Note de l'auteur : Cette fois-ci, je suis à l'heure. J'espère que ce chapitre vous plaira, j'ai encore une bonne avance et sans en dire trop, je commence à petit à petit me détacher de la trame orginelle. Autant en profiter, les fanfictions servent à cela !
Pairing : Katsuki.B x OC.
Rating : T
Disclaimer : L'univers de BNHA ne m'appartient pas, seuls mes personnages et mon histoire sont miens. Ô grand désespoir.
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Revenge lurks in the sky
Chapitre VIII :
Alliance and friendship
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Kagame papillonna des yeux en sentant une tension dans sa nuque. La poussière semblait figée par les rayons du soleil perçant le store, le tic-tac de l'horloge résonnant dans son crâne douloureux. Elle se sentait fatiguée, un peu pâteuse et son regard doré glissa sur les murs blancs, ses bras étendus sur le linge propre et sa table de chevet où reposait un gobelet qui laissait s'échapper des effluves de thé noir.
La jeune femme se rendit petit à petit compte de l'endroit où elle se trouvait, contemplant ses poignets dénudés et sa prothèse en carbone à un mètre à peine. Puis tout lui revint en mémoire, des évènements du centre-commercial jusqu'au moment où elle avait senti son cœur tant ralentir qu'elle ne pouvait rien faire de plus que sombrer dans les ténèbres.
Ce fut léger, bref, mais elle entendit la porte s'ouvrir pour laisser passer une silhouette qui glissa jusqu'à son lit. Peut-être l'infirmière ? La brune fut ainsi surprise de tomber sur le visage rond et chaleureux d'Ochaco. Comme un réflexe, son attention se dirigea vers son bras où elle avait aperçut d'affreuses brûlures à l'acide et en suivant ses yeux, sa camarade lui fit un petit sourire, s'installant sur la chaise à ses côtés.
«Comment est-ce que tu te sens ?» lui demanda-t-elle, une légère inquiétude dans la voix. Kagame avait surtout soif, le reste pouvait attendre.
«Tu as été soignée ?» retourna l'amputée sans prendre la peine de répondre à la question de l'adolescente. Les derniers souvenirs qui lui restaient de cette dernière n'étaient en aucun cas agréables et elle se sentait coupable. Rien ne lui serait arrivé si elle avait parlé à Eraser Head de la visite d'Apocrypha. Ils avaient essayés de la rallier de force et, encore une fois, elle avait été assez stupide pour penser qu'ils ne lui feraient rien.
Les regrets s'allongeaient encore et encore. Face à elle, Uraraka agrippa son bras de sa paume, comme si son esprit revivait la scène et garda durant quelques secondes le silence. Mais, elle finit par relever la tête, une expression douce contrastant avec celle affichée plus tôt.
«Oui, et grâce à toi, ils n'ont pas fait plus de dégâts,» déclara la brunette, reconnaissante alors que Kagame détournait le regard. Elle ne méritait pas sa gratitude.
«Ne dis pas ça,» souffla-t-elle en se rallongeant sur ses coussins. «Je n'aurais jamais dû provoquer cette tempête. Les éclairs auraient fonctionné pour indiquer notre présence. À cause de ça, je n'ai pas pu me battre à tes côtés.»
Mais, il n'y avait pas que ça, et la jeune femme le savait. Elle n'avait pas seulement mal exécuté le plan, elle avait de nouveau protégé ceux qui étaient les ennemis. Elle les avait encore vus comme sa famille et tout cela lui semblait bien dérisoire. Kagame se tendit en sentant la main d'Ochaco recouvrir la sienne, réconfortante.
«Deku m'a dit que tu nous avais protégées des vilains. Peu importe le reste, ça compte beaucoup pour moi,» fit-elle d'une voix douce et apaisante.
Pour autant, ça ne suffit pas à desserrer le poing de la jeune femme qui détacha un peu vivement sa prise quand la porte claqua de nouveau et laissa apparaître le professeur Aizawa ainsi que le capitaine de police. Ce dernier n'avait pas l'air menaçant mais elle se sentit imperceptiblement se tendre.
«Uraraka, Misoga,» les salua les deux hommes d'un hochement de tête. Ochaco leur rendit respectueusement tandis que la blessée ne bougeait pas d'un pouce. Shota se tourna vers son élève. «Le capitaine aimerait parler avec Misoga,» indiqua-t-il, lui demandant dans un sous-entendu de laisser place.
Cette dernière hocha brièvement la tête avant de lancer un dernier regard inquiet à sa camarade immobile. Kagame ne pouvait quitter le capitaine du regard, jaugeant à quel point il semblait ou non motivé à lui passer les menottes. Son sursis était donc fini ? Quand le bruit d'une porte qui claque indiqua leur intimité, le blond s'installa sur la chaise précédemment occupée par sa camarade tandis qu'Eraser Head se posait sur le fauteuil plus loin, son visage fermé. La jeune femme déglutit difficilement.
«Etais-tu au courant de l'attaque du centre-commercial ?» initia-t-il de but en blanc alors que la brune fronçait ses sourcils.
«Non,» fit-elle sans s'épancher, il ne tarderait pas à lui poser de nombreuses autres questions de toutes manières.
«Tu n'as reçu aucune information concernant leurs plans ?»
«Non.»
«Tu ne sais donc pas ce qu'ils voulaient ?»
«N-...» Kagame s'arrêta. Devant sa réaction, le capitaine se pencha légèrement en avant, guettant ses prochaines paroles dans un froncement de sourcil sévères. «Je ne le savais pas lors de l'attaque. Maintenant, je pense avoir compris leurs motivations.»
«Je t'écoute.»
La brune se racla la gorge.
«Ils cherchaient à me convaincre de les rejoindre de nouveau. Si je ne les attaquais pas, ils ne m'attaquaient pas. C'est seulement lorsque j'ai cherché à m'échapper par le toit pour appeler à l'aide qu'ils ont envoyé l'un des leurs. Avant cela, ils ne me visaient pas.»
«Tu as donc discuté avec certains d'entre eux ? Ta camarade nous a indiqué que tu en connaissais un et qu'il parlait de Yuei. Est-ce que tu as eu un contact direct ou indirect depuis ton intégration au lycée ?»
L'air se fit plus lourd tandis que la jeune femme imagineait le pire quand elle leur avouerait la vérité.
«Certains m'ont parlé, oui. C'était court, mais je crois qu'ils cherchaient à m'emmener de force. Je ne les connaissais pas tous, il y avait beaucoup de nouvelles têtes.»
«Des nouvelles têtes ?» l'interrogea l'homme alors qu'elle sentait qu'elle ne pouvait plus reculer et qu'elle était accolée au mur. «Tu as l'air de savoir des choses et je voudrais que ce soit clair entre nous, Misoga. Toute information que tu garderais pour toi me ferait reconsidérer ton innocence. Et nous savons tous deux qu'il n'y aura pas de seconde chance.»
Kagame sentait le regard d'Aizawa la transpercer. Est-ce qu'il serait déçu ? En colère ? Elle ne voulait pas l'imaginer.
«J'ai été contactée, quelques jours après mon arrivée à Yuei,» commença-t-elle sans oser relever sa tête, préférant fixer ses doigts entremêlés. Ses paumes étaient de nouveau aussi lisses qu'avant et elle tenta d'oublier la vision de ces dernières, noircies et ensanglantées. «Je me rendais dans la classe du professeur Aizawa quand j'ai été tirée en arrière. J'ai d'abord pensé qu'il essayerait de me tuer mais il n'a rien fait.»
«Qui, "il" ?» retentit la voix du capitaine, la coupant dans son récit. Elle sentit sa gorge se serrer.
«Apocrypha. Nous nous sommes souvent côtoyés, avant tout ça. Il cherchait à me rallier de nouveau. Il m'a expliqué que le Faucheur avait été envoyé pour que je gagne votre confiance en le tuant, que tout cela faisait partie du plan et que je devais confirmer mon appartenance à l'Armée tout en jouant un double jeu à Yuei.»
«Et c'était le cas ?»
Cette fois-ci, ce fut la voix de l'homme aux cheveux sombres qui l'interrompit et elle leva brusquement la tête vers lui, interprétant l'éclat dans son regard. Il se méfiait d'elle et la brune ne pouvait que comprendre. Mais elle avait besoin qu'il croit en elle. S'il ne le faisait pas, alors qui le ferait ?
«Non,» articula-t-elle en serrant ses poings. D'impuissance, de dégoût à l'idée de les trahir maintenant qu'elle se retrouvait de l'autre côté, celui des héros. Ses doutes s'étaient effacés en les voyant prêts à tout pour la récupérer. Tout ça n'avait plus aucun rapport avec ce qu'ils prônaient. Ils étaient simplement cruels. Cruels et sans pitié. «J'ai refusé son offre après qu'il m'ait dit que l'Armée s'était ralliée à l'Alliance et qu'ensemble ils avaient créé le Front de Libération du Paranormal. Je lui ai dit que je ne voulais plus tuer, que je ne voulais pas gâcher ma seconde chance. Puis nous avons été interrompus et j'ai eu l'espoir qu'ils abandonneraient l'idée.»
«Tu as été naïve,» déclara platement Shota alors qu'elle ne pouvait détacher son regard de lui. L'homme ne semblait ni en colère, ni réellement déçu. Juste contrarié. Elle ne savait si elle devait se sentir rassurée ou non.
«Si tu avais rapporté ces informations plus tôt, les choses auraient pu être différentes,» la réprimanda le capitaine alors qu'elle grimaçait.
«J'étais effrayée. Parce que... Parce que...,» essaya-t-elle de s'expliquer sans trouver les bons mots.
«Parce que tu doutais ?» proposa son tuteur alors qu'elle se figeait, avant de finalement acquiescer, ne pouvant cacher cette vérité qui lui faisait du mal. Elle avait hésité à accepter son offre, c'était vrai. Les lèvres du professeur se tordirent légèrement en une moue réprobatrice. «Si tu m'en avais parlé ce soir-là, gamine, je ne t'aurais pas jugée. Douter est humain et il semblait évident qu'après avoir passé ta vie entourée de ces assassins, tu t'attacherais à eux. Ça n'avait rien de surprenant et discuter avec toi était aussi une manière de t'aider à avancer.»
Kagame sentit son cœur faire un raté alors qu'elle fixait, surprise, l'homme au regard cerné. Il roula des yeux face à sa réaction. Les adolescents étaient des êtres vraiment désespérants.
«Face à ces aveux, je serais d'avis de prendre des dispositions et de te sanctionner,» commença le capitaine avec une voix sévère. Mais, alors qu'elle attendait la sentence, le blond dont elle ne se souvenait pas du nom se détendit et soupira. «Cependant, ta camarade nous a rapporté de quelle manière tu avais agis pour la sécurité des civils en combattant contre le Front et d'autres élèves de ta classe présents ont noté de nombreuses réactions favorables à la défense de miss Uraraka et défensives face aux vilains.»
Un ange passa alors que la brune laissait l'information arriver jusqu'à son cerveau. Ses yeux dorés prirent un éclat d'espoir alors qu'elle prenait une grande inspiration.
«Pour cela, je veux un compte-rendu détaillé de ce qu'il s'est passé et que tu promettes de ne plus rien cacher. Qu'importe ce que tu as pu penser, nous n'avons aucun intérêt à faire de toi un individu lobotomisé. Le tout est que tu gardes à l'esprit que te faire confiance impose que tu nous fasses confiance en retour.»
Trop soulagée pour formuler une réponse concrète, la brune hocha la tête avant d'observer le capitaine de police se relever et les saluer tous les deux avant de tourner les talons. Ce ne serait pas aujourd'hui qu'elle retrouverait ses bracelets de fer préférés.
«Ne te réjouis pas trop vite, gamine,» fit Aizawa alors qu'elle lui retournait un regard surpris. «Maintenant que ta sieste est terminée, tu vas me faire le plaisir de t'habiller et de nettoyer tous les tableaux du premier et deuxième étage.»
Un fin sourire étira les lèvres pâles de l'adolescente qui acquiesça en retenant ses élans de joie. Peu importait ce qu'il lui demandait, maintenant qu'elle était libérée de toute culpabilité, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir bien. Aussi, lorsqu'il lui laissa toute son intimité pour se rhabiller, elle fut surprise de constater qu'un pantalon sombre, un pull col roulé bleu gris et une veste en jean noire reposait dans un coin, des vêtements qu'elle avait acheté avec Ochaco le jour où elles avaient affronté les vilains.
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Alors qu'elle finissait de nettoyer le dernier tableau, jetant un coup d'œil par-delà la fenêtre où se couchait doucement le soleil, Kagame soupira en s'appuyant durant quelques secondes contre une des multiples tables. Elle avait prit au moins deux bonnes heures pour tout ça mais se mettre en mouvement après être restée presque vingt-quatre heures dans les vapes lui avait fait un grand bien.
Le fait qu'elle ait cours le lendemain la poussait à ne pas trop se ménager au risque de ne pas pouvoir dormir le soir. Et, la dernière chose qu'il lui fallait était de subir une insomnie. Aussi, elle ramena les produits ménagers à son professeur principal, lequel ne fit aucune réflexion sur son état et sur la poussière de craie qui avait laissé de nombreuses traces sur ses vêtements. Il se contenta d'un simple "mh" lorsqu'elle lui souhaita une bonne soirée, soulagée de pouvoir retourner dans sa chambre.
Elle n'avait pas recroisé Ochaco, laquelle devait passer du temps avec son petit copain, et fut surprise du silence qui l'accueillit quand elle entra dans le bâtiment de la seconde-A. Seule une personne était installée sur le canapé, munie d'un air renfrogné tandis qu'il reposait sa joue sur son poing serré. Ne voulant pas se frotter à l'explosif, elle se contenta de l'ignorer, faisant fi de son regard carmin posé sur elle alors qu'elle prenait les escaliers. Peut-être étaient-ils tous dans leurs chambres ? Un dimanche en fin d'après-midi, c'était plutôt étonnant mais après tout, elle n'était pas vraiment proche d'eux.
Lorsqu'elle arriva à son couloir, elle sentit ses sourcils se froncer à mesure que des voix lui parvenaient. Ce n'était qu'un discret brouhaha absorbé par les murs, mais le plus étrange était son impression que cela venait de sa chambre à elle. Si elle douta durant quelques secondes de simplement entendre les rires d'une pièce voisine, elle fut finalement certaine que des gens se trouvaient dans son espace et cela ne la rassura guère. Pire que ça, elle se prépara à utiliser son alter vent.
Ce fut ainsi qu'elle ouvrit brusquement sa porte, lançant une puissante bourrasque à la première silhouette qui apparut face à elle, l'envoyant s'écraser contre son mur. Cependant, le gémissement plaintif qui lui parvint la stoppa et elle écarquilla les yeux en voyant l'électrique les jambes en l'air, un air à moitié assommé sous le regard choqué des quelques élèves présents dans sa chambre.
Une chambre qui n'avait d'ailleurs plus rien à voir avec ce qu'elle était avant car les murs étaient maintenant recouverts d'une jolie tapisserie grise aux reflets bleutés et striées de fines lignes dorées. Son lit avait une nouvelle parure et des coussins étaient entreposés dans un coffre en bois brut d'une allure ancienne. Sur sa droite, son bureau était maintenant muni d'une jolie lampe industrielle tandis que son armoire laissait entrevoir une épaisse garde robe remplie de pantalons, de pulls et de petits hauts qu'elle se souvenait avoir choisi en compagnie de la brune.
Et, dans ce nouvel environnement, de nombreuses paires d'yeux la regardaient, certains en se retenant de rire face à sa réaction, d'autres guettant plutôt qu'elle soit en colère qu'ils se soient introduits dans son espace personnel. Kagame reconnut donc Ochaco aux côtés d'Izuku qui devaient initialement plier et ranger ses vêtements, Mina et Eijiro qui installaient de nouveau rideaux opaques, Tsuyu qui venait de finir son lit, Momo et Kyoka qui branchaient le nouveau luminaire et Sero qui aidait Denki à se relever.
«Qu'est-ce que...» commença-t-elle avant de se faire interrompre par la voix surjouée d'Uraraka.
«Surprise !» s'écria-t-elle alors que son amie aux longs lobes secouait la tête, désespérée.
L'air tendu et son expression fermée effacèrent alors doucement la joie du visage de la brunette qui se tourna vers Izuku, à la recherche d'un soutien. Ce dernier fit un pas en avant, ses tâches de rousseurs se dégradant dans la rougeur de ses joues.
«Ochaco a réussi à récupérer vos achats et nous a proposé d'installer les décorations dans ta chambre. Alors on a accepté,» expliqua-t-il d'une voix qui la persuada presque du caractère normal de la scène. Pour autant, elle avait du mal à trouver une explication logique à tout cela.
«Et, pourquoi ?» questionna-t-elle, confuse, en haussant un sourcil. Elle ne comprenait pas ce qui avait changé entre le moment où la plupart l'ignoraient et celui où ils avaient acceptés de faire quelque chose de gentil pour elle.
«Parce que t'ignorer était stupide et que tu es ici pour les mêmes raisons que nous, passé compliqué ou non,» répondit la violette de son habituel air indifférent. La lumière se fit alors dans son esprit tandis qu'elle hochait la tête, lentement.
«Et parce que tu as montré que tu était prête à tout pour aider les autres. Ochaco nous a raconté comment vous aviez protégé les civils et j'ai pu voir de quelle manière tu l'as couverte,» ajouta Midoriya en serrant la main de sa petite amie dans la sienne, comme pour la sentir bien vivante et pleine de douceur.
De son côté, Kagame fixait Uraraka d'un air indescriptible. Pendant un temps indéfinissable, la tension fut assez prenante pour faire perdurer le silence. Mais, après avoir pesé le pour et le contre, elle finit par détendre ses épaules, esquissant un pauvre sourire qui fit s'adoucir l'atmosphère.
«Je vous remercie pour votre travail,» s'inclina-t-elle légèrement en croisant le regard brillant de la petite brune. «Et je suis désolée de t'avoir envoyé contre le mur, Kaminari,» se tourna-t-elle finalement vers le jaune qui se frotta l'arrière du crâne avec un air gêné mais amusé.
«Oh, ne t'en fais pas pour ça. Au point où il en est, ça ne lui fait plus grand chose,» se moqua Kyoka sous les ricanements du petit groupe. De son côté, Denki grimaça alors que Sero lui tapotait gentiment l'épaule.
Ainsi, alors que chacun avait reprit sa tâche, elle s'approcha d'Ochaco et d'Izuku. Quand elle fut assez près, la brunette se tourna vers elle en fronçant ses sourcils.
«Tout s'est bien passé avec le professeur Aizawa et le capitaine ?» s'inquiéta sa camarade sous l'attention du vert. Kagame jeta un regard en coin à ce dernier, ne se sentant pas aussi à l'aise mais il lui accorda un sourire en coin, comme pour se faire pardonner de son comportement. Et, à vrai dire, il était difficile de lui en vouloir en sachant qu'il était celui qui l'avait tirée des profondeurs de l'océan.
Elle hocha doucement la tête, prenant de ses mains un pull pour le ranger en hauteur. Ils avaient fait un travail remarquable.
«Je crois. J'ai donné toutes les informations que j'avais,» ajouta-t-elle avant de s'arrêter, réfléchissant à toute vitesse. «Encore une fois, je suis désolée de ce que tu as dû endurer avec Toxin et l'autre sociopathe. Et, je voulais te remercier de m'avoir sauvée il y a deux mois, Midoriya. Je serais morte si tu n'étais pas venue me tirer hors de l'océan.»
Le vert lui fit un sourire en coin, heureux de repartir sur de bonnes bases. Avec la retraite d'All Might et l'annonce de ses jours comptés, il s'était senti profondément seul et perdu. Plus que tout, il avait eu l'impression de faire cent fois les mauvais choix et de devoir avancer à l'aveuglette au milieu des problèmes. Mais, s'il y avait bien quelque chose qu'il ne regrettait pas, c'était d'avoir plongé ce jour-là pour récupérer le corps brisé de l'adolescente face à lui.
S'il avait douté de pouvoir faire quelque chose pour elle, il était maintenant persuadé qu'elle avait elle aussi le droit à sa deuxième chance et qu'elle était une alliée dont ils ne pouvaient se passer. C'était une victoire parmi l'immense noirceur qui l'étouffait lorsqu'il pensait à ce qu'il lui restait à accomplir pour être le numéro un. Et, plus que tout, il sentait que sa petite amie avait une fois de plus réussi à voir l'humanité et la volonté chez une personne pour qui tout semblait condamné.
«Ça en valait la peine,» se contenta-t-il de lui répondre alors qu'elle sentait son ventre se tordre.
L'Armée l'avait aidé à dépasser ses handicaps physiques mais lui en avait créé de nouveaux. Plus intimes, plus secrets, ils étaient de ceux invisibles qui empoisonnaient sa vie depuis des années. Elle le sentait pleinement quand, face aux paroles de ses camarades, elle sentait son désir de reconnaissance se gonfler de bien-être. Elle s'était toujours montrée loyale pourvu qu'elle se sente redevable. Ce jour où Midoriya l'avait sauvée, celui où Ochaco l'avait regardé dans les yeux avant de prononcer "je te fais confiance", elle avait simplement fait face à un sentiment plus fort encore.
Pour elle qui avait toujours manqué d'amour dans son enfance froide et meurtrie, être entourée de personnes qui considéraient non pas ses capacités mais également ses sentiments était complètement nouveau. Mais loin d'être désagréable, elle devait le reconnaître.
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Le jour suivant, Kagame rangea ses affaires dans son sac de cours, ne faisant pas attention à son environnement alors qu'elle se retournait pour sortir de la classe. Elle sentit alors qu'elle avait cogné quelqu'un et s'apprêta à s'excuser lorsqu'elle croisa le regard carmin de l'explosif. À sa vue, elle se renfrogna légèrement, comme prête à supporter sa crise mais fut surprise qu'à part un regard sombre et un "tch" agacé, il se contente de passer son chemin et de quitter la salle de cours.
Surprise, elle fronça les sourcils en voyant Kirishima lui emboîter le pas et Ochaco la rejoindre en trottinant. Elle arborait un air espiègle qui fit s'interroger la brune.
«C'est moi ou il est juste parti sans rien dire ?» souffla la plus jeune alors que l'amputée haussait les épaules, ne préférant pas s'attarder sur le cas du blond. Ils avaient appris plus tôt que les examens de fin de trimestre auraient lieu d'ici trois semaines et la jeune femme était persuadée qu'il n'était pas insensible au coup de pression que cela mettait sur chacun.
«Il n'avait sûrement pas de temps à perdre. Pour une fois,» se moqua l'adolescente sous le sourire amusé d'Uraraka qui avait du mal à comprendre l'acharnement du blond sur leur camarade et de son revirement soudain. Mais, elle était persuadée que les événements survenus au centre-commercial n'y étaient pas pour rien. Et le plus drôle était certainement que Kagame n'en avait aucune connaissance, elle-même l'ayant appris d'Izuku.
«D'ailleurs tu penses accepter la proposition de Momo ?» lui demanda Ochaco alors que l'amputée secouait négativement la tête.
«Non, j'en ai discuté avec le professeur Aizawa et je vais passer quelques évaluations et tests notés avant, pour ne pas être désavantagée comparé à vous tous. J'étais du genre studieuse, ça ne devrait pas être trop compliqué.»
L'assurance d'avoir de bons résultats scolaires était bien la seule chose dont Kagame ne pouvait douter. En travaillant jusqu'à vingt-trois heures chaque soir et en étudiant entre les cours, elle avait presque réussi à rattraper son retard. D'autant plus qu'elle était scolarisée avant tous les événements survenus et qu'elle avait commencé son année de seconde dans un lycée, certes général, mais qui dispensait les mêmes cours de base.
«Hé, Misoga !» fit une voix derrière les deux jeunes femmes alors qu'elles avaient quitté la classe ensemble et s'aventuraient dans le couloir en direction de leurs dortoirs. La fin des cours leur permettait de souffler légèrement et la brune avait accepté la proposition d'Ochaco d'aller courir durant une bonne demi-heure. Cependant, Denki leur fit rapidement face et elles se stoppèrent.
«Mh ?» l'interrogea-t-elle alors qu'il arborait un petit sourire excité. Elle fronça ses sourcils.
«Est-ce que ça te dirait d'essayer la combinaison de nos alters sur le terrain ? J'ai vu qu'ils avaient installé des mannequins,» fit-il alors qu'elle jetait un regard en biais à la brunette, incertaine.
«Est-ce qu'on est autorisés à faire ça ?» lui demanda-t-elle suspicieusement, peu convaincue par l'entrain de l'électrique à dégommer du matériel.
«Ce qui est sûr c'est qu'ils ont assez de budget pour en avoir en réserve. Et puis, s'ils sont déjà sur le terrain, c'est bien pour une raison,» supposa Kaminari en croisant ses bras.
«Oui, justement,» contra la brune. «Ils en ont peut-être besoin pour un cours ?»
Face à elle, le garçon grimaça avant de lier ses deux mains en signe de prière, tordant son visage en une moue de supplication.
«Alleeez, j'ai jamais rencontré quelqu'un avec un alter complémentaire...» insista-t-il, mimant des yeux larmoyants alors que la brune fronçait son nez, tirant sur sa cicatrice.
«D'accord, d'accord,» capitula-t-elle devant son cinéma, mal à l'aise de le voir aussi expressif. Elle avait encore du mal à s'habituer à leur sympathie, malgré son rapprochement avec Ochaco. «Je rentre me changer d'abord. Ça ne te dérange pas si on repousse un peu plus tard le footing, Uraraka ?»
De son côté, la future héroïne secoua gentiment la tête, lui indiquant qu'elle était d'accord.
«Je viendrais vous voir, je me demande ce que ça donne quand vous êtes en équipe !» rajouta-t-elle avec entrain, attirant l'attention de Mina et Kyoka qui se mirent de chaque côté de Denki.
«Vous allez vous entraîner ?» fit la première d'une voix excitée, sautillant presque sur place alors que le jaune acquiesçait vivement.
«J'espère que vous êtes prêtes à le ramener jusqu'aux dortoirs quand il aura frit du cerveau,» ajouta Jiro en cachant son sourire moqueur derrière sa main.
«Oh, allez, qu'est-ce qu'on s'marre !» s'exclama-t-il avec un air indigné, redoublant l'hilarité de la violette jusqu'à détendre assez l'atmosphère pour que le petit groupe se permette de rire gentiment de Kaminari.
Kagame en profita pour s'éclipser jusqu'à sa chambre, se changeant avec un survêtement de sport qui n'était pas aux couleurs de Yuei. Même si les brimades des autres élèves avaient cessé, elle ne préférait pas risquer d'abîmer ses uniformes. Aussi, elle marcha jusqu'au terrain d'un bon pas, rejoignant Denki qui s'était lui aussi changé mais qui avait déjà prévu de le faire et qui n'avait eu, par conséquent, pas besoin de retourner dans sa chambre.
La brune fut surprise de voir qu'il n'y avait pas seulement le garçon et Ochaco, mais également Mina accompagnée de Jiro, et un peu plus loin, Kirishima et Bakugo qui semblaient avoir commencé à réviser. Enfin, le blond avait plutôt le nez plongé dans un manuel de math, mais son ami aux cheveux rouges avait davantage l'air intéressé par ce qui se déroulait sur le terrain.
«Tu ne m'avais pas parlé de supporters,» marmonna l'amputée alors que Denki haussait les épaules, loin d'être intimidé par la présence des autres élèves.
Sur le terrain, une vingtaine de mannequins fendaient l'air et s'étiraient de toute leur stature. Ils étaient immobiles, leurs pieds plantés dans la pelouse bien tondue.
«Alors ? Quel est le programme ?» questionna Kagame alors qu'elle surprenait le regard en coin de l'électrique sur Kyoka. Elle fronça ses sourcils. «Je peux sentir l'électricité en toi et tes limites,» l'informa-t-elle alors qui la fixait, surpris. La jeune femme lui fit un petit sourire. «Je sais donc quand est-ce qu'il faut que je m'arrête ou que toi tu arrêtes pour ne pas te griller complètement.»
Il fronçait désormais ses sourcils, assimilant lentement l'information qu'elle venait de lui délivrer.
«Attends, sérieusement ?!» s'exclama-t-il alors qu'elle hochait la tête tandis qu'un nouvel éclat de joie le traversait et qu'il se mettait à gesticuler.
«TU L'AS DÉJÀ VIDÉ, MISOGA ?» fit la voix moqueuse de la violette, un peu plus loin, alors que la concernée secouait la tête, un air détendu sur son visage marqué d'une cicatrice.
«On peut commencer par tester avec un contact ? Généralement j'assimile avec plus de précision,» expliqua la brune alors que le jaune prenait un air intéressé. Elle grimaça. «Ne me fais pas regretter ce que je viens de te dire,» grinça-t-elle alors qu'il se calmait, hochant sagement la tête en lui tendant sa main.
Puis elle la prit avec une seconde d'hésitation, se figeant dans un hoquet en sentant la puissance électrique du garçon la parcourir soudainement sans qu'elle ne puisse la contrôler, formant de justesse un éclair avant de le libérer précipitamment, visant instinctivement le sol qui fut dépossédé d'un morceau conséquent de terre, lequel vola en éclats.
Le bruit de tonnerre qui résonna suffit à interpeller les élèves présents qui n'avaient rien manqué de la scène. Même Katsuki arborait un air suspicieux et renfrogné en voyant la brune fixer sa paume d'une expression interloquée.
«Bein c'était moins une, qu'est-ce que tu nous fais, Misoga ?» la railla Kirishima en élevant la voix.
Elle releva son attention sur leur duo, croisant le regard sanglant du blond et secoua la tête sans répondre. Du moins, pas à lui directement.
«Désolée, ça ne m'était pas arrivée depuis longtemps,» plaida-t-elle à Kaminari qui avait ses sourcils froncés. Il pencha sa tête sur le côté, interrogatif. Lui aussi avait été surpris de sentir la rapidité à laquelle il avait senti son énergie s'échapper de sa main. «On va peut-être éviter les contacts, finalement.»
«Alors qu'est-ce qu'on fait ?» lui demanda-t-il tandis qu'elle réfléchissait à un moyen d'unir leurs alters sans qu'il ne fasse que rester en arrière tandis qu'elle plongeait dans ses réserves d'électricité.
«On pourrait essayer de recycler ton électricité ? Je ne peux que former des éclairs et je ne pourrais pas te la rendre mais si tu essayais d'électrocuter puis qu'ensuite je la récupère pour former des attaques plus précises ?» proposa-t-elle en se mettant en position. Il réfléchit un instant avant d'acquiescer vivement.
«C'est d'accord ! Tu es prête ? Je vais me mettre au centre des mannequins pour éviter de toucher les autres,» fit-il alors qu'elle hochait la tête. Il était tout de même assez près pour qu'elle puisse absorber son électricité et elle se concentra sur celle encore en lui, trouvant cela incroyable d'arriver à sentir ses réserves. C'était même une sensation plutôt intime et ses pommettes se colorèrent d'une teinte grenat.
Ce fut de cette manière qu'elle perçut plus qu'elle ne vit sa puissance s'échapper anarchiquement de son corps pour venir toucher les mannequins autours de lui. Elle avait fermé ses yeux pour mieux ressentir le courant et leva sa main dans les airs pour indiquer au garçon d'arrêter, lequel suivit ses signes et pu constater qu'il n'était pas devenu amorphe. Un grand sourire étira ses lèvres, bien conscient, mais s'évanouit presque aussitôt.
Dans un même temps, la brune avait inspiré avec force, absorbant les chutes d'énergie du garçon en elle et faisant s'illuminer sa mèche d'un bleu incandescent. Pour autant, elle rouvrit ses paupières et se figea en voyant les mannequins originellement immobile se mettre en mouvement, se tournant d'un même homme en direction du centre où Kaminari se trouvait, leurs bras de métal tourné vers lui dans une posture menaçante.
Ce n'était peut-être pas l'observation la plus intelligente, mais elle était peruadée qu'ils n'étaient pas dans cette position à leur arrivée.
Paniquée, elle pointa alors ses paumes en leur direction, n'ayant pas le choix de les détruire pour défendre son camarade. Elle savait que c'était une mauvaise idée et le contempler dans toute sa splendeur à ce moment-là n'avait rien de plaisant. La brune relâcha deux premiers éclairs qui touchèrent avec précision leur cible. Le problème étant qu'il en restait dix-huit et qu'ils n'attendaient pas sagement de se faire éliminer pour commencer à tirer des rayons brûlants -réels ou non, elle ne savait pas- sur le jaune qui s'était jeté à terre et qui roulait au sol pour éviter d'être touché.
«KAMINARI !» s'exclama avec inquiétude la voix de Kyoka tandis que Kagame s'était rapprochée pour lancer ses éclairs avec plus de précision.
Pour autant, se voyant attaqués d'autre part, ils finirent par se désintéresser du garçon tremblant au sol et pointèrent vivement leur bras de fer en sa direction. Il n'en restait plus que dix encore actif, à peine le temps pour les autres de se relever de leur posture détendue et venir en aide à la jeune femme. Pour autant, alors qu'elle évitait un rayon d'un mouvement souple, elle aperçut du coin de l'oeil une ombre passer au-dessus d'elle et se mettre en travers. D'un seul grognement de colère, Katsuki abattit les huit mannequins restant d'une seule explosion qui les souffla avec force.
Légèrement essoufflée d'avoir vu se transformer un moment amusant en un véritable combat en à peine quelques secondes, la jeune femme fixa le dos contracté du blond face à elle et sentit son souffle se couper quand il se tourna en sa direction, ses sourcils froncés, sans un seul vêtement froissé.
Et, au milieu de tout cela, il avait beau le cacher, mais la haine qu'il lui vouait s'était légèrement atténuée et elle fut paralysée de voir au fond de son regard carmin une lueur de supériorité. C'était subtile, à peine visible mais c'était quelque chose qui ressemblait fortement à de la compétition, à vrai dire. Sous le choc de voir une telle émotion en lui, ses yeux dorés s'écarquillèrent légèrement et elle ne trouva rien à répondre durant ces courtes secondes où ils se jaugèrent du regard.
Cependant, le moment fut rapidement écourté quand elle sentit un bandage s'enrouler autour de son abdomen et la tirer vivement en arrière, lui faisant perdre son équilibre alors qu'elle grimaçait, allongée au sol, attendant placidement sa sentence. Et, comme elle l'avait pressenti, elle ne fut pas étonnée de voir la chevelure sombre d'Aizawa apparaître dans son champ de vision et son visage fermé se pencher vers elle tandis qu'il pliait ses genoux. Elle ne lui en demandait pas tant.
«Vous allez avoir de sacrés ennuis, vous le savez ?» se contenta-t-il d'énoncer alors qu'elle hochait la tête avec fatalité. Plus loin, elle entendait les babillements de Denki qui avait finalement envoyé toute son électricité en direction des mannequins pour se protéger, se transformant en un adolescent niais et à la cervelle cuite. Elle soupira, ne préférant pas comprendre ce qu'il s'était passé. «Saletés de gosses,» entendit-elle son tuteur marmonner dans son menton en se détournant d'elle tandis qu'elle lâchait un râle dépité.
Elle qui se réjouissait de passer un jour tranquille...
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Note de l'auteur : On rentre davantage dans ses habitudes de vie à Yuei ! En espérant que ça vous plaise !
