeune femme reprit le dessus au galop et elle réalisa que la seule explication à cette crise de délire résidait dans les drogues, qui visiblement avaient un effet à retardement encore plus dévastateur que sur l'instant.
###
Sherlock ne se contrôlait plus. Il voyait des chiens monstrueux partout, il voyait même des chiens avec la tête de Moriarty, plus rien n'avait de sens et il semblait sombrer dans un délire, dans une brume de folie dévastatrice bien pire que tout les sommets de drogues qu'il avait pu avoir dans sa vie.
Il restait une petite partie de lui qui résistait, qui lui disait d'arrêter ça, d'arrêter de perdre ses forces en se battant contre des choses qui ne pouvaient pas exister, il était terrifié au fond de lui, mais terrifié par lui-même, par sa propre incapacité à se contrôler, par sa propre folie. Il entendait au loin le John de son palais mental lui demander d'arrêter, lui dire qu'il allait blesser Molly, mais il n'arrivait pas à aller pour de bon dans son palais mental, il n'avait presque plus le contrôle sur son propre cerveau.
Et il était sûr que rien ne pouvait être plus effrayant que ça.
Une brûlure à la joue le stoppa dans ses gestes frénétiques et incontrôlés.
Quelqu'un venait de le gifler avec force. Il mit un temps qui sembla une éternité, à revenir sur terre, à redescendre un peu violemment de son sommet, ses yeux perdus, réalisant doucement que c'était Molly qui venait de le gifler dans une tentative désespérée de le faire revenir.
Pétrifié en réalisant ce qu'il venait de faire, il déglutit lourdement et se tourna vers la jeune légiste qui tremblait à côté de lui.
Elle avait un bleu sur le visage dû à sa chute et des marques sur les bras, preuves de la force avec laquelle il l'avait repoussé alors qu'il se croyait attaqué par on ne sait quoi.
Il se mit à trembler d'effroi sous le choc de la réalisation. Il n'avait jamais voulu lui faire ça, Sherlock avait bien des défauts mais il ne se serait jamais attaqué à une femme sauf dans une situation de combat réel…
« Je… Je… je suis désolé, je ne voulais pas… Je ne comprends pas, je… »
Molly avait eu si peur que les larmes coulaient sur son visage. Être attaquée ainsi par Sherlock lui-même était bien la dernière chose à laquelle elle s'était attendu dans cet enfer.
« Vous êtes revenu… Oh mon dieu Sherlock, qu'est-ce que ces hommes vous ont fait… Vous avez eu une crise de délire hallucinatoire… »
Sherlock ne disait plus rien mais était mortifié. Molly ne semblait même pas lui en vouloir, mais lui, il s'en voulait terriblement, car il aurait dû pouvoir arrêter ça, il était censé avoir un bien meilleur contrôle sur lui-même et d'ailleurs, il n'était pas violent sans raison, il n'aurait jamais pu faire ça… Il réalisa que même en dehors de ce laboratoire, il était toujours sous le contrôle mental de ces fous, grâce à ces drogues infernales qui semblaient avoir des effets à plus long terme qu'il ne l'aurait imaginé.
Un hurlement effrayant résonna dans la forêt avant qu'il n'ait eu le temps de quoi que ce soit.
Les deux se retournèrent vivement. Un des chiens monstrueux courrait vers eux.
Molly avait aussitôt commencé à courir mais Sherlock lui, était incapable de bouger. Il ne savait plus si ce qu'il voyait était réel ou non, son esprit ne savait plus faire la différence et il était terrifié à l'idée de faire encore n'importe quoi à cause d'une hallucination.
Ce fût Molly finalement qui, ayant fait demi tour pour le rejoindre, lui attrapa le bras vivement.
« Sherlock ! Ce n'est pas une hallucination ! Bougez ! »
##
La course leur sembla être une scène de film d'horreur. La pluie qui avait commencé à tomber, tout comme la nuit, rendaient la forêt plus effrayante, plus sombre, plus froide. Les échos des hurlements du chien semblaient arriver de tout côtés, partout autour d'eux, alors qu'ils entendaient au loin les cris des hommes qui les cherchaient.
Sherlock avait retrouvé ses esprits et cria à Molly :
« Nous n'y arriverons pas comme ca ! il faut grimper à un arbre, le chien ne pourra pas nous suivre ! »
Sans hésiter, il désigna l'arbre qui lui semblait le plus approprié et aida Molly à grimper, avant de lui-même monter dans l'arbre souplement, assez haut pour que le chien ne puisse y grimper.
Et il avait eu raison. L'animal monstrueux s'arrêta au pied de l'arbre, griffant l'écorce, hurlant, alors que son regard rouge brillait dans le brouillard. Molly gémit de peur en se serrant contre Sherlock qui lui aussi, ouvrait de grands yeux de terreur qu'il tentait de contenir.
« Mais quel est cet animal de l'enfer… C'est impossible… »
La jeune femme s'agrippant à lui alors qu'ils avaient trouvé refuge dans un creux de l'arbre, et Sherlock, dans un surprenant instinct de protection, la serra contre lui, dans ses bras.
Les minutes semblèrent interminables.
Le chien grognait, hurlait, menaçant, ne cessant de vouloir grimper, sans nul doute pour les tuer. Les deux amis restaient immobiles l'un contre l'autre, n'osant plus faire le moindre mouvement car une chute assurerait leur mort avec ce monstre en bas de l'arbre qui les attendait.
Après un instant qui leur parut interminable, le monstre décida de repartir, s'éloignant dans la forêt.
Molly soupira, l'adrénaline commençant à retomber.
Sherlock lui, réfléchissait.
« Les militaires vont revenir… Quand il en passera un à proximité, je vais devoir sauter, attaquer par surprise, il nous faut une arme… Sinon nous ne pourrons pas redescendre d'ici… »
Molly le savait. Mais elle ne put s'empêcher de serrer le bras de son ami plus fort, son cœur se serrant de peur pour lui. Mais ils n'avaient pas le choix. Il allait falloir affronter ces hommes. Sherlock était le seul à savoir se battre, mais elle se jura de l'aider comme elle le pourrait.
Le détective avait eu raison une fois de plus. L'attente ne fût pas longue avant que l'un des militaires ne s'approche de l'arbre, mais de là où il était, il ne pouvait pas les voir sans lever la tête.
Sherlock s'était déjà mis en position d'attaque, Molly cachée de son mieux par les branchages. Elle avait arraché un petit morceau d'une branche et au signal de son ami, elle la lança le plus loin possible.
Le militaire, par réflexe, se tourna vers l'endroit où le branchage était tombé.
Cette seconde suffit à Sherlock pour sauter sur le militaire, le faisant chuter de toutes ses forces. L'arme dégringola au sol et il profita que le militaire soit à terre pour se jeter sur l'objet son salut. L'arme en main, il frappa lourdement l'homme qui tomba inconscient.
Sherlock fit signe à Molly de descendre.
Il avait envie d'arracher le masque effrayant que portait le militaire, comprendre enfin de qui il s'agissait, mais d'autres hommes arrivaient, il pouvait déjà les entendre.
Sauf que cette fois-ci, il avait l'avantage. Il était armé et eux ne le savaient pas. Il attrapa une pierre qu'il lança comme Molly l'avait fait avec la branche quelques instants plus tôt, détournant l'attention du soldat qui approchait. Tentant de contenir ses tremblements qui semblaient vouloir revenir, le jeune Holmes ajusta son tir et visa, alors que Molly était dissimulée derrière l'arbre.
Lorsque l'homme s'écroula, Sherlock et Molly comprirent qu'il n'avait pas survécu au tir. L'instinct de médecin et de légiste de Molly lui cria d'aller vérifier, mais le détective l'en dissuada.
« Vous vous mettriez en danger, Molly… On n'a pas le choix, c'est eux ou nous… Personnellement, je préfère que ce soit eux. »
Molly avait pâlit en réalisant que Sherlock venait de tuer un homme, mais il avait raison. C'était une question de survie. Il n'avait pas d'autres choix. Elle lui lança un regard profond, puis hocha la tête.
« Et maintenant… les autres ont entendus le coup de feu, alors… On court ! Maintenant ! »
##
Ils avaient réussi à s'enfuir.
Les hommes qui les poursuivaient avaient perdus du temps en découvrant le corps de l'un des leurs. Il ne faisait nul doute que désormais, ils voudraient tout simplement tuer Sherlock et Molly, il n'y avait plus d'expériences à mener. C'était une chasse à l'homme à présent, ni plus ni moins.
La nuit était complètement tombée et Molly sembla faiblir alors qu'ils continuaient à marcher après avoir couru.
Sherlock proposa à ce qu'ils aillent se reposer un peu sur le haut d'un rocher, là où il pourrait surveiller tout ce qu'il y avait autour. Il était hors de question qu'ils soient surpris dans la nuit, aussi décida t'il d'accorder à Molly quelques heures de sommeil pendant lesquelles il resterait éveillé et surveillerait les alentours, prêt à faire usage à nouveau de son arme si le moindre danger approchait.
« Vous êtes épuisé vous aussi… Nous devrions nous relayer… »
« Mais j'ai bien plus l'habitude que vous de ne pas dormir, alors vous allez dormir en premier.»
répondit il avec un ton qui montrait qu'il ne changerait pas d'avis. Il avait toujours eu besoin de peu de sommeil et en plus, savait résister pendant des jours sans dormir s'il le fallait. Bien sûr qu'il était épuisé, et même s'il ne le disait pas, il souffrait, tout son corps lui était douloureux et il lui semblait que ça empirait d'heure en heure, comme si quelque chose le rongeait de l'intérieur sans savoir quoi, alors il utilisait toute sa maîtrise pour faire taire la douleur, il ne pouvait pas la laisser gagner, pas tant que Molly était dans cette forêt avec ces fous… Bien sûr qu'il voulait s'en sortir lui aussi, il ne voulait pas mourir ici, mais il était prêt à tout tant qu'il parvenait à sortir son amie de là. Elle le méritait.
Molly avait accepté à contre cœur de dormir alors qu'elle savait que son ami n'allait pas bien. Car contrairement à ce qu'il croyait, elle avait parfaitement vu qu'il souffrait, depuis déjà plusieurs heures. Elle était morte d'inquiétude et voyait certains signes alarmants par moment qui lui faisaient penser que s'ils ne trouvaient pas d'aide très vite, la vie du détective pourrait être en danger. Elle ne savait pas exactement ce qui se passait, un début d'overdose était peu probable étant donné que cela faisait déjà une journée depuis la dernière dose de drogue, mais elle ne voyait pas d'explications concrètes à part celle-ci. Elle aurait vraiment voulu surveiller l'état de Sherlock toute la nuit, mais elle savait que si elle ne dormait pas un peu, c'est elle qui s'écroulerait et ça n'arrangerait rien à leur situation.
Elle sombra dans le sommeil à peine fut t'elle allongée sur le sol.
Pendant près de trente minutes, le jeune détective resta assit sur le sol, surveillant et les alentours, et sa compagne d'aventure. Il prenait sur lui à chaque instant pour ne céder ni à la douleur, ni à la panique qu'il ressentait toujours sans même comprendre pourquoi, ni aux tremblements de ses mains. Alors il restait immobile, surveillant tout autour de lui, l'arme à côté de lui, et il pensait.
À John. A ce que Molly lui avait dit. Ça ne pouvait pas être vrai. Elle, elle l'aimait, mais pas John. John ne lui avait jamais montré le moindre signe d'intérêt, du moins Sherlock ne les avait pas vu si c'était le cas. N'avait de toutes façons pas cherché à voir.
Il se surprit à penser que les choses étaient injustes et mal faites. Molly l'aimait désespérément et en souffrait, mais malheureusement pour elle, ce n'était pas réciproque. Il aurait voulu que ce soit John qui ressente ça pour lui, qu'il voit chez John le même regard que celui que Molly avait envers lui, et inversement, que ce soit elle, sa meilleure amie. Que John soit amoureux de lui ne l'aurait curieusement pas dérangé, alors que ça le perturbait quand c'était Molly car il savait qu'elle en souffrait.
En réalisant vers où avaient dérivé ses pensées, il se traita d'idiot. Depuis quand s'arrêtait t'il sur des détails comme ça ? Sur… les sentiments ?
Sa pire peur, ça avait toujours été ça. D'être affecté par les sentiments des autres, et par-dessus tout, par les siens. Il s'était évertué à toujours les refouler, les oublier, jusqu'à croire qu'il n'en avait pas, même si de base, il savait qu'il ne ressentait pas exactement comme les autres, il s'était efforcé de ne plus ressentir du tout.
Il devait pourtant se rendre à l'évidence que son armure se fissurait de plus en plus, en particulier depuis que John était entré dans sa vie. Il avait beau avoir tout fait pour étouffer ce sentiment, son attirance, son admiration, son amitié pour l'homme avaient été immédiates et il savait qu'il était amoureux de John depuis longtemps. Le fait que Molly l'ait vu le déstabilisait. Elle avait raison, une part de lui avait besoin que John le regarde, que John l'admire… Que John l'aime. Mais il ne comprenait pas pourquoi il avait besoin de ça, il n'avait besoin de personne, et d'ailleurs il ne méritait personne, qui pourrait bien vouloir d'un fou comme lui, tout le monde le traitait de monstre depuis tout petit… Tout le monde sauf John, et Molly.
Il avait besoin d'eux. De l'amitié de Molly, de l'amour de John. Malheureusement il avait cela en ordre inversé, et une part de lui ressentait une douleur étrange, nouvelle, comme si son cœur se serrait.
John ne l'aimerait jamais, il devait même le détester la plupart du temps . Il ne savait même pas pourquoi John restait avec lui comme colocataire, à vrai dire.
Sherlock décida qu'il ferait réellement un effort à son retour, car le départ de John le détruirait. Il ne lui dirait jamais ce qu'il ressentait réellement car sinon John partirait immédiatement, mais il ferait tout pour garder son ami près de lui, il pouvait continuer à se contenter de la présence rassurante de John toute une vie et il était heureux comme ça, mais il ne supporterait pas d'être éloigné de lui.
John était sa seule faiblesse. Il se promit de ne jamais la laisser se dévoiler au grand jour.
Puis son regard se tourna vers Molly .
La jeune femme dormait, mais tremblait de froid dans son sommeil. Il se releva précipitamment, craignant qu'elle ne tombe réellement malade avant la fin de la nuit.
« Molly… Molly réveillez-vous, vous êtes transie de froid… »
La jeune femme se réveilla avec difficulté, effectivement plus que glacée et tremblante. Elle se sentait presque malade et Sherlock se précipita vers elle, l'enroulant dans son Bellstaff.
« Dormez dans mes bras Molly. » Proposa t'il.
« C'est le seul moyen de vous réchauffer… » ajouta t'il face au regard plus qu'hésitant et confus qu'elle lui lançait.
Elle ne voulait pas faire ça. Elle ne voulait pas dormir dans ses bras, pas comme ça, c'était une des choses les plus difficiles qu'il puisse lui demander… Mais elle était médecin, elle savait reconnaître les signes que son corps lui lançait, et si elle continuait à dormir en ayant aussi froid, elle risquait pour sa vie.
Elle aurait très bien pu garder le Bellstaff sur elle, mais dans ce cas c'était Sherlock qui serait en danger.
La seule solution, c'était qu'ils s'enroulent tout les deux dedans, et qu'ils se serrent l'un contre l'autre.
Alors, elle accepta. Sherlock remit son manteau, puis lui fit une place entre le tissu épais et son propre corps, une place dans laquelle elle se blottit, tremblante autant de froid que d'appréhension à ce qu'elle allait ressentir.
Les bras du détective se refermèrent autour d'elle alors qu'elle calait sa tête contre son épaule pour pouvoir dormir.
Peu à peu, la sensation intense de froid s'estompa très légèrement. Le manteau retenait leur chaleur corporelle à tout les deux et les réchauffait un peu, même si l'air semblait glacial.
Molly était complètement perdue. Elle n'aurait jamais imaginé devoir vivre une telle situation. Elle constata avec une certaine surprise que Sherlock pouvait réellement être humain, c'est-à-dire protecteur et d'une douceur bien surprenante pour un sociopathe.
Cette aventure était vraiment folle. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu se retrouver là, à dormir contre lui au beau milieu d'une forêt effrayante. Dans cette lutte pour leur vie, la seule chose qui lui permettait de tenir, c'était ces moments là, ceux où elle pouvait réaliser ses rêves les plus fous en plein milieu d'un cauchemar. Leur situation était désespérée, alors elle décida qu'elle n'avait rien à perdre à simplement tout oublier et profiter de ce moment dans ses bras, car un tel moment ne reviendrait jamais. A vrai dire, elle ne savait plus vraiment ce qu'elle ressentait pour lui, quel était le sentiment dominant, l'amour et la fascination ou l'amitié et l'admiration … dans les deux cas, le désir était toujours là et elle se sentit à la fois coupable et apaisée de profiter autant qu'elle le pouvait de tout ce qu'elle pouvait avoir de lui. Son cerveau essayait d'emmagasiner toutes ces informations, la chaleur de ses bras, la douceur dont il faisait preuve, les battements de son cœur qu'elle entendait, son odeur autour d'elle. Elle aurait voulu être comme lui, avoir un palais mental pour se souvenir de tout, éternellement.
C'est ainsi qu'elle se rendormit, et c'était à la fois la pire des nuits et la meilleure, celle où la réalité et les rêves s'étaient mélangés dans cette improbable situation. Avant de sombrer dans la brume du sommeil, elle ne put s'empêcher de sourire en songeant que désormais, elle savait que Sherlock Holmes était humain. Et aussi qu'après ça, elle pourrait passer à autre chose une fois de retour, car après tout, une partie de son rêve était devenu accessible, le temps de quelques jours où rêve et cauchemar s'entremêlaient cruellement.
Le prochain chapitre marquera un tournant de l'histoire avec le retour de notre trio de choc John, Greg et Mycroft, qui vont enfin voir leurs efforts récompensés et assembler le puzzle de leur enquête... Sherlock et Molly de leur côté, vont encore se rapprocher, avec des moments très intenses émotionnellement pour eux, mais ils vont surtout affronter leur peur une fois pour toute et tenter de fuir, mais sortir de la forêt infernale pourrait être fatal...
Que pensez vous de la relation Sherlolly? Amour, amitié, un peu des deux? Et pensez-vous qu'ils peuvent sortir tout les deux indemnes de la forêt infernale?
